Pinocchson et nos médias

Pinocchson et nos médias ou la mort d'un chanteur utilisée comme matraquage publicitaire colonial

Michael Jackson chanson américanisation colonisation
Pinocchson et nos médias

Pinocchio, pantin désarticulé, émouvait parce qu’il voulait être homme.
Michael Jackson a ému parce qu’il voulait être et chanter tous les humains de tous sexes, races et couleurs.

Mais la mise en scène de sa fin, de ses obsèques, puis de son culte, sous l’énorme nuage de la mousse médiatique et de l’affairisme américain, a dû déranger beaucoup de gens dans le monde victimes malgré eux de cet épandage. Notamment en France, où Mme Lagarde a eu le courage, que je crois représentatif d’une bonne partie de l’opinion, de prendre calmement ses distances.

Alors que nos médias, les télévisions publiques en tête, ne se sont pas contentés de suivre l’exemple des médias américains et plus largement occidentaux : ils en ont « rajouté » pendant plus d’une semaine! Jusqu’à l’apothéose le soir de l’enterrement : alors que la BBC World et la Deutsche Welle, tout en faisant une large place à la cérémonie, ont tenu à parler aussi, dans leur créneau horaire, de ce qui se passait ailleurs qu’à Los Angeles, France 24 et la publique France 2 n’ont parlé d’autre chose qu’en dehors du temps normalement imparti aux informations du jour.
Ce qui eût dû, en ramenant les choses à leurs justes proportions, ne prendre que deux à trois minutes des "infos", et faire l’objet de programmes spéciaux hors "20 heures" plus développés à destination des jeunes et autres "fanas" du chanteur, a en fait occupé toute la demi heure !

Cela va bien au-delà du désir compréhensible de nos médias de couvrir l’actualité, au demeurant plus "jeune-occidentale" que mondiale.
Cela rejoint ce que nos associations dénoncent périodiquement : l’utilisation du précieux temps d’antenne du journal télévisé pour présenter et "vendre" pendant de longues minutes des chanteurs, danseurs, acteurs, cinéastes, voire boxeurs, américains avec de larges extraits de leurs œuvres.
Comment cette publicité à peine déguisée sous l’ "info culturelle" est-elle payée ?
Une commission parlementaire devrait se pencher sur cette question.

Du reste, il n’est pas tout à fait exclu que l’on découvre que la corruption, ou la simple illégalité des ressources ainsi procurées (à qui ?), n’est qu’accessoire, et qu’il s’agit surtout d’un conformisme des médias et de trop de nos "élites" dans l’auto-vassalisation à l’égard de l’Empire du moment. Ce qui rejoindrait la vaste offensive en cours tendant à abaisser la France et à la soumettre à un modèle que la crise a pourtant dévalorisé, au monde anglo-saxon, à ses intérêts et à sa langue.

Car enfin, au cours de cette folle période, "on leur en a fait bouffer", à nos Français, encore plus qu’aux autres Européens : la saga du chanteur, les pompes et paillettes, les hystéries et vices américains, les "pipoles" d’Outre-Atlantique et américanisés de chez nous, les chansons en anglais, et les commentaires à peine traduits, comme si notre destin était de vibrer à l’unisson des Américains, de devenir des sujets de ce qui prétend - encore - être un empire mondial.

Peut-être nos Français en ont-ils eu une indigestion ? Peut-être vont-ils finir par comprendre ce qui est en jeu ? Et ruer dans les brancards?
Espérons !

Albert Salon, docteur d’État ès lettres, ancien ambassadeur

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La France et les concours internationaux de la chanson : Que faire ?

La France et les concours internationaux de la chanson : Que faire ?

Quitter celui de l’Eurovision, comme l’a fait l’Italie ?

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Créer un concours avec l’Italie ? Ou entre pays francophones avec l’aide de l’OIF, en étendant la vocation des Francofolies de La Rochelle, voire entre  pays non anglophones (y compris l’Italie) avec l’aide aussi de l’Hispanophonie, de la Lusophonie, de l’Arabophonie, etc. tous chantant dans leurs langues respectives : une mondovision hors anglais ?…
Écoutons Marc Bonnaud qui nous propose de nous aligner et de nous appuyer sur l’Italie. Un brillant début, prometteur d’une libération ?

Sur cette histoire d'Eurovision, il me semble que nous devrions adopter un autre angle d'attaque plutôt que de nous battre vainement dans le cadre du concours actuel. Il est manifeste, au vu des dernières (20 dernières au moins) éditions qu'une chanson "française traditionnelle" façon Patricia Kaas* (ou Édith Piaf, ou Charles Aznavour, ou Jean Sablon...) n'a aucune chance dans ce cadre. Peut-être le style plus "théâtral" de "Michel Fugain et son big bazar" des années 70 aurait-il une chance : ceux qui gagnent ont presque toujours désormais, outre la question de la langue, ce style faisant appel à un jeu scénique développé. Même les représentants de l'Espagne, c'était un truc dans ce genre chantant en anglais, et pas le style Julio Iglesias...

Si l'on ajoute à cela le phénomène maintes fois dénoncé que la Syldavie donne douze points au chanteur bordure et la Bordurie douze points à la chanteuse syldave, et même chose pour les Scandinaves, les Baltes, les pays des Balkans, etc., on voit que la France se retrouve dans cette Europe comme l'Autriche dans le Saint Empire des traités de Westphalie : Gulliver ligoté par Lilliput. Il suffit de voir que dès 1972, un groupe suédois chantant en anglais gagne avec une chanson intitulée "Waterloo" ! Que la France n'ait pas réagi après pareil affront me laisse encore pantois.

Comme il y a enfin la question de la langue, cela devrait nous suffire pour adopter la même attitude que l'Italie. Considérons ceci : l'Italie, "le" pays de la chanson par excellence, a envoyé paître avec raison l'Eurovision depuis 1997.

Puisqu'elle n'a pas plus de chance que nous de gagner désormais si elle envoyait une nouvelle Gigliola Cinquetti chanter un nouveau "non ho l'età", comme l'audience télé était faible, comme les votes sont biaisés par les préférences régionales et comme l'anglais est favorisé, la RAI a laissé tomber et l'Italie se passionne toujours autant pour le Festival de la chanson italienne de San Remo où une seule édition comporte nettement plus de bonnes chansons qu'il n'y en a en dix ans d'Eurovision.

Ce que nous devrions faire à mon avis, c'est plaider pour un nouveau concours qui pourrait être au départ franco-italien (plus Saint-Marin, Andorre, Monaco, Luxembourg...), où chacun chanterait dans sa (ou une de ses) langue(s). D'autres mesures du genre bannissement de la batterie ou de la guitare électrique, ou des accompagnements musicaux préenregistrés  (dans les années 60, il y avait un orchestre et chaque chanteur envoyait son chef d'orchestre) pourraient garantir le retour à de la "vraie chanson".

Marc Bonnaud
Rappelons que Patricia Kaas a été choisie, avec une chanson en français, pour  représenter la France au concours de 2009. Cela en partie à la suite de notre campagne vigoureuse contre le choix l’an dernier, par une directrice des jeux de France3 à qui personne n’avait osé faire entendre raison, d’une chanson en anglais qui n’avait pas évité à la France d’être 19e sur 25. Cette année, à Moscou, Patricia Kaas a été 8e. J’espère que l’on n’écoutera pas les inconditionnels de nos abandons qui commencent à murmurer que le résultat eût été meilleur avec une chanson en anglais !…
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Sciences Po toujours plus loin dans la démission anglomane !

Sciences Po toujours plus loin
dans la démission anglomane !

à Reims in english !

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Sciences Po toujours plus loin dans la démission anglomane !

La presse a récemment confirmé que l'Institut d'Études Politiques de Paris (Sciences Po.) allait bientôt installer une antenne à Reims, dans l'ancien collège des Jésuites. La première rentrée aura lieu, dit-on, en 2010 avec 80 étudiants inscrits dans le nouveau cursus "bachelor". En 2014, quelque 2000 étudiants fréquenteraient ce pôle rémois dont la moitié de nationalité américaine. Il paraît que les cours seront uniquement dispensés en anglais (dans la ville du sacre des Rois de France, donc ! Voilà qui va (presque) au-delà des attentes des anglomaniaques les plus radicaux, qui pourraient bien, même, être surpris par la rapidité avec laquelle se réalisent leurs rêves les plus ambitieux. C'est qu'ils ne connaîtraient pas bien la politique d'anglicisation menée depuis quelques années par la direction actuelle (en place depuis 1996) de cet Institut. Les élèves sont désormais tenus de suivre de nombreux cours en anglais, langue dans laquelle se tiennent des conférences dans les locaux de l'IEP, pourtant établissement public (rappelons que la loi Toubon d'août 1994 impose l'usage du français aux "personnes morales de droit public"). En revanche, la maîtrise de la langue française n'est plus exigée des étudiants étrangers, celle de l'anglais suffit. Ce qui, pour l'École, est tout à fait révolutionnaire comme on va le voir.

L'IEP de Paris est né, à la Libération, de la nationalisation de la très fameuse École Libre des Sciences Politiques. Celle-ci fut fondée en 1872, au lendemain de la guerre de 1870. La victoire de l'Allemagne est perçue comme celle du savoir sur l'ignorance (l'époque est teintée de positivisme et de scientisme). L'enseignement supérieur n'est encore dispensé qu'à une infime fraction de la population (la France est pratiquement sans Université, même à Paris, et seulement un peu plus d'un millier de licences sont alors attribuées chaque année, 80 % d'entre elles environ l'étant en Droit). Pour Émile Boutmy (1835-1889), le fondateur de L'École, il convient en conséquence de créer une élite "qui de proche en proche donnera le ton à la Nation. Refaire une tête au peuple, tout nous ramène à cela ... Il manque en France un système de haute culture ou, si vous voulez, de conformation libérale; il faut l'organiser". C'est, dira-t-il aussi, à l'initiative privée "hardie, active et souple" qu'il appartient d'offrir "à ses concitoyens, d'ouvrir aux étrangers une Faculté Libre où s'achèverait l'instruction des classes libérales" ("libre" veut dire ici indépendante de l'État et de l'Église). La loi de 1901 sur les associations n'ayant bien évidemment pas encore été adoptée, l'école adoptera le statut de société anonyme (la loi de 1867 venait d'être votée qui libérait les SA de l'obligation d'obtenir l'autorisation du Conseil d'État pour exister). Une société qui n'a bien entendu strictement aucune intention de profit et qui, d'ailleurs, ne distribuera aucun dividende.

Sitôt sa création, l'École porte au monde extérieur en général et à l'Europe en particulier un intérêt considérable dont beaucoup de "modernes" d'aujourd'hui n'ont pas la moindre idée. En témoignent, de manière irréfutable, les intitulés des premiers cours dispensés : "Esquisse géographique du monde civilisé", "Histoire diplomatique de l'Europe", "Histoire des doctrines économiques", "Histoire des progrès agricoles, industriels et commerciaux de l'Europe et du Nouveau-monde depuis le dernier siècle", "Histoire financière de l'Europe depuis la Révolution française", "Histoire morale et sociale de l'Europe". En 1885, est inauguré un cours sur "L'Histoire de l'idée d'unité nationale en Allemagne au XIXe siècle", en 1898 un autre cours sur "L'évolution de l'esprit public en Angleterre", etc ... (source : Sciences-Po. Histoire d'une réussite, de Gérard Vincent, qui a enseigné l'histoire à l'Institut d'Études Politiques de Paris jusqu'en 1987, chez Olivier Orban, 1987). On ne peut qu'être admiratif devant cette étonnante attention portée à l'Europe, 85 ans avant la signature du Traité de Rome.

Témoigne aussi de cette extraordinaire ouverture au monde extérieur l'inscription à l’École de nombreux élèves étrangers, alors que les moyens de communication sont parfaitement rudimentaires par rapport à ce qu'ils sont devenus (le chemin de fer n'en est encore qu'à ses débuts). En 1880, "quand l’École s'installe rue Saint-Guillaume, elle compte deux cent cinquante élèves ayant pris des inscriptions d'ensemble, parmi lesquels on remarque des Anglais, des Belges, des Suédois, des Autrichiens, des Hongrois, des Roumains, des Égyptiens, des Haïtiens, des Américains dont un boursier d'Harvard. Boutmy voit là non seulement le gage de la renommée de l’École qui s'est étendue merveilleusement, mais encore le moyen et l'occasion de procurer aux élèves français des sources d'information excellentes et des relations qui pourront leur devenir précieuses par la suite" (L'École Libre des Sciences Politiques, 1871-1945, de Pierre Rain, professeur à l'École de 1919 à 1961, Fondation nationale des sciences politiques, 1963). Ajoutons à cela que lorsque les six premières jeunes filles seront admises à l'École, en 1919, il n'y aura qu'une seule française parmi elles (notons, à ce propos, que les "notables" de l'époque sont très souvent de grands voyageurs et que l'on circule alors sans passeport en Europe, et même, depuis une convention de 1868, avec les États-Unis d'Amérique, la France ne le rétablissant qu'en août 1914, à la déclaration de guerre, quand l'Europe va se "fermer" pour très longtemps). Mais, bien entendu, l'enseignement à l’École se fait en français et les étudiants étrangers doivent faire preuve de bonnes connaissances en la matière (le français a encore un immense prestige dans le monde et nombreux sont du reste ceux qui viennent à Paris pour perfectionner leur connaissance de la langue et de la culture françaises).

L'histoire de l'École des "Sciences Po" fournit une illustration saisissante du déclin de la langue française, de l'abandon dans lequel elle est désormais laissée, de la disqualification et de la déconsidération dont l'accablent trop souvent les élites dirigeantes (enseignantes en l'occurrence). La symbolique linguistique est totalement inversée. Alors que l'ouverture au monde était, aux origines de l’École et pour longtemps, un moyen (pour un organisme de droit privé) de mettre en valeur la langue et la culture françaises, la globalisation marchande est, aujourd'hui, au contraire, un prétexte (y compris pour un établissement public d’État et pas seulement par les milieux d'affaires) pour mettre le français au rancart, pour exonérer généreusement les non-francophones de tout apprentissage en la matière, pour délier, sur le terrain de la langue comme sur bien d'autres, les hommes et les femmes de ce temps de toute obligation envers les "anciens" et leur héritage. L'usage du français étant vu par les nouvelles élites en question comme une revendication identitaire rétrograde, passéiste, comme un refus de "bouger", d'entrer dans la "modernité", comme une concession aux temps révolus et au conservatisme devenu inavouable, comme un particularisme "crispé" qu'il convient, à l'heure de la post-nationalité et de la joyeuse cité universelle, d'éradiquer au profit du seul anglais.

Jean-Pierre Busnel
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Lyon Airports : le gouvernement confirme enfin, la décision du Préfet

Lyon Airports : le gouvernement confirme enfin, la décision du Préfet

Gérault Lyon airports aviation colonisation

Lyon Airports   le gouvernement confirme enfin, la décision du Préfet

Thierry Mariani, député du Vaucluse, dans une question écrite posée le 28 avril 2009 a réussi à faire préciser au Gouvernement sa doctrine au sujet de Lyon Airports. Dans sa réponse du 23 juin 2009, le Ministère de la Culture et de la communication rappelle la législation en ce domaine. (voir plus bas)[ La décision du Préfet du Rhône, Jacques Gérault, prise le 26 mars 2009, interdisait aux aéroports de Lyon de prendre le nom de Lyon Airports. Cette décision, Avenir de la langue française a fortement contribué à l'amener par ses démarches au plus haut niveau. Cette "victoire" ne porte pourtant que sur la partie émergée de l’iceberg : une grande partie de la communication des Aéroports de Lyon reste anglicisée. ALF travaille à son élimination. Aidez-la par vos démarches épistolaires et téléphoniques !  - Albert Salon]  (voir la nouvelle concernant cette décision)


Question écrite n° : 47670 de  M.  Thierry Mariani ( Vaucluse )
Ministère interrogé :  Culture et communication

Question publiée au JO le :  28/04/2009  page :  3 966
Réponse publiée au JO le :  23/06/2009  page :  6 128

Rubrique : transports aériens
Tête d'analyse : aéroports
Analyse : langue française. défense et usage

Texte de la QUESTION : M. Thierry Mariani appelle l'attention de Mme la ministre de la culture et de la communication sur la plateforme aéroportuaire lyonnaise. Le préfet du Rhône s'est récemment opposé à ce que cette plateforme prenne le nom de "Lyon airports". Il semble que la société à l'origine de ce projet persiste dans ce projet d'anglicisation. De nombreux citoyens se mobilisent aujourd'hui afin de préserver l'appellation française de la plateforme aéroportuaire, et par là, la langue française en général. Aussi, il souhaite connaître l'avis du Gouvernement sur le sujet.

Texte de la RÉPONSE : Aéroport de Lyon est une société anonyme aéroportuaire régionale française, au capital détenu par l'État (actionnaire à 60 %), la chambre de commerce et d'industrie de Lyon (actionnaire à 25 %) et les collectivités territoriales.
L'article 14 de la loi du 4 août 1994 relative à la langue française prévoit : «L'emploi d'une marque de fabrique, de commerce ou de services constituée d'une expression ou d'un terme étrangers est interdit aux personnes morales de droit public dès lors qu'il existe une expression ou un terme français de même sens approuvés dans les conditions prévues par les dispositions réglementaires relatives à l'enrichissement de la langue françaises.»
La portée de cette disposition est précisée dans deux circulaires : la circulaire du 16 mars 1996 concernant l'application de la loi du 4 août 1994 et surtout celle du 28 septembre 1999, conjointe du ministre de l'équipement, des transports et du logement et de la ministre de la culture et de la communication dont le point 1 relatif à l'emploi du français dans le domaine des transports est parfaitement explicite : «Dans le cadre défini par la loi, l'obligation d'emploi de la langue française est générale et ne comporte pas d'exception. Elle s'applique sur le territoire français aux transporteurs et gestionnaires d'infrastructures de transport, publics ou privés, qu'ils accomplissent leur activité dans le domaine des transports nationaux ou internationaux.»
La ministre de la culture et de la communication considère donc que le préfet de la région Rhône-Alpes a été parfaitement fondé à demander, le 20 mars 2009, au conseil de surveillance de la société aéroportuaire de renoncer à l'appellation « Lyon airports » pour revenir à celle d'« Aéroports de Lyon ». Cette décision a été acceptée par le président du conseil de surveillance d'Aéroports de Lyon qui s'est publiquement engagé à revenir à cette appellation. La ministre de la culture et de la communication qui a exprimé son soutien le plus absolu au préfet de région restera vigilante sur ce dossier. Elle ne douté pas que la société aéroportuaire ait bien compris que son intérêt commercial et son identité sont associés à l'image de qualité, de dynamisme, de service et de modernité exprimée par l'appellation « Aéroports de Lyon ».)

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Vers des États généraux de la langue française et de la Francophonie ?

Vers des États généraux de la langue française et de la Francophonie ?

L’AFAL en demande l’organisation au Gouvernement français

États généraux langue française Francophonie 

Depuis quelques années, Avenir de la langue française (ALF), appuyée par plusieurs autres associations de défense et de promotion du français et de la Francophonie, jugeait nécessaire que les Français pussent enfin amplement débattre au niveau national de ces deux questions liées, vitales pour la France, pour les pays qui ont sa langue en partage, et pour le maintien et l’affirmation de la diversité linguistique et culturelle du monde face aux tendances lourdement hégémoniques d’une langue et d’une culture étrangères.

Les colloques et séminaires que nos associations ont pu organiser, ou auxquels elles ont pu s’associer à divers titres et degrés, ces dernières années ont certes tous eu leur utilité. Mais ils ont été  très insuffisamment médiatisés. Ils n’ont pu instaurer le débat national souhaité.

Or, l’urgence s’en est accrue récemment par la participation d’acteurs publics – notamment de plusieurs ministères – français à ce qui prend l’allure d’une offensive de grande envergure pour la bilinguisation de la France, l’abandon du rôle international - voire à terme national – de sa langue, et pour le dépérissement de la Francophonie organisée.

Nos associations relèvent que cette offensive se déploie au mépris des actions méritoires du Secrétaire d’État chargé de la Coopération et de la Francophonie, et - plus encore - contre les remarquables orientations données par le Président de la République dans ses discours du 9 mars 2007 à Caen lors de sa campagne électorale, puis le 20 mars lors de la journée mondiale 2008 de la Francophonie à la Cité universitaire internationale en présence du Président Abdou Diouf, Secrétaire Général de l’OIF

Nos associations insistent donc avec force pour que l’État tranche à son niveau et organise les états généraux demandés, qui devraient permettre de mieux assurer les orientations de la France et, partant, les chances de succès de l’OIF, de la Communauté francophone, et de l’affirmation de la diversité culturelle et linguistique du monde pour laquelle la France et ses amis avaient œuvré avec un grand succès en vue de la Convention UNESCO, votée à la quasi unanimité en octobre 2005, et entrée en vigueur en mars 2007 après avoir été très largement ratifiée, malgré les manœuvres hostiles des États-Unis d’Amérique du Nord.

L’AFAL (Association francophone d’amitié et de liaison), présidée par M. Jacques Godfrain, ancien Ministre et ancien Député, qui regroupe 130 associations françaises, franco-étrangères et étrangères qui toutes s’affirment aussi au service de la langue française et de la coopération entre pays ayant le français en partage, s’est alors saisie de cette importante question.

Lors de son assemblée générale du 11 juin 2009, elle a décidé à l’unanimité  d’adresser au Gouvernement français la demande pressante suivante :   L’AFAL constate une désaffection croissante des pouvoirs publics français, notamment de plusieurs ministères, à l’égard de l’emploi public de la langue française au bénéfice quasi exclusif de la langue anglo-américaine. L’accélération de ce processus d’aliénation la conduit à juger urgente l’instauration d’un débat national de grande ampleur sur ce sujet vital pour la France.  L’assemblée générale demande donc au gouvernement français de bien vouloir organiser* au plus haut niveau de véritables états-généraux de la langue française et de la Francophonie.

*Il a été entendu le 11 juin, dans la présentation et la discussion en séance, que l’organisateur de ces  états généraux devraient naturellement faire appel au concours de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), des parlementaires demandeurs d’un tel débat, et des associations membres les plus directement concernées.

Albert Salon, président d’ALF, ancien ambassadeur
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Les pays européens peuvent favoriser les films de leur langue

Les pays européens peuvent enfin, favoriser la production de films dans leur langue

Europe cinéma langue française
L'Union Européenne se conformerait-elle enfin au principe de subsidiarité qui permet à chaque pays de déterminer librement ses priorités en matière culturelle et linguistique abandonnant son obsession de la "concurrence libre et non faussée" ? Commentant avec un peu de retard cette nouvelle qui date du 5 mars, nous ne pouvons que nous réjouir  d'une telle décision. MAR

Les pays européens peuvent enfin, favoriser la production de films dans leur langue(article extrait de la lettre du CSA)
Le 5 mars 2009, la Cour de justice des Communautés européennes a confirmé la possibilité, pour un État membre de l'Union européenne. d'imposer aux éditeurs de télévision l'obligation de réserver une partie de leur recettes annuelles au financement de films dont la langue originale est une langue officielle de l'État membre.

En 2007, une association de télévisions privées espagnoles (Union de Televisiones Comerciales Asociadas – UTECA). avait contesté devant le Tribunal supremo espagnol l’obligation imposée par la législation nationale, aux opérateurs de télévision de consacrer 5 % de leurs recettes annuelles au financement de films cinématographiques et de télévision européens, dont 60 % à des œuvres dont la langue originale est l'une des langues officielles en Espagne

Le tribunal avait saisi la Cour de justice des Communautés européennes (CJCE) de trois questions préjudicielles Il s’agissait. pour la Cour de justice, de juger en premier lieu si cette obligation était compatible avec la directive Télévision sans frontières (TVSF). notamment avec son article 3§1 qui autorise les États membres à prévoir des règles nationales plus strictes ou plus détaillées dans les domaines quelle coordonne En deuxième lieu, le fait de réserver une partie de ce financement à des œuvres dont la langue originale est une langue officielle espagnole était-il compatible avec le traité instituant la Communauté européenne (Traité CE) ? En troisième lieu, ces obligations constituaient-elles une aide d’État au sens de l'article 87 du Traité CE ?

Le 4 septembre 2008, l’avocat général a rendu ses conclusions, qui ont été confirmées dans l’arrêt rendu par la Cour le 5 mars 2009, La Cour répond que la mesure visée est compatible avec la directive TVSF et avec le Traité CE, et qu’il ne s'agit pas d'une aide d'État au sens du traité.

Un motif impérieux d'intérêt général
D'une part, la directive TVSF ne s'oppose pas à une telle réglementation nationale pourvu que celle-ci soit compatible avec les autres normes du droit communautaire, D'autre part, les libertés fondamentales affirmées par le Traité CE, et notamment le principe prévu à l’article 12 qui interdit « toute discrimination exercée en raison de la nationalité », ne font pas obstacle à l'obligation de consacrer une part des recettes annuelles des télévisions à des œuvres dont la langue originale est une langue officielle de l’État membre Une telle disposition est acceptable dans la mesure où elle répond à des raisons impérieuses d’intérêt général. où elle est propre à garantir la réalisation de l'objectif qu'elle poursuit et ne va pas au-delà de ce qui est nécessaire pour atteindre celui-ci, La Cour considère que la défense du multilinguisme espagnol constitue bien un motif impérieux d’intérêt général permettant de justifier la restriction d'une liberté fondamentale reconnue par le traité, Enfin, une telle réglementation ne constitue pas un régime d'aides accordées par l'État ou au moyen de ressources d'État au sens de l’article 87 du Traité CE, puisque seuls les avantages accordés directement ou indirectement au moyen de ressources d'État peuvent être considérés comme des aides, ce qui n'est pas le cas.

L'originalité de cette décision réside en ce quelle s’oppose à certaines des observations formulées par la Commission européenne, notamment en affirmant que « contrairement à ce que soutient la Commission des Communautés européennes, une mesure prise par un État membre, telle' que celle en cause au principal, ne va pas au-delà de ce qui est nécessaire pour atteindre l'objectif poursuivi, du seul fait qu'elle ne prévoit pas de critères permettant de classer les œuvres concernées en tant que 'produits culturels'» La décision se réfère à la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles de l'UNESCO, qui rappelle que "la langue et la culture sont intrinsèquement liées» et que « la diversité linguistique est un élément fondamental de la diversité culturelle".

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Alain Joyandet : au tableau d’honneur d’ALF, ce Ministre qui réagit !

Au tableau d’honneur d’ALF, ce Ministre qui réagit !

par Albert Salon

langue française politique Total : Enfin un Ministre qui se souvient des responsabilités gouvernementales à l’égard de la langue française ! Il est vrai que M. Alain Joyandet est secrétaire d’État chargé de la Coopération et de la Francophonie…


 Quand Joyandet demande à Margerie (Total) de s'exprimer en français
Alain Joyandet, Secrétaire d'État à la Coopération, n'oublie pas qu'il est aussi en charge de la Francophonie. Samedi, alors que les responsables de Total recevaient sur leur nouvelle plate-forme pétrolière dans le golfe de Guinée le premier ministre François Fillon et un gouverneur nigérian, ils ont entamé leur discours d'accueil en anglais. Ce semble logique dans un pays anglophone. Mais cette marque de politesse a déplu au ministre français présent sur place. Alain Joyandet a fait remarquer que Total était une société française et a demandé que leurs dirigeants s'expriment en français. Christophe de Margerie a poursuivi son discours en français. [Le Figaro du 25 mai 2009 - rubrique les confidentiels du Figaro]

Il est rare que nous félicitions des ministres et dirigeants, depuis quelque temps. Nos associations manient plutôt la protestation et la Carpette anglaise. Non par plaisir, mais, hélas, par nécessité.

Or, voici qu’aujourd’hui nous sommes heureux de remercier M. Joyandet de sa prise de position courageuse, fondée tout de même sur la puissance de Total et de nos industries de pointe, au Nigéria, et ailleurs.

Rappelons du reste que M. Joyandet avait déjà été, en 2008, du Québec où il était en déplacement, le seul à protester de manière très audible contre le choix - d’une chanson en anglais pour représenter la France à l’Eurovision de mai 2008. Ce choix avait été imposé par une quelconque directrice des jeux de France3 qu’aucun de ses supérieurs de France Télévision et de la sphère politique n’avait osé ramener à la raison, et suivre M. Joyandet et nos vigoureuses campagnes associatives! Ladite directrice n’avait même pas fait amende honorable après le résultat très piteux (son Tellier fut 19ème sur 25, alors qu’elle nous promettait qu’il allait « faire un tabac » !). Cette année au moins, à Moscou, Patricia Kaas a chanté en français. Elle a tout de même été 8ème : qu’on ne vienne pas nous dire qu’elle eût été mieux classée avec une chanson en anglais, comme certains indécrottables commencent à le susurrer !
Il est dommage à ce propos, que les Belges et les Suisses n’aient même pas été admis à concourir : ils avaient pourtant cru bien faire en choisissant des représentants chantant en anglais. Si l’anglais n’est même plus une condition suffisante pour participer à l’Eurovision, nous avons une petite raison supplémentaire – de simple bon sens - pour revenir tous à l’authenticité et à la créativité de nos langues nationales…

 Il ne faut jamais baisser les bras ! La défaite n’est irrémédiable que lorsqu’elle est admise par le plus faible en apparence. Résistons tous ! Cet empire rouleau compresseur et ses collaborateurs disparaîtront un jour.»

Albert Salon
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Européennes : pour qui voter ?

Européennes : pour qui voter ?

petite étude des programmes

Européennes : pour qui voter ?Europe politique élections langue française

L’Europe se construit, avec, de plus en plus de réunions, de décisions en anglais uniquement. Rappelons l'exemple des dossiers d’adhésion des nouveaux pays qui devaient être déposés en anglais sans aucun fondement juridique. Faut-il rappeler que l’anglais n’est à aucun titre LA langue officielle de l’Union, mais une parmi d’autres. (Celle du pays le moins européen de tous et celle du principal concurrent de cette Union).
Face à cette hégémonie croissante de l'anglais, quelles sont les positions des principales listes en présence pour les élections européennes du 7 juin 2009 ? Plutôt que de demander aux différentes listes quelles sont leurs positions en matière linguistique, auquel cas ces listes nous répondraient qu'elles sont d'accord avec tout ce que l'on veut, il nous a paru plus efficace de consulter les sites de campagne et voir les points que mettent en avant ces listes et de voir si ce sujet les intéresse.

Les deux principaux partis français qui se partagent le pouvoir à Bruxelles et à Strasbourg, ne semblent aucunement préoccupés par l'hégémonie de l'anglais et le déclin de notre langue dans les institutions européennes. Pire ce sujet n'existe pas chez eux :
Pour l'UMP, sur son site de campagne, qui nous affiche le très élégant connect with facebook (sic !), on ne trouve rien dans les 10 raisons de voter pour la Majorité Présidentielle qui parle de langue.

Idem au PS,  le site internet nous apprend que le 12 mars dernier, les militants socialistes français ont  adopté un texte d’orientation Donner une nouvelle direction à l’Europe, aucune mention de la langue dans ce texte. Si l'on veut télécharger le programme du PSE dénommé Manifesto : le fichier est délicieusement appelé ManifestoBookFROnline (sic !). Dans les 31 pages : pas un mot n'évoque la question des langues !

Du côté du Front de Gauche : aucune mention des langues non plus.

Du côté de l'alliance MPF-CPNT [Villiers-Nihous], censée défendre la France des terroirs, l'Europe des différences, des libertés et des nations on ne trouve pourtant rien dans le projet du 10 mars 2009 qui mentionne le mot même de langue. Il est vrai que cette association semble être passée sous le contrôle de la multinationale Libertas dirigée par le milliardaire irlandais (et donc de langue anglaise !) Declan Ganley. Évinçant par la même occasion Paul-Marie Coûteaux, député européen sortant, qui s'est pourtant très souvent mobilisé pour le respect du français dans les institutions européennes.

Pas un mot non plus dans le programme du Front National.

Au Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) : Dans Notre programme pas un mot sur les langues. On est anticapitaliste, mais pas au point de remettre en cause la suprématie de la langue de la finance...

Arrivons-en aux listes qui parlent des langues...

Europe écologie dans son tract 10 bonnes raisons de voter Europe Écologie : rien ne concerne les langues
en fouillant un peu sur le site on trouve un document de 68 pages et comportant  9 piliers :  Le Contrat Écologiste pour l'Europe
Le 8ème pilier (pilier Connaissances) parle des langues : on y trouve les phrases suivantes :

LA POLITIQUE CULTURELLE DE L'UNION EUROPÉENNE
DOIT S'ENRICHIR DE TOUS LES APPORTS DE LA DIVERSITÉ EUROPÉENNE,
notamment en  favorisant  la mobilité des artistes, le soutien à la création et à  l'art contemporain,  le développement des
échanges,  la protection de l'héritage culturel européen, l'encouragement au multi-linguisme et à  l’espéranto
la protection des  langues régionales. Cette diversité est en danger aussi bien dans le monde que dans  l'espace européen. Les langues régionales ou minoritaires constituent  l'un des éléments fondamentaux de cette diversité. Nous proposons que  la charte européenne des  langues régionales ou minoritaires soit traduite dans  le droit européen et que les engagements qui y sont contenus soient applicables à  l'ensemble des États de l'Union.

Apparemment les langues régionales intéressent plus Europe écologie que les langues nationales. Quand le renforcement de celles-ci, particulièrement dans un cadre européen, ne ferait que favoriser la langue déjà dominante : l'anglais en affaiblissant les autres langues nationales.

Le Modem, malgré l'image euro-béate que nous avions de ce mouvement, dans son tract L'Europe est notre avenir ! - Nos engagements largement distribué, semble faire des langues une de ses priorités. Le 13ème point (sur 14) énonce :  Il faut prouver à tous les Européens que l’Europe n’écrase pas leur identité, au contraire qu’elle la garantit. Pour nous, Français, la nation est un bien commun. La langue française, langue officielle de l’Europe, à égalité avec l’anglais, doit être effectivement défendue. Les cultures régionales sont un bien aussi précieux, comme le démontre la charte de protection des langues et des cultures minoritaires. L’Europe est un vivier d’identités et de cultures. Nous défendons l’Europe qui garantit les identités, les modes de vie, les langues et les cultures sur son sol et dans le monde.

A part la référence, discutable, à la Charte de protection des langues et des cultures minoritaires, nous ne pouvons que nous réjouir de l'adhésion d'un tel mouvement à des valeurs qui nous sont chères.

Le mouvement Debout la République animé par Nicolas Dupont-Aignan, dans son tract Osons une Europe Différente largement distribué également dans sa 2ème partie (sur 4) Assez de l’uniformisation ! - Laissons vivre notre pays met aussi en avant la question des langues en Europe :  De la remise en cause de la laïcité à la suprématie de l’anglais en passant par la réglementation des fromages, du vin rosé et de la chasse, Bruxelles se mêle de tout à tort et à travers ! (60% de nos lois sont inspirées à Bruxelles par des technocrates non élus !) Le petit Livre Mauve (abécédaire de l'Europe qui marche sur la tête et qu'il faut remettre sur ses deux jambes) consacre 4 pages sur 158, l'entrée  L comme langue française, à ce sujet, avec des opinions proches des notres.

Les élus de ces listes respecteront-ils leurs engagements ? Ceci est une autre histoire...

Marc-Antoine Renard
Est présent également le mouvement Europe Démocratie Espéranto qui propose notamment l'adoption de l'Espéranto comme langue commune d'intercommunication par tous les pays de l'Union européenne afin de faciliter la communication directe entre les Européens. Ce qui, en dehors du jugement que l'on porte sur l'euphonie de cette langue, aurait au moins le mérite de remettre tous les pays à égalité au sein de l'Union, au lieu de favoriser scandaleusement l'un d'entre eux, pourtant le moins européen.
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Crétinerie à la mode de Caen

Crétinerie à la mode de Caen

Caen colonisation anglicisation
La municipalité de Caen a décidé de fêter la venue de Barack Obama en couvrant les murs de la ville d'affiches agrémentées de l'intelligente formule :
Yes, we ca(e)n (sic !)Crétinerie à la mode de Caen
Quelque soit la sympathie que l'on ait pour le Président Obama, est-il nécessaire de ramper devant lui et de l'accueillir avec des affiches en anglais utilisant un minable jeu de mots comme celui-ci, rabaissant une ville chargée d'histoire au niveau d'un slogan publicitaire ? On est ici dans le registre du colonialisme, côté colonisé bien entendu.
Marc-Antoine Renard
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Welcome ou la démission anglomane du cinéma

Welcome ou la démission anglomane du cinéma

cinéma américanisation welcome

Welcome ou la démission anglomane du cinémaLa sortie du film Welcome de Philippe Lioret avec Vincent Lindon est l’occasion de faire un point sur la dérive anglomane des titreurs de films.

Quelque soit la qualité de ce film, sans doute grande, je n'irai pas le voir...

Nous étions habitués aux films états-uniens ou anglais ne traduisant plus leurs titres, comme en pays conquis, (quelques exemples récents : Last chance for love, Burn after reading, Frozen river, Of time and the city…). Nous avions également nombre de films d’autres pays dont les distributeurs se croient obligés de nous imposer leurs titres en anglais : Back soon (Islande), H-Story (Japon), Kitchen stories (Norvège), Sleep dealer (Mexique !)  [Le comble du ridicule est d'ailleurs atteint quand Arte diffuse le 1er avril le film hongrois Szép nàpok,
sous le titre Pleasant days quand il s’intitule, pour les  germanophones Schönen Tage !]

Nous avons maintenant une multiplication de films français se voulant tellement plus internationaux et titrant également en anglais, comme  par exemple :  2 days in Paris de Julie Delpy, Home d’Ursula Meier et Thierry Spicher avec Isabelle Huppert, Hello Goodbye  de Graham Guit avec Fanny Ardant et Gérard Depardieu, King Guillaume de Pierre-François Martin-Laval, LOL (laughing out loud) de Lisa Azuelos avec Sophie Marceau et donc Welcome.

Cette façon de titrer ses œuvres en anglais veut implicitement dire : excusez-nous nous ne sommes pas anglo-saxons, les seuls qui aient vraiment le droit, au fond, de faire des films, mais on essaye de se mettre au niveau. Le spectateur ainsi bien formaté finira toujours par préférer les originaux aux copies et aller voir directement les films anglo-saxons.

Il en est de même pour certaines bandes-son de films français qui sont entièrement en anglais. Le dernier cas qui nous ait été donné de voir c'est celui de Romane par moins 30 d'Agnès Obadia, agréable comédie en coproduction franco-québecoise qui se passe dans les deux pays. pour faire découvrir la musique de l'autre, en quelle langue croyez-vous que soit la bande son ?  A 100 % en anglais (non j'exagère la chanson de fin est en espagnol !), il est vrai que les québecois ne savent pas chanter, c'est bien connu !

En dehors des titres de films et des bandes-son, le mal semble plus profond. Le Monde, le 17/1/2009 titrait sur un "Record pour les films français à l'exportationnous disant que : "[...] le record 2008 tient à un homme, Luc Besson [réalisateur, en autres, de Joan of Arc]. Parmi les quatre films les plus vus par les spectateurs étrangers, trois sortent de son entreprise, Europacorp. Il est vrai que tout avait été fait pour ça : des films tournés en anglais, sur des arguments internationaux, avec des vedettes anglo-saxonnes : le marché visé n'était en rien l'Hexagone."

Peut-être, mais si les films sont tournés en anglais avec des vedettes anglo-saxonnes et des arguments internationaux, c'est à dire se passant aux États-Unis(!),(on peut penser qu'il est également plus simple que tous les techniciens soient anglo-saxons) en quoi ces films sont-ils encore des films français ? La seule solution pour exporter des films est-elle de devenir américains ?
Cette politique de Gribouille ne fait qu'habituer un peu plus les spectateurs mondiaux à une vision unique du monde et à l'uniformisation générale des esprits. La profession cinématographique d’un des rares pays à maintenir une certaine résistance au rouleau-compresseur états-unien* semble hélas, consciencieusement, méthodiquement, scier la branche sur laquelle elle est assise ! (Comme quand elle avait attribué 7 césars,  à un film, Le pianiste , tourné en anglais.)

Marc-Antoine Renard

* La part de marché des films français est d'environ 45% contre 44,5% pour les films états-uniens (alors que dans le reste de l'Union européenne la part des films nationaux est plutôt de l'ordre de 20% contre plus de 70% pour celle des films états-uniens.

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La Carpette anglaise en Italie

La Carpette anglaise fait des émules en Italie

Le recteur Francesco Profumo a obtenu l'Italiano zerbino della lingua inglese

Italie carpette anglaise colonisation

La Carpette Anglaise fait des émules en Italie

Le 13 mai à Rome, à la Chambre des Députés : première attribution du nouvel anti-Prix Italiano zerbino della lingua inglese [Paillasson italien de la langue anglaise], les jurés, représentants de la scène artistique et culturelle italienne, ont classé :

Lauréat n°1 : Francesco Profumo, recteur du Pôle polytechnique de Turin, pour avoir discriminé les étudiants italiens qui souhaitent étudier dans leur langue nationale, l’italien. Le polytechnicien n’a pas seulement supprimé plusieurs cours universitaires en italien en les remplaçant par l’équivalent en langue anglaise, mais encore adopté une politique systématique de frein à l’apprentissage de la langue italienne, avec une exemption totale des frais universitaires pour les cours en anglais.

Lauréat n°2 : professeur Finazzi Agrò, ex-recteur de l’Université de TorVergata, responsable de la naissance d’un cours universitaire en pharmacie entièrement en anglais,

Lauréat n°3 : la Région Piémont, représentée par Mercedes Bresso et Andrea Bairati, qui a violé le principe du multilinguisme européen en imposant l’anglais comme seule langue autorisée pour le dépôt des demandes de financement de projets de recherche dans le domaine humaniste, essentiellement local.

L'Italiano zerbino della lingua inglese condamne, donc, comme l’a affirmé, dans son discours, la chanteuse italienne Mariella Nava, l’incomparable Recteur Profumo : l’exemple le plus aberrant du moment, puisqu’il taxe ceux-là mêmes qui revendiquent le droit d’étudier dans la langue de la République et détaxe ceux qui acceptent d’étudier dans la langue de la reineAssociazione Radicale per la Democrazia Linguistica,

(Via di Torre Argentina 76 - Roma 00186, Tel. 06 68 97 93 01)

L’association italienne ERA-Onlus s’intéressait au prix d’indignité nationale décerné chaque année par nos associations françaises ALF, ASSELAF, CLEC, DDC, DLF, et des écrivains et journalistes, groupés dans l’Académie de la Carpette anglaise présidée par Philippe de Saint-Robert.

Nous leur avons fourni les informations qu’ils nous demandaient. Ils ont maintenant leur prix : Italiano zerbino della lingua inglese, avec l’esprit, et les cibles analogues, de la Carpette dont ils revendiquent la filiation.

Nos amis d’Italie nous honorent. Ils nous aident aussi : dans toute l’Europe remplie de carpettes de l'empire anglo-saxon, il faut que les rieurs se mettent dans notre camp du respect des langues nationales ! Nous sommes maintenant plusieurs pour mieux essaimer…d’autant plus que cette association est venue le 9 mars au Palais Bourbon, avec deux syndicats italiens, des Allemands et des Québécois, faire un succès de notre conférence de presse internationale de syndicats , d’associations et de parlementaires des quatre pays pour manifester, dans une résolution, le droit des travailleurs de travailler dans leurs langues nationales dans leurs pays respectifs. A noter – est-ce un hasard ?- qu’Allemands et Québécois avaient déjà chez eux des prix Citron ou de dérision décernés aux « traîtres aux langues nationales »…

Nous leur souhaitons donc…la victoire : ce sera celle de notre mouvement socio-politique mondial naissant contre l’hégémonie anglo-américaine et pour le respect de la diversité linguistique et culturelle de l’Europe et du monde ! »

Albert Salon
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Christine Lagarde fête Sarkozy en anglais

Christine Lagarde fête Sarkozy en anglais

Christine Lagarde Sarkozy anglomanie

Christine Lagarde fête Sarkozy en anglaisChristine Lagarde, ministre de l’Économie a fêté le 2ème anniversaire de l'élection de Nicolas Sarkozy, mercredi 6 mai salle Gaveau à Paris, en entonnant un "Happy birthday to you". La fameuse Christine The Guard,

Carpette anglaise 2007, celle qui n'a pas encore réalisé qu'elle était ministre de la République, se croyant toujours associée dans un grand cabinet d'avocats américain et qui joue les pitres sur les plateaux de télévision états-uniens, persiste et signe dans sa lamentable anglomanie.

Anglomanie semblant d'ailleurs très répandue à l'UMP qui organisait l'évènement : "Communication is répétition" plaisantait, en anglais dans le texte, le secrétaire général Xavier Bertrand peu après son élection du 24 janvier 2009. Jean-Louis Borloo, ministre de l'Écologie, lui souhaitait bonne chance d'un retentissant good luck !
L'UMP, sans doute pour développer la chanson française, a utilisé à plusieurs reprise la chanson Kids du groupe MGMT (=management, tout un programme pour notre pays). Ceci du reste, sans en avoir demandé la permission, ce qui s'est traduit par 30 000 euros de dommages et intérêts. Si toute anglomanie pouvait ainsi condamnée !

Marc-Antoine Renard
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Ouverture de négociations chez Axa sur l’emploi de la langue française

Ouverture de négociations chez Axa sur l'emploi de la langue française

Axa travail langue française

Ouverture de négociations chez Axa sur l'emploi de la langue française

Pour une fois des négociations sont ouvertes dans une grande entreprise française au sujet de l'emploi de la langue française ; ces négociations constituent un précédent en terme de dialogue social puisqu’elles ne sont pas issues d’une action en justice (comme ce fut le cas pour la société GEMS) et viennent récompenser des mois de revendications et de sensibilisation. ALF ne peut que s'en réjouir. MAR

Paris, 27 avril 2009 (AFP) 16h31 (voir plus bas le communiqué de presse de l’UDPA-UNSA du groupe AXA)
Des négociations devaient débuter mardi 28 avril chez l'assureur Axa sur l'emploi de la langue française, ce que réclamaient les syndicats depuis plusieurs mois pour garantir un "droit au français", a-t-on appris de sources syndicales et auprès de la direction.

Selon l'Unsa (syndicats autonomes), c'est la première fois que des négociations s'ouvrent sur ce thème dans une grande entreprise sans pression de la justice. Dans d'autres groupes, comme Europ Assistance ou Nextiraone, la justice avait imposé la traduction de documents de travail.
La direction d'Axa (36 000 salariés en France) a confirmé l'ouverture de ces négociations, sans plus de commentaires.

Face "à l'accroissement de l'usage de l'anglais dans les documents de travail, les outils informatiques, les échanges et communications divers", l'Unsa a affirmé dans un communiqué vouloir "assurer la pérennité de toutes les langues au sein du groupe Axa dans le monde".

Le syndicat souhaite "une véritable politique linguistique dans l'entreprise" alors que les langues étrangères génèrent "stress et insécurité", "fatigue mentale", "possibles discriminations dans les évolutions de carrière ou le recrutement" et "coûts en formation".

L'Unsa va proposer la création d'une "commission de terminologie" au niveau du groupe, comme il en existe dans la filiale Axa Assistance, pour la traduction des termes propres aux différentes activités de l'assureur. Il veut aussi la mise en place "d'outils de traduction automatique".

De son côté, la CFTC estime que "l'usage de l'anglais s'impose par petites touches" chez Axa et qu'il faut que ces négociations débouchent sur "un accord-cadre" au niveau du groupe, à décliner dans chaque filiale qui a ses besoins propres (Axa Assistance, Axa Banque...).


Communiqué de presse
L’UDPA-UNSA du groupe AXA obtient l’ouverture de négociations sur la « langue française ».

Le 28 avril s’ouvriront, au sein du groupe AXA en France, les négociations relatives à l’emploi de la langue française.
L’UDPA-UNSA, qui en avait fait la demande en février 2008, se félicite de cette décision.

En effet, face aux évolutions d’organisation de l’entreprise et à l’accroissement de l’usage de l’anglais dans les documents de travail, les outils informatiques, les échanges et communications divers,  nous estimons nécessaire de garantir aux salariés un « droit au français » dans leurs activités professionnelles.

Pour notre organisation, un réel débat s’impose et doit s’inscrire dans le cadre de la négociation collective afin que soit élaborée, avec les partenaires sociaux, une véritable politique linguistique dans l’entreprise.

  • Le stress et l’insécurité générés par la pratique obligatoire d’une langue étrangère peu ou mal maîtrisée,
  • La fatigue mentale liée à l’utilisation abusive de jargons anglo-saxons,
  • Les possibles discriminations dans les évolutions de carrière ou le recrutement : sélection du candidat sur les compétences linguistiques au détriment des autres compétences,
  • Les coûts en formation linguistique que supportent ou devront supporter les entités francophones (ou non-anglophones) au contraire des entités anglophones,

constituent autant d’aspects sanitaires, sociaux et économiques que les entreprises multinationales, telles qu’AXA, ne peuvent aujourd’hui négliger alors même que trop souvent elles succombent au mirage de la langue unique.

(La langue de travail entre les salariés espagnols, italiens, français et portugais de l’entité informatique AXA Technology Services est l’anglais).

C’est pourquoi, nous rappellerons tout d’abord, lors de ces négociations, le cadre légal : la Loi Toubon du 4 août 1994  et notamment l’article L1321-6 du (nouveau) code du travail qui stipule que :

« tout document comportant des obligations pour le salarié ou des dispositions dont la connaissance est nécessaire pour  l'exécution de son travail doit être rédigé en français ».

Nous proposerons ensuite à la direction :

  • La création d’une commission de terminologie (à l’exemple de la filiale AXA Assistance) au niveau du groupe afin que soient recensés, traduits ou accompagnés d’une traduction en français les différents termes propres aux  différentes activités des entités françaises (ou francophones),
  • La révision des descriptions de fonction afin d’évaluer les compétences et les niveaux linguistiques nécessaires à la tenue de chaque poste,
  • La présentation au comité d'entreprise, pour avis, d’un rapport écrit sur l'utilisation de la langue française dans l'entreprise (notamment sur les conditions d'application des dispositions de la loi du 4 août 1994 relative à l'emploi de la langue française),
  • La mise en place d’outils de traduction automatique adaptés aux métiers et pouvant permettre d’éviter les erreurs dues à des ruptures dans la chaine de compréhension des processus de production.
Pour l’UDPA-UNSA, ces négociations (qui sont les premières en France sur ce thème à ne pas faire suite à une action judiciaire) représentent non seulement un espoir pour le maintien du français comme langue de travail en France et dans les pays francophones, mais aussi pour le maintien de l’italien en Italie, du portugais au Portugal, de l’allemand en Allemagne etc.
  • Favoriser le plurilinguisme dans l’entreprise,
  • Assurer la pérennité de toutes les langues au sein du groupe AXA dans le monde, en tout premier lieu, par le respect de leur usage sur leur territoire,

voilà ce que nous estimons être un exemple concret de développement… durable.

Contact :   Franck Grandmaison
franck.grandmaison@axa-tech.com
Les négociations débuteront à 9h30 au site de Nanterre

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Hommage d’ALF à Maurice Druon

Hommage d’ALF à Maurice Druon

Ami, entends-tu ces cris sourds du pays qu’à nouveau on enchaîne  ?

Druon résistance colonisation

Nous savions que les membres de l’Académie Française ne sont « immortels » qu’au regard de la postérité éventuelle de leurs œuvres.
Les Secrétaires « perpétuels » n’échappent pas à cette règle d’airain.
Mais Maurice DRUON, parti le 14 avril, nous a appris qu’un Immortel peut cesser, de son vivant même, d’être Perpétuel, puisqu’il a volontairement laissé cette charge à un successeur en 1999, après l’avoir exercée pendant près de quinze ans (record de longévité pour un « Perpétuel » ?) avec une grande visibilité nationale et une rare efficacité.

Les importants et les media lui ont rendu un hommage convenu parce que dû, somme toute assez bref, sans chaleur excessive, un peu moins vibrant et nourri que « la dose normale » servie depuis quelques années à tels et tels chanteurs (même plus totalement en français…) et acteurs aux grands rôles, et autres pipoles.
Moins vibrant, peut-être parce qu’il était un grand Français et un vrai et grand gaulliste ?...

Ils ont tout de même dit des choses que nous n’avons plus besoin de répéter, sur sa guerre, sa Résistance (notons qu’elle fut quasi franco-russe aux côtés des Joseph Kessel et Romain Gary…), son mandat rue de Valois, le choix donné aux artistes entre sébile et critique débile, son caractère de lion entre Philippe le Bel le Roi de Fer et Robert d’Artois en perpétuelle guerre pour sa terre.

Ils ont tout de même brièvement mentionné – il était difficile de l’occulter – que Maurice DRUON a, jusqu’à son dernier souffle, lutté pour la langue française et pour la Francophonie, participé à la nouvelle Résistance contre tous ceux qui les abandonnent et sapent, contre le nouvel empire et ses éternels collaborateurs dans les rangs de nos « élites » de tous bords.

« Avenir  de la langue française » doit et veut ici souligner non seulement l’illustration remarquable de notre langue dans les œuvres de ce grand écrivain, mais encore l’exercice de sa magistrature d’influence et son combat pour la langue, par la plume et les démarches personnelles tantôt discrètes, tantôt tonitruantes et rugissantes notamment contre les excès – à ses yeux – dans les réformes de l’orthographe, son appui constant à « ALF » et aux associations pour la défense, l’avenir, le dynamisme de la francophonie, la création - grâce à lui - du grand Prix de la Francophonie que le gouvernement canadien a doté et charge chaque année l’Académie française d’attribuer.
Nous rappelons que Maurice DRUON a su réunir un aréopage de très hautes personnalités de toute l’Europe qui lutte – sans véritable fort relais des autorités françaises – pour que l’Union européenne reconnaisse à notre langue le rôle non pas de langue du droit et des traités de l’Union, mais celui de langue de référence, qui « fait foi » en cas de litiges dans l’interprétation des textes.

C’est lui qui a inventé, pour la Francophonie organisée en Communauté, la superbe formule : des pays « ayant le français en partage », au lieu du plat et technocratique « ayant en commun l’usage de la langue française ».
Maurice DRUON a adhéré pleinement, avec d’autres Immortels : MM. Alain DECAUX, Marc FUMAROLI, Erik ORSENNA, à notre projet de grand Centre de la Francophonie et de la diversité linguistique et culturelle de l’Europe et du monde, à Villers-Cotterêts, château-symbole de l’Ordonnance prise en 1539 par François 1er sur l’état-civil et la langue française. Il était membre du Comité de soutien à ce grand projet culturel national présidé aujourd’hui par le Député Jacques MYARD.

Nous savons qu’il eût été heureux que l’on pût lui chanter, à son départ, comme nous le faisons aujourd’hui :

« Ami, si tu tombes, un ami sort de l’ombre à ta place ! »

Albert Salon, président, ce 16 avril 2009

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Lyon Airports – Merci à Jacques Gérault

Merci à Jacques Gérault !

l'explosion de Lyon Airports en vol

Merci à Jacques Gérault !Gérault Lyon airports aviation colonisation
Jacques Gérault, préfet de la région Rhône-Alpes et préfet du Rhône, représentant de l'État actionnaire à 60 % de la société, a demandé et obtenu jeudi 26 mars 2009, lors du conseil de surveillance, le retrait de cet anglicisme, jugeant  inadmissible que certaines institutions sous-estiment le poids économique et culturel de la langue française.

"Cela m'a choqué, j'estime qu'on n'a pas à avoir honte de la langue française qui est une langue internationale. Nous sommes une très grande puissance économique, nous ne sommes pas encore une succursale de telle puissance anglo-saxonne dans notre pays. Et par conséquent si on veut développer une politique économique de rayonnement international ce ne pas par de tels procédés que on y arrivera mais c'est certainement par des actions de fond" a par ailleurs déclaré Jacques Gérault au micro d'Europe1. L'agence Brainstorming, qui avait trouvé la nouvelle dénomination Lyon Airports, prévoyait également de lancer un consumer mag, un trimestriel pour les passagers, et d'appliquer leur stratégie de low stress airport. Le changement d'appellation aurait au total coûté près de 200 000 euros.
Merci à Jacques Gérault !
Merci à un préfet d'avoir fait respecter la Constitution1  et la Loi2
Il peut paraître étonnant de féliciter un Préfet de le faire, mais n'en sommes-nous pas là quand chaque jour nous apporte son lot de démissions, de soumissions et de piétinements de notre langue, de notre culture et donc de notre âme ? L'anglais langue de travail au sein d'entreprises françaises en France même, colloques tenus en anglais en France sur fonds publics,  cours d'université en anglais, affiches, dénominations... Comme il est étonnant d'ailleurs que de grands élus de la République comme Gérard Collomb qui préside le Grand-Lyon (Courly), Michel Mercier qui préside le conseil général du Rhône et Jean-Jack Queyranne qui préside le conseil régional Rhône-Alpes qui à eux trois contrôlent 15 % du capital des aéroports de Lyon n'aient émis aucune objection à ce piétinement caractérisé de notre langue et par là même de nos institutions. Incompétence ?  Démission ? Ignorance ?
Pour la petite histoire (la toute petite histoire) Brainstorming, l'agence, dont le nom même indique la sujétion, qui a imaginé ce baptême anglomaniaque, se permettait de détourner une déclaration d'amour d'Anatole France à la langue française pour justifier son idéologie servile et mercantile  : pour porter notre excellence française et nos valeurs, pour être entendu et compris, adaptons-nous à nos interlocuteurs. Ce qui, si l'on a bien compris l'auteur de ces lignes, un certain Jean-François Bourrec, revient à dire pour porter notre excellence française devenons anglo-saxons. Instructif !

Pour la première fois depuis longtemps je suis fier d'un haut représentant de l'État et cela montre qu'à ce niveau, une certaine conception de la République et une certaine conception de la France existent encore.

Encore merci Monsieur Gérault !

Marc-Antoine Renard

Voir également nos nouvelles précédentes consacrées à cette affaire : Lettre à Lyon Airports (sic !) et Lyon Airports ne passe pas !

Écoutez le Billet de Jean-Luc Boujon sur Europe 1 avec l'intervention de Jacques Gérault

Voir le Billet de Robert Solé dans Le Monde : French Republic et l'article des Échos : Pas d'anglicisme pour "Lyon Airports"

Voir le Blog de Bruno Dewaele (La Voix du Nord) : Retard indéterminé pour LyonAirports

 Épilogue : la société semble avoir enfin remplacé le logo Lyon Airports sur le site http://www.lyon.aeroport.fr par Aéroports de Lyon  mais les clients de l'aéroport Saint-Exupéry circulent encore à bord de navettes aux couleurs de LyonAirports et la revue de la société s'appelle toujours " FLY'on, magazine de LyonAirports", « bilingue anglais et français ».


1 La langue de la République est le français (article 2 de la Constitution)
2
L'emploi d'une marque de fabrique, de commerce ou de service constituée d'une expression ou d'un terme étrangers est interdit aux personnes morales de droit public dès lors qu'il existe une expression ou un terme français de même sens approuvés dans les conditions prévues par les dispositions réglementaires relatives à l'enrichissement de la langue française. Cette interdiction s'applique aux personnes morales de droit privé chargées d'une mission de service public, dans l'exécution de celle-ci. (article 14 de la loi du 4 août 1994)

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Le préfet de Rhône-Alpes demande le retrait du nom Lyon Airports

Le préfet de la région Rhône-Alpes demande le retrait du nom "Lyon Airports" !

Gérault Lyon airports aviation colonisation

Le préfet de la région Rhône-Alpes demande le retrait du nom "Lyon Airports" !

Une fois n'est pas toujours coutume, l’État fait respecter la loi et la Constitution.  (communiqué
de la Préfecture)

Dans un courrier qu'il a adressé le 20 mars dernier au président du directoire de la société Aéroports de Lyon, Jacques Gérault, préfet de la région Rhône-Alpes et préfet du Rhône, s'élève contre le changement de nom de la société Aéroports de Lyon (dont l’État est actionnaire à 60 %), devenu Lyon airports et demande le retrait de cette nouvelle appellation.

Le préfet estime en effet qu'il est aujourd'hui plus essentiel d'ouvrir davantage Aéroports de Lyon à l'international, par une politique commerciale dynamique, que de n'engager qu'un simple changement de nom. Le choix de cette nouvelle signature, calquée sur les codes anglo-saxons, ne peut évidemment pas constituer une stratégie de communication adaptée aux enjeux d'un territoire dont l'économie représente 10 %  du produit intérieur brut français. De plus, il juge inadmissible que certaines institutions sous-estiment à ce point le poids économique et culturel de la langue française et les valeurs qu'elle véhicule.

Par ailleurs, cette démarche conduira inéluctablement à terme à effacer l'appellation et le logo Aéroport Lyon Saint-Exupéry et à se priver du coup de l'ensemble des symboles véhiculés par ce nom.

Enfin, le préfet s'interroge sur le coût probablement élevé de ce changement de nom et l'opportunité d'une telle dépense en cette période de crise économique.


Avenir de la Langue Française qui s'est élevé avec force contre la nouvelle dénomination par une action en direction des élus et des pouvoirs publics, (voir également le texte de François Griesmar Lettre à Lyon Airports (sic !) dans les nouvelles), ne peut que se réjouir de cette trop rare prise de conscience et féliciter le préfet de la région

de faire respecter la loi et la Constitution (on en est là !)

Marc-Antoine Renard

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Nike milite à Paris pour la victoire des anglais

Nike milite à Paris pour la victoire des anglais

Nike football colonisation

Nike milite à Paris pour la victoire des anglais

Avec son slogan "V is for victory", la société américaine a bien réussi son objectif apparent : faire gagner l'équipe dont c'est la langue : l'équipe d'Angleterre.

Les Bleus ont effectivement subi à Twickenham, dimanche 15 mars, la pire des déroutes devant les Anglais depuis le 37 - zéro de 1907  (34 à 10) après une première mi-temps déshonorante (aucun point marqué à la pause, devant des Anglais déchaînés et rigolards). Comme pour le concours de l'Eurovision de l'an dernier, le ridicule et le déshonneur ont suivi le reniement, ce qui est en effet juste et dans l'ordre des choses.

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Syndicats et associations contre l’anglais au travail

Syndicats et associations contre l'anglais au travail

Conférence de presse internationale syndicats-associations-parlementaires pour l’emploi des langues nationales dans les entreprises (9 mars 2009 à l'Assemblée nationale)

travail syndicats anglais colonisation langue française

La conférence a été suivie par l'adoption d'une résolution. (son texte figure ci-dessous)

L’emploi des langues nationales dans les grandes entreprises dites «mondialisées», en France comme dans bien des pays non anglophone du monde, est de plus en plus banni, chez les cadres supérieurs, puis moyens, puis techniciens, au profit d’un anglo-américain «globish». Le passage du rouleau compresseur anglo-américain suscite cependant de plus en plus de résistances nationales, par des procès - gagnés en France – et des actions collectives de plus en plus structurées.

En France, le 8 février 2007, un collectif «pour le droit de travailler en français en France», composé de syndicalistes français de diverses «maisons», de députés et de sénateurs, et d’ associations françaises de défense et de promotion du français et de la Francophonie, avait organisé une conférence de presse dont l’objet était limité à la situation française. Avec un vrai succès médiatique. Les médias anglo-saxons étaient également présents.

Le 9 mars 2009, les principaux organisateurs français de la journée du 8 février 2007, syndicalistes (CFTC surtout), parlementaires et associatifs (surtout Avenir de la langue française et Défense de la langue française), ont organisé cette fois une conférence de presse internationale, sur le droit des travailleurs de travailler dans leur pays dans leur langue nationale.
Présidée comme en 2007, à l’Assemblée Nationale par le Député Jacques Myard, avec l’appui de parlementaires de divers bords.
La conférence, composée de hauts responsables de syndicats allemands, italiens, français, et de présidents d’associations de six pays pour la défense et la promotion de leurs langues nationales respectives, a montré avec force un remarquable consensus : convergence dans les analyses et dans les intentions d’action. Le ton des analyses et colères communes est donné ci-dessous sous le titre « souffrances communes des salariés obligés de travailler chez eux en anglo-américain ».

Les médias étrangers et français étaient bien présents.
Une résolution a été débattue et adoptée par la conférence et donnée aux journalistes. Son texte figure ci-dessous les signatures seront publié es lorsque celles-ci auront toutes été formalisées. Elle crée une coordination internationale, syndicale d’abord, et associative, et lance un appel aux syndicats, associations et parlementaires d’Europe et du monde, à la rejoindre pour des actions communes d’ampleur croissante.

Le soir du 9 mars, l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) dont le Secrétaire général est M. Abdou Diouf, très sensible à la lutte mondiale pour la diversité linguistique et culturelle dans le sillage de la convention UNESCO signée en octobre  2005, a offert une réception sur place, dans les salons de la Présidence de l’Assemblée Nationale.

Un pas important a été franchi vers un mouvement international qui pourrait prendre de l’ampleur.
Albert Salon, Président  d’Avenir de la langue française

 


 Résolution du 9 mars 2009

  Comité du 9 mars pour le droit à la langue nationale et à la non-discrimination linguistique

Les représentants soussignés de syndicats d’Allemagne, de France, d’Italie et d’associations de promotion des langues nationales et de la diversité linguistique de ces pays ainsi que de Belgique et du Québec, réunis le 9 mars à Paris, au Palais Bourbon, sous la présidence de M. Jacques Myard, député, maire de Maisons-Laffitte (Yvelines) :

  • ayant manifesté et vérifié ce jour la similitude des situations dans leurs entreprises et notamment les plus grandes, de leurs langues nationales qu’une langue étrangère tend à supplanter, et la communauté des souffrances et discriminations que les salariés de leurs pays respectifs endurent du fait de cette imposition tout aussi bien que les avantages économiques qui en dérivent pour l’économie et le marché du travail anglo-saxons ;
  • rappelant que la discrimination linguistique est expressément interdite par la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, adoptée en l’an 2000, et que la parité de toutes les langues officielles est établie en termes de droit par les traités instituant l’Union européenne elle-même ;
  • s’appuyant d’une part sur leurs constitutions et législations nationales, et, d’autre part, sur la Convention sur la diversité culturelle, adoptée en octobre 2005 par l’UNESCO, et entrée en vigueur après ratification notamment de leurs propres pays ;
  • rejoignant les résolutions par lesquelles le Sénat français et le Bundestag allemand se sont adressés en 2009 aux autorités de l’Union européenne pour leur rappeler que l’Union se fonde sur « l’unité dans la diversité », que cette diversité s’exprime notamment dans le multilinguisme, que l’Union doit respecter la diversité linguistique et interdire « toute discrimination fondée sur la langue », et que cette Union a adopté des directives sur la sécurité et la protection des travailleurs ;
  • déterminés à faire cesser ces souffrances et discriminations, à rétablir la diversité linguistique et la dignité de leurs langues nationales, et à faire respecter le droit des salariés à travailler dans celles-ci ;

1) Constituent le «Comité du 9 mars» pour le droit à la langue nationale et à la non-discrimination linguistique, composé par une coordination internationale de liaison des syndicats, des politiques, des associations de promotion des langues nationales et de la diversité linguistique, pour coordonner les informations et surtout lancer les actions nationales, européennes et internationales en faveur de la démocratie linguistique.

2) Appellent à les rejoindre les syndicats, les élus et les associations de tous pays qui partagent respectivement les objectifs communs de cette Coordination et invitent toutes les organisations fondatrices à mettre autant que possible toutes les ressources humaines et financières nécessaires à un fonctionnement efficace de la Coordination.

3) Précisent qu’en matière d’entreprises et de relations du travail, l’initiative d’éventuelles actions communes appartient à une Coordination syndicale internationale notamment pour coordonner les informations et surtout pour faire de la politique linguistique démocratique une priorité à l’intérieur des syndicats ; il importe en premier lieu de porter à la connaissance au plus haut niveau des syndicats européens les études réalisées par l’université de Genève et le collège du « Modern Üzletitudomànyok Föiskolàja » de Tatabànya en Hongrie, sur les avantages pour le système économique du Royaume-Uni et des autres pays anglo-saxons.

4) S’engagent à se donner le plus rapidement possible un Règlement de fonctionnement au Comité et à la Coordination.

Fait le 9 mars 2009 au Palais Bourbon, à Paris

Pour les syndicats :
allemands :  pour la Christliche Gewerkschaft Metall (CGM) :
français : pour le Syndicat national de l’Assurance et de l’Assistance (SN2A, de la CFTC) Muriel TARDITO, Présidente ;
italiens :  pour la Fédération des Travailleurs de la Connaissance (FLC Cgil, Roma) : Joëlle CASA, Secrétaire nationale Politiques internationales et européennes de l'Éducation ;
pour l’Unione Italiana Lavoratori Metalmeccanici (UILM-UIL, Roma) : Lapo ORLANDI, Président;

Pour les associations
allemandes : pour le Verein deutsche Sprache (VDS) :  Professor Dr. Walter KRÄMER (Universität Dortmund), Président
françaises : pour Avenir de la langue française( ALF) : Albert SALON, ancien ambassadeur, Président
- pour l’Association pour la sauvegarde et l’expansion de la langue française (ASSELAF) : Philippe de SAINT-ROBERT, écrivain, Président
- pour Défense de la langue française (DLF) : Marc FAVRE d’ÉCHALLENS, Président de la Délégation Paris et Île de France
- pour le Cercle littéraire des écrivains cheminots (CLEC) : Maurice LE LOUS, Vice-Président
- pour le Forum francophone international (FFI-France) : Albert SALON, ancien ambassadeur, Président
- pour l’Observatoire européen du Plurilinguisme (OEP) : Christian TREMBLAY, Président
italiennes : pour l’Associazione radicale per la Democrazia linguistica  (ERA-onlus) : Giorgio PAGANO
québécoises : pour Impératif français : Jean-Paul PERREAULT, Président
- pour le Forum francophone international (FFI-Québec) : François GAUTHIER, Président
internationales : pour l’Association francophone d’Amitié et de Liaison (AFAL) : Boris ZINOVIEFF, Secrétaire Général
- pour l’association Athena : Anna-Maria CAMPOGRANDE, Présidente
- pour le Carrefour des Acteurs sociaux : Jacques BERGERON, Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal (Québec),
Joël BROQUET, Président pour la France
Mathias MORAWSKI (Pologne), Président du « pôle francophonie » et de l’Association d’amitié franco-polonaise

Pour la presse :
italienne : pour Ora Italia :  Salvatore ABELICE

Pour les Parlementaires :
- Nicolas DUPONT-AIGNAN, Député
- Maxime GREMETZ, Député
- Philippe MARINI, Sénateur
- Jacques MYARD, Député, Président du Cercle Nation et République

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Victories of the Musique ?

Victories of the Musique ?

Victories of the Musique ?

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Avenir de la Langue Française ne peut que s'associer au communiqué de l'A.FR.AV qui s'indigne des Victoires de la Musique (28 février 2009) où la chanson anglophone a été très représentée et où notamment, la chanteuse Camille a reçu une 'victoire' comme "Artiste interprète féminine de l’année" pour une chanson en anglais.

On s'étonner de l'inconscience de la profession du disque qui continue ainsi à habituer le public au fait qu'il soit normal de chanter en anglais, les auditeurs habitués finiront toujours par préférer les originaux aux copies et écouter directement les artistes anglo-saxons...


 Communiqué de l'A.FR.AV www.francophonie-avenir.com

 Appel aux Francophones

Qui s'est offusqué, qui a protesté contre le fait qu'aux Victoires de la Musique 2009, la chanson en anglais ait été représentée aussi fortement ?

Qui a osé demander aux artistes « français » qui y chantaient en anglais, pourquoi ils trahissaient ainsi leur langue ? — Personne.

Et les autres, ces artistes étrangers installés en France qui ont chanté en anglais, pourquoi leur faire tant de publicité, pourquoi parler d'eux, alors qu'ils n'ont même pas la politesse de chanter dans notre langue, dans la langue du pays qui les accueille  ?  Les nommer aux Victoires de la Musique, c'est-à-dire avoir l'intention de donner une récompense à ces gens-là, n'est-ce pas les encourager à continuer à nous mépriser ?

Force a été de constater que si la chanteuse Camille a eu une Victoire de la
Musique en chantant en anglais, ni Chamfort, le chanteur de service qui lui
a remis le Prix, ni Nagui, le présentateur de ces Victoires, n'ont fait la moindre
allusion sur le caractère anglophone de la chanson primée. Ils se sont tus sur
le sujet, faisant comme si de rien était, se conduisant comme certaines personnes
dans le métro témoins d'une agression :  quelqu'un  se fait bastonner quelque part dans le wagon, mais on continue tranquillement de lire son journal sans se lever pour faire fuir les agresseurs, le but étant, bien sûr, ne pas être embêté, de ne pas avoir d'histoires.

C'est un fait, aujourd'hui, en France, on a plus de problèmes à vouloir défendre la langue française face à l'hégémonie de l'anglais, qu'on en a à diffuser l'anglais partout. Défendre la langue française est devenu un parcours du combattant, c'est être un étranger dans son propre pays, une sorte de paria, c'est s'opposer à des voyous de plus en plus nombreux et puissants, et, comme dans le métro, hélas, bon nombre de personnes préfèrent faire semblant de ne pas entendre les voyous qui dégradent, massacrent  et violentent notre langue quotidiennement plutôt que de risquer, en intervenant, de passer pour des empêcheurs d'angliciser en rond.

Si ces voyous linguistiques, ces lâcheurs de la langue française, nous les avons vus amplement aux Victoires de la Musique 2009, l'exemple, bien sûr, vient de plus haut, du milieu politique notamment et plus particulièrement des membres du gouvernement actuel. Là, les voyous linguistiques y sont légion.

En effet, que dire de Mme Lagarde, ministre des Finances, connue pour son abus de l'anglo-américain, qui a reçu, en cela, le Prix de la Carpette anglaise 2007, un Prix d'incivilité linguistique décerné chaque année par des associations parisiennes de défense de la langue française ;

que dire de Mme Pécresse, ministre de la Recherche, qui veut plus d'anglais dans nos universités pour qu'on y enseigne directement en anglais, qui veut que nos chercheurs publient davantage, et systématiquement, leurs travaux en anglais et qui dit, tout simplement, à qui veut bien l'entendre, que l'anglais ne doit plus être considéré en France comme une langue étrangère. Notons que pour toutes ses trahisons, l'infâme Pécresse a obtenu le Prix de la Carpette anglaise 2008 ;

que dire de M. Darcos, ex-ministre de la Francophonie (!) et ministre actuel de l'Éducation nationale, qui a introduit massivement l'anglais dans toutes les écoles primaires de France pour faire des Français, le temps d'une génération, des sujets parfaitement bilingues français-anglais pour que, somme toute, à l'image de la chanteuse Camille, ils fassent rayonner la France, dans le monde, dans la langue des Anglais. Un Darcos qui a lancé aussi l'idée de visioconférences afin que nos jeunes avec d'autres jeunes européens puissent ensemble s'autocoloniser à la langue de la Perfide Albion. (voir, en cela, l'exemple d'une école de Nîmes où de jeunes Italiens, de jeunes Hongrois et de jeunes Nîmois sont invités à parler angliche entre eux) ;

que dire de Mme Albanel, ministre de la Culture, qui a donné récemment une entrevue au magazine très anglicisé Télé 7 Jours. A-t-elle profité de son passage dans ce journal anti-langue française, où les journalistes doivent être payés à l'anglicisme, vu le nombre impressionnant de mots anglais qu'on y trouve, pour y dénoncer l'anglomanie ? A-t-elle fait remarquer, par exemple, aux responsables de la rédaction que le mot anglais "e-mail", largement employé dans ce magazine, a un équivalent français qui est « courriel »  ? -- Non, rien de tout cela, mais par contre, comme pour les conforter dans leur anglolâtrie, elle leur a confié regarder des séries américaines - comprendre, étatsuniennes - en version originale afin d'améliorer son anglais ! Décidément, nous voudrions nous suicider culturellement que nous ne pourrions pas mieux faire que ce minustère de l'aculture !

que dire de Mme Dati, ministre de la Justice, qui veut introduire à l'École Nationale de la Magistrature (EMN), l'obligation pour les futurs magistrats de s'exprimer avec aisance en anglais juridique (proposition n°14)  ;

que dire de M. Kouchner, ministre des Affaires étrangères, qui parle anglais à la moindre occasion à l'étranger quitte à se mélanger les pinceaux et à créer un incident diplomatique, comme il l'a fait en Israël récemment, en semant la confusion entre les mots "hit" et "heat" mal prononcés ;

que dire de M. Xavier Bertrand, le chouchou du Président, qui se targue de lire quotidiennement l' International Herald Tribune pour perfectionner son anglais ; etc.

Enfin, que dire du Président de la République, Nicolas Sarkozy, lui-même, qui a voulu de tels ministres voyous pour gouverner la France et qui a menti aux Français en ne respectant pas, entre autres promesses,  ses engagements électoraux en matière de langue française, de Francophonie et de lutte contre le tout anglais (voir, entre autres discours, son discours de Caen du 9 mars 2007).

Certains disent que notre Président serait un agent infiltré de la CIA (voir le document et les vidéos). Quoi qu'il en soit, à voir la marche forcée de notre pays vers l'anglais et sa future réintégration dans le giron de l'OTAN (où l'anglo-américain, bien sûr, est la seule langue « opérationnelle »), ne serait-on pas en droit tout de même de se demander, pour qui travaille M. Sarkozy ?

Comme il l'a dit récemment, Nicolas Sarkozy n'est pas pour le Québec libre, mais est-il seulement pour la France libre, une France libre d'exister en français dans le monde, une France libre d'enseigner correctement le français à ses enfants et d'en faire de fiers francophones ouverts aux langues du monde et non pas prisonniers du seul anglais, une France libre de rayonner à travers l'Espace francophone et non une France condamner à s'éteindre à l'ombre de l'Oncle Sam ?

Francophones de France et d'ailleurs, arrêtons le train de l'anglicisation, ne restons plus passifs face aux voyous linguistiques qui violent impunément de wagons en wagons notre identité francophone, cessons de regarder par la fenêtre pour se donner l'illusion que tout va bien, serrons les poings et levons-nous, le viol est un crime !

Vive la France libre francophone,

Vive le Québec libre francophone,

Vive la Francophonie unie et solidaire.

Régis Ravat

Président de l’A.FR.AV (www.francophonie-avenir.com)

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Welcome ou la démission anglomane du cinéma

Welcome ou la démission anglomane du cinéma

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La sortie du film Welcome de Philippe Lioret avec Vincent Lindon est l’occasion de faire un point sur la dérive anglomane des titreurs de films.
Quelque soit la qualité de ce film, sans doute grande, je n'irai pas le voir...

Nous étions habitués aux films états-uniens ou anglais ne traduisant plus leurs titres, comme en pays conquis, (quelques exemples récents : Last chance for love, Burn after reading, Frozen river, Of time and the city…). Nous avions également nombre de films d’autres pays dont les distributeurs se croient obligés de nous imposer leurs titres en anglais : Back soon (Islande), H-Story (Japon), Kitchen stories (Norvège), Sleep dealer (Mexique !)  [Le comble du ridicule est d'ailleurs atteint quand Arte diffuse le 1er avril le film hongrois Szép nàpok,
sous le titre Pleasant days quand il s’intitule, pour les  germanophones Schönen Tage !]

Nous avons maintenant une multiplication de films français se voulant tellement plus internationaux et titrant également en anglais, comme  par exemple :  2 days in Paris de Julie Delpy, Home d’Ursula Meier et Thierry Spicher avec Isabelle Huppert, Hello Goodbye  de Graham Guit avec Fanny Ardant et Gérard Depardieu, King Guillaume de Pierre-François Martin-Laval, LOL (laughing out loud) de Lisa Azuelos avec Sophie Marceau et donc Welcome.

Cette façon de titrer ses œuvres en anglais veut implicitement dire : excusez-nous nous ne sommes pas anglo-saxons, les seuls qui aient vraiment le droit, au fond, de faire des films, mais on essaye de se mettre au niveau. Le spectateur ainsi bien formaté finira toujours par préférer les originaux aux copies et aller voir directement les films anglo-saxons.

Il en est de même pour certaines bandes-son de films français qui sont entièrement en anglais. Le dernier cas qui nous ait été donné de voir c'est celui de Romane par moins 30 d'Agnès Obadia, agréable comédie en coproduction franco-québecoise qui se passe dans les deux pays. Pour faire découvrir la musique de l'autre, en quelle langue croyez-vous que soit la bande son ?  A 100 % en anglais (non j'exagère la chanson de fin est en espagnol !), il est vrai que les québecois ne savent pas chanter, c'est bien connu !

En dehors des titres de films et des bandes-son, le mal semble plus profond. Le Monde, le 17/1/2009 titrait sur un "Record pour les films français à l'exportationnous disant que : "[...] le record 2008 tient à un homme, Luc Besson [réalisateur, en autres, de Joan of Arc]. Parmi les quatre films les plus vus par les spectateurs étrangers, trois sortent de son entreprise, Europacorp. Il est vrai que tout avait été fait pour ça : des films tournés en anglais, sur des arguments internationaux, avec des vedettes anglo-saxonnes : le marché visé n'était en rien l'Hexagone."

Peut-être, mais si les films sont tournés en anglais avec des vedettes anglo-saxonnes et des arguments internationaux, c'est à dire se passant aux États-Unis(!),(on peut penser qu'il est également plus simple que tous les techniciens soient anglo-saxons) en quoi ces films sont-ils encore des films français  ? La seule solution pour exporter des films est-elle de devenir américains  ?
Cette politique de Gribouille ne fait qu'habituer un peu plus les spectateurs mondiaux à une vision unique du monde et à l'uniformisation générale des esprits. La profession cinématographique d’un des rares pays à maintenir une certaine résistance au rouleau-compresseur états-unien* semble hélas, consciencieusement, méthodiquement, scier la branche sur laquelle elle est assise ! (Comme quand elle avait attribué 7 césars,  à un film, Le pianiste , tourné en anglais.)

Marc-Antoine Renard

* La part de marché des films français est d'environ 45% contre 44,5% pour les films états-uniens (alors que dans le reste de l'Union européenne la part des films nationaux est plutôt de l'ordre de 20% contre plus de 70% pour celle des films états-uniens.

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Lettre à Lyon Airports

Lettre à Lyon Airports (sic !)

Gérault Lyon airports aviation colonisation

Lettre à Lyon Airports (sic !)

Le 26 février 2009

Messieurs,

J'ai remarqué que les aéroports de Lyon se sont regroupés en une société dénommée
« Lyon Airports », de sorte à promouvoir « Une nouvelle identité ! Plus forte, plus dynamique, plus internationale ! », comme le proclame le site Internet des sociétés exploitantes, que j'ai consulté (Rubrique « Communication », onglet « Notre identité ») ; je cite les extraits pertinents :

- § 1 (extrait) : « L’image véhiculée par « Aéroports de Lyon » ne correspond plus à sa réalité. Sa dimension de plus en plus internationale, avec plus de long-courriers, son ouverture à tous les segments de trafic comme le low cost [« bas coût », for French wogs], son dynamisme commercial, ses nouveaux services, son sens de l’accueil et sa qualité de service, sont autant de signes de ce changement. »

- § 3 : « 3. A vouloir trop mettre en avant notre internationalisation, ne risque-t-on pas de gommer notre identité française ? Toute entreprise a une nationalité et en est fière. La nôtre est française et nous l’affichons au travers du nom de notre ville. Plus que jamais, LYONAIRPORTS est un puissant levier au service du développement économique de toute une région et contribue à son rayonnement international en étant visible et compris sous le nom qu’elle s’est choisi »

- § 6 : « 6. Pourquoi avoir choisi ce nom ?
- C’est un nom international, compréhensible par tous, qui fait référence à notre ancrage territorial.
- C’est un nom court, aisément mémorisable qui peut facilement se conjuguer avec un rappel de l’activité concernée.
- C’est un nom intemporel. »

*******
En clair, le français est une langue de ploucs qu'il faut cacher aux étrangers ; en revanche, l'anglo-étasunien est la « savonnette à vilain » dont l'emploi intensif est indispensable pour dissimuler l'horrible tare de ne pas être né ni de vivre en Arkansas ou à Paris (Texas, of course) : Dieu merci, vos experts en « management » et en « marketing » bardés de « MBA » et autres équipements du prêt-à-penser étasunien se démènent pour arracher Lyon à sa franchouillardise. Et puis, il est vrai que pour un anglophone (les autres étrangers, on s'en moque), comprendre que « Aéroports de Lyon » a une signification vaguement voisine de celle de « Lyon Airports » représente un effort, voire une torture qu'il serait indigne de prolonger !

Mais il ne faut pas vous arrêter en si bon chemin. Voici donc quelques pistes :

- remplacer le vocable « Lyon » qui sent son cul-terreux par « Lyons » (graphie anglophone) ou, mieux, par Lyon City, oh yeah !

- éliminer le nullard « aeroport » de votre adresse courriel (sorry, e-mail address) [webmaster@lyon.aeroport.fr] pour le remplacer par « airport », ce qui assurera en outre une communication plus cohérente ;

- arrêtez de pay lip service to silly jingoistic French pride (désolé, mais ça fait tellement de bien d'écrire dans la langue des Maîtres) : pourquoi nous parler de votre identité française et de votre fierté de celle-ci ? Quand on remplace « Aéroport de Lyon » par « Lyon Airport », le message est clair : le nom d'une société, c'est son drapeau (*) ; alors assumez au lieu d'essayer de faire croire que le noir c'est le blanc or the other way round : vous savez, dans la bassesse, ce sont les débuts qui sont les plus difficiles ; ensuite, toute honte (très vite) bue, on crache quotidiennement sur sa mère (sa langue maternelle) sans même plus y penser, les exemples abondent...

- essayez d'expliquer à Samsung que leur petite société arriérée ne sera jamais connue tant qu'elle ne remplacera pas son nom coréen par une éructation anglo-saxonne.

À votre disposition pour vous donner quelques autres pistes (°) : « Infamy made easy », yes you can !


(*) NB : a posteriori, je crois avoir été injuste with Lyons Airport, Inc. car leur drapeau est bien bleu-blanc-rouge ; bon, d'accord, il ne s'agit pas du ridicule French flag ni du blason de la ville de Lyon mais du « Star and Stripes » : d'ya have a problem with that?

(°) comme expliquer à la société dénommée Aéroports de Paris (ADP) comment il faut communiquer efficacement

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Lettre à l’Académie française sur les dérives des ministres envers la langue française

Lettre à l'Académie française sur les dérives des ministres envers la langue française

Lettre à l'Académie Française sur les dérives des ministres envers la langue française

Académie française politique langue « Halte à la complainte du français perdu » : Nos associations pour la promotion du français, Avenir de la langue française parmi elles, reprennent volontiers ce titre et, pour l’essentiel, le contenu plein d’espoir et d’encouragements du discours que Madame le Secrétaire Perpétuel de l’Académie française a prononcé, lors d’une séance publique annuelle, le 27 novembre 2008, au Palais de l’Institut.

Mme Carrère d’Encausse y met en valeur un très récent début d’évolution des esprits vers le multilinguisme, en Europe comme ailleurs dans le monde, s’écartant de «l’unilinguisme multinational » réducteur dénoncé par Régis Debray, et suivant davantage Umberto Eco (« La langue de l’Europe, c’est la traduction »).
Cette évolution offre en effet aujourd’hui, avec une Organisation de la Francophonie un peu plus volontariste, des chances accrues à la langue française.

Il nous semble cependant que l’inquiétude au sujet de notre langue, en particulier de son statut en France, inquiétude que Mme Carrère d’Encausse conseille avec raison de ne pas nourrir à l’excès, reste justifiée par l’attitude de trop d’élites en France, cœur de la francophonie.
Nous constatons en effet que trop de nos élites restent enfermées, plus peut-être que leurs homologues d’autres grands pays, dans la conception - condamnée par Mme le Secrétaire Perpétuel – selon laquelle l’anglo-américain est le seul outil indispensable de la communication internationale, y compris dans ce continent de la diversité qu’est l’Europe, et dans des secteurs vitaux, que vous connaissez bien, de l’activité nationale en France même.

Nous observons surtout un fait assez nouveau, au moins dans l’ampleur très dangereuse qu’il prend depuis deux ou trois ans.
En effet, les efforts très accrus des gouvernements et des entreprises géantes des pays anglo-saxons pour substituer l’anglais à bien d’autres langues, principalement dans les fonctions économiques, culturelles, et internationales de ces langues, dont le français, sont dorénavant relayés et renforcés par nos organismes publics, y compris par nombre de nos ministères.
Ceux-ci se trouvent ainsi en contradiction flagrante avec les orientations données par le Président de la République, notamment dans ses deux excellents discours pertinents du 9 mars 2007 à Caen, puis du 20 mars 2008, jour de la Francophonie, à la Cité universitaire internationale, en présence du Secrétaire Général, M. Abdou Diouf.

Vous êtes invité à lire le document joint dans lequel nous avons pu ainsi relever, et dénoncer publiquement en vain, de graves dérives de ministères français, pourtant censés, au premier chef, respecter l’article 2 de la Constitution (« La langue de la République est le français »), la « loi Toubon », et, tout simplement notre tradition nationale et le bon sens.

Ce relevé dûment vérifié a été établi par l’Association « Avenir de la langue française » (ALF). Son dépliant de présentation est joint.
ALF est en partie à l’origine de l’introduction dans notre Constitution, avec l’aide de parlementaires amis de divers bords, en 1992 de la phrase de l’article 2 sur la langue de la République, puis, en juillet 2008, de la Francophonie (titre XIV et article 87 nouveaux). Elle avait aussi rédigé la première esquisse de la loi qui avait d’abord failli être en 1993 la loi Tasca, puis devint en 1994 la loi Toubon.
Elle est depuis 1995 agréée par les ministères de la Culture et de la Justice, et régulièrement subventionnée par « la rue de Valois » pour veiller à l’application de notre législation protectrice de la langue française.
Elle contribue fortement à l’étroite collaboration (veuillez me permettre de la nommer « synergie ») qui s’est établie depuis plusieurs années avec les autres associations de défense et de promotion du français, au premier rang desquelles se trouvent les deux autres associations agréées par les deux ministères précités : « Défense de la langue française » présidée par M. Jean Dutourd, et l’AFAL (Association francophone d’Amitié et de liaison) présidée par M. Jacques Godfrain, ancien ministre.

Toutes nos associations craignent de voir, peut-être dès 2009, l’attention et le soutien financier des ministères à leur égard diminuer fortement en raison : tant des contraintes imposées par la grave crise financière et économique née aux États-Unis, que de la tendance décrite dans le relevé de comportements ministériels ci-joint.

Avenir de la langue française n’est donc pas seule à se tourner vers ce môle solide et prestigieux du français et de la France que constituent à la fois l’Académie française en corps et les Académiciens qui la portent et l’illustrent.

Que peut bien vous demander « notre peuple » ? :
-    votre engagement, en corps mais aussi personnel, tant par les canaux directs et discrets que vous pouvez avoir avec tous nos dirigeants, qu’en portant plus fortement vos protestations et exhortations sur la place publique, dans tous media à votre portée ;
-    votre soutien, par les mêmes voies, aux propositions de politique en faveur du français et de la Francophonie que nos associations ont élaborées ces dernières années, qu’elles ont déjà eu l’occasion de vous envoyer et soumettre, et qu’elles tiennent naturellement à votre disposition, sur simple demande de votre part ;
-    votre appui personnel à la recherche par nos associations d’adhérents, de militants, ainsi que de mécènes, de parraineurs, de légueurs (ou légateurs ?), afin de permettre à nos associations, malgré la rigueur des temps, de poursuivre et de développer leurs activités en faveur de la langue française et de la Francophonie, en faveur de la pérennité de la France.


Comportements des ministères français en matière de langue française et de Francophonie contraires à la Constitution, à la loi Toubon et à la tradition nationale française d’affirmation publique de notre langue :

- Le ministère des Finances et de l’Industrie a poussé vigoureusement à la ratification de l’accord de Londres sur les brevets européens, obtenue dès l’été 2007, alors que cette ratification avait pu être suspendue depuis 2001 grâce aux pressions conjuguées de l’Académie française, des ministères des Affaires étrangères et de la Culture, d’organismes professionnels, et de nos associations ; son actuelle titulaire emploie beaucoup plus volontiers l’anglais que le français dans l’exercice de ses fonctions, et non pas seulement à l’étranger ;
- le ministère de l’Éducation nationale répète depuis deux ans que tous les élèves français doivent être bilingues à la fin de leur scolarité, tout en précisant clairement qu’il s’agit d’un bilinguisme franco-anglais, sans envisager que d’autres langues puissent entrer dans cet objectif de bilinguisme ;
- le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche est en pointe : son actuelle titulaire a été distinguée en novembre 2008 par l’académie de la « Carpette anglaise » pour imposer l’anglais comme langue d’enseignement et d’examens à des étudiants français qui ne relèvent d’aucune des exceptions et dérogations inscrites dans la loi dite « Toubon » du 4 août 1994, pour avoir déclaré qu’à Bruxelles elle ne chercherait pas à s’exprimer en français, le « tabou de l’anglais » devant être écarté, et pour être allée jusqu’à se plaindre - le 12 octobre 2008 dans une émission de La chaîne parlementaire - d’être gênée dans son action par ce qu’elle a qualifié de « lobby » des associations de la langue française, pourtant agréées et subventionnées par le gouvernement auquel elle appartient aux fins de soutenir l’ (ancienne ?) politique linguistique française ;

- le ministère des Affaires étrangères, selon M. Dominique Wolton, « brade son réseau culturel à l’étranger », et ne soutient guère la Francophonie organisée, ni la coopération franco-africaine ; son titulaire actuel emploie surtout l’anglais dans son travail diplomatique à l’extérieur, voire en France ; il s’est efforcé, pendant de longs mois en 2007-2008, de dénaturer la chaîne internationale francophone TV5 en l’incluant avec France24 dans une politique audiovisuelle extérieure étroitement nationale ; il voit enfin, dans son dernier livre, « l’anglais, (comme) avenir de la francophonie » ;
- la Primature (services du Premier Ministre), saisie par nos associations depuis plus de six ans, fait la sourde oreille à nos demandes répétées de faire renvoyer systématiquement à Bruxelles les documents de travail de l’U.E. qui sont maintenant presque tous envoyés en anglais uniquement à nos administrations centrales, ainsi obligées de travailler en bonne partie dans cette langue, qui n’est pourtant pas celle « de la République » ;

- les ministères du Travail et de la Santé, négligent encore, au mépris non seulement de notre langue, mais du principe de précaution, d’imposer la traduction en français de logiciels et notices d’emploi de plus en plus exclusivement en anglais tant dans nos grandes entreprises même publiques que dans nos hôpitaux, alors que l’incompréhension ainsi entraînée a pu contribuer aux décès et à la scandaleuse affaire des « irradiés d’Épinal  » et d’ailleurs, et que des médecins ont pu écrire que « le tout-à-l’anglais tue » ;

- le ministère de la Culture lui-même, qui exerce la tutelle de la Délégation générale à la langue française et aux langues de France, n’a pas voulu ou pu, malgré nos demandes pressantes et une campagne de presse, obtenir de France télévision la désignation, pour le concours de chansons de l’Eurovision, en mai 2008 à Bucarest en Roumanie membre de la Francophonie, d’un chanteur et d’une chanson en français, au lieu de la chanson en anglais choisie par la directrice des jeux et divertissements de France 3 ; le choix du déshonneur n’a pas écarté la honte d’une cuisante défaite, la France ne s’étant alors classée que 19ème sur 25, alors que plusieurs autres pays de moindre importance - et mieux classés - avaient tenu à chanter dans leurs langues respectives ;

- le ministère chargé des transports a annoncé à la fin de 2008 que la réforme-simplification du permis de conduire comporterait la possibilité d’en subir les épreuves dans d’autres langues que le français, au mépris flagrant de la législation linguistique déjà citée.

Les associations attendent de ces ministères le respect de l’ordonnance de Villers-Cotterêts (1539) toujours en vigueur et des lois de la République, ainsi que des orientations claires données par le Président de la République dans ses importants discours pertinents du 9 mars 2007 à Caen, et du 20 mars 2008 à la Cité universitaire internationale de Paris.

Relevé établi par l’association Avenir de la langue française, 34 bis, rue de Picpus, 75012 Paris, courriel : avenirlf@laposte.net

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Eurovision 2009 – en français

Eurovision 2009 : en français !

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Patricia Kaas défendra les couleurs de la France avec "S'il fallait le faire" le 16 mai prochain à Moscou au concours de l'Eurovision de la chanson. Patricia Kaas, très populaire en Russie et dans les pays de l'Est, est un véritable atout dans cette compétition.

Ainsi, nos associations qui étaient intervenues vigoureusement pour rappeler à divers « responsables » la promesse que Mme Albanel nous avait faite l’an dernier, après le déshonneur et le désastre cumulés de la chanson en anglais imposée par une quelconque directrice des jeux de France 3, ont peut-être un peu contribué à ce retour à des pratiques plus saines. Nous nous en réjouissons, remercions Mme Albanel d’avoir tenu sa promesse… et nous nous préparons – et vous invitons tous, à rester très vigilants à l’avenir.

Albert Salon

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Eurovision 2009 : ne ratons pas le coche !

Eurovision 2009 : ne ratons pas le coche !

eurovision chanson colonisation langue française

Plusieurs associations de promotion du français et de la Francophonie, indignées de la représentation de la France au concours Eurovision 2008 par une chanson en anglais – déshonneur qui n’empêcha pas une cuisante défaite (19ème sur 25 !...) - viennent de rappeler à Mme Christine Albanel, Ministre de la Culture et de la Communication, leur Ministre de tutelle, sa promesse - donnée en 2008 après le concours - de ne plus laisser une quelconque directrice des jeux et divertissements de France Télévision faire le choix de la représentation française, et de veiller à ce que la France soit à nouveau représentée en français en 2009.

Si Mme Patricia Kaas, comme l’annonce en a été faite, est pressentie, nous savons qu’elle a de belles chansons en français à son répertoire. Mme Albanel a ainsi tout loisir de tenir sa promesse, et de rassurer toutes nos associations ainsi que de nombreux Français et étrangers francophones qui tiennent à leur langue.

L’an dernier, M. Alain Joyandet, Ministre délégué chargé de la Francophonie, avait, du Québec où il se trouvait alors, été l’un des premiers à faire connaître son désaccord lors du choix scandaleux de 2008. Il n’avait malheureusement pas été entendu, alors même que nous avions prié maints « responsables » d’intervenir.

Nous espérons que, cette année, de votre côté, chers lecteurs vous aurez à cœur d’écrire et téléphoner à qui de droit (Ministères, France Télévisions, France3, Délégation à la langue française) pour clamer votre refus d’une nouvelle honte lors de l’annonce du choix de la chanson, le 9 février, semble-t-il.

Albert Salon, ancien Ambassadeur, président d’Avenir de la langue française
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Supermarkets !!! (colonisation)

Supermarkets !!!

supermarchés colonisation collaboration langue

La collaboration militante des supermarchés français à l'anglo-saxonisation du pays progresse !

La collaboration militante des supermarchés français à l'anglo-saxonisationAprès l'inoubliable Leader Price (Groupe Casino, Franprix) créée en 1989, Relay issus des Relais H en 2001, Monoprix a lancé Beauty Monop’ (beauté et hygiène) en 2005 et Daily Monop’ (magasins de petite restauration) en 2007.La collaboration militante des supermarchés français à l'anglo-saxonisation

Ces dernières semaines le mouvement s'accélère : Carrefour à décidé de supprimer l'enseigne Champion au profit de l'enseigne "Carrefour Market" (quelle imagination !) et les magasins déjà bien nommés "Shoppi" vont devenir "Carrefour City" !La collaboration militante des supermarchés français à l'anglo-saxonisation

Le groupe Auchan n'est pas en reste, d'ici au mois de juin, les 170 enseignes Atac, propriété du groupe Auchan, auront disparu du paysage, remplacées par des supermarchés "Simply Market" (mais où vont-ils chercher tout cela ?)

[et puis quand l'on a commencé, pourquoi s'arrêter en si bon chemin, leur slogan vedette fleure bon le pays occupé :  Be simply, be happy !)

Un grand merci aux Groupes Auchan, Carrefour, Casino et Galeries Lafayette pour cette anglicisation massive de nos paysages urbains !

Le groupe Carrefour mérite par ailleurs, une distinction spéciale de vassalité radieuse avec ses produits premiers prix (ceux marqués d'un grand 1) dénommés gracieusement : Apple juice, Rice, Tissue etc... (Au fait pourquoi garder un nom aussi désuet et ne pas s'appeler Crossroads, encore un effort pour être un bon vassal ! )

Nous ne pouvons qu'inciter nos lecteurs à éviter toutes ces enseignes même si cette collaboration à tendance monopolistique rend difficile cette option...

On se demande parfois si le slogan subliminal de ces groupes, à l'instar d'un certain PL le 22 juin 1942, n'est pas : "nous souhaitons la victoire des anglo-saxons" ?

Marc-Antoine Renard
 

Dans le même ordre d'idées, nous avons reçu le message suivant :

Bonjour
La chaîne des cafés STARBUCKS affiche les quantités de ses consommations en langue étrangère : "short, tall, etc." Quand on demande à ce qu'elles soient exprimées en français on se fait envoyer paître… Vous demandez un "petit" café et ils vous servent un "tall", et ils vous expliquent sans rire que "tall" ça veut dire "petit" !!! Pourriez-vous, SVP, me dire à quelle autorité doit-on s'adresser pour faire cesser ce scandale ?
...

Nous pourrions répondre à ce monsieur qu'il a parfaitement raison. Qu'il est bien que ce genre de réaction existe encore, quand tant d'entre nous sont tellement habitués à être colonisés, qu'ils ne s'en rendent même plus compte. Le fait qu'une enseigne de ce type, à la différence de celles citées plus haut, soit directement "coloniale" quand celles-là se prétendent françaises, ne change rien au problème...

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L’Assemblée générale du 17 janvier 2009

L'Assemblée générale du 17 janvier

langue française associations ALF

Avenir de la Langue Française a tenu sa 17e assemblée générale annuelle à la Sorbonne samedi 17 janvier 2009

Le 17 janvier, Avenir de la langue française a tenu dans une salle Cavaillès pleine, à la Sorbonne, une AG très animée, riche d’un rapport d’activités à plusieurs voix très nourri, d’interventions de grande qualité et de décisions encourageantes.

Vers des actions violentes ?

Entre autres questions pertinentes, celle de l’utilisation de formes modérées de  violence a été posée. Par exemple de la projection de peinture rouge sur les enseignes et affiches qui sont, de manière injustifiée, uniquement en anglais.

Nous ne saurions bien évidemment encourager la violence, même à l’égard des biens. Nous ne pouvons, malheureusement, que la comprendre.

Le fait même d’envisager un recours à la violence traduit bien la montée de la colère dans le peuple français, qui tient à sa langue, à son identité, à ce qu’il lui reste d’indépendance, et qui constate que ses élites dirigeantes se joignent à ceux qui veulent l’en dépouiller…

L’AG demande donc que les actes des ministres – qui participent en fait de l’offensive contre la langue française et la Francophonie - soient mis au diapason des excellents discours du Président de la République le 9 mars 2007 à Caen, et le 20 mars 2008 à la Cité universitaire internationale, et que le Président rappelle les contrevenants à l’ordre et au respect de ses claires orientations.

Actions envisagées en 2009

- ALF va prendre part aux actions publiques en faveur du français : Semaine de la langue française (colloque à Paris III, Salon du Livre et accueil de plusieurs écrivains mauriciens, Festiphonie, nouveau Guide de l’usager…) ;

- ALF prépare la conférence de presse internationale syndicats-associations-parlementaires français et étrangers pour le droit de travailler dans sa langue nationale dans son propre pays, avec des représentants de syndicats et associations attendus d’Allemagne, de Belgique, d’Italie, du Québec… le 9 mars prochain à l’Assemblée Nationale, en présence de parlementaires français de divers bords ;

- ALF relance le projet de Villers-Cotterêts ; elle propose depuis 2001 que le château, à transformer en haut lieu français et francophone de la diversité linguistique et culturelle de l’Europe et du monde, ait aussi un rôle d’annexe de la Maison de la Francophonie qui doit ouvrir ses portes au printemps 2010 avenue Bosquet à Paris ;

- ALF insistera en 2009 sur le grand thème et danger de l’enseignement supérieur en anglais, et, sur la base de preuves promises par ses administrateurs universitaires, préparera des actions contentieuses à l’égard de certains établissements qui contreviennent sans conteste à la loi.

Tous les lecteurs qui partagent nos idées et n’ont pu encore adhérer à ALF sont chaleureusement invités à le faire, et à recruter autour d’eux des adhérents, militants, mécènes et parraineurs !
L’heure est à la Résistance !

Haut les cœurs ! Bonne année à tous !

Albert Salon, ancien Ambassadeur, président d’ALF

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Un Gouvernement à rappeler à l’ordre  ?

Un Gouvernement à rappeler à l’ordre  ?

langue française politique
Un Gouvernement à rappeler à l’ordre ?

lettre d'Albert Salon, président d’Avenir de la Langue Française à M. le Secrétaire d’État chargé de la Francophonie, MM. les Conseillers, M. le Délégué général à la langue française

En cette veille de Noël je voudrais ajouter, aux vœux que nous formons pour M. le Président de la République et pour vos personnes, le souhait ardent de nos associations de promotion du français et de la Francophonie de voir les excellentes positions du Président de la République mieux reflétées et suivies dans l’action quotidienne des membres de l’équipe gouvernementale.

Dans le texte ci-après, plusieurs associations ont opéré l’inévitable rapprochement entre les positions excellentes du Président et les actes de plusieurs ministres.

Ces associations vous prient d’user de toute votre influence pour rétablir la cohérence souhaitable et ardemment souhaitée entre les premières et les seconds.

Elles sont en effet de plus en plus dubitatives et inquiètes devant ce qu’elles doivent bien constater.

Deux exemples récents :
-         les états généraux de la presse tenus le 12 décembre à l’Elysée même ! : discussion en anglais au prétexte qu’il y avait deux Américains présents ;

-         l’affaire de l’enseignement de la gymnastique en anglais pour tous les élèves de la classe dans un collège de Levallois, qu’ils aient ou non commencé à apprendre l’anglais auparavant ou telle autre langue, et qu’ils soient ou non solides dans leur maîtrise du français ; l’aspect le plus inquiétant dans cette expérience est que le recteur de l’académie de Versailles « y tient beaucoup » et souhaite son extension, peut-être parce qu’il croit ainsi plaire en haut lieu ? Je vous joins la lettre que nos associations ont adressée à Mme Balkany. Elles vont en adresser une, collective, au recteur. Il se trouve d’ailleurs que par une convergence non recherchée, notre demande de mettre fin à cette expérience rejoint une demande de même nature présentée par des parents et syndicats au sein même du conseil d’administration du collège…

Veuillez recevoir l’expression de l’espoir que nous continuons à placer en vous, et de toute notre considération.

Albert Salon, ancien Ambassadeur, président d’Avenir de la Langue Française.


Un Gouvernement à rappeler à l’ordre par le Président de la République en matière de langue française et de Francophonie ?

 Il nous avait beaucoup intéressés de lire les engagements vibrants de M. Nicolas SARKOZY, sur la langue française et la Francophonie, dans ses superbes discours du 20 mars 2008 (journée de la Francophonie) en présence du Secrétaire Général de l’OIF, M. Abdou Diouf, ancien Président de la République du Sénégal, et du 9 mars 2007 à Caen, lu lors de sa campagne présidentielle. Ecoutons ces extraits remarquables, peut-être rédigés par M. Henri Guaino, que M. le Président de la République a lus avec toute la force de conviction et de persuasion de son éloquence ! :

 « Nous avons le devoir pour nos enfants, pour l’avenir de la civilisation mondiale, pour la défense d’une certaine idée de l’homme, de promouvoir la langue française. (……..) Si je suis élu, je mettrai la francophonie au rang des priorités diplomatiques de la France. Je renforcerai tout à la fois le dispositif de l’action culturelle de la France à l’étranger et l’aide à la création, parce que c’est par la création que le français rayonne. (…………)

Je veillerai à ce que, dans les entreprises installées sur le territoire français, la langue de travail soit le français dès lors qu’il n’y a aucune nécessité économique ou commerciale qui oblige à s’exprimer dans une autre langue. (…………….)

Je me battrai pour que, dans les instances européennes et à l’ONU, le français continue d’être employé. (……) obligation absolue pour tout représentant de la France dans des organisations internationales. (……….) me battrai pour que soit généralisé partout en Europe l’enseignement de deux langues étrangères parce que c’est la seule façon efficace pour que l’hégémonie de l’anglais soit battue en brèche. (………)

Si je suis élu, je ne serai pas favorable à la Charte européenne des langues régionales. Je ne veux pas que demain un juge européen ayant une expérience historique du problème des minorités différentes de la nôtre, décide qu’une langue régionale doit être considérée comme langue de la République au même titre que le français. (……………). J’ai la conviction qu’en France, terre de liberté, aucune minorité n’est opprimée et qu’il n’est donc pas nécessaire de donner à des juges européens le droit de se prononcer sur un sujet qui est consubstantiel à notre identité nationale et n’a absolument rien à voir avec la construction de l’Europe. (…...)

La diversité linguistique, c'est la condition de la diversité culturelle et du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. La langue n'est pas une marchandise, (…..) pas une technique. L'obsession d'une langue unique au prétexte de l'efficacité est un leurre qui masque les effets de domination de la pensée unique dont la langue unique est l'antichambre. (…………..)

La culture générale, elle, doit être une préoccupation constante. Et quand nos enfants apprennent des langues étrangères, (…..) obligatoirement au moins deux, il faut que cet apprentissage soit aussi un apprentissage de culture et de civilisation. Je souhaite (qu’ils les) apprennent à travers la littérature, le théâtre, la poésie, la philosophie, la science ».

 Ce qu’a dit là le Président avec sa force coutumière de persuasion, nous l’avions écrit bien des fois. Nous ne pouvions donc que nous réjouir, pleins d’espoir.

Hélas ! Nous en sommes à lui demander maintenant de redresser d’urgence l’action de nombre de ses ministres qui n’ont pas appliqué sa ligne politique ainsi magnifiquement définie.

Voyez plutôt la liste des dérives de son gouvernement depuis l’installation :

 Une véritable offensive semble bien être lancée de divers côtés contre la langue française et la Francophonie.

 Les associations concernées s’emploient à organiser la contre-offensive, au nom à la fois de l’identité nationale, des intérêts de la Francophonie internationale, de la diversité linguistique et culturelle du monde, et du grand danger qu’une langue mondiale commune, voire unique, qui serait celle des intérêts anglo-saxons et états-uniens, ferait courir à l’équilibre mondial et à la culture elle-même, danger équivalent à celui, dont nous avons pu voir les effets dans la présente crise financière et économique, que faisait – et fait – courir à nos économies l’écrasante domination du dollar et des institutions et pratiques hautement spéculatives en « bulles » de la finance de Wall Street et de la City

 La contre-offensive a pris la forme de démarches collectives pour contester et faire modifier les positions gouvernementales annoncées et prises par :

 - le ministère des Finances, dans la ratification à l’automne 2007 du Protocole de Londres de 2001 sur les brevets européens, où la langue française est minorée ;

- Mme Lagarde qui, selon le Canard Enchaîné, répond par des annotations en anglo-américain aux notes que ses collaborateurs lui adressent en français ;

- M. Darcos, en faveur de la bilinguisation français-anglais (seule bilinguisation annoncée et favorisée !) comme devant être l’un des objectifs de notre système éducatif ;

- M. Kouchner sur « L’anglais, avenir de la Francophonie » ! titre qu’il a donné - par dérision ? -  à un chapitre de son livre sur « Deux ou trois choses que je sais de nous », et pour la politique de son ministère en matière d’action culturelle dans le monde ; malgré la ferme déclaration de M. Sarkozy en la matière (cf. plus haut), M. Kouchner laisse diminuer ses crédits, et s’évanouir l’âme de cette action, alors qu’elle est depuis François 1er dans les gènes de la France, et alors même que la Chine prévoit, dans les quelques années prochaines, d’installer mille grands Instituts culturels Confucius dans le monde entier , pour promouvoir sa langue, sa culture, ses productions et son commerce ;

- Mme Albanel, ministre de la Culture chargée de la langue française, qui n’a pas pu, malgré nos demandes pressantes et une sérieuse campagne dans la presse, obtenir de France-Télévision pour le concours de chansons de l’Eurovision, en mai 2008, la désignation d’un chanteur et d’une chanson en français au lieu de la chanson en anglais de Sébastien Tellier choisie sans en démordre par la  - si redoutable ? - directrice des jeux de Fr3 pour représenter la France, et infliger ainsi, de surcroît à notre pays un lamentable échec à la 19ème place sur 25, alors même que plusieurs autres pays de moindre importance - et mieux classés - avaient tenu à chanter dans leurs langues respectives;

- les services de la Primature (Matignon) qui font la sourde oreille à nos demandes (depuis plus de six ans !) de faire renvoyer systématiquement à Bruxelles les documents de travail de l’UE qui sont envoyés seulement en anglais à nos administrations centrales ;

- l’ensemble du Gouvernement qui ne suit pas les engagements du Président de la République dans le soutien à l’OIF et à la Francophonie organisée, et ne soutient pas non plus M. Maurice Druon, ancien Secrétaire Perpétuel de l’Académie française qui, avec l’aide de nombreuses personnalités étrangères éminentes, demande qu’à Bruxelles le français soit la langue juridique de référence, ce qui ne veut pas dire la seule langue du droit, des textes normatifs pris par les institutions, mais simplement la langue qui fait foi, par sa clarté, en cas de litiges d’interprétation et de contentieux ;

- le Gouvernement, et non pas seulement le ministère de la Culture, pour avoir envisagé d’intégrer la chaîne francophone internationale TV5 dans le projet audio-visuel extérieur de la seule France (les vives protestations de nos partenaires francophones – surtout - et accessoirement de nos associations ont heureusement sauvé cette chaîne francophone réellement internationale dans son financement, sa gestion, son contenu et sa diffusion…) ;

- les ministres du Travail et de la Santé qui, malgré les demandes répétées des syndicats et de nos associations, n’imposent pas encore la traduction en français de logiciels et notices d’emploi qui sont imposés uniquement en anglais tant dans nos grandes entreprises même publiques, que dans nos hôpitaux publics, alors que l’incompréhension ainsi entraînée a pu contribuer aux nombreux décès et à l’énorme scandale des « irradiés d’Épinal » et d’ailleurs (quand osera-t-on admettre et déclarer que « le tout-à-l’anglais tue ?! », alors que l’on essaie de faire porter le chapeau des dégâts au seul personnel des hôpitaux !…) ;

- le ministre de l’enseignement supérieur et des organismes de coordination de la recherche française : voir le prix décerné au titre de 2008 par l’Académie de la « Carpette anglaise » ;

- les ministères de l’Éducation et de la Culture qui semblent préparer dans une grande discrétion la ratification par la France de la fameuse Charte européenne des langues régionales et minoritaires que le Président a pourtant refusée clairement (voir plus haut).

- Mentionnons en passant le commissaire européen d’origine française, M. Jacques Barrot, qui ne semble pas avoir bien noté – ni a fortiori suivi -  la déclaration fort claire de M. Sarkozy sur l’emploi massif du français à Bruxelles pendant sa présidence du Conseil…

Article que diverses associations de promotion de la langue française et de la Francophonie ont composé à l’aide de faits bien avérés, et qu’elles ont diffusé dans divers supports d’information, afin « que nul n’en ignore. »

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Europ Assistance condamnée à traduire un logiciel en français

Europ Assistance condamnée à traduire un logiciel en français

Europ Assistance condamnée à traduire un logiciel en français
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Europ Assistance a été une nouvelle fois condamnée par le Tribunal de grande instance de Nanterre,  comme le 27 avril 2007. Avenir de la Langue Française ne peut que se réjouir d'un tel verdict et féliciter Jean-Loup Cuisiniez et  la CFTC à l'initiative du recours en justice.

Nanterre, 5 décembre 2008 (AFP) - 5/12/2008 16h13

Le tribunal de Nanterre, saisi par le syndicat CFTC, a ordonné vendredi à Europ Assistance France de traduire en langue française un logiciel de comptabilité qui n'avait été mis à disposition des salariés qu'en anglais, selon un jugement dont l'AFP a eu copie.

Le jugement, rendu par la 2e chambre civile du tribunal de grande instance (TGI) est assorti d'une astreinte de 5 000 euros par jour de retard, passé un délai de 3 mois à compter de vendredi.

La filiale de l'assureur italien Generali devra également verser 1 euro de dommages-intérêts à la CFTC et 3 000 euros au titre des frais de procédure.

Selon le tribunal, qui s'appuie sur le code du travail (article L 1321-6), "l'employeur doit fournir une version française de tous les documents nécessaires aux salariés pour l'exécution de leur travail, excepté s'il s'agit d'un document reçu de l'étranger ou destiné à des étrangers".

Lors de l'audience, le 31 octobre dernier, l'avocate d'Europ Assistance, Me Estelle Dapoigny avait fait valoir que les salariés concernés, peu nombreux à utiliser ce logiciel, avaient reçu une formation, qu'ils disposaient d'un guide d'utilisation et que personne ne s'était plaint depuis sa mise en place, en 2005. Personne à l'exception d'une salariée, dont l'avocate avait souligné un "problème individuel" de "compétence".

Le tribunal estime que le faible nombre de salariés à utiliser le logiciel ne constitue pas un motif de dispense de son obligation légale pour Europ Assistance, qui avait déjà été condamnée dans une affaire similaire en avril 2007.

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Carpette anglaise : une Académie qui décoiffe

Une Académie qui décoiffe

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C’est celle de la "Carpette anglaise". Une Académie avec des gens de prestige : Philippe de Saint-Robert qui la préside, Paul-Marie Coûteaux, Hervé Bourges, Claude Duneton, Dominique Noguez… Vous avez sans doute tous déjà lu son communiqué. Mais nous insistons, car cet évènement est important dans le mouvement de la résistance au « tout-à-l’anglais ».

Elle attribue chaque année un prix d’indignité civique à un membre des « élites françaises » qui s’est particulièrement distingué par son acharnement à promouvoir la domination de l’anglo-américain en France au détriment de la langue française.

Quelques jours après le beaujolais nouveau, le prix 2008 vient d’arriver. Cette année encore, après Mme Lagarde l’an dernier, le gouvernement était hélas bien placé avec deux ministres « candidats » : c’est Mme Valérie Pécresse qui, dès le premier tour, a très largement devancé M. Xavier Darcos.

Qu’a-t-elle donc fait pour mériter cette infamie ? Ignorant la loi Toubon et surtout les magnifiques discours sur la langue française et la Francophonie de 2007 et 2008 de notre Président Nicolas Sarkozy, elle s’est tout simplement mise avec application à anglo-américaniser l’enseignement supérieur français en introduisant et développant des enseignements et des épreuves d’examen en anglais là où le français devrait rester la seule langue. Tout cela en se plaignant de surcroît, le 12 octobre sur LCP-Sénat, de la gêne que lui causent les associations qu’elle traite de « lobby de la langue française » alors qu’elles ne font que le travail pour lequel elles sont agréées et subventionnées par le gouvernement auquel ce Ministre appartient. Sic transit gloria mundi… »

Albert Salon
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Valérie Pécresse prix de la Carpette anglaise 2008

Valérie Pécresse prix de la Carpette anglaise 2008

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Valérie Pécresse prix de la Carpette anglaise 2008Confirmant nos constats antérieurs sur les obsessions anglomanes de la ministre, l'Académie de la Carpette anglaise à décerné son prix 2008 à Valérie Pécresse à une large majorité. Ainsi qu'à Eurostat à titre étranger.

Communiqué de l'Académie de la carpette anglaise

L'Académie de la Carpette anglaise1 s'est réunie le 26 novembre. Le jury, présidé par Philippe de Saint Robert, était composé de représentants du monde associatif2, syndical et littéraire.

Au premier tour de scrutin, par onze voix contre deux, le prix de la Carpette anglaise 2008 a été décerné, à Mme Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche pour avoir déclaré que le français était une langue en déclin et qu'il fallait briser le tabou de l'anglais dans les institutions européennes, ainsi que dans les universités françaises, en rendant obligatoire l'enseignement intensif de cette langue au détriment de toutes les autres (ce qui est notamment contraire au traité de l'Élysée de 1963).

(voir plus bas la liste des prétendants au prix de la Carpette anglaise)

À titre étranger3, la Carpette anglaise a été décernée au premier tour de scrutin, par douze voix contre une, à Eurostat, service des statistiques de la Commission européenne, qui diffuse depuis avril 2008 sa publication « Statistiques en bref » uniquement en anglais, renonçant aux langues allemande et française.

Anne Cublier, Paul-Marie Coûteaux, Jean-Loup Cuisiniez (représentant du monde syndical), Hervé Bourges, Yves Frémion et Dominique Noguez sont membres de cette académie.


1 La Carpette anglaise, prix d'indignité civique, est attribué à un membre des « élites françaises » qui s'est particulièrement distingué par son acharnement à promouvoir la domination de l'anglo-américain en France au détriment de la langue française.

2  Association pour la sauvegarde et l'expansion de la langue française (Asselaf), Avenir de la langue française (ALF), Cercle des écrivains cheminots (CLEC), Défense de la langue française (DLF) et Le Droit de comprendre (DDC).

3 Le prix spécial à titre étranger est attribué à un membre de la nomenklatura européenne ou internationale, pour sa contribution servile à la propagation de la langue anglaise.

Contact : Marc Favre d'Échallens, secrétaire de l'Académie de la Carpette anglaise.
( parlerfranc@aol.com )

Académie de la Carpette anglaise, chez le Droit de Comprendre, 34 bis, rue de Picpus, 75012 Paris


Liste des prétendants au prix de la Carpette anglaise

- Xavier Darcos, ministre de l'Éducation nationale, pour la promotion continue d'une « France bilingue » qui est la traduction de l'anglophonisation à marche forcée de la France.

- L'École Nationale des Ponts et Chaussées pour avoir mis en place, par le biais d'une School of International Management, un programme dit Executive MBA enseigné entièrement en anglais.

- Valérie Pécresse , ministre de l'Enseignement supérieur, pour avoir déclaré , qu'elle voulait « briser le tabou de l'anglais » à l'université française en y développant des cours en anglais et en rendant obligatoire l'apprentissage intensif de cette langue et pour avoir annoncé qu'elle ne militait pas « pour imposer l'usage déclinant du français dans les institutions européennes » à l'occasion de la présidence française de l'Union » !

- France 3, chaîne publique du groupe France Télévisions, pour avoir proposé une chanson en anglais pour représenter la France lors du grand prix 2008 de l'Eurovision à Belgrade.

- Carrefour, premier groupe français de distribution, pour avoir débaptisé ses supermarchés « Champion » et les appeler désormais « Carrefour market » !

- Le groupe français Nelson qui chante en anglais, pour avoir déclaré, par la voix de son chanteur, " J. B. ", que " le débit du français nuisait à la musicalité " !

- L'École des Hautes Études en Santé Publiques, pour avoir ouvert à Paris en septembre 2008 un « Master» interdisciplinaire en santé publique dispensé en langue anglaise.

- Christophe Barbier, directeur de rédaction de l'Express, pour avoir déclaré, le 13 juin 2008 : l'Europe a un « outil de communication commun, c'est l'anglais. On pourrait d'ailleurs l'utiliser pour faciliter tout ça en mettant dans sa poche, avec le mouchoir par dessus, une fierté un peu dépassée. »

Prétendants au Prix Spécial du Jury à titre étranger

- Margot Wallström, vice-présidente de la Commission européenne, qui diffuse son bloc-notes informatique uniquement en anglais.

- Eurostat, le service des statistiques de la Commission européenne, qui diffuse depuis avril 2008 sa publication  " Statistiques en bref " uniquement en anglais renonçant aux langues française et allemande.

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Valérie Pécresse ou l’obsession anglomane !

Valérie Pécresse ou l’obsession anglomane !

Valérie Pécresse ou l’obsession anglomane !éducation colonisation Pécresse : La ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche réaffirme clairement son intention d’instaurer l’anglais obligatoire dans toutes les disciplines de l’enseignement supérieur, y compris les disciplines qui n’ont rapport avec cette langue comme les langues anciennes ou le russe. En témoigne cet entretien donné au journal «Direct Soir» du 13 novembre 2008 (voir ci-dessous). Au journaliste qui l’interroge sur les langues étrangères dans l’enseignement supérieur, Valérie Pécresse ne résiste pas longtemps et revient vite à son obsession : l’anglais. En passant, la ministre autorise, grande dame, ceux qui sont bilingues (avec l'anglais bien entendu) à étudier une autre langue !  Trop aimable Madame !

Il serait peut-être temps que le pouvoir règle sa schizophrénie entre ses ministres qui souhaitent toujours plus d’anglais : Valérie Pécresse et Xavier Darcos par exemple et certains conseillers du Président qui se réjouissent de l’entrée de la Francophonie dans la Constitution comme Christian Philip ou Henri Guaino ou le Président lui-même, qui revendique parait-il, le "rayonnement de la langue française".


Extraits de l'entretien donné par Valérie Pécresse au journal «Direct Soir» du 13 novembre 2008

[...]
Mais le fait que les Français aient une faible connaissance des langues étrangères sera toujours une barrière.
Tout à fait, c’est pourquoi je veux qu’une langue étrangère soit enseignée à l’université, et ce, quelle que soit la filière. Dans le Plan licence, nous avons mis cinq heures d’enseignement supplémentaires pour les étudiants en première année, afin que certaines soient dédoublées, parce que tous ne peuvent pas suivre le même cours. L’an dernier, 75 % des cursus universitaires ne proposaient pas d’anglais, ou proposaient aux étudiants une «option cornélienne» qui lui demandait de choisir entre langue, sport et technologies de l’information. Je veux que la langue anglaise soit proposée à 100 % des étudiants.

Vous souhaitez donc rendre l’anglais obligatoire?
Je veux que cette langue soit obligatoirement proposée. Si vous êtes déjà bilingue, vous pouvez faire du russe ! L’idéal serait qu’une langue étrangère soit enseignée à tous, mais nous nous heurtons à un problème de recrutement des professeurs. Aujourd’hui, les universités font appel à des enseignants du secondaire qui viennent faire des heures supplémentaires à l’université.
[...]

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Le Petit Robert module l’orthographe

Le Petit Robert module l'orthographe

Petit Robert orthographe langue française

Le Petit Robert module l'orthographe

Dans la version 2009 du dictionnaire, quelques 6 000 mots sur les 60 000 du dictionnaire sont proposés avec deux graphies différentes. Par exemple, on pourrait désormais choisir entre charriot et chariot, imbécillité ou imbécilité. Pizzéria pourrait également s'écrire avec ou sans accent sur le e et pare-brise avec ou sans tiret.

Si certains d'entre nous seront sans doute choqués par cette initiative, il faut en rappeler le contexte. L'Académie Française avait adopté en décembre 1990 une réforme qui corrigeait certaines anomalies comme par exemple, bonhomie qui s'écrit normalement avec un m quand bonhomme en a deux ou chariot qui n'a qu'un r quand charrette en a deux...Devant une campagne de presse de la pire mauvaise foi, l'Académie avait fait machine arrière renvoyant les corrections à la fin de chacun des tomes de son dictionnaire indiquant que l'usage trancherait. Or, que fait l'usager de la langue quand il hésite sur l'orthographe d'un mot : il consulte le dictionnaire. Lequel dictionnaire attend bien sagement que l'usage change pour en être le "greffier".
Ainsi tout changement est impossible. Alors que nombre de langues, comme par exemple le Portugais ou l'Allemand, se sont réformées plusieurs fois depuis la guerre.

Il faut également rappeler qu'en 1740 l'abbé d'Olivet, à la demande de l'Académie, aura corrigé la graphie d'un mot sur 6 sans qu'à l'époque un front se dresse contre lui. Que penser d’une langue qui est incapable de se réformer  ? Ne risque-t-elle pas de devenir une langue morte et de faire le jeu de la langue dominante ? Ce qui bien entendu, ne justifie aucunement l'importation paresseuse et massive de dizaines de mots anglo-américains dans notre langue. En tout cas, le Petit Robert aura eu le mérite de rouvrir le débat.

lire ci-dessous la préface du dictionnaire par Alain Rey

Marc-Antoine Renard


Préface du dictionnaire concernant l'orthographe

L'ORTHOGRAPHE : MISE AU POINT par Alain Rey

Depuis 1993, date où le Petit Robert devient un acteur réfléchi dans la tentative d'une réforme de l'orthographe — voir ci-dessus, la Préface de 1993, p. XIX —, seize ans ont passé. Il était temps de tirer les leçons de l'expérience, et d'harmoniser la pratique du dictionnaire avec les modifications proposées.

Pour ce faire, dix pour cent des entrées du dictionnaire ont été réexaminées, et la totalité de son texte mis en conformité avec les entrées. Ainsi, on a considéré, lorsque deux façons d'écrire sont possibles, qu'il fallait placer dans le dictionnaire lui-même en premier celle qui correspondait à l'usage. Là où on avait ACUPUNCTURE ou ACUPONCTURE, avec l'orthographe ancienne et traditionnelle en premier, on trouvera, dans le Petit Robert 2009, ACUPONCTURE ou ACUPUNCTURE-, là où on avait « BRASERO... On écrirait mieux BRASÉRO », on trouvera simplement « BRASÉRO ou BRASERO ». Le jugement de valeur a été remplacé par un constat d'usage. La simplification et la clarification des présentations sont donc accrues.

En outre, la raison d'être des nouvelles manières d'écrire a été explicitée.
Là où une proposition logique est peu appliquée, la présentation a été modifiée : à BOURSOUFLÉ, CAHUTE, DESSILLER, on avait : « On écrirait mieux BOURSOUFFLÉ, CAHUTTE, DÉCILLER », sans expliquer la raison de ce jugement. Il a été remplacé par une constatation objective et une explication : « La graphie boursoufflé avec 2f, d'après souffle, est admise » ou « La variante déciller est conforme à l'origine du mot, cil ».

L'utilisateur pourra ainsi faire son choix en connaissance de cause.
En particulier, on explique que la nouvelle façon d'écrire, admise au nom de la réforme (sans éliminer la forme traditionnelle) consiste en une mise en conformité avec la famille de mots ou avec le système général de l'orthographe française.

Ainsi, à CHARIOT, on ajoute : « La graphie charriot avec 2 r, d'après le latin carrus et par analogie avec les autres mots de la série, est admise » ; à IMBÉCILLITÉ, « La graphie imbécilité avec un seul l, d'après imbécile, est admise ».

Pour les composés, on est allé plus loin dans la régularisation du singulier sans s (BLOC-NOTE, ESSUIE-VERRE, LANCE-FLAMME...) et du pluriel avec un s (« des cache-cols, des grille-pains »), alors que les traditionnels pluriels invariables, sans s, étaient jusqu'à présent indiqués. On a aussi enregistré l'habitude qui se généralise, d'écrire des noms composés sans division interne : AUTOSTOP, PAREBRISE sont donnés en premier, avant AUTO-STOP et PARE-BRISE.

Cependant, l'orthographe traditionnelle a été respectée, à côté de l'autre. Les mots archaïques ont tous gardé leur orthographe ancienne, ainsi que des emprunts, pour lesquels la francisation applique les règles habituelles pour les accents (IMPRÉSARIO, PIZZERIA, avant les formes sans accent sur les e) et les pluriels (des tifosis).

La poursuite du travail concernant l'évolution de l'orthographe française dans le Petit Robert 2009 repose sur la prise en compte des principes d'une réforme simplificatrice et sur le respect de l'usage, selon qu'il accepte ou rejette certaines propositions.
Les accents circonflexes, qui donnent leur personnalité à certains mots écrits, ont été maintenus. Elle repose aussi sur une recherche de pédagogie : clarté et homogénéité dans la présentation des variantes, explication par des remarques de la raison des changements enregistrés. Chaque fois qu'une modification a paru excessive ou perturbante, elle n'a pas été retenue, car ce n'est pas au dictionnaire, tenu de refléter le bon usage, de jouer les réformateurs par principe, encore moins les révolutionnaires, ni de suivre les modes sans réflexion.

La spécificité du Petit Robert, dans le traitement de l'orthographe réformée, est qu'il ne se contente pas d'ajouter et de commenter les formes nouvelles dans les entrées du dictionnaire, mais qu'il suit les règles proposées dans l'intégralité de son texte.

En ce qui concerne les relations entre orthographe et prononciation, qui sont à l'origine de bien des incertitudes, voir ci-dessous le texte sur la « Transcription phonétique », qui est également contrôlée et revue au fil des éditions.

Alain REY, mai 2008
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Évènements au Sommet de la Francophonie à Québec

Évènements au Sommet de la Francophonie de Québec

Francophonie politique OIF Québec

Le 12e Sommet de la Francophonie, tenu à Québec du 17 au 19 octobre 2009 restera dans les mémoires, moins par son importance propre que par ce dont il a été l’occasion : les réactions de la presse québécoise, et même française, à la courte présence du Président de la République et surtout à ses déclarations au sujet du triangle Canada-France-Québec.

1) M. Sarkozy, le Québec et le Canada, et les autres à-côtés du Sommet :

L’écourtement sensible de la présence de M. Sarkozy au Sommet était, certes, commandé par un agenda international particulièrement chargé du fait de la grave crise mondiale.

Il fut, du reste, compensé par la présence du Premier Ministre M. Fillon, ami du Québec ; le samedi 18 au matin, évènement unique, la France était représentée à la fois par son Président et par son Premier Ministre !

Il n’en demeure pas moins que le « petit tour et puis s’en va » de notre Président pour aller dans la voiturette électrique de Camp David a été ressenti par beaucoup de Québécois, et par leurs media, comme une première regrettable dans la série des douze sommets francophones. Comme une marque que la Francophonie intéresse moins les élites françaises, et relativement peu le Président Nicolas Sarkozy.

Avant le Sommet, une première pour un Président français : il lui a été donné de s’exprimer devant l’Assemblée Nationale du Québec.

M. Sarkozy a fait une belle déclaration d’amour – bien reçue sur place - à « nos frères » québécois membres de « la famille », sans oublier les (simplement ? seulement ?) « amis » du Canada, dans la Vieille Capitale de la Nouvelle France.

Mais dans une conférence de presse relative au Sommet, il a déclaré que le monde actuel avait besoin d’unité, et non de « divisions » supplémentaires. Phrase perçue comme s'appliquant au Canada et à sa province francophone. L’ancien Premier Ministre du Québec (en fonction jusqu'au deuxième referendum, perdu de peu le 30 octobre 1995, « referendum volé par les fraudes d’Ottawa » selon les indépendantistes) M. Jacques Parizeau (« Sarkozy dit des énormités »), et une bonne partie de la presse québécoise, pas seulement indépendantiste, ont réagi vivement, souvent avec tristesse et indignation, estimant que le Président français avait rompu avec la tradition quarantenaire de la France, depuis le Général, de « non-ingérence et non-indifférence », et de « relations réellement privilégiées » avec le Québec, au profit d’Ottawa et – disent-ils - de son amitié avec le magnat québécois, mais très fédéraliste, Paul Desmarais, président de Power Corporation, qui, fait par lui commandeur de la Légion d’Honneur, était au Fouquet’s le soir de fête du 6 mai 2007…

Quelles que soient les explications rassurantes et les protestations d’amitié préférentielle prodiguées par l’entourage du Président de la République, l’impression générale demeure, et demeurera, d’un coup de pied de l’âne donné au souverainisme québécois et aux relations privilégiées France-Québec.

Un Sommet très « co-organisé » par Ottawa et le Premier Ministre Fédéral M. Harper. La co-organisation n’avait rien d’anormal en principe dans la situation actuelle de la « Belle Province »… Mais en fait un peu phagocyté et récupéré, comme le fut cette même année le 400ème anniversaire de la fondation de la Vieille Capitale par Samuel de Champlain, dans l'organisation, le financement, la visibilité et la médiatisation ; le gouvernement actuel du Québec n’y ayant pas trouvé trop à redire.

Un Sommet où, sur 68 membres permanents, associés et observateurs, moins de 40 chefs d’État et de Gouvernement ont été présents ; à peu près comme à Bucarest en 2006 ; une vingtaine de pays représentés par des personnages de moindre rang. On y a compté plusieurs absents de marque, dont l’Ivoirien M. Laurent Gbagbo, et M. Joseph Kabila (RDC) excusé au dernier moment (après tout, notre président lui-même ayant failli ne pas venir…) sans parler de M. Paul Kagamé, qui vient de faire savoir, opportunément juste pour le Sommet, que son Rouanda va remplacer le français par l’anglais dans l’enseignement, adhérer au Commonwealth, et créer un « cricket board ».

Il est vrai que M. Ban Ki Moon y a été présent et fort bienveillant, que M. Barroso, Président de la Commission européenne accompagnant le Président Sarkozy, et donc de passage entre le Sommet U.E.-Canada et la rencontre avec M. G-W. Bush, a salué les participants, et que le Président algérien M. Abdelaziz Bouteflika a assisté pour la troisième fois à un Sommet francophone, en invité spécial.

Espérons que le choix de Madagascar pour tenir le 13ème Sommet, en 2010, freinera la tendance de ce pays à passer lui aussi à l’anglais, sous la poussée de son Président anglophone et protestant et avec l’appui de nos « amis ».

La RDC (Kinshasa) qui était sur les rangs, accueillera le 14ème Sommet, en 2012.

2) Le Sommet lui-même : 

Il a été encore timide en matière de langue française, pourtant promue pour la première fois parmi les thèmes principaux de la rencontre.

Il n’a pas repris la vieille proposition des associations de promotion de la Francophonie (d’abord d’« Avenir de la langue française » et du FFI-France), sans cesse remise sur le tapis, de faire adopter par les pays membres qui ont tous voulu entrer dans l’Organisation internationale de la Francophonie une « clause de la langue étrangère la plus favorisée ». Cette clause consisterait à faire donner, par chaque pays dans son enseignement, ses media, ses relations internationales, au français au moins la même place qu’à toute autre langue non nationale, le plus souvent à l’anglo-américain.

Seule l’idée, encore mal précisée, d’un pacte linguistique à conclure par chaque pays avec l’OIF a été retenue.

Et les décisions ont été prises de réaliser la Grande Bibliothèque numérique francophone, et de faire de plus grands efforts pour la formation des enseignants, notamment de français, chez les membres en développement.

Une autre nouveauté non prévue : la grave crise financière qui s’est invitée en force a fait que la grande rencontre des 68 membres a été la première conférence Nord-Sud à en traiter. Et M. Sarkozy a pu s’envoler pour son dialogue avec le Président Bush à Camp David fort de l’appui unanime de 68 pays « francophones ». Appui qui s’ajoutait opportunément à celui des 27 membres de l’Union Européenne, pour obtenir des Etats-Unis leur participation à une conférence mondiale pour refondre ou refonder le système monétaire et financier international. Approuvé par le Secrétaire Général de l’ONU, M. Ban Ki Moon, qui assistait au Sommet francophone et y proposa de tenir à son siège new-yorkais ladite conférence internationale, depuis lors fixée au 15 novembre.

 Le Sommet a encore accentué l’un des gros défauts de l’OIF : l’élargissement à tout va, sans approfondissement, vers une ONU-bis, par l’admission, en attendant Israël, de deux nouveaux observateurs : la Lettonie et la Thaïlande ! L’Arménie est promue de la catégorie des observateurs à celle de membre associé. On nous assure que cette montée en grade s’est accompagnée d’un développement sensible de l’enseignement du français dans ce pays, qui a fourni à la France, après les génocides connus, de nombreux nouveaux et bons nationaux…

Un Sommet un peu sauvé par la conjoncture, mais relativement décevant, et qui traduit malheureusement un certain essoufflement auquel il devient urgent de remédier par un sursaut sérieux.

Un Sommet dont certains à–côtés laisseront des traces dont nous aurons tous à souffrir, si nous ne changeons pas de pied.

Albert Salon

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L’Aisne it’s Open – Yves Daudigny récidive

L'Aisne, it's Open ! - Yves Daudigny récidive !

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L'Aisne, it's Open ! - Yves Daudigny récidive !

Yves Daudigny, président du conseil général de l'Aisne et nouveau sénateur, a relancé la campagne publicitaire dans Paris, pour son département avec son grotesque slogan en anglais "L'Aisne, it's Open !". Déjà en lice pour le prix de la Carpette anglaise en 2005, Yves Daudigny semble vouloir retenter sa chance cette année.

Pour agrémenter cette délicieuse campagne le département a créé
un site tout aussi délicieux : www.aisne-open.com où l'on trouve d'autres
joyeusetés comme celle qui nous demande de faire un effort d'intégration et d'apprendre "L'Aisne'glish".
Sous entendu : pas d’intégration dans l’Aisne, sans savoir l’anglais.
Tout cela sous le couvert de l'humour, bien entendu. L'humour des valets !

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Pour le Sommet de la Francophonie à Québec

Pour le Sommet de la Francophonie à Québec
(17-19 octobre 2008)

Francophonie politique langue française : Le président de la République va y citer de récents gestes importants de la France : l’introduction par le Congrès le 21 juillet dernier de la Francophonie dans notre Constitution ; et l’ouverture prochaine de la Maison de la Francophonie à Paris.
Voilà qui est tout à fait dans la ligne de ses discours nets et incisifs, le 9 mars 2007 à Caen, le 20 mars 2008 à la Cité universitaire internationale :
« L’obsession d’une langue unique au prétexte de l’efficacité est un leurre qui masque les effets de domination de la pensée unique dont la langue unique est l’antichambre (……) Je me battrai pour que dans les instances européennes et à l’ONU le français continue d’être employé. Ce sera naturellement une obligation absolue pour tout représentant de la France dans les organisations internationales. (…..) Surtout je me battrai pour que soit généralisé partout en Europe l’enseignement de deux langues étrangères, parce que c’est la seule façon efficace pour que l’hégémonie de l’anglais soit battue en brèche ».
 
Pourtant, le Protocole de Londres sur les brevets européens, qui réduit la langue française a été ratifié en 2007.
Et on constate, chez certains de ses ministres, des annonces insistantes, et des actes, qui vont à l’encontre des claires orientations présidentielles précitées.
Le syndicat SNESUP, le relève dans sa lettre de septembre 2008 au sujet de la Ministre de l’enseignement supérieur et du rapport à elle remis par M. Jolion, président du Comité de suivi « master ». Ce rapport introduit une proposition qui anéantit de facto l’obligation existante d’usage du français dans les cours, les examens et les soutenances. Des enseignements obligatoires pour les Français pourraient ainsi être assurés dans une langue étrangère.
M. Bernard Sergent et plusieurs de nos adhérents choqués relèvent aussi les déclarations de M. Xavier Darcos sur le nécessaire bilinguisme français-anglais. Même constat alarmé dans le grand journal québécois Le Devoir du 8 septembre. C.Roux, son correspondant à Paris, s’appuie sur les idées de Claude Hagège : « la croyance selon laquelle l’enseignement de l’anglais en France laisse à désirer tient du « préjugé » et d’un « absurde complexe ». Elle vient notamment du fait que la France se compare aux petits pays du nord de l’Europe, dont les réalités linguistiques et historiques sont très différentes. (…..) « Claude Hagège n’est pas le seul à s’inquiéter d’un bilinguisme qui consacrerait le monopole international de l’anglais. L’Observatoire européen du plurilinguisme, (nombreuses associations européennes), a estimé que ces déclarations allaient à l’encontre de la position officielle de M. Sarkozy en faveur du plurilinguisme. ».
 
Les Français qui ont aimé les discours cités du Président, et les francophones du monde qui s’inquiètent du comportement de la France à l’égard de sa langue et de la Francophonie, espèrent que Président fera les vigoureuses mises au point nécessaires, comme il le fit à l’égard d’autres ministres dans divers domaines.
Albert Salon, docteur d’État ès lettres, ancien ambassadeur
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Anglomanie lamentable au Musée du quai Branly

Anglomanie lamentable au Musée du quai Branly

Branly anglomanie colonisation langue française
Anglomanie lamentable au Musée du quai Branly

Le Musée du quai Branly a inauguré le 30 septembre une exposition se tenant jusqu'au 11 janvier 2009 glorieusement intitulée "upside down les arctiques".

Après un premier essai avec l'exposition  "Planète métisse" (du 18/03/2008 au 19/07/2009) et son si original sous-titre en anglais : to mix or not to mix(quelle imagination  !), le musée récidive et met carrément le titre principal en anglais ! Sans doute pour faire moderne...

Le musée, national parait-il, dépend du ministère de la Culture qui a également la tutelle de la DGLFLF  chargée notamment de faire respecter la législation linguistique du pays ! Cherchez l'erreur...

(en outre sur le site du musée quand une page est longue à se charger le
doux message suivant s'affiche : "Page is being generated. If this message does not disappear within 30 seconds, please reload." (sans commentaires !)

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Kouchner s’exprime en anglais et s’étonne d’être mal compris

Kouchner s'exprime en anglais et s'étonne d'être mal compris

Kouchner s'exprime en anglais et s'étonne d'être mal comprislangue française politique Kouchner : Jérusalem (AFP) - Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner a déploré dimanche une "confusion phonétique" par laquelle le quotidien israélien Haaretz lui a fait dire qu'Israël "allait manger l'Iran" si ce pays se dotait de l'arme nucléaire.

M. Kouchner a tenu à préciser dans un communiqué "que durant l'entretien en anglais avec les journalistes du Haaretz, il a utilisé le mot +hit+(frapper) et non +eat+ (manger) à propos d'une hypothétique réaction israélienne s'agissant de l'Iran".

Le ministre, a ajouté le communiqué, "évoquait en effet l'éventualité d'une frappe israélienne destinée à empêcher l'Iran de se doter d'une arme nucléaire".

Le ministre, qui effectuait une visite dimanche à Jérusalem, "regrette le malencontreux quiproquo que cette confusion phonétique a provoquée". »

Comme disait Rivarol : "Ce qui n'est pas clair n'est pas français »"

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La Poste se vend-elle aux fonds de pension anglo-saxons ?

La Poste se vend-elle aux fonds de pension anglo-saxons ?

La Poste colonisation américanisation

La Poste se vend-elle aux fonds de pension anglo-saxons ?Le matraquage sur nos murs d'un slogan imitant le "I love New-York" d'il y a 25 ans, pour faire moderne sans doute, le laisse penser.

Il s'agit sans doute de préparer le terrain, dans le cadre du projet de privatisation de la dite Poste.

Qu'en pensent les syndicats ?

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Les langues et la Francophonie dans la Constitution française révisée

Les langues et la Francophonie dans la Constitution française révisée

Avenir de la langue française communique

Les langues et la Francophonie dans la Constitution française révisée (Avenir de la langue française  communique)Francophonie constitution langue française

Après la révision constitutionnelle votée le 21 juillet 2008 en Congrès à Versailles,
- La langue française figure toujours dans l’article 2 :
« La langue de la République est le français. »

- Les langues régionales, enracinées, mais non pas les langues « minoritaires importées » (des immigrés) figurent dorénavant dans la Constitution, au titre : « DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES», à l’article 75, alinéa 1er :
« Les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France. »

- La Francophonie, au sens de la communauté des « pays ayant le français en partage » est dorénavant constitutionnelle, au titre XIV (« DES ACCORDS D’ASSOCIATION ») qui devient :
« DE LA FRANCOPHONIE ET DES ACCORDS D’ASSOCIATION »,

à l’article 87 :
«  La République participe au développement de la solidarité et de la coopération entre les États et les peuples ayant le français en partage. »

Commentaires de l’Association ALF :
- L’alinéa de l’article 2 sur la langue de la République avait été introduit à la demande d’ALF, alors animée par MM. Dominique Gallet, Jean Hourcade, Dominique Noguez, Philippe Rossillon, Albert Salon…  et appuyée par des parlementaires amis (MM. Xavier Deniau, André Bellon, Jacques Toubon…), lors de la révision constitutionnelle permettant la ratification du traité européen dit de Maëstricht.
Cette introduction permit alors à ALF de préparer l’esquisse de ce qui devint, le 4 août 1994, la loi sur l’emploi de la langue française dite « loi Toubon ».

- ALF, soutenue par plusieurs autres associations de buts identiques ou proches, approuvée par de nombreuses personnalités et d’élus de divers bords, a pris une position largement diffusée sur les langues régionales enracinées :
Il convient d’accorder une aide, même publique, au maintien et au développement de ce patrimoine de la France, mais avec deux butoirs très importants :
- pas de reconnaissance comme langue officielle dans les départements français ;
- ni d’un statut de langue véhiculaire principale de l'enseignement à tous niveaux de   l'enseignement public ou bénéficiant d'une aide et d'une reconnaissance publiques.

ALF et les associations qui la soutiennent restent fermement opposées à la ratification par la France de la « Charte européenne des langues régionales et minoritaires », qui remettrait en cause un des principaux socles de l’unité nationale.

- ALF avait essayé dès 1992, puis lors des révisions ultérieures, d’obtenir l’introduction de la Francophonie dans la Constitution, afin de bien marquer que la vocation de la France ne se limite pas au continent européen, mais est mondiale et doit s’étendre au « Grand large » dont la communauté francophone est un élément essentiel.
Au fil des révisions successives, ALF a reçu le soutien de plusieurs parlementaires, principalement de M. Jacques Legendre, Sénateur du Nord,  Secrétaire parlementaire de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie, et de diverses associations :

 « groupe Phénix » avec plusieurs livres* de ses membres promouvant une politique francophone pour la France ;

  1. AFAL - Association francophone d’Amitié et de Liaison, présidée par le Député Jacques Godfrain, qui regroupe 130 associations, dont ALF, DLF-Défense de la langue française, Droit de Comprendre, Amitiés francophones, Alliance francophone, le Cercle Richelieu-Senghor, France-Louisiane, France-Haïti, etc. et a, depuis plusieurs années, voté à l’unanimité des motions en faveur de l’introduction de la Francophonie, dont la dernière date du 4 avril 2008 ;
  2. FFI - Forum francophone international, et de sa section France ;
  3. Association internationale francophone des Aînés (France) ;
  4. FPF - Forum pour la France.

ALF ne peut donc que se réjouir de voir ainsi seize ans de ses efforts opiniâtres aboutir, grâce aux soutiens ainsi renforcés au fil des révisions de la Constitution française.

La France pourra ainsi, au prochain Sommet francophone d’octobre 2008 à Québec, faire état d’une avancée significative, et suggérer à plusieurs de ses partenaires d’accorder une place comparable à la Francophonie dans leurs constitutions respectives.

Elle pourra aussi, comme ALF et d’autres associations le demandent depuis plusieurs années, soumettre à l’O.I.F. (Organisation internationale de la Francophonie) une décision de montrer systématiquement le drapeau de la Francophonie dans toutes les manifestations nationales et internationales organisées par ses membres.

Elle pourra aussi soumettre la décision proposée depuis longtemps à l’ensemble de la Communauté francophone d’adopter en faveur du français la « clause de la langue étrangère la plus favorisée » dans les relations officielles, l’enseignement, les media, des pays qui ont voulu adhérer à cette Communauté.
Albert Salon, ancien Ambassadeur, Président d’ « Avenir de la Langue française »
Association agréée par les ministères de la Justice et de la Culture

34 bis rue de Picpus 75012 Paris - tél 01 43 40 16 51
courriel : avenirlf@laposte.net

*Livres parus depuis 2002:
« Les défis de la Francophonie », Serge Arnaud, Michel Guillou et Albert Salon, Alpharès-Max Milo, Paris 2002.

  • « L’avenir s’écrit aussi en français », Marc Favre d’Echallens, Thierry Priestley, Albert Salon et alii, Collet-Marianne, Paris 2004.
  •  « Alerte francophone », Alfred Gilder et Albert Salon, SEFI-Arnaud Franel, Paris 2004.
  • « QUIF (Qui fait la Francophonie ?) », Michel Guillou, Albert Salon, Christian Valantin et alii, Mediagrame Paris, 2004.
  • « Francophonie-puissance », Michel Guillou, Ellipses, Paris 2005, 156 p.
  • « Colas colo, Colas colère – Un enfant de France contre les empires », Albert Salon, L’Harmattan, collection « Rue des Ecoles », Paris 2007 ; 294 p.
  • « France, Québec, Wallonie : même combat ! », Albert Salon, préface de Nicolas Dupont-Aignan, L’Harmattan, Paris 2008 ; 196 p.
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La Francophonie enfin dans la constitution

La Francophonie enfin dans la constitution !

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La Francophonie enfin dans la constitution !

Avenir de la Langue Française qui milite depuis toujours pour l'inscription de la Francophonie dans la Constitution, ne peut que saluer l'adoption du projet de loi constitutionnelle le 21 juillet 2008, tout du moins sur ce point. (voir le communiqué d'ALF)

 Le 24 juin 2008, à l'initiative de Jacques Legendre et de Louis Duvernois, le Sénat a adopté à l'unanimité la modification de l'intitulé du titre XIV et l'ajout d'un nouvel article 87 (voir plus bas). L'Assemblée Nationale s'est ralliée le 9 juillet et ces modifications ont donc été adoptées au Congrès de Versailles !

Si l'on peut regretter que cet article soit passé quasiment inaperçu, et dans la presse, et dans l'opinion, pour la première fois, la Francophonie a une existence constitutionnelle.


Article 31 bis (nouveau) [du projet de loi constitutionnelle]

I. - Dans le titre XIV de la Constitution, il est rétabli un article 87 ainsi rédigé :

« Art. 87. - La République participe à la construction d'un espace de solidarité ayant le français en partage, au service de la diversité culturelle et linguistique, de la paix, de la démocratie et du développement. »

II. - L'intitulé du titre XIV de la Constitution est ainsi rédigé : « De la Francophonie et des accords d'association ».


Le débat du 24 juin 2008 au Sénat

M. le président. L'amendement n° 377 rectifié, présenté par MM. Legendre, Gouteyron, Marini, Romani, Bourdin, Duvernois, Fournier, Gaillard et Cointat, est ainsi libellé : Après l'article 31, insérer un article additionnel ainsi rédigé : I. Dans le Titre XIV de la Constitution, il est inséré un article 87 ainsi rédigé : « Art. ... - La République participe à la construction d'un espace de solidarité ayant le français en partage, au service de la diversité culturelle et linguistique, de la paix, de la démocratie et du développement. » II. L'intitulé du Titre XIV de la Constitution est ainsi rédigé : « De la francophonie et des accords d'association ». La parole est à M. Jacques Legendre.

M. Jacques Legendre. Cet amendement a pour objet de faire figurer enfin la francophonie dans la Constitution. Le moment et le lieu nous semblent appropriés. Prendre une telle mesure est une nécessité, afin de bien montrer à nos partenaires que la France se considère comme engagée dans cette construction. Un article 87, précédemment abrogé, étant, en quelque sorte, disponible, nous pouvons insérer dans la Constitution un titre XIV relatif à la francophonie et aux accords d’association. Par ailleurs, l’amendement n° 377 rectifié a également pour objet de définir la francophonie, c’est-à-dire le partage d’une langue, le français, et de valeurs, à savoir la diversité culturelle et linguistique, promue par la convention de l’UNESCO que la France a largement contribué à faire adopter, la paix, la démocratie et le développement. Ces valeurs sont contenues dans la déclaration de Bamako, au cœur de la francophonie, qui garantit que la francophonie est le rassemblement d’États uniquement démocratiques. Je souhaite que cette demande, déposée à plusieurs reprises lors de précédentes révisions constitutionnelles, puisse enfin être satisfaite.

M. Jean-Jacques Hyest, rapporteur. Tout à fait !

M. Jacques Legendre. Ce soir, j’ai une pensée pour Maurice Schumann, qui en a été longtemps l’ardent défenseur.

M. le président. La présidence s’associe à cette pensée. Quel est l’avis de la commission ?

M. Jean-Jacques Hyest, rapporteur. L’affirmation, à cet endroit de la Constitution, de la participation de notre pays à l’espace francophone, assortie d’objectifs de paix et de diversité culturelle et linguistique, nous paraît judicieuse. Certains l’ont considérée comme nécessairement complémentaire de la reconnaissance des langues régionales, mais ne revenons pas sur ce sujet. En tout état de cause, adopter cette disposition marquerait l’attachement de notre pays à la langue française, qui est non seulement la langue de la République, mais aussi un lien précieux avec nombre de pays amis. La commission a donc émis un avis très favorable sur cet amendement.

M. le président. Quel est l’avis du Gouvernement ?

Mme Rachida Dati, garde des sceaux. Monsieur le sénateur, le Gouvernement partage tout à fait votre souci de valoriser la place de la francophonie dans le monde, la francophonie étant un axe important de notre politique étrangère, au même titre que notre participation à la construction européenne. Toutefois, notre attachement à la francophonie, tout comme au projet européen, pourrait figurer, selon le Gouvernement, dans le Préambule. Le comité présidé par Simone Veil réfléchit à l’opportunité d’une telle modification, pour donner un ancrage constitutionnel aux grandes orientations de notre politique étrangère. Par conséquent, je vous propose d’attendre les conclusions de ce comité. Le Gouvernement s’en remet à la sagesse de la Haute Assemblée sur cet amendement.

M. le président. Je mets aux voix l'amendement n° 377 rectifié. (L'amendement est adopté.)

M. le président. Je constate que cet amendement a été adopté à l’unanimité. (Applaudissements sur les travées de l’UMP.) Un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi constitutionnelle, après l'article 31.

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Les auditions en anglais à l’Inserm annulées par le Tribunal administratif

Les auditions en anglais à l'Inserm
annulées par le Tribunal administratif de Paris

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Les auditions en anglais à l'Inserm annulées par le Tribunal administratif de Paris

Deux organisations syndicales de l’INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale), le SGEN-CFDT et le SNTRS-CGT ont publié, le 2 juillet 2008, un communiqué de presse commun résumé ci-dessous :

Le 12 janvier 2005, le Conseil scientifique de l’INSERM a édité une note sur les modalités d’évaluation des centres de recherche en précisant que

«  …le Conseil scientifique siègera en présence d’experts étrangers […], le corollaire est une audition en anglais de l’équipe de direction du Centre de recherche ».

Le 29/04/2005 le Département de l’évaluation scientifique de l’INSERM adressait une note aux candidats confirmant ces modalités d’évaluation.

Les organisations syndicales de l’INSERM manifestèrent alors une opposition à ces mesures arbitraires et illégales. Ce fut le cas en particulier du SGEN-CFDT et du SNTRS-CGT qui saisirent le tribunal administratif de Paris.

Par son jugement du 27 juin 2008, le Tribunal administratif de Paris a annulé les décisions de l’INSERM.

Dans les attendus de ce jugement, il est précisé que « l’INSERM, en tant que personne publique, ne pouvait légalement imposer l’usage de la seule langue anglaise, même avec un système de traduction »

L’INSERM a été de plus condamné aux dépens (3 152 €)

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Le Monde s’intéresse enfin (un peu) à la Langue Française !

Le Monde s'intéresse enfin (un peu) à la Langue Française !

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Le Monde s'intéresse enfin (un peu) à la Langue Française !

Bonne nouvelle ! Le Monde dans son numéro daté du 22-23 juin 2008, dans la page consacrée au courrier des lecteurs et par la voix de sa médiatrice, Véronique Maurus, semble s'intéresser enfin, un tout petit peu, au sort du français :

Invasions barbares

Le Monde du 22-23 juin 2008
par Véronique Maurus, Médiatrice

La défense de la langue, tâche récurrente du médiateur français, est mal comprise à l'étranger : nos confrères se gaussent de cette « marotte » qui, à leurs yeux, fleure le nationalisme ombrageux prêté à notre pays. Rien de tel, pourtant, dans l'abondant courrier que nous adressent les lecteurs. Mais beaucoup d'inquiétude face à l'inexorable recul du français, supplanté par l'anglais non seulement dans le monde, mais aussi en France, où la mode et une sorte de snobisme puéril répandent l'usage du franglais dans les banlieues comme dans les cercles dits intellectuels.

Dernier sujet d'alarme, la prestation, le 24 mai, de Sébastien Tellier, qui représentait la France à l'Eurovision en chantant... en anglais. « La France, en reniant sa langue, s'est ridiculisée aux yeux de l'Europe entière, comme en témoignent les commentaires jubilatoires des télévisions anglophones, proteste, entre autres, Jean Hourcade (L'Étang-la-Ville, Yvelines). Si les Français ne défendent pas leur langue et l'idée de diversité culturelle au cours d'un événement aussi médiatique que l'Eurovision, personne ne le fera à leur place (...). »

Si les lecteurs nous interpellent de plus en plus nombreux sur ce thème, c'est qu'ils sont convaincus que la presse en général et Le Monde en particulier portent une responsabilité dans cette déliquescence. « Le quotidien français de référence, grâce à un titre, le 2 juin, a validé l'indépassable concept de «short list», il était temps !, relève Marc-Antoine Bécµe (Vincennes). Le Monde avait réussi à éviter «e-mail» en adoptant courriel. Ici, un terme de jargon, quasi inconnu du grand public (comme «prime time» il y a dix ans) est imposé aux lecteurs. Le journal aura ainsi, par paresse intellectuelle ou démission, une fois de plus fait progresser le franglais. Dommage ! » De fait, l'expression « cercle restreint », plus compréhensible et guère plus longue, remplace avantageusement « short list ».

A écouter nos lecteurs, les crimes de « lèse français » sont d'inégale portée. Le plus dénoncé, car lourd de conséquences, consiste à adopter sans vergogne un mot fraîchement débarqué de Londres ou de Wall Street, lui donnant ainsi droit de cité. Exemples : « class action » (action collective), ou « hedge fund » (fonds spéculatif), utilisé de manière récurrente dans nos colonnes, depuis le début de l'année, notamment le 10 février, « en dernière page et en titre, sans guillemets ni rien », s'offusque Élisabeth Labrousse (courriel).

Autre intrus, « desk », a été abondamment employé à l'occasion de l'affaire Kerviel. : « Je ne comprends même pas de quoi il s'agit », s'indigne Jean-Louis Belleterre (courriel). Qu'il désigne, en l'occurrence, une activité particulière au sein d'une salle des marchés n'empêche pas qu'on le remplace tout simplement par « bureau », sa traduction littérale - moins chic mais plus clair.

Quant à « subprime » (prêt à haut risque), il est utilisé à tort et à travers depuis des mois, nous signale Jean Cevaër (Pornichet, Loire-Atlantique) : « l'expression correcte est «subprime loan» ; par antiphrase, c’est un prêt qui est «au-dessous» de la première qualité. Si les Français ne peuvent parler anglais, ils pourraient au moins parler correctement leur langue d’État. »

A leur décharge, les journalistes ne sont pas linguistes, et le recours aux dictionnaires a des limites : on peut, éventuellement, traduire « chat » par « causette », comme le recommande le Larousse, mais « clabaudage », suggéré par le Grand dictionnaire québécois (à la pointe de ce combat), paraîtrait encore plus étrange.

Les rédacteurs n'ont en revanche aucune excuse quand ils emploient des mots traduits depuis longtemps. Écrire « check point » et non barrage, « coach » (entraîneur), « pipeline » (oléoduc, gazoduc, aqueduc), « newsletter » (lettre d'information), « think tank » (groupe de réflexion), « sac shopping » (cabas), et on en passe, relève de la négligence pure et simple. Idem pour le verbe « booster » (stimuler), ou les « impacter » (influer sur) et « manager » (gérer), qui exaspèrent nos lecteurs.

Le barbarisme, moins décelable, constitue pourtant le stade ultime de l'anglicisme : il consiste à employer des mots français dans leur sens anglais, ce qui les rend ambigus ou carrément abscons. Cette « invasion barbare » sévit malheureusement de plus en plus dans nos pages, avec l'aide des plumes les plus averties. Hélène Fournier (Fontenay-sous-Bois, Val-de-Marne) nous reproche ainsi d'avoir écrit, le 10 mai, dans un entretien : « Nous n'avons sans doute pas les moyens de disposer de ces corps... » « En anglais, «to dispose of» signifie «se débarrasser de», et je pense qu'alors la phrase devient compréhensible », précise-t-elle.

Les barbarismes les plus répandus finissent par devenir intelligibles : « en charge de » (chargé de), « en capacité de » (capable de), « initier » (au sens de commencer), « domestique » (pour national) agacent mais ne trompent plus guère. « Sécuriser », employé au sens anglais d'« obtenir » (un accord, un cessez-le-feu), est déjà plus sournois, de même que le mot « intelligence » (au sens de renseignement).

Mais que dire de « déception », écrit à la place de « tromperie » (« tout un art de la déception », résumant les qualités machiavéliques) ? Ou encore de « versatilité » en nom et place de « polyvalence » (« L'homme politique doit manifester sans cesse sa versatilité ») ? Ces deux derniers exemples ont pourtant été relevés dans une chronique récente par Michel Masson (Paris)... Le comble est atteint quand on utilise une tournure de grammaire anglaise en français, produisant un jargon insupportable. « Une marque de snobisme doublée d'une maladresse », proteste Paul Combaux (Vienne, Autriche), exemples à l'appui.

Combat d'arrière-garde ? Le médiateur, moderne Sisyphe, qui, sans cesse, rabâche le bon usage, en a souvent l'impression. Le directeur de la rédaction itou : « Je chasse le franglais tout le temps. C'est un faux snobisme, et une incorrection vis-à-vis des lecteurs », gronde Alain Frachon. En vain. Ou presque.

Car il y a quand même quelques victoires. Si l'avenir de « courriel » reste à ce jour incertain, « discompte » s'est imposé, et « fixing » (fixage d'un cours) a totalement disparu de nos pages depuis un an. Maigre consolation.

Courriel : mediateur@lemonde.fr

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Eurovision : la France avec une chanson en anglais a obtenu défaite et déshonneur

Eurovision : la France, représentée par une chanson en anglais, y a obtenu la défaite et le déshonneur...

Eurovision : la France, représentée par une chanson en anglais, y a obtenu la défaite et le déshonneur...La chanson française en anglais ?
Quelle vision de  la France et de l’Europe ?
par Albert Salon

eurovision chanson colonisation : Au concours « Eurovision » de la chanson européenne du 24 mai 2008 à Belgrade, la directrice des divertissements de la « chaîne » France 3 responsable de la représentation officielle de la France, a choisi une chanson en anglais de M. Sébastien Tellier, qui a pourtant des chansons en français à son répertoire.
Nos associations ont multiplié les démarches, d’abord auprès de France Télévisions, en invoquant la charte des chaînes publiques, la branche qu’elles scient, le patriotisme, la simple décence, le bon sens... Démarches reprises par des parlementaires jusqu’au sommet de l’État.

Le Secrétaire d’État à la Francophonie, alors au Québec, a courageusement relayé la consternation de nos cousins. D’autres responsables ont déploré… En vain.
M. de Carolis, accouru au bruit, Carabi, n’a pas empêché la branche de se rompre. Un peu de charpie des dames de l’hôpital : on ne pouvait plus changer la chanson, mais on y mettrait quelques mots en français… Et l’an prochain, ce ne serait plus France 3 qui traiterait de la représentation de la France.

Notre exigence : retirer la France de la compétition cette année, sous quelque prétexte si l’on avait peur d’assumer franchement la fierté, s’est heurtée à un silence plein de gêne.

Résultat : la France est 19e ! « Guilleri tombit » et ne put « voir ses chiens Couri, Carabi ! »
Claque pour les « responsables mais non coupables » ! Pensons à Churchill : nous avons eu et le déshonneur et la défaite ! Bravo !

Ici et là, on nous a susurré que cela ne valait pas d’y rompre nos lances : ce concours, abâtardi, était devenu anglo-américain et ne représentait plus l’Europe-diversité linguistique et culturelle. Alors pourquoi ne pas chanter dans la langue des maîtres ? Ne soyons pas ringards comme ces « petits » pays (Irlande, Portugal, en 2008) qui se produisent dans leurs langues, voire en français.

Voyez la partie pertinente de ce numéro. Vous serez édifiés, chers lecteurs. Vous déciderez de rejoindre nos rangs, notre combat, et, vigoureusement, notre future campagne si cette honte nous est encore infligée en 2009, malgré la lettre encourageante à cet égard reçue tout récemment de Madame Albanel

Les dégâts sont considérables, dans les pays francophones, et ailleurs. La presse étrangère, y compris le sérieux Times, en rit encore. À l’aide de cet exemple, et de bien d’autres (tel celui de l’anglais imposé tôt dans l’enseignement et bientôt dans toutes les formations universitaires) présentés dans nos numéros précédents, elle va jusqu’à affirmer, non sans « Schadenfreude », que la France claironne sa capitulation dans la grande « bataille des langues en Europe » (livre d’Yvonne Bollmann) et dans le monde. Avez-vous voulu cela ?

Heureusement que la Palme d’or du Festival de Cannes a été attribuée au film français « Entre les murs » où l’on montre notamment un professeur de français enseignant dans une classe difficile l’imparfait du subjonctif !

Une autre bonne nouvelle, tout de même, dans ce déluge de catastrophes : après les salariés des grandes entreprises GEMS et AXA-ASSISTANCE sises en France, ceux d’une ex-filiale d’ALCATEL viennent de gagner leur procès contre l’imposition d’un logiciel uniquement en anglais, sur la base de la loi Toubon de 1994, qu’ALF avait préparée dès 1992. Le travail de nos associations avec les syndicats, notamment dans le « collectif syndicats-associations parlementaires pour le droit de travailler en français en France », porte des fruits. Diffusez cela. Ce mouvement doit s’amplifier et amener la décrue.

 Il y a là une voie pour rendre non pas tant « la France aux Français » que les Français à la France, et même, tenez : à une vraie Europe !

Haut les cœurs !

Le président, Albert Salon

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Nextiraone condamnée à traduire

Nextiraone condamnée à traduire

Nextiraone condamnée

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Communiqué de l’agence France Presse du 16 mai 2008

La société Nextiraone France (ex-Alcatel) a été condamnée par la justice à faire traduire en langue française un logiciel de gestion interne, qui n'était disponible qu'en anglais au détriment des salariés français, a-t-on appris vendredi de source syndicale.

La direction de Nextiraone France a jusqu'au 1er octobre pour se plier à cette obligation, sous peine d'une astreinte de 5 000 euros par jour de retard, passé ce délai, précise le jugement du tribunal de grande instance de Paris, daté du 6 mai dernier, dont l'AFP a obtenu une copie.

Le comité central d'entreprise (CCE) et la CGT de Nextiraone avaient assigné en janvier la direction, après que celle-ci a mis en place, en 2007, un nouveau système informatique de gestion interne, baptisé Saphire, destiné aux seize implantations européennes du groupe.

Le CCE avait obtenu la garantie de la direction, en juillet 2007, qu'une version française serait disponible en octobre de la même année, mais elle s'était en fin de compte limitée à mettre en place un didacticiel (sorte de traducteur au mot par mot) en français, «outil plus incomplet et en partie en anglais», avec «un maniement particulièrement lourd et complexe», note le tribunal.

Dans son jugement, il rappelle que la loi Toubon du 4 août 1994 prévoit que «tout document comportant des obligations pour le salarié ou des dispositions dont la connaissance est nécessaire à celui-ci pour l'exécution de son travail doit être rédigé en français».

Le tribunal souligne également qu'une langue étrangère constitue pour un salarié, à défaut d'une maîtrise parfaite, un handicap important ne serait-ce que pour gérer les incidents, et comprendre les procédures hors-cadre ou les messages d'erreur.

"Dans l'entreprise, il y a 300 anglophones, pour 2000 salariés en France, et seulement une centaine de francophones ont un niveau d'anglais performant", soulignant que l'entreprise comptait "beaucoup de gens d'une cinquantaine d'années ou plus, qui ne maîtrisent pas forcément bien cette langue", a expliqué à l'AFP Francis Battista (CGT).

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Travailler en français : GEMS plie

Travailler en français : GEMS plie

Travailler en français : GEMS (General Electric Medical Systems) plieGEMS (General Electric Medical Systems) renonce à la cassation et signe un accord avec les syndicats !

travail colonisation GEMS : 10 ans, c’est ce qu’il a fallu pour arriver à un accord définissant l’emploi de la langue française à GEMS. En 1998, les délégués du personnel dénonçaient une nouvelle forme de discrimination envers certains salariés, créée par l’usage abusif de l’anglais (messages, documents de travail, logiciels...).

La justice, par deux fois a donné raison à la CGT (en 1ère instance et en appel) et a lourdement condamné la direction (astreinte financière, obligation de traduction, de mise à disposition des logiciels en français, etc.)
Un an et demi de négociations a permis d’arriver à un accord et au retrait du pourvoi en cassation.

En outre, les documents rédigés à l’étranger nécessaires à la bonne exécution du travail seront traduits.

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Partenariats en anglais : la Cour d’appel de Paris impose une traduction

Partenariats en anglais : la Cour d'appel de Paris impose une traduction

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Partenariats en anglais : la Cour d'appel de Paris impose une traduction

Il est constant que le secrétaire général d’un Ordre d’avocats a établi une attestation selon laquelle il a certifié qu’un avocat de son Barreau, MCX, ancien conseil juridique, était inscrit au tableau de l’Ordre des avocats dudit Barreau, et qu’il était membre du partnership avec lequel le requérant avait eu un contentieux.

Le requérant, au soutien de ses prétentions, expose que devant le refus de l’Ordre de produire une expédition de la délibération du partnership ayant investi M X d’une telle qualité, il a sollicité la condamnation du Bâtonnier à lui verser une somme de 7 000 € à titre de dommages et intérêts. Devant la Cour, il invoque non plus les dispositions de l’article 1382 mais celles de l’article 1384, alinéa 5 du Code civil, le secrétaire général étant un préposé de l’Ordre au sens dudit article.

En effet, la responsabilité directe du commettant peut être recherchée, ainsi que l’admet de longue date la jurisprudence la plus constante. Pour étayer ses prétentions, le requérant a sol licité et a obtenu du magistrat de la mise en état la production, certifiée conforme, des accords de partenariat dont fait état un affidavit.

Cependant, ces pièces, certes produites en original, sont en langue anglaise (États-Unis), méconnaissant l’ordonnance royale du 15 août 1539 dite de Villers-Cotterêts relative à l’usage de la langue française. Il convient, pour une complète information de la Cour, avant dire droit au fond, d’en transcrire la traduction, aux frais avancés de l’Ordre des avocats, par un interprète traducteur.

C. Paris (1re ch. A), 6 février 2007: Paul G. c. Ordre des avocats de X.
M. Debû, prés.; M. Grellier, Mme Horbette, ass. — Mme Huyghe, SCP
Bommart-Forster-Fromantin, avoués; M Chain Lacger, av.

Note : L’intérêt de l’arrêt rapporté ne réside pas spécifiquement dans le cas d’espèce, mais dans le rappel, en ce temps où la langue anglaise envahit notre quotidien, qu’en application de l’ordonnance de Villers-Cotterêts, l’usage de la langue française est la règle devant les tribunaux (et non le latin). La solution adoptée ici est dès lors sans reproche. On peut ajouter que la loi Toubon du 4 août 1994 relative à l’emploi de la langue française, et son décret d’appli cation du 3 mars 1995, ont étendu l’application de cette règle hors des enceintes de justice.

Extrait de la Gazette du palais des 27 et 28 juin 2008

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