Jeux de la Francophonie : occultés par les médias français

Jeux de la Francophonie : occultés par les médias français !

Francophonie jeux sport Beyrouth

Combien de Français savent que les VIèmes Jeux de la Francophonie viennent de se dérouler en septembre-octobre à Beyrouth, avec un beau succès ? Très peu, car nos médias les ont largement occultés ! (D'autres médias semblent avoir une vision plus optimiste, voir plus bas)

Pourtant, les Jeux de la Francophonie existent depuis plus de deux décennies, se déroulent tous les quatre ans, chaque fois dans un autre pays francophone. Ils ont la grande originalité, parmi les grandes compétitions internationales, contrairement par exemple aux Commonwealth Games, d’être à la fois sportifs et culturels. Ils sont le principal moyen d’intéresser à la Francophonie les jeunesses francophones des cinq continents. Ils donnent à leurs champions, confirmés ou en graine, l’occasion de se mesurer à l’élite sportive de tous les pays francophones de ces cinq continents, leur fournissent des galops d’essai, un tremplin fort bienvenu vers les meilleurs niveaux mondiaux et la consécration internationale.

Ce qui fut le cas du Français David Douillet le fut aussi pour mains boxeurs, coureurs, marathoniens, athlètes, basketteurs ou handballeurs de Madagascar, du Mali, d’Algérie, du Maroc, du Québec, de Suisse, du Vietnam, de Côte d’Ivoire , du Tchad, de Maurice…
Suivons, dans les prochaines années le parcours de ces Lionnes du Sénégal qui viennent de battre à Beyrouth les basketteuses françaises !...

Suivons aussi, par exemple, le Suisse Nicolas Fraissinet : il vient de remporter le 4 octobre le concours de la chanson de ces sixièmes Jeux, à l'issue de la finale disputée au casino du Liban à Jounieh, au nord de Beyrouth. Balayant un registre musical très large en s'appuyant sur des chansons à texte, il l'a emporté devant la Camerounaise Kareyce Fotso et le groupe Canadien Karkwa (pour ne pas écrire « carquois » ?).

Mais nos médias y ont envoyé peu de journalistes et de caméras, contrairement à bien d’autres pays francophones.
Il est vrai que ce sont un peu des "Jeux de pauvres", dotés d’un budget modique fourni en bonne partie par l’OIF (Organisation internationale sise à Paris des 70 membres et observateurs de la Francophonie), et qui, de ce fait, sont un peu cantonnés dans des disciplines "peu chères" tels la boxe, les jeux de ballon, l’athlétisme…

Heureusement que ces autres pays existent !

Nos médias ont même très peu couvert les déplacements – très brefs - du Premier Ministre François Fillon et de la Secrétaire d’État à la Jeunesse et aux Sports Rama Yade pour participer à la belle cérémonie d’ouverture.

Tout se passe aujourd’hui comme si en France, la Francophonie devenait gênante, enfouie comme un remords, une mauvaise conscience ?, dans un lâche consentement comme en juin 1940, voire un encouragement, de nos médias et des élites qui leur sont liées, à la noyade ou vassalisation de la France dans l’empire anglo-saxon, et dans la langue américaine.

Pourtant les Jeux de la Francophonie ont de quoi rendre de la fierté à la France et à ses médias !

Albert Salon

D'autres médias semblent avoir une vision plus optimiste :

Les Jeux de la Francophonie sont sortis de la confidentialité, selon Duhaime
De Michel Dolbec (CP) – Il y a 3 jours

PARIS — Le numéro deux de la Francophonie, le Québécois Clément Duhaime, dresse un bilan enthousiaste des sixièmes Jeux de la Francophonie, qui viennent de se tenir à Beyrouth. Vingt ans après la tenue de leur première édition au Maroc, les jeux sont, selon lui, "sortis de la confidentialité", même si certains progrès restent à faire.

"Ça a été des jeux d'exception, les meilleurs qu'on ait eu jusqu'ici. On a fait un bond en avant remarquable", a lancé l'administrateur de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), rentré à Paris en milieu de semaine après avoir assisté à la cérémonie de clôture de la manifestation.

En quête de visibilité, les Jeux de la Francophonie ont franchi au Liban un cap important, estime-t-on. TV5 Monde a retransmis en direct la cérémonie d'ouverture, une première. Les jeux ont par ailleurs été largement suivis dans les médias du Proche-Orient, du Maghreb et d'Afrique. CNN et Al Jazeera en ont même parlé dans leurs éditions régionales, indique-t-on.

"Les jeux sont sortis de la confidentialité, estime M. Duhaime. Le monde a pu les voir. Il y a des progrès à faire en Europe, en France et au Canada, mais ça viendra."

Les jeux de Beyrouth ont été entièrement organisés "sous l'égide" de l'OIF. C'était également une première: les cinq éditions précédentes relevaient de la Conférence des ministres de la Jeunesse et des Sports (CONFEJES).

Pour l'OIF et son secrétaire général Abdou Diouf, le défi était donc de taille. Tenir une manifestation de cette ampleur au Liban, aux prises avec une grave crise politique et toujours sous le choc des bombardements israéliens de 2006, présentait aussi sa part de difficultés. "Le Liban, toutes sensibilités politiques confondues, s'est mobilisé, se réjouit Clément Duhaime. L'organisation a été parfaite."

Mais la plus grande réussite des jeux de Beyrouth est peut-être d'avoir assuré la survie de la manifestation, dont la pertinence et l'utilité ont parfois été remises en question. Le Canada et la France ont montré qu'ils tenaient à l'événement, en débloquant des contributions additionnelles pour assurer sa tenue au Liban. Le premier ministre français François Fillon et plusieurs membres de son gouvernement ont fait le voyage à Beyrouth et, signe qui ne trompe pas, la France (en l'occurrence la ville de Nice) a proposé d'organiser la prochaine édition des jeux, en 2013.

Le Tchad et la Guinée équatoriale (et sa capitale Malabo) sont aussi sur les rangs.

Trois mille jeunes, dont 300 venus du Canada, ont pris part aux jeux de Beyrouth, qui se sont terminés mardi dernier.

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