Ouverture de négociations chez Axa sur l’emploi de la langue française

Ouverture de négociations chez Axa sur l'emploi de la langue française

Axa travail langue française

Ouverture de négociations chez Axa sur l'emploi de la langue française

Pour une fois des négociations sont ouvertes dans une grande entreprise française au sujet de l'emploi de la langue française ; ces négociations constituent un précédent en terme de dialogue social puisqu’elles ne sont pas issues d’une action en justice (comme ce fut le cas pour la société GEMS) et viennent récompenser des mois de revendications et de sensibilisation. ALF ne peut que s'en réjouir. MAR

Paris, 27 avril 2009 (AFP) 16h31 (voir plus bas le communiqué de presse de l’UDPA-UNSA du groupe AXA)
Des négociations devaient débuter mardi 28 avril chez l'assureur Axa sur l'emploi de la langue française, ce que réclamaient les syndicats depuis plusieurs mois pour garantir un "droit au français", a-t-on appris de sources syndicales et auprès de la direction.

Selon l'Unsa (syndicats autonomes), c'est la première fois que des négociations s'ouvrent sur ce thème dans une grande entreprise sans pression de la justice. Dans d'autres groupes, comme Europ Assistance ou Nextiraone, la justice avait imposé la traduction de documents de travail.
La direction d'Axa (36 000 salariés en France) a confirmé l'ouverture de ces négociations, sans plus de commentaires.

Face "à l'accroissement de l'usage de l'anglais dans les documents de travail, les outils informatiques, les échanges et communications divers", l'Unsa a affirmé dans un communiqué vouloir "assurer la pérennité de toutes les langues au sein du groupe Axa dans le monde".

Le syndicat souhaite "une véritable politique linguistique dans l'entreprise" alors que les langues étrangères génèrent "stress et insécurité", "fatigue mentale", "possibles discriminations dans les évolutions de carrière ou le recrutement" et "coûts en formation".

L'Unsa va proposer la création d'une "commission de terminologie" au niveau du groupe, comme il en existe dans la filiale Axa Assistance, pour la traduction des termes propres aux différentes activités de l'assureur. Il veut aussi la mise en place "d'outils de traduction automatique".

De son côté, la CFTC estime que "l'usage de l'anglais s'impose par petites touches" chez Axa et qu'il faut que ces négociations débouchent sur "un accord-cadre" au niveau du groupe, à décliner dans chaque filiale qui a ses besoins propres (Axa Assistance, Axa Banque...).


Communiqué de presse
L’UDPA-UNSA du groupe AXA obtient l’ouverture de négociations sur la « langue française ».

Le 28 avril s’ouvriront, au sein du groupe AXA en France, les négociations relatives à l’emploi de la langue française.
L’UDPA-UNSA, qui en avait fait la demande en février 2008, se félicite de cette décision.

En effet, face aux évolutions d’organisation de l’entreprise et à l’accroissement de l’usage de l’anglais dans les documents de travail, les outils informatiques, les échanges et communications divers,  nous estimons nécessaire de garantir aux salariés un « droit au français » dans leurs activités professionnelles.

Pour notre organisation, un réel débat s’impose et doit s’inscrire dans le cadre de la négociation collective afin que soit élaborée, avec les partenaires sociaux, une véritable politique linguistique dans l’entreprise.

  • Le stress et l’insécurité générés par la pratique obligatoire d’une langue étrangère peu ou mal maîtrisée,
  • La fatigue mentale liée à l’utilisation abusive de jargons anglo-saxons,
  • Les possibles discriminations dans les évolutions de carrière ou le recrutement : sélection du candidat sur les compétences linguistiques au détriment des autres compétences,
  • Les coûts en formation linguistique que supportent ou devront supporter les entités francophones (ou non-anglophones) au contraire des entités anglophones,

constituent autant d’aspects sanitaires, sociaux et économiques que les entreprises multinationales, telles qu’AXA, ne peuvent aujourd’hui négliger alors même que trop souvent elles succombent au mirage de la langue unique.

(La langue de travail entre les salariés espagnols, italiens, français et portugais de l’entité informatique AXA Technology Services est l’anglais).

C’est pourquoi, nous rappellerons tout d’abord, lors de ces négociations, le cadre légal : la Loi Toubon du 4 août 1994  et notamment l’article L1321-6 du (nouveau) code du travail qui stipule que :

« tout document comportant des obligations pour le salarié ou des dispositions dont la connaissance est nécessaire pour  l'exécution de son travail doit être rédigé en français ».

Nous proposerons ensuite à la direction :

  • La création d’une commission de terminologie (à l’exemple de la filiale AXA Assistance) au niveau du groupe afin que soient recensés, traduits ou accompagnés d’une traduction en français les différents termes propres aux  différentes activités des entités françaises (ou francophones),
  • La révision des descriptions de fonction afin d’évaluer les compétences et les niveaux linguistiques nécessaires à la tenue de chaque poste,
  • La présentation au comité d'entreprise, pour avis, d’un rapport écrit sur l'utilisation de la langue française dans l'entreprise (notamment sur les conditions d'application des dispositions de la loi du 4 août 1994 relative à l'emploi de la langue française),
  • La mise en place d’outils de traduction automatique adaptés aux métiers et pouvant permettre d’éviter les erreurs dues à des ruptures dans la chaine de compréhension des processus de production.
Pour l’UDPA-UNSA, ces négociations (qui sont les premières en France sur ce thème à ne pas faire suite à une action judiciaire) représentent non seulement un espoir pour le maintien du français comme langue de travail en France et dans les pays francophones, mais aussi pour le maintien de l’italien en Italie, du portugais au Portugal, de l’allemand en Allemagne etc.
  • Favoriser le plurilinguisme dans l’entreprise,
  • Assurer la pérennité de toutes les langues au sein du groupe AXA dans le monde, en tout premier lieu, par le respect de leur usage sur leur territoire,

voilà ce que nous estimons être un exemple concret de développement… durable.

Contact :   Franck Grandmaison
franck.grandmaison@axa-tech.com
Les négociations débuteront à 9h30 au site de Nanterre

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