CCI et grandes écoles trahissent le français et la France

Nos Chambres de commerce et une partie de nos institutions d’enseignement supérieur trahissent le français et la France : clouons-les au pilori !

par Jean-Pierre Busnel et Dominique Daguet

CCI grandes écoles colonisation langue française
Jean-Pierre Busnel et Dominique Daguet nous appellent à une résistance vive et concrète contre ces institutions de formation de nos élites qui livrent notre jeunesse à l’Empire. M. Busnel s’en prend à juste titre à la CCI de Rennes. Mais les CCI de Lille, de Paris…agissent de même. Ainsi que l’Institut d’Études Politiques de Paris, la prestigieuse "Sciences Po" qui donne, à son antenne de Reims récemment ouverte, ses cours essentiellement en anglais, et renforce considérablement les cours en anglais à Paris même. Ce n’est pas pour rien que, pour 2009, l’Académie de la Carpette anglaise vient de décerner son prix d’indignité nationale au directeur Richard Descoings … Il faudra faire passer notre résistance du Verbe à l’Action, pour reprendre l’attitude du Dr Faust dans la première partie du Faust de Goethe : "Am Anfang war die Tat ! "  (Albert Salon)
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Nos cours sont dispensés en anglais ! par Jean-Pierre Busnel

La Chambre de commerce et d'industrie de Rennes (les CCI, instituées par une loi de 1898, sont des établissements publics de l'État à caractère administratif) a fondé, en 1990, une ESC (École supérieure de commerce). Il y a une quarantaine d'écoles de ce type en France et celle de Rennes est l'une des dernières à avoir vu le jour. Comme d'autres, à l'heure de la globalisation néolibérale et du mimétisme anglomaniaque, afin d'affirmer haut et fort sa vocation d'école internationale et afin que nul n'en doute dans le « village global», elle a ajouté à son nom l'expression school of business et s'appelle désormais ESC Rennes school of business. Par la métaphore (trompeuse) du « village global» - énoncée pour la première fois en 1962 par le canadien Herbert Marshall McLuhan (1911-1980) et vulgarisée depuis par une "élite hors-sol déliée de tout enracinement" (Alain Finkielkraut), transnationale, mobile, entreprenante - la pensée dominante néolibérale veut, à la fois, signifier que le monde se réduit de plus en plus à un vaste marché unique, délégitimer les fonctions nationales de régulation et de transfert, annoncer l'inéluctable déclin du politique et des États, c'est-à-dire la nécessaire subordination croissante du pouvoir politique des temps anciens au pouvoir économique supranational de demain.

Par un article du quotidien Ouest-France (28/12/2009) on a appris que cette école de commerce allait ouvrir une antenne au Maroc (à l'Université internationale de Rabat) pour anticiper une éventuelle baisse de ses effectifs (elle comptait à ses débuts de nombreux étudiants Chinois, mais ils sont désormais beaucoup moins nombreux, car la Chine a développé ses propres écoles et universités nous explique-t-on). "Nous allons passer du stade d'école internationale au stade d'école globale" dit son directeur, "nous avons aujourd'hui 80 % de professeurs étrangers, ainsi qu'un tiers de nos élèves. Nos cours, eux, sont dispensés en anglais." Grâce à cette présence dans un pays émergent, ajoute le directeur, "nous exportons un programme d'enseignement et de recherche éprouvé, nos professeurs, nos cours, nos diplômes". On est bien certain, en tous les cas, que s'il est un enseignement que l'école n'entend pas exporter, c'est bien celui de la langue française (notons, à ce propos, que la moitié de la population marocaine est réputée francophone). Sur le site de l'école on peut pourtant lire : "nous sommes convaincus que le monde de demain sera encore plus global que celui d’aujourd’hui ... C’est pourquoi, nous considérons qu’apprendre le management n’est possible qu’avec un apprentissage parallèle de la diversité du monde et des cultures régionales". À croire, donc, que le plurilinguisme ne serait plus constitutif de la "diversité du monde", que le français ne serait même plus l'attribut premier d'une "culture régionale".

Pour ce très jeune établissement d'enseignement, comme pour d'autres du même type très probablement, le bilinguisme (français-anglais), tant vanté par les pouvoirs publics, est, déjà, manifestement dépassé. La langue française est carrément bannie. Il s'agit là encore d'une manifestation de ce renversement brutal, historique, de cette « rupture » parmi tant d'autres mais d'une portée considérable celle-ci, que j'évoquais dans un courriel du 28 juin dernier ( http://www.francophonie-avenir.com/Index_JPB_L'Institut-d'Etudes-Politiques-de-Paris-(IEP).htm) à propos de l'Institut d'Études Politiques de Paris (dont le directeur s'est du reste vu décerner récemment le Prix de la Carpette anglaise 2009) : l'inversion complète de la symbolique linguistique traditionnelle. Il ne s'agit plus, en effet, comme aux origines de la prestigieuse École Libre des Sciences Politiques fondée en 1872 par Émile Boutmy, et pour longtemps, bien après sa transformation en établissement public (1945), d'ouvrir le monde (les étudiants étrangers) à la culture et à la langue française, mais, à l'inverse, au nom de la globalisation marchande, d'ouvrir au monde les étudiants français (et étrangers) par l'indispensable mise au rancart de la langue française. Ce qui, bien entendu, implique, dans le même temps, d'exonérer généreusement les non-francophones de tout apprentissage en la matière, qu'ils soient étudiants ou professeurs (les dirigeants économiques semblent ne pas avoir encore bien compris que, ce faisant, ils pourraient bien concéder à leurs concurrents anglophones de naissance un avantage considérable, voire décisif). Et que l'on ne vienne pas dire à ceux qui préconisent la mise au tombeau de la langue de François-René de Chateaubriand qu'ils condamnent au même sort la culture française. Ils répondront, sans rire, que celle-ci ne peut que progresser en influence si elle renonce à s'exprimer en français !

S'adresser à un interlocuteur étranger en français, même s'il a une bonne connaissance de notre langue, serait devenu un signe de médiocrité et de ringardise, le faire (ou essayer de le faire) en anglais celui de l'excellence et de la modernité. À la Libération (ordonnances du 26 août et du 26 décembre 1944) fut instituée l'incrimination dite alors d' « indignité nationale ». On dirait, aujourd'hui, décidément, que certains ont décrété "l'indignité internationale" à l'encontre de la langue française (comme, bien entendu, de toutes les langues nationales autres que l'anglais). Peu leur importe qu'à l'occasion du débat sur « l'identité nationale », tous les sondages publiés ont montré qu'une très forte majorité de Français demeurait fort attachée à sa langue maternelle. Ils s'en moquent. Le peuple ne sait pas ce qui est bon pour lui, il ne peut qu'être dans l'erreur. Il n'est pas "ready for the future" (prêt pour le futur, en français), comme le dit la nouvelle devise patronale du MEDEF (Mouvement des entreprises de France). C'est pourquoi, il appartient aux milieux d'affaires de l'éclairer et de le conduire, au besoin contre son gré, sur la voie de la mondialisation nécessairement « heureuse ». La stratégie de pouvoir et de domination est ici manifeste. Elle vise, en effet, clairement, à faire en sorte que tous ceux qui ne sauront s'exprimer que médiocrement en anglo-américain - ce qui sera, quoi qu'il advienne, pour très longtemps, le cas de la très grande majorité des Français (et en particulier des plus âgés d'entre eux) - soient bien convaincus de leur handicap et de leur infériorité et acceptent sans trop de protestation de faire les frais à l'avenir, en particulier dans le monde du travail, y compris sur leur propre sol, d'une forme nouvelle, sournoise, d'aliénation et de discrimination linguistique; de n'être, en somme, que les supplétifs de ceux qui savent (ou prétendent savoir).

L'école en question est privée, donc payante, certes, mais « reconnue par le Gouvernement français comme institution d'enseignement supérieur, certifiée pour délivrer le grade de Master ». Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche s'est-il seulement ému un tant soit peu de l'éviction de la langue française dans une école reconnue par lui, fût-elle à vocation commerciale et internationale ? Il y a de bonnes raisons de penser plutôt le contraire. La ministre concernée, Mme Valérie Pécresse, étant connue pour ses multiples déclarations relatives à la promotion de l'anglais au sein des universités françaises, ce qui lui valut, du reste, d'être, elle aussi, brillante lauréate du Prix de la Carpette anglaise en novembre 2008. Mais, avec l'essor du « turbo-capitalisme » et de la globalisation néolibérale, depuis longtemps déjà, le caractère de plus en plus artificiel de la distinction faite traditionnellement entre pouvoirs politique et économique n'est plus à démontrer. Pas plus que l'endogamie et la porosité qui existent désormais entre leurs « élites » dirigeantes respectives, comme en atteste leur parfaite interchangeabilité.

Jean-Pierre Busnel
Président de l'Institut André Busnel
contact@iab.com.fr

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Une École de commerce de Rennes, qui se croit "supérieure", a jeté la langue française au ruisseau.
Il faut lui répondre par un autre ruisseau, et jeter son emblème dans la boue.
par Dominique Daguet

J'ai reçu, envoyé par l'ambassadeur Albert Salon, copie du texte de Jean-Pierre Busnel, Président de l'Institut André Busnel, qui s'indigne à bon droit de l'anglicisation galopante des enseignements à caractère universitaire donnés par les Écoles (dites) supérieures de commerce que fondent partout en France les Chambres de commerce : il s'appuie sur ce que vient de décider celle de Rennes, devenue ainsi le énième "cheval de Troie" de l'Empire de l'Ouest, autrement dit des États-Unis, états qui jouent leur jeu impérial où n'entrent en ligne de compte que leurs intérêts les plus triviaux. Qui nous oblige à tout leur céder? Question d'importance dont nous aimerions recevoir réponse de la Part de "notre" Président de la République.

L'indignation de Jean-Pierre Busnel, exprimée en termes fort mesurés, doit être relayée et si possible largement amplifiée en termes qui le soient moins, parce qu'il faut que l’État français comprenne que l'on ne pourra pas éternellement supporter avec patience , non seulement qu'il laisse faire, mais qu'il encourage officiellement ce genre de pratiques qui sont des pratiques infâmes. Je sais que l'ESC de l'Aube à Troyes est des plus tentée de faire de même, son Président ayant déclaré, il y a quelques années, à ses étudiants qu'ils devaient ne plus considérer leur langue maternelle que comme un idiome de seconde catégorie, l'anglais étant en première division ! Si elle l'est, ce n'est que parce qu'ils ont baissé pavillon à la façon des lâches : et si Wall Street le leur demande, ils iront jusqu'à baisser leur froc. Moralement, c'est déjà fait.

J'ai sur l'Araignée (ou Toile), il y a quelques semaines, dans une chronique au titre sans ambiguïté "Notre identité est désormais une identité de combat" (21 décembre 2009 in "Les Manants du Roi"), concocté une liste d'actions capables de faire savoir à qui de droit que notre indignation couplée à la consternation ne va pas toujours se contenter d'être dite en articles pertinents mais probablement toujours accueillis par de simples haussements d'épaules : notre révolte il faut qu'elle débouche bientôt sur de significatives manifestations, non violentes mais suggestives. Ne nous contentons plus de n'en parler qu'entre nous.

Inutile de s'attendre à des marches dans Paris : nous savons que les pouvoirs publics se moquent radicalement de ces processions pacifiques (heureusement!) qui ne gênent que les citoyens. Non, il faut concevoir désormais la communication des amoureux de notre langue sous la forme d'une guérilla incivile. Non point pour s'en prendre aux populations, en ces temps où l'on interroge Monsieur Tout le Monde sur son identité alors qu'officiellement on la bafoue dans son expression la plus intime, la langue des Français comme des francophones.

Je copie quelques passages de la Chronique citée plus haut : "Comment concevoir ce combat qui est à mener aujourd’hui moins par des mots que par des actes ? En dehors de tout ce qui ne peut se dire, il est possible de divulguer quelques-unes des actions envisageables. Par exemple on pourrait penser à susciter mille sortes d’attentats joyeux contre les « carpettes » - ou serpillière - de l’imperium linguistique : dépôts de goudron et d’ordures au seuil de leurs palais ; graffitis à la bombe indélébile ; effacement des signes trop visibles de l’invasion ; collages accusateurs contre les stipendiés que s’offrent, en tant qu’esclaves d’un nouveau genre, les malfaisants de l’anglo-saxonisation du monde ; courtes manifestations sonorisées de dénonciation ; brûlots médiatiques à base de caricatures incendiaires ; coloriages de vitrines et brûlages de pantins à l’image des élus collabos…
Enfantillages ? Sans doute, mais désagréables… Et si cela ne devait pas suffire à faire prendre, non seulement conscience, mais surtout des mesures concrètes de défense et d’illustration de notre langue – absolu respect à Bruxelles des droits de fondation qui sont les siens ; révérence totale envers notre Constitution qui la déclare « langue de la République », ce qui se confirme nécessairement par une définition des limites à ne pas franchir ; application maximale de la loi Toubon avant qu’une meilleure ne soit promulguée...; soutien renforcé, notamment financier, à nos Alliances françaises comme à nos Instituts culturels à l’étranger ; récompenses largement dotées aux œuvriers qui servent cette langue avec dévouement, opérations coup de poing dans diverses régions du monde pour la faire connaître et aimer de façon ludique et utile etc. – alors il faudra songer à aller un peu plus loin dans nos tactiques : cassages de vitrines anglophones, boules puantes dans les commerces impliqués dans la propagation de la pandémie linguistique dont nous savons parfaitement qu’elle est voulue et par qui ; épandage de colles, de cendres d’étrons, de fumiers et autres lisiers porcins aux entrées munificentes de ces Puissances ; séances d’« urinage » collectif le long de leurs représentations ou de leur siège ; appositions d’étiquettes non équivoques sur le fût des lampadaires, des barrières publiques ; bariolages des guichets des banques complices ; jets d’acides sur les produits les plus coûteux des commerces de luxe et bien d’autres projets que nous gardons secrets le temps nécessaire…
Nous ferons de toutes ces manifestations joyeuses le mode habituel de l’action politique au sens le plus noble qui soit. Et si rien de cela ne devait fonctionner, nous n’irons certes pas mettre en péril la vie des criminels que nous dénonçons ici, quoique ce ne soit pas la moindre de nos tentations que de leur chatouiller les oreilles, mais la nôtre oui, en allant peut-être jusqu’à la grève de la faim en divers lieux emblématiques… Et si cela ne devait toujours pas faire reconnaître à notre langue le droit d’exister selon son charisme et sa compétence – dus à son souci extrême de l’exactitude comme à sa beauté qui en font une des reines de ce monde, alors il serait temps de se souvenir qu’existent d’autres moyens d’action, plus rigoureux sinon plus vigoureux."

La première cible devrait être, symboliquement, cette ESC de Rennes, si triomphales dans ses décisions, si manifestement déconnectée de la réalité de notre peuple, si formidablement stupide dans sa naïve et idolâtre vénération du commerce mondialisée qui n'a d'existence qu'en "bazardant" les civilisations qui sont et font les vraies richesses de l'humanité. Impensable d'accepter que notre langue soit sacrifiée sur l'autel du dollar et de la puissance impérialiste des bords de l'Hudson par ses amateurs de décombres et de désastres : car la mort de notre langue - ou sa relégation dans quelque réserve pour retardés, ou son enfouissement dans des usines à décérébrer chères à Ubu, devenu le Roi de cette planète usurière fondée sur le profit, l'esclavage des faibles, et dont l'un des instruments les plus ignobles est le prêt à taux variable ! - cette mort-là serait plus effrayante encore dans ses effets culturels que le séisme terrifiant subi par les Haïtiens.

Que veux-je ici suggérer? Comme les décisions de l'ESC de Rennes s'apparentent à une déclaration de guerre à la langue française (mise au rebut, déclassée...), il faut répondre par une riposte qui symbolisera l'ignominie de ses responsables et le dégoût qu'ils inspirent. Il existe en Bretagne des quantités industrielles de lisiers de porcs : ne devrait être qu'un jeu d'enfant d'en répandre quelques mètres cubes sur le perron de la Chambre de Commerce qui a payé, le parc de stationnement de la Préfecture, qui a autorisé, et tout autour des abords de l’École susdite, qui enseigne ! Ce serait signifier légitimement, en un acte politique motivé, conséquent et juste, que les Français n'acceptent pas que des imbéciles, ayant trahi leur "être en français", déserté leur peuple, bradent toute une civilisation pour trente billets verts. Des paysans ont jeté sur le devant du Palais de l’Élysée des bottes de paille : l'idée est certainement à reprendre, mais en plus nauséabond comme l'est la politique d'asservissement de notre langue.

Trouverons-nous, aux Marches bretonnes de la France, les distingués volontaires décidés à combattre pour cette cause, éminemment digne d'être désormais soutenue, de façon à être enfin entendus de pouvoirs publics devenus sourds? Sourds peut-être le resteront-ils, mais ils ont probablement gardé leur sens olfactif. C'est ici qu'il faut en appeler à tous les militants déjà engagés au sein des diverses associations porteuses de notre espoir en ce domaine : il m'a semblé entrevoir le désir de certains d'entre eux qu'une convention nationale les rassemble dans les prochains mois. S'agirait-il de seulement un rêve ?

Dominique Daguet
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Notre identité est dès maintenant une identité de combat !

Notre identité est dès maintenant une identité de combat !

par Dominique Daguet

Daguet anglicismes colonisation langue française

[ Un "daguet"  contre la meute : Un des premiers membres d’ALF nous autorise à reproduire son coup de colère contre la chasse à courre subie par notre langue, conduite par des chasseurs censés la protéger.]

Étant donné la tournure que prennent les événements sur le front de la langue française – un lâcher tout, une prière cul en l’air devant le Grand Totem de Washington, un baisser-culotte devant les coffres de Wall-Street –, nous n’avons plus à prendre de gants pour exprimer, non pas notre lassitude, réelle cependant, mais notre dégoût de ces « snobinarderies » de faux déficients mentaux, de ces hypocrisies à peine déguisées, de ces mensonges qui font prononcer des proclamations exaltées mais suivies presque aussitôt de décisions parfaitement contradictoires, promesses jamais tenues qui ont pourtant fait chaque fois, comme pour mieux nous endormir, la « une » de nos gras médias et le fonds de commerce, non de la langue de bois – on ne doit pas insulter les arbres – mais de la langue de bouse.
Nous voulons ici réitérer notre amour de cette langue notre première patrie, réaffirmer notre détermination à ne plus tolérer l’abaissement de la France à travers la multitude d’atteintes à sa langue qui ne lui promettent qu’un lent effacement. De même, nous n’acceptons plus la subordination de nos universités comme de nos supposées Grandes Écoles (1) à l’empire anglo-saxon. Nous n’acceptons plus la soumission linguistique de la France aux institutions de l’empire de l’Ouest par le biais de celles de l’Europe : l’apathie de nos élus devant les innombrables offenses faites à la France par les irresponsables de Bruxelles est elle aussi de l’ordre de l’intolérable, quand il ne s’agit pas d’une pure et simple trahison.
Nous n’acceptons plus, tout à fait simplement, la mise à l’écart de notre langue : qui est la matrice de notre civilisation, de notre façon d’être comme de penser. Notre logique vient d’elle ; notre sensibilité poétique est ordonnée par elle ; nos manières d’analyser le monde, l’histoire, les concepts relèvent de ce qu’elle est ; nos synthèses reçoivent d’elle leur forme ; nos questionnements sont informés par elle ; nos perceptions musicales gardent d’elle l’harmonie de ses sonorités et nos goûts les plus affirmés tiennent compte de son exigence d’équilibre. En somme notre langue est le miroir le plus fidèle de notre patrie idéale ; nous n’accepterons plus qu’elle soit la proie des affairistes, des indoctes, des snobs, des incultes, des lâches, des impudents et des colonisés de l’esprit.
Cette langue est notre bien, et l’un des plus précieux, notre capital d’avenir : elle constitue une part essentielle de notre identité comme de notre dignité, même s’il arrive trop souvent que des cuistres s’en servent ignoblement, la rabaissant au niveau de vieilles serpillières si ce n’est de latrines asséchées ; elle est la porte de notre maison, la chambre de notre naissance à la patrie millénaire. Elle est notre berceau comme elle sera le drapeau posé sur notre cercueil ; grand véhicule qui nous accompagne indéfectiblement à chaque étape d’importance. Elle est notre héritage reçu et notre héritage légué : qui y touche, non seulement nous blesse, mais nous vole. Mais nous tue.
Nous n’accepterons pas plus longtemps les violences qui lui sont faites aujourd’hui : dès maintenant nous hissons l’étendard étoilé de notre révolte, celle de notre être le plus profond, que l’on croit au Ciel ou que l’on n’y croit plus ou pas, car notre puissance d’investigation du monde, d’expression, de désir vient d’elle, telle que nous l’avons reçue de nos père et mère et de notre école, quoiqu’aujourd’hui cette école ne fasse pas son devoir comme il était accompli au temps des « hussards de la république » et des « moines pédagogues ». Notre langue se découvre assez d’ennemis en son sein pour que nous acceptions plus longtemps l’irruption de ceux surgis de l’Océan.
Il n’est absolument pas question ici des locuteurs qui ont appris la langue anglaise par nécessité ou par goût : nul dessein liberticide qui nous ferait militer contre l’usage privé de la langue anglaise, dans la mesure où elle a été choisie librement et en connaissance de cause. Dans notre ligne de mire nous ne « visons » que des « forces », des « pouvoirs », des « officines », des « cercles », des « organisations médiatiques », des « officialités » et même des entreprises installées en France qui obligent leurs employés à travailler en anglais sans aucune autre nécessité que le fait du prince ou qui « ornent » leurs produits de noms anglais sans autre justification que leur snobisme ou leur sottise ; que les publications qui accordent de plus en plus de place aux dénominations comme aux expressions anglomanes (auxquelles d’ailleurs le vulgus pecus, soit le grand nombre, ne comprend rien) ; que les distributeurs cinématographiques qui ne prennent même plus la peine de traduire les noms des œuvres qu’ils importent ; que les réalisateurs d’émissions de radio et de télévision qui n’ont le regard de Chimène que pour ce qui vient d’outre-Atlantique ou d’outre-Manche ; que les responsables français de l’Eurovision, qui font chanter au nom de la France des chansons anglophones, mauvaises d’ailleurs ; que nos élus et nos hauts-fonctionnaires qui, à Bruxelles comme parfois dans nos propres ministères, favorisent (étourdiment ?) l’anglais au détriment de notre langue que pourtant ils ont pour mission prioritaire de prôner, surtout quand il s’agit de rôles qu’elle détient par contrats et traités ; que notre gouvernement, Élysée et Matignon confondus, qui a fait un choix sans justifications techniques en favorisant à outrance l’apprentissage de la langue anglaise au point qu’elle est aujourd’hui automatiquement désignée à 95% des jeunes Français, au détriment catastrophique des autres langues d’importance (telles l’allemand, l’italien, l’espagnol, le portugais, le russe, le chinois ou l’arabe…) enseignées dans des proportions si faibles que cela frise le ridicule et même l’absurde, sinon le mépris : nous n’avons pas vocation de nature, comme Français, à être bilingues, pas plus que nous n’avons vocation à soutenir par ce bilinguisme l’impérialisme linguistique des États-Unis et de la City de Londres, qui est également politique et économique…
Le monde de la culture n’est pas ici visé, sauf quand il manifeste un tropisme outré envers les seules œuvres issues du monde anglo-saxon alors que l’ensemble de ce que nous proposent les arts et lettres du monde entier doit attirer tout autant notre attention dans la langue des pays respectifs et non passé à la moulinette de l’anglo-américain… sans oublier que le monde de l’information risque, à terme relativement court, d’être entièrement dominé par les agences de langue anglaise, au point que c’est la vision de ce qui se passe sur notre planète qui risque d’être comme « déviée » par une logique qui n’est pas la nôtre : nous serions alors « défrancisés » à jamais, et prêts à une soumission douce, la pire de toutes les soumissions. De plus enfin, nous nous devons d’alerter l’opinion française que la pratique bilingue généralisée entre deux langues si radicalement divergentes risque fort d’être des plus défavorables, ou nocives, aux intelligences moyennes, alors perdues entre deux grammaires, entre deux vocabulaires, entre deux sonorités qui n’ont jamais fait et ne font toujours pas entre elles toutes bon ménage.
En somme nous refusons que l’on nous impose ce que nous ne désirons pas parce que contraire justement à cette identité française dont on cherche aujourd’hui à établir une sorte de synthèse simpliste pour carte électronique qui permettrait tous les mauvais coups et notamment celui qui infligerait l’anglais obligatoire dès 6 ans (2) au nom de la… diversité des cultures, principe admis par la France il y a déjà quelques années et que ses gouvernants ne lui font pas respecter.
Comment concevoir ce combat qui est à mener aujourd’hui moins par des mots que par des actes ? En dehors de tout ce qui ne peut se dire, il est possible de divulguer quelques-unes des actions envisageables. Par exemple on pourrait penser à susciter mille sortes d’attentats joyeux contre les « carpettes » de l’imperium linguistique : dépôts de goudron et d’ordures au seuil de leurs palais ; graffitis à la bombe indélébile ; effacement des signes trop visibles de l’invasion ; collages accusateurs contre les stipendiés que s’offrent, en tant qu’esclaves d’un nouveau genre, les malfaisants de l’anglo-saxonisation du monde ; courtes manifestations sonorisées de dénonciation ; brûlots médiatiques à base de caricatures incendiaires ; coloriages de vitrines et brûlages de pantins à l’image des élus collabos… Enfantillages ? Sans doute, mais désagréables… Et si cela ne devait pas suffire à faire prendre, non seulement conscience, mais surtout des mesures concrètes de défense et d’illustration de notre langue – absolu respect à Bruxelles des droits de fondation qui sont les siens ; révérence totale envers notre Constitution qui la déclare « langue de la République », ce qui se confirme nécessairement par une définition des limites à ne pas franchir ; application maximale de la loi Toubon avant qu’une meilleure ne soit promulguée ;
soutien renforcé, notamment financier, à nos Alliances françaises comme à nos Instituts culturels à l’étranger ;

récompenses largement dotées aux œuvriers qui servent cette langue avec dévouement, opérations coup de poing dans diverses régions du monde pour la faire connaître et aimer de façon ludique et utile etc. – alors il faudra songer à aller un peu plus loin dans nos tactiques : cassages de vitrines anglophones, boules puantes dans les commerces impliqués dans la propagation de la pandémie linguistique dont nous savons parfaitement qu’elle est voulue et par qui ; épandage de colles, de cendres d’étrons, de fumiers et autres lisiers porcins aux entrées munificentes de ces Puissances ; séances d’« urinage » collectif le long de leurs représentations ou de leur siège ; appositions d’étiquettes non équivoques sur le fût des lampadaires, des barrières publiques ; bariolages des guichets des banques complices ; jets d’acides sur les produits les plus coûteux des commerces de luxe et bien d’autres projets que nous gardons secrets le temps nécessaire… Nous ferons de toutes ces manifestations joyeuses le mode habituel de l’action politique au sens le plus noble qui soit.

Et si rien de cela ne devait fonctionner, nous n’irons certes pas mettre en péril la vie des criminels que nous dénonçons ici, quoique ce ne soit pas la moindre de nos tentations que de leur chatouiller les oreilles, mais la nôtre oui, en allant peut-être jusqu’à la grève de la faim en divers lieux emblématiques… Et si cela ne devait toujours pas faire reconnaître à notre langue le droit d’exister selon son charisme et sa compétence – dus à son souci extrême de l’exactitude comme à sa beauté qui en font une des reines de ce monde, alors il serait temps de se souvenir qu’existent d’autres moyens d’action, plus rigoureux sinon plus vigoureux.

C’est pourquoi est fait appel ici, dès maintenant, non seulement aux vieux de la vieille, aux plus ou moins âgés qui se souviennent de la gloire de leur langue, également la leur, mais aussi à toute une jeunesse excédée de comprendre à quel point son avenir de Français vécu en français a été contaminé, perverti, fragilisé par les pratiques d’un certain empire et de certaines multinationales soutenus avec constance par nos institutions politiques, économiques, culturelles et universitaires : nous ne sommes pas faits pour vivre couchés à leur pied, et pas plus pour leur lécher l’anus. (Cela dit, il ne s’agit point ici d’une déclaration de guerre à la langue anglaise : elle a de trop notables mérites, distincts de ceux de la langue française, comme elle est servante d’une des littératures les plus remarquables qui soient, pour que nous nous permettions une telle infamie : nous ne nous en prenons qu’à l’impérialisme « yanqui » dont elle est, à son corps défendant, l’arme de ses conquêtes comme de ses subversions. Pas plus il ne s’agit d’une déclaration de guerre aux États-Unis, qui pourtant mènent contre le français un combat qui a commencé des après la seconde guerre mondiale, quand ils se sont aperçus que le meilleur argument commercial était celui de la langue : « apprends ma langue, tu achèteras mes produits » ! D’où l’additif au Plan Marshall : liberté totale pour les entreprises culturelles – de musiques, entendez chansons, et de films essentiellement – de pénétrer le marché français ; limitation drastique pour les entreprises de France. Les États-Unis défendent leurs intérêts, point c’est tout, comme nous ne le faisons pas. Et ne pas le faire c’est servir les intérêts de nos plus âpres concurrents.)

Et puisque l’une des intentions de notre gouvernement est de faire apprendre à nos enfants la Marseillaise (espérons qu’elle ne sera pas dotée de paroles anglaises), il nous est agréable de leur rappeler la phrase qui a mis debout toute un peuple et qui se trouve ici nous assurer une conclusion en forme d’ouverture : « Aux armes, citoyens ! ».

Dominique Daguet

(1) - Insupportable la décision de Science-Po de prodiguer ses cours à Reims dans la seule langue anglaise. Insupportable la volonté de Mme Valérie Pécresse de développer majoritairement les cours en anglais dans les universités « françaises », qui ne le seraient plus que de nom et non de fait, elle qui n’a en rien obtenu par le vote le droit d’organiser un tel massacre de notre enseignement. Notre histoire à elle seule devrait lui interdire une réforme aussi scandaleuse. Il ne suffit pas de dire que l’on réforme, encore faut-il que toute réforme soit justifiée. L’anglais ne doit être appris que lorsque la nécessité apparaît évidente ; or 15% des Français sont réellement appelés à travailler en usant de cette langue : restent 85% à partager en une dizaine d’autres langues. Faut-il rappeler que nous manquons cruellement de germaniste, de russophone, de sinophones (même si le nombre d’étudiants en cette langue a cru d’une façon curieuse…) ?

(2) - Il a été dit par le Président de notre République qu’il s’agissait de favoriser l’apprentissage « des » langues étrangères… à 95% l’anglaise !

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Richard Descoings Carpette anglaise 2009

Richard Descoings Carpette anglaise 2009

Jean-Louis Borloo Carpette anglaise à titre étranger

Descoings Sciences po IEP colonisation américanisation

Richard Descoings Carpette anglaise 2009

Richard Descoings, directeur de l'Institut d’études politiques de Paris, a été désigné le 16 décembre Carpette anglaise 2009. Jean-Louis Borloo, ministre de l'Écologie, s'est vu décerné le même prix à titre étranger.
Ce prix couronne donc la carrière de Richard Descoings, directeur de Sciences Po. depuis 1996, qui aura bien réussi à angliciser ce fleuron de l'université française. En obligeant les élèves à suivre de nombreux cours en langue anglaise, en n'imposant pas aux étudiants étrangers la maîtrise de la langue française pour intégrer l'école (l'anglais étant considérée comme suffisante) et en organisant de nombreuses conférences et colloques en anglais dans les locaux de l'Institut, (sur fonds publics,   en toute illégalité). La liste des coups portés à la langue française par cet anglomane forcené serait longue établir. Après Christine Lagarde et Valérie Pécresse, carpettes anglaise 2007 et 2008, cette récompense nous semble tout à fait méritée . MAR

Communiqué de l’Académie de la Carpette anglaise

L’académie de la Carpette anglaise1 s’est réunie le 16 décembre 2009. Le jury, présidé par Philippe de Saint Robert, était composé de représentants du monde associatif2 et littéraire.

Au premier tour de scrutin, par huit voix contre deux, le prix de la Carpette anglaise 2009 a été décerné, à Richard Descoings, directeur de l’Institut d’études politiques de Paris (Sciences Po.), pour imposer des enseignements uniquement en langue anglaise dans certaines filières proposées et pour correspondre en anglais avec le lycée français de Madrid.

Par ailleurs, deux voix ont été attribuées à Philippe Varin, président du directoire de Peugeot Citroën, pour promouvoir l’anglais dans le nom de produits de la marque Citroën, la documentation technique et la communication professionnelle.

À titre étranger3, la Carpette anglaise a été décernée au premier tour de scrutin, par six voix contre quatre, à Jean-Louis Borloo, ministre d'État, ministre de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de la Mer, pour avoir signé, le traité de l’IRENA (International Renewable Energy Agency) dont la seule langue de travail est l’anglais, en invoquant l’urgence, alors que cinq pays importants ne l’ont toujours pas signé.

Anne Cublier, Hervé Bourges, Claude Duneton, Alain Gourdon, Yves Frémion et Dominique Noguez sont membres de cette académie.


1 La Carpette anglaise, prix d’indignité civique, est attribué à un membre des "élites françaises" qui s’est particulièrement distingué par son acharnement à promouvoir la domination de l’anglo-américain en France au détriment de la langue française.
(pour plus d'informations sur la Carpette anglaise)
(pour consulter la liste des "lauréats" depuis 1999)

2 Association pour la sauvegarde et l’expansion de la langue française (Asselaf), Avenir de la langue française (ALF), Cercle des écrivains cheminots (CLEC), Défense de la langue française (DLF) et le Droit de comprendre (DdC).

3 Le prix spécial à titre étranger est attribué à un membre de la nomenklatura européenne ou internationale, pour sa contribution servile à la propagation de la langue anglaise.

Contact : Marc Favre d’Échallens, secrétaire de l’académie de la Carpette anglaise.
(parlerfranc@aol.com )

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Défendons la langue française, notre bien commun !

Défendons la langue française, notre bien commun !

Appel des associations de défense et de promotion de la langue française publié sur le site du journal Le Monde le 7 décembre 2009

langue française associations politique

Défendons la langue française, notre bien commun !

L'association COURRIEL, présidée par Georges Gastaud, et Avenir de la langue française lancent, avec une dizaine d’autres associations signataires, cet Appel à nos dirigeants et aux peuples de France, du Québec, aux francophones du monde, pour faire vivre, défendre, promouvoir la langue française et la Francophonie. Il est fait allusion dans l’Appel à une politique complète de la langue française  proposée dans nos sites : il s’agit, dans ce site, à la rubrique  Prises de position - Langue & Francophonie, du grand article :  "Une politique de la langue française et de la Francophonie" établi avec l’accord, déjà, de plusieurs associations, et mis à jour par Albert Salon au 19 novembre 2009. ]

C’est l’alarme !

Les associations qui signent cet appel regroupent des démocrates de toutes sensibilités idéologiques.

Unanimes, elles dressent un constat angoissant du sort politique fait à la langue française en France. "Langue de la République" (art. 2 de la Constitution), le français est une condition du vivre ensemble national et républicain, et, selon les sondages récents, il est pour 80 % de nos concitoyens un des principaux piliers de l’identité nationale.

Or, le français est aussi gravement menacé chez nous qu’au Québec, en Afrique francophone, en Wallonie ou en Suisse romande. Il l’est moins par l’air du temps, contre lequel il pourrait se défendre seul, que par une politique linguistique menée surtout par de grandes entreprises françaises avec l’appui de milieux politiques, certes européens et transatlantiques, mais d’abord hexagonaux. Après Michel Serres, observant qu’ "il y a plus de mots anglais sur les murs de Paris qu’il n’y avait de mots allemands sous l’Occupation", le linguiste Claude Hagège classe le français parmi les langues menacées dans son Dictionnaire amoureux des langues.

L’heure est donc venue d’appeler tous les citoyens à la résistance linguistique.

Nos associations en appellent au peuple français et à tous les francophones du monde, à tous ceux qui savent ce que la liberté, l’égalité, la fraternité, mais aussi la littérature, la philosophie, le droit et les sciences, doivent à la langue des Molière, Césaire, Verhaeren et Senghor.

Le vol noir du grand patronat sur nos plaines

Depuis longtemps, on n’en est plus aux seuls emprunts massifs à l’anglo-américain : nombre de grandes entreprises s’emploient à basculer au tout-anglais une bonne part de leurs pratiques langagières : "Time to move !" est le titre du programme de mutations que France-Teuleucom impose à ses salariés, ajoutant l’humiliation linguistique à l’effrayante dégradation de leurs conditions de travail. C’est aussi la mode – le "mood" – chez AREVA… Dans la distribution : Carrefour, Auchan… basculent leurs produits et enseignes à l’anglais de bazar, imités par des services publics comme la SNCF, la Poste ou Air France… Loin du programme du Conseil National de la Résistance, la devise du MEDEF n’est-elle pas "ready for the future" ? Sommet du "dialogue social" : c’est en anglais que les ouvriers de Continental-Clairoix, réunis dans leur cour d’usine, ont appris leur licenciement collectif ! Les choses sont déjà si avancées, tels les fromages forts, que des syndicats de diverses obédiences, CGT, CFTC, UNSA, CGC…, ont dû monter au créneau pour "défendre le droit de travailler en français en France", mouvement internationalisé en 2009.

Voyez aussi les travaux de la recherche scientifique française : des siècles après l’acte révolutionnaire de Descartes publiant en français le Discours de la méthode, ils sont devenus inaccessibles au citoyen ne maîtrisant que le français ou maîtrisant d’autres langues que l’anglo-américain. Passons sur la chanson, sur les pubs en anglais qui, aux heures de grande écoute, ciblent surtout les jeunes, les enfants… Que fait le CSA ?

Qui veut nous couper la langue doit avoir le courage d’affronter le débat

On ne voit que trop qui sert cette politique d’anéantissement linguistique sous son emballage pseudo-moderne : elle sert cette partie privilégiée de la société qui, pas seulement à droite, a honte de son pays incurablement frondeur ; une "élite" qui n’hésite pas à désintégrer sa langue maternelle pour mieux intégrer l’élite mondialisée et ressembler à ses maîtres ! Les "gens de peu", pour leur part, nés en France ou venus d’Afrique francophone, sont voués à une discrimination linguistique plus forte que jamais. Quant à nos cadres moyens qui croient s’en tirer en ingurgitant le Wall Street English promu dans le métro parisien, le basculement au tout-anglais consacre leur aliénation dans un travail de plus en plus dévalorisé.

Face aux coups portés, le silence des autorités inquiète. Pis : des ministres approuvent ou annoncent diverses mesures de substitution de l’anglais au français, des petites classes jusqu’à l’enseignement supérieur. Ainsi la direction de Sciences-Po a-t-elle décidé que sa nouvelle antenne de Reims dispenserait tous ses cours en anglais. Ainsi Mme Valérie Pécresse semble-t-elle chercher à extraire l’Université du champ de la loi Toubon. Ainsi le chef de l’État annonce-t-il que des enseignements fondamentaux du second degré pourraient être dispensés "en langues étrangères" (traduisons : en anglais).

De cet arrachage linguistique, c’est peu dire que l’Union européenne, à laquelle ses textes fondateurs font pourtant obligation de défendre les langues et identités nationales, fait peu de cas. Au nom du libéralisme économique, son exécutif s’emploie même à démanteler toute protection juridique des langues nationales, au point que c’est le plus souvent de directives bruxelloises que se prévalent les décideurs français pour contourner la loi Toubon et le code du travail.

C’est pourquoi nous exigeons un grand débat national sur la place respective du français et des autres langues, pour que l’assassinat linguistique planifié ne puisse s’accomplir en silence et pour que le peuple souverain se saisisse de la défense de sa langue.

Mobilisation linguistique et responsabilité civique

L’actuel gouvernement qui glose sur l’identité nationale va-t-il contribuer à enfermer le peuple français dans une langue unique imposée ? La défense de notre héritage linguistique implique une protection et une promotion actives de la langue française, de la diversité linguistique et de la francophonie, sur notre continent et dans le monde. Une politique est proposée dans nos sites. Parlons ici simplement de ses éléments fondamentaux pour revenir au bon sens : à l’école élémentaire ou au collège, asseoir d’abord un solide apprentissage des langues nationales en Europe, puis commencer celui de deux langues étrangères dont la première, selon la recommandation du professeur Hagège, serait autre que l’anglais ; réaffirmer le français comme langue de l’enseignement supérieur ; lui rendre droit de cité dans la recherche ; faire respecter par Bruxelles sa propre législation linguistique.
Notre appel s’adresse aussi aux espérantistes ; aux amis des langues régionales, vite éradiquées si la langue commune était marginalisée ; aux immigrés qui veulent continuer à parler la langue de leur pays d’accueil sans oublier celle de leur pays d’origine ; à nos compatriotes des DOM qui veulent parler français ET créole. Si une langue de portée mondiale comme la nôtre finissait par être supplantée sur sa terre natale, quelle autre langue, en Europe, pourrait résister au rouleau compresseur de l’anglo-américain ? Cet appel à la résistance et à la créativité linguistique de tous les francophones s’adresse aux citoyens et aux décideurs conscients de leurs responsabilités, aux salariés, étudiants, enseignants, entrepreneurs de base, qui font vivre le français en l’habitant au quotidien. Car, en marginalisant sa langue, c’est le peuple qu’en définitive on voudrait déloger de ses rêves.

Nous interpellons enfin avec gravité tous les écrivains, philosophes, enseignants, chercheurs, traducteurs et autres créateurs de francophonie, en France, en Belgique, en Suisse, au Québec et au Canada, en Afrique, et partout où notre langue est pratiquée et aimée : vous dont la langue constitue l’outil de travail et l’élément existentiel, entrez en résistance publique contre la langue unique ! Cinq siècles après Joachim du Bellay appelant à la "défense et (l’)illustration" du français, faisons vivre notre langue et défendons la contre la logique barbare de l’Argent-roi.

Associations à l'origine de l'appel et premières signataires :

Associations ayant apporté ultérieurement leur adhésion

- Le Français en Partage
- Association France-Univers - www.editionsfranceunivers.com
- Groupe d’études et de recherches pour le Français langue internationale (Gerflint) www.gerflint.forumpro.fr
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Paris night life !

Paris night life !

ou la servilité anglomane de la Ville de Paris

Paris Delanoë servilité nocturne anglomanie
Paris night life !

La ville de Paris lance un site consacrée à la vie nocturne dans Paris qui a pour ambition de "devenir un instrument de référence pour organiser une soirée dans la capitale française". Pourquoi pas ?

Comment croyez-vous que la ville de Paris appelle ce site ? parisnightlife.fr  Non, il ne s'agit pas d'une version destinée aux anglo-saxons, il s'agit bien de la version française (ou anglaise) du site.

Donc un parisien pour se renseigner sur la nuit parisienne doit taper : parisnightlife.fr, il en est de même pour les touristes venant de pays non-anglo-saxons (environ 35 % des touristes) et environ 15% des touristes, les anglo-saxons, se voient gratifiés du nom du site dans leur langue.  Il est bien connu que les touristes viennent à Paris pour qu'on leur parle anglais et que l'on singe nos bons maîtres anglo-saxons !

Une fois de plus, pour avoir l'air moderne, pour avoir l'air branché, pour faire "djeune", une collectivité publique, ici la première commune de France, se croit obligée d'affubler un site, une exposition, un salon... d'un nom anglo-américain. Se ravalant ainsi au rang de petite ville de province (province au sens servile du terme),  bien loin de la ville-lumière qui donnait le "la" aux arts et à la culture !

Cette servilité est appuyée par d'autres initiatives de la Ville de Paris : son journal trimestriel, "à Paris" (Hiver 2009-2010) nous informe par exemple, dans son agenda final (page 6),  des "Soldes by Paris" opération lancée "à l'initiative de la Mairie de Paris" (merci Bertrand) qui comprend sept parcours "shopping" dont trendy et fashionworld. L'Office de tourisme remet d'ailleurs un guide "Paris Shopping Book" (encore merci Bertrand !)

On peut rappeler également le guide des festivals de l'été 2009 édité par le Comité Régional du Tourisme Paris Ile-de-France et qui s'intitulait : "Enjoy"

Marc-Antoine Renard
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Carrefour city (sic !)

Carrefour city (sic !)

Carrefour city (sic !)commerce colonisation Carrefour : Après les supermarchés Carrefour Market, voici les Carrefour city. Non loin de mon domicile, à Rennes, il y avait un magasin dit Marché Plus (une enseigne française de supérettes de proximité appartenant au groupe Carrefour). Ledit magasin vient d'être débaptisé au profit de Carrefour city. C'est très certainement le sort qui attend les autres supérettes du même nom (environ 400 en France). Désigner un commerce quelconque, en France, par deux mots français, voilà qui est devenu intolérable pour un groupe multinational. Peu importe que la société commerciale en question (la filiale) soit de droit français et ait, en l'occurrence, son siège à Évry. Les mots français doivent disparaître.

Ce raz-de-marée de l'anglicisation, imposée par les milieux d'affaires et qui ne répond à aucune demande des consommateurs, n'est possible que parce qu'il ne rencontre pratiquement pas d'opposition dans le grand public. Pourtant, de l'actuel "débat sur l'identité nationale", il ressort clairement qu'une très large majorité de citoyens français se dit très attachée à sa langue natale. Ainsi, parmi d'autres sondages, selon celui que CSA a publié récemment dans le quotidien Aujourd'hui en Francesur ce thème, 80 % des sondés placent en tête la langue française parmi "les éléments importants qui constituent l'identité de la France ", dans la catégorie "très important", devant  la République (64%), le drapeau tricolore (63%), la laïcité (61%), les services publics (60%) et la Marseillaise (50%). Notons que ce sondage a oublié de mentionner la constitution. Rappelons, pour mémoire, que la République française comporte désormais quatre attributs constitutionnels : une langue avec le français, un emblème avec le drapeau tricolore, un hymne national avec La Marseillaise, et une devise avec "Liberté, Égalité, Fraternité" (on ajoutera, cela est moins connu, que l'art. 2 de la Constitution mentionne également un "principe" : "gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple").

Les Français en général éprouvent toujours un fort sentiment d'affection pour la langue héritée de leurs ancêtres (le premier dictionnaire de l'Académie française, avant la Révolution, donc, définissait excellemment la nation comme étant l'ensemble "des habitants d'un même État qui vivent sous les mêmes lois et usent d'un même langage"), mais le problème est qu'ils n'ont, sauf exception, absolument pas conscience des grands périls qui la menacent. Il est vrai que leurs dirigeants politiques ne font strictement rien pour les sortir de leur torpeur, de leur apathie. Au contraire, ils donnent l'impression de se résigner à son abandon progressif au profit de l'anglais - sinon même de le souhaiter - et semblent se soucier bien d'avantage de "l'apprentissage des langues étrangères" (c'est-à-dire en fait de l'anglais) par les élèves et les étudiants que de celui du français.

Cet attachement de la très grande majorité des Français à leur langue ne saurait surprendre. Ce sont les élites (surtout économiques et politiques, les secondes, mondialisation néolibérale oblige, étant à la remorque des premières), qui jouent résolument contre elle. Ce faisant, elles sont en divergence totale avec cette majorité, sur ce terrain comme sur bien d'autres. Mais cela ne saurait les faire douter. Sûres d'elles-mêmes, prétendant incarner la sacro-sainte "modernité", convaincues de leur supériorité sur le commun des mortels, il leur revient de lui montrer les voies de la "réforme", du "progrès" et de l'avenir. Si la société est animée d'une sorte de mouvement brownien, comme en chambardement et en chantier permanent, où tout est sans cesse remis en cause, c'est notamment parce qu'un même serment de "rupture" avec tout ce qui est "vieux", avec tout ce qui n'est pas "nouveau", avec tout ce qui vient du passé les unit. "Le pire est désormais d'apparaître en héritier" (Francis Brochet, dans La Grande Rupture, aux éditions du Toucan).

Dans un "mémoire présenté au Roi" (remarquablement écrit) relatif aux "administrations provinciales", Turgot (1727-1781), contrôleur général des finances de 1774 à 1776, évoquant l'inquiétante montée des récriminations contre l'impôt alors que la situation des finances publiques était désastreuse, écrivit à Louis XVI ces mots qui sont passés à la postérité : "on dirait que Votre Majesté est en guerre avec son peuple". Aujourd'hui, on a, décidément, parfois le sentiment que les élites dirigeantes, ou du moins bon nombre d'entre elles, sont parties en guerre contre la langue du peuple.

Jean-Pierre Busnel
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La langue française au cœur du débat sur l’identité nationale

La langue française au cœur du débat sur l’identité nationale

langue française identité nationale

Le gouvernement a lancé un débat de quelques mois sur l’identité nationale. Peu nous importe, au fond, l’analyse de ses motivations, à nous, membres d’ALF, qui voulons défendre et promouvoir la langue française et la Francophonie.

Peu importe aussi à l’ensemble des associations qui ont les mêmes objectifs et avec lesquelles nous menons de plus en plus d’actions communes : l’AFAL (Association francophone d’Amitié et de Liaison) – qui regroupe 130 associations françaises et étrangères – a, le 11 juin 2009, demandé en AG au gouvernement français d’organiser des états généraux de la langue française et de la Francophonie.

Nos associations françaises les plus actives, réunies le 11 octobre au siège du Cercle littéraire des Écrivains cheminots, ont à nouveau formulé cette exigence, et ont décidé qu’elles feraient précéder ces états généraux – pour mieux les réclamer - d’une conférence de presse commune au début de 2010, elle-même précédée d’une campagne de sensibilisation des décideurs nationaux et de nos grands médias.

Or, Avenir de la langue française observe avec le plus grand intérêt que, dès ses débuts, le débat sur l’identité nationale, dans lequel tout le monde semble bien être entraîné, porte la langue française au tout premier plan. Voyez les premiers sondages qui donnent à 80% la langue comme facteur primordial d’identité française ; lisez Max Gallo dans Le Figaro, Manuel Valls et Aquilino Morelle dans Le Monde, lisez les prises de position d'hommes politiques, de syndicalistes, d’intellectuels de tous bords… Et, tenez : lisez l’extrait de l’opinion de Jacques Attali, le 3 novembre sur son blog :

Six  éléments caractérisent l’identité d’un peuple, quel qu’il soit : un territoire, une langue,  une culture, des valeurs, une histoire, un destin commun.  (…) aujourd’hui,   toutes ces dimensions  sont remises en cause par le mouvement du monde : l’effacement des frontières (…) ;  le  nomadisme (…) ; la présence croissante, sur le territoire national, d’autres langues, d’autres cultures, d’autres façons de vivre ; l’universalisation des valeurs, autour des droits de l’homme et de la liberté individuelle, qui en fait disparaître le caractère national; et, enfin, dans l’individualisme ambiant,  l’incertitude quant à l’existence d’un destin commun .

De tout cela il résulte que, à terme,  la seule chose qui définira  durablement l’identité d’une nation, c’est sa langue,  et la culture,  la façon de penser le monde,  qu’elle implique. La langue française conduit à penser, à écrire, à vivre,  de façon claire, simple, directe, précise, logique, binaire. Elle trouve sa source dans l’harmonie des paysages et conduit à une symétrie des mots, à un équilibre des concepts, qu’on trouve déjà  dans les textes des inventeurs de cette langue, de Rachi de Troyes à Blaise Pascal, de Chrétien de Troyes à Montaigne, de Marcel Proust à  Léopold   Senghor.

Une langue qui doit donc  être bien parlée et servir de véhicule de la pensée à tous ceux qui vivent en France ou se réclament d’elle. Une langue qui définit  à elle-seule l’identité française ;   à  défendre, à ouvrir au monde, pour qu’elle s’en nourrisse : sait on que c’est la seule langue du monde dont le nombre de locuteurs peut tripler en 40 ans, grâce à l’évolution démographique  de l’Afrique ? Et  qui, si l’on n’y prend garde, peut disparaître pendant la même période ?

Une langue qui peut aussi,  mieux qu’aucune autre, combattre les extrémismes, les fondamentalismes ;  même quand ils s’expriment,  en français,  dans le meilleur style. (lire le texte en entier)

Nous avons, dans ces prises de position nombreuses, très diverses dans leurs origines et écoles de pensée, et fort  intéressantes, au moins une préfiguration des états généraux que nous appelons de nos vœux.

Elles ne les rendent pas inutiles, car nous Français devons débattre plus largement du rôle que nous souhaitons accorder chez nous aux autres langues, tant régionales et minoritaires qu’étrangères : allemand, arabe, chinois, espagnol, italien, russe… et, naturellement, à cet anglo-américain, langue de l’hégémonie de l’actuel empire, ainsi que de l’importance mondiale à reconnaître à la Communauté francophone internationale, à la Francophonie organisée, et au rôle que la France peut jouer dans cet ensemble.

 Chers lecteurs, n’hésitez donc pas à intervenir pour la langue française (et la Francophonie !...) dans le grand débat sur notre identité.

Albert Salon, président
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La langue française très importante pour 80 % des français

La langue française élément très important de l'identité française pour 80 % des français

La langue française élément très important de l'identité française pour 80 % des françaislangue française sondage : Selon un sondage CSA publié le 2 novembre dans Le Parisien/Aujourd'hui en France sur les Français et le thème de l'identité nationale. À la question "Quels sont les éléments importants qui constituent l'identité de la France ?", dans la catégorie très important, les sondés placent en tête la langue française (80%) devant  la République (64%), le drapeau tricolore (63%), la laïcité (61%), les services publics (60%) et la Marseillaise (50%). * [en outre 18%, classent la langue française comme élément assez important]

Nous ne pouvons que nous réjouir d'un tel résultat. Quelles qu'aient été les intentions du gouvernement en lançant le thème de l'identité nationale, nous le prenons au mot et dépassant les calculs tactiques des uns et des autres, nous lui demandons de convoquer de véritables États généraux de la langue française. Ainsi que l'ont demandé le 11 juin 2009 les associations de promotion et de défense de la langue française.

Marc-Antoine Renard


On nous donne la parole, prenons-la !         

Éric Besson sollicite, sur Internet l’avis des citoyens sur l'identité nationale. C’est une excellente occasion pour toute personne soucieuse de la place de la langue française de se faire entendre.

Nous vous encourageons donc  à intervenir sur ce site pour témoigner votre attachement à la langue française dans votre réponse à la question "Pour vous qu'est-ce qu"être français ?" : http://www.debatidentitenationale.fr/


* Sondage CSA / Le Parisien/Aujourd'hui en France réalisé par téléphone les 28 et 29 octobre 2009 au domicile des personnes interviewées. Échantillon national représentatif de 1 006 personnes âgées de 18 ans et plus, constitué d'après la méthode des quotas (sexe, âge, profession du chef de ménage), après stratification par région et catégorie d’agglomération.

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Pour le français langue de l’enseignement !

Pour le français langue de l’enseignement !

Un collectif d’associations s’interroge sur la réforme des lycées…

enseignement éducation langue française

Communiqué des associations de défense de la langue française relatif à la réforme des lycées

Selon des propos repris par l'AFP le 13 octobre 2009, le Président de la République a prôné, dans le cadre de la réforme du lycée et du "plan d’urgence pour les langues", le développement "systématique" de "l'enseignement en langues étrangères de certaines disciplines fondamentales", citant l'histoire, les sciences ou l'éducation physique et sportive.
S'il n’est pas de leur ressort de se prononcer sur l’ensemble des propositions effectuées dans le cadre de ce projet, les associations de défense de la langue française sont cependant fondées à réclamer le retrait des propositions de M. Nicolas Sarkozy concernant les langues et figurant dans le plan d’urgence, le respect de la loi Toubon relative à l'emploi de la langue française de 1994 ainsi que de l'article 2 de la constitution, l’organisation d’un grand débat national sur la place du français dans la société et le respect du droit d’étudier et de travailler en français.
En effet, faute d’une véritable politique en faveur de la diversification de l'enseignement des langues étrangères, ces mesures vont se traduire par une place toujours croissante de l’anglais dans l’enseignement au détriment des autres langues étrangères, cette langue étant majoritairement choisie par la plupart des élèves, voire imposée de fait.
Elles reviennent en outre à aggraver la marginalisation du français dans l’enseignement, les menaces qui pèsent sur son avenir et les difficultés des élèves les plus vulnérables à suivre les cours, amplifiant ainsi les inégalités sociales.
Face à ces propositions, les associations de défense de la langue française signataires demandent  :

- le maintien de l’enseignement en français de toutes les disciplines qualifiées par le Président de la République de "fondamentales" au lycée comme aux autres niveaux de l’enseignement

- la diversification des langues proposées à l’école primaire et à partir de la sixième

- l’instauration, à terme, de quotas par langues étrangères

Association Francophonie AVenir (AFrAV)
ASsociation pour la Sauvegarde et l'Expansion de la Langue Française (ASSELAF)
Avenir de la Langue Française (ALF)
Cercle Littéraire des Écrivains Cheminots (CLEC)
COllectif Unitaire Républicain de Résistance, d’Initiative et d’Émancipation Linguistique (COURRIEL)
Défense de la Langue Française (DLF)
Droit de Comprendre (DdC)
Forum Francophone International France (FFI-France)

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Jean Todt – une fédération automobile ne parlant pas qu’anglais

Le bon exemple de Jean Todt

Une Fédération internationale de l'automobile ne parlant pas qu'anglais !

Todt automobile langue française

Le bon exemple de Jean Todt - Une Fédération internationale de l'automobile ne parlant pas qu'anglais

Jean Todt, ancien copilote de rallye, devenu directeur d'écurie de sport automobile, puis directeur et administrateur du célèbre constructeur italien Ferrari, vient d'être élu ("facilement" dit la presse), le 23 octobre dernier, à la présidence de la FIA, Fédération internationale de l'automobile. L'élection a eu lieu à Paris, dans les locaux de l'hôtel Westin (ancien hôtel InterContinental jusqu'à son rachat, en 2005, par un fonds d’investissement de Singapour).La FIA est une organisation à but non lucratif, dont le siège est à Paris (place de la Concorde) et les services administratifs à Genève. Créée en 1904 à Paris, elle regroupe plus de 200 organisations automobiles de 125 pays. Elle est surtout connue pour sa gestion des plus importantes épreuves de course automobile mondiales (celles du championnat de Formule 1, par exemple, fondé par elle en 1950), mais elle traite également de tout ce qui concerne l'automobile, notamment la sécurité routière.

A l'issue de son élection, M. Todt a livré ses premières impressions lors d'une conférence de presse qu'il a commencée, en français, en ces termes : "Je suis français, nous sommes en France et il y a beaucoup de Français" (L'Équipe du 24/10). Il est rare, lorsqu'un Français accède ainsi à la présidence d'une grande organisation internationale, qu'il ne s'exprime pas exclusivement en ... anglais (même si la génération à laquelle appartient M. Todt est sensiblement moins portée à l'anglomanie que ses cadettes). Du reste, cette déclaration liminaire signifie très clairement que les journalistes présents dans la salle s'attendaient bel et bien à ce que le nouveau président de la FIA s'exprime en anglais, comme de coutume (son prédécesseur était du reste anglophone). En tous les cas, pour emprunter au langage de la course automobile, on dira volontiers que le nouveau président de la FIA a pris un excellent départ.

Il est donc permis d'espérer qu'il ne s'en tiendra pas là, qu'il continuera sur sa lancée et qu'il contribuera dans ses nouvelles fonctions à promouvoir la langue française au sein de cette organisation internationale, née en France, dont le siège est toujours à Paris, réputée depuis l'origine bilingue français-anglais (elle en a bien besoin, comme on va le voir ci-après). Sans doute pourrait-on suggérer aux valeureuses organisations de défense de la langue française d'envisager d'utiles démarches en ce sens auprès du nouveau président de la FIA. C'est évidemment le moment idoine pour le faire. Notamment, en l'invitant à faire mettre sur pied une version française du site de ladite fédération internationale.

En effet, lorsque l'on lance une recherche portant sur l'adresse du site WEB de la FIA on tombe, automatiquement, sur une version entièrement en anglais (http://www.fia.com ). Seul l'intitulé est en français : "Fédération internationale de l'automobile". Surpris de constater qu'il n'existe sur la page d'accueil aucun lien permettant d'accéder à une version française, j'ai interrogé par téléphone le siège de Paris à ce sujet. On m'y a déclaré, le 25 octobre, après "vérification", qu'il n'y avait de site de la FIA qu'en anglais.

En réalité, ceci n'est pas tout à fait exact. Un correspondant m'a fait savoir qu'il avait réussi, à partir de l'adresse ci-dessus, à accéder à un site de la FIA soi-disant en français, mais, a-t-il précisé, "avec beaucoup de nouvelles en anglais". C'est, manifestement, ce qui reste de la version authentiquement française, aujourd'hui masquée, délaissée, marginalisée, contrainte de céder de plus en plus de place à la langue anglaise. A cela seulement on mesure le terrain perdu par le français au sein de la FIA depuis la fondation de celle-ci il y a environ un siècle.

Voilà qui est typique du sort trop souvent réservé à la langue française dans les organisations internationales, même lorsque c'est une initiative française qui les a portées sur les fonts baptismaux : le refoulement méthodique, l'éviction progressive.

Jean-Pierre Busnel
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un Crédit agricole, mais anglomane !

 un Crédit agricole, mais anglomane !

B for Bank (agricultural credit)

Crédit agricole banque colonisation

un Crédit agricole, mais anglomane !Par des publicités massives dans de nombreux médias commerciaux, beaucoup de Français apprennent en ce moment l'existence toute récente d'une nouvelle banque. Elle est dénommée "B for Bank". Ils ne sont pas bien nombreux encore à savoir - car cela est masqué dans les annonces publicitaires, et ce n'est évidemment pas un oubli des conseils en communication des fondateurs - qu'il s'agit non pas d'un établissement anglo-saxon qui s'implante en France, comme beaucoup le pensent tout naturellement, mais d'une création du ... Crédit agricole.

Il paraît que ledit Crédit agricole cherche ainsi à conquérir une clientèle plus jeune qui serait tentée d'avoir une relation bancaire 100 % en ligne. Une clientèle "nomade", "moderne", encline à faire confiance à une banque "full web", comme disent les gens de marketing. Lesquels, admiratifs, notent l'audace du logo qui, dans la tendance "new design", devrait séduire les jeunes avec son concept très "less is more". On sait depuis longtemps que jeunisme et anglomanie font bon ménage.

Mis, par construction (de l'État), au service du monde agricole et rural, lancé ensuite à la conquête des villes, le Crédit agricole est aujourd'hui, à l'issue d'un très long processus de déréglementation qui l'a affranchi de la tutelle étatique de ses débuts et d'un développement ininterrompu, une multinationale de grande envergure qui a pour objectif, comme bien d'autres, la conquête du monde. Sans doute son appellation d'origine, "Crédit agricole mutuel", vieille de plus de 100 ans, et avec des mots français de surcroît, embarrasse-t-elle quelque peu ses dirigeants à l'heure du néolibéralisme et de la mondialisation. "Nous ne sommes pas prisonniers de notre histoire" a d'ailleurs tenu à préciser  Jean-Paul Chifflet, secrétaire général de la FNCA (Fédération nationale de Crédit agricole), vice-président de Crédit agricole SA, à l'occasion de ce lancement (Le Figaro du 2/10/2009). C'est bien le moins que l'on puisse dire, en effet.

"Bien qu'aucune preuve n'ait été apportée, jusqu'ici, de l'obligation de sacrifier les langues nationales pour pouvoir se plier aux impératifs du marché" (Claude Hagège, professeur au Collège de France, dans Combat pour le français, chez Odile Jacob), on constate, néanmoins, un emploi de plus en plus massif de l'anglais par les entreprises commerciales en général, notamment pour la dénomination des produits et services nouveaux, des sociétés nouvelles (y compris même, de plus en plus souvent, en communication interne, l'usage de l'anglais étant parfois imposé par les directions, surtout au niveau de l'encadrement supérieur). Il n'y aurait pas d'autre voie que celle-là pour paraître moderne, pour afficher son caractère transnational, pour séduire les sacro-saints marchés.

"Les opérateurs financiers rêvent d'un monde absolument lisse : la diversité linguistique fait partie de ces obstacles qu'il faut éliminer" a écrit le professeur Bernard Lecherbonnier dans son excellent livre Pourquoi veulent-ils tuer le français ? (chez Albin Michel). Parce qu'ils y voient le moyen privilégié de l'efficacité marchande, les milieux d'affaires semblent vouloir installer petit à petit le règne de l'anglais en France. Leur prédilection pour les "jeunes" n'ayant guère d'égale, semble-t-il, que leur aversion pour la langue française.

Jean-Pierre Busnel

agricultural credit (suite) [16/12/2009] haut

En octobre dernier, les Français apprenaient, par des publicités massives, le lancement de BforBank, Il ne s'agissait nullement d'une banque anglo-saxonne s'implantant sur le territoire français, mais d'une création du ... Crédit agricole. Lequel n'échappe évidemment pas à l'anglicisation fulgurante qui affecte désormais l'ensemble du secteur commercial.

En témoigne ce "Yes we can" destiné à épauler une campagne de recrutement de sociétaires mené cet automne par la Caisse régionale de crédit agricole d'Ille-et-Vilaine (le document en pièce jointe est tiré du n° 112 du journal d'entreprise de cet établissement). Ce slogan fameux (en français : "Oui, nous le pouvons") a été mis à toutes les sauces par les publicitaires de France et de Navarre qui ont fait preuve de beaucoup d'imagination (comme ici avec le logo du CA transformé en CAN) pour le récupérer et l'adapter à leurs besoins. Rappelons qu'il s'agit du titre d'une chanson inspirée d'un discours prononcé par M. Barack Obama, lors des élections primaires de 2008 dans le New Hampshire. Elle est interprétée par de nombreuses célébrités ayant apporté leur soutien au sénateur pour les présidentielles américaines. Les paroles reprennent exclusivement des citations tirées du discours en question. Un clip en a bien évidemment été tiré.

On remarquera sur cette publicité, en haut de page, la formule suivante : "Des offres produites en Bretagne, réservées aux bretons d'ici et du monde entier ?" (observons que le mot "réservées" n'est peut-être pas très approprié et que "bretons" aurait mérité une majuscule). Cette aspiration affichée à une certaine forme d'internationalisation (ce qui n'est pas banal pour un établissement bancaire départemental), via la diaspora bretonne dans le monde, est intéressante. Elle préfigure, en effet, le lancement, annoncé depuis (fin novembre) par les quatre caisses bretonnes de Crédit agricole, d'une nouvelle banque de service en ligne dite "Breizh Banque" (à suivre).

Jean-Pierre Busnel
Publié dans Nouvelles2008-2009 | Commentaires fermés sur un Crédit agricole, mais anglomane !

Jeux de la Francophonie : occultés par les médias français

Jeux de la Francophonie : occultés par les médias français !

Francophonie jeux sport Beyrouth

Combien de Français savent que les VIèmes Jeux de la Francophonie viennent de se dérouler en septembre-octobre à Beyrouth, avec un beau succès ? Très peu, car nos médias les ont largement occultés ! (D'autres médias semblent avoir une vision plus optimiste, voir plus bas)

Pourtant, les Jeux de la Francophonie existent depuis plus de deux décennies, se déroulent tous les quatre ans, chaque fois dans un autre pays francophone. Ils ont la grande originalité, parmi les grandes compétitions internationales, contrairement par exemple aux Commonwealth Games, d’être à la fois sportifs et culturels. Ils sont le principal moyen d’intéresser à la Francophonie les jeunesses francophones des cinq continents. Ils donnent à leurs champions, confirmés ou en graine, l’occasion de se mesurer à l’élite sportive de tous les pays francophones de ces cinq continents, leur fournissent des galops d’essai, un tremplin fort bienvenu vers les meilleurs niveaux mondiaux et la consécration internationale.

Ce qui fut le cas du Français David Douillet le fut aussi pour mains boxeurs, coureurs, marathoniens, athlètes, basketteurs ou handballeurs de Madagascar, du Mali, d’Algérie, du Maroc, du Québec, de Suisse, du Vietnam, de Côte d’Ivoire , du Tchad, de Maurice…
Suivons, dans les prochaines années le parcours de ces Lionnes du Sénégal qui viennent de battre à Beyrouth les basketteuses françaises !...

Suivons aussi, par exemple, le Suisse Nicolas Fraissinet : il vient de remporter le 4 octobre le concours de la chanson de ces sixièmes Jeux, à l'issue de la finale disputée au casino du Liban à Jounieh, au nord de Beyrouth. Balayant un registre musical très large en s'appuyant sur des chansons à texte, il l'a emporté devant la Camerounaise Kareyce Fotso et le groupe Canadien Karkwa (pour ne pas écrire « carquois » ?).

Mais nos médias y ont envoyé peu de journalistes et de caméras, contrairement à bien d’autres pays francophones.
Il est vrai que ce sont un peu des "Jeux de pauvres", dotés d’un budget modique fourni en bonne partie par l’OIF (Organisation internationale sise à Paris des 70 membres et observateurs de la Francophonie), et qui, de ce fait, sont un peu cantonnés dans des disciplines "peu chères" tels la boxe, les jeux de ballon, l’athlétisme…

Heureusement que ces autres pays existent !

Nos médias ont même très peu couvert les déplacements – très brefs - du Premier Ministre François Fillon et de la Secrétaire d’État à la Jeunesse et aux Sports Rama Yade pour participer à la belle cérémonie d’ouverture.

Tout se passe aujourd’hui comme si en France, la Francophonie devenait gênante, enfouie comme un remords, une mauvaise conscience ?, dans un lâche consentement comme en juin 1940, voire un encouragement, de nos médias et des élites qui leur sont liées, à la noyade ou vassalisation de la France dans l’empire anglo-saxon, et dans la langue américaine.

Pourtant les Jeux de la Francophonie ont de quoi rendre de la fierté à la France et à ses médias !

Albert Salon

D'autres médias semblent avoir une vision plus optimiste :

Les Jeux de la Francophonie sont sortis de la confidentialité, selon Duhaime
De Michel Dolbec (CP) – Il y a 3 jours

PARIS — Le numéro deux de la Francophonie, le Québécois Clément Duhaime, dresse un bilan enthousiaste des sixièmes Jeux de la Francophonie, qui viennent de se tenir à Beyrouth. Vingt ans après la tenue de leur première édition au Maroc, les jeux sont, selon lui, "sortis de la confidentialité", même si certains progrès restent à faire.

"Ça a été des jeux d'exception, les meilleurs qu'on ait eu jusqu'ici. On a fait un bond en avant remarquable", a lancé l'administrateur de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), rentré à Paris en milieu de semaine après avoir assisté à la cérémonie de clôture de la manifestation.

En quête de visibilité, les Jeux de la Francophonie ont franchi au Liban un cap important, estime-t-on. TV5 Monde a retransmis en direct la cérémonie d'ouverture, une première. Les jeux ont par ailleurs été largement suivis dans les médias du Proche-Orient, du Maghreb et d'Afrique. CNN et Al Jazeera en ont même parlé dans leurs éditions régionales, indique-t-on.

"Les jeux sont sortis de la confidentialité, estime M. Duhaime. Le monde a pu les voir. Il y a des progrès à faire en Europe, en France et au Canada, mais ça viendra."

Les jeux de Beyrouth ont été entièrement organisés "sous l'égide" de l'OIF. C'était également une première: les cinq éditions précédentes relevaient de la Conférence des ministres de la Jeunesse et des Sports (CONFEJES).

Pour l'OIF et son secrétaire général Abdou Diouf, le défi était donc de taille. Tenir une manifestation de cette ampleur au Liban, aux prises avec une grave crise politique et toujours sous le choc des bombardements israéliens de 2006, présentait aussi sa part de difficultés. "Le Liban, toutes sensibilités politiques confondues, s'est mobilisé, se réjouit Clément Duhaime. L'organisation a été parfaite."

Mais la plus grande réussite des jeux de Beyrouth est peut-être d'avoir assuré la survie de la manifestation, dont la pertinence et l'utilité ont parfois été remises en question. Le Canada et la France ont montré qu'ils tenaient à l'événement, en débloquant des contributions additionnelles pour assurer sa tenue au Liban. Le premier ministre français François Fillon et plusieurs membres de son gouvernement ont fait le voyage à Beyrouth et, signe qui ne trompe pas, la France (en l'occurrence la ville de Nice) a proposé d'organiser la prochaine édition des jeux, en 2013.

Le Tchad et la Guinée équatoriale (et sa capitale Malabo) sont aussi sur les rangs.

Trois mille jeunes, dont 300 venus du Canada, ont pris part aux jeux de Beyrouth, qui se sont terminés mardi dernier.

Publié dans Éditoriaux 2008-2010 | Commentaires fermés sur Jeux de la Francophonie : occultés par les médias français

Le Monde contre la domination de l’anglo-américain !

Le Monde contre la domination de l'anglo-américain !

Le Monde anglo-américain colonisation espéranto

Le Monde contre la domination de l'anglo-américain !Le journal Le Monde, dans son édition du 26 septembre 2009, s'insurge contre la domination de l'anglo-américain : "L'Europe subit une domination de la langue anglo-américaine" est-il écrit en caractère énormes en page 19.

Le Monde, journal de référence, journal de l'élite intellectuelle et politique aurait-il enfin pris conscience du mal qui ronge notre société et qui scie peu à peu la branche sur laquelle il est assis ?

Hélas non ! Il ne s'agit que d'une publicité pleine page de l'Union Espérantiste Européenne à laquelle nous ne pouvons qu'apporter notre soutien ou tout du moins être accord sur le constat.

Aucun article de fond n’est jamais consacré à la langue française dans Le Monde (aucune brève non plus d'ailleurs !)
Cette langue (la nôtre) est piétinée, humiliée et Le Monde jamais n'en parle :
De plus en plus d’entreprises françaises imposent l’anglais comme langue de travail obligatoire en France même, Le Monde se tait.
De plus en plus de colloques financés par des fonds publics se tiennent en anglais en France sans traductions et Le Monde n’en dit rien
Les échanges entre pilotes et tour de contrôle pour les vols intérieurs français se font désormais en anglais, pas un mot du Monde.
Un nombre croissant d’universités commencent à proposer des modules entièrement ou partiellement en anglais, Le Monde le sait-il seulement ?
Sans parler de l’affichage, des dénominations de sociétés (Les magasins Champion et Atac par exemple, viennent d’être renommés respectivement Carrefour Market et Simply Market bouleversant de manière irréversible notre paysage urbain) Le Monde l’ignore.
Le Monde consacre de nouvelles pages, fort intéressantes, au développement durable et à la sauvegarde des espèces mais concernant la sauvegarde des cultures et des langues point, comme si elles n’étaient pas au moins aussi importantes que les espèces !

Tout cela n’est jamais évoqué. Un pays se suicide petit à petit par sa langue et Le Monde se tait.

Le Monde se rend-il compte qu’il est (était ?) le journal d’excellence de la langue française et que plus cette langue décline plus il décline ?

On peut toujours rêver, un grand journal français qui défende la langue de son pays et de sa culture ! Il faut apparemment payer pour que ces idées de simple bon sens soit simplement présentes !

Marc-Antoine Renard
Publié dans Nouvelles2008-2009 | Commentaires fermés sur Le Monde contre la domination de l’anglo-américain !

France Telecom : It’s time to move

France Teuleucom : "It's time to move"

Orange anglomanie commerce colonisation
France Teuleucom : "It's time to move"
Cela commence par la perte des accents, pour faire international FT s'est écrit France Telecom (donc France Teuleucom). Après, une obsession de la rentabilité forcément exprimée en anglo-américain pour avoir l'air moderne. Tous les produits seront le plus souvent nommés en états-unien. Au-delà du caractère tragique des événements, on peut se demander si le phénomène qui consiste pour un groupe a piétiner sa langue d'origine et la langue de ses salariés n'est pas du même ordre que celui qui consiste à piétiner la vie professionnelle et la vie privée de ses salariés avec des mots d'ordre comme "It's time to move !" * Avec les conséquences que l'on sait.

Marc-Antoine Renard

* nous ne serions pas contre le fait que ce mot d'ordre s'applique aux anglomanes de toutes obédiences qui contribuent à abaisser notre langue !

Autre petit exemple de publicité, très présente ces jours-ci, pondue par Orange, avatar de France Teuleucom : Anglomanes, nous voilà !

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Sur la langue française, le ministre de la culture : « anti-américanisme ridicule »

Inquiétant : quand on l'interroge sur la langue française, le ministre de la culture répond : "anti-américanisme ridicule"

Inquiétant : quand on l'interroge sur la langue française, le ministre de la culture répond : "anti-américanisme ridicule"culture américanisation Mitterrand : Lors de l'université d'été des jeunes UMP, qui s'est tenue du 4 au 6 septembre à Seignosse (Landes), répondant à un jeune militant s'interrogeant sur le remplacement du mot débat par le mot chat et s’inquiétant du déclin de la langue française, Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication, a déclaré qu’il fallait "arrêter avec cet anti-américanisme ridicule" et que l’on n’avait pas besoin "d’aller au secours» de la langue française". Pour lui, "ce n’est pas parce qu’on mange des Big Mac et  qu’on porte des jeans qu’on ne peut pas lire Paul Valéry".

Est-ce le meilleur signe à donner pour le ministre qui a autorité sur la DGLF (Délégation Générale à la Langue Française) qui s'attache actuellement à promouvoir des néologismes répondant à l'abus d'anglais sur Internet.

MAR
Publié dans Nouvelles2008-2009 | Commentaires fermés sur Sur la langue française, le ministre de la culture : « anti-américanisme ridicule »

Sabotage contre la science en français

Sabotage organisé contre la science en français ?

science anglicisation langue française

Témoignage fort inquiétant d'un de notre fidèle adhérent Patrice Bersac, haut fonctionnaire. Ce qui est souligné l’est par nous. Nous rappelons qu’il ne s’agit pas là d’un témoignage isolé : nos administrateurs d’ALF qui sont chercheurs au CNRS et dans des universités scientifiques nous fournissent périodiquement des preuves équivalentes de ce qui nous apparaît de plus en plus traduire une véritable conspiration contre l’emploi du français dans les sciences et la recherche, au bénéfice de qui l’on sait. Il est avéré de surcroît que des chercheurs français qui osent dénoncer le sabotage « craignent des représailles » !... [AS]

Chers Amis

Voici le témoignage, quasiment mot pour mot, que je rapporte d'un entretien avec un scientifique de haut niveau international travaillant pour l'INRA et avec le CNRS dans un secteur où la France est depuis longtemps en tête. Je n'en dis pas plus car il craint les représailles.

« Je dispose d'un fonds documentaire en papier qui s'est développé de façon continue depuis plus de 100 ans.  Il y a plusieurs milliers de dossiers en français, des livres en français et aussi des livres dans différentes langues que je récupère pour élargir notre savoir. Nous accroissons ce fonds papier et y associons un fonds documentaire numérique qui en reproduit l'essentiel. Des chercheurs du monde entier viennent nous visiter pour y puiser des informations utiles à leurs travaux.

Nous sommes amenés de plus en plus à publier des articles en langue anglaise exclusivement, sur ordre de nos supérieurs, et à un rythme toujours soutenu, même si les études ne sont pas achevées. Nous sommes découragés de publier en français car il n'y a absolument aucune reconnaissance de nos supérieurs, sinon des insinuations désagréables. Nous sommes de ce fait obligés de faire des recherches documentaires en langue anglaise. Or, je ne sais pourquoi, les moteurs de recherche ne fournissent pas tous les articles sur un même sujet alors même que ces articles ont tous été publiés dans des revues papier (Nature essentiellement). Il y a perte d'informations et appauvrissement de l'information car tous ces articles sont des morceaux d'étude, très inachevés. Nous sommes également découragés de publier des ouvrages car le temps nous manque et les articles sont l'outil de notation privilégié. Il faut sans cesse publier (des articles au lieu d’ouvrages NDLR). L'information bien construite disparaît ainsi au profit d'une information émiettée.

Je constate donc une double rupture : celle du langage qui jette à la poubelle tous les travaux qui ne sont pas en anglais et qui nous ralentit dans notre travail, celle de la méthode qui privilégie l'information d'un instant au détriment de l'information bien démontrée.
L'anglais tue notre savoir et nous affaiblit intellectuellement, car notre pensée est ralentie par les difficultés de l'anglais et son imprécision fréquente. "

Voilà chers Amis, à quoi nous arrivons de façon généralisée. La barbarie a trouvé son lit dans l'abandon de notre langue. Il en est ainsi pour tous les peuples qui disposent d'un riche savoir. A ce jeu, en 2020, nous aurons perdus la moitié de nos facultés intellectuelles. Et la numérisation à outrance des fonds documentaires en papier sous le monopole de quelques puissances va aboutir à la filtration de l'information vers une pensée unique. Les esprits libres auront bien du mal à ne pas être rejetés parmi les marginaux. »

Bien à vous.

Patrice Bersac
Publié dans Éditoriaux 2008-2010 | Commentaires fermés sur Sabotage contre la science en français

Pinocchson et nos médias

Pinocchson et nos médias

ou la mort d'un chanteur utilisée
comme matraquage publicitaire colonial

Pinocchson et nos médias
Michael Jackson chanson américanisation colonisation

Pinocchio, pantin désarticulé, émouvait parce qu’il voulait être homme.
Michael Jackson a peut-être ému parce qu’il voulait être et chanter tous les humains de tous sexes, races et couleurs.

Mais la mise en scène de sa fin, de ses obsèques, puis de son culte, sous l’énorme nuage de la mousse médiatique et de l’affairisme américain, a dû déranger beaucoup de gens dans le monde victimes malgré eux de cet épandage. Notamment en France, où Mme Lagarde a eu le courage, que je crois représentatif d’une bonne partie de l’opinion, de prendre calmement ses distances.

Alors que nos médias, les télévisions publiques en tête, ne se sont pas contentés de suivre l’exemple des médias américains et plus largement occidentaux : ils en ont « rajouté » pendant plus d’une semaine! Jusqu’à l’apothéose le soir de l’enterrement : alors que la BBC World et la Deutsche Welle, tout en faisant une large place à la cérémonie, ont tenu à parler aussi, dans leur créneau horaire, de ce qui se passait ailleurs qu’à Los Angeles, France 24 et la publique France 2 n’ont parlé d’autre chose qu’en dehors du temps normalement imparti aux informations du jour.
Ce qui eût dû, en ramenant les choses à leurs justes proportions, ne prendre que deux à trois minutes des "infos", et faire l’objet de programmes spéciaux hors "20 heures" plus développés à destination des jeunes et autres "fanas" du chanteur, a en fait occupé toute la demi heure !

Cela va bien au-delà du désir compréhensible de nos médias de couvrir l’actualité, au demeurant plus "jeune-occidentale" que mondiale.
Cela rejoint ce que nos associations dénoncent périodiquement : l’utilisation du précieux temps d’antenne du journal télévisé pour présenter et "vendre" pendant de longues minutes des chanteurs, danseurs, acteurs, cinéastes, voire boxeurs, américains avec de larges extraits de leurs œuvres.
Comment cette publicité à peine déguisée sous l’ "info culturelle" est-elle payée ?
Une commission parlementaire devrait se pencher sur cette question.

Du reste, il n’est pas tout à fait exclu que l’on découvre que la corruption, ou la simple illégalité des ressources ainsi procurées (à qui ?), n’est qu’accessoire, et qu’il s’agit surtout d’un conformisme des médias et de trop de nos "élites" dans l’auto-vassalisation à l’égard de l’Empire du moment. Ce qui rejoindrait la vaste offensive en cours tendant à abaisser la France et à la soumettre à un modèle que la crise a pourtant dévalorisé, au monde anglo-saxon, à ses intérêts et à sa langue.

Car enfin, au cours de cette folle période, "on leur en a fait bouffer", à nos Français, encore plus qu’aux autres Européens : la saga du chanteur, les pompes et paillettes, les hystéries et vices américains, les "pipoles" d’Outre-Atlantique et américanisés de chez nous, les chansons en anglais, et les commentaires à peine traduits, comme si notre destin était de vibrer à l’unisson des Américains, de devenir des sujets de ce qui prétend - encore - être un empire mondial.

Peut-être nos Français en ont-ils eu une indigestion ? Peut-être vont-ils finir par comprendre ce qui est en jeu ? Et ruer dans les brancards?
Espérons !

Albert Salon, docteur d’État ès lettres, ancien ambassadeur

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Pinocchson et nos médias

Pinocchson et nos médias ou la mort d'un chanteur utilisée comme matraquage publicitaire colonial

Michael Jackson chanson américanisation colonisation
Pinocchson et nos médias

Pinocchio, pantin désarticulé, émouvait parce qu’il voulait être homme.
Michael Jackson a ému parce qu’il voulait être et chanter tous les humains de tous sexes, races et couleurs.

Mais la mise en scène de sa fin, de ses obsèques, puis de son culte, sous l’énorme nuage de la mousse médiatique et de l’affairisme américain, a dû déranger beaucoup de gens dans le monde victimes malgré eux de cet épandage. Notamment en France, où Mme Lagarde a eu le courage, que je crois représentatif d’une bonne partie de l’opinion, de prendre calmement ses distances.

Alors que nos médias, les télévisions publiques en tête, ne se sont pas contentés de suivre l’exemple des médias américains et plus largement occidentaux : ils en ont « rajouté » pendant plus d’une semaine! Jusqu’à l’apothéose le soir de l’enterrement : alors que la BBC World et la Deutsche Welle, tout en faisant une large place à la cérémonie, ont tenu à parler aussi, dans leur créneau horaire, de ce qui se passait ailleurs qu’à Los Angeles, France 24 et la publique France 2 n’ont parlé d’autre chose qu’en dehors du temps normalement imparti aux informations du jour.
Ce qui eût dû, en ramenant les choses à leurs justes proportions, ne prendre que deux à trois minutes des "infos", et faire l’objet de programmes spéciaux hors "20 heures" plus développés à destination des jeunes et autres "fanas" du chanteur, a en fait occupé toute la demi heure !

Cela va bien au-delà du désir compréhensible de nos médias de couvrir l’actualité, au demeurant plus "jeune-occidentale" que mondiale.
Cela rejoint ce que nos associations dénoncent périodiquement : l’utilisation du précieux temps d’antenne du journal télévisé pour présenter et "vendre" pendant de longues minutes des chanteurs, danseurs, acteurs, cinéastes, voire boxeurs, américains avec de larges extraits de leurs œuvres.
Comment cette publicité à peine déguisée sous l’ "info culturelle" est-elle payée ?
Une commission parlementaire devrait se pencher sur cette question.

Du reste, il n’est pas tout à fait exclu que l’on découvre que la corruption, ou la simple illégalité des ressources ainsi procurées (à qui ?), n’est qu’accessoire, et qu’il s’agit surtout d’un conformisme des médias et de trop de nos "élites" dans l’auto-vassalisation à l’égard de l’Empire du moment. Ce qui rejoindrait la vaste offensive en cours tendant à abaisser la France et à la soumettre à un modèle que la crise a pourtant dévalorisé, au monde anglo-saxon, à ses intérêts et à sa langue.

Car enfin, au cours de cette folle période, "on leur en a fait bouffer", à nos Français, encore plus qu’aux autres Européens : la saga du chanteur, les pompes et paillettes, les hystéries et vices américains, les "pipoles" d’Outre-Atlantique et américanisés de chez nous, les chansons en anglais, et les commentaires à peine traduits, comme si notre destin était de vibrer à l’unisson des Américains, de devenir des sujets de ce qui prétend - encore - être un empire mondial.

Peut-être nos Français en ont-ils eu une indigestion ? Peut-être vont-ils finir par comprendre ce qui est en jeu ? Et ruer dans les brancards?
Espérons !

Albert Salon, docteur d’État ès lettres, ancien ambassadeur

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La France et les concours internationaux de la chanson : Que faire ?

La France et les concours internationaux de la chanson : Que faire ?

Quitter celui de l’Eurovision, comme l’a fait l’Italie ?

eurovision chanson anglicisation langue française
Créer un concours avec l’Italie ? Ou entre pays francophones avec l’aide de l’OIF, en étendant la vocation des Francofolies de La Rochelle, voire entre  pays non anglophones (y compris l’Italie) avec l’aide aussi de l’Hispanophonie, de la Lusophonie, de l’Arabophonie, etc. tous chantant dans leurs langues respectives : une mondovision hors anglais ?…
Écoutons Marc Bonnaud qui nous propose de nous aligner et de nous appuyer sur l’Italie. Un brillant début, prometteur d’une libération ?

Sur cette histoire d'Eurovision, il me semble que nous devrions adopter un autre angle d'attaque plutôt que de nous battre vainement dans le cadre du concours actuel. Il est manifeste, au vu des dernières (20 dernières au moins) éditions qu'une chanson "française traditionnelle" façon Patricia Kaas* (ou Édith Piaf, ou Charles Aznavour, ou Jean Sablon...) n'a aucune chance dans ce cadre. Peut-être le style plus "théâtral" de "Michel Fugain et son big bazar" des années 70 aurait-il une chance : ceux qui gagnent ont presque toujours désormais, outre la question de la langue, ce style faisant appel à un jeu scénique développé. Même les représentants de l'Espagne, c'était un truc dans ce genre chantant en anglais, et pas le style Julio Iglesias...

Si l'on ajoute à cela le phénomène maintes fois dénoncé que la Syldavie donne douze points au chanteur bordure et la Bordurie douze points à la chanteuse syldave, et même chose pour les Scandinaves, les Baltes, les pays des Balkans, etc., on voit que la France se retrouve dans cette Europe comme l'Autriche dans le Saint Empire des traités de Westphalie : Gulliver ligoté par Lilliput. Il suffit de voir que dès 1972, un groupe suédois chantant en anglais gagne avec une chanson intitulée "Waterloo" ! Que la France n'ait pas réagi après pareil affront me laisse encore pantois.

Comme il y a enfin la question de la langue, cela devrait nous suffire pour adopter la même attitude que l'Italie. Considérons ceci : l'Italie, "le" pays de la chanson par excellence, a envoyé paître avec raison l'Eurovision depuis 1997.

Puisqu'elle n'a pas plus de chance que nous de gagner désormais si elle envoyait une nouvelle Gigliola Cinquetti chanter un nouveau "non ho l'età", comme l'audience télé était faible, comme les votes sont biaisés par les préférences régionales et comme l'anglais est favorisé, la RAI a laissé tomber et l'Italie se passionne toujours autant pour le Festival de la chanson italienne de San Remo où une seule édition comporte nettement plus de bonnes chansons qu'il n'y en a en dix ans d'Eurovision.

Ce que nous devrions faire à mon avis, c'est plaider pour un nouveau concours qui pourrait être au départ franco-italien (plus Saint-Marin, Andorre, Monaco, Luxembourg...), où chacun chanterait dans sa (ou une de ses) langue(s). D'autres mesures du genre bannissement de la batterie ou de la guitare électrique, ou des accompagnements musicaux préenregistrés  (dans les années 60, il y avait un orchestre et chaque chanteur envoyait son chef d'orchestre) pourraient garantir le retour à de la "vraie chanson".

Marc Bonnaud
Rappelons que Patricia Kaas a été choisie, avec une chanson en français, pour  représenter la France au concours de 2009. Cela en partie à la suite de notre campagne vigoureuse contre le choix l’an dernier, par une directrice des jeux de France3 à qui personne n’avait osé faire entendre raison, d’une chanson en anglais qui n’avait pas évité à la France d’être 19e sur 25. Cette année, à Moscou, Patricia Kaas a été 8e. J’espère que l’on n’écoutera pas les inconditionnels de nos abandons qui commencent à murmurer que le résultat eût été meilleur avec une chanson en anglais !…
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Sciences Po toujours plus loin dans la démission anglomane !

Sciences Po toujours plus loin
dans la démission anglomane !

à Reims in english !

Sciences Po anglomanie colonisation IEP université
Sciences Po toujours plus loin dans la démission anglomane !

La presse a récemment confirmé que l'Institut d'Études Politiques de Paris (Sciences Po.) allait bientôt installer une antenne à Reims, dans l'ancien collège des Jésuites. La première rentrée aura lieu, dit-on, en 2010 avec 80 étudiants inscrits dans le nouveau cursus "bachelor". En 2014, quelque 2000 étudiants fréquenteraient ce pôle rémois dont la moitié de nationalité américaine. Il paraît que les cours seront uniquement dispensés en anglais (dans la ville du sacre des Rois de France, donc ! Voilà qui va (presque) au-delà des attentes des anglomaniaques les plus radicaux, qui pourraient bien, même, être surpris par la rapidité avec laquelle se réalisent leurs rêves les plus ambitieux. C'est qu'ils ne connaîtraient pas bien la politique d'anglicisation menée depuis quelques années par la direction actuelle (en place depuis 1996) de cet Institut. Les élèves sont désormais tenus de suivre de nombreux cours en anglais, langue dans laquelle se tiennent des conférences dans les locaux de l'IEP, pourtant établissement public (rappelons que la loi Toubon d'août 1994 impose l'usage du français aux "personnes morales de droit public"). En revanche, la maîtrise de la langue française n'est plus exigée des étudiants étrangers, celle de l'anglais suffit. Ce qui, pour l'École, est tout à fait révolutionnaire comme on va le voir.

L'IEP de Paris est né, à la Libération, de la nationalisation de la très fameuse École Libre des Sciences Politiques. Celle-ci fut fondée en 1872, au lendemain de la guerre de 1870. La victoire de l'Allemagne est perçue comme celle du savoir sur l'ignorance (l'époque est teintée de positivisme et de scientisme). L'enseignement supérieur n'est encore dispensé qu'à une infime fraction de la population (la France est pratiquement sans Université, même à Paris, et seulement un peu plus d'un millier de licences sont alors attribuées chaque année, 80 % d'entre elles environ l'étant en Droit). Pour Émile Boutmy (1835-1889), le fondateur de L'École, il convient en conséquence de créer une élite "qui de proche en proche donnera le ton à la Nation. Refaire une tête au peuple, tout nous ramène à cela ... Il manque en France un système de haute culture ou, si vous voulez, de conformation libérale; il faut l'organiser". C'est, dira-t-il aussi, à l'initiative privée "hardie, active et souple" qu'il appartient d'offrir "à ses concitoyens, d'ouvrir aux étrangers une Faculté Libre où s'achèverait l'instruction des classes libérales" ("libre" veut dire ici indépendante de l'État et de l'Église). La loi de 1901 sur les associations n'ayant bien évidemment pas encore été adoptée, l'école adoptera le statut de société anonyme (la loi de 1867 venait d'être votée qui libérait les SA de l'obligation d'obtenir l'autorisation du Conseil d'État pour exister). Une société qui n'a bien entendu strictement aucune intention de profit et qui, d'ailleurs, ne distribuera aucun dividende.

Sitôt sa création, l'École porte au monde extérieur en général et à l'Europe en particulier un intérêt considérable dont beaucoup de "modernes" d'aujourd'hui n'ont pas la moindre idée. En témoignent, de manière irréfutable, les intitulés des premiers cours dispensés : "Esquisse géographique du monde civilisé", "Histoire diplomatique de l'Europe", "Histoire des doctrines économiques", "Histoire des progrès agricoles, industriels et commerciaux de l'Europe et du Nouveau-monde depuis le dernier siècle", "Histoire financière de l'Europe depuis la Révolution française", "Histoire morale et sociale de l'Europe". En 1885, est inauguré un cours sur "L'Histoire de l'idée d'unité nationale en Allemagne au XIXe siècle", en 1898 un autre cours sur "L'évolution de l'esprit public en Angleterre", etc ... (source : Sciences-Po. Histoire d'une réussite, de Gérard Vincent, qui a enseigné l'histoire à l'Institut d'Études Politiques de Paris jusqu'en 1987, chez Olivier Orban, 1987). On ne peut qu'être admiratif devant cette étonnante attention portée à l'Europe, 85 ans avant la signature du Traité de Rome.

Témoigne aussi de cette extraordinaire ouverture au monde extérieur l'inscription à l’École de nombreux élèves étrangers, alors que les moyens de communication sont parfaitement rudimentaires par rapport à ce qu'ils sont devenus (le chemin de fer n'en est encore qu'à ses débuts). En 1880, "quand l’École s'installe rue Saint-Guillaume, elle compte deux cent cinquante élèves ayant pris des inscriptions d'ensemble, parmi lesquels on remarque des Anglais, des Belges, des Suédois, des Autrichiens, des Hongrois, des Roumains, des Égyptiens, des Haïtiens, des Américains dont un boursier d'Harvard. Boutmy voit là non seulement le gage de la renommée de l’École qui s'est étendue merveilleusement, mais encore le moyen et l'occasion de procurer aux élèves français des sources d'information excellentes et des relations qui pourront leur devenir précieuses par la suite" (L'École Libre des Sciences Politiques, 1871-1945, de Pierre Rain, professeur à l'École de 1919 à 1961, Fondation nationale des sciences politiques, 1963). Ajoutons à cela que lorsque les six premières jeunes filles seront admises à l'École, en 1919, il n'y aura qu'une seule française parmi elles (notons, à ce propos, que les "notables" de l'époque sont très souvent de grands voyageurs et que l'on circule alors sans passeport en Europe, et même, depuis une convention de 1868, avec les États-Unis d'Amérique, la France ne le rétablissant qu'en août 1914, à la déclaration de guerre, quand l'Europe va se "fermer" pour très longtemps). Mais, bien entendu, l'enseignement à l’École se fait en français et les étudiants étrangers doivent faire preuve de bonnes connaissances en la matière (le français a encore un immense prestige dans le monde et nombreux sont du reste ceux qui viennent à Paris pour perfectionner leur connaissance de la langue et de la culture françaises).

L'histoire de l'École des "Sciences Po" fournit une illustration saisissante du déclin de la langue française, de l'abandon dans lequel elle est désormais laissée, de la disqualification et de la déconsidération dont l'accablent trop souvent les élites dirigeantes (enseignantes en l'occurrence). La symbolique linguistique est totalement inversée. Alors que l'ouverture au monde était, aux origines de l’École et pour longtemps, un moyen (pour un organisme de droit privé) de mettre en valeur la langue et la culture françaises, la globalisation marchande est, aujourd'hui, au contraire, un prétexte (y compris pour un établissement public d’État et pas seulement par les milieux d'affaires) pour mettre le français au rancart, pour exonérer généreusement les non-francophones de tout apprentissage en la matière, pour délier, sur le terrain de la langue comme sur bien d'autres, les hommes et les femmes de ce temps de toute obligation envers les "anciens" et leur héritage. L'usage du français étant vu par les nouvelles élites en question comme une revendication identitaire rétrograde, passéiste, comme un refus de "bouger", d'entrer dans la "modernité", comme une concession aux temps révolus et au conservatisme devenu inavouable, comme un particularisme "crispé" qu'il convient, à l'heure de la post-nationalité et de la joyeuse cité universelle, d'éradiquer au profit du seul anglais.

Jean-Pierre Busnel
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Lyon Airports : le gouvernement confirme enfin, la décision du Préfet

Lyon Airports : le gouvernement confirme enfin, la décision du Préfet

Gérault Lyon airports aviation colonisation

Lyon Airports   le gouvernement confirme enfin, la décision du Préfet

Thierry Mariani, député du Vaucluse, dans une question écrite posée le 28 avril 2009 a réussi à faire préciser au Gouvernement sa doctrine au sujet de Lyon Airports. Dans sa réponse du 23 juin 2009, le Ministère de la Culture et de la communication rappelle la législation en ce domaine. (voir plus bas)[ La décision du Préfet du Rhône, Jacques Gérault, prise le 26 mars 2009, interdisait aux aéroports de Lyon de prendre le nom de Lyon Airports. Cette décision, Avenir de la langue française a fortement contribué à l'amener par ses démarches au plus haut niveau. Cette "victoire" ne porte pourtant que sur la partie émergée de l’iceberg : une grande partie de la communication des Aéroports de Lyon reste anglicisée. ALF travaille à son élimination. Aidez-la par vos démarches épistolaires et téléphoniques !  - Albert Salon]  (voir la nouvelle concernant cette décision)


Question écrite n° : 47670 de  M.  Thierry Mariani ( Vaucluse )
Ministère interrogé :  Culture et communication

Question publiée au JO le :  28/04/2009  page :  3 966
Réponse publiée au JO le :  23/06/2009  page :  6 128

Rubrique : transports aériens
Tête d'analyse : aéroports
Analyse : langue française. défense et usage

Texte de la QUESTION : M. Thierry Mariani appelle l'attention de Mme la ministre de la culture et de la communication sur la plateforme aéroportuaire lyonnaise. Le préfet du Rhône s'est récemment opposé à ce que cette plateforme prenne le nom de "Lyon airports". Il semble que la société à l'origine de ce projet persiste dans ce projet d'anglicisation. De nombreux citoyens se mobilisent aujourd'hui afin de préserver l'appellation française de la plateforme aéroportuaire, et par là, la langue française en général. Aussi, il souhaite connaître l'avis du Gouvernement sur le sujet.

Texte de la RÉPONSE : Aéroport de Lyon est une société anonyme aéroportuaire régionale française, au capital détenu par l'État (actionnaire à 60 %), la chambre de commerce et d'industrie de Lyon (actionnaire à 25 %) et les collectivités territoriales.
L'article 14 de la loi du 4 août 1994 relative à la langue française prévoit : «L'emploi d'une marque de fabrique, de commerce ou de services constituée d'une expression ou d'un terme étrangers est interdit aux personnes morales de droit public dès lors qu'il existe une expression ou un terme français de même sens approuvés dans les conditions prévues par les dispositions réglementaires relatives à l'enrichissement de la langue françaises.»
La portée de cette disposition est précisée dans deux circulaires : la circulaire du 16 mars 1996 concernant l'application de la loi du 4 août 1994 et surtout celle du 28 septembre 1999, conjointe du ministre de l'équipement, des transports et du logement et de la ministre de la culture et de la communication dont le point 1 relatif à l'emploi du français dans le domaine des transports est parfaitement explicite : «Dans le cadre défini par la loi, l'obligation d'emploi de la langue française est générale et ne comporte pas d'exception. Elle s'applique sur le territoire français aux transporteurs et gestionnaires d'infrastructures de transport, publics ou privés, qu'ils accomplissent leur activité dans le domaine des transports nationaux ou internationaux.»
La ministre de la culture et de la communication considère donc que le préfet de la région Rhône-Alpes a été parfaitement fondé à demander, le 20 mars 2009, au conseil de surveillance de la société aéroportuaire de renoncer à l'appellation « Lyon airports » pour revenir à celle d'« Aéroports de Lyon ». Cette décision a été acceptée par le président du conseil de surveillance d'Aéroports de Lyon qui s'est publiquement engagé à revenir à cette appellation. La ministre de la culture et de la communication qui a exprimé son soutien le plus absolu au préfet de région restera vigilante sur ce dossier. Elle ne douté pas que la société aéroportuaire ait bien compris que son intérêt commercial et son identité sont associés à l'image de qualité, de dynamisme, de service et de modernité exprimée par l'appellation « Aéroports de Lyon ».)

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Vers des États généraux de la langue française et de la Francophonie ?

Vers des États généraux de la langue française et de la Francophonie ?

L’AFAL en demande l’organisation au Gouvernement français

États généraux langue française Francophonie 

Depuis quelques années, Avenir de la langue française (ALF), appuyée par plusieurs autres associations de défense et de promotion du français et de la Francophonie, jugeait nécessaire que les Français pussent enfin amplement débattre au niveau national de ces deux questions liées, vitales pour la France, pour les pays qui ont sa langue en partage, et pour le maintien et l’affirmation de la diversité linguistique et culturelle du monde face aux tendances lourdement hégémoniques d’une langue et d’une culture étrangères.

Les colloques et séminaires que nos associations ont pu organiser, ou auxquels elles ont pu s’associer à divers titres et degrés, ces dernières années ont certes tous eu leur utilité. Mais ils ont été  très insuffisamment médiatisés. Ils n’ont pu instaurer le débat national souhaité.

Or, l’urgence s’en est accrue récemment par la participation d’acteurs publics – notamment de plusieurs ministères – français à ce qui prend l’allure d’une offensive de grande envergure pour la bilinguisation de la France, l’abandon du rôle international - voire à terme national – de sa langue, et pour le dépérissement de la Francophonie organisée.

Nos associations relèvent que cette offensive se déploie au mépris des actions méritoires du Secrétaire d’État chargé de la Coopération et de la Francophonie, et - plus encore - contre les remarquables orientations données par le Président de la République dans ses discours du 9 mars 2007 à Caen lors de sa campagne électorale, puis le 20 mars lors de la journée mondiale 2008 de la Francophonie à la Cité universitaire internationale en présence du Président Abdou Diouf, Secrétaire Général de l’OIF

Nos associations insistent donc avec force pour que l’État tranche à son niveau et organise les états généraux demandés, qui devraient permettre de mieux assurer les orientations de la France et, partant, les chances de succès de l’OIF, de la Communauté francophone, et de l’affirmation de la diversité culturelle et linguistique du monde pour laquelle la France et ses amis avaient œuvré avec un grand succès en vue de la Convention UNESCO, votée à la quasi unanimité en octobre 2005, et entrée en vigueur en mars 2007 après avoir été très largement ratifiée, malgré les manœuvres hostiles des États-Unis d’Amérique du Nord.

L’AFAL (Association francophone d’amitié et de liaison), présidée par M. Jacques Godfrain, ancien Ministre et ancien Député, qui regroupe 130 associations françaises, franco-étrangères et étrangères qui toutes s’affirment aussi au service de la langue française et de la coopération entre pays ayant le français en partage, s’est alors saisie de cette importante question.

Lors de son assemblée générale du 11 juin 2009, elle a décidé à l’unanimité  d’adresser au Gouvernement français la demande pressante suivante :   L’AFAL constate une désaffection croissante des pouvoirs publics français, notamment de plusieurs ministères, à l’égard de l’emploi public de la langue française au bénéfice quasi exclusif de la langue anglo-américaine. L’accélération de ce processus d’aliénation la conduit à juger urgente l’instauration d’un débat national de grande ampleur sur ce sujet vital pour la France.  L’assemblée générale demande donc au gouvernement français de bien vouloir organiser* au plus haut niveau de véritables états-généraux de la langue française et de la Francophonie.

*Il a été entendu le 11 juin, dans la présentation et la discussion en séance, que l’organisateur de ces  états généraux devraient naturellement faire appel au concours de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), des parlementaires demandeurs d’un tel débat, et des associations membres les plus directement concernées.

Albert Salon, président d’ALF, ancien ambassadeur
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Les pays européens peuvent favoriser les films de leur langue

Les pays européens peuvent enfin, favoriser la production de films dans leur langue

Europe cinéma langue française
L'Union Européenne se conformerait-elle enfin au principe de subsidiarité qui permet à chaque pays de déterminer librement ses priorités en matière culturelle et linguistique abandonnant son obsession de la "concurrence libre et non faussée" ? Commentant avec un peu de retard cette nouvelle qui date du 5 mars, nous ne pouvons que nous réjouir  d'une telle décision. MAR

Les pays européens peuvent enfin, favoriser la production de films dans leur langue(article extrait de la lettre du CSA)
Le 5 mars 2009, la Cour de justice des Communautés européennes a confirmé la possibilité, pour un État membre de l'Union européenne. d'imposer aux éditeurs de télévision l'obligation de réserver une partie de leur recettes annuelles au financement de films dont la langue originale est une langue officielle de l'État membre.

En 2007, une association de télévisions privées espagnoles (Union de Televisiones Comerciales Asociadas – UTECA). avait contesté devant le Tribunal supremo espagnol l’obligation imposée par la législation nationale, aux opérateurs de télévision de consacrer 5 % de leurs recettes annuelles au financement de films cinématographiques et de télévision européens, dont 60 % à des œuvres dont la langue originale est l'une des langues officielles en Espagne

Le tribunal avait saisi la Cour de justice des Communautés européennes (CJCE) de trois questions préjudicielles Il s’agissait. pour la Cour de justice, de juger en premier lieu si cette obligation était compatible avec la directive Télévision sans frontières (TVSF). notamment avec son article 3§1 qui autorise les États membres à prévoir des règles nationales plus strictes ou plus détaillées dans les domaines quelle coordonne En deuxième lieu, le fait de réserver une partie de ce financement à des œuvres dont la langue originale est une langue officielle espagnole était-il compatible avec le traité instituant la Communauté européenne (Traité CE) ? En troisième lieu, ces obligations constituaient-elles une aide d’État au sens de l'article 87 du Traité CE ?

Le 4 septembre 2008, l’avocat général a rendu ses conclusions, qui ont été confirmées dans l’arrêt rendu par la Cour le 5 mars 2009, La Cour répond que la mesure visée est compatible avec la directive TVSF et avec le Traité CE, et qu’il ne s'agit pas d'une aide d'État au sens du traité.

Un motif impérieux d'intérêt général
D'une part, la directive TVSF ne s'oppose pas à une telle réglementation nationale pourvu que celle-ci soit compatible avec les autres normes du droit communautaire, D'autre part, les libertés fondamentales affirmées par le Traité CE, et notamment le principe prévu à l’article 12 qui interdit « toute discrimination exercée en raison de la nationalité », ne font pas obstacle à l'obligation de consacrer une part des recettes annuelles des télévisions à des œuvres dont la langue originale est une langue officielle de l’État membre Une telle disposition est acceptable dans la mesure où elle répond à des raisons impérieuses d’intérêt général. où elle est propre à garantir la réalisation de l'objectif qu'elle poursuit et ne va pas au-delà de ce qui est nécessaire pour atteindre celui-ci, La Cour considère que la défense du multilinguisme espagnol constitue bien un motif impérieux d’intérêt général permettant de justifier la restriction d'une liberté fondamentale reconnue par le traité, Enfin, une telle réglementation ne constitue pas un régime d'aides accordées par l'État ou au moyen de ressources d'État au sens de l’article 87 du Traité CE, puisque seuls les avantages accordés directement ou indirectement au moyen de ressources d'État peuvent être considérés comme des aides, ce qui n'est pas le cas.

L'originalité de cette décision réside en ce quelle s’oppose à certaines des observations formulées par la Commission européenne, notamment en affirmant que « contrairement à ce que soutient la Commission des Communautés européennes, une mesure prise par un État membre, telle' que celle en cause au principal, ne va pas au-delà de ce qui est nécessaire pour atteindre l'objectif poursuivi, du seul fait qu'elle ne prévoit pas de critères permettant de classer les œuvres concernées en tant que 'produits culturels'» La décision se réfère à la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles de l'UNESCO, qui rappelle que "la langue et la culture sont intrinsèquement liées» et que « la diversité linguistique est un élément fondamental de la diversité culturelle".

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Alain Joyandet : au tableau d’honneur d’ALF, ce Ministre qui réagit !

Au tableau d’honneur d’ALF, ce Ministre qui réagit !

par Albert Salon

langue française politique Total : Enfin un Ministre qui se souvient des responsabilités gouvernementales à l’égard de la langue française ! Il est vrai que M. Alain Joyandet est secrétaire d’État chargé de la Coopération et de la Francophonie…


 Quand Joyandet demande à Margerie (Total) de s'exprimer en français
Alain Joyandet, Secrétaire d'État à la Coopération, n'oublie pas qu'il est aussi en charge de la Francophonie. Samedi, alors que les responsables de Total recevaient sur leur nouvelle plate-forme pétrolière dans le golfe de Guinée le premier ministre François Fillon et un gouverneur nigérian, ils ont entamé leur discours d'accueil en anglais. Ce semble logique dans un pays anglophone. Mais cette marque de politesse a déplu au ministre français présent sur place. Alain Joyandet a fait remarquer que Total était une société française et a demandé que leurs dirigeants s'expriment en français. Christophe de Margerie a poursuivi son discours en français. [Le Figaro du 25 mai 2009 - rubrique les confidentiels du Figaro]

Il est rare que nous félicitions des ministres et dirigeants, depuis quelque temps. Nos associations manient plutôt la protestation et la Carpette anglaise. Non par plaisir, mais, hélas, par nécessité.

Or, voici qu’aujourd’hui nous sommes heureux de remercier M. Joyandet de sa prise de position courageuse, fondée tout de même sur la puissance de Total et de nos industries de pointe, au Nigéria, et ailleurs.

Rappelons du reste que M. Joyandet avait déjà été, en 2008, du Québec où il était en déplacement, le seul à protester de manière très audible contre le choix - d’une chanson en anglais pour représenter la France à l’Eurovision de mai 2008. Ce choix avait été imposé par une quelconque directrice des jeux de France3 qu’aucun de ses supérieurs de France Télévision et de la sphère politique n’avait osé ramener à la raison, et suivre M. Joyandet et nos vigoureuses campagnes associatives! Ladite directrice n’avait même pas fait amende honorable après le résultat très piteux (son Tellier fut 19ème sur 25, alors qu’elle nous promettait qu’il allait « faire un tabac » !). Cette année au moins, à Moscou, Patricia Kaas a chanté en français. Elle a tout de même été 8ème : qu’on ne vienne pas nous dire qu’elle eût été mieux classée avec une chanson en anglais, comme certains indécrottables commencent à le susurrer !
Il est dommage à ce propos, que les Belges et les Suisses n’aient même pas été admis à concourir : ils avaient pourtant cru bien faire en choisissant des représentants chantant en anglais. Si l’anglais n’est même plus une condition suffisante pour participer à l’Eurovision, nous avons une petite raison supplémentaire – de simple bon sens - pour revenir tous à l’authenticité et à la créativité de nos langues nationales…

 Il ne faut jamais baisser les bras ! La défaite n’est irrémédiable que lorsqu’elle est admise par le plus faible en apparence. Résistons tous ! Cet empire rouleau compresseur et ses collaborateurs disparaîtront un jour.»

Albert Salon
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Européennes : pour qui voter ?

Européennes : pour qui voter ?

petite étude des programmes

Européennes : pour qui voter ?Europe politique élections langue française

L’Europe se construit, avec, de plus en plus de réunions, de décisions en anglais uniquement. Rappelons l'exemple des dossiers d’adhésion des nouveaux pays qui devaient être déposés en anglais sans aucun fondement juridique. Faut-il rappeler que l’anglais n’est à aucun titre LA langue officielle de l’Union, mais une parmi d’autres. (Celle du pays le moins européen de tous et celle du principal concurrent de cette Union).
Face à cette hégémonie croissante de l'anglais, quelles sont les positions des principales listes en présence pour les élections européennes du 7 juin 2009 ? Plutôt que de demander aux différentes listes quelles sont leurs positions en matière linguistique, auquel cas ces listes nous répondraient qu'elles sont d'accord avec tout ce que l'on veut, il nous a paru plus efficace de consulter les sites de campagne et voir les points que mettent en avant ces listes et de voir si ce sujet les intéresse.

Les deux principaux partis français qui se partagent le pouvoir à Bruxelles et à Strasbourg, ne semblent aucunement préoccupés par l'hégémonie de l'anglais et le déclin de notre langue dans les institutions européennes. Pire ce sujet n'existe pas chez eux :
Pour l'UMP, sur son site de campagne, qui nous affiche le très élégant connect with facebook (sic !), on ne trouve rien dans les 10 raisons de voter pour la Majorité Présidentielle qui parle de langue.

Idem au PS,  le site internet nous apprend que le 12 mars dernier, les militants socialistes français ont  adopté un texte d’orientation Donner une nouvelle direction à l’Europe, aucune mention de la langue dans ce texte. Si l'on veut télécharger le programme du PSE dénommé Manifesto : le fichier est délicieusement appelé ManifestoBookFROnline (sic !). Dans les 31 pages : pas un mot n'évoque la question des langues !

Du côté du Front de Gauche : aucune mention des langues non plus.

Du côté de l'alliance MPF-CPNT [Villiers-Nihous], censée défendre la France des terroirs, l'Europe des différences, des libertés et des nations on ne trouve pourtant rien dans le projet du 10 mars 2009 qui mentionne le mot même de langue. Il est vrai que cette association semble être passée sous le contrôle de la multinationale Libertas dirigée par le milliardaire irlandais (et donc de langue anglaise !) Declan Ganley. Évinçant par la même occasion Paul-Marie Coûteaux, député européen sortant, qui s'est pourtant très souvent mobilisé pour le respect du français dans les institutions européennes.

Pas un mot non plus dans le programme du Front National.

Au Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) : Dans Notre programme pas un mot sur les langues. On est anticapitaliste, mais pas au point de remettre en cause la suprématie de la langue de la finance...

Arrivons-en aux listes qui parlent des langues...

Europe écologie dans son tract 10 bonnes raisons de voter Europe Écologie : rien ne concerne les langues
en fouillant un peu sur le site on trouve un document de 68 pages et comportant  9 piliers :  Le Contrat Écologiste pour l'Europe
Le 8ème pilier (pilier Connaissances) parle des langues : on y trouve les phrases suivantes :

LA POLITIQUE CULTURELLE DE L'UNION EUROPÉENNE
DOIT S'ENRICHIR DE TOUS LES APPORTS DE LA DIVERSITÉ EUROPÉENNE,
notamment en  favorisant  la mobilité des artistes, le soutien à la création et à  l'art contemporain,  le développement des
échanges,  la protection de l'héritage culturel européen, l'encouragement au multi-linguisme et à  l’espéranto
la protection des  langues régionales. Cette diversité est en danger aussi bien dans le monde que dans  l'espace européen. Les langues régionales ou minoritaires constituent  l'un des éléments fondamentaux de cette diversité. Nous proposons que  la charte européenne des  langues régionales ou minoritaires soit traduite dans  le droit européen et que les engagements qui y sont contenus soient applicables à  l'ensemble des États de l'Union.

Apparemment les langues régionales intéressent plus Europe écologie que les langues nationales. Quand le renforcement de celles-ci, particulièrement dans un cadre européen, ne ferait que favoriser la langue déjà dominante : l'anglais en affaiblissant les autres langues nationales.

Le Modem, malgré l'image euro-béate que nous avions de ce mouvement, dans son tract L'Europe est notre avenir ! - Nos engagements largement distribué, semble faire des langues une de ses priorités. Le 13ème point (sur 14) énonce :  Il faut prouver à tous les Européens que l’Europe n’écrase pas leur identité, au contraire qu’elle la garantit. Pour nous, Français, la nation est un bien commun. La langue française, langue officielle de l’Europe, à égalité avec l’anglais, doit être effectivement défendue. Les cultures régionales sont un bien aussi précieux, comme le démontre la charte de protection des langues et des cultures minoritaires. L’Europe est un vivier d’identités et de cultures. Nous défendons l’Europe qui garantit les identités, les modes de vie, les langues et les cultures sur son sol et dans le monde.

A part la référence, discutable, à la Charte de protection des langues et des cultures minoritaires, nous ne pouvons que nous réjouir de l'adhésion d'un tel mouvement à des valeurs qui nous sont chères.

Le mouvement Debout la République animé par Nicolas Dupont-Aignan, dans son tract Osons une Europe Différente largement distribué également dans sa 2ème partie (sur 4) Assez de l’uniformisation ! - Laissons vivre notre pays met aussi en avant la question des langues en Europe :  De la remise en cause de la laïcité à la suprématie de l’anglais en passant par la réglementation des fromages, du vin rosé et de la chasse, Bruxelles se mêle de tout à tort et à travers ! (60% de nos lois sont inspirées à Bruxelles par des technocrates non élus !) Le petit Livre Mauve (abécédaire de l'Europe qui marche sur la tête et qu'il faut remettre sur ses deux jambes) consacre 4 pages sur 158, l'entrée  L comme langue française, à ce sujet, avec des opinions proches des notres.

Les élus de ces listes respecteront-ils leurs engagements ? Ceci est une autre histoire...

Marc-Antoine Renard
Est présent également le mouvement Europe Démocratie Espéranto qui propose notamment l'adoption de l'Espéranto comme langue commune d'intercommunication par tous les pays de l'Union européenne afin de faciliter la communication directe entre les Européens. Ce qui, en dehors du jugement que l'on porte sur l'euphonie de cette langue, aurait au moins le mérite de remettre tous les pays à égalité au sein de l'Union, au lieu de favoriser scandaleusement l'un d'entre eux, pourtant le moins européen.
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Crétinerie à la mode de Caen

Crétinerie à la mode de Caen

Caen colonisation anglicisation
La municipalité de Caen a décidé de fêter la venue de Barack Obama en couvrant les murs de la ville d'affiches agrémentées de l'intelligente formule :
Yes, we ca(e)n (sic !)Crétinerie à la mode de Caen
Quelque soit la sympathie que l'on ait pour le Président Obama, est-il nécessaire de ramper devant lui et de l'accueillir avec des affiches en anglais utilisant un minable jeu de mots comme celui-ci, rabaissant une ville chargée d'histoire au niveau d'un slogan publicitaire ? On est ici dans le registre du colonialisme, côté colonisé bien entendu.
Marc-Antoine Renard
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Welcome ou la démission anglomane du cinéma

Welcome ou la démission anglomane du cinéma

cinéma américanisation welcome

Welcome ou la démission anglomane du cinémaLa sortie du film Welcome de Philippe Lioret avec Vincent Lindon est l’occasion de faire un point sur la dérive anglomane des titreurs de films.

Quelque soit la qualité de ce film, sans doute grande, je n'irai pas le voir...

Nous étions habitués aux films états-uniens ou anglais ne traduisant plus leurs titres, comme en pays conquis, (quelques exemples récents : Last chance for love, Burn after reading, Frozen river, Of time and the city…). Nous avions également nombre de films d’autres pays dont les distributeurs se croient obligés de nous imposer leurs titres en anglais : Back soon (Islande), H-Story (Japon), Kitchen stories (Norvège), Sleep dealer (Mexique !)  [Le comble du ridicule est d'ailleurs atteint quand Arte diffuse le 1er avril le film hongrois Szép nàpok,
sous le titre Pleasant days quand il s’intitule, pour les  germanophones Schönen Tage !]

Nous avons maintenant une multiplication de films français se voulant tellement plus internationaux et titrant également en anglais, comme  par exemple :  2 days in Paris de Julie Delpy, Home d’Ursula Meier et Thierry Spicher avec Isabelle Huppert, Hello Goodbye  de Graham Guit avec Fanny Ardant et Gérard Depardieu, King Guillaume de Pierre-François Martin-Laval, LOL (laughing out loud) de Lisa Azuelos avec Sophie Marceau et donc Welcome.

Cette façon de titrer ses œuvres en anglais veut implicitement dire : excusez-nous nous ne sommes pas anglo-saxons, les seuls qui aient vraiment le droit, au fond, de faire des films, mais on essaye de se mettre au niveau. Le spectateur ainsi bien formaté finira toujours par préférer les originaux aux copies et aller voir directement les films anglo-saxons.

Il en est de même pour certaines bandes-son de films français qui sont entièrement en anglais. Le dernier cas qui nous ait été donné de voir c'est celui de Romane par moins 30 d'Agnès Obadia, agréable comédie en coproduction franco-québecoise qui se passe dans les deux pays. pour faire découvrir la musique de l'autre, en quelle langue croyez-vous que soit la bande son ?  A 100 % en anglais (non j'exagère la chanson de fin est en espagnol !), il est vrai que les québecois ne savent pas chanter, c'est bien connu !

En dehors des titres de films et des bandes-son, le mal semble plus profond. Le Monde, le 17/1/2009 titrait sur un "Record pour les films français à l'exportationnous disant que : "[...] le record 2008 tient à un homme, Luc Besson [réalisateur, en autres, de Joan of Arc]. Parmi les quatre films les plus vus par les spectateurs étrangers, trois sortent de son entreprise, Europacorp. Il est vrai que tout avait été fait pour ça : des films tournés en anglais, sur des arguments internationaux, avec des vedettes anglo-saxonnes : le marché visé n'était en rien l'Hexagone."

Peut-être, mais si les films sont tournés en anglais avec des vedettes anglo-saxonnes et des arguments internationaux, c'est à dire se passant aux États-Unis(!),(on peut penser qu'il est également plus simple que tous les techniciens soient anglo-saxons) en quoi ces films sont-ils encore des films français ? La seule solution pour exporter des films est-elle de devenir américains ?
Cette politique de Gribouille ne fait qu'habituer un peu plus les spectateurs mondiaux à une vision unique du monde et à l'uniformisation générale des esprits. La profession cinématographique d’un des rares pays à maintenir une certaine résistance au rouleau-compresseur états-unien* semble hélas, consciencieusement, méthodiquement, scier la branche sur laquelle elle est assise ! (Comme quand elle avait attribué 7 césars,  à un film, Le pianiste , tourné en anglais.)

Marc-Antoine Renard

* La part de marché des films français est d'environ 45% contre 44,5% pour les films états-uniens (alors que dans le reste de l'Union européenne la part des films nationaux est plutôt de l'ordre de 20% contre plus de 70% pour celle des films états-uniens.

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La Carpette anglaise en Italie

La Carpette anglaise fait des émules en Italie

Le recteur Francesco Profumo a obtenu l'Italiano zerbino della lingua inglese

Italie carpette anglaise colonisation

La Carpette Anglaise fait des émules en Italie

Le 13 mai à Rome, à la Chambre des Députés : première attribution du nouvel anti-Prix Italiano zerbino della lingua inglese [Paillasson italien de la langue anglaise], les jurés, représentants de la scène artistique et culturelle italienne, ont classé :

Lauréat n°1 : Francesco Profumo, recteur du Pôle polytechnique de Turin, pour avoir discriminé les étudiants italiens qui souhaitent étudier dans leur langue nationale, l’italien. Le polytechnicien n’a pas seulement supprimé plusieurs cours universitaires en italien en les remplaçant par l’équivalent en langue anglaise, mais encore adopté une politique systématique de frein à l’apprentissage de la langue italienne, avec une exemption totale des frais universitaires pour les cours en anglais.

Lauréat n°2 : professeur Finazzi Agrò, ex-recteur de l’Université de TorVergata, responsable de la naissance d’un cours universitaire en pharmacie entièrement en anglais,

Lauréat n°3 : la Région Piémont, représentée par Mercedes Bresso et Andrea Bairati, qui a violé le principe du multilinguisme européen en imposant l’anglais comme seule langue autorisée pour le dépôt des demandes de financement de projets de recherche dans le domaine humaniste, essentiellement local.

L'Italiano zerbino della lingua inglese condamne, donc, comme l’a affirmé, dans son discours, la chanteuse italienne Mariella Nava, l’incomparable Recteur Profumo : l’exemple le plus aberrant du moment, puisqu’il taxe ceux-là mêmes qui revendiquent le droit d’étudier dans la langue de la République et détaxe ceux qui acceptent d’étudier dans la langue de la reineAssociazione Radicale per la Democrazia Linguistica,

(Via di Torre Argentina 76 - Roma 00186, Tel. 06 68 97 93 01)

L’association italienne ERA-Onlus s’intéressait au prix d’indignité nationale décerné chaque année par nos associations françaises ALF, ASSELAF, CLEC, DDC, DLF, et des écrivains et journalistes, groupés dans l’Académie de la Carpette anglaise présidée par Philippe de Saint-Robert.

Nous leur avons fourni les informations qu’ils nous demandaient. Ils ont maintenant leur prix : Italiano zerbino della lingua inglese, avec l’esprit, et les cibles analogues, de la Carpette dont ils revendiquent la filiation.

Nos amis d’Italie nous honorent. Ils nous aident aussi : dans toute l’Europe remplie de carpettes de l'empire anglo-saxon, il faut que les rieurs se mettent dans notre camp du respect des langues nationales ! Nous sommes maintenant plusieurs pour mieux essaimer…d’autant plus que cette association est venue le 9 mars au Palais Bourbon, avec deux syndicats italiens, des Allemands et des Québécois, faire un succès de notre conférence de presse internationale de syndicats , d’associations et de parlementaires des quatre pays pour manifester, dans une résolution, le droit des travailleurs de travailler dans leurs langues nationales dans leurs pays respectifs. A noter – est-ce un hasard ?- qu’Allemands et Québécois avaient déjà chez eux des prix Citron ou de dérision décernés aux « traîtres aux langues nationales »…

Nous leur souhaitons donc…la victoire : ce sera celle de notre mouvement socio-politique mondial naissant contre l’hégémonie anglo-américaine et pour le respect de la diversité linguistique et culturelle de l’Europe et du monde ! »

Albert Salon
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Christine Lagarde fête Sarkozy en anglais

Christine Lagarde fête Sarkozy en anglais

Christine Lagarde Sarkozy anglomanie

Christine Lagarde fête Sarkozy en anglaisChristine Lagarde, ministre de l’Économie a fêté le 2ème anniversaire de l'élection de Nicolas Sarkozy, mercredi 6 mai salle Gaveau à Paris, en entonnant un "Happy birthday to you". La fameuse Christine The Guard,

Carpette anglaise 2007, celle qui n'a pas encore réalisé qu'elle était ministre de la République, se croyant toujours associée dans un grand cabinet d'avocats américain et qui joue les pitres sur les plateaux de télévision états-uniens, persiste et signe dans sa lamentable anglomanie.

Anglomanie semblant d'ailleurs très répandue à l'UMP qui organisait l'évènement : "Communication is répétition" plaisantait, en anglais dans le texte, le secrétaire général Xavier Bertrand peu après son élection du 24 janvier 2009. Jean-Louis Borloo, ministre de l'Écologie, lui souhaitait bonne chance d'un retentissant good luck !
L'UMP, sans doute pour développer la chanson française, a utilisé à plusieurs reprise la chanson Kids du groupe MGMT (=management, tout un programme pour notre pays). Ceci du reste, sans en avoir demandé la permission, ce qui s'est traduit par 30 000 euros de dommages et intérêts. Si toute anglomanie pouvait ainsi condamnée !

Marc-Antoine Renard
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Ouverture de négociations chez Axa sur l’emploi de la langue française

Ouverture de négociations chez Axa sur l'emploi de la langue française

Axa travail langue française

Ouverture de négociations chez Axa sur l'emploi de la langue française

Pour une fois des négociations sont ouvertes dans une grande entreprise française au sujet de l'emploi de la langue française ; ces négociations constituent un précédent en terme de dialogue social puisqu’elles ne sont pas issues d’une action en justice (comme ce fut le cas pour la société GEMS) et viennent récompenser des mois de revendications et de sensibilisation. ALF ne peut que s'en réjouir. MAR

Paris, 27 avril 2009 (AFP) 16h31 (voir plus bas le communiqué de presse de l’UDPA-UNSA du groupe AXA)
Des négociations devaient débuter mardi 28 avril chez l'assureur Axa sur l'emploi de la langue française, ce que réclamaient les syndicats depuis plusieurs mois pour garantir un "droit au français", a-t-on appris de sources syndicales et auprès de la direction.

Selon l'Unsa (syndicats autonomes), c'est la première fois que des négociations s'ouvrent sur ce thème dans une grande entreprise sans pression de la justice. Dans d'autres groupes, comme Europ Assistance ou Nextiraone, la justice avait imposé la traduction de documents de travail.
La direction d'Axa (36 000 salariés en France) a confirmé l'ouverture de ces négociations, sans plus de commentaires.

Face "à l'accroissement de l'usage de l'anglais dans les documents de travail, les outils informatiques, les échanges et communications divers", l'Unsa a affirmé dans un communiqué vouloir "assurer la pérennité de toutes les langues au sein du groupe Axa dans le monde".

Le syndicat souhaite "une véritable politique linguistique dans l'entreprise" alors que les langues étrangères génèrent "stress et insécurité", "fatigue mentale", "possibles discriminations dans les évolutions de carrière ou le recrutement" et "coûts en formation".

L'Unsa va proposer la création d'une "commission de terminologie" au niveau du groupe, comme il en existe dans la filiale Axa Assistance, pour la traduction des termes propres aux différentes activités de l'assureur. Il veut aussi la mise en place "d'outils de traduction automatique".

De son côté, la CFTC estime que "l'usage de l'anglais s'impose par petites touches" chez Axa et qu'il faut que ces négociations débouchent sur "un accord-cadre" au niveau du groupe, à décliner dans chaque filiale qui a ses besoins propres (Axa Assistance, Axa Banque...).


Communiqué de presse
L’UDPA-UNSA du groupe AXA obtient l’ouverture de négociations sur la « langue française ».

Le 28 avril s’ouvriront, au sein du groupe AXA en France, les négociations relatives à l’emploi de la langue française.
L’UDPA-UNSA, qui en avait fait la demande en février 2008, se félicite de cette décision.

En effet, face aux évolutions d’organisation de l’entreprise et à l’accroissement de l’usage de l’anglais dans les documents de travail, les outils informatiques, les échanges et communications divers,  nous estimons nécessaire de garantir aux salariés un « droit au français » dans leurs activités professionnelles.

Pour notre organisation, un réel débat s’impose et doit s’inscrire dans le cadre de la négociation collective afin que soit élaborée, avec les partenaires sociaux, une véritable politique linguistique dans l’entreprise.

  • Le stress et l’insécurité générés par la pratique obligatoire d’une langue étrangère peu ou mal maîtrisée,
  • La fatigue mentale liée à l’utilisation abusive de jargons anglo-saxons,
  • Les possibles discriminations dans les évolutions de carrière ou le recrutement : sélection du candidat sur les compétences linguistiques au détriment des autres compétences,
  • Les coûts en formation linguistique que supportent ou devront supporter les entités francophones (ou non-anglophones) au contraire des entités anglophones,

constituent autant d’aspects sanitaires, sociaux et économiques que les entreprises multinationales, telles qu’AXA, ne peuvent aujourd’hui négliger alors même que trop souvent elles succombent au mirage de la langue unique.

(La langue de travail entre les salariés espagnols, italiens, français et portugais de l’entité informatique AXA Technology Services est l’anglais).

C’est pourquoi, nous rappellerons tout d’abord, lors de ces négociations, le cadre légal : la Loi Toubon du 4 août 1994  et notamment l’article L1321-6 du (nouveau) code du travail qui stipule que :

« tout document comportant des obligations pour le salarié ou des dispositions dont la connaissance est nécessaire pour  l'exécution de son travail doit être rédigé en français ».

Nous proposerons ensuite à la direction :

  • La création d’une commission de terminologie (à l’exemple de la filiale AXA Assistance) au niveau du groupe afin que soient recensés, traduits ou accompagnés d’une traduction en français les différents termes propres aux  différentes activités des entités françaises (ou francophones),
  • La révision des descriptions de fonction afin d’évaluer les compétences et les niveaux linguistiques nécessaires à la tenue de chaque poste,
  • La présentation au comité d'entreprise, pour avis, d’un rapport écrit sur l'utilisation de la langue française dans l'entreprise (notamment sur les conditions d'application des dispositions de la loi du 4 août 1994 relative à l'emploi de la langue française),
  • La mise en place d’outils de traduction automatique adaptés aux métiers et pouvant permettre d’éviter les erreurs dues à des ruptures dans la chaine de compréhension des processus de production.
Pour l’UDPA-UNSA, ces négociations (qui sont les premières en France sur ce thème à ne pas faire suite à une action judiciaire) représentent non seulement un espoir pour le maintien du français comme langue de travail en France et dans les pays francophones, mais aussi pour le maintien de l’italien en Italie, du portugais au Portugal, de l’allemand en Allemagne etc.
  • Favoriser le plurilinguisme dans l’entreprise,
  • Assurer la pérennité de toutes les langues au sein du groupe AXA dans le monde, en tout premier lieu, par le respect de leur usage sur leur territoire,

voilà ce que nous estimons être un exemple concret de développement… durable.

Contact :   Franck Grandmaison
franck.grandmaison@axa-tech.com
Les négociations débuteront à 9h30 au site de Nanterre

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Hommage d’ALF à Maurice Druon

Hommage d’ALF à Maurice Druon

Ami, entends-tu ces cris sourds du pays qu’à nouveau on enchaîne  ?

Druon résistance colonisation

Nous savions que les membres de l’Académie Française ne sont « immortels » qu’au regard de la postérité éventuelle de leurs œuvres.
Les Secrétaires « perpétuels » n’échappent pas à cette règle d’airain.
Mais Maurice DRUON, parti le 14 avril, nous a appris qu’un Immortel peut cesser, de son vivant même, d’être Perpétuel, puisqu’il a volontairement laissé cette charge à un successeur en 1999, après l’avoir exercée pendant près de quinze ans (record de longévité pour un « Perpétuel » ?) avec une grande visibilité nationale et une rare efficacité.

Les importants et les media lui ont rendu un hommage convenu parce que dû, somme toute assez bref, sans chaleur excessive, un peu moins vibrant et nourri que « la dose normale » servie depuis quelques années à tels et tels chanteurs (même plus totalement en français…) et acteurs aux grands rôles, et autres pipoles.
Moins vibrant, peut-être parce qu’il était un grand Français et un vrai et grand gaulliste ?...

Ils ont tout de même dit des choses que nous n’avons plus besoin de répéter, sur sa guerre, sa Résistance (notons qu’elle fut quasi franco-russe aux côtés des Joseph Kessel et Romain Gary…), son mandat rue de Valois, le choix donné aux artistes entre sébile et critique débile, son caractère de lion entre Philippe le Bel le Roi de Fer et Robert d’Artois en perpétuelle guerre pour sa terre.

Ils ont tout de même brièvement mentionné – il était difficile de l’occulter – que Maurice DRUON a, jusqu’à son dernier souffle, lutté pour la langue française et pour la Francophonie, participé à la nouvelle Résistance contre tous ceux qui les abandonnent et sapent, contre le nouvel empire et ses éternels collaborateurs dans les rangs de nos « élites » de tous bords.

« Avenir  de la langue française » doit et veut ici souligner non seulement l’illustration remarquable de notre langue dans les œuvres de ce grand écrivain, mais encore l’exercice de sa magistrature d’influence et son combat pour la langue, par la plume et les démarches personnelles tantôt discrètes, tantôt tonitruantes et rugissantes notamment contre les excès – à ses yeux – dans les réformes de l’orthographe, son appui constant à « ALF » et aux associations pour la défense, l’avenir, le dynamisme de la francophonie, la création - grâce à lui - du grand Prix de la Francophonie que le gouvernement canadien a doté et charge chaque année l’Académie française d’attribuer.
Nous rappelons que Maurice DRUON a su réunir un aréopage de très hautes personnalités de toute l’Europe qui lutte – sans véritable fort relais des autorités françaises – pour que l’Union européenne reconnaisse à notre langue le rôle non pas de langue du droit et des traités de l’Union, mais celui de langue de référence, qui « fait foi » en cas de litiges dans l’interprétation des textes.

C’est lui qui a inventé, pour la Francophonie organisée en Communauté, la superbe formule : des pays « ayant le français en partage », au lieu du plat et technocratique « ayant en commun l’usage de la langue française ».
Maurice DRUON a adhéré pleinement, avec d’autres Immortels : MM. Alain DECAUX, Marc FUMAROLI, Erik ORSENNA, à notre projet de grand Centre de la Francophonie et de la diversité linguistique et culturelle de l’Europe et du monde, à Villers-Cotterêts, château-symbole de l’Ordonnance prise en 1539 par François 1er sur l’état-civil et la langue française. Il était membre du Comité de soutien à ce grand projet culturel national présidé aujourd’hui par le Député Jacques MYARD.

Nous savons qu’il eût été heureux que l’on pût lui chanter, à son départ, comme nous le faisons aujourd’hui :

« Ami, si tu tombes, un ami sort de l’ombre à ta place ! »

Albert Salon, président, ce 16 avril 2009

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Lyon Airports – Merci à Jacques Gérault

Merci à Jacques Gérault !

l'explosion de Lyon Airports en vol

Merci à Jacques Gérault !Gérault Lyon airports aviation colonisation
Jacques Gérault, préfet de la région Rhône-Alpes et préfet du Rhône, représentant de l'État actionnaire à 60 % de la société, a demandé et obtenu jeudi 26 mars 2009, lors du conseil de surveillance, le retrait de cet anglicisme, jugeant  inadmissible que certaines institutions sous-estiment le poids économique et culturel de la langue française.

"Cela m'a choqué, j'estime qu'on n'a pas à avoir honte de la langue française qui est une langue internationale. Nous sommes une très grande puissance économique, nous ne sommes pas encore une succursale de telle puissance anglo-saxonne dans notre pays. Et par conséquent si on veut développer une politique économique de rayonnement international ce ne pas par de tels procédés que on y arrivera mais c'est certainement par des actions de fond" a par ailleurs déclaré Jacques Gérault au micro d'Europe1. L'agence Brainstorming, qui avait trouvé la nouvelle dénomination Lyon Airports, prévoyait également de lancer un consumer mag, un trimestriel pour les passagers, et d'appliquer leur stratégie de low stress airport. Le changement d'appellation aurait au total coûté près de 200 000 euros.
Merci à Jacques Gérault !
Merci à un préfet d'avoir fait respecter la Constitution1  et la Loi2
Il peut paraître étonnant de féliciter un Préfet de le faire, mais n'en sommes-nous pas là quand chaque jour nous apporte son lot de démissions, de soumissions et de piétinements de notre langue, de notre culture et donc de notre âme ? L'anglais langue de travail au sein d'entreprises françaises en France même, colloques tenus en anglais en France sur fonds publics,  cours d'université en anglais, affiches, dénominations... Comme il est étonnant d'ailleurs que de grands élus de la République comme Gérard Collomb qui préside le Grand-Lyon (Courly), Michel Mercier qui préside le conseil général du Rhône et Jean-Jack Queyranne qui préside le conseil régional Rhône-Alpes qui à eux trois contrôlent 15 % du capital des aéroports de Lyon n'aient émis aucune objection à ce piétinement caractérisé de notre langue et par là même de nos institutions. Incompétence ?  Démission ? Ignorance ?
Pour la petite histoire (la toute petite histoire) Brainstorming, l'agence, dont le nom même indique la sujétion, qui a imaginé ce baptême anglomaniaque, se permettait de détourner une déclaration d'amour d'Anatole France à la langue française pour justifier son idéologie servile et mercantile  : pour porter notre excellence française et nos valeurs, pour être entendu et compris, adaptons-nous à nos interlocuteurs. Ce qui, si l'on a bien compris l'auteur de ces lignes, un certain Jean-François Bourrec, revient à dire pour porter notre excellence française devenons anglo-saxons. Instructif !

Pour la première fois depuis longtemps je suis fier d'un haut représentant de l'État et cela montre qu'à ce niveau, une certaine conception de la République et une certaine conception de la France existent encore.

Encore merci Monsieur Gérault !

Marc-Antoine Renard

Voir également nos nouvelles précédentes consacrées à cette affaire : Lettre à Lyon Airports (sic !) et Lyon Airports ne passe pas !

Écoutez le Billet de Jean-Luc Boujon sur Europe 1 avec l'intervention de Jacques Gérault

Voir le Billet de Robert Solé dans Le Monde : French Republic et l'article des Échos : Pas d'anglicisme pour "Lyon Airports"

Voir le Blog de Bruno Dewaele (La Voix du Nord) : Retard indéterminé pour LyonAirports

 Épilogue : la société semble avoir enfin remplacé le logo Lyon Airports sur le site http://www.lyon.aeroport.fr par Aéroports de Lyon  mais les clients de l'aéroport Saint-Exupéry circulent encore à bord de navettes aux couleurs de LyonAirports et la revue de la société s'appelle toujours " FLY'on, magazine de LyonAirports", « bilingue anglais et français ».


1 La langue de la République est le français (article 2 de la Constitution)
2
L'emploi d'une marque de fabrique, de commerce ou de service constituée d'une expression ou d'un terme étrangers est interdit aux personnes morales de droit public dès lors qu'il existe une expression ou un terme français de même sens approuvés dans les conditions prévues par les dispositions réglementaires relatives à l'enrichissement de la langue française. Cette interdiction s'applique aux personnes morales de droit privé chargées d'une mission de service public, dans l'exécution de celle-ci. (article 14 de la loi du 4 août 1994)

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Le préfet de Rhône-Alpes demande le retrait du nom Lyon Airports

Le préfet de la région Rhône-Alpes demande le retrait du nom "Lyon Airports" !

Gérault Lyon airports aviation colonisation

Le préfet de la région Rhône-Alpes demande le retrait du nom "Lyon Airports" !

Une fois n'est pas toujours coutume, l’État fait respecter la loi et la Constitution.  (communiqué
de la Préfecture)

Dans un courrier qu'il a adressé le 20 mars dernier au président du directoire de la société Aéroports de Lyon, Jacques Gérault, préfet de la région Rhône-Alpes et préfet du Rhône, s'élève contre le changement de nom de la société Aéroports de Lyon (dont l’État est actionnaire à 60 %), devenu Lyon airports et demande le retrait de cette nouvelle appellation.

Le préfet estime en effet qu'il est aujourd'hui plus essentiel d'ouvrir davantage Aéroports de Lyon à l'international, par une politique commerciale dynamique, que de n'engager qu'un simple changement de nom. Le choix de cette nouvelle signature, calquée sur les codes anglo-saxons, ne peut évidemment pas constituer une stratégie de communication adaptée aux enjeux d'un territoire dont l'économie représente 10 %  du produit intérieur brut français. De plus, il juge inadmissible que certaines institutions sous-estiment à ce point le poids économique et culturel de la langue française et les valeurs qu'elle véhicule.

Par ailleurs, cette démarche conduira inéluctablement à terme à effacer l'appellation et le logo Aéroport Lyon Saint-Exupéry et à se priver du coup de l'ensemble des symboles véhiculés par ce nom.

Enfin, le préfet s'interroge sur le coût probablement élevé de ce changement de nom et l'opportunité d'une telle dépense en cette période de crise économique.


Avenir de la Langue Française qui s'est élevé avec force contre la nouvelle dénomination par une action en direction des élus et des pouvoirs publics, (voir également le texte de François Griesmar Lettre à Lyon Airports (sic !) dans les nouvelles), ne peut que se réjouir de cette trop rare prise de conscience et féliciter le préfet de la région

de faire respecter la loi et la Constitution (on en est là !)

Marc-Antoine Renard

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Nike milite à Paris pour la victoire des anglais

Nike milite à Paris pour la victoire des anglais

Nike football colonisation

Nike milite à Paris pour la victoire des anglais

Avec son slogan "V is for victory", la société américaine a bien réussi son objectif apparent : faire gagner l'équipe dont c'est la langue : l'équipe d'Angleterre.

Les Bleus ont effectivement subi à Twickenham, dimanche 15 mars, la pire des déroutes devant les Anglais depuis le 37 - zéro de 1907  (34 à 10) après une première mi-temps déshonorante (aucun point marqué à la pause, devant des Anglais déchaînés et rigolards). Comme pour le concours de l'Eurovision de l'an dernier, le ridicule et le déshonneur ont suivi le reniement, ce qui est en effet juste et dans l'ordre des choses.

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Syndicats et associations contre l’anglais au travail

Syndicats et associations contre l'anglais au travail

Conférence de presse internationale syndicats-associations-parlementaires pour l’emploi des langues nationales dans les entreprises (9 mars 2009 à l'Assemblée nationale)

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La conférence a été suivie par l'adoption d'une résolution. (son texte figure ci-dessous)

L’emploi des langues nationales dans les grandes entreprises dites «mondialisées», en France comme dans bien des pays non anglophone du monde, est de plus en plus banni, chez les cadres supérieurs, puis moyens, puis techniciens, au profit d’un anglo-américain «globish». Le passage du rouleau compresseur anglo-américain suscite cependant de plus en plus de résistances nationales, par des procès - gagnés en France – et des actions collectives de plus en plus structurées.

En France, le 8 février 2007, un collectif «pour le droit de travailler en français en France», composé de syndicalistes français de diverses «maisons», de députés et de sénateurs, et d’ associations françaises de défense et de promotion du français et de la Francophonie, avait organisé une conférence de presse dont l’objet était limité à la situation française. Avec un vrai succès médiatique. Les médias anglo-saxons étaient également présents.

Le 9 mars 2009, les principaux organisateurs français de la journée du 8 février 2007, syndicalistes (CFTC surtout), parlementaires et associatifs (surtout Avenir de la langue française et Défense de la langue française), ont organisé cette fois une conférence de presse internationale, sur le droit des travailleurs de travailler dans leur pays dans leur langue nationale.
Présidée comme en 2007, à l’Assemblée Nationale par le Député Jacques Myard, avec l’appui de parlementaires de divers bords.
La conférence, composée de hauts responsables de syndicats allemands, italiens, français, et de présidents d’associations de six pays pour la défense et la promotion de leurs langues nationales respectives, a montré avec force un remarquable consensus : convergence dans les analyses et dans les intentions d’action. Le ton des analyses et colères communes est donné ci-dessous sous le titre « souffrances communes des salariés obligés de travailler chez eux en anglo-américain ».

Les médias étrangers et français étaient bien présents.
Une résolution a été débattue et adoptée par la conférence et donnée aux journalistes. Son texte figure ci-dessous les signatures seront publié es lorsque celles-ci auront toutes été formalisées. Elle crée une coordination internationale, syndicale d’abord, et associative, et lance un appel aux syndicats, associations et parlementaires d’Europe et du monde, à la rejoindre pour des actions communes d’ampleur croissante.

Le soir du 9 mars, l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) dont le Secrétaire général est M. Abdou Diouf, très sensible à la lutte mondiale pour la diversité linguistique et culturelle dans le sillage de la convention UNESCO signée en octobre  2005, a offert une réception sur place, dans les salons de la Présidence de l’Assemblée Nationale.

Un pas important a été franchi vers un mouvement international qui pourrait prendre de l’ampleur.
Albert Salon, Président  d’Avenir de la langue française

 


 Résolution du 9 mars 2009

  Comité du 9 mars pour le droit à la langue nationale et à la non-discrimination linguistique

Les représentants soussignés de syndicats d’Allemagne, de France, d’Italie et d’associations de promotion des langues nationales et de la diversité linguistique de ces pays ainsi que de Belgique et du Québec, réunis le 9 mars à Paris, au Palais Bourbon, sous la présidence de M. Jacques Myard, député, maire de Maisons-Laffitte (Yvelines) :

  • ayant manifesté et vérifié ce jour la similitude des situations dans leurs entreprises et notamment les plus grandes, de leurs langues nationales qu’une langue étrangère tend à supplanter, et la communauté des souffrances et discriminations que les salariés de leurs pays respectifs endurent du fait de cette imposition tout aussi bien que les avantages économiques qui en dérivent pour l’économie et le marché du travail anglo-saxons ;
  • rappelant que la discrimination linguistique est expressément interdite par la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, adoptée en l’an 2000, et que la parité de toutes les langues officielles est établie en termes de droit par les traités instituant l’Union européenne elle-même ;
  • s’appuyant d’une part sur leurs constitutions et législations nationales, et, d’autre part, sur la Convention sur la diversité culturelle, adoptée en octobre 2005 par l’UNESCO, et entrée en vigueur après ratification notamment de leurs propres pays ;
  • rejoignant les résolutions par lesquelles le Sénat français et le Bundestag allemand se sont adressés en 2009 aux autorités de l’Union européenne pour leur rappeler que l’Union se fonde sur « l’unité dans la diversité », que cette diversité s’exprime notamment dans le multilinguisme, que l’Union doit respecter la diversité linguistique et interdire « toute discrimination fondée sur la langue », et que cette Union a adopté des directives sur la sécurité et la protection des travailleurs ;
  • déterminés à faire cesser ces souffrances et discriminations, à rétablir la diversité linguistique et la dignité de leurs langues nationales, et à faire respecter le droit des salariés à travailler dans celles-ci ;

1) Constituent le «Comité du 9 mars» pour le droit à la langue nationale et à la non-discrimination linguistique, composé par une coordination internationale de liaison des syndicats, des politiques, des associations de promotion des langues nationales et de la diversité linguistique, pour coordonner les informations et surtout lancer les actions nationales, européennes et internationales en faveur de la démocratie linguistique.

2) Appellent à les rejoindre les syndicats, les élus et les associations de tous pays qui partagent respectivement les objectifs communs de cette Coordination et invitent toutes les organisations fondatrices à mettre autant que possible toutes les ressources humaines et financières nécessaires à un fonctionnement efficace de la Coordination.

3) Précisent qu’en matière d’entreprises et de relations du travail, l’initiative d’éventuelles actions communes appartient à une Coordination syndicale internationale notamment pour coordonner les informations et surtout pour faire de la politique linguistique démocratique une priorité à l’intérieur des syndicats ; il importe en premier lieu de porter à la connaissance au plus haut niveau des syndicats européens les études réalisées par l’université de Genève et le collège du « Modern Üzletitudomànyok Föiskolàja » de Tatabànya en Hongrie, sur les avantages pour le système économique du Royaume-Uni et des autres pays anglo-saxons.

4) S’engagent à se donner le plus rapidement possible un Règlement de fonctionnement au Comité et à la Coordination.

Fait le 9 mars 2009 au Palais Bourbon, à Paris

Pour les syndicats :
allemands :  pour la Christliche Gewerkschaft Metall (CGM) :
français : pour le Syndicat national de l’Assurance et de l’Assistance (SN2A, de la CFTC) Muriel TARDITO, Présidente ;
italiens :  pour la Fédération des Travailleurs de la Connaissance (FLC Cgil, Roma) : Joëlle CASA, Secrétaire nationale Politiques internationales et européennes de l'Éducation ;
pour l’Unione Italiana Lavoratori Metalmeccanici (UILM-UIL, Roma) : Lapo ORLANDI, Président;

Pour les associations
allemandes : pour le Verein deutsche Sprache (VDS) :  Professor Dr. Walter KRÄMER (Universität Dortmund), Président
françaises : pour Avenir de la langue française( ALF) : Albert SALON, ancien ambassadeur, Président
- pour l’Association pour la sauvegarde et l’expansion de la langue française (ASSELAF) : Philippe de SAINT-ROBERT, écrivain, Président
- pour Défense de la langue française (DLF) : Marc FAVRE d’ÉCHALLENS, Président de la Délégation Paris et Île de France
- pour le Cercle littéraire des écrivains cheminots (CLEC) : Maurice LE LOUS, Vice-Président
- pour le Forum francophone international (FFI-France) : Albert SALON, ancien ambassadeur, Président
- pour l’Observatoire européen du Plurilinguisme (OEP) : Christian TREMBLAY, Président
italiennes : pour l’Associazione radicale per la Democrazia linguistica  (ERA-onlus) : Giorgio PAGANO
québécoises : pour Impératif français : Jean-Paul PERREAULT, Président
- pour le Forum francophone international (FFI-Québec) : François GAUTHIER, Président
internationales : pour l’Association francophone d’Amitié et de Liaison (AFAL) : Boris ZINOVIEFF, Secrétaire Général
- pour l’association Athena : Anna-Maria CAMPOGRANDE, Présidente
- pour le Carrefour des Acteurs sociaux : Jacques BERGERON, Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal (Québec),
Joël BROQUET, Président pour la France
Mathias MORAWSKI (Pologne), Président du « pôle francophonie » et de l’Association d’amitié franco-polonaise

Pour la presse :
italienne : pour Ora Italia :  Salvatore ABELICE

Pour les Parlementaires :
- Nicolas DUPONT-AIGNAN, Député
- Maxime GREMETZ, Député
- Philippe MARINI, Sénateur
- Jacques MYARD, Député, Président du Cercle Nation et République

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Victories of the Musique ?

Victories of the Musique ?

Victories of the Musique ?

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Avenir de la Langue Française ne peut que s'associer au communiqué de l'A.FR.AV qui s'indigne des Victoires de la Musique (28 février 2009) où la chanson anglophone a été très représentée et où notamment, la chanteuse Camille a reçu une 'victoire' comme "Artiste interprète féminine de l’année" pour une chanson en anglais.

On s'étonner de l'inconscience de la profession du disque qui continue ainsi à habituer le public au fait qu'il soit normal de chanter en anglais, les auditeurs habitués finiront toujours par préférer les originaux aux copies et écouter directement les artistes anglo-saxons...


 Communiqué de l'A.FR.AV www.francophonie-avenir.com

 Appel aux Francophones

Qui s'est offusqué, qui a protesté contre le fait qu'aux Victoires de la Musique 2009, la chanson en anglais ait été représentée aussi fortement ?

Qui a osé demander aux artistes « français » qui y chantaient en anglais, pourquoi ils trahissaient ainsi leur langue ? — Personne.

Et les autres, ces artistes étrangers installés en France qui ont chanté en anglais, pourquoi leur faire tant de publicité, pourquoi parler d'eux, alors qu'ils n'ont même pas la politesse de chanter dans notre langue, dans la langue du pays qui les accueille  ?  Les nommer aux Victoires de la Musique, c'est-à-dire avoir l'intention de donner une récompense à ces gens-là, n'est-ce pas les encourager à continuer à nous mépriser ?

Force a été de constater que si la chanteuse Camille a eu une Victoire de la
Musique en chantant en anglais, ni Chamfort, le chanteur de service qui lui
a remis le Prix, ni Nagui, le présentateur de ces Victoires, n'ont fait la moindre
allusion sur le caractère anglophone de la chanson primée. Ils se sont tus sur
le sujet, faisant comme si de rien était, se conduisant comme certaines personnes
dans le métro témoins d'une agression :  quelqu'un  se fait bastonner quelque part dans le wagon, mais on continue tranquillement de lire son journal sans se lever pour faire fuir les agresseurs, le but étant, bien sûr, ne pas être embêté, de ne pas avoir d'histoires.

C'est un fait, aujourd'hui, en France, on a plus de problèmes à vouloir défendre la langue française face à l'hégémonie de l'anglais, qu'on en a à diffuser l'anglais partout. Défendre la langue française est devenu un parcours du combattant, c'est être un étranger dans son propre pays, une sorte de paria, c'est s'opposer à des voyous de plus en plus nombreux et puissants, et, comme dans le métro, hélas, bon nombre de personnes préfèrent faire semblant de ne pas entendre les voyous qui dégradent, massacrent  et violentent notre langue quotidiennement plutôt que de risquer, en intervenant, de passer pour des empêcheurs d'angliciser en rond.

Si ces voyous linguistiques, ces lâcheurs de la langue française, nous les avons vus amplement aux Victoires de la Musique 2009, l'exemple, bien sûr, vient de plus haut, du milieu politique notamment et plus particulièrement des membres du gouvernement actuel. Là, les voyous linguistiques y sont légion.

En effet, que dire de Mme Lagarde, ministre des Finances, connue pour son abus de l'anglo-américain, qui a reçu, en cela, le Prix de la Carpette anglaise 2007, un Prix d'incivilité linguistique décerné chaque année par des associations parisiennes de défense de la langue française ;

que dire de Mme Pécresse, ministre de la Recherche, qui veut plus d'anglais dans nos universités pour qu'on y enseigne directement en anglais, qui veut que nos chercheurs publient davantage, et systématiquement, leurs travaux en anglais et qui dit, tout simplement, à qui veut bien l'entendre, que l'anglais ne doit plus être considéré en France comme une langue étrangère. Notons que pour toutes ses trahisons, l'infâme Pécresse a obtenu le Prix de la Carpette anglaise 2008 ;

que dire de M. Darcos, ex-ministre de la Francophonie (!) et ministre actuel de l'Éducation nationale, qui a introduit massivement l'anglais dans toutes les écoles primaires de France pour faire des Français, le temps d'une génération, des sujets parfaitement bilingues français-anglais pour que, somme toute, à l'image de la chanteuse Camille, ils fassent rayonner la France, dans le monde, dans la langue des Anglais. Un Darcos qui a lancé aussi l'idée de visioconférences afin que nos jeunes avec d'autres jeunes européens puissent ensemble s'autocoloniser à la langue de la Perfide Albion. (voir, en cela, l'exemple d'une école de Nîmes où de jeunes Italiens, de jeunes Hongrois et de jeunes Nîmois sont invités à parler angliche entre eux) ;

que dire de Mme Albanel, ministre de la Culture, qui a donné récemment une entrevue au magazine très anglicisé Télé 7 Jours. A-t-elle profité de son passage dans ce journal anti-langue française, où les journalistes doivent être payés à l'anglicisme, vu le nombre impressionnant de mots anglais qu'on y trouve, pour y dénoncer l'anglomanie ? A-t-elle fait remarquer, par exemple, aux responsables de la rédaction que le mot anglais "e-mail", largement employé dans ce magazine, a un équivalent français qui est « courriel »  ? -- Non, rien de tout cela, mais par contre, comme pour les conforter dans leur anglolâtrie, elle leur a confié regarder des séries américaines - comprendre, étatsuniennes - en version originale afin d'améliorer son anglais ! Décidément, nous voudrions nous suicider culturellement que nous ne pourrions pas mieux faire que ce minustère de l'aculture !

que dire de Mme Dati, ministre de la Justice, qui veut introduire à l'École Nationale de la Magistrature (EMN), l'obligation pour les futurs magistrats de s'exprimer avec aisance en anglais juridique (proposition n°14)  ;

que dire de M. Kouchner, ministre des Affaires étrangères, qui parle anglais à la moindre occasion à l'étranger quitte à se mélanger les pinceaux et à créer un incident diplomatique, comme il l'a fait en Israël récemment, en semant la confusion entre les mots "hit" et "heat" mal prononcés ;

que dire de M. Xavier Bertrand, le chouchou du Président, qui se targue de lire quotidiennement l' International Herald Tribune pour perfectionner son anglais ; etc.

Enfin, que dire du Président de la République, Nicolas Sarkozy, lui-même, qui a voulu de tels ministres voyous pour gouverner la France et qui a menti aux Français en ne respectant pas, entre autres promesses,  ses engagements électoraux en matière de langue française, de Francophonie et de lutte contre le tout anglais (voir, entre autres discours, son discours de Caen du 9 mars 2007).

Certains disent que notre Président serait un agent infiltré de la CIA (voir le document et les vidéos). Quoi qu'il en soit, à voir la marche forcée de notre pays vers l'anglais et sa future réintégration dans le giron de l'OTAN (où l'anglo-américain, bien sûr, est la seule langue « opérationnelle »), ne serait-on pas en droit tout de même de se demander, pour qui travaille M. Sarkozy ?

Comme il l'a dit récemment, Nicolas Sarkozy n'est pas pour le Québec libre, mais est-il seulement pour la France libre, une France libre d'exister en français dans le monde, une France libre d'enseigner correctement le français à ses enfants et d'en faire de fiers francophones ouverts aux langues du monde et non pas prisonniers du seul anglais, une France libre de rayonner à travers l'Espace francophone et non une France condamner à s'éteindre à l'ombre de l'Oncle Sam ?

Francophones de France et d'ailleurs, arrêtons le train de l'anglicisation, ne restons plus passifs face aux voyous linguistiques qui violent impunément de wagons en wagons notre identité francophone, cessons de regarder par la fenêtre pour se donner l'illusion que tout va bien, serrons les poings et levons-nous, le viol est un crime !

Vive la France libre francophone,

Vive le Québec libre francophone,

Vive la Francophonie unie et solidaire.

Régis Ravat

Président de l’A.FR.AV (www.francophonie-avenir.com)

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Welcome ou la démission anglomane du cinéma

Welcome ou la démission anglomane du cinéma

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La sortie du film Welcome de Philippe Lioret avec Vincent Lindon est l’occasion de faire un point sur la dérive anglomane des titreurs de films.
Quelque soit la qualité de ce film, sans doute grande, je n'irai pas le voir...

Nous étions habitués aux films états-uniens ou anglais ne traduisant plus leurs titres, comme en pays conquis, (quelques exemples récents : Last chance for love, Burn after reading, Frozen river, Of time and the city…). Nous avions également nombre de films d’autres pays dont les distributeurs se croient obligés de nous imposer leurs titres en anglais : Back soon (Islande), H-Story (Japon), Kitchen stories (Norvège), Sleep dealer (Mexique !)  [Le comble du ridicule est d'ailleurs atteint quand Arte diffuse le 1er avril le film hongrois Szép nàpok,
sous le titre Pleasant days quand il s’intitule, pour les  germanophones Schönen Tage !]

Nous avons maintenant une multiplication de films français se voulant tellement plus internationaux et titrant également en anglais, comme  par exemple :  2 days in Paris de Julie Delpy, Home d’Ursula Meier et Thierry Spicher avec Isabelle Huppert, Hello Goodbye  de Graham Guit avec Fanny Ardant et Gérard Depardieu, King Guillaume de Pierre-François Martin-Laval, LOL (laughing out loud) de Lisa Azuelos avec Sophie Marceau et donc Welcome.

Cette façon de titrer ses œuvres en anglais veut implicitement dire : excusez-nous nous ne sommes pas anglo-saxons, les seuls qui aient vraiment le droit, au fond, de faire des films, mais on essaye de se mettre au niveau. Le spectateur ainsi bien formaté finira toujours par préférer les originaux aux copies et aller voir directement les films anglo-saxons.

Il en est de même pour certaines bandes-son de films français qui sont entièrement en anglais. Le dernier cas qui nous ait été donné de voir c'est celui de Romane par moins 30 d'Agnès Obadia, agréable comédie en coproduction franco-québecoise qui se passe dans les deux pays. Pour faire découvrir la musique de l'autre, en quelle langue croyez-vous que soit la bande son ?  A 100 % en anglais (non j'exagère la chanson de fin est en espagnol !), il est vrai que les québecois ne savent pas chanter, c'est bien connu !

En dehors des titres de films et des bandes-son, le mal semble plus profond. Le Monde, le 17/1/2009 titrait sur un "Record pour les films français à l'exportationnous disant que : "[...] le record 2008 tient à un homme, Luc Besson [réalisateur, en autres, de Joan of Arc]. Parmi les quatre films les plus vus par les spectateurs étrangers, trois sortent de son entreprise, Europacorp. Il est vrai que tout avait été fait pour ça : des films tournés en anglais, sur des arguments internationaux, avec des vedettes anglo-saxonnes : le marché visé n'était en rien l'Hexagone."

Peut-être, mais si les films sont tournés en anglais avec des vedettes anglo-saxonnes et des arguments internationaux, c'est à dire se passant aux États-Unis(!),(on peut penser qu'il est également plus simple que tous les techniciens soient anglo-saxons) en quoi ces films sont-ils encore des films français  ? La seule solution pour exporter des films est-elle de devenir américains  ?
Cette politique de Gribouille ne fait qu'habituer un peu plus les spectateurs mondiaux à une vision unique du monde et à l'uniformisation générale des esprits. La profession cinématographique d’un des rares pays à maintenir une certaine résistance au rouleau-compresseur états-unien* semble hélas, consciencieusement, méthodiquement, scier la branche sur laquelle elle est assise ! (Comme quand elle avait attribué 7 césars,  à un film, Le pianiste , tourné en anglais.)

Marc-Antoine Renard

* La part de marché des films français est d'environ 45% contre 44,5% pour les films états-uniens (alors que dans le reste de l'Union européenne la part des films nationaux est plutôt de l'ordre de 20% contre plus de 70% pour celle des films états-uniens.

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Lettre à Lyon Airports

Lettre à Lyon Airports (sic !)

Gérault Lyon airports aviation colonisation

Lettre à Lyon Airports (sic !)

Le 26 février 2009

Messieurs,

J'ai remarqué que les aéroports de Lyon se sont regroupés en une société dénommée
« Lyon Airports », de sorte à promouvoir « Une nouvelle identité ! Plus forte, plus dynamique, plus internationale ! », comme le proclame le site Internet des sociétés exploitantes, que j'ai consulté (Rubrique « Communication », onglet « Notre identité ») ; je cite les extraits pertinents :

- § 1 (extrait) : « L’image véhiculée par « Aéroports de Lyon » ne correspond plus à sa réalité. Sa dimension de plus en plus internationale, avec plus de long-courriers, son ouverture à tous les segments de trafic comme le low cost [« bas coût », for French wogs], son dynamisme commercial, ses nouveaux services, son sens de l’accueil et sa qualité de service, sont autant de signes de ce changement. »

- § 3 : « 3. A vouloir trop mettre en avant notre internationalisation, ne risque-t-on pas de gommer notre identité française ? Toute entreprise a une nationalité et en est fière. La nôtre est française et nous l’affichons au travers du nom de notre ville. Plus que jamais, LYONAIRPORTS est un puissant levier au service du développement économique de toute une région et contribue à son rayonnement international en étant visible et compris sous le nom qu’elle s’est choisi »

- § 6 : « 6. Pourquoi avoir choisi ce nom ?
- C’est un nom international, compréhensible par tous, qui fait référence à notre ancrage territorial.
- C’est un nom court, aisément mémorisable qui peut facilement se conjuguer avec un rappel de l’activité concernée.
- C’est un nom intemporel. »

*******
En clair, le français est une langue de ploucs qu'il faut cacher aux étrangers ; en revanche, l'anglo-étasunien est la « savonnette à vilain » dont l'emploi intensif est indispensable pour dissimuler l'horrible tare de ne pas être né ni de vivre en Arkansas ou à Paris (Texas, of course) : Dieu merci, vos experts en « management » et en « marketing » bardés de « MBA » et autres équipements du prêt-à-penser étasunien se démènent pour arracher Lyon à sa franchouillardise. Et puis, il est vrai que pour un anglophone (les autres étrangers, on s'en moque), comprendre que « Aéroports de Lyon » a une signification vaguement voisine de celle de « Lyon Airports » représente un effort, voire une torture qu'il serait indigne de prolonger !

Mais il ne faut pas vous arrêter en si bon chemin. Voici donc quelques pistes :

- remplacer le vocable « Lyon » qui sent son cul-terreux par « Lyons » (graphie anglophone) ou, mieux, par Lyon City, oh yeah !

- éliminer le nullard « aeroport » de votre adresse courriel (sorry, e-mail address) [webmaster@lyon.aeroport.fr] pour le remplacer par « airport », ce qui assurera en outre une communication plus cohérente ;

- arrêtez de pay lip service to silly jingoistic French pride (désolé, mais ça fait tellement de bien d'écrire dans la langue des Maîtres) : pourquoi nous parler de votre identité française et de votre fierté de celle-ci ? Quand on remplace « Aéroport de Lyon » par « Lyon Airport », le message est clair : le nom d'une société, c'est son drapeau (*) ; alors assumez au lieu d'essayer de faire croire que le noir c'est le blanc or the other way round : vous savez, dans la bassesse, ce sont les débuts qui sont les plus difficiles ; ensuite, toute honte (très vite) bue, on crache quotidiennement sur sa mère (sa langue maternelle) sans même plus y penser, les exemples abondent...

- essayez d'expliquer à Samsung que leur petite société arriérée ne sera jamais connue tant qu'elle ne remplacera pas son nom coréen par une éructation anglo-saxonne.

À votre disposition pour vous donner quelques autres pistes (°) : « Infamy made easy », yes you can !


(*) NB : a posteriori, je crois avoir été injuste with Lyons Airport, Inc. car leur drapeau est bien bleu-blanc-rouge ; bon, d'accord, il ne s'agit pas du ridicule French flag ni du blason de la ville de Lyon mais du « Star and Stripes » : d'ya have a problem with that?

(°) comme expliquer à la société dénommée Aéroports de Paris (ADP) comment il faut communiquer efficacement

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Lettre à l’Académie française sur les dérives des ministres envers la langue française

Lettre à l'Académie française sur les dérives des ministres envers la langue française

Lettre à l'Académie Française sur les dérives des ministres envers la langue française

Académie française politique langue « Halte à la complainte du français perdu » : Nos associations pour la promotion du français, Avenir de la langue française parmi elles, reprennent volontiers ce titre et, pour l’essentiel, le contenu plein d’espoir et d’encouragements du discours que Madame le Secrétaire Perpétuel de l’Académie française a prononcé, lors d’une séance publique annuelle, le 27 novembre 2008, au Palais de l’Institut.

Mme Carrère d’Encausse y met en valeur un très récent début d’évolution des esprits vers le multilinguisme, en Europe comme ailleurs dans le monde, s’écartant de «l’unilinguisme multinational » réducteur dénoncé par Régis Debray, et suivant davantage Umberto Eco (« La langue de l’Europe, c’est la traduction »).
Cette évolution offre en effet aujourd’hui, avec une Organisation de la Francophonie un peu plus volontariste, des chances accrues à la langue française.

Il nous semble cependant que l’inquiétude au sujet de notre langue, en particulier de son statut en France, inquiétude que Mme Carrère d’Encausse conseille avec raison de ne pas nourrir à l’excès, reste justifiée par l’attitude de trop d’élites en France, cœur de la francophonie.
Nous constatons en effet que trop de nos élites restent enfermées, plus peut-être que leurs homologues d’autres grands pays, dans la conception - condamnée par Mme le Secrétaire Perpétuel – selon laquelle l’anglo-américain est le seul outil indispensable de la communication internationale, y compris dans ce continent de la diversité qu’est l’Europe, et dans des secteurs vitaux, que vous connaissez bien, de l’activité nationale en France même.

Nous observons surtout un fait assez nouveau, au moins dans l’ampleur très dangereuse qu’il prend depuis deux ou trois ans.
En effet, les efforts très accrus des gouvernements et des entreprises géantes des pays anglo-saxons pour substituer l’anglais à bien d’autres langues, principalement dans les fonctions économiques, culturelles, et internationales de ces langues, dont le français, sont dorénavant relayés et renforcés par nos organismes publics, y compris par nombre de nos ministères.
Ceux-ci se trouvent ainsi en contradiction flagrante avec les orientations données par le Président de la République, notamment dans ses deux excellents discours pertinents du 9 mars 2007 à Caen, puis du 20 mars 2008, jour de la Francophonie, à la Cité universitaire internationale, en présence du Secrétaire Général, M. Abdou Diouf.

Vous êtes invité à lire le document joint dans lequel nous avons pu ainsi relever, et dénoncer publiquement en vain, de graves dérives de ministères français, pourtant censés, au premier chef, respecter l’article 2 de la Constitution (« La langue de la République est le français »), la « loi Toubon », et, tout simplement notre tradition nationale et le bon sens.

Ce relevé dûment vérifié a été établi par l’Association « Avenir de la langue française » (ALF). Son dépliant de présentation est joint.
ALF est en partie à l’origine de l’introduction dans notre Constitution, avec l’aide de parlementaires amis de divers bords, en 1992 de la phrase de l’article 2 sur la langue de la République, puis, en juillet 2008, de la Francophonie (titre XIV et article 87 nouveaux). Elle avait aussi rédigé la première esquisse de la loi qui avait d’abord failli être en 1993 la loi Tasca, puis devint en 1994 la loi Toubon.
Elle est depuis 1995 agréée par les ministères de la Culture et de la Justice, et régulièrement subventionnée par « la rue de Valois » pour veiller à l’application de notre législation protectrice de la langue française.
Elle contribue fortement à l’étroite collaboration (veuillez me permettre de la nommer « synergie ») qui s’est établie depuis plusieurs années avec les autres associations de défense et de promotion du français, au premier rang desquelles se trouvent les deux autres associations agréées par les deux ministères précités : « Défense de la langue française » présidée par M. Jean Dutourd, et l’AFAL (Association francophone d’Amitié et de liaison) présidée par M. Jacques Godfrain, ancien ministre.

Toutes nos associations craignent de voir, peut-être dès 2009, l’attention et le soutien financier des ministères à leur égard diminuer fortement en raison : tant des contraintes imposées par la grave crise financière et économique née aux États-Unis, que de la tendance décrite dans le relevé de comportements ministériels ci-joint.

Avenir de la langue française n’est donc pas seule à se tourner vers ce môle solide et prestigieux du français et de la France que constituent à la fois l’Académie française en corps et les Académiciens qui la portent et l’illustrent.

Que peut bien vous demander « notre peuple » ? :
-    votre engagement, en corps mais aussi personnel, tant par les canaux directs et discrets que vous pouvez avoir avec tous nos dirigeants, qu’en portant plus fortement vos protestations et exhortations sur la place publique, dans tous media à votre portée ;
-    votre soutien, par les mêmes voies, aux propositions de politique en faveur du français et de la Francophonie que nos associations ont élaborées ces dernières années, qu’elles ont déjà eu l’occasion de vous envoyer et soumettre, et qu’elles tiennent naturellement à votre disposition, sur simple demande de votre part ;
-    votre appui personnel à la recherche par nos associations d’adhérents, de militants, ainsi que de mécènes, de parraineurs, de légueurs (ou légateurs ?), afin de permettre à nos associations, malgré la rigueur des temps, de poursuivre et de développer leurs activités en faveur de la langue française et de la Francophonie, en faveur de la pérennité de la France.


Comportements des ministères français en matière de langue française et de Francophonie contraires à la Constitution, à la loi Toubon et à la tradition nationale française d’affirmation publique de notre langue :

- Le ministère des Finances et de l’Industrie a poussé vigoureusement à la ratification de l’accord de Londres sur les brevets européens, obtenue dès l’été 2007, alors que cette ratification avait pu être suspendue depuis 2001 grâce aux pressions conjuguées de l’Académie française, des ministères des Affaires étrangères et de la Culture, d’organismes professionnels, et de nos associations ; son actuelle titulaire emploie beaucoup plus volontiers l’anglais que le français dans l’exercice de ses fonctions, et non pas seulement à l’étranger ;
- le ministère de l’Éducation nationale répète depuis deux ans que tous les élèves français doivent être bilingues à la fin de leur scolarité, tout en précisant clairement qu’il s’agit d’un bilinguisme franco-anglais, sans envisager que d’autres langues puissent entrer dans cet objectif de bilinguisme ;
- le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche est en pointe : son actuelle titulaire a été distinguée en novembre 2008 par l’académie de la « Carpette anglaise » pour imposer l’anglais comme langue d’enseignement et d’examens à des étudiants français qui ne relèvent d’aucune des exceptions et dérogations inscrites dans la loi dite « Toubon » du 4 août 1994, pour avoir déclaré qu’à Bruxelles elle ne chercherait pas à s’exprimer en français, le « tabou de l’anglais » devant être écarté, et pour être allée jusqu’à se plaindre - le 12 octobre 2008 dans une émission de La chaîne parlementaire - d’être gênée dans son action par ce qu’elle a qualifié de « lobby » des associations de la langue française, pourtant agréées et subventionnées par le gouvernement auquel elle appartient aux fins de soutenir l’ (ancienne ?) politique linguistique française ;

- le ministère des Affaires étrangères, selon M. Dominique Wolton, « brade son réseau culturel à l’étranger », et ne soutient guère la Francophonie organisée, ni la coopération franco-africaine ; son titulaire actuel emploie surtout l’anglais dans son travail diplomatique à l’extérieur, voire en France ; il s’est efforcé, pendant de longs mois en 2007-2008, de dénaturer la chaîne internationale francophone TV5 en l’incluant avec France24 dans une politique audiovisuelle extérieure étroitement nationale ; il voit enfin, dans son dernier livre, « l’anglais, (comme) avenir de la francophonie » ;
- la Primature (services du Premier Ministre), saisie par nos associations depuis plus de six ans, fait la sourde oreille à nos demandes répétées de faire renvoyer systématiquement à Bruxelles les documents de travail de l’U.E. qui sont maintenant presque tous envoyés en anglais uniquement à nos administrations centrales, ainsi obligées de travailler en bonne partie dans cette langue, qui n’est pourtant pas celle « de la République » ;

- les ministères du Travail et de la Santé, négligent encore, au mépris non seulement de notre langue, mais du principe de précaution, d’imposer la traduction en français de logiciels et notices d’emploi de plus en plus exclusivement en anglais tant dans nos grandes entreprises même publiques que dans nos hôpitaux, alors que l’incompréhension ainsi entraînée a pu contribuer aux décès et à la scandaleuse affaire des « irradiés d’Épinal  » et d’ailleurs, et que des médecins ont pu écrire que « le tout-à-l’anglais tue » ;

- le ministère de la Culture lui-même, qui exerce la tutelle de la Délégation générale à la langue française et aux langues de France, n’a pas voulu ou pu, malgré nos demandes pressantes et une campagne de presse, obtenir de France télévision la désignation, pour le concours de chansons de l’Eurovision, en mai 2008 à Bucarest en Roumanie membre de la Francophonie, d’un chanteur et d’une chanson en français, au lieu de la chanson en anglais choisie par la directrice des jeux et divertissements de France 3 ; le choix du déshonneur n’a pas écarté la honte d’une cuisante défaite, la France ne s’étant alors classée que 19ème sur 25, alors que plusieurs autres pays de moindre importance - et mieux classés - avaient tenu à chanter dans leurs langues respectives ;

- le ministère chargé des transports a annoncé à la fin de 2008 que la réforme-simplification du permis de conduire comporterait la possibilité d’en subir les épreuves dans d’autres langues que le français, au mépris flagrant de la législation linguistique déjà citée.

Les associations attendent de ces ministères le respect de l’ordonnance de Villers-Cotterêts (1539) toujours en vigueur et des lois de la République, ainsi que des orientations claires données par le Président de la République dans ses importants discours pertinents du 9 mars 2007 à Caen, et du 20 mars 2008 à la Cité universitaire internationale de Paris.

Relevé établi par l’association Avenir de la langue française, 34 bis, rue de Picpus, 75012 Paris, courriel : avenirlf@laposte.net

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Eurovision 2009 – en français

Eurovision 2009 : en français !

eurovision chanson anglicisation langue française

Patricia Kaas défendra les couleurs de la France avec "S'il fallait le faire" le 16 mai prochain à Moscou au concours de l'Eurovision de la chanson. Patricia Kaas, très populaire en Russie et dans les pays de l'Est, est un véritable atout dans cette compétition.

Ainsi, nos associations qui étaient intervenues vigoureusement pour rappeler à divers « responsables » la promesse que Mme Albanel nous avait faite l’an dernier, après le déshonneur et le désastre cumulés de la chanson en anglais imposée par une quelconque directrice des jeux de France 3, ont peut-être un peu contribué à ce retour à des pratiques plus saines. Nous nous en réjouissons, remercions Mme Albanel d’avoir tenu sa promesse… et nous nous préparons – et vous invitons tous, à rester très vigilants à l’avenir.

Albert Salon

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Eurovision 2009 : ne ratons pas le coche !

Eurovision 2009 : ne ratons pas le coche !

eurovision chanson colonisation langue française

Plusieurs associations de promotion du français et de la Francophonie, indignées de la représentation de la France au concours Eurovision 2008 par une chanson en anglais – déshonneur qui n’empêcha pas une cuisante défaite (19ème sur 25 !...) - viennent de rappeler à Mme Christine Albanel, Ministre de la Culture et de la Communication, leur Ministre de tutelle, sa promesse - donnée en 2008 après le concours - de ne plus laisser une quelconque directrice des jeux et divertissements de France Télévision faire le choix de la représentation française, et de veiller à ce que la France soit à nouveau représentée en français en 2009.

Si Mme Patricia Kaas, comme l’annonce en a été faite, est pressentie, nous savons qu’elle a de belles chansons en français à son répertoire. Mme Albanel a ainsi tout loisir de tenir sa promesse, et de rassurer toutes nos associations ainsi que de nombreux Français et étrangers francophones qui tiennent à leur langue.

L’an dernier, M. Alain Joyandet, Ministre délégué chargé de la Francophonie, avait, du Québec où il se trouvait alors, été l’un des premiers à faire connaître son désaccord lors du choix scandaleux de 2008. Il n’avait malheureusement pas été entendu, alors même que nous avions prié maints « responsables » d’intervenir.

Nous espérons que, cette année, de votre côté, chers lecteurs vous aurez à cœur d’écrire et téléphoner à qui de droit (Ministères, France Télévisions, France3, Délégation à la langue française) pour clamer votre refus d’une nouvelle honte lors de l’annonce du choix de la chanson, le 9 février, semble-t-il.

Albert Salon, ancien Ambassadeur, président d’Avenir de la langue française
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Supermarkets !!! (colonisation)

Supermarkets !!!

supermarchés colonisation collaboration langue

La collaboration militante des supermarchés français à l'anglo-saxonisation du pays progresse !

La collaboration militante des supermarchés français à l'anglo-saxonisationAprès l'inoubliable Leader Price (Groupe Casino, Franprix) créée en 1989, Relay issus des Relais H en 2001, Monoprix a lancé Beauty Monop’ (beauté et hygiène) en 2005 et Daily Monop’ (magasins de petite restauration) en 2007.La collaboration militante des supermarchés français à l'anglo-saxonisation

Ces dernières semaines le mouvement s'accélère : Carrefour à décidé de supprimer l'enseigne Champion au profit de l'enseigne "Carrefour Market" (quelle imagination !) et les magasins déjà bien nommés "Shoppi" vont devenir "Carrefour City" !La collaboration militante des supermarchés français à l'anglo-saxonisation

Le groupe Auchan n'est pas en reste, d'ici au mois de juin, les 170 enseignes Atac, propriété du groupe Auchan, auront disparu du paysage, remplacées par des supermarchés "Simply Market" (mais où vont-ils chercher tout cela ?)

[et puis quand l'on a commencé, pourquoi s'arrêter en si bon chemin, leur slogan vedette fleure bon le pays occupé :  Be simply, be happy !)

Un grand merci aux Groupes Auchan, Carrefour, Casino et Galeries Lafayette pour cette anglicisation massive de nos paysages urbains !

Le groupe Carrefour mérite par ailleurs, une distinction spéciale de vassalité radieuse avec ses produits premiers prix (ceux marqués d'un grand 1) dénommés gracieusement : Apple juice, Rice, Tissue etc... (Au fait pourquoi garder un nom aussi désuet et ne pas s'appeler Crossroads, encore un effort pour être un bon vassal ! )

Nous ne pouvons qu'inciter nos lecteurs à éviter toutes ces enseignes même si cette collaboration à tendance monopolistique rend difficile cette option...

On se demande parfois si le slogan subliminal de ces groupes, à l'instar d'un certain PL le 22 juin 1942, n'est pas : "nous souhaitons la victoire des anglo-saxons" ?

Marc-Antoine Renard
 

Dans le même ordre d'idées, nous avons reçu le message suivant :

Bonjour
La chaîne des cafés STARBUCKS affiche les quantités de ses consommations en langue étrangère : "short, tall, etc." Quand on demande à ce qu'elles soient exprimées en français on se fait envoyer paître… Vous demandez un "petit" café et ils vous servent un "tall", et ils vous expliquent sans rire que "tall" ça veut dire "petit" !!! Pourriez-vous, SVP, me dire à quelle autorité doit-on s'adresser pour faire cesser ce scandale ?
...

Nous pourrions répondre à ce monsieur qu'il a parfaitement raison. Qu'il est bien que ce genre de réaction existe encore, quand tant d'entre nous sont tellement habitués à être colonisés, qu'ils ne s'en rendent même plus compte. Le fait qu'une enseigne de ce type, à la différence de celles citées plus haut, soit directement "coloniale" quand celles-là se prétendent françaises, ne change rien au problème...

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L’Assemblée générale du 17 janvier 2009

L'Assemblée générale du 17 janvier

langue française associations ALF

Avenir de la Langue Française a tenu sa 17e assemblée générale annuelle à la Sorbonne samedi 17 janvier 2009

Le 17 janvier, Avenir de la langue française a tenu dans une salle Cavaillès pleine, à la Sorbonne, une AG très animée, riche d’un rapport d’activités à plusieurs voix très nourri, d’interventions de grande qualité et de décisions encourageantes.

Vers des actions violentes ?

Entre autres questions pertinentes, celle de l’utilisation de formes modérées de  violence a été posée. Par exemple de la projection de peinture rouge sur les enseignes et affiches qui sont, de manière injustifiée, uniquement en anglais.

Nous ne saurions bien évidemment encourager la violence, même à l’égard des biens. Nous ne pouvons, malheureusement, que la comprendre.

Le fait même d’envisager un recours à la violence traduit bien la montée de la colère dans le peuple français, qui tient à sa langue, à son identité, à ce qu’il lui reste d’indépendance, et qui constate que ses élites dirigeantes se joignent à ceux qui veulent l’en dépouiller…

L’AG demande donc que les actes des ministres – qui participent en fait de l’offensive contre la langue française et la Francophonie - soient mis au diapason des excellents discours du Président de la République le 9 mars 2007 à Caen, et le 20 mars 2008 à la Cité universitaire internationale, et que le Président rappelle les contrevenants à l’ordre et au respect de ses claires orientations.

Actions envisagées en 2009

- ALF va prendre part aux actions publiques en faveur du français : Semaine de la langue française (colloque à Paris III, Salon du Livre et accueil de plusieurs écrivains mauriciens, Festiphonie, nouveau Guide de l’usager…) ;

- ALF prépare la conférence de presse internationale syndicats-associations-parlementaires français et étrangers pour le droit de travailler dans sa langue nationale dans son propre pays, avec des représentants de syndicats et associations attendus d’Allemagne, de Belgique, d’Italie, du Québec… le 9 mars prochain à l’Assemblée Nationale, en présence de parlementaires français de divers bords ;

- ALF relance le projet de Villers-Cotterêts ; elle propose depuis 2001 que le château, à transformer en haut lieu français et francophone de la diversité linguistique et culturelle de l’Europe et du monde, ait aussi un rôle d’annexe de la Maison de la Francophonie qui doit ouvrir ses portes au printemps 2010 avenue Bosquet à Paris ;

- ALF insistera en 2009 sur le grand thème et danger de l’enseignement supérieur en anglais, et, sur la base de preuves promises par ses administrateurs universitaires, préparera des actions contentieuses à l’égard de certains établissements qui contreviennent sans conteste à la loi.

Tous les lecteurs qui partagent nos idées et n’ont pu encore adhérer à ALF sont chaleureusement invités à le faire, et à recruter autour d’eux des adhérents, militants, mécènes et parraineurs !
L’heure est à la Résistance !

Haut les cœurs ! Bonne année à tous !

Albert Salon, ancien Ambassadeur, président d’ALF

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Un Gouvernement à rappeler à l’ordre  ?

Un Gouvernement à rappeler à l’ordre  ?

langue française politique
Un Gouvernement à rappeler à l’ordre ?

lettre d'Albert Salon, président d’Avenir de la Langue Française à M. le Secrétaire d’État chargé de la Francophonie, MM. les Conseillers, M. le Délégué général à la langue française

En cette veille de Noël je voudrais ajouter, aux vœux que nous formons pour M. le Président de la République et pour vos personnes, le souhait ardent de nos associations de promotion du français et de la Francophonie de voir les excellentes positions du Président de la République mieux reflétées et suivies dans l’action quotidienne des membres de l’équipe gouvernementale.

Dans le texte ci-après, plusieurs associations ont opéré l’inévitable rapprochement entre les positions excellentes du Président et les actes de plusieurs ministres.

Ces associations vous prient d’user de toute votre influence pour rétablir la cohérence souhaitable et ardemment souhaitée entre les premières et les seconds.

Elles sont en effet de plus en plus dubitatives et inquiètes devant ce qu’elles doivent bien constater.

Deux exemples récents :
-         les états généraux de la presse tenus le 12 décembre à l’Elysée même ! : discussion en anglais au prétexte qu’il y avait deux Américains présents ;

-         l’affaire de l’enseignement de la gymnastique en anglais pour tous les élèves de la classe dans un collège de Levallois, qu’ils aient ou non commencé à apprendre l’anglais auparavant ou telle autre langue, et qu’ils soient ou non solides dans leur maîtrise du français ; l’aspect le plus inquiétant dans cette expérience est que le recteur de l’académie de Versailles « y tient beaucoup » et souhaite son extension, peut-être parce qu’il croit ainsi plaire en haut lieu ? Je vous joins la lettre que nos associations ont adressée à Mme Balkany. Elles vont en adresser une, collective, au recteur. Il se trouve d’ailleurs que par une convergence non recherchée, notre demande de mettre fin à cette expérience rejoint une demande de même nature présentée par des parents et syndicats au sein même du conseil d’administration du collège…

Veuillez recevoir l’expression de l’espoir que nous continuons à placer en vous, et de toute notre considération.

Albert Salon, ancien Ambassadeur, président d’Avenir de la Langue Française.


Un Gouvernement à rappeler à l’ordre par le Président de la République en matière de langue française et de Francophonie ?

 Il nous avait beaucoup intéressés de lire les engagements vibrants de M. Nicolas SARKOZY, sur la langue française et la Francophonie, dans ses superbes discours du 20 mars 2008 (journée de la Francophonie) en présence du Secrétaire Général de l’OIF, M. Abdou Diouf, ancien Président de la République du Sénégal, et du 9 mars 2007 à Caen, lu lors de sa campagne présidentielle. Ecoutons ces extraits remarquables, peut-être rédigés par M. Henri Guaino, que M. le Président de la République a lus avec toute la force de conviction et de persuasion de son éloquence ! :

 « Nous avons le devoir pour nos enfants, pour l’avenir de la civilisation mondiale, pour la défense d’une certaine idée de l’homme, de promouvoir la langue française. (……..) Si je suis élu, je mettrai la francophonie au rang des priorités diplomatiques de la France. Je renforcerai tout à la fois le dispositif de l’action culturelle de la France à l’étranger et l’aide à la création, parce que c’est par la création que le français rayonne. (…………)

Je veillerai à ce que, dans les entreprises installées sur le territoire français, la langue de travail soit le français dès lors qu’il n’y a aucune nécessité économique ou commerciale qui oblige à s’exprimer dans une autre langue. (…………….)

Je me battrai pour que, dans les instances européennes et à l’ONU, le français continue d’être employé. (……) obligation absolue pour tout représentant de la France dans des organisations internationales. (……….) me battrai pour que soit généralisé partout en Europe l’enseignement de deux langues étrangères parce que c’est la seule façon efficace pour que l’hégémonie de l’anglais soit battue en brèche. (………)

Si je suis élu, je ne serai pas favorable à la Charte européenne des langues régionales. Je ne veux pas que demain un juge européen ayant une expérience historique du problème des minorités différentes de la nôtre, décide qu’une langue régionale doit être considérée comme langue de la République au même titre que le français. (……………). J’ai la conviction qu’en France, terre de liberté, aucune minorité n’est opprimée et qu’il n’est donc pas nécessaire de donner à des juges européens le droit de se prononcer sur un sujet qui est consubstantiel à notre identité nationale et n’a absolument rien à voir avec la construction de l’Europe. (…...)

La diversité linguistique, c'est la condition de la diversité culturelle et du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. La langue n'est pas une marchandise, (…..) pas une technique. L'obsession d'une langue unique au prétexte de l'efficacité est un leurre qui masque les effets de domination de la pensée unique dont la langue unique est l'antichambre. (…………..)

La culture générale, elle, doit être une préoccupation constante. Et quand nos enfants apprennent des langues étrangères, (…..) obligatoirement au moins deux, il faut que cet apprentissage soit aussi un apprentissage de culture et de civilisation. Je souhaite (qu’ils les) apprennent à travers la littérature, le théâtre, la poésie, la philosophie, la science ».

 Ce qu’a dit là le Président avec sa force coutumière de persuasion, nous l’avions écrit bien des fois. Nous ne pouvions donc que nous réjouir, pleins d’espoir.

Hélas ! Nous en sommes à lui demander maintenant de redresser d’urgence l’action de nombre de ses ministres qui n’ont pas appliqué sa ligne politique ainsi magnifiquement définie.

Voyez plutôt la liste des dérives de son gouvernement depuis l’installation :

 Une véritable offensive semble bien être lancée de divers côtés contre la langue française et la Francophonie.

 Les associations concernées s’emploient à organiser la contre-offensive, au nom à la fois de l’identité nationale, des intérêts de la Francophonie internationale, de la diversité linguistique et culturelle du monde, et du grand danger qu’une langue mondiale commune, voire unique, qui serait celle des intérêts anglo-saxons et états-uniens, ferait courir à l’équilibre mondial et à la culture elle-même, danger équivalent à celui, dont nous avons pu voir les effets dans la présente crise financière et économique, que faisait – et fait – courir à nos économies l’écrasante domination du dollar et des institutions et pratiques hautement spéculatives en « bulles » de la finance de Wall Street et de la City

 La contre-offensive a pris la forme de démarches collectives pour contester et faire modifier les positions gouvernementales annoncées et prises par :

 - le ministère des Finances, dans la ratification à l’automne 2007 du Protocole de Londres de 2001 sur les brevets européens, où la langue française est minorée ;

- Mme Lagarde qui, selon le Canard Enchaîné, répond par des annotations en anglo-américain aux notes que ses collaborateurs lui adressent en français ;

- M. Darcos, en faveur de la bilinguisation français-anglais (seule bilinguisation annoncée et favorisée !) comme devant être l’un des objectifs de notre système éducatif ;

- M. Kouchner sur « L’anglais, avenir de la Francophonie » ! titre qu’il a donné - par dérision ? -  à un chapitre de son livre sur « Deux ou trois choses que je sais de nous », et pour la politique de son ministère en matière d’action culturelle dans le monde ; malgré la ferme déclaration de M. Sarkozy en la matière (cf. plus haut), M. Kouchner laisse diminuer ses crédits, et s’évanouir l’âme de cette action, alors qu’elle est depuis François 1er dans les gènes de la France, et alors même que la Chine prévoit, dans les quelques années prochaines, d’installer mille grands Instituts culturels Confucius dans le monde entier , pour promouvoir sa langue, sa culture, ses productions et son commerce ;

- Mme Albanel, ministre de la Culture chargée de la langue française, qui n’a pas pu, malgré nos demandes pressantes et une sérieuse campagne dans la presse, obtenir de France-Télévision pour le concours de chansons de l’Eurovision, en mai 2008, la désignation d’un chanteur et d’une chanson en français au lieu de la chanson en anglais de Sébastien Tellier choisie sans en démordre par la  - si redoutable ? - directrice des jeux de Fr3 pour représenter la France, et infliger ainsi, de surcroît à notre pays un lamentable échec à la 19ème place sur 25, alors même que plusieurs autres pays de moindre importance - et mieux classés - avaient tenu à chanter dans leurs langues respectives;

- les services de la Primature (Matignon) qui font la sourde oreille à nos demandes (depuis plus de six ans !) de faire renvoyer systématiquement à Bruxelles les documents de travail de l’UE qui sont envoyés seulement en anglais à nos administrations centrales ;

- l’ensemble du Gouvernement qui ne suit pas les engagements du Président de la République dans le soutien à l’OIF et à la Francophonie organisée, et ne soutient pas non plus M. Maurice Druon, ancien Secrétaire Perpétuel de l’Académie française qui, avec l’aide de nombreuses personnalités étrangères éminentes, demande qu’à Bruxelles le français soit la langue juridique de référence, ce qui ne veut pas dire la seule langue du droit, des textes normatifs pris par les institutions, mais simplement la langue qui fait foi, par sa clarté, en cas de litiges d’interprétation et de contentieux ;

- le Gouvernement, et non pas seulement le ministère de la Culture, pour avoir envisagé d’intégrer la chaîne francophone internationale TV5 dans le projet audio-visuel extérieur de la seule France (les vives protestations de nos partenaires francophones – surtout - et accessoirement de nos associations ont heureusement sauvé cette chaîne francophone réellement internationale dans son financement, sa gestion, son contenu et sa diffusion…) ;

- les ministres du Travail et de la Santé qui, malgré les demandes répétées des syndicats et de nos associations, n’imposent pas encore la traduction en français de logiciels et notices d’emploi qui sont imposés uniquement en anglais tant dans nos grandes entreprises même publiques, que dans nos hôpitaux publics, alors que l’incompréhension ainsi entraînée a pu contribuer aux nombreux décès et à l’énorme scandale des « irradiés d’Épinal » et d’ailleurs (quand osera-t-on admettre et déclarer que « le tout-à-l’anglais tue ?! », alors que l’on essaie de faire porter le chapeau des dégâts au seul personnel des hôpitaux !…) ;

- le ministre de l’enseignement supérieur et des organismes de coordination de la recherche française : voir le prix décerné au titre de 2008 par l’Académie de la « Carpette anglaise » ;

- les ministères de l’Éducation et de la Culture qui semblent préparer dans une grande discrétion la ratification par la France de la fameuse Charte européenne des langues régionales et minoritaires que le Président a pourtant refusée clairement (voir plus haut).

- Mentionnons en passant le commissaire européen d’origine française, M. Jacques Barrot, qui ne semble pas avoir bien noté – ni a fortiori suivi -  la déclaration fort claire de M. Sarkozy sur l’emploi massif du français à Bruxelles pendant sa présidence du Conseil…

Article que diverses associations de promotion de la langue française et de la Francophonie ont composé à l’aide de faits bien avérés, et qu’elles ont diffusé dans divers supports d’information, afin « que nul n’en ignore. »

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Europ Assistance condamnée à traduire un logiciel en français

Europ Assistance condamnée à traduire un logiciel en français

Europ Assistance condamnée à traduire un logiciel en français
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Europ Assistance a été une nouvelle fois condamnée par le Tribunal de grande instance de Nanterre,  comme le 27 avril 2007. Avenir de la Langue Française ne peut que se réjouir d'un tel verdict et féliciter Jean-Loup Cuisiniez et  la CFTC à l'initiative du recours en justice.

Nanterre, 5 décembre 2008 (AFP) - 5/12/2008 16h13

Le tribunal de Nanterre, saisi par le syndicat CFTC, a ordonné vendredi à Europ Assistance France de traduire en langue française un logiciel de comptabilité qui n'avait été mis à disposition des salariés qu'en anglais, selon un jugement dont l'AFP a eu copie.

Le jugement, rendu par la 2e chambre civile du tribunal de grande instance (TGI) est assorti d'une astreinte de 5 000 euros par jour de retard, passé un délai de 3 mois à compter de vendredi.

La filiale de l'assureur italien Generali devra également verser 1 euro de dommages-intérêts à la CFTC et 3 000 euros au titre des frais de procédure.

Selon le tribunal, qui s'appuie sur le code du travail (article L 1321-6), "l'employeur doit fournir une version française de tous les documents nécessaires aux salariés pour l'exécution de leur travail, excepté s'il s'agit d'un document reçu de l'étranger ou destiné à des étrangers".

Lors de l'audience, le 31 octobre dernier, l'avocate d'Europ Assistance, Me Estelle Dapoigny avait fait valoir que les salariés concernés, peu nombreux à utiliser ce logiciel, avaient reçu une formation, qu'ils disposaient d'un guide d'utilisation et que personne ne s'était plaint depuis sa mise en place, en 2005. Personne à l'exception d'une salariée, dont l'avocate avait souligné un "problème individuel" de "compétence".

Le tribunal estime que le faible nombre de salariés à utiliser le logiciel ne constitue pas un motif de dispense de son obligation légale pour Europ Assistance, qui avait déjà été condamnée dans une affaire similaire en avril 2007.

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Carpette anglaise : une Académie qui décoiffe

Une Académie qui décoiffe

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C’est celle de la "Carpette anglaise". Une Académie avec des gens de prestige : Philippe de Saint-Robert qui la préside, Paul-Marie Coûteaux, Hervé Bourges, Claude Duneton, Dominique Noguez… Vous avez sans doute tous déjà lu son communiqué. Mais nous insistons, car cet évènement est important dans le mouvement de la résistance au « tout-à-l’anglais ».

Elle attribue chaque année un prix d’indignité civique à un membre des « élites françaises » qui s’est particulièrement distingué par son acharnement à promouvoir la domination de l’anglo-américain en France au détriment de la langue française.

Quelques jours après le beaujolais nouveau, le prix 2008 vient d’arriver. Cette année encore, après Mme Lagarde l’an dernier, le gouvernement était hélas bien placé avec deux ministres « candidats » : c’est Mme Valérie Pécresse qui, dès le premier tour, a très largement devancé M. Xavier Darcos.

Qu’a-t-elle donc fait pour mériter cette infamie ? Ignorant la loi Toubon et surtout les magnifiques discours sur la langue française et la Francophonie de 2007 et 2008 de notre Président Nicolas Sarkozy, elle s’est tout simplement mise avec application à anglo-américaniser l’enseignement supérieur français en introduisant et développant des enseignements et des épreuves d’examen en anglais là où le français devrait rester la seule langue. Tout cela en se plaignant de surcroît, le 12 octobre sur LCP-Sénat, de la gêne que lui causent les associations qu’elle traite de « lobby de la langue française » alors qu’elles ne font que le travail pour lequel elles sont agréées et subventionnées par le gouvernement auquel ce Ministre appartient. Sic transit gloria mundi… »

Albert Salon
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Valérie Pécresse prix de la Carpette anglaise 2008

Valérie Pécresse prix de la Carpette anglaise 2008

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Valérie Pécresse prix de la Carpette anglaise 2008Confirmant nos constats antérieurs sur les obsessions anglomanes de la ministre, l'Académie de la Carpette anglaise à décerné son prix 2008 à Valérie Pécresse à une large majorité. Ainsi qu'à Eurostat à titre étranger.

Communiqué de l'Académie de la carpette anglaise

L'Académie de la Carpette anglaise1 s'est réunie le 26 novembre. Le jury, présidé par Philippe de Saint Robert, était composé de représentants du monde associatif2, syndical et littéraire.

Au premier tour de scrutin, par onze voix contre deux, le prix de la Carpette anglaise 2008 a été décerné, à Mme Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche pour avoir déclaré que le français était une langue en déclin et qu'il fallait briser le tabou de l'anglais dans les institutions européennes, ainsi que dans les universités françaises, en rendant obligatoire l'enseignement intensif de cette langue au détriment de toutes les autres (ce qui est notamment contraire au traité de l'Élysée de 1963).

(voir plus bas la liste des prétendants au prix de la Carpette anglaise)

À titre étranger3, la Carpette anglaise a été décernée au premier tour de scrutin, par douze voix contre une, à Eurostat, service des statistiques de la Commission européenne, qui diffuse depuis avril 2008 sa publication « Statistiques en bref » uniquement en anglais, renonçant aux langues allemande et française.

Anne Cublier, Paul-Marie Coûteaux, Jean-Loup Cuisiniez (représentant du monde syndical), Hervé Bourges, Yves Frémion et Dominique Noguez sont membres de cette académie.


1 La Carpette anglaise, prix d'indignité civique, est attribué à un membre des « élites françaises » qui s'est particulièrement distingué par son acharnement à promouvoir la domination de l'anglo-américain en France au détriment de la langue française.

2  Association pour la sauvegarde et l'expansion de la langue française (Asselaf), Avenir de la langue française (ALF), Cercle des écrivains cheminots (CLEC), Défense de la langue française (DLF) et Le Droit de comprendre (DDC).

3 Le prix spécial à titre étranger est attribué à un membre de la nomenklatura européenne ou internationale, pour sa contribution servile à la propagation de la langue anglaise.

Contact : Marc Favre d'Échallens, secrétaire de l'Académie de la Carpette anglaise.
( parlerfranc@aol.com )

Académie de la Carpette anglaise, chez le Droit de Comprendre, 34 bis, rue de Picpus, 75012 Paris


Liste des prétendants au prix de la Carpette anglaise

- Xavier Darcos, ministre de l'Éducation nationale, pour la promotion continue d'une « France bilingue » qui est la traduction de l'anglophonisation à marche forcée de la France.

- L'École Nationale des Ponts et Chaussées pour avoir mis en place, par le biais d'une School of International Management, un programme dit Executive MBA enseigné entièrement en anglais.

- Valérie Pécresse , ministre de l'Enseignement supérieur, pour avoir déclaré , qu'elle voulait « briser le tabou de l'anglais » à l'université française en y développant des cours en anglais et en rendant obligatoire l'apprentissage intensif de cette langue et pour avoir annoncé qu'elle ne militait pas « pour imposer l'usage déclinant du français dans les institutions européennes » à l'occasion de la présidence française de l'Union » !

- France 3, chaîne publique du groupe France Télévisions, pour avoir proposé une chanson en anglais pour représenter la France lors du grand prix 2008 de l'Eurovision à Belgrade.

- Carrefour, premier groupe français de distribution, pour avoir débaptisé ses supermarchés « Champion » et les appeler désormais « Carrefour market » !

- Le groupe français Nelson qui chante en anglais, pour avoir déclaré, par la voix de son chanteur, " J. B. ", que " le débit du français nuisait à la musicalité " !

- L'École des Hautes Études en Santé Publiques, pour avoir ouvert à Paris en septembre 2008 un « Master» interdisciplinaire en santé publique dispensé en langue anglaise.

- Christophe Barbier, directeur de rédaction de l'Express, pour avoir déclaré, le 13 juin 2008 : l'Europe a un « outil de communication commun, c'est l'anglais. On pourrait d'ailleurs l'utiliser pour faciliter tout ça en mettant dans sa poche, avec le mouchoir par dessus, une fierté un peu dépassée. »

Prétendants au Prix Spécial du Jury à titre étranger

- Margot Wallström, vice-présidente de la Commission européenne, qui diffuse son bloc-notes informatique uniquement en anglais.

- Eurostat, le service des statistiques de la Commission européenne, qui diffuse depuis avril 2008 sa publication  " Statistiques en bref " uniquement en anglais renonçant aux langues française et allemande.

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Valérie Pécresse ou l’obsession anglomane !

Valérie Pécresse ou l’obsession anglomane !

Valérie Pécresse ou l’obsession anglomane !éducation colonisation Pécresse : La ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche réaffirme clairement son intention d’instaurer l’anglais obligatoire dans toutes les disciplines de l’enseignement supérieur, y compris les disciplines qui n’ont rapport avec cette langue comme les langues anciennes ou le russe. En témoigne cet entretien donné au journal «Direct Soir» du 13 novembre 2008 (voir ci-dessous). Au journaliste qui l’interroge sur les langues étrangères dans l’enseignement supérieur, Valérie Pécresse ne résiste pas longtemps et revient vite à son obsession : l’anglais. En passant, la ministre autorise, grande dame, ceux qui sont bilingues (avec l'anglais bien entendu) à étudier une autre langue !  Trop aimable Madame !

Il serait peut-être temps que le pouvoir règle sa schizophrénie entre ses ministres qui souhaitent toujours plus d’anglais : Valérie Pécresse et Xavier Darcos par exemple et certains conseillers du Président qui se réjouissent de l’entrée de la Francophonie dans la Constitution comme Christian Philip ou Henri Guaino ou le Président lui-même, qui revendique parait-il, le "rayonnement de la langue française".


Extraits de l'entretien donné par Valérie Pécresse au journal «Direct Soir» du 13 novembre 2008

[...]
Mais le fait que les Français aient une faible connaissance des langues étrangères sera toujours une barrière.
Tout à fait, c’est pourquoi je veux qu’une langue étrangère soit enseignée à l’université, et ce, quelle que soit la filière. Dans le Plan licence, nous avons mis cinq heures d’enseignement supplémentaires pour les étudiants en première année, afin que certaines soient dédoublées, parce que tous ne peuvent pas suivre le même cours. L’an dernier, 75 % des cursus universitaires ne proposaient pas d’anglais, ou proposaient aux étudiants une «option cornélienne» qui lui demandait de choisir entre langue, sport et technologies de l’information. Je veux que la langue anglaise soit proposée à 100 % des étudiants.

Vous souhaitez donc rendre l’anglais obligatoire?
Je veux que cette langue soit obligatoirement proposée. Si vous êtes déjà bilingue, vous pouvez faire du russe ! L’idéal serait qu’une langue étrangère soit enseignée à tous, mais nous nous heurtons à un problème de recrutement des professeurs. Aujourd’hui, les universités font appel à des enseignants du secondaire qui viennent faire des heures supplémentaires à l’université.
[...]

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Le Petit Robert module l’orthographe

Le Petit Robert module l'orthographe

Petit Robert orthographe langue française

Le Petit Robert module l'orthographe

Dans la version 2009 du dictionnaire, quelques 6 000 mots sur les 60 000 du dictionnaire sont proposés avec deux graphies différentes. Par exemple, on pourrait désormais choisir entre charriot et chariot, imbécillité ou imbécilité. Pizzéria pourrait également s'écrire avec ou sans accent sur le e et pare-brise avec ou sans tiret.

Si certains d'entre nous seront sans doute choqués par cette initiative, il faut en rappeler le contexte. L'Académie Française avait adopté en décembre 1990 une réforme qui corrigeait certaines anomalies comme par exemple, bonhomie qui s'écrit normalement avec un m quand bonhomme en a deux ou chariot qui n'a qu'un r quand charrette en a deux...Devant une campagne de presse de la pire mauvaise foi, l'Académie avait fait machine arrière renvoyant les corrections à la fin de chacun des tomes de son dictionnaire indiquant que l'usage trancherait. Or, que fait l'usager de la langue quand il hésite sur l'orthographe d'un mot : il consulte le dictionnaire. Lequel dictionnaire attend bien sagement que l'usage change pour en être le "greffier".
Ainsi tout changement est impossible. Alors que nombre de langues, comme par exemple le Portugais ou l'Allemand, se sont réformées plusieurs fois depuis la guerre.

Il faut également rappeler qu'en 1740 l'abbé d'Olivet, à la demande de l'Académie, aura corrigé la graphie d'un mot sur 6 sans qu'à l'époque un front se dresse contre lui. Que penser d’une langue qui est incapable de se réformer  ? Ne risque-t-elle pas de devenir une langue morte et de faire le jeu de la langue dominante ? Ce qui bien entendu, ne justifie aucunement l'importation paresseuse et massive de dizaines de mots anglo-américains dans notre langue. En tout cas, le Petit Robert aura eu le mérite de rouvrir le débat.

lire ci-dessous la préface du dictionnaire par Alain Rey

Marc-Antoine Renard


Préface du dictionnaire concernant l'orthographe

L'ORTHOGRAPHE : MISE AU POINT par Alain Rey

Depuis 1993, date où le Petit Robert devient un acteur réfléchi dans la tentative d'une réforme de l'orthographe — voir ci-dessus, la Préface de 1993, p. XIX —, seize ans ont passé. Il était temps de tirer les leçons de l'expérience, et d'harmoniser la pratique du dictionnaire avec les modifications proposées.

Pour ce faire, dix pour cent des entrées du dictionnaire ont été réexaminées, et la totalité de son texte mis en conformité avec les entrées. Ainsi, on a considéré, lorsque deux façons d'écrire sont possibles, qu'il fallait placer dans le dictionnaire lui-même en premier celle qui correspondait à l'usage. Là où on avait ACUPUNCTURE ou ACUPONCTURE, avec l'orthographe ancienne et traditionnelle en premier, on trouvera, dans le Petit Robert 2009, ACUPONCTURE ou ACUPUNCTURE-, là où on avait « BRASERO... On écrirait mieux BRASÉRO », on trouvera simplement « BRASÉRO ou BRASERO ». Le jugement de valeur a été remplacé par un constat d'usage. La simplification et la clarification des présentations sont donc accrues.

En outre, la raison d'être des nouvelles manières d'écrire a été explicitée.
Là où une proposition logique est peu appliquée, la présentation a été modifiée : à BOURSOUFLÉ, CAHUTE, DESSILLER, on avait : « On écrirait mieux BOURSOUFFLÉ, CAHUTTE, DÉCILLER », sans expliquer la raison de ce jugement. Il a été remplacé par une constatation objective et une explication : « La graphie boursoufflé avec 2f, d'après souffle, est admise » ou « La variante déciller est conforme à l'origine du mot, cil ».

L'utilisateur pourra ainsi faire son choix en connaissance de cause.
En particulier, on explique que la nouvelle façon d'écrire, admise au nom de la réforme (sans éliminer la forme traditionnelle) consiste en une mise en conformité avec la famille de mots ou avec le système général de l'orthographe française.

Ainsi, à CHARIOT, on ajoute : « La graphie charriot avec 2 r, d'après le latin carrus et par analogie avec les autres mots de la série, est admise » ; à IMBÉCILLITÉ, « La graphie imbécilité avec un seul l, d'après imbécile, est admise ».

Pour les composés, on est allé plus loin dans la régularisation du singulier sans s (BLOC-NOTE, ESSUIE-VERRE, LANCE-FLAMME...) et du pluriel avec un s (« des cache-cols, des grille-pains »), alors que les traditionnels pluriels invariables, sans s, étaient jusqu'à présent indiqués. On a aussi enregistré l'habitude qui se généralise, d'écrire des noms composés sans division interne : AUTOSTOP, PAREBRISE sont donnés en premier, avant AUTO-STOP et PARE-BRISE.

Cependant, l'orthographe traditionnelle a été respectée, à côté de l'autre. Les mots archaïques ont tous gardé leur orthographe ancienne, ainsi que des emprunts, pour lesquels la francisation applique les règles habituelles pour les accents (IMPRÉSARIO, PIZZERIA, avant les formes sans accent sur les e) et les pluriels (des tifosis).

La poursuite du travail concernant l'évolution de l'orthographe française dans le Petit Robert 2009 repose sur la prise en compte des principes d'une réforme simplificatrice et sur le respect de l'usage, selon qu'il accepte ou rejette certaines propositions.
Les accents circonflexes, qui donnent leur personnalité à certains mots écrits, ont été maintenus. Elle repose aussi sur une recherche de pédagogie : clarté et homogénéité dans la présentation des variantes, explication par des remarques de la raison des changements enregistrés. Chaque fois qu'une modification a paru excessive ou perturbante, elle n'a pas été retenue, car ce n'est pas au dictionnaire, tenu de refléter le bon usage, de jouer les réformateurs par principe, encore moins les révolutionnaires, ni de suivre les modes sans réflexion.

La spécificité du Petit Robert, dans le traitement de l'orthographe réformée, est qu'il ne se contente pas d'ajouter et de commenter les formes nouvelles dans les entrées du dictionnaire, mais qu'il suit les règles proposées dans l'intégralité de son texte.

En ce qui concerne les relations entre orthographe et prononciation, qui sont à l'origine de bien des incertitudes, voir ci-dessous le texte sur la « Transcription phonétique », qui est également contrôlée et revue au fil des éditions.

Alain REY, mai 2008
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Évènements au Sommet de la Francophonie à Québec

Évènements au Sommet de la Francophonie de Québec

Francophonie politique OIF Québec

Le 12e Sommet de la Francophonie, tenu à Québec du 17 au 19 octobre 2009 restera dans les mémoires, moins par son importance propre que par ce dont il a été l’occasion : les réactions de la presse québécoise, et même française, à la courte présence du Président de la République et surtout à ses déclarations au sujet du triangle Canada-France-Québec.

1) M. Sarkozy, le Québec et le Canada, et les autres à-côtés du Sommet :

L’écourtement sensible de la présence de M. Sarkozy au Sommet était, certes, commandé par un agenda international particulièrement chargé du fait de la grave crise mondiale.

Il fut, du reste, compensé par la présence du Premier Ministre M. Fillon, ami du Québec ; le samedi 18 au matin, évènement unique, la France était représentée à la fois par son Président et par son Premier Ministre !

Il n’en demeure pas moins que le « petit tour et puis s’en va » de notre Président pour aller dans la voiturette électrique de Camp David a été ressenti par beaucoup de Québécois, et par leurs media, comme une première regrettable dans la série des douze sommets francophones. Comme une marque que la Francophonie intéresse moins les élites françaises, et relativement peu le Président Nicolas Sarkozy.

Avant le Sommet, une première pour un Président français : il lui a été donné de s’exprimer devant l’Assemblée Nationale du Québec.

M. Sarkozy a fait une belle déclaration d’amour – bien reçue sur place - à « nos frères » québécois membres de « la famille », sans oublier les (simplement ? seulement ?) « amis » du Canada, dans la Vieille Capitale de la Nouvelle France.

Mais dans une conférence de presse relative au Sommet, il a déclaré que le monde actuel avait besoin d’unité, et non de « divisions » supplémentaires. Phrase perçue comme s'appliquant au Canada et à sa province francophone. L’ancien Premier Ministre du Québec (en fonction jusqu'au deuxième referendum, perdu de peu le 30 octobre 1995, « referendum volé par les fraudes d’Ottawa » selon les indépendantistes) M. Jacques Parizeau (« Sarkozy dit des énormités »), et une bonne partie de la presse québécoise, pas seulement indépendantiste, ont réagi vivement, souvent avec tristesse et indignation, estimant que le Président français avait rompu avec la tradition quarantenaire de la France, depuis le Général, de « non-ingérence et non-indifférence », et de « relations réellement privilégiées » avec le Québec, au profit d’Ottawa et – disent-ils - de son amitié avec le magnat québécois, mais très fédéraliste, Paul Desmarais, président de Power Corporation, qui, fait par lui commandeur de la Légion d’Honneur, était au Fouquet’s le soir de fête du 6 mai 2007…

Quelles que soient les explications rassurantes et les protestations d’amitié préférentielle prodiguées par l’entourage du Président de la République, l’impression générale demeure, et demeurera, d’un coup de pied de l’âne donné au souverainisme québécois et aux relations privilégiées France-Québec.

Un Sommet très « co-organisé » par Ottawa et le Premier Ministre Fédéral M. Harper. La co-organisation n’avait rien d’anormal en principe dans la situation actuelle de la « Belle Province »… Mais en fait un peu phagocyté et récupéré, comme le fut cette même année le 400ème anniversaire de la fondation de la Vieille Capitale par Samuel de Champlain, dans l'organisation, le financement, la visibilité et la médiatisation ; le gouvernement actuel du Québec n’y ayant pas trouvé trop à redire.

Un Sommet où, sur 68 membres permanents, associés et observateurs, moins de 40 chefs d’État et de Gouvernement ont été présents ; à peu près comme à Bucarest en 2006 ; une vingtaine de pays représentés par des personnages de moindre rang. On y a compté plusieurs absents de marque, dont l’Ivoirien M. Laurent Gbagbo, et M. Joseph Kabila (RDC) excusé au dernier moment (après tout, notre président lui-même ayant failli ne pas venir…) sans parler de M. Paul Kagamé, qui vient de faire savoir, opportunément juste pour le Sommet, que son Rouanda va remplacer le français par l’anglais dans l’enseignement, adhérer au Commonwealth, et créer un « cricket board ».

Il est vrai que M. Ban Ki Moon y a été présent et fort bienveillant, que M. Barroso, Président de la Commission européenne accompagnant le Président Sarkozy, et donc de passage entre le Sommet U.E.-Canada et la rencontre avec M. G-W. Bush, a salué les participants, et que le Président algérien M. Abdelaziz Bouteflika a assisté pour la troisième fois à un Sommet francophone, en invité spécial.

Espérons que le choix de Madagascar pour tenir le 13ème Sommet, en 2010, freinera la tendance de ce pays à passer lui aussi à l’anglais, sous la poussée de son Président anglophone et protestant et avec l’appui de nos « amis ».

La RDC (Kinshasa) qui était sur les rangs, accueillera le 14ème Sommet, en 2012.

2) Le Sommet lui-même : 

Il a été encore timide en matière de langue française, pourtant promue pour la première fois parmi les thèmes principaux de la rencontre.

Il n’a pas repris la vieille proposition des associations de promotion de la Francophonie (d’abord d’« Avenir de la langue française » et du FFI-France), sans cesse remise sur le tapis, de faire adopter par les pays membres qui ont tous voulu entrer dans l’Organisation internationale de la Francophonie une « clause de la langue étrangère la plus favorisée ». Cette clause consisterait à faire donner, par chaque pays dans son enseignement, ses media, ses relations internationales, au français au moins la même place qu’à toute autre langue non nationale, le plus souvent à l’anglo-américain.

Seule l’idée, encore mal précisée, d’un pacte linguistique à conclure par chaque pays avec l’OIF a été retenue.

Et les décisions ont été prises de réaliser la Grande Bibliothèque numérique francophone, et de faire de plus grands efforts pour la formation des enseignants, notamment de français, chez les membres en développement.

Une autre nouveauté non prévue : la grave crise financière qui s’est invitée en force a fait que la grande rencontre des 68 membres a été la première conférence Nord-Sud à en traiter. Et M. Sarkozy a pu s’envoler pour son dialogue avec le Président Bush à Camp David fort de l’appui unanime de 68 pays « francophones ». Appui qui s’ajoutait opportunément à celui des 27 membres de l’Union Européenne, pour obtenir des Etats-Unis leur participation à une conférence mondiale pour refondre ou refonder le système monétaire et financier international. Approuvé par le Secrétaire Général de l’ONU, M. Ban Ki Moon, qui assistait au Sommet francophone et y proposa de tenir à son siège new-yorkais ladite conférence internationale, depuis lors fixée au 15 novembre.

 Le Sommet a encore accentué l’un des gros défauts de l’OIF : l’élargissement à tout va, sans approfondissement, vers une ONU-bis, par l’admission, en attendant Israël, de deux nouveaux observateurs : la Lettonie et la Thaïlande ! L’Arménie est promue de la catégorie des observateurs à celle de membre associé. On nous assure que cette montée en grade s’est accompagnée d’un développement sensible de l’enseignement du français dans ce pays, qui a fourni à la France, après les génocides connus, de nombreux nouveaux et bons nationaux…

Un Sommet un peu sauvé par la conjoncture, mais relativement décevant, et qui traduit malheureusement un certain essoufflement auquel il devient urgent de remédier par un sursaut sérieux.

Un Sommet dont certains à–côtés laisseront des traces dont nous aurons tous à souffrir, si nous ne changeons pas de pied.

Albert Salon

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