Sciences Po, université la plus internationale de France !

Sciences Po,
université la plus internationale de France !

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Sciences Po se réjouit d'être l'université la plus internationale de France, à la première place en France pour sa part d’étudiants internationaux. Effectivement grâce notamment à son ancien directeur Richard Descoings, un des fleurons de l'excellence française est devenu une école à la remorque servile du monde anglo-saxon, tant par la langue anglaise de plus en plus présente, que par les "valeurs" défendues par cette école.

Une voie à laquelle devrait réfléchir la nouvelle direction : éliminer ces pauvres étudiants français qui parlent si mal la langue de ses maîtres et n'accepter plus que des anglo-saxons qui sont quand même la race élue. Ainsi Sciences Po serait et pour longtemps 1ère mondiale pour sa part d'étudiants internationaux (100%). C'est pas beau ça ?  MAR

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La langue française vaut bien un combat judiciaire

La langue française vaut bien un combat judiciaire

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tribune de Bernard Sergent, historien et archéologue français, publiée le 15 avril 2018 dans Libération (photo Alengo. Getty Images)

Après avoir par trois fois débouté les associations qui réclamaient que la langue de Molière soit respectée par les établissements publics, des juges ont condamné une fédération d’universités qui entendait se rebaptiser "Research University". Retour sur les faits.

La langue française vaut bien un combat judiciaire

Le 7 septembre 2017, la 1re chambre de la 5e section du tribunal administratif de Paris a rendu un jugement dont on ose espérer qu’il fasse désormais jurisprudence.

A la suite de la plainte d’une association, Francophonie Avenir, la chambre avait à émettre un arrêt sur la question suivante : l’université Paris-Sciences-et-Lettres (PSL), fédération de neuf universités parisiennes, était-elle autorisée à s’appeler désormais "Research University" ? Car ce que faisant, elle violait directement la loi, à savoir celle du 4 août 1994, couramment appelée la "loi Toubon". Cette dernière dispose en effet, en son article 14, que "l’emploi d’une marque de fabrique, de commerce ou de service constituée d’une expression ou d’un terme étrangers est interdit aux personnes morales de droit public dès lors qu’il existe une expression ou un terme français de même sens". Les juges du tribunal administratif ont considéré que tel était le cas, l’université PSL étant un établissement public, et les termes litigieux ayant assurément des équivalents français.

Ce jugement peut-il exprimer un changement de paradigme ? On peut le souhaiter, car, dans les derniers temps, les plaintes déposées par diverses associations ont toutes été déboutées, bien que toujours appuyées sur les outils légaux existant (loi constitutionnelle de 1992, "loi Toubon", disposition constitutionnelle sur la francophonie communauté, et dispositions de la loi Fioraso sur l’université), et lors même que les cas soulevés étaient de nature analogue à celui de PSL. La subtilité qu’il a fallu déployer pour débouter les plaignants malgré l’évidence de la loi se révèle dans les trois cas suivants.

1) L’aéroport de Lorraine décide un jour de prendre la dénomination de "Lorraine Airport". Une plainte est déposée devant le tribunal administratif de Metz, par Francophonie Avenir. Le cas est semblable au précédent : l’aéroport est un établissement public, et il y a bien des mots français susceptibles de remplacer les mots anglais. On s’attendait à ce que le tribunal juge comme vient de le faire celui de Paris. Il n’en a rien été. Au contraire, le tribunal de Metz a décidé que l’association "ne pouvait ester en justice" (qui, alors ?). Et il a condamné cette dernière à verser 1 500 euros à l’aéroport lorrain (ladite association a un budget annuel de 2 000 euros). En somme, le tribunal condamnait l’association de citoyens à la non-existence juridique et à l’épuisement financier. Comme s’il fallait la punir de défendre la langue française !

2) Devant la floraison d’anglicismes dans des noms d’associations touristiques savoyardes, du type de Lake Annecy Ski Resorts, La Clusaz Radikal Mountain et autres Radikal Mountain Junior, l’Association de défense de la langue française en pays de Savoie, ne pouvant les attaquer parce qu’elles sont de statut semi-privé, demande aux juges administratifs d’annuler les subventions que le département de Haute-Savoie a prévu de leur accorder ; l’association demande aussi, le site internet du même département étant rédigé en français et en anglais, que le texte, conformément à la loi du 4 août 1994, fasse l’objet d’une traduction en une seconde langue. Sur le premier point, elle est déboutée : selon le tribunal, les organismes incriminés, même sous tutelle du département, ne le représentent pas, et ne sont donc pas visés par la loi, les subventions peuvent être accordées. Sur le second point, elle est également déboutée. Citons le point 9 du jugement du tribunal administratif de Grenoble du 5 octobre 2017 : "Considérant que l’emploi obligatoire de la langue française et l’obligation corrélative de double traduction pesant spécifiquement sur les personnes publiques et les personnes privées chargées d’une mission de service public ne concernent pas les sites internet qui ne peuvent être regardés comme formant un lieu physiquement localisé sur le territoire au sens de l’article 3", "l’association requérante ne peut utilement se prévaloir des obligations prévues aux articles 3 et 4 de la loi du 4 août 1994 pour demander que le site internet du département de la Haute-Savoie soit traduit en au moins deux langues étrangères." Redoutable dialectique ! Car il s’ensuit que toute faute, voire tout délit, commis par le moyen d’un ordinateur échappe à la loi française, parce qu’on ne sait pas où est physiquement le texte qui apparaît sur l’écran !

3) L’École normale supérieure (ENS) et ses alliés de Polytechnique, de la faculté d’Orsay ont décidé d’offrir une formation diplômante exclusivement en anglais pour les étudiants du niveau le plus avancé. Nulle présence d’étudiants étrangers n’est explicitement évoquée, comme l’aurait permis la loi Fioraso sur l’université. Une plainte est alors déposée par Avenir de la langue française et treize autres associations. Elles s’attendent, légitimement, à être suivies par les juges du tribunal administratif. Mais la défense des trois grandes écoles consiste à invoquer un dispositif du code de l’Éducation, de 2016, postérieur donc à la loi Fioraso, et qui stipule que peuvent bénéficier de dérogations à l’obligation de faire cours en français "les établissements dispensant un enseignement à caractère international". Le tribunal a admis cette défense, et les plaignants furent déboutés. Idem devant la cour administrative d’appel de Paris. Avenir de la langue française fut finalement condamnée à payer à l’ENS 1 500 euros de frais de justice !

Il y a pourtant un jeu sur les mots. Que ces écoles aient une renommée internationale est une chose, qu’elles aient un caractère international dans leur recrutement en est une autre. Surtout, ces établissements seraient-ils réellement internationaux, pourquoi devraient-ils établir des cours en anglais ? Le français est la seconde langue de communication internationale et la seconde langue apprise."Anglais" n’est pas le synonyme obligatoire d’"international", "français" l’est également. Si une université est internationale, alors raison de plus pour y parler, partout, français.

La Cour constitutionnelle italienne a condamné les formations uniquement en anglais offertes par l’Istituto politecnico de Turin. Un jugement qui peut faire jurisprudence. On regrette de ne pas avoir l’équivalent en France. Mais un changement de paradigme est possible et, bientôt, il se peut que les tribunaux défendent le français conformément aux textes en vigueur et en accord avec leur esprit, plutôt que de se perdre en arguties destinées à protéger les diverses espèces de contrevenants.

.Bernard Sergent historien et archéologue français
dernier ouvrage paru : Dictionnaire critique de mythologie, coécrit avec Jean-Loïc Le Quellec, CNRS Éditions

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1er prix Tapis rouge qui illustre et défend la langue française

1er prix Tapis rouge qui illustre et défend la langue française

après la Carpette anglaise

langue française Serres Bock-Coté tapis rouge

Ils ne sont pas des carpettes...

L’académie de la Carpette anglaise s’est réunie pour décerner, pour la première fois son "Tapis rouge", prix qui illustre et défend la langue française.


Le Tapis rouge2018 a donc été attribué, au premier tour de scrutin, au philosophe et académicien Michel Serres pour l’ensemble de son combat et pour avoir, le 18 octobre 2017 à Lille, exigé des organisateurs d’un colloque que les orateurs utilisent la langue française.


L’académie a décidé de décerner également un prix "entreprise", récompensant l’utilisation du français dans le domaine économique. Le lauréat 2018 est le groupe hôtelier Jean-Claude Lavorel, qui, après avoir racheté la flottille lyonnaise de bateaux d’excursions "Lyon city boats", a rebaptisé cette flottille : "Les bateaux lyonnais".


Enfin, le prix international, récompensant la défense du français dans le monde, a été attribué à Matthieu Bock-Coté pour la constance avec laquelle il fait vivre la coopération franco-québécoise.


Participaient au jury du Tapis rouge :

Eugénie Bastié, Hervé Bourges, Paul-Marie Coûteaux, Anne Cublier, Benoît Duteurtre, Yves Frémion, Dominique Noguez, Natacha Polony, Marie-Josée de Saint Robert, Marie Treps, Ilyès Zouari

ainsi que les représentants des associations : Philippe de Saint Robert (Association pour la sauvegarde et l’expansion de la langue française – Asselaf), président de l’Académie, Albert Salon (Avenir de la langue française - ALF), Maurice Lelous (Cercle des écrivains cheminots - CLEC), Georges Gastaud (Collectif unitaire républicain pour la résistance, l’initiative et l’émancipation linguistique - COURRIEL), Guillemette Mouren (Défense de la langue française - DLF) et Marc Favre d’Échallens (Droit de comprendre - DdC) , secrétaire général de l’Académie).


Parmi les pressentis pour le prix :

  • Stéphane BERN, pour l’ensemble de son œuvre (Secrets d’Histoire), et son rôle dans la mise en œuvre du projet de restauration du château de Villers-Cotterêts et de son affectation à un Institut de la Francophonie.
  • Matthieu BOCK-COTÉ, jeune écrivain et chroniqueur québécois qui, à lui tout seul, fait vivre la coopération franco-québécoise, cet axe majeur de la francophonie que nos gouvernants laissent tomber.
  • Alain BORER, auteur de "De quel amour blessée. Réflexions sur la langue française" (Gallimard), Pour son érudite défense et illustration du français.
  • Jean-Michel DELACOMPTÉE, biographe et romancier français, auteur de "Notre langue française" (Fayard).
  • Jean QUATREMER, journaliste français (Libération) couvrant l'Union Européenne depuis Bruxelles. Pour sa constante défense de l'emploi du français, langue officielle de l'Union, dans les instances de la Commission.
  • Michel SERRES, académicien et enseignant. Pour son intervention remarquée au colloque annuel, "World Forum for a Responsible Economy" le 18 octobre 2017 à Lille : devant un amphithéâtre comble, il a demandé vigoureusement aux organisateurs de remettre la langue française au cœur de leur communication et de mettre de côté leur anglomanie.
  • La jeune pousse technologique lyonnaise "De Rigueur" et son jeune fondateur et dirigeant Adrien Deslous-Paoli. Pour le choix de sa raison sociale et la distinction de son style
  • Le groupe hôtelier Claude Lavorel, qui vient de racheter la flottille lyonnaise de bateaux d'excursions (y compris du bateau-restaurant l'Hermès), finement baptisée précédemment "Lyon city boats" qui se nomme désormais : "Les bateaux lyonnais".
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Ridicule anglomanie présidentielle

Ridicule anglomanie présidentielle

anglomanie Macron franglais : Le Canard enchaîné A se taper le bottom par terre (4/4)
Jeudi 29 mars, le président Macron a franchi un cap dans l'éloquence en qualifiant la démocratie de "système le plus bottom up de la terre". Cela se passait au Collège de France, à propos d'intelligence artificielle.
Il paraît que ce français artificiel n'a pas provoqué d'enthousiasme excessif dans le public de l'illustre Collège, fondé par François 1er, ce type bizarre qui, en 1539, rendit le français obligatoire dans l'administration. "Bottom up" ? Du bas vers le haut, du peuple vers le chef, du fondement jusqu'au cerveau... La "start-up nation" est en marche. Macron nous avait pourtant prévenus dès le 5 mars : il n'est pas "un défenseur grincheux de la francophonie". C'est, en effet, un défenseur décomplexé de l'anglais des business school spécialisées dans le team building de task forces au service des business models.

Jamais grincheux, "Le Canard" remarque tout de même, dans la phrase présidentielle citée plus haut, quelques mots qui font tache : "démocratie", "système" et "terre". Sans doute un moment d'inattention de la part d'un président à qui nous conseillons humblement de mieux surveiller son langage s'il veut causer moderne.

Il y a encore trop de french dans son speech. F. P.


CanalBlog Francophonie et Prix Citron (2/4) (lien)
Orange "Bottom up" : quand Macron se prend les pieds dans le franglais (1/4) (lien)
Le Figaro Macron raillé pour sa démocratie, système “bottom up” (!) (30/3) (lien)

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Une politique nationale de la langue française et de la francophonie ?

Retrouvons-nous une politique nationale de la langue française et de la francophonie ?

 

langue française politique anglicisation : Nos associations ne sont pas seules à se poser la question. Car, depuis 1974, les présidents de la République successifs et leurs gouvernements, à la timide exception de François Mitterrand, se sont contentés de gestes, de rituels. Ils n’ont pas eu de politique cohérente en ces domaines. Ils ont, en fait, l’hégémonie anglo-états-unienne et la mode européiste aidant puissamment, laissé polluer et défigurer la langue française en France, s’éroder notre présence linguistique à Bruxelles et l’ensemble de notre action culturelle à l’étranger, et s’étioler l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) dont la succession du très respecté président Abdou Diouf, son secrétaire général jusqu’au Sommet francophone de 2014, fut alors confiée à la Canadienne Michaëlle Jean, grâce à l’aide déterminante de François Hollande.
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Des décisions heureuses dans le Plan du président de la République

Des décisions heureuses annoncées le 20 mars dans le "Plan Francophonie" du président de la République

Des décisions heureuses annoncées le 20 mars dans le "Plan Francophonie" du président de la République

Macron Francophonie langue française  politique

En sus des points les plus importants mis en valeur dans notre éditorial, nous relevons particulièrement, parmi la trentaine de mesures décidées :

1) En France : le renforcement de l’enseignement du français dans l’enseignement, et de ses méthodes d’apprentissage, la forte augmentation des heures de français pour les immigrés, la formation des professeurs, le regain de la lecture, de la littérature ; le refus de l’écriture inclusive ; l’ouverture des bibliothèques ; le soutien à la traduction (liée depuis longtemps à la France et au français) ; le décloisonnement des milieux de l’édition francophone, des États généraux de l’édition en français devant être organisés à Saint-Malo ; la création d’un Collège des Francophonies "qui mettrait en relation les académies des pays d’expression française", collecterait la diversité des usages du français, et superviserait la rédaction des dictionnaires ; l’appui aux entreprises qui respectent et promeuvent le français ; l’engagement du ministère de la Culture dans la création artistique et littéraire et la diffusion en France des créations par les pays membres de la Francophonie.

2) Hors de France : tenir mieux compte des conséquences du Brexit dans le rééquilibrage des langues officielles des institutions de l’Union européenne ; prendre pleinement en compte le dynamisme démographique de l'Afrique francophone et le potentiel induit de croissance de la langue française ; renforcer l’appui à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) ;

Emmanuel Macron a fixé les objectifs de : sanctuariser le rôle et les moyens de l’Institut français tête de réseau de nos instituts divers, et centres culturels, à l’étranger ; renforcer le réseau des Alliances françaises et sa complémentarité avec celui des centres culturels publics ; "doubler le nombre d'élèves dans les lycées français à l'étranger, qui accueillent actuellement près de 350 000 jeunes dans 500 établissements à travers le monde", en créant des pôles régionaux de formation, comme au Mexique, pour former les nouveaux enseignants ; doubler le nombre d'étudiants étrangers en France venant des pays émergents, qui doivent être accueillis dans de meilleures conditions : un plan spécifique sera présenté début 2019.

Ces objectifs et décisions répondent assez bien (les lacunes les plus graves étant soulignées dans notre éditorial ci-dessus) à une bonne partie des propositions de politique du français et de la Francophonie formulées depuis plus de 40 ans par nos associations. Nous ne pouvons donc que les saluer, et espérer, surtout, qu’elles seront mises en œuvre rapidement et complètement. Albert SALON

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La langue française, composante majeure de l’identité : 9 Français sur 10

La langue française : une composante majeure de l’identité française pour 9 Français sur 10

langue française sondage identité

Sondage BVA, réalisé du 16 au 21 février 2018 auprès d’un échantillon de 1000 répondants, représentatif de la population française, âgée de 18 ans et plus
La langue française, composante majeure de l’identité française pour 9 Français sur 10 Les trois quarts des interviewés (75%) considèrent que la langue française est en premier lieu une composante majeure de l’identité française, devant une langue largement enseignée et parlée dans le monde (16%). Une proportion qui monte même à 89% (citations en 1eret en 2e).

De multiples menaces semblent pourtant peser sur le français, et notamment la dégradation de son enseignement
74% des Français estiment que la dégradation de l’enseignement du français
est aujourd’hui la première menace pesant sur la langue. Dès lors, rien d’étonnant à ce qu’une même proportion de Français (72%) pensent qu’il est avant tout prioritaire d’améliorer l’enseignement du français dans l’Éducation nationale afin que la langue française se porte mieux. Au total, les répondants sont assez partagés quant à ce qui pourrait menacer le français, puisque 60% estiment que les médias et la publicité font la part belle à l’anglais quand 51% considèrent que les dirigeants politiques ne prennent pas les mesures suffisantes pour éviter les atteintes répétées à notre langue.

7 personnes sur 10 disent être prêtes à agir pour la langue française
70% des personnes interrogées seraient prêtes à agir pour leur langue, cette proportion est encore plus forte chez les seniors de 65 ans et plus (78%). Plus précisément, un Français sur deux (51%) pourrait confier à un organisme accrédité une délégation de pouvoirs lui permettant, en son nom, d’intervenir lors d’abus préjudiciables à leur langue.

Demander aux pays membres de l’OIF de montrer leur appartenance à la communauté francophone : une initiative soutenue par 7 Français sur 10
Pour plus des deux tiers des Français (69%), mettre en avant des signes extérieurs marquant l’appartenance des 84 États et gouvernements membres de l’OIF à la communauté francophone serait une bonne chose, notamment en arborant le drapeau de la Francophonie. Télécharger les résultats du sondage


Le Communiqué de presse de République exemplaire et Avenir de la Langue Française

L’article qui suit exprime la position d’Albert Salon et de Michel Le Net, qui ont commandé ce sondage au titre d’Avenir de la langue française (ALF), et de République exemplaire (RE). Il prolonge leur communiqué précédent «Contre les prédateurs de la langue française, que le peuple de France oppose la pérennité de ses valeurs», diffusé le 2 septembre 2017 et qui annonçait cette enquête1.


La langue française, ou l’engagement populaire
à préserver notre patrimoine culturel

Ce sondage est inédit par son originalité. Il analyse une composante majeure de notre société, commandée par deux organismes de droit privé. Une action conjointe sollicitée auprès des autorités publiques est restée sans réponse, alors que l’on imagine qu’un tel travail relève en premier de leur autorité. Faillite de l’État, ou ignorance délibérée d’une aspiration populaire à sauver, ou du moins à préserver cet élément majeur de notre capital culturel ?

Sans connaître l’ «état des lieux», comme on dit, on ne peut guère définir et mettre en œuvre une politique de bon aloi. Tel est l’objet de la présente enquête qui révèle des enseignements du plus grand intérêt. Préalable, sans lequel rien n’est possible : pour 9 Français sur 10, notre langue est une composante majeure de l’identité française.

Conscients des atteintes répétées contre notre langue (faiblesse de son enseignement ; galvaudage par les médias ; laisser aller des politiques ; etc.), nos compatriotes, pour plus de la moitié, sont prêts à s’engager dans une action volontaire pour en assurer la bonne santé. Exerçant une forme de lanceurs d’alerte, ils s’engagent à révéler publiquement les dérives majeures qui pourraient être effacées au moindre effort. Un organisme accrédité centraliserait les suggestions reçues, et interviendrait auprès de qui de droit pour corriger les déviances les plus criantes, et leur substituer des solutions alternatives. Des références tangibles existent. La Licra, la Spa, qui veillent aux valeurs qu’elles défendent (communautarisme pour le premier, souffrance des animaux pour la seconde) font ainsi. Prenons le terme hashtag, agressif dans son écriture comme dans sa phonétique, parfait exemple de l’intrusion d’un mot on ne peut plus éloigné des attributs propres au langage populaire. Son pendant est le «mot dièse», en usage chez nos cousins québécois. On aime. Pourquoi les autorités compétentes n’ont-elles par réagi plus vigoureusement quand il le fallait ? Comprenons-nous bien, il ne s’agit pas de faire une chasse aux sorcières de tous les anglicismes qui apparaissent brutalement, mais simplement de substituer aux plus hétérodoxes, et élégamment, leur interprétation en français. La politique du juste milieu ! Une recommandation aux chaînes publiques, et le bon sens irradiait immédiatement l’ensemble des médias : un petit effort pour un grand résultat. Manquons-nous aujourd’hui du minimum de réaction salutaire devant le moindre obstacle ?

Sur un autre plan, on est dépité d’entendre nos autorités politiques s’exprimer à tout va en anglais, souvent d’ailleurs avec un parler qui prête à sourire. Suivant le principe incontournable édicté par le Général de Gaulle à la tête de l’État, les membres du gouvernement dans l’exercice de leur fonction, et bien sûr le Président lui-même, doivent s’exprimer en français où qu’ils soient, cette marque de leur présence renforçant la puissance de leur représentativité… Les traducteurs ne demandent qu’à travailler.

Enfin, cerise sur le gâteau, plus de deux Français sur trois sont favorables à l’affichage de leur appartenance à la communauté mondiale de la Francophonie. Que les élus montrent leur adhésion à cette heureuse famille des francophones en associant (chez nous) son drapeau à ceux de la France et de l’Europe. Et pourquoi pas, demain, nos compatriotes ne se déplaceraient-ils pas partout dans le monde en portant l’épinglette de la Francophonie au revers de leur habit ?

Pour que notre langue quitte la désespérance ressentie par les Français devant tant de laisser-aller qu’elle récuse, cette enquête ouvre la voie du «comment faire». Ne tombons pas dans le piège des habituels «Ya qu’à ! Ils ont qu’à ! Il faut qu’on !…», renvoyant à d’autres le courage du «faire» !

Lecteurs, actionnaires de la bonne santé de notre langue universelle, faites-nous part de votre accord, ou de vos réserves sur les points énoncés. Avec votre concours, nous améliorerons notre monde. Si nous savons agir là, demain nous saurons déplacer des montagnes ! Retrouvons le temps où nous avions l’ambition d’être les premiers !

«Votre langue et votre culture,
Protégez-les comme la prunelle de vos yeux.
Elles sont votre richesse, votre apanage souverain…
Pour le bénéfice de l’humanité.»

Jean-Paul II – Unesco 2 juin 1980

Albert Salon, Michel Le Net

avenirlf@laposte.netcontact@republique-exemplaire.eu

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Lettre d’un Québecois au Président de la République

Lettre d'un Québecois au Président de la République française

par Maxime Laporte

Macron Québec colonisation anglicisation langue française

Monsieur le Président,

Au nom de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, fondée en 1834, je vous félicite pour votre élection à la tête de l’État français. Sachez que j’éprouve la plus haute estime pour la fonction que vous occupez. Avec elle, vient le privilège mais surtout l’immense responsabilité de faire rayonner sur le monde, l’ensemble de la Francophonie dont votre pays demeure certes le cœur battant.

Le Québec se révèle, lui aussi, un morceau incontournable de cette Francophonie. Seul État de langue française au nord de l’Amérique, notre histoire nous aura condamnés, pour ainsi dire, à la résistance quotidienne contre tous les assauts de la provincialisation et de l’assimilation. À force de courage, nous aurons su, jusqu’à ce jour en tout cas, maintenir en vie ce qu’il reste ici de culture française.

Mais, le combat n’est pas gagné. Rien ne garantit, hélas, que dans 25, 50, 100 ans, la vitalité et le poids démographique du français au Québec ne fléchiront pas. Clairement, la tendance lourde est à l’anglicisation. Tous les indicateurs le confirment.

Et il faudrait être naïf pour croire que "l’action qualifiée de fédérale, mais évidemment partiale du gouvernement canadien", pour reprendre les mots de votre prédécesseur le général Charles de Gaulle, y changera quoi que ce soit. Il faut rappeler qu’au fil du temps, les tribunaux du Canada ont invalidé des pans entiers de notre Charte de la langue française, adoptée démocratiquement par notre Assemblée nationale en 1977. Cela a eu pour effet d’affaiblir un grand nombre de mesures qui visaient à faire du français la seule langue commune en notre pays. Voilà une des nombreuses raisons faisant que le peuple québécois, lorsqu’il se décidera enfin à "arriver à ce qui commence", s’attend de la France à ce qu’elle le reconnaisse comme tel ; un peuple, un peuple frère.

Récemment, vous avez exprimé publiquement votre ambition de faire du français la première langue mondiale. Je salue ces déclarations. Elles témoignent d’une véritable francophilie et d’une compréhension certaine de l’intérêt stratégique que revêt le statut de notre langue à l’échelle internationale, de même que le bagage patrimonial extraordinaire qui l’accompagne.

Avec toute l’humilité qui s’impose, je suggérerais fortement à votre Administration d’incarner concrètement cette ambition. Cela, en mettant le français au cœur de la vie sociale, commerciale et diplomatique.

En particulier, il n’y a aucune raison pour que les grandes multinationales diffusent, en France, des slogans publicitaires dans une langue étrangère à celle de la République. A fortiori, l’État devrait se montrer exemplaire en n’encourageant d’aucune façon les réflexes diglossiques vers l’anglais que l’on peut lire, voir et entendre, chaque jour qui passe, dans l’espace public français. Cette médiocrité linguistique, induite par l’omniprésence de la culture anglo-américaine, nuit au français et à la France elle-même. Elle étiole la grandeur de la République, et l’idée que l’on peut se faire d’elle.

Surtout, ces mauvaises habitudes en viennent à causer des dommages collatéraux chez nous, au Québec, car elles banalisent la progression de l’anglais dans tous les domaines, et favorisent ce que j’appelle la "colonisation" des plus jeunes générations.

Sans doute, d’aucuns n’y voient qu’un effet de mode ne présentant aucun danger notable. C’est peut-être vrai dans votre pays, qui n’est assurément pas à la veille de passer à l’anglais, mais il faut savoir que pour les "Français du Canada", le parler bilingue a toujours été l’antichambre de l’anglicisation. C’est ainsi que depuis les débuts de la mal nommée Confédération canadienne, la proportion de francophones y est passée d’environ 34% dans les années 1860, à 25,7% en 1971, à moins de 20,3% en 2016…

Il ne s’agit pas de se fermer à l’anglais… Cependant, nul besoin pour aller vers l’autre, de s’aliéner à lui. Ainsi, c’est une chose que d’apprendre l’anglais. Mais c’en est une autre que d’angliciser tout un peuple.

Et vous savez comme moi que lorsqu’un peuple se folklorise pour éventuellement devenir moribond, c’est la richesse du patrimoine de l’humanité qui en souffre. S’il fallait que tous les habitants de cette Terre en viennent à parler et à penser de la même manière, cela ne serait guère une bonne nouvelle pour la suite du monde.

En vous remerciant d’avoir pris le temps de me lire, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma plus haute considération,

Maxime Laporte
président général de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal

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Anne Hidalgo Carpette anglaise 2017

Anne Hidalgo Carpette anglaise 2017

La Carpette nouvelle est arrivée !

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L’Académie a décidé, dans le souci exprimé de divers côtés depuis plusieurs années d’équilibrer le prix d’infamie de la "Carpette" par la création d’un prix annuel de glorification de personnalités ou institutions qui se sont illustrées dans la promotion de la langue française ; un prix "Tapis rouge" sera créé en 2018 ; une réunion spéciale lui sera donc consacrée au printemps."

Les débats du 13 décembre 2017 ont été plus animés qu’à l’ordinaire. En effet, la liste des lauréats à choisir comprenait le nom d'Emmanuel Macron. Il s’était en effet distingué en 2017 par des actes : divers anglicismes publics (dont sa "Task force" et ses "helpers"), et surtout par des allocutions en anglais, en janvier à l’université Humboldt de Berlin, cet été à la télévision pour reprocher – légitimement – à Donald Trump sa sortie de la Cop21, puis en décembre l’affichage public "One planet Summit" lors de la conférence – bienvenue – qu’il a organisée à Paris. Mais il était aussi "en même temps" proposé pour l’attribution du "Tapis rouge" à créer pour ses annonces enthousiasmantes de politique de relance du français et de la Francophonie (29 août à Paris, puis 9 novembre à Abou Dhabi), assortie d’un plan pour le début de 2018 ; et, le 16 septembre à Port-Marly : "Nous restaurerons Villers-Cotterêts et en ferons le château de la Francophonie" Mais, dans sa sagesse, l’Académie a décidé à une large majorité de ne pas mettre en cause le Chef de l’État. Albert Salon


Communiqué 2017 de l’Académie de la Carpette anglaise

Réuni chez Lipp, le 13 décembre 2017, sous la présidence avisée de Philippe de Saint Robert, le jury composé de représentants du monde littéraire, politique1 et associatif2, a décerné le prix de la Carpette anglaise 2017 à un membre des "élites françaises" qui s’est particulièrement distingué par son entêtement à promouvoir la domination de l’anglo-américain en France au détriment de la langue française.

A été distinguée, au second tour de scrutin par 8 voix contre 1 à l’AFNOR3 (association française de normalisation, Mme Anne Hidalgo. maire de Paris, pour l’utilisation prioritaire de l’anglais comme langue de communication de la Ville de Paris à destination des touristes et des étudiants étrangers, pour avoir fait projeter en février 2017 sur la tour Eiffel le slogan "Made for Sharing" de la candidature de Paris aux Jeux olympiques de 2024.

Le prix à titre étranger4 a été attribué, au premier tour de scrutin, à M. Donald Tusk, président du Conseil européen, pour s’exprimer en priorité en anglais excluant notamment le français de sa communication.

Que déshonneur leur soit rendu !


1 Anne Cublier, Marie Treps, Paul-Marie Coûteaux, Benoît Duteurtre, Dominique Noguez sont membres de l’académie de la Carpette anglaise.

2 Association pour la sauvegarde et l’expansion de la langue française (Asselaf), Avenir de la langue française (ALF), Cercle des écrivains cheminots (CLEC), le Collectif unitaire républicain pour la résistance, l’initiative et l’émancipation linguistique (COURRIEL), Défense de la langue française (DLF) et Le Droit de comprendre (DDC).

3 Des textes d'origine européenne jamais traduits en français pourront désormais figurer dans la collection des normes nationales. Ainsi un texte en anglais pourrait être mis à la disposition du public, en tant que norme nationale portant le sigle "NF".

4 Le prix spécial à titre étranger est attribué à un membre de la nomenklatura européenne ou internationale, pour sa contribution servile à la propagation de la langue anglaise.

Contact : Marc Favre d’Échallens, secrétaire de l’académie de la Carpette anglaise.

Courriel : parlerfranc@aol.com

Académie de la Carpette anglaise

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Orange grand acteur de la collaboracheune

Orange grand acteur de la collaboracheune

colonisation anglicisation Orange : En pavoisant ses boutiques aux couleurs de "The Christmas fever" le groupe Orange, parait-il "français", dont  l'État détient toujours 23% du capital, continue son travail de sape de la langue de son pays d'origine. Même Noël doit devenir anglo-saxon !

Orange aura bien mérité un grand prix de la collaboracheune (ou frédéric-martelisme*) parmi les hélas nombreux adeptes de cette soumission coloniale. Une seule réponse (un mot anglais pour faire plaisir à Orange) : BOYCOTT !)

* frédéric-martelisme : du nom de Frédéric Martel qui prône l'alignement général sur la culture états-unienne et le remplacement du français par un sabir à base d'anglais. (voir l'article qui  lui est consacré)

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Devenons des insoumis linguistiques ! par Georges Gastaud

Devenons des insoumis linguistiques !

Un enjeu de classe stratégique :
la résistance populaire au tout-anglais

Georges Gastaud insoumission américanisation langue française

par Georges Gastaud

Georges Gastaud, auteur du papier ci-dessous, est philosophe, secrétaire national du Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF), président du Collectif Unitaire Républicain pour l’Initiative, l’Émancipation et la Résistance Linguistiques (CO.U.R.R.I.E.L.). Auteur entre autres de Marxisme et universalisme, Delga, 2015, et de Lumières communes, traité de philosophie à la lumière du matérialisme dialectique (Delga, 2016). Son association C.O.U.R.R.I.E.L. est l’une des plus activement militantes de notre concertation inter-associative co-animée par notre ALF. Nos associations sont de sensibilités politiques très diverses, voire opposées. Mais elles se rejoignent dans le combat commun pour la défense et la promotion de la langue française. Notre site est donc ouvert à tous les acteurs sincères de ce combat salutaire. Nous laissons à M. Georges Gastaud la responsabilité de son appel naturellement inspiré par ses propres positions politiques ; et nous recommandons à nos lecteurs de porter toute leur attention sur l’analyse de la situation actuelle du français et de ses causes. Cette analyse est largement partagée par toute notre concertation inter-associative. Il est utile de lui faire écho. Albert Salon.

Devenons des insoumis linguistiques !

"A chaque fois qu’affleure, d’une manière ou d’une autre, la question de la langue, cela signifie qu’une série d’autres problèmes est en train de s’imposer : la formation et l’élargissement de la classe dominante, la nécessité d’établir des rapports plus intimes entre groupes dirigeants et la masse nationale-populaire, c’est-à-dire de réorganiser l’hégémonie culturelle".

Antonio Gramsci, linguiste, dirigeant communiste et antifasciste italien.

"Il ne restait de ce pays que son langage. Un beau langage qui servait à tout. Vous savez, comme on a chez soi une chose précieuse qui est là depuis si longtemps qu’on en use à n’importe quoi, à empêcher la fenêtre de se fermer, et le petit la prend comme une règle pour dessiner, et c’est un presse-papier si commode ! Qui donc se souciait que ce fût un pays, ce pays, et il est indiscutable que c’est un grand progrès que de perdre ce sens de la jalousie, cette haine du voisin, cet orgueil de son toit, un grand progrès sur les ténèbres, un grand progrès sur le néant".

Louis Aragon, écrivain résistant, parlant de la signification de la langue et des lettres françaises sous l’Occupation.

Alors que l’entreprise d’arrachage du français et des autres langues nationales au profit du Business Globish franchit un seuil critique en France et en Europe, force est de reconnaître que, jusqu’ici, la résistance des forces progressistes à cette inavouable politique oligarchique reste faible, retardataire, dispersée, voire… inexistante. Si l’on excepte le PRCF, qui en fait un pilier de sa proposition stratégique de Front Antifasciste, Patriotique, Populaire et Écologiste, et l’association internationaliste CO.U.R.R.I.E.L. qui fournit en permanence un travail d’analyse et de mobilisation progressiste en matière de résistance linguistique, le mouvement ouvrier et populaire n’a pas encore vraiment saisi que cette stratégie linguistique d’arrachage des langues nationales d’Europe et de substitution du tout-anglais au français (et à l’allemand en Allemagne, à l’italien en Italie, etc.) constitue un enjeu stratégique, Gramsci dirait : "hégémonico-culturel", pour l’oligarchie euro-atlantique, pour le MEDEF, pour l’UE-OTAN, sans parler du "PMU", ce Parti Maastrichtien Unique polycéphale composé des LR, des Euro-Écologistes "verts", des LREM macroniens et du parti "socialiste".

Pourtant, l’attentat linguistique est systématique, visant tous les secteurs "de prestige" de la société :

· Publicité et enseignes commerciales, les PME et TPME étant souvent "conseillés" en ce sens par les institutions patronales

· Journaux, revues ("Society", "We demain", "So Foot"…) et médias, où les émissions et les chaînes illégalement titrées en anglais pullulent dans l’indifférence quasi-totale du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel,

· Chanson, où les quotas radiophoniques de chanson francophone ont été récemment abaissés (à la demande du CSA, censé pourtant protéger la chanson francophone !) et où la "France" officielle s’affiche le plus souvent en anglais ou plutôt, en franglais bas de gamme, au concours annuel de l’Eurovision,

· Recherche scientifique, où certaines revues subventionnées par l’argent public ne se donnent même plus la peine de publier en français, voire excluent les articles en français alors que l’aptitude à lire et à comprendre ce qu’il finance de ses deniers est un droit élémentaire du citoyen-contribuable,

· École et Université où les gouvernants (ceux-là même qui, avec Claude Allègre, ont réduit les horaires de LV au lycée !) poussent à enseigner en anglais les disciplines les plus diverses et à pratiquer dès la Maternelle le "bain linguistique" anglophone alors qu’à cet âge, l’accès des bambins à la langue maternelle française n’est pas encore structuré (si bien que le seul résultat probable sera seulement de déstabiliser le français des jeunes francophones sans leur permettre d’accéder plus tard, par la connaissance approfondie de leur langue, et par l’apprentissage méthodique d’autres langues, un véritable plurilinguisme),

· Entreprises privées et publiques, où nombre de cadres supérieurs sont cyniquement recrutés en tant que "English Mother Tongue" ("anglais langue maternelle", ce qui, soit dit en passant, institue une préférence nationale à l’envers lors de l’embauche !) et où, imitant Volkswagen, qui a renoncé à l’allemand, des multinationales comme Airbus, PSA, Renault, basculent carrément toute leur documentation interne à l’anglais avec la complicité manifeste du gouvernement français représenté, voire majoritaire, dans certains conseils d’administration.

· Sport, avec l’entêtement du comité "Paris 2024", soutenu par Anne Hidalgo, de "vendre" "Paris-J.O." en anglo-américain sans crainte de prostituer et d’humilier notre langue, notre capitale, notre pays et notre héritage culturel (dont fait partie la refondation des J.O. de l’ère moderne par un Français…),

· Politique, avec Fillon, Hamon et Valls faisant assaut d’anglais devant les caméras se "se vendre" aux électeurs, avec Macron humiliant la France, l’Allemagne et leurs langues respectives en choisissant Berlin pour discourir en anglais dans le cadre de l’élection présidentielle française et truffant ses interventions publiques de toutes sortes de termes franglish incompréhensibles au commun des citoyens…

· Défense "nationale" où, subordination totale à l’OTAN et à la "défense européenne" obligent, l’anglais devient la langue de travail officielle de l’armée "française" en violation flagrante de la Constitution !

Les enjeux de classe et géostratégiques de cet arrachage linguistique géant, qui induit déjà des effets structurels inquiétants sur notre langue (non seulement sur son vocabulaire mais sur sa syntaxe et sur sa phonétique), sont colossaux sur les plans politique, social et sociétal : il s’agit notamment pour la classe dominante mondiale de…

· pulvériser les États-nations existants, dont la langue est l’identifiant le plus directement sensible aux citoyens, au profit d’un Empire euro-atlantique redistribué en "Grandes Régions" (où l’on feindrait de favoriser, tout en le maintenant dans le ghetto linguistique des activités "festives" et "domestiques", une langue régionale ou "transfrontalière" pour mieux désétablir les langues nationales et pour, incidemment, installer le tout-anglais à l’entreprise et sur la place publique) ; et avec la casse des États-nations, c’est la production nationale (en France, en Italie, etc.), les acquis sociaux, les services publics nationaux, les statuts publics, l’Éducation nationale et les conventions collectives nationales construits dans le cadre national qui seraient arasés, sans parler de la capacité des mouvements ouvriers à construire, voire tout bonnement à dire, des mobilisations "tous ensemble et en même temps" contre les contre-réformes eurolibérales ;

· durcir la stratification sociale européenne et mondiale avec, tout en haut, une "élite" oligarchique de P.-D.G., de grands actionnaires, d’hyper-rentiers, de "jet setters" et de très hauts cadres dont l’anglo-américain "langue maternelle" serait le code distinctif universel ; tout en bas de la pyramide, ceux qui ne parleraient "que" leur langue nationale de plus en plus déclassée, reléguée et "empatoisée", donc devenue de moins en moins capable de dire les évolutions technoscientifiques ; et au milieu, des couches moyennes se distinguant du bas peuple par leur accès minimal au globish, c’est-à-dire à une non-langue, voire à une novlangue "managériale" définitivement découplée de la culture des pays anglo-saxons*, sans être pour autant capables de rallier l’"élite" ; quant aux travailleurs immigrés venus de pays francophones d’Afrique, inutile de dire qu’ils seraient définitivement marginalisés et doublement pénalisés sur le plan linguistique…

· installer une novlangue mondiale unique, vecteur de marché, de pensée, d’économie, de politique uniques : celles de l’UE, du CETA, du "TAFTA" (sous telle ou telle forme imprévisible) et de l’OTAN ; tant il est vrai qu’une langue ne sert pas seulement à communiquer mais qu’elle permet avant tout de structurer la pensée et l’échange des locuteurs. Or, rien de plus "marketé" et plus fortement porteur d’idéologie "managériale" et "consumériste" que le Business-Globish ! Quoi de plus sourdement "globalitaire", de plus "capitalo-formatant" et de plus sourdement exterministe qu’une telle entreprise européenne et mondiale, capable à terme de détruire l’un des fondements anthropologiques de l’humanisation, la pluralité des langues et des cultures et l’échange fécond qu’elle permet ou, du moins, qu’elle peut permettre en principe, en termes d’égalité et d’altérité ?

Pourtant, la pitoyable affaire du slogan olympique en anglais inscrit sur la Tour Eiffel en 2016 a tellement heurté l’opinion publique française que de nombreux média ont, par exception, relayé le communiqué commun que l’association CO.U.R.R.I.E.L. avait d’emblée proposé aux autres associations. Plus de 80% des citoyens sondés ont d’ailleurs condamné cet attentat linguistique qui insulte tous les Francophones du monde, sans parler des étrangers qui nous font l’honneur d’étudier notre langue sur les cinq continents ; à tous, Anne Hidalgo, maire de Paris, et Bernard Cazeneuve, l’ex-premier ministre qui a cautionné cette cérémonie néocoloniale, ont honteusement signifié qu’à leurs yeux, l’anglais, ou plutôt le Globish bas de gamme, est désormais la seule vraie "langue universelle".

Mais la contrepartie de ce début d’insoumission linguistique populaire est aussi, hélas, que le FN, qui n’avait jamais aucun soutien actif à la langue française*, entend désormais dévoyer le patriotisme linguistique des Français et des autres Francophones au profit de sa sordide idéologie xénophobe. Raison de plus pour…

- ne pas abandonner ce sujet vital à l’extrême droite, comme d’autres sujets lui ont déjà été si longtemps délaissés en vertu d’un faux internationalisme : drapeau tricolore, Marseillaise, souveraineté nationale, Frexit progressiste…

- qu’ensemble, les militants progressistes, politiques, syndicaux ou associatifs, qui ont jusqu’ici fait fort peu de choses ensemble sur ce front du combat de classe, retrouvent l’élan politique, culturel et linguistique qui était celui de la gauche populaire à l’époque de Victor Hugo, puis à celle du Front populaire, des Lettres françaises, de Barbusse, de Prévert, d’Éluard, d’Aragon ou de Jean Ferrat.

- que, sur des bases conjointement patriotiques et internationalistes, les mouvements progressistes, et d’abord ceux qui sont opposés à l’UE, au Pacte transatlantique et à l’OTAN, combattent la langue unique, vecteur de la destructive idéologie néolibérale unique dont le tout-globish est le "facilitateur" européen et mondial.

- que les syndicalistes de classe, s’emparent de cette question avant que des millions de salariés ne deviennent des parias linguistiques dans l’entreprise… ou à la porte des entreprises !

- que les militants de la vraie gauche cessent de marcher, à la suite d’Europe-Écologie-les Verts, dans l’escroquerie antirépublicaine de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires, qui, sous couvert de défendre les langues régionales (ce patrimoine indivisible de toute la Nation), détruit la citoyenneté française universaliste, déstabilise l’officialité de la "langue de la République", met l’argent public à la disposition des euro-séparatismes réactionnaires… et continue chemin faisant d’ignorer l’apprentissage laïque de l’arabe première ou seconde langue dans nos collèges et lycées publics.

- que les défenseurs de la nature et de sa foisonnante "biodiversité", défendent aussi la diversité des langues ébranlée par le tout-anglais et par la sous-culture capitaliste "made in Hollywood" dont il est l’un des vecteurs : car il n’y a de langue et de culture véritables que s’il existe des langues, des cultures, et des échanges équitables entre elles. Souvenons-nous de la parole réellement internationaliste et authentiquement européenne (et non pas européiste !) de feu le grand écrivain italien Umberto Eco : "la langue de l’Europe, c’est la traduction !".

Creuset du lien social, terrain et instance de clarification des affrontements de classes, "langue de la République" au titre de l’article II de la Constitution, sédimentation en devenir de toute notre histoire nationale dans ses contradictions, premier service public du pays et ciment de la Francophonie internationale, bien commun par excellence de la France, du Québec, des pays de l’Afrique francophone, d’Haïti, de la composante francophone de la Belgique et de la Suisse, trésor et ressource d’avenir de la culture mondiale, rempart national et mondial face à la barbarie de la novlangue et de la "non-langue" euro-mondialisée unique, la langue française est en grave danger. Ne prétextons plus jamais d’un pseudo-internationalisme, qui ne fait que repeindre en rose l’euro-mondialisme oligarchique au sein du mouvement ouvrier, pour délaisser cette grande question politique et sociale. Dans toutes nos luttes contre le MEDEF, contre l’UE et contre les gouvernements successifs qui les servent, "reprenons langue" et tendons aussi la main aux résistances linguistiques des pays voisins ; faute de quoi un jour prochain viendra où les mots nous manqueront pour crier d’une seule voix "Tous ensemble !" face aux casseurs d’acquis et de peuples souverains !

Faux amis du français, de la République française et des francophones, les dirigeants et les députés FN, Marion Le Pen en tête, fréquentent assidûment, de Bruxelles à Strasbourg en passant par Anvers, les nationalistes flamands qui persécutent les Francophones de Belgique et qui affichent arrogamment leurs visées irrédentistes sur la ci-devant Flandre française…

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Le français qu’on assassine

C’est le français qu’on assassine

recension du livre de Jean-Paul Brighelli (éditions Blanche)
par Albert Salon

Brighelli éducation enseignement langue française

Jean-Paul Brighelli, normalien et agrégé de lettres, est l’une des très grandes voix en France qui s’élèvent avec esprit, et une ironique et efficace véhémence, dans un style limpide et une langue riche qui sait être rabelaisienne, contre le sabotage-sabordage de notre "Éducation nationale". Ciblé en 2005 par notre auteur dans "La fabrique du crétin" puis un an plus tard par "À bonne école", notre enseignement public à la dérive est à nouveau placé devant ses responsabilités dans l’assassinat du français et, par lui, de la Nation.

Il a voulu faire de son ouvrage – "œuvre politique" - salutaire, à la fois le constat lucide, sans concession, de nos renoncements et du désastre, l’exaltation de nos capacités, et le programme de notre survie de Nation et de Civilisation, pour retrouver les cimes, les Lumières.

Il dénonce l’individualisme qui dissout la citoyenneté, un rousseauisme devenu fou dans le "constructivisme". Il fustige l’obsession de l’utilité et de la communication immédiates."Le français est une langue réfléchie, construite sur un passé prégnant, des allusions multiples, des références dissimulées. Une langue pleine de plis et de replis. Une langue écrite et littéraire, même à l’oral". Tous ceux qui voient en elle une simple langue de communication, remplaçable ad libitum et ad nauseam par un "globish" indigne de l’anglais de culture, "sont des ânes, ou des collabos". Il rejoint là Michel Serres et Claude Hagège."Collabos" : il n’hésite pas à montrer notre soumission à l’ultra-libéralisme - à usage externe - de l’empire anglo-saxon, la volonté de créer, par la déculturation, et par la pensée unique fondée sur une langue unique au contenu et au vocabulaire raréfiés, un homme unidimensionnel, prêt à toutes les vassalités."Temps du mépris". Enfants laissés en friche : "offerts au djihad".

Il cloue au pilori les responsables : une alliance de néo-libéraux mondialistes, de néocolonialistes tiers-mondistes et de libertaires post-soixante-huitards ; le groupe de Bilderberg ; les idéologues d’une certaine gauche qui, aidée par "une droite grugée par de pseudo-experts", distille "la haine de l’État-nation", abandonne le peuple français en cassant ce qui fut le superbe ascenseur social républicain, et cherche, notamment dans l’immigration, à "élire un nouveau peuple" (Brecht) censé être plus proche de ses petits intérêts."L’École crève de l’Europe, elle crève du libéralisme dans sa version finale, de la financiarisation de la pensée, de l’abandon du facteur humain. Elle crève de la nation niée et de la patrie moquée"."À force d’autoriser et d’encourager le grand n’importe quoi, l’École ne permet plus aux enfants de la rue de sortir du caniveau. Elle perpétue les héritiers".

Jean-Paul Brighelli, qui voit, dans cette "amnésie programmée", "une mise à mort volontaire, implacable, et sophistiquée" nomme à plusieurs reprises les principaux déconstructeurs de ces dernières décennies : les Jospin, Allègre, Meirieu, Lussault, Fioraso, Thélot, Vallaud-Belkacem, voire Bayrou et Schiappa, en plaçant cependant un espoir en Jean-Michel Blanquer.

Après un délicieux tableau des qualités et atouts de notre "langue-monde" et "mythe", JP. Brighelli nous exhorte à reconquérir l’École, le français "outil de notre survie", à réaffirmer notre civilisation, à réinventer les Lumières. Il nous en offre les clefs dans un dernier chapitre bouillonnant d’une énergie qui ne demanderait qu’à s’employer au plus haut niveau possible, pour impulser le redressement de l’enseignement, de l’ascenseur social, de la France, de la société, et les remettre, mieux qu’ "en marche" : en montée, en élévation. Albert Salon

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Les tribunaux français protègent-ils encore la langue française ?

Les tribunaux français protègent-ils encore la langue française ?

Justice langue française Toubon

En France, la langue officielle et nationale, âme et ciment de la Nation, est protégée par des institutions publiques et d’importants textes : par la Constitution depuis 1992, en son article 2 : "La langue de la République est le français" ; la loi du 4 août 1994, dite "loi Toubon" ; et divers textes réglementaires, notamment dans le domaine du droit de la consommation. En outre, la Francophonie-Communauté fait l’objet d’une disposition constitutionnelle adoptée en 2008 : titre XIV, article 87.
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Le Français s’invite au Sénat

Le Français s'invite au Sénat

Le Premier ministre réaffirme la priorité francophone et précise quel instrument gouvernemental en est chargé

Sénat Edouard Philippe langue française

Question écrite n° 00803 de Louis Duvernois (Français de l’étranger, LR) publiée au JO Sénat du 03/08/2017
qui s'étonne que "la Francophonie comme pôle identitaire de la mondialisation" objet d'un rapport au Sénat (n° 436, 2016-2017) intitulé "Francophonie, un projet pour le 21e siècle" ait été littéralement gommée des préoccupations du gouvernement qu'il dirige ainsi que de celui de son prédécesseur.

Réponse du Premier ministre publiée au JO Sénat du 21/09/2017 : "La francophonie est une opportunité majeure pour l'inscription de notre pays dans les nouveaux équilibres du monde, ainsi que le rapport d'information...

Proposition de loi Joëlle GARRIAUD-MAYLAM (Français de l’étranger, LR) tendant à instituer un volontariat international d'enseignement en français

...Le développement des cursus de FLE (français langue étrangère) permet à la France de former des professeurs diplômés spécialistes de l'enseignement du français aux locuteurs étrangers. Mais les moyens de financer l'envoi de tels professeurs à l'international manquent. Pour appuyer à moindre coût ces enseignants, il serait opportun de créer un dispositif de volontariat international d'enseignement en français (VIEF). Cela offrirait aussi à de jeunes diplômés des opportunités de vivre à l'étranger et d'y acquérir une première expérience professionnelle, ou à de jeunes retraités de mettre à profit leur expérience et leur passion et de vivre une expérience à l'étranger... (lien)

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Semaine des ambassadeurs-paroles bienvenues d’Emmanuel Macron

Semaine des ambassadeurs : paroles bienvenues d'Emmanuel Macron

Francophonie diplomatie Macron : Quelques extraits

Parmi les facteurs d’attractivité, je souhaite que la langue française retrouve sa place. Elle doit faire l’objet de toute votre attention diplomatique. Nous nous abritons derrière de grands chiffres, derrière les 300 millions de locuteurs francophones dans le monde, notamment grâce à l'Afrique, avec des projections très optimistes pour 2050.

Mais cela ne doit pas cacher des réalités beaucoup plus contrastées, voire préoccupantes, là aussi, ne soyons plus défensifs. Notre francophonie est une chance formidable, elle est portée sur tous les continents, elle est portée par la France au premier chef, et l'emprise de la France sur tous les continents, grâce à sa présence ultramarine, et je veux, dans ce cadre, entre autres, que nos territoires d'outre-mer soient un élément de notre rayonnement et de notre développement. (lire l'intégralité du discours)

Nous avons l'habitude de ces grandes déclarations de principes des présidents élus (cf. Hollande) suivis hélas de grandes déceptions. Nous verrons et restons vigilants face  à ce président qui fut le candidat  entouré de ses helpers (sic !) et qui prononça en janvier à l’université de Berlin un discours en anglais que nos associations ont vigoureusement critiqué pour avoir causé un grave dommage à notre langue. Nous attendons des actes. MAR

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Le français au sein de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE)

Le français au sein de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE)

et vers une anglicisation partielle de la justice française ? par Me Jean-Luc Laffineur, avocat aux barreaux de Bruxelles et de Paris

Europe CJUE langue française : Le premier donne, au niveau linguistique, une explication très détaillée du fonctionnement de la Cour de Justice de l’UE (CJUE), dont le français demeure l’unique langue de travail. Ce qui n’empêche pas certains responsables français de vouloir aller vers une anglicisation partielle de la justice de notre pays, sans même réfléchir le moindre instant aux conséquences qui en découleraient sur le statut et l’influence de la France dans le monde (partie 2, ci-dessous).

1. La place du français au sein de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) :

  • Les requêtes peuvent être déposées à la CJUE dans toutes les langues officielles de l’UE (la langue choisie est nommée "langue de procédure") mais elles sont traduites dans les meilleurs délais en français, langue de travail interne à la CJUE ;
  • Le dossier arrive directement en français chez les juges/Avocats généraux ;
  • Les différents intervenants (avocat général, juges, référendaires, assistants) examinent alors ces requêtes individuellement soit dans la langue de procédure (s’ils maîtrisent celle-ci) soit en français. Puis, collectivement, en dehors des délibérés, les discussions qui portent sur ces requêtes (par exemple au sein des cabinets des juges) ont lieu en général en français. De même, les notes et rapports portant sur ces requêtes sont rédigés en français ;
  • Lors des audiences : les avocats des parties peuvent plaider dans la langue de leur choix parmi les langues officielles de l’UE. Les juges écoutent soit sans interprétation lorsqu’ils connaissent la langue soit à l’aide d’une interprétation simultanée (dans leur propre langue ou, lorsqu’il n’y a pas d’interprétation dans leur propre langue, dans une langue qu’ils maîtrisent, celle-ci pouvant être le français) ;
  • Les rapports d’audiences sont rédigés en français. Les notes et rapports qui suivent ces audiences sont rédigés en français ;
  • Les délibérés ont lieu en français ;
  • Les décisions (arrêts, ordonnances, avis) sont rédigées en français puis traduites dans la langue de procédure lorsque celle-ci n’est pas le français et, sauf exceptions, dans les autres langues officielles de l’UE.

Dans le passé, quelques tentatives ont eu lieu, de la part de quelques juges ou AG de demander que les discussions aient lieu en anglais. Toutefois, les germanophones s’y sont opposés au motif que si l’anglais était choisi, l’allemand devrait l’être aussi ; et l’italien et l’espagnol de mettre en avant leurs langues respectives, si bien que le français demeure pour le moment langue de travail interne exclusive à la CJUE.

Cette situation est précaire dans la mesure où l’usage exclusif du français comme langue interne ne repose sur aucun texte législatif ou réglementaire. Le règlement intérieur de la CJUE n’aborde pas non plus le sujet de la langue. Le français ne tient donc que par la force de la coutume. Toutefois, les fonctionnaires qui travaillent au sein de la CJUE considèrent que le Brexit sera favorable au maintien du français.

Il est toutefois un secteur spécifique au sujet duquel se pose actuellement au sein de la CJUE la question de savoir si le travail en interne ne devrait pas se faire en anglais : celui du droit de la concurrence, En effet, dans la mesure où l’écrasante majorité des procédures dans ce secteur sont introduites en anglais et dans la mesure où les pièces sont toutes en anglais (et qu’il faut donc toutes les traduire en français), certains se demandent s’il ne conviendrait pas d’opter pour l’anglais comme langue de travail pour ce secteur spécifique.

2. Vers une anglicisation partielle de la justice française ?

Le haut comité juridique de la place financière de Paris préconise, dans le cadre du Brexit, pour développer le contentieux du tribunal de commerce de Paris, de créer une chambre anglophone et, pour ce faire, d’après nos sources de former les juges français à l’anglais. Dans ce cas, les avocats (notamment français) y plaideraient en anglais. Ce qui signifierait logiquement sans doute que les jugements seraient rendus aussi en anglais. Selon nos sources, la chancellerie sous le précédent gouvernement aurait officieusement donné son aval à ce projet. Certains membres de l’Ordre des Avocats de Paris y seraient également favorables. Reste à présent de connaître la position de l’actuelle Garde des Sceaux : donnera-t-elle suite à ce projet d’anglicisation de la justice en France ?

Il faut se pincer pour le croire mais c’est bien ainsi.

Je suis donc arrivé à la même conclusion que vous : La France d'aujourd'hui est bel et bien la principale menace qui pèse sur la langue (et la culture) française(s) dans le monde.

Jean-Luc Laffineur

Cabinet d'Avocats Laffineur (Bruxelles – Paris) - www.laffineur.com

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Encourageant discours de Jean-Baptiste Lemoyne

Encourageant discours de Jean-Baptiste Lemoyne

Europe francophonie diplomatie Lemoyne

Encourageant discours de Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères (chargé de la Francophonie ?) prononcé lors de la 43e assemblée plénière de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) (lien)

 Jean-Baptiste Lemoyne reprend la lettre du 3 mai d'Emmanuel Macron à Jacques Godfrain, président de l'AFAL Il s’y engageait sur notre charte de la Francophonie, et y ajoutait même des propositions de son cru…

M. Lemoyne se réfère même, au début de son discours, à notre ancien président Philippe Rossillon qu’il se flatte d’avoir connu, admiré, suivi… Tout ce qu’il dit dans ce discours est encourageant. Faisons crédit à son auteur du contenu et de sa mise en œuvre. A.S.

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L’Élysée contre le français ?

L'Élysée contre le français ?

Macron américanisation politique langue française

Le site "Make our planet great again", récemment créé par l’Élysée, est unilingue anglais. Aucun mot de français nulle part. Chose inimaginable au Québec, même au niveau du gouvernement fédéral du Canada. Chose impensable également en Afrique francophone (3 fois l’Union européenne en superficie, Royaume-Uni inclus).

https://www.makeourplanetgreatagain.fr/

Le site du salon VivaTech, qui vient d’avoir lieu à Paris et qui a reçu la visite du président français, est presque entièrement en anglais (à part une partie marginale consacrée au "grand public"). De plus, le français a presque totalement été banni de l’affichage à l’intérieur du salon. https://vivatechnology.com/

Ces deux derniers points sont également inimaginables au Québec et dans les grands salons internationaux de Montréal (3e pôle aéronautique mondial, derrière Seattle et Toulouse, 3e pôle mondial de l’industrie du jeu vidéo…), ainsi qu’en Afrique francophone.

Au mépris de ses propres intérêts économiques et géopolitiques, le message adressé par la France aux pays francophones, francophiles ainsi qu'au reste du monde est donc le suivant : arrêtez de parler ou d'apprendre le français, et mettez-vous au tout-anglais !

Les dirigeants de la France d'aujourd'hui sont-ils devenus la principale menace qui pèse sur la langue (et la culture) française(s) dans le monde.

Ilyes Zouari

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Quels résultats des actions de nos 35 associations ?

Quels résultats des actions de nos 35 associations ?

Élections nationales de 2017, le français et la Francophonie

langue française politique élections associations

Il s’agissait pour toutes nos associations de profiter des élections nationales pour tenter de briser le consensus d’ "élites" en grande majorité euratlantistes et maestrichtiennes sur l’effacement du français, de la Francophonie, et de la Nation. lire la suite...

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Halte à l’assassinat programmé du français

Halte à l’assassinat programmé du français

La conférence de presse du 9 mai 2017

langue française politique : Organisée par Avenir de la langue française (ALF) et CO.U.R.R.I.E.L. (Collectif unitaire républicain pour la résistance, l’initiative et l’émancipation linguistique) au nom de 32 associations pour le français et la Francophonie, invitaient  à exprimer la colère montante du peuple français (et de la Francophonie) contre l’imposition forcenée de l’anglais prétendument voué à remplacer le français et pour désigner de hauts responsables à l’opinion publique et la mobiliser pour la résistance par une politique de redressement du français et de la francophonie.

Nous avons rassemblé pour cette conférence de presse “Halte à l’assassinat programmé du français” des responsables de 10 associations et des militants de toutes tendances politiques. Notamment Jacques Myard, député LR et maire de Maisons-Laffitte, Bernard Cassen, président de Mémoire des Luttes, (MEDELU), ancien président d’ATTAC, ancien directeur du Monde diplomatique, et Christian Tremblay président de l’Observatoire Européen du Plurilinguisme. Sept journalistes étaient présents. Plusieurs autres, empêchés, ont écrit des articles sur la base du livret fourni.

Les organisateurs (ALF et COURRIEL) ont rappelé l’action de démolition, volontaire ou non, de notre langue et de notre culture, et ont appelé à la résistance "le peuple et ses représentants nationaux, territoriaux, ses partis, ses institutions civiles et religieuses, ses associations, ses syndicats…". Cela non seulement en France, mais aussi dans des pays africains qui pourraient considérablement grossir les rangs de la francophonie, mais sur lesquels redoublent les pressions pour leur faire abandonner le français.

Le débat qui a suivi a été très riche.

Les exemples fournis, particulièrement probants, de négligence, voire de sabotage délibéré par des autorités publiques en matière d’usage du français, ont été dénoncés. Un emblématique : le slogan en anglais "made for sharing" choisi pour présenter le 3 février 2017 la candidature de Paris aux Jeux Olympiques de 2024. Alors que le français est la première des deux langues officielles des jeux. Outre l’indifférence, voire le mépris à l’égard du français, cela illustre l’incapacité des publicitaires à proposer aux entreprises des formulations frappantes en français, éventuellement facilement compréhensibles par des locuteurs d’anglais et de bien d’autres langues. Ils se contentent de suivre la mode des noms propres ou slogans en anglais, alors qu’aucune étude de marché n’a montré que cela apporte aux entreprises des clients supplémentaires.

La mise en accusation pour forfaiture et trahison des principaux gouvernants et responsables politiques nommément désignés jusqu’en 2017 a eu un très large écho. Certains intervenants ont craint que la nouvelle équipe en formation n’ait d’autres priorités, notamment économiques. Or l’économie donne actuellement un rôle important à des personnalités ou des institutions indifférentes, voire hostiles au français.

D’autres intervenants se sont élevés contre la sensation d’impuissance qui résulte de cette analyse, estiment qu’il faut veiller à garder une neutralité politique pour pouvoir aborder les nouveaux responsables et rassembler les sympathisants de toutes opinions. D’autant que par ailleurs il y a bien d’autres champs d’action, par exemple multiplier les informations et pressions par contact physique direct avec l’environnement notamment commercial, qui suit la mode mais est accessible au raisonnement. Sans parler de petites provocations pour attirer l’attention.

Les organisateurs ont diffusé un livret détaillant les mesures ayant saboté l’usage du français depuis 10 ans et les actions menées pour y faire face, ainsi que les 14 propositions de politique du français et de la Francophonie tells qu’elles avaient été soumises à l’endossement de tous les candidats à l’Élysée. On peut se procurer le livret “Halte à l’assassinat" en le demandant par courriel à Avenir de la langue française (ALF) 34 bis rue de Picpus - 75015 Paris - avenirlf@laposte.net en joignant un chèque de 5 euros.

Yves Montenay, président de l’Institut Culture, Économie et Géopolitique(ICEG)
Albert Salon, président d’Avenir de la Langue française (ALF)

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L’Eurovision gagné par un portugais chantant dans sa langue !

L'Eurovision gagné par un portugais chantant dans sa langue !

et non en anglais

eurovision chanson Portugal anglicisation langue française

La candidate française concourrait à l'Eurovision avec une chanson en français Requiem. Tremblant devant une horreur pareille laissant présager un mauvais classement, nos chers médiacrates se sont empressés d'y introduire tout de même de l'anglais. Résultat : 12e place sur 26. Bravo, la servilité se porte bien !

Et la chanson gagnante Amar Pelos Dois du portugais Salvador Sobral ne contient aucun mot d'anglais ! Le Portugal aura sauvé l'honneur d'une l'Europe qui très majoritairement se croit servilement obligée de brailler en anglais.
Le Parisien Eurovision : le Portugais Salvador Sobral l'emporte, la candidate française Alma 12e (lien)

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Un engagement d’Emmanuel Macron pour le français et la Francophonie ?

Un engagement clair et encourageant d'Emmanuel Macron pour le français et la Francophonie ?

langue française politique Macron : Nous ne pouvons qu’espérer que notre nouveau Président se distancera bien, comme il le promet, de l’ e-Macron, alors candidat entouré de ses helpers (sic !), qui prononça en janvier à l’université de Berlin un discours en anglais que nos associations ont vigoureusement critiqué pour avoir causé un grave dommage à notre langue. Sollicité par Jacques Godfrain, président de l'AFAL (Association francophone d'amitié et de liaison) de signer son Pacte francophone, Emmanuel Macron lui a donné la réponse suivante :

 

Alors, simple promesse électorale ou réelle adhésion ? L'avenir nous le dira.


Transcription de la lettre d'Emmanuel Macron

Monsieur le Président

Paris, le 3 mai 2017

Suite à votre courrier, je vous remercie chaleureusement pour le pacte francophone que vous avez bien voulu m'adresser.

J'ai étudié ce pacte avec la plus grande attention car, vous le savez, la francophonie me tient à cœur et figure en bonne place dans mon programme. Il est en effet indispensable de renouer avec une politique de promotion de la francophonie mise en retrait ces dernières années.

Je considère comme vous que notre langue est une chance pour notre pays et qu'il est indispensable de fixer des objectifs ambitieux et des propositions concrètes dans le domaine de la promotion de la langue française. Je veux également que la francophonie soit mieux connue et plus mise en valeur sur notre territoire et que la mobilité étudiante au sein de l'espace francophone soit renforcée. Je souhaite, comme l'association que vous présidez, développer la francophonie économique et solidaire et veiller à l’usage du français dans le secteur de la recherche ainsi que dans les organisations internationales. Je suis donc logiquement en accord avec la plupart de vos propositions et vous félicite pour votre belle suggestion d'inscrire, dans la crypte du Panthéon, le nom de Léopold Sédar Senghor.

Ces propositions pourraient, si vous en étiez d'accord, être amendées et complétées. Je pense en particulier à la création, au sein des Ambassades de France, d'un conseil de la langue française présidé par l’Ambassadeur, à l’encouragement des entreprises françaises à l’international à promouvoir notre langue, à la promotion des publications scientifiques francophones et à l’inscription de la promotion du français dans la valorisation de la diversité linguistique. Il est en effet crucial de multiplier, avec nos partenaires européens, les plaidoyers pour l'apprentissage de plusieurs langues étrangères (langues latines. allemand, chinois, arabe, russe) de valoriser partout dans le monde la complémentarité du français avec l'anglais et les autres langues et, en Afrique, de travailler sur la complémentarité entre le français, langue de scolarisation, et les langues nationales. Nous devons également veiller à renforcer le paysage médiatique audiovisuel francophone à l'international en visant des publics plus larges et en renforçant la présence francophone en ligne avec des contenus numériques, culturels, scientifiques, éducatifs de qualité.

Président de la République, je mettrais en œuvre une promotion du français en France et à l’international offensive et pilotée par une équipe efficace. Je lui demanderais d'échanger avec vous au sujet de votre pacte afin d'en reprendre une majorité d’excellents éléments pour proposer une politique linguistique innovante et tournée vers l'avenir au bénéfice de notre langue, de notre pays et de l’espace francophone.

Je vous prie de recevoir, Monsieur le Président, l'expression de mes sentiments les meilleurs.

Comptez sur mon engagement, bien à vous. (manuscrit)

Emmanuel Macron

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Le français dans le programme des candidats

Le français dans le programme des candidats

Élection présidentielle 2017

langue française politique : A moins d'un mois de l'élection présidentielle, nous avons souhaité nous pencher sur les programmes des différents candidats afin de voir la place qu'ils accordent à la langue française, aussi bien en France que dans les institutions internationales.

Le statut du français en France même n'est, à part une exception, même pas évoqué. Oublié l’anglais langue de travail obligatoire dans de plus en plus de grandes entreprises françaises, oubliés les colloques financés par des fonds publics qui se tiennent en anglais en France sans traductions, oubliés le nombre croissant de grandes écoles ou d’universités qui proposent des modules entièrement ou partiellement en anglais, oublié l'affichage de plus en plus anglomane qui pollue nos villes en contradiction avec la loi, oubliée la colonisation linguistique imposée par les grands média,s y compris publics, (séries, films, chansons états-unienne)...

Nous pouvons regrouper les 11 candidats en 4 catégories :

  • ceux qui ne font aucune mention du français dans leur programme.
  • ceux qui assurent le "minimum syndical" dont ont on voit bien qu'il s'agit pour eux de ne pas oublier un thème (comme ils ne souhaitent pas oublier une catégorie de français), mais dont ce n'est visiblement pas une préoccupation majeure.
  • ceux qui affirment quelques exigences
  • enfin un véritable programme de réaffirmation de la langue française.

(nous surlignons en jaune quelques points nous paraissant particulièrement intéressants, en violet pour les points critiqués par nous) Poutou - Arthaud - Macron - Fillon - Hamon - Lassalle - Cheminade - Mélenchon - Le Pen - Asselineau - Dupont-Aignan


1) Aucune mention du français dans leur programme

Pas plus Philippe Poutou dans "Nos vies, pas leurs profits !" que Nathalie
Arthaud
dans "Faire entendre le camp des
travailleurs
" ne font une quelconque mention de la langue
dans leurs programmes semblant oublier que la domination linguistique
pèse en premier sur les milieux les plus modestes et s'ajoute à toutes
les autres types de domination.


2) Le "minimum syndical"

Emmanuel Macron qui
s'est exprimé en anglais à Berlin, énonce quelques belles phrases qui n'engagent à rien
pour satisfaire tout le monde : "Nous avons tous en partage notre langue,
notre premier trésor commun, à la fois notre socle et notre phare : ce qui
nous a fait et ce qui nous distingue, nourri aussi par la vitalité de nombreuses
et belles langues régionales.
"

Il se sert (comme d'autres) de la langue française comme outil de contrôle de la laïcité et de l'immigration : "Nous organiserons pour les ministres du culte une formation universitaire à la laïcité, aux valeurs de la République et à la langue française."

Et aussi "Nous ferons de la maîtrise de la langue française le principal critère de l’obtention de la nationalité française. Nous renforcerons l’apprentissage de notre langue pour les candidats à la naturalisation. Quelle meilleure preuve de la volonté de quelqu’un de s’intégrer et de devenir français ?" [Pourquoi pas ?]

Mais aucune mention des menaces qui pèsent sur notre langue, malgré de belles phrases comme "Notre culture, et la langue française qui en est la matrice, sont une source de rayonnement international". En revanche il soutient le retour du latin et grec, ce que nous ne pouvons qu'applaudir, mais hélas aussi, celui des "parcours européens" (soit pour résumer les cours d'histoire ou de maths en anglais…)


François Fillon semble ne se préoccuper de la langue française
qu'au niveau international dans une phrase plutôt
confuse issue d'un paragraphe "Une justice simple et efficace
pour redonner confiance aux professionnels du droit et aux justiciables
" dont
on ne voit guère
le rapport avec la question : "Réaffirmer
la langue française au sein des institutions européennes et des organisations
internationales
en tant que vecteur du Droit et des valeurs de
la francophonie notamment à partir des Outre-mer qui rayonnent sur une
importante population francophone et sur des pays émergents.
"

Pour lui la langue française semble se limiter à la francophonie "La France porte une voix singulière dans le monde. Par son histoire, sa culture, sa langue, elle a su souvent parler à l’ensemble de l’humanité Je soutiendrai et développerai la francophonie en m’appuyant sur l’inestimable atout que représente le partage de la langue française par près de 300 millions de locuteurs à travers le monde. Dans cet esprit, je veillerai à ce que les 2,5 millions de Français résidant hors du territoire national soient des relais et des vecteurs d’influence."

En France même, la langue française ne semble être pour lui qu'un outil de lutte contre l'immigration "Réduire l’immigration légale au strict minimum (tenant compte notamment des ressources, du logement, de la couverture sociale, de la maîtrise de la langue française."

En revanche il lui semble normal de "Revaloriser les traitements des enseignants, en développant une part "mérite" dans la rémunération, et accroître les possibilités de promotion accélérée pour les professeurs enseignant leur discipline en langue étrangère" (sic !)


Benoît Hamon n'a pas apparemment de programme réuni dans un document
unique il faut donc se repérer dans un site Internet très fouillis. Il réaffirme
lui aussi de grands principes : "Affirmons la force de la France,
de son histoire et de sa géographie, de ses valeurs, de sa langue
et
de sa culture, […]
"

Il parle surtout de francophonie "Je veux PROMOUVOIR LE FRANÇAIS comme langue en partage dans le monde, selon une démarche ouverte, et proposerai la création d’un "Palais de la langue française".

Et aussi "Parce que partager une même langue dans le monde d’aujourd’hui est un atout exceptionnel, culturel, scientifique et économique, je DÉFENDRAI LA FRANCOPHONIE.

Pour cultiver le sentiment d’appartenance à la francophonie, je proposerai un visa francophone pour les étudiants, les chercheurs, les chefs d’entreprise et les artistes." Mais par ailleurs il fragiliserait un peu plus le français en France-même avec son "Je ferai ratifier par la France la CHARTE DES LANGUES RÉGIONALES ou minoritaires".


Jean Lassalle n'évoque
la langue que dans le cadre des "relations avec le Sud et l’Afrique" : "Notre
langue, partagée avec les
pays
francophones, entretient un cousinage culturel précieux
. Nous devons
demain redevenir des partenaires et des alliés, dans un même dessein enfin
apaisé.
"


Jacques Cheminade se
limite à demander d' "Arrêter
la politique de fermeture des activités des Instituts et des
Alliances
français dans le monde
" [accord
douteux
], ce que nous approuvons, bien entendu !


3) Quelques exigences

Jean-Luc Mélenchon semble lui aussi se limiter à la francophonie.
Sujet regroupé au
point 64 de "L’Avenir en commun" dans le chapitre Passer à la
francophonie politique
: "La langue française est la troisième
langue la plus parlée au monde. Mais si peu est fait pour la mettre en
valeur, la diffuser, multiplier ses usages et les liens entre ceux qui
l'ont en usage commun. C'est un trésor à faire vivre pour un monde meilleur
et davantage de mises en commun.
"
Sont ainsi proposées les mesures suivantes :

  • "Réorganiser les institutions de la francophonie en agissant pour son recentrage sur la défense, le rayonnement de la langue et son usage commun
  • Créer une académie et un Erasmus de la francophonie
  • Renforcer le réseau des Instituts/Alliances françaises dans les pays non francophones et planifier les échanges d'étudiants et de lycéens
  • Renforcer la présence des auteurs francophones ultra-marins et étrangers dans les programmes scolaires
  • Élaborer des contenus éducatifs et des diplômes communs entre pays francophones
  • Développer au moins une revue scientifique internationale digne de ce nom en français
  • Défendre l'usage du français dans les institutions internationales à commencer par l'Union Européenne
  • Renforcer les médias audiovisuels francophones (RFI, France 24 et TV5 Monde) et les mettre en partage avec la communauté francophone".

Marine Le Pen parle
brièvement de la langue française en prenant 2 engagements sur les "144
engagements présidentiels"
."Défendre la
langue française
. Abroger
notamment les dispositions de la loi Fioraso qui permettent de restreindre
l’enseignement en français dans les universités
" (engagement 96).
Ce à quoi
nous ne pouvons que souscrire.

Et une déclaration d'intention un peu vague : "Renforcer les liens entre les peuples qui ont le français en partage" (engagement 123).


François Asselineau propose un certain nombre de mesures mais qui
ne concerne que la Francophonie mais pas le français en France.

L'essentiel se trouve dans le chapitre Francophonie - Redonner toute la priorité à nos liens avec le monde francophone : "L’UPR veut rétablir la solidarité́ "francophone" et salue l’action d’Abdou Diouf à la présidence de la francophonie. [...] La croissance démographique de l’Afrique francophone permet d’envisager en 2050, 750 millions locuteurs français. Ce constat prometteur devrait inciter les dirigeants français à redonner la priorité aux liens avec les pays de la francophonie, mais ils s’acharnent à affaiblir toute coopération avec eux en cloisonnant la France dans le périmètre étroit et arbitraire de l’Union européenne. Le désintérêt des dirigeants pour la Francophonie est en parfait accord avec la construction européenne qui postule des distinguos entre pays recommandables et les autres. [...] L’UPR veut donner corps à une véritable communauté francophone fondée sur des liens d’égaux à égaux et entretenir un lien politique permanent entre les États de la Francophonie. L’UPR fait de la Francophonie, dans son programme politique, un concept majeur où la coopération politique, économique, sociale et culturelle y tient une place éminente."

Dans ce cadre il propose les mesures suivantes :

  • 165. Créer un parlement de la francophonie qui sera installé dans les anciens locaux de l’UNESCO à Paris. Donner corps à une véritable communauté francophone en entretenant un lien politique permanent entre les États de la francophonie. Renforcer la diplomatie entre pays francophones et favoriser l’adoption de positions communes dans les grandes institutions internationales (ONU, FMI, OMC, etc.)
  • 166. Réorienter une partie des fonds structurels, actuellement versés à l’UE, vers les États de la francophonie
  • 167. Développer un système d’échanges de type Erasmus avec les pays de la francophonie
  • 168. Sensibiliser le peuple français à son appartenance à cette sphère ayant le français en partage

On trouve également dans un paragraphe intitulé Moralisation de la vie politique l'engagement suivant : "Le chef de l’État prendra toutes ses vacances en France et demandera à tous les ministres d’en faire autant. Il s’exprimera systématiquement en langue française dans toutes les rencontres internationales et demandera aux ministres d’en faire autant."


4) Un véritable programme de réaffirmation de la langue française

Nicolas Dupont-Aignan propose
sans doute le projet le plus développé concernant la langue française. Bizarrement
les engagements sont regroupés
dans le chapitre Affaires étrangères : une certaine idée de la
France
: Il s'agit ainsi de rebâtir une diplomatie nationale
digne de ce nom, déclinée dans les différentes régions du monde et adossée
au rayonnement de notre langue comme à la présence à l'étranger d'une communauté française
qui mérite d'être mieux soutenue.
Les
mesures sont regroupées dans la partie Soutenir et développer à grande échelle
la francophonie, levier de l’influence française.
Cette
partie se décompose en 3 sous-parties : Pour le français en France, Pour
l’action culturelle française hors de France
et Pour
la Francophonie institutionnelle mondiale
.

Pour le français en France regroupe 9 engagements :

  • "20. Remettre à sa due place, première et prioritaire, la langue française dans les écoles maternelles, primaires, secondaires et professionnelles, en accroissant sensiblement les horaires d’étude, les niveaux de formation des maîtres et d’exigence de qualité, l’efficacité de méthodes éprouvées d’apprentissage.
  • 21. Imposer une part importante en français dans toutes les formations diplômantes des universités et grandes écoles françaises.
  • 22. Proposer une loi renforcée de protection du français (sur le modèle de l'ancienne loi Toubon), et la faire appliquer en instituant un véritable "droit au français", notamment dans les entreprises.
  • 23. Accroître sensiblement les aides publiques aux institutions officielles et associations chargées de développer les productions terminologiques et les traductions.
  • 24. Promouvoir la communication scientifique en français : ne subventionner aucun colloque se tenant en France qui exclurait le français.
  • 25. Veiller au rétablissement de la diversité réelle des langues étrangères enseignées et offertes dans le concours d’accès à la fonction et aux services publics.
  • 26. Enjoindre aux administrations publiques de ne pas traiter les documents de travail reçus uniquement en langue étrangère, et de ne répondre qu’en français.
  • 27. Exiger des organismes publics de contrôle des médias et de la publicité un respect strict et assorti de sanctions réelles, de la Constitution et des lois et règlements pertinents.
  • 28. Imposer un niveau suffisant, officiellement attesté (à l’identique du TOEFL américain) de connaissance du français à l’entrée des candidats étrangers à l’immigration légale et au regroupement familial. Créer un grand média de la francophonie qui ferait résonner la culture française sur les satellites du monde entier. Créer de grandes universités francophones d'excellence à l'étranger, en relation avec nos centres de recherches (Pasteur, IRD, CIRAD...)."

Pour l’action culturelle française hors de France regroupe 7 engagements :

  • "Rétablir, puis accroître sensiblement le niveau de financement de cette action culturelle (écoles et lycées ; filières universitaires ; instituts et centres de langue et de culture, de recherche et de soins, Alliances françaises et importantes O.N.G aux buts analogues.
  • Augmenter sensiblement l’aide française au développement, et la concentrer bien davantage sur les pays francophones et francisant, notamment d’Afrique.
  • Créer une académie destinée aux jeunes français issus de l’immigration et aux étrangers passés par nos écoles à l’étranger pour en faire les ambassadeurs de notre pays dans leur pays d’origine dans les secteurs économiques et culturels.
  • Soutenir la diffusion des produits culturels français à l’étranger.
  • Créer un grand média de la francophonie qui ferait résonner la culture française sur les satellites du monde entier.
  • Créer de grandes universités francophones d'excellence à l'étranger, en relation avec nos centres de recherches (Pasteur, IRD, CIRAD...).
  • Soutenir l’exception culturelle française."

Et enfin Pour la Francophonie institutionnelle mondiale regroupe 5 engagements :

  • "Faire respecter le statut du français langue officielle et de travail dans diverses institutions internationales, européennes au premier chef.
  • Contester en Conseil européen le statut de l’anglais langue officielle des institutions de l’Union Européenne, afin de tirer – aussi dans ce domaine toutes les conséquences du Brexit.
  • Engager, avec nos partenaires dans l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), une négociation d’ensemble pour en faire, dans une relation de respect mutuel, une Communauté de solidarité réelle à la fois linguistique et de développement concerté, notamment en la rapprochant de la valorisation enfin accrue tant de nos départements et territoires d’outre-mer que de notre vaste espace maritime, le deuxième du monde.
  • Renforcer les coopérations entre pays francophones dans les secteurs de demain : éducation supérieure, nouvelles technologies, notamment le numérique, transition énergétique.
  • Créer une plate-forme Internet de référence chargée de la promotion du tourisme en pays francophone."
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Aux candidats à la Présidence de la République

Aux candidats à la Présidence de la République

 14 engagements pour le français et la Francophonie 

langue française politique À ce stade de la campagne présidentielle, une des lames de fond menaçant l’existence même de la France, déjà occultée par les grands médias, se révèle de surcroît ignorée - ou prudemment écartée - par la quasi-totalité des candidats. lire la suite...

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Paris 2024 se couche en anglais pour avoir les Jeux

Paris 2024 se couche en anglais
pour avoir les Jeux

colonisation sport Hidalgo : Dans 7 mois, le CIO (Comité international olympique) désignera la ville qui accueillera les Jeux Olympiques de 2024. Vendredi 3 février, la ville de Paris a dévoilé le slogan officiel de sa candidature : "Made for sharing" (sic !). Un slogan en anglais, projeté en outre sur la Tour Eiffel (!), au mépris de la constitution et au mépris de la langue officielle des Jeux Olympiques, le français. Des JO inventés faut-il le rappeler par le francophone Pierre de Coubertin. Ce choix déshonorant et indigne ne favorise en rien la candidature de la ville lumière. Elle ne peut au contraire, susciter qu'une question de la part des membres du comité et de la population du monde dans son ensemble : Comment accorder les JO à un pays, inventeur des Jeux, qui a l'une des 2 langues de travail à l'ONU, qui est prêt à piétiner sa langue et sa culture ?  MAR

Il est par ailleurs curieux de la part de la Maire de Paris, Anne Hidalgo, qui a validé ce choix comme tant d'autres, de toujours jouer les bons petits soldats de la colonisation anglo-saxonne. Et notamment pour elle censée être à la tête d'une municipalité "de gauche" de ramper à ce point devant la langue du capitalisme international considérée comme notre horizon indépassable.

En quelle langue croyez-vous que soit la vidéo fournie par l’équipe Paris 2024 ?

BFM-TV : Un slogan en anglais pour les JO de Paris 2024, c’est "un nouveau coup très grave contre la langue française" (lien)
Marie Liesse vous êtes à la langue française avec votre slogan ce que l'évêque Cauchon a été à Jeanne d'Arc ! (lien)
Agoravox (taktak) Plutôt Paris sans les JO que les JO à Paris sans, et contre, la langue française ! (lien)


Lettre ouverte à Madame la Maire de Paris,
aux maires adjoints, aux conseillers de Paris

Honte à vous Madame Hidalgo !

par Claude Weisz, cinéaste

Je suis un citoyen indigné et triste.

Comment pouvez-vous justifier de promouvoir la candidature de Paris pour l'organisation des jeux olympiques avec un slogan stupide, en anglais commercial ?

Faut-il vous rappeler que la langue fondatrice des jeux olympiques moderne est le français ? L'anglais s'y est ajouté ultérieurement.

En français, il existe un mot dans notre trilogie républicaine, que même Donald Trump peut comprendre et que Barak Obama a prononcé en français.

Ce mot est :

"FRATERNITÉ" (et non fraternity ! )

Si je m'adresse à vous c'est en mémoire de mes parents, émigrés d'Europe centrale, qui se sont connus et aimés à Paris et m’ont fait citoyen français.

Ils avaient choisi la France parce que c'était pour eux la "patrie des droits de l'homme".

En 1936, ils vécurent le Front populaire comme le plus bel antidote contre l'Europe du fascisme.

Puis mon père, en 1942, sacrifia sa vie pour sa patrie d'adoption. Arrêté et torturé par des fonctionnaires français à la préfecture de police de Paris comme résistant, il est "mort pour la France"

Si je m'autorise à évoquer ce passé exemplaire c'est que, pour mes parents "leur patrie était (aussi) la langue française".

Je vous conjure de revenir aux valeurs morales et éthiques "en français dans le texte", ainsi que d'avoir la fierté de notre langue qui, ne l'oublions pas, est aussi celle de nombreux pays.

Rappelez-vous le défilé du 11 janvier 2015 qui rassembla à Paris des chefs d'État et de gouvernement du monde entier pour fraterniser avec cette France en affichant en français "je suis Charlie"

Respectez-les, respectons-nous ; enfin soyez fiers, responsables et surtout honorables.

Paris est certainement la plus grande métropole culturelle du monde, cela en grande partie grâce aux artistes, écrivains, cinéastes qui y sont venus pour s'épanouir en français.

Ils sont aussi les premiers à trouver indécente l'anglomanie de ses édiles.

Je vous en prie, Madame le Maire, Mesdames et Messieurs les maires adjoints et conseillers municipaux, ressaisissez-vous.

Ne soyez pas les serviteurs zélés d'un marketing sans âme.

Claude Weisz, cinéaste

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La Frenchia

La Frenchia

colonisation américanisation collaboration Québec

Cet article nous est envoyé par un "Québécois francophile" comme il se définit, Denis Turcotte effaré par la dérive anglomane qu'il constate en France MAR

La Frenchia désigne cette France émergente qui s’affiche de plus en plus en anglais. Elle englobe non seulement des gens d’affaires, mais également des élus nationaux et municipaux, des universitaires et chercheurs, voire des artistes et créateurs. Par snobisme, intérêt ou démission, ces gens choisissent l’anglais pour désigner entreprises, inventions ou œuvres d'art au détriment du français pourtant leur langue maternelle et nationale. Ce comportement se répercute jusqu’en Afrique francophone. La langue française, notre langue en partage, a un bel avenir. Il faut la soutenir plutôt que de lui faire des crocs-en-jambe.

Ce pays, mieux connu sous le nom de France, est en émergence. Les Frenchians, les citoyens de ce nouveau pays, ne forment encore qu’une petite minorité, mais ils exercent une très grande influence. Ils occupent des positions d’autorité dans les secteurs économique, politique, social et culturel. Ils restent attachés à leur pays, la France, ils parlent le français, leur langue maternelle, mais ils ont une grande propension à utiliser la langue anglaise pour désigner leurs entreprises, leurs inventions ou leurs créations. Les "French Tech", "French Blue" et autres initiatives du même genre pullulent, sans parler des expressions anglaises utilisées à tour de bras dans les domaines de la finance, de l’industrie, des nouveaux objets ou nouvelles pensées. À leur insu, les Frenchians adhèrent à la maxime anglo-saxonne : "If you can’t beat them, join them" (si tu ne peux les battre, soumets-toi).

En voulant servir la France, ils la dépouillent de sa langue, de son identité, de son histoire. On peut comprendre, sans l’excuser, qu’une entreprise française aux ambitions mondiales puisse se doter d’une raison sociale anglaise, mais, lorsque cette entreprise ou organisation privée ou publique s’adresse spécifiquement aux Français, en France, c’est un non-sens, d’un ridicule consommé. Peut-on alors parler d’aliénation culturelle ?

Voici des exemples édifiants qui ne devraient laisser aucun francophone indifférent fut-il d’Europe, d’Afrique, d’Amérique ou d’Océanie.

French Tech

Trois ans après son coup d’envoi, la French Tech se décompose comme suit : 13 métropoles, 12 hubs (plaques tournantes) à l’étranger et 9 réseaux thématiques. Ces réseaux, organisés autour d’un domaine d’expertise, sont désignés en anglais : Health Tech, BioTech, Manufacturing, Entertainment, Clean Tech, FinTech, Security/Privacy, Reetail, FoodTech et Sports. On sacrifie la langue française sous prétexte de servir
les intérêts économiques et numériques de la France. Nous, francophones du monde entier, ne comprenons pas ce projet coupé de ses racines françaises.

French Blue

Cette nouvelle ligne aérienne, propriété du groupe Dubreuil, a été fondée en mars
2016. Basée à Orly-Sud, French Blue veut changer la donne sur le marché du long-courrier à bas coûts avec le concept du smart cost. Elle prépare le lancement de ses premiers vols low cost longs courriers.

L’équipe de France chante en anglais

La Fédération française de football a choisi une chanson du groupe états-unien Kiss, en l’adaptant, comme hymne de l’équipe de France pour l’Euro 2016. Le secrétaire d’État à la francophonie a vivement réagi à cette décision.

Mud Day

En à peine 4 ans, la Mud Day est devenue la plus importante course d’obstacles du monde. Cet événement, qui se déroule dans la boue, a attiré plus de 25 000  articipants sur trois jours à Beynes, dans les Yvelines.

Creative industry

Emmanuel Macron a exprimé son intention de lancer un label fédérateur, Creative Industry, pour redorer le blason de l’industrie française. Ce label, qui s’inspire de
celui de la French Tech, est une déclinaison du slogan de BusinessFrance qui vante Creative France auprès des investisseurs internationaux.

Sharing Lille

C’est le titre du premier événement français consacré à l'économie collaborative
au service des territoires. Tenu à Eura-Technologies, lieu emblématique du numérique lillois, Sharing Lille a réuni des chefs d'entreprise, des acteurs de la fonction publique, des particuliers, des artistes et des membres d'associations sociales et solidaires de Lille venus exposer leur vision de la nouvelle économie du partage.

Smart City Innovation Center

La Métropole Nice Côte d'Azur et l'université Nice Sophia Antipolis ont mis sur pied en mars 2015 le Smart City Innovation Center. Cette plateforme vise à partager les données collectées grâce aux capteurs disséminés dans la ville de Nice entre chercheurs, entreprises et industriels.

Toulouse Clean-Up

Le projet Toulouse Clean-Up est un récupérateur de déchets flottants. Il a remporté
le prix coup de cœur de la Fondation Orange dans le cadre du concours "I make 4 my city".

Let’s go France

Ce mouvement, lancé à l’initiative de PwC France, vise à valoriser la dynamique des acteurs de l’économie française et à lutter contre le French Bashing.
On déplore un décalage profond dans la société française entre l’image de son économie et la réalité des affaires. Est-ce en utilisant un slogan anglais que l’on pense atteindre cet objectif ?


Push to Pass

Le PDG de PSA Peugeot Citroën, Carlos Tavares, a divulgué les grandes lignes de Push to Pass, le nouveau plan stratégique fondé sur la croissance. Ce dernier prend le relais du plan de redressement Back to the Race. Pauvres Français que l'on prend pour des Britanniques !

Alliance Lyon Grenoble Business School

Les écoles de commerce Emlyon Business school et Grenoble école de Management (GEM) ont scellé une alliance et porteront désormais le nom d’Alliance Lyon Grenoble Business School.

Patroller contre Watchkeeper

Deux groupes français étaient en lice pour décrocher un contrat de 350 millions d’euros pour équiper l’armée de terre de la future génération de 14 drones tactiques. Après une chaude lutte, la Direction générale de l’armement (DGA) a porté son choix sur le Patroller de Safran au détriment du Watchkeeper de Thales.

En vrac

Le collectif France Green Industries a été créé afin de promouvoir le savoir-faire français dans le secteur énergétique. Le pays de la mode organise annuellement la Paris Fashion Week. Dans le dessein de favoriser l’innovation dans le monde de l’alimentation, la mairie de Paris a lancé la plateforme Smart Food Paris. La filière équine de Normandie porte désormais le nom de Horse N’Tech. Le géant français Framatome s’est métamorphosé en Areva Nuclear Power. Le nouveau parc de loisirs d’Avignon porte le nom de Splashworld. Le groupe GDF Suez est devenu Engie (tiré du mot anglais  "engineering" sans doute).

Conclusion : Les faits se passent de commentaires. Comment en est-on arrivé là ? Cela cause un tort énorme à la langue française, notre langue en partage. Peut-on souhaiter une réaction salutaire à ce comportement préjudiciable ?

Denis Turcotte, Québécois francophile

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La SNCF toujours plus loin dans la crétinerie anglomane

La SNCF toujours plus loin dans la crétinerie anglomane

SNCF transports colonisation anglomanie

Des nouvelles plus récentes nous laissent entendre que la SNCF aurait renoncé à ce nom colonial (Happy Card) qui ferait place à un nom plus acceptable (TGVMax). Nous en prenons acte et pensons que notre action et ainsi que celle d'autres associations n'aura pas été vaine. La crétinerie on peut en sortir ! MAR

Après ses TGV Family et ses  iD Night by iDTG ses slogans "ricains" (I WANT YOU), ses faux noms français qui sont de vrais noms anglais (Ouigo), la SNCF va lancer, le 19 janvier prochain, une carte destinée aux 16-27 ans,  elle sera baptisée "Happy Card" : quelle imagination ! (servile...).

Rappelons que la SNCF est une entreprise publique (française !) laquelle est soumise à la loi du 4 août 1994 (dite "loi Toubon"). Cette loi stipule notamment :

Art. 14. - I. - L'emploi d'une marque de fabrique, de commerce ou de service constituée d'une expression ou d'un terme étrangers est interdit aux personnes morales de droit public dès lors qu'il existe une expression ou un terme français de même sens approuvés dans les conditions prévues par les dispositions réglementaires relatives à l'enrichissement de la langue française.

Cette interdiction s'applique aux personnes morales de droit privé chargées d'une mission de service public, dans l'exécution de celle-ci.

Il serait temps que l'État, principal actionnaire de la SNCF, par un gouvernement digne de ce nom, fasse respecter la loi de la République !

MAR

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Élections : À la reconquête de la langue française

Élections présidentielles et législatives
À la reconquête de la langue française !

langue française politique : par Michel R. Cloutier Québec-Presse - Versailles, 13/12/2016

L’Union Nationale des Écrivains de France, présidée par Arnaud Upinsky, membre d’ALF.

"La parole est l’instrument premier du pouvoir", "la démocratie ne donne pas le pouvoir au peuple, mais à l’éloquence", "la civilisation est d’abord un langage", (Maurice Druon, secrétaire perpétuel de l’Académie française).

La langue française s’invitant aux présidentielles 2017 ? Faite an I de la reconquête de la langue française, par feu l’Académicien Philippe Beaussant, ancien président de Défense de la Langue Française (DLF), l’année 2016 fut riche en imprévus, et 2017 s’annonce décisive à cet égard.

Alors que l’école, le langage du savoir et la civilisation, sont la clef de tous les enjeux surplombant la présidentielle 2017 (chômage, jeunesse, intégration, reconnaissance des élites, place de la France dans le monde, etc.), la langue française - qui en est la matrice et qui est menacée de mort par l’anglicisation à marche forcée de la société française - ne doit plus être la grande absente des grandes élections nationales, d’abord de la présidentielle 2017 en pleine lancée.

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Madame Figaro Carpette anglaise 2016

La Carpette nouvelle est arrivée !
Anne-Florence Schmitt (Madame Figaro) Carpette anglaise 2016

L’académie de la Carpette anglaise1 s’est réunie le 16 décembre 2016. Le jury, présidé par Philippe de Saint Robert, était composé de représentants du monde associatif2 et littéraire.

Au premier tour de scrutin, par huit voix sur treize, la Carpette anglaise 2016 a élu Mme Anne-Florence Schmitt, directrice de la rédaction de Madame Figaro pour l’abus constant d’anglicismes et d’anglais de pacotille, dans cette revue destinée à un large public féminin.

La Carpette anglaise 2016 à titre étranger3 a été attribuée, à l’unanimité, à L’ENS Ulm4 qui développe des filières d’enseignement uniquement en anglais en se prétendant être une école internationale.

L’académie félicite par ailleurs M. Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, pour avoir exclu l’anglais de la communication européenne depuis le Brexit.

Hervé Bourges, Paul-Marie Coûteaux, Anne Cublier, Benoît Duteurtre, Yves Frémion, Dominique Noguez et Marie Treps sont membres de cette académie.


1 La Carpette anglaise, prix d’indignité civique, est attribué à un membre des "élites françaises" qui s’est particulièrement distingué par son acharnement à promouvoir la domination de l’anglo-américain en France au détriment de la langue française.

2 Association pour la sauvegarde et l’expansion de la langue française (Asselaf), Avenir de la langue française (ALF), Cercle littéraire des écrivains cheminots (CLEC), Courriel (Collectif unitaire républicain pour la résistance, l'initiative et l'émancipation linguistique), Défense de la langue française (DLF) et Le Droit de comprendre (DDC).

3 Le prix spécial à titre étranger est attribué à un membre de la nomenklatura européenne ou internationale, pour sa contribution servile à la propagation de la langue anglaise.

4 École Normale Supérieure

Contact : Marc Favre d’Échallens, secrétaire de l’académie de la Carpette anglaise

Courriel : parlerfranc@aol.com

Académie de la Carpette anglaise

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Le Sommet de Madagascar et la France

Le Sommet de la Francophonie à Madagascar et la France

 Aspects institutionnels, géopolitiques et diplomatiques 

Francophonie politique Madagascar

Le 16ème Sommet des chefs d’État et de gouvernement des "pays ayant le français en partage" s’est tenu les 26 et 27 novembre 2016 à Antananarivo. Depuis le 1er, organisé en 1986 à Versailles/Paris par François Mitterrand avec une vingtaine de partenaires, l’OIF créée en 1997 à Hanoï a crû. Madagascar a accueilli de nombreuses délégations et 4 nouveaux membres : 2 observateurs : Argentine et Corée du Sud ; et 2 gouvernements participants : Ontario et Nouvelle Calédonie. lire la suite...

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Annick Girardin les fonctionnaires doivent employer le français

Annick Girardin rappelle aux fonctionnaires
qu'ils doivent employer le français, dans leur travail...

langue française politique Girardin

Dans ce quinquennat finissant, après des déclarations fort peu suivies d'effet du Président, il semblerait que le gouvernement sembler se réveiller quelque peu : après les critiques d'André Vallini sur l'hymne des supporteurs français de l'Euro  en anglais, Annick Girardin ministre de la fonction publique, rappelle enfin aux fonctionnaires qu'ils sont fonctionnaires de la République et qu'ils doivent au minimum en respecter la langue... MAR

La ministre de la fonction publique a envoyé une circulaire pour rappeler aux fonctionnaires qu'ils doivent employer le français, et non une autre langue, dans le cadre de leur travail... (lien)

Circulaire Langue Francaise 2016enrespecterz

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Le CSA veut des titres en français

Le CSA veut des titres d'émissions en français

CSA télévision colonisation américanisation

Constatant un trop grand nombre de titres en anglais, le régulateur de l'audiovisuel annonce son intention d'auditionner les patrons de chaînes de télévision.

Le Parisien Télévision : Le ras-le-bol du public (14/9) (lien)
RMC Secret Story, The Voice, Money Drop "Ces titres d'émission en anglais sont ridicules" (14/9) (lien)
Le Point "The Voice" et "Cash Investigation" condamnées à changer de nom ? (14/9) (lien)
RTL "Le CSA veut faire la chasse au franglais" (14/9) (lien)

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La face cachée du rôle de l’anglais à Bruxelles

La face cachée du rôle de l’anglais à Bruxelles

Un enjeu économique méconnu

Montenay Europe langue française impérialisme

par Yves Montenay

Travailler en anglais dans ou avec les institutions européennes est regardé avec fatalisme en France. Ou même avec une certaine faveur pour ceux que cela avantage : cela rentabilise leur investissement linguistique, ou plutôt celui de leur famille : séjours le plus tôt possible en pays anglophone, souvent suivi d’études supérieures aux États-Unis. Bref, pour eux, comme pour les autres acteurs anglophones de Bruxelles, surtout que rien ne change !

Or, il s’agit d’un problème économique important : le rapport Grin (téléchargeable sur le site de La Documentation Française) a chiffré à des dizaines de milliards de dollars par an l’avantage pour le Royaume-Uni et ses entreprises. Sa conclusion mérite d’être intégralement citée :

"Le Royaume-Uni gagne, à titre net, au minimum 10 milliards d’euros par année du fait de la dominance actuelle de l’anglais. Si l’on tient compte de l’effet multiplicateur de certaines composantes de cette somme, ainsi que du rendement des fonds que les pays anglophones peuvent, du fait de la position privilégiée de leur langue, investir ailleurs, ce total est de 17 à 18 milliards d’euros par année. Ce chiffre serait certainement plus élevé si l’hégémonie de cette langue venait à être renforcée par une priorité que lui concèderaient d’autres États, notamment dans le cadre de leurs politiques éducatives respectives (NDLR :ce rapport ayant été publié en 2005 sur la base de chiffres antérieurs, et cette priorité s’étant confirmée depuis lors, les sommes en jeu sont aujourd’hui beaucoup plus importantes). Ce chiffre ne tient pas compte de différents effets symboliques (comme l’avantage dont jouissent les locuteurs natifs de la langue hégémonique dans toute situation de négociation ou de conflit se déroulant dans leur langue) ; cependant, ces effets symboliques ont sans doute aussi des répercussions matérielles et financières."

Le détail du raisonnement et du chiffrage vaut le détour. Aujourd’hui, il mènerait probablement à au moins 40 milliards d’euros. Évidemment, le Britannique "de base" plutôt âgé et rural qui a voté pour la sortie est très loin de ces problèmes, à la différence de ses compatriotes des grandes villes et a fortiori de la City qui sont probablement très conscients de l’importance du gâteau menacé par leur vote.

On voit qu’il ne s’agit pas seulement d’une question de prestige ou de principe visant les discours des hauts fonctionnaires européens, mais de tout un système, notamment d’appels d’offres où tout est plus simple pour les anglophones et où les différents conseillers sont directement ou indirectement proches du Royaume-Uni.

C’est un problème qui touche tous les pays, une enquête ayant montré qu’en dehors des anglophones natifs, en très forte proportion les Européens – pas seulement les Français – ont un niveau d’anglais insuffisant, ce qui d’ailleurs réagit sur l’ensemble de l’efficacité de la machine européenne. Pour tout cela, se référer au Quatrièmes assises du plurilinguisme, Bruxelles 2016, et aux travaux de l’Observatoire Européen du Plurilinguisme et du GEM +.

Pour les entreprises françaises, ce serait un énorme gain de productivité : on cesserait de payer sa dîme à des circuits anglophones, on utiliserait le personnel qualifié dans la langue où il est à l’aise. Une telle chance de gagner en compétitivité ne devrait pas être négligée.

Mais tout cela n’est qu’un rêve, nous dit-on. Voyons de plus près :

Le droit, la routine et la politique

Tout d’abord, que nous dit le droit ? Que la langue de travail doit être la langue officielle d’un des États, alors que seule la Grande-Bretagne avait déclaré comme langue officielle l’anglais. En effet, les autres pays où l’anglais est localement officiel, à savoir l’Irlande, Malte et Chypre ont déclaré respectivement le gaélique, le maltais et le grec comme leur langue officielle pour l’Union européenne.

C’est un résumé un peu brutal, des nuances pouvant être trouvées dans tel ou tel détail des textes fondateurs, auxquels je renvoie des juristes plus qualifiés que moi. Je pense notamment à l’article 8 du règlement 58/1, à sa re-rédaction en anglais, et au règlement rédigé lors de l’arrivée du gaélique. Mais cela vaut bigrement la peine d’être regardé de plus près, les documents fondateurs ne pouvant en effet être modifiés qu’à l’unanimité.

Les commentateurs confondent en général langue officielle, choisie par chaque État membre, utilisée ponctuellement, et langue de travail, le vrai problème : officiellement l’anglais, le français et l’allemand à égalité, en pratique ce que vous savez… Ces commentateurs oublient également l’aspect économique global et l’enjeu pour les entreprises françaises.

Les intérêts en cause sont tels que l’on va sans doute trouver un biais pour réintroduire l’anglais comme langue officielle, ou comme langue de travail de fait. La routine, qui est une force puissante dans tous les domaines, y contribuera et cette routine sera vraisemblablement puissamment appuyée par la politique. Celle de la Grande-Bretagne lors des négociations de sortie, vraisemblablement appuyée officieusement par les États-Unis, et probablement par celle de l’Irlande, voire d’autres pays dont l’enseignement supérieur est largement anglicisé.

Il faudrait donc qu’il y ait en face une volonté politique tout aussi vigoureuse. Hélas, le gouvernement français ne semble pas préoccupé par cette question, beaucoup d’entreprises non plus. Pourtant, ils pourraient trouver des alliés chez les Allemands, dont la langue a reculé à Bruxelles beaucoup plus que le français, et chez d’autres pays tels l’Italie ou l’Espagne.

Un enjeu franco-allemand électoralement motivant

Nous entrons en période électorale en France, tandis que le tandem franco-allemand peine à se trouver des objectifs communs. En voici un, très important pour les entreprises françaises, et qui pourrait également mobiliser beaucoup d’électeurs attachés aux thèmes identitaires, ou tout simplement à un profond désir d’équité. Tout cela est d’ailleurs conforme à l’esprit et aux textes des traités fondateurs de l’Union.

Yves Montenay

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Brexit : Exit l’état membre. Exit sa langue officielle !

Brexit : Exit l’état membre. Exit sa langue officielle !

 La logique du Brexit conduit à écarter l’anglais comme langue officielle de l’UE ! 

Europe Brexit anglicisation : Depuis 1973, l’eurocratie bruxelloise a méthodiquement contourné, violé ses traités et son règlement 58 qui lui font obligation de respecter l’identité culturelle et les langues des États membres déclarées officielles de l’UE. Elle a en effet réussi, par obsession fédéraliste, à imposer l’anglais comme langue officielle dominante, aujourd’hui quasi-exclusive, de l’UE. Les administrations nationales reçoivent de Bruxelles des documents uniquement en anglais auxquels elles sont tenues de répondre en anglais ! Illégalité, illégitimité. Dérive totalitaire du tout-globish vers langue unique, pensée et politique uniques.

Illégitime, cette option deviendrait burlesque par le Brexit, faisant de l’UE la seule institution multinationale ayant pour véhicule une langue vivante n’étant plus déclarée officielle à l’UE par aucun pays membre : Malte a déclaré le maltais, l’Eire le gaélique, Chypre le grec !

Exploit possible de la diplomatie anglaise face à Bruxelles : « beurre et argent du beurre » ?...

L’empire va naturellement tout faire pour maintenir l’anglais comme langue officielle, au moins commune, de l’UE :

La difficulté ne saurait nous échapper : l’habitude de l’anglais a été prise. Les États-Unis (EU) hyperpuissance imposant aussi le TAFTA, vrais maîtres du monstre UE, veillent jalousement sur ce graal et continuent à l’imposer avec l’aide de tous leurs « collabos de la pub et du fric » (Michel Serres), les « élites » françaises n’étant pas les moins complaisantes et soumises.

Il faut le savoir : les intérêts géopolitiques, commerciaux, financiers, sont énormes pour les Anglo-Américains (cf. l’article d’Yves Montenay joint, sur la base du rapport de François Grin, professeur à l’Université de Genève ), qui gagnent par la seule prépondérance et l’imposition de leur langue des dizaines de milliards d’euros par an en compétitivité, et bien d’autres avantages, aux dépens de nous autres les concurrents sous-valorisés.

L’acharnement que l’empire mettra à défendre sa part…du lion, révèlera l’imposture de l’argument-conte-de-fée faisant de l’« Europe » un contrepoids à « l’hyperpuissance américaine » : car l’UE est en fait un vecteur institutionnel de la pénétration états-unienne et anglo-saxonne sur le continent européen en vassalisation, dans la ligne de Jean Monnet.

La bataille promet d’être rude, du moins si quelqu’un veut bien, de notre côté, l’engager…

Une action collective ferme des membres de’ l’UE s’impose donc, impulsée par la France, avec ses alliés quasi naturels !

L’affaire est, en droit, simple et claire. Le Brexit doit logiquement entraîner pour l’anglais la perte de son statut juridique dans les institutions de l’Union. Les textes officiels de l’UE ne doivent plus être rédigés en anglais, ni les dépenses de traduction de et vers l’anglais payées par le budget européen. Tout élu européen se doit désormais, comme chaque administration nationale, de refuser qu’un texte officiel lui soit soumis et soit débattu dans cette langue.

Le poids des (mauvaises) habitudes prises fait qu’il est possible et vraisemblable que l’anglais servira longtemps encore de lingua franca au moins dans les relations inter-personnelles au sein des institutions. Mais le « grand Européen » Umberto Eco n’affirmait-il pas que « la langue de l’Europe, c’est la traduction » ?

Il y faut « seulement » grandeur et courage ! Nous Français avons un haut exemple en tête…

Les États membres doivent être réunis pour poser, en ce domaine, que les traités et règlements fondateurs doivent être respectés. « Les traités, rien que les traités ! », quittes à en négocier de nouveaux, à 27, à l’unanimité  ouvrant au veto de tout État fort qui refuse l’anglais partout.

Imaginons un instant un chef d’État français visionnaire et ferme défendant dans un même souffle à la fois  le droit, la logique politique, nos intérêts français, et…une Europe européenne ! Quel coup superbe ! Que nos candidats pour 2017 qui auraient un sens de la France, de la grandeur, et…de l’opportunité, y réfléchissent : il y a là de quoi contribuer à leur (ré)élection à la Présidence de la République…Avec des alliés potentiels chez les Allemands, les Italiens…Enfin un objectif commun pour le « couple » franco-allemand qui en cherche à tâtons ! Conforme de surcroît à l’esprit et aux textes fondateurs de l’UE. Reçu enfin comme un signal d’espoir au Québec, en Wallonie, dans toute la Francophonie en proie à la désillusion, tentée par le délitement. Un geste difficile, mais porteur de grande histoire !

Les associations et mouvements patriotiques, tous nos lecteurs, sont invités à œuvrer pour que cette idée se répande comme une traînée de poudre, joue le rôle de mèche allumée dans la sainte-barbe du vaisseau « HMS Europe » captif. Yo ho ho ! Et une bouteille de rhum !

Albert Salon

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Brexit : Plus aucune raison que l’anglais reste la langue dominante

BrexitPlus aucune raison que l’anglais reste
la langue dominante de l'Union Européenne !

Europe langues politique : ALF fait sien l’article ci-dessous de l’un de ses membres, Maurice Pergnier. Elle s’est pleinement associée à COURRIEL (Georges Gastaud) dans la conception de l’appel qui suit, à la collecte (en France, en Belgique, au Québec, en Italie, en Allemagne) de signatures de cet appel par nos associations en synergie, ainsi qu’à une large diffusion d’icelui. Tous nos lecteurs sont invités à œuvrer pour que cette idée de détrônement de l’anglais se répande comme une traînée de poudre, joue le rôle de "cordon bickford" dans la Sainte-Barbe de l’HMS Europe. Vive la flibuste ! Albert Salon

lire ci-dessous :

- Après le Brexit : UE et langue anglaise par Maurice Pergnier

- L’occasion de rompre avec le tout-anglais en Europe ! par Georges Gastaud

à lire également le très bon article d'Yves Montenay : Brexit : François Hollande ira-t-il bouter l’anglais hors de Bruxelles ?


Après le Brexit : UE et langue anglaise

La langue anglaise s’est imposée au sein des institutions de l’Union européenne (UE), non seulement comme la langue d’usage mais également comme la langue de référence officielle. C’est une situation de fait et non de droit. Cet état de fait était déjà très contestable lorsque la Grande-Bretagne, gardant toujours un pied dedans et un pied dehors, était un membre hésitant et périphérique de l’Union ; après le Brexit, il est proprement burlesque : l’UE devient la seule entité politique multinationale ayant adopté comme langue véhiculaire la langue d'un pays représentant moins de 1% de sa population (l'Irlande) !

C’est une absurdité dont il est urgent de prendre la mesure et à laquelle il importe de remédier sans attendre. Il s’impose donc que, sans le moindre délai, la langue anglaise soit proscrite de tout document officiel de l’UE. Il ne s’agit nullement là d’un acte de rétorsion vis-à-vis de la Grande-Bretagne et de son peuple (qui a bien le droit de choisir son destin comme il l’entend !), mais de corriger une criante incongruité. Il va de soi que des exceptions peuvent être faites pour tout ce qui concerne les négociations entre l’UE et la Grande-Bretagne, mais il serait indécent que la langue anglaise continuât d’être utilisée comme première langue de référence entre représentants des pays membres.

Tout élu européen se doit de refuser désormais qu’un texte officiel lui soit soumis et soit débattu dans cette langue. Le poids des (mauvaises) habitudes prises fait qu’il est naturellement impossible que l’anglais ne serve pas longtemps encore de lingua franca dans les relations inter-personnelles au sein des institutions. On entend bien, d’autre part, les objections pratiques, économiques, bureaucratiques de tous ordres qui ne manqueront pas d’être opposées à la mise en œuvre d’une telle mesure. Mais aucun argument technique ou de simple commodité ne peut prévaloir contre une nécessité qui touche à l’identité même de l’Union européenne (si tant est que ceux qui s’en font les hérauts croient qu'elle en ait une).

Maurice Pergnier (24/6/2016).


Après le départ anglais de l’UE, continuer à promouvoir le tout-anglais en Europe serait encore plus absurde, aliénant et indigne.

L’occasion de rompre avec le tout-anglais en Europe !

"La langue de l’Europe, c’est la traduction" (Umberto Eco)

Au fil des décennies, l’eurocratie bruxelloise a méthodiquement violé ou contourné les traités qui lui font obligation de respecter l’identité culturelle des États affiliés à l’UE. Ainsi s’est imposée la pratique scandaleuse qui consiste à promouvoir l’anglais comme la langue officieuse et quasi-exclusive de l’UE alors qu’une Europe respectueuse de ses États constitutifs aurait dû cultiver le plurilinguisme comme un atout économique et comme une richesse culturelle de première importance.

Or, non seulement le Rapport au Parlement sur l’emploi de la langue française (2015) établit que le français (et aussi l’italien, l’allemand…) sont marginalisés au profit de l’anglais à Bruxelles, mais on a pu voir récemment M. Moscovici, fraichement nommé commissaire européen, sommer en anglais ses ex-collègues du gouvernement français de déréguler le marché du travail dans notre pays ! Une sommation analogue s’était déjà traduite en Italie par la mise en place du Jobs Act dont la seule appellation dégage un fumet déplaisant d’aliénation politico-linguistique, sans parler du contenu très discuté de ce type de texte bouleversant les rapports entre employés et employeurs…

Cette dérive totalitaire vers la langue uniqueet vers la pensée et la politique uniques que le tout-anglais porte insidieusement – résulte d’une politique linguistique inavouable. Soustraite au débat démocratique, promue par une oligarchie financière qui fait du Business Globish la "langue de l’entreprise et des affaires"* et qui tient les langues nationales pour autant d’obstacles à l’"économie de marché ouverte sur le monde où la concurrence est libre et non faussée", cette stratégie d’arrachage et de substitution linguistiques vise à fondre nos pays si divers dans le Grand Marché Transatlantique en gestation. Dans le même temps, il s’agit de créer une pseudo-élite supranationale, américano-dépendante et totalement coupée des peuples d’Europe. Non seulement le tout-anglais tend à marginaliser les langues nationales**, ce patrimoine de toute l’humanité, mais l’arrachage linguistique en cours sape les bases du vivre ensemble et de l’échange international équitable alors même que les tenants du tout-anglais se réclament hypocritement de l’ "ouverture", de la "paix" et de la "diversité".

Déjà illégitime en son principe, l’option inavouée en faveur du tout-anglais devient carrément insoutenable dès lors que l’Angleterre a choisi de quitter l’UE. Quels que soient nos jugements respectifs sur l’actuelle "construction européenne" et sur sa légitimité, nous affirmons solennellement que le maintien de l’euro-privilège exorbitant dont dispose le tout-anglais ne pourrait relever que d’un mépris de caste ouvert, insupportable et indéfendable. Ne pouvant compter ni sur les eurocrates, sourds et aveugles à tout ce qui vient des peuples, ni sur nombre de gouvernants des États européens acquis à l’aliénation linguistique, nous appelons les citoyens et les mouvements démocratiques de chaque pays à se dresser contre l’aliénation du tout-anglais ; partout, défendons le droit de chaque individu et de chaque peuple à produire, à créer et à échanger prioritairement dans sa ou ses langues nationale(s) ; revendiquons le droit et les moyens pour chaque citoyen de chaque pays d’Europe d’apprendre et de pratiquer plusieurs langues. Faisons éclater la légitime colère des peuples et des citoyens libres contre une politique linguistique aliénante, voulue par l’UE, que le référendum britannique a désormais privée de toute apparence de légitimité.

Georges Gastaud

* Dixit E.-A. Seillières en 2004, lors de sa prise de fonction à la tête du syndicat patronal européen Businesseurope

**… et internationales, car le français, le portugais, l’espagnol sont parlés en Afrique, en Asie, en Amérique…

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L’obsolescence de la chanson française à Radio France

L'obsolescence de la chanson d'expression française programmée par Radio France

tribune de Claude Weisz, cinéaste

Weisz Radio France chanson colonisation langue française

Grand amateur de radio, auditeur régulier de France Culture, occasionnellement de France Inter, de France Info et de RFI, je constate l'accroissement continu de la diffusion de la variété anglophone, allant de pair avec la diminution de la présence de la chanson francophone et de la disparition presque complète des autres langues.*

Sur France Culture, un exemple : l'émission "les chemins de la connaissance" préparant au bac philo illustré presque exclusivement par des chansons anglo-saxonnes ; cela fait certainement "jeune" mais qui comprend le texte de ces chansons en argot de Chicago ou rappé en new-yorkais.

Les producteurs, réalisateurs semblent ignorer la richesse, la diversité de la chanson française qui sait si bien raconter l'histoire, la vie sociale, politique et celle des idées, la révolte et la satire.

Sur France Inter un exemple entre autres : "remède à la mélancolie".

Il apparaît que la direction de la chaîne impose 1 ou 2 chanson anglo-saxonnes** "(la "Play List de France Inter") qui n'ont rien à voir avec le choix de l'invité qui, de toute façon, s’il est âgé de moins de 35 ans fait, la plupart du temps référence à la variété anglo-saxonne.

RFI (Radio France International) diffuse un bon entretien avec André Vallini, ministre de la francophonie, puis enchaîne par une chanson en anglais !

Les étrangers francophones et les Français se déplaçant ou vivant à l'étranger qui écoutent RFI en FM ("Live*** news on RFI Monde" ! c’est son slogan !) espèrent entendre des chansons francophones et dans des langues autres que l’anglo-américain, car la variété anglo-saxonne est archi présente dans les radios du monde entier.

RFI est la seule radio reçue sur un poste, nous permettant de garder un lien avec la France et la francophonie.

De façon générale il est pénible d'entendre nos dirigeant, nos politiques, les représentants internationaux, hauts fonctionnaires, notre "élite" défendre notre identité nationale et la langue française en s'exprimant en anglais dans l'union européenne et au-delà, alors que le français a toujours statut de langue de travail et de communication à l'égal de l'anglais.

Un ancien ministre de l'éducation nationale souhaitait que l'anglais ne soit pas une langue étrangère en France.

Voici que son vœu se réalise au-delà de toute espérance car c'est bientôt le français qui deviendra chez nous une langue étrangère et, hélas comme le craint Robert Charlebois, un pays peut à notre époque, perdre en une vingtaine d'années sa langue et de fait sa culture.

Il serait bon que notre ministre de la culture y réfléchisse. Faire du français une langue inutile est aussi un crime économique (cf. le rapport Attali sur la francophonie).

Claude Weisz

[à lire également ci-dessous : Au sujet des quotas de diffusion de chansons d'expression française par les radios]


* Ces observations résultent de mon état de santé qui ne me permettait pas d'autres activités que d'écouter la radio quasiment 24 h sur 24.

** Celles-ci sont diffusées dans leur intégralité alors que les choix de l'invité se limitent à une antenne de moins d'une minute. Est-ce pour ne pas avoir à payer les droits d'auteur ?

Et si le quota de 40 % de chansons françaises - ignorant les chansons étrangères francophones presque jamais programmées - est à peu près respecté, c'est en les concentrant dans quelques ghettos (de qualité) comme : "la prochaine fois je vous le chanterai" ou "chansons boum !".

*** "En Live" se substituant à : "en direct et en public" qui avait le mérite de préciser soit en direct, ou en public, ou en direct et en public.

N.B. Je ne supporte pas les journalistes qui "supportent" l'équipe de France ou tout autre sujet. En français on soutient son équipe, un ami, son député etc. Exemple : Je ne supporte pas ces gouvernements qui sont les croque-morts de la langue française et c'est pour cela que je ne les soutiens pas !


Au sujet des quotas de diffusion de chansons d'expression française par les radios par Claude Weisz 

Madame la ministre de la culture se félicite d'avoir obtenu l'engagement des radios privées (et publiques ?) de diversifier les titres des chansons françaises diffusées.

Mais en vérité quels sont les vrais bénéficiaires de cet accord ?

Une fois de plus le lobby rouleau compresseur des variétés anglo-américaines obtient le droit d'envahir 5 % supplémentaires de l'espace des ondes radiophoniques.

Au plan économique cela revient à mieux "diversifier", partager et rétribuer les droits des auteurs-compositeurs-interprètes français sur 35% du gâteau au lieu de 40 % et, in fine d'augmenter d'autant la part perçue par le copyright anglo-américain.

Quant à la diversité culturelle et la francophonie...

Merci Madame Azoulay et aussi la SACEM.

Espérons que nos députés sauront réagir intelligemment, sans pactiser et céder au tropisme et à la pression de la puissance économico-culturelle de l'impérialisme anglo-saxon.

Cet accord est déjà un joli paragraphe du TAFTA !

Tranquillisez-vous, il n'y apparaîtra pas, car la culture n'est pas négociable ; alors n'en parlons pas et arrangeons-nous entre amis.

Claude Weisz

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Les Français défendront leur langue quand ils aimeront la France

Les Français défendront leur langue quand ils réapprendront à aimer la France !

langue française français amour Fouré

Qu'il s'agisse du contenu des programmes scolaires, notamment en matière historique, des lois mémorielles accusatrices ou de la commémoration des événements les moins valorisant de notre passé, les Français sont continuellement amenés à se repentir des prétendus crimes commis par leurs ancêtres.

Car c'est bien connu, nos aïeux n'étaient que d'infâmes esclavagistes, d'ignobles colonisateurs et de méprisables collaborateurs du IIIe Reich national-socialiste persécutant les juifs ! Sommés de battre leur coulpe, voire de réparer en monnaies sonnantes et trébuchantes les descendants des supposées victimes de ces forfaits impardonnables, nos compatriotes finissent par détester leur propre patrie, coupable de tant d'horreurs.

Cette idéologie de la repentance conduisant à la haine de soi, fondée sur une approche déformée et souvent anachronique du passé et qui prospère d'autant plus facilement que la plupart de nos concitoyens ignorent leur histoire, et sont vivement encouragés par l’Éducation dite nationale à s’enfoncer encore plus dans cette ignorance, vise à désarmer moralement et intellectuellement le peuple français et plus largement tous les peuples d'Europe partageant la même civilisation.

En effet, rien de tel pour faire accepter l'hégémonie économique, financière, commerciale, mais aussi culturelle et linguistique des États-Unis et concomitamment la présence croissante de populations allogènes sur notre sol, lesquelles dans leur grande majorité ne maîtrisent nullement la langue de Molière et qui, tout en bénéficiant de la générosité de notre modèle social, ne rêvent que d'Amérique...

Comment expliquer autrement l'apathie, voire la complaisance de bien des Français devant l'invasion de l'anglo-américain dans le monde du travail, les médias, la publicité ou le cinéma ? De même, l'initiation à l'anglais dès la maternelle, puis tout récemment l'apprentissage de l'arabe au cours élémentaire, imposés par le ministère de l'Éducation nationale à tous les élèves, auraient dû provoquer un tollé d'indignation, d'autant que cette "fabrique de crétins" produit déjà depuis des années des illettrés incapables de s'exprimer dans un français intelligible.

Pour que nos compatriotes retrouvent le courage de se battre pour conserver le droit de vivre et de parler français en France, il est indispensable de leur redonner la fierté d'appartenir à une nation "venue du fond des âges" qui donna au monde tant de savants, de bâtisseurs, d'artistes, d'écrivains et de poètes !

Comme nous y invite Andreï Makine, le grand romancier d'origine russe devenu français de plume et de cœur et fraîchement élu sous la Coupole, nous devons tous défendre et servir la langue de cette "France qu'on oublie d'aimer".

Laure Fouré

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La ministre de la Culture trouve normal que l’Euro, en France, chante en anglais

La ministre de la Culture trouve normal que l'Euro,
organisé en France, chante en anglais

Azoulay football colonisation Carrefour

Malgré l'intervention remarquée de son collègue André Vallini, ministre chargé de la Francophonie, que nous avons relevée ici, la nouvelle ministre de la Culture Audrey Azoulay, trouve normal que l'hymne officiel de l'Euro 2016 disputé en France soit en anglais, tout comme celui des bleus... Celle-ci semble ânonner la servile équation international = anglais : "On est dans une compétition internationale, européenne qui se déroule en France sous les yeux du monde." et se pâme devant un passeur de disques anglo-saxons (on dit DJ en globish) dont la France devrait être fière (David Guetta). Ne le répétez pas : il s'agit de la ministre française de la Culture !

Sur ce sujet le très bon article de Pascal Priestley de TV5 Monde Francophonie : l'Euro 2016 se chantera en anglais

Marceau Déchamps (Marianne) "Euro 2016 : l'inacceptable hymne en anglais de Carrefour pour les Bleus !"

lire ci-dessous le courriel adressé par Yves Montenay au président de Carrefour à l'origine de l'hymne en anglais des supporteurs des Bleus

n'hésitez pas, par ailleurs, à signer la pétition de l'A.fr.Av Non à l'anglicisation de Carrefour, de la France et de l'Europe !

à lire également ci-dessous, la lettre aux syndicalistes de Georges Gastaud, président de COURRIEL


Chers syndicalistes,

Militant syndical de longue date et président de l’Association CO.U.R.R.I.E.L. qui, avec le député communiste J.-J. Candelier, vient d’organiser une conférence de presse à l’Assemblée nationale pour dénoncer la politique patronale inavouée de basculement de la France au tout-anglais "transatlantique", je vous soumets un article de la revue CGT "Options" portant sur cette grave question (l’arrachage culturel et linguistique est en effet une dimension forte du basculement de la France et des "pays latins" au "modèle" néolibéral anglo-saxon : il suffit de constater que l’euro-diktat travesti en "loi El Khomri" chez nous s’appelle "Jobs Act" en Italie…

La période devrait être propice à une contre-offensive sur ce terrain AUSSI. Le Monde diplomatique vient de publier un long article sur cette grave question (numéro de juin), très lourdement sous-estimée jusqu’ici par les citoyens, la CGT-Carrefour a pris des positions courageuses contre la politique d’anglicisation méthodique de la marque (Carrefour-Market, Carrefour-City, etc.), la CFE-CGC était dignement représentée à la conférence de presse parisienne et la protestation monte contre l’ "hymne" officieux EN ANGLAIS que Carrefour, qui "sponsorise" les Tricolores, veut imposer aux supporteurs français après que le chanteur représentant France-Télévision a chanté en franglais à l’Eurovision.

Plus gravement, c’est le basculement rapide, illégal et inconstitutionnel, de l’Université à l’anglais ou la nomination systématique en anglais de nombre de "produits" des grandes entreprises publiques en voie de privatisation (Family TGV, TGV Night, "Pulse", etc.) ou du métro parisien (Smart-Navigo…) qui doit susciter la réaction du monde du travail ; car sous un aspect anodin, il s’agit d’une grave entreprise de discrimination linguistique, de totalitarisme culturel et de mise à mal de ce premier service public de France et de la Francophonie internationale qu’est la langue française, "langue de la République" au titre de l’article II de la Constitution.

Merci de répercuter ce message.

Georges Gastaud


Courriel au président de Carrefour
groupe qui communique de plus en plus en anglais, renomme ses magasins avec des noms anglais et est à l'origine de l'hymne en anglais des supporteurs des Bleus (juin 2016)

De : Yves Montenay
Date : vendredi 10 juin 2016
À : georges_plassat@carrefour.com
Objet : vos publicitaires ont-ils bien réfléchi ?

Monsieur le président,

Vous recevez des lettres ou des courriels dénonçant l’anglicisation de la communication de votre entreprise

je ne vais pas les répéter, et prendrai la question sous un autre angle

Je suis un ancien chef d’entreprise ayant travaillé dans 12 pays, et qui s’est donc souvent penché sur les questions de langue de communication et de langue de travail, comme vous pourrez le constater en feuilletant mon site ci-dessous

J’ai donc recherché des contacts officieux avec des publicitaires pour connaître les raisons pour lesquelles ils orientent leurs clients vers une communication utilisant des termes anglais, voire entièrement en anglais. Il en est ressorti qu’il n’y avait pas d’études de marché prouvant que cette utilisation de l’anglais attirait davantage de clients. Ils agissent "au ressenti" et créent un effet de mode.

Une partie de votre clientèle est agacée, et votre action contribue à un contexte où les jeunes élèves considèrent que la "vraie" langue est l’anglais, ce qui nuit à un apprentissage du français. Attention je n’attaque pas une éducation plurilingue, dont les spécialistes débattent des avantages et inconvénients, mais le sentiment transmis notamment par vos publicités selon lequel il n’est pas prioritaire de maîtriser une langue française.

En espérant que ce cela attirera votre attention, recevez, Monsieur le président, mes meilleures salutations

Yves Montenay

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André Vallini s’agace de l’hymne en anglais de l’Euro

André Vallini s'agace de l'hymne en anglais
des supporteurs français de l'Euro

Vallini football langue française politique

Pour une fois qu'un ministre chargé de la Francophonie donne un avis public ferme au sujet de la langue française, nous ne pouvons que nous en féliciter !
L’hymne qui doit accompagner les Bleus lors de l'Euro 2016 sera interprété par le groupe "Skip The Use" et intitulé "I was made for lovin’ you my team" (reprise de la chanson "I was made for lovin’ you" du groupe états-unien "Kiss") !

Le secrétaire d'État à la Francophonie, André Vallini, a jugé "incompréhensible" et "consternant" le choix d'une chanson en anglais pour tenir lieu d'hymne officieux des supporteurs de l'équipe de France pour l'Euro-2016 de football. "L'Euro-2016 sera une grande fête sportive et populaire qui va se dérouler en France et devrait donc faire rayonner notre pays. Et notre langue ?", a interrogé M. Vallini. "Il est donc incompréhensible que l'hymne de l'Équipe de France de football soit en langue anglaise", a-t-il déploré.

Honneur soit rendu à André Vallini, après cette longue litanie de démissions concernant le français, de ce gouvernement et des précédents avec par exemple la  "French Tech" lancée par Arnaud Montebourg et Fleur Pellerin, l'ouverture aux cours en anglais à l'université par Geneviève Fioraso, l'acceptation de la baisse de quotas de chanson française à la radio... la liste serait longue. Sans parler du désintérêt manifeste pour la langue française, des ministres de la Francophonie précédents.

Ceci à l'opposé du soit-disant engagement de François Hollande en mai 2012 ("Je défendrai partout l’usage du français") et de la Circulaire de Jean-Marc Ayrault aux ministres sur l'usage du français de mai 2013.

Honneur soit donc rendu à André Vallini ! Au delà de cette prise de position admirable, il semble qu'un gouvernement digne de ce nom, aurait les moyens, s'il en avait vraiment envie, de faire respecter la langue française en France... MAR


Boulevard VoltairePourquoi l’hymne de l’Euro 2016 en anglais nous dérange-t-il autant ? (4/5)

TV5 Monde : "Hymne" en anglais pour les supporters français de l'Euro: Vallini "consterné" (2/5)
RTL : VIDÉO - Hymnes de l'Euro et de l'Eurovision 2016 : "Autant que la chanson qui représente la France soit en français", lance André Vallini (2/5)

Le Figaro : Un ministre s'agace de l'hymne en anglais des supporters français de l'euro (2/5)

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Lâche assouplissement des quotas de chansons francophones

Lâche assouplissement des quotas de chansons francophones
voté à l'Assemblée

chanson française francophone : pour complaire aux grands angliciseurs comme NRJ et autres radios coloniales

Cette loi (Il s'agit de l'article 11 ter introduit par le gouvernement dans le Projet de loi Liberté de la création, architecture et patrimoine) atteint directement les radios généralistes, les radios publiques ainsi que les radios privées "jeunes" telles NRJ.  Ce sont ces dernières qui se sont battues pour imposer cet abaissement du seuil de diffusion de chansons francophones.

En échange d'une plus grande variété de titres diffusés ces radios diffuseront encore moins de présence de la chanson francophone sur les ondes.
Qu'attendent les sociétés d'auteurs, notamment la SACEM, pour réagir à cette capitulation ?

http://www.assemblee-nationale.fr/14/dossiers/liberte_creation_architecture_patrimoine.asp

Article 11 ter

Le 2° bis de l'article 28 de la loi n° 86-1067 du 30 septembre 1986 précitée est complété par trois alinéas ainsi rédigés :

« - soit, pour les radios spécialisées dans la découverte musicale qui diffusent au moins 1 000 titres différents sur un mois donné dont la moitié au moins sont des nouvelles productions, chacun de ces titres n'étant pas diffusé plus de 100 fois sur cette même période : 15 % de nouvelles productions francophones ou de nouveaux talents francophones.

« Pour l'application des premier, troisième et quatrième alinéas du présent 2° bis, le Conseil supérieur de l'audiovisuel peut également ramener la proportion minimale de titres francophones, respectivement, à 35 %, 55 % et 30 % pour les radios qui prennent des engagements en matière de diversité musicale tenant notamment au nombre de titres et d'artistes diffusés, à la diversité des producteurs de phonogrammes et au nombre de rediffusions d'un même titre. Les modalités de ces engagements sont fixées par le Conseil supérieur de l'audiovisuel après consultation publique et avis du comité d'orientation de l'observatoire prévu à l'article 30 de la loi n° 2002-5 du 4 janvier 2002 relative aux musées de France.

« Dans l'hypothèse où plus de la moitié du total des diffusions d'oeuvres musicales d'expression française ou interprétées dans une langue régionale en usage en France se concentre sur les dix oeuvres musicales d'expression française ou interprétées dans une langue régionale en usage en France les plus programmées par un service, les diffusions intervenant au delà de ce seuil ou n'intervenant pas à des heures d'écoute significative ne sont pas prises en compte pour le respect des proportions fixées par la convention pour l'application du présent 2° bis ; ».

Le texte n'est pas définitif, il doit encore repasser devant le Sénat (fin mai ?).

à lire également cet intéressant article publié sur le site du Monde :
Comprendre les quotas de chansons francophones à la radio (22/4)

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Les Rectifications orthographiques de 1990

Les Rectifications orthographiques de 1990

Réforme de l'orthographe : le point de vue d'Hubert Joly

langue française réforme orthographe dictionnaire

Article 1er : On ne doit jamais parler de réforme de l’orthographe car c’est un abus de langage.

Les dispositions adoptées en 1990 par l’Académie française n’ont jamais revêtu le caractère d’une réforme mais simplement celui de "Rectifications orthographiques" de caractère ponctuel pour corriger des erreurs ou des inconséquences accumulées au fil des huit éditions précédentes du Dictionnaire de l’Académie. Ce n’est que sur quatre points, très modestes, que l’Académie a adopté des usages normalisés :

  1. Suppression de l’accent circonflexe sur i et u sauf dans les formes verbales (passé simple, imparfait et plus-que-parfait du subjonctif ou conditionnel passé deuxième forme) et quelques homonymes comme dû, sûr, mûr, mûre, jeûne. En particulier, sur le i l’accent circonflexe qui remplaçait un s ancien n’a plus de valeur étymologique et n’a pas de valeur phonétique contrairement au a et au o de âne, pâte et de dôme ou binôme.
  2. Déplacement du tréma désormais placé sur la première des deux voyelles et non sur la seconde comme dans cigüe au lieu de ciguë, aigüe au lieu de aiguë, ambigüité au lieu de ambiguïté, (besaigüe et bisaigüe au lieu de besaiguë et bisaiguë !) ou établissement du tréma pour éviter une faute de lecture comme dans gageüre au lieu de gageure.
  3. Remplacement de la séquence ell ou ett par èl et èt dans les verbes en eler et eter sur les modèles il coquète au lieu de il coquette, elle annèle au lieu de elle annelle, sauf appeler, il appelle, jeter, elle jette et leurs dérivés rappeler, rejeter, etc.
  4. Rationalisation du pluriel des mots composés d’un substantif suivi d’un trait d’union et d’un verbe à la troisième personne du singulier de l’indicatif. Le complément portera toujours la marque du singulier au singulier et celle du pluriel au pluriel sans qu’il soit besoin de faire une analyse sémantique sur le nombre des éléments en cause. Un couvre-pied, des couvre-pieds, un porte-avion, des porte-avions.
  5. Ainsi qu’on peut le constater, par le contre-exemple d’appeler et de jeter, la plupart des modifications portent sur des mots dont certains peu fréquents, parfois vraiment rares ou vieillis et, si l’on excepte l’accent circonflexe, n’apparaissent au mieux, selon les calculs du linguiste-statisticien Charles Muller, que dans une page de texte sur cinq.

Article 2 : L’orthographe du français n’est pas immuable.

Il suffit de regarder les textes des grands auteurs dans leur graphie d’origine pour se rendre compte des immenses variations de la forme écrite du français aussi bien dans le temps que d’un auteur à l’autre. Les textes de Montaigne, Molière ou de Chateaubriand sont les témoins irrécusables de ces dissemblances. L’orthographe du français est demeurée fluctuante pendant très longtemps depuis le Moyen-âge. Tout le monde sait combien l’orthographe du français peut paraitre compliquée aux usagers français, francophones ou étrangers à notre langue. C’est qu’elle est une superposition de graphies héritées du latin, des langues germaniques apportées par les invasions barbares des Ve et VIe siècles, du grec, de l’italien, de l’allemand, de l’espagnol puis de l’anglais et même, pour un millier de mots, de l’arabe, pour ne pas parler de termes propres à d’autres civilisations. Cet empilement s’est fait sans ordre ni méthode au fil des siècles.

Toutefois, la première tentative de rationaliser notre orthographe date quand même de 1529. A la Renaissance, les frères Estienne encouragent les graphies étymologiques adoptées dans leur édition de la Bible de Jean Calvin, ce qui leur donne une très grande diffusion, et l’Académie française adoptera la même attitude lors de la première édition de son Dictionnaire (1694), en s’efforçant de rappeler dans la graphie des mots leur origine grecque ou latine au détriment de la pure phonétique. Au XVIIIe siècle, l’Académie, sous l’impulsion de l’abbé d’Olivet, a tenté une première et modeste rationalisation avec notamment la généralisation de la graphie é et è, ainsi que la suppression de quelques consonnes doubles (Changement de la graphie de pas moins de 6 177 mots !). Mais, en dépit de nouveaux efforts de rationalisation en 1762 et 1798, de nombreuses incohérences ont persisté, de sorte qu’aucun linguiste, littérateur ou académicien n’est absolument certain d’écrire notre langue sans fautes puisqu’il n’existe pas de correspondance rigoureuse (biunivoque) entre les signes graphiques et les sons entendus ou prononcés. Déjà, Voltaire s’en étonnait : "L’écriture est la peinture de la voix, plus elle est ressemblante, meilleure elle est".

Le grand public ignore que l’Académie n’a jamais cessé de modifier ses graphies sans se préoccuper ni des apports de la linguistique, ni des nécessités de la pédagogie. Avant nos Rectifications orthographiques, l’Académie n’a-t-elle pas, sans tambours ni trompettes, modifié la graphie de 505 mots entre la septième et la huitième édition de son dictionnaire. En outre, ne comptant que 35 000 mots, le Dictionnaire de l’Académie laissait sans graphie autorisée tous les mots qui ne figuraient pas en vedette dans son corpus. Elle a fait de même dans chacune des huit éditions précédentes de son dictionnaire. Il a fallu la première généralisation de la scolarisation dans les années 1835-38 pour que l’on se préoccupe vraiment de la question. Aux enseignants qui demandaient quelle norme appliquer, on a répondu qu’il n’avait qu’à se référer au Dictionnaire de l’Académie. Comme ce dernier était quasiment introuvable pour les nombreuses cohortes d’instituteurs, le relais a été pris par les dictionnaires des maisons d’édition qui, effectivement, se sont conformés aux graphies de l’Académie.

Les présentes Rectifications orthographiques ne sont donc nullement le fruit d’une subite révolution mais simplement le résultat du processus constant par lequel l’Académie fait évoluer la langue. On ne sait par quelle crispation inattendue une telle évolution a soudain révulsé certains milieux qui se piquent de conserver à la langue une pureté qu’elle n’a jamais eue à aucun moment de l’Histoire et qui ne relève que du plus pur fantasme (j’aurais pu écrire phantasme).

Article 3 : L’orthographe n’a jamais été un monument historique qui devrait demeurer immuable dans le temps.

Elle est, dans son essence même, un simple code qui s’efforce, avec plus ou moins de succès, de faire correspondre des signes et des sons. Le moins possible de signes pour rendre chaque son. Il est tout à fait souhaitable que ces correspondances soient biunivoques, c’est-à-dire qu’à chaque son correspondrait un signe graphique et un seul, et que chaque signe ne puisse correspondre qu’à un son et un seul. On est bien loin d’une langue qui serait phonétique, contrairement à certaines qui, comme l’arabe ou l’allemand, sont beaucoup plus proches de cet idéal que la nôtre.

Comme celui de la route, le code orthographique se doit d’être simple et sûr, sinon il cesse d’être compréhensible même si les accidents orthographiques sont moins graves que les accidents d’auto…

Deux faits nous interdisent, à échéance humaine, d’arriver à l’idéal souhaité par les pédagogues : d’une part, parce que les usages créés dès la Renaissance ont privilégié les graphies étymologiques rappelant l’origine des mots d’où un foisonnement de ph et de th censés être hérités de l’origine grecque des vocables, d’autre part, parce que l’introduction incessante de mots étrangers appartenant à des systèmes linguistiques différents du nôtre détruit le peu de biunivocité de notre système graphique. La plus grande attaque vient de l’anglais dont les voyelles et même les syllabes n’ont pas du tout les mêmes correspondances que les nôtres.

Imaginons un instant que, mue par une volonté réformatrice unanime, l’Académie renonce au ph et au th. Quelle levée de boucliers ! Pourtant, les Italiens et les Espagnols l’ont fait et l’on n’a déploré aucun suicide dans leurs rangs. On l’a bien vu avec le nénufar d’avant 1935, devenu nénuphar parce qu’on le croyait grec et redevenu nénufar depuis 1990 ! ! ! Qu’en penseraient les grenouilles de Claude Monet ?

On l’a dit et vu, la volonté normalisatrice, le besoin de rationaliser notre orthographe ne sont pas nouveaux. Depuis l’imprimeur Geoffroy Tory, en 1529, on n’a jamais cessé de proposer des améliorations, sans succès véritable. Pourtant la liste est longue de ceux qui s’y sont essayé : Jacques Dubois (1531), Etienne Dolet (1540), Louis Meigret (1550), Jacques Pelletier (1550), Pierre de la Ramée (1562), Robert et Henri Estienne (1540 et 1557), Nicot (1606), Antoine Oudin (1633), Philibert Monet (1625), grammaire de Port Royal (1660), Louis de l’Esclache 1668), Lartigaut (1669), Louis de Courcillon de Dangeau (1693), Gilles Ménage (1673), Mézeray (1693), puis Claude Buffier (1709), l’abbé Girard (1716) et plusieurs autres abbés dont surtout l’abbé d’Olivet (1740). Et ce n’est pas fini. Au milieu du XIXe siècle, Édouard Raoux, Suisse (1866), Ambroise Firmin-Didot (1867), un peu Littré (1863). En 1886, se crée une Société de réforme orthographique avec de nouveaux noms comme Paul Passy, Arsène Darmesteter, la pétition à l’Académie de Louis Havet en 1889, et en 1872 une Société de philologie française, et déjà des critiques : Michel Bréal (1889), Charles Lebaigue (1889), Léon Clédat (1889).

Au tournant du siècle, l’Arrêté de tolérance du ministre Léon Bourgeois restera lettre morte, comme la Note à la commission du dictionnaire d’Octave Gréard (1893), les travaux de Gaston Paris, ou même l’Association pour la simplification de l’orthographe créée en Algérie en 1895, la pétition de la Société de réforme orthographique de 1896, la revue Le Réformiste en 1897 ne mèneront à rien.

Un peu d’espoir revient avec les deux arrêtés de tolérance (le mot fait sourire) du ministre Georges Leygues en 1900 et 1901. Une nouvelle commission de réforme est nommée en 1903 avec Paul Meyer mais l’Académie s’y oppose. Nouvelle pétition en 1905. Commission de réforme de Ferdinand Brunot (1905). Nouvel échec alimenté par un courant anti-réformiste…

En 1939-40, nouvelle initiative de Dauzat et Damourette. Propositions de Charles Beaulieux (1952) et enfin les deux commissions ministérielles d’Aristide Beslais (1950) Nouvel échec.

Ce n’est pas par plaisir que j’énonce ces tentatives mais pour montrer l’impossibilité de parvenir à une réforme quelconque, l’Académie campant sur ses positions et se contentant de picorer sans ordre, ni méthode, ni cohérence dans les diverses propositions et persistant à ignorer superbement aussi bien les apports de la linguistique que les travaux des pédagogues.

Enfin Malherbe vint… Pas lui, mais Pierre Laurent

En effet, il a fallu les premiers travaux du Conseil international de la langue française mandaté par le Secrétaire général du Ministère de l’Éducation, Pierre Laurent, aux fins d’étudier les propositions contenues dans un ouvrage de René Thimonnier, Le système graphique du français, publié en 1967, pour que notre institution soit chargée de donner un avis et de faire des propositions de réforme. Sur sa table de cuisine, aidé par sa femme, Thimonnier, descendant de l’inventeur de la machine à coudre, commença à isoler dans le Dictionnaire de l’Académie un certain nombre de séries graphiques homogènes mais assorties de nombreuses exceptions. Il entreprit de les classer et de réformer les incohérences nombreuses dont il fit un projet de réforme, pas très ambitieux mais méritoire. De 1968 à 1972, le Conseil international de la langue française étudia et modifia sur certains points le projet Thimonnier au sein d’une commission internationale associant Wallons, Québécois et Suisses. Ces propositions présentées à l’Académie française en 1972 sont miraculeusement adoptées par elle par une lettre de son Secrétaire perpétuel, Jean Mistler, datée du 14 février 1975, et publiées dans un article de notre revue La Banque des mots en 1976.

Le total est nettement inférieur aux 297 mots (hors les mots composés) que le CILF avait proposé de rectifier. Cette rationalisation est donc infiniment modeste. Pour la suite, l’Académie "communique ses conclusions à Monsieur le ministre de l’Éducation nationale. C’est à lui qu’il appartiendra de leur donner la sanction de son autorité dans le domaine de l’enseignement". Hélas, quelques années plus tard, l’Académie se déjugera. Pour faire bonne mesure, on ajoutera encore un arrêté Haby du 28 décembre 1976, resté sans suite. Il faudra le gouvernement de M. Michel Rocard pour que le projet de rationalisation de l’orthographe ressorte des limbes sous l’autorité du nouveau Conseil supérieur de la langue française. Cette fois, l’Académie l’adoptera et il sera publié au Journal officiel de la République française, les pays francophones consultés étant invités à se joindre au mouvement.

Las, le ministère de l’Éducation qui, au XIXe et au début du XXe siècle, s’était fait le promoteur des divers projets de réforme de l’orthographe, ne prêtera presque aucune attention aux décisions de l’Académie sauf en 2008. Dès lors les maisons de dictionnaires, courageuses mais pas téméraires, se contenteront de picorer quelques termes dans les listes de l’Académie et, après les hurlements des conservateurs de tout bord, le silence de l’oubli pèsera à nouveau sur les destinées de l’orthographe française.

Pourquoi la Ministre de l’Éducation a-t-elle ressorti des tiroirs poussiéreux de son administration les Rectifications orthographiques de 1990 après 26 longues années d’ignorance ? C’est un mystère aussi épais que celui du suaire de Turin … Mais il n’importe. Ce qui compte est qu’un certain nombre d’incohérences accumulées au fil des siècles sont enfin corrigées. Une seule réforme est visible : celle qui consiste à supprimer l’accent circonflexe sur i et u sauf dans les formes verbales (passé simple et imparfait du subjonctif) et quelques homonymes comme dû, sûr, mûre, etc.

On est loin d’une révolution. Cela n’empêche pas quelques attardés qui, comme les émigrés de la Révolution française n’ont, selon le mot de Talleyrand prononcé en 1813, "rien appris et rien oublié", de jeter à nouveau feu et flamme contre un texte vieux de plus d’un quart de siècle. Pourtant, aussi bien l’Académie que le ministère de l’Éducation leur laissent tout loisir de continuer à appliquer leurs vieux usages, jusqu’à leur mort et même dans leurs écrits posthumes…

Cela n’a pas empêché l’Académie dans un communiqué daté du 11 février 2016 de rappeler :

"Dans sa séance du 16 novembre 1989, confrontée à un projet de simplification de l’orthographe, elle a adopté à l’unanimité une déclaration qui rappelait fermement son opposition à toute modification autoritaire de l’orthographe. L’Académie a réaffirmé qu’il n’appartient ni au pouvoir politique ni à l’administration de légiférer ou de réglementer en matière de langage, l’usage, législateur suprême, rendant seul compte des évolutions naturelles de la langue, qui attestent sa vitalité propre."

Sans se montrer fermée à certains ajustements ou tolérances, l’Académie s’est donc prononcée en faveur du maintien de l’orthographe d’usage, conseillant "de laisser au temps le soin de la modifier selon un processus naturel d’évolution" qui ne porte pas atteinte au génie de la langue et ne rende pas plus difficile d’accès l’héritage culturel."

En instaurant l’usage comme législateur suprême, alors que personne n’ose y toucher, l’Académie fait preuve d’une hypocrisie évidente et même de lâcheté puisqu’elle n’ose pas prendre de décision sur un texte anodin vieux de 26 ans. Car qui est l’usage, ce personnage fantomatique que personne n’a jamais vu et que l’on invoque pour les besoins de n’importe quelle cause ? Le seul intérêt de ce communiqué est de montrer que la compagnie se défausse de ses responsabilités en la matière et que l’orthographe peut être modifiée par d’autres instances.

Mais on voit aussi poindre le bout de l’oreille.

"L’Académie s’interroge sur les raisons de l’exhumation par le ministère de l’Éducation nationale d’un projet vieux d’un quart de siècle et qui, à quelques exceptions près, n’a pas reçu la sanction de l’usage. Plus que la maîtrise de l’orthographe, défaillante, c’est la connaissance même des structures de la langue et des règles élémentaires de la grammaire qui fait complètement défaut à un nombre croissant d’élèves, comme le montrent les enquêtes internationales menées ces dernières années, qui, toutes, attestent le net recul de la France par rapport à d’autres pays européens dans le domaine de la langue."

Tout le monde sait que le recul du français dans le monde est avant tout dû à l’écrasante prédominance des Anglo-saxons dans les domaines de la science, de la technique et de l’industrie. La défaillance de l’orthographe ou des structures de la langue n’est donc pas en cause.

Quant à lui, le Conseil international de la langue française qui a, depuis belle lurette, approuvé les Rectifications orthographiques et suivi l’Académie en les introduisant dès l’origine dans toutes ses publications sans que personne n’y ait trouvé à redire. Il persiste donc, signe et continuera sans faiblir à appliquer les Rectifications orthographiques.

Répétons-nous donc et redisons :

Non, l’orthographe du français n’est pas un monument historique, elle est un code. Il ne faut pas s’embarrasser de vieilleries fautives et de complications inutiles. Il nous reste encore beaucoup à faire pour rendre plus rationnelle notre orthographe. On n’a même pas touché aux transcriptions ph et rrh du fi et du ro (rho, rhô !) grec. Ne boudons donc pas notre plaisir. Adoptons sans barguigner les nouvelles consignes. Et pour le reste, imitons Jésus Christ : "Laissez les morts enterrer les morts", même s’ils agitent encore un peu les orteils…

Hubert JOLY
Secrétaire général du Conseil international de la langue française


Bibliographie de travaux du CILF consacrés à l’aménagement de l’orthographe.

  • Pour l’harmonisation orthographique des dictionnaires par Joseph Hanse CILF 1988
  • Monsieur Duquesne et l’orthographe par Charles Muller CILF 1998
  • La réforme de l’orthographe par Monika Keller, CILF 1999
  • Penser l’orthographe de demain par Georges Legros et al. CILF 2009
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Triste Érik Orsenna !

Avons-nous encore des Académiciens pour défendre le français à la la télévision ?

Triste Érik Orsenna !

Académie franglais Orsenna : Et pauvre langue française, illustrée par de tels avocats !

A propos de la prestation de l’académicien Érik Orsenna au 20 h de L. Delahousse (11 mars 2016)

par Georges Gastaud, militant de la résistance sociale, politique et linguistique, fils de Résistant.

Bien qu’académicien de son état, M. Orsenna ne fait rien pour défendre la langue française, objet en tous domaines d’un véritable arrachage linguistique de la part de nos élites. Cela à l’avantage du tout-anglais cher au cartel patronal européen "Business Europe", à la Commission Européenne*, à l’ex-ministre des Universités Geneviève Fioraso**, aux admirateurs américano-formatés de l’OTAN*** et aux très discrets négociateurs du destructif Traité Transatlantique qui achèvera de briser ce qui reste du "produire en France" (pardon : du "made in France" et de la "french touch").

Nous comprenons parfaitement l’attitude d’Orsenna : tout le monde n’a pas une mentalité de résistant et certains vendeurs de littérature préfèreront toujours se mettre "in the wind" sans pour autant abandonner leurs grands airs "de gôôôche".

Mais pourquoi a-t-il fallu que dans ses réponses à M. Delahousse qui l’avait interpellé sur les anglicismes, M. Orsenna n’ait même pas prononcé le mot "anglais" ? Qu’au titre des menaces pesant sur le français, l’académicien n’ait trouvé à critiquer que "le langage des SMS" (un proverbe russe dit que la souris ne connaît pas d’animal plus dangereux que le chat) ? Pourquoi faut-il que l’homme à l’habit vert ait en outre exigé implicitement, non pas l’application de l’article II de la Constitution ("la langue de la République est le français") et de la Loi Toubon (qualifiée allusivement de "ligne Maginot" linguistique), comme on pouvait pourtant l’attendre d’un institutionnel mandaté pour défendre une langue qui est sa raison sociale et son outil de travail ? Non, M. Orsenna aura préféré minimiser les dangers pesant sur la langue commune, culpabiliser en finesse les prétendus "conservateurs" - en clair, les militants de la langue française que personne n’invitera jamais au 20 heures ! – et il n’aura pipé mot sur la politique linguistique de substitution systématique, méthodique, acharnée, du business-Globish au français dans les domaines commercial, publicitaire, scientifique, universitaire, dans la chanson, dans le cinéma "français", sans parler des "services publics" et des sociétés où l’État est majoritaire et où les "produits" nouveaux sont systématiquement nommés en anglais : EDF, Poste, SNCF, etc.

La langue française est certes de taille à se défendre avec l’aide de tous ceux qui l’aiment et la servent, véritables écrivains, mais aussi gens du peuple, ouvriers, étudiants, paysans, enseignants, qui militent pour sauver les acquis sociaux de notre pays dont certains défenseurs commencent enfin à comprendre que la langue française est le premier service public de France.

Mais comme les acquis syndicaux, notre langue de lumière doit désormais se méfier de ses pires ennemis, qui ne sont pas seulement ceux qui l’attaquent au nom du fric et de l’ordre néolibéral euro-atlantique : qu’elle se méfie aussi ET SURTOUT de ses faux amis qui ne lui déclarent leur amour (si platonique…) devant les caméras que pour mieux la désarmer, dénigrer les maigres digues légales existant encore, et laisser libre cours en tous domaines, politique, culturel, économique, linguistique, au totalitarisme planétaire de "l’économie ouverte sur le monde où la concurrence est libre et non faussée" chère aux instigateurs du destructif Traité de Maastricht.

Georges Gastaud


* Ancien ministre socialiste de l’économie devenu commissaire européen, Pierre Moscovici s’est notamment illustré en adressant au gouvernement français une lettre écrite en anglais pour le sommer de déréguler le marché du travail en France. Le gouvernement n’a protesté ni contre l’ingérence ni contre l’humiliation infligée à notre langue.

** Sans souci pour la loi Toubon et l’article 2 de la Constitution, Geneviève Fioraso s’est illustrée en autorisant l’anglais comme langue universitaire et en fermant les yeux sur les innombrables débordements auxquels les "garde-fous" de sa loi ont donné lieu de la part des angliciser à tout-va.

*** désormais des prises d’armes de l’armée française se font en anglais sans que cela semble outre mesure irriter certains officiers. Quand va-t-on remplacer le refrain révolutionnaire de la Marseillaise par le "God save the Queen" ?

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Vous en boufferez

Vous en boufferez !

Le point de vue d'Albert Salon

globish colonisation américanisation langue française

On veut nous faire avaler l’anglais - le globish - jusqu’à le substituer à nos langues européennes de culture, a fortiori aux autres. L’empire et ses "collabos européens de la pub et du fric" (Michel Serres) veulent l’imposer, par tous les moyens dont l’empire dispose encore. Le Figaro a pu intituler le 24 février 2016 un article : La France fait tout son possible pour la suprématie de l’anglais".

Telles les oies, Européens et Gaulois sont gavés à la fois au halal et au globish par subreptice, force, et loi. D’un côté : voile intégral, halal et pouvoir d'Allah ; de l’autre poulet aux hormones, macdos, maïs aux OGM et pouvoir impérial par le globish : même combat, mêmes méthodes des prédateurs ; et mêmes inconscience et atonie suicidaire des cibles !

Tout se passe, dans les deux cas, comme si une planification était à l’œuvre, avec des états-majors à la manœuvre. La méthode : l’accoutumance progressive, devenant tolérance, puis acceptation, approbation, délectation, soumission, enfin disparition.

Le califat impérial états-unien (des EU) est la menace la plus immédiate. Mieux installée, elle rencontre le moins de défenses immunitaires. Le califat EU peut, lui, jouer à fond de la fraternité d’armes, de la prétendue communauté de civilisation, de la reconnaissance pour la Libération, et de ce qu’il appelle son "soft power", la "conquête des esprits". Dès 1946, dans l’attribution du Plan Marshall, les EU ont imposé aux "libérés" des quotas minimaux de films de Hollywood sur leurs écrans ; ce fut 30%, en France, par les accords Blum-Byrnes. En somme, le Joueur de flûte ("Rattenfänger") de Hameln qui entraîne notre jeunesse dans les flancs des Rocheuses. Gavage aux OGM, aux bons films comme aux séries B, au "globish".

Dans nos écoles, on renforce sans cesse l’anglais précoce au détriment des horaires d’histoire, du latin et du grec qu’on assassine, des autres langues vivantes que l’on évince, ainsi que, de plus en plus, du français que l'on dégrade. Dans les universités et grandes écoles, l’anglais devient de plus en plus langue d’enseignement, au mépris de la Constitution et de nos lois, dont la loi Fioraso elle-même (22 juillet 2013). Celle-ci interdisait au moins d’offrir des formations diplomantes exclusivement en anglais. Foin de cet amendement obtenu par nos amis parlementaires tant PS qu'UMP : des universités et grandes écoles pensant rester impunies en ont offert et les ont, par défi, annoncées comme telles uniquement dans cette langue. Nos associations ont donc déposé en 2014/15 des recours collectifs, d’abord gracieux, puis juridictionnels. Nous attendons les jugements avec un vif intérêt, mêlé d’une sourde crainte, tant le rouleau compresseur est puissant…On promeut l’anglais langue étrangère unique jusque dans le concours d’entrée à l’ENA : nos associations ont perdu le recours en Conseil d’État contre ce pur scandale. Anglais presque seul aussi au colloque tenu en mai 2015 sur les "jeunes pousses", appelées "start-ups" ("oups !"), à l’Hôtel de Ville de Paris, là même où l’on fête chaque année non le carême, mais le ramadan.

Les publicitaires et les médias nous instillent langue et culture des États-Unis à haute dose, jusqu’au "20 heures" des principales chaînes, bien nommées.

Les affiches de films étrangers sont en anglais ; les titres et marques de diverses manifestations, entreprises, rencontres, jeux vidéo, pourtant français, sont imposés en anglais. Cette langue est partout.

Vaste entreprise de démolition de la France, de sa langue, de sa culture ; de soumission à tout ce qui peut contribuer à la tuer. Il faut éveiller les consciences. Comme le refus de "bouffer halal", il faut le refus d’obésifier au "macdococa" et d’être gavé de ce qui va avec. Résistez ! Rejoignez notre Résistance.

Albert Salon

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Saclay ou le délire des méga-universités mondialisées

L’écroulement de la ziggourat ?

Saclay, ou le délire des méga-universités mondialisées

Saclay sciences Shanghai anglicisation langue française

par Christian Darlot

Sur le plateau de Saclay, à 30 km au Sud de Paris, une énorme ziggourat est en projet. Elle devrait s’élever jusqu’au ciel. Plusieurs bâtiments sont déjà construits, d'autres sortent de terre, d'autres encore sortent un moment des cartons pour y replonger bientôt. Les maçons ceignent leur tablier, prennent leur compas et saisissent leur truelle : leur chef d’œuvre sera la Grande Université Française, une géante, destinée dans l'imaginaire de ses promoteurs "à rivaliser à l'international". Porte-parole des visionnaires, le journal Le Monde s’emballe : "L’enjeu est simple : pour peser dans la compétition mondiale, chaque pays rassemble ses forces. À Singapour, Doha ou Lausanne, des universités mettent le turbo pour tailler des croupières aux éminences établies : Harvard, Cambridge ou Zurich… C’est le choc des titans, froidement départagé par les classements internationaux. Le titan français, ce sera l’université Paris-Saclay (UPS)."

Selon les spécialistes de la forte taille - comme on dit dans la confection - l’Université Paris-Saclay deviendra l’une des vingt plus grosses au monde. Cette ambition, solennellement et périodiquement réaffirmée, mérite bien une définition en anglais, que le journaliste du Monde nous donne avec gourmandise : elle sera bien une "integrated research intensive university". À l'usage des ignorants : une université intégrée intensive en recherche. Bien entendu, l'excellence a été dûment convoquée. L’Excellence est tenue de fréquenter l’université depuis que les ambassadeurs ont été ravalés au rang de taxis d'aéroport pour ministres en voyage.

Penchées sur le berceau, baguette magique à la main, pas moins de 18 institutions d'enseignement supérieur : Polytechnique, Centrale, Supélec, l'Agro, l'ENSTA, l’ENS de Cachan, l’université Paris-Sud, HEC…, rien que du gratin. Cette université encore dans les limbes devrait devenir - oyez, oyez - le "Cambridge français", ce que ses partisans réussissent à dire en restant impavides. Ingénu et lyrique, le journaliste du Monde traduit la vision des fidèles : "Du fait du prestige de ses membres et de son poids dans la recherche nationale (15 %), le cas Paris-Saclay fait figure de symbole. Figé depuis deux cents ans, archaïque et inégalitaire par bien des aspects, le système français d’enseignement supérieur est en train de muter en profondeur, bousculé par la violence de la compétition internationale."

            Ce torrent de mots ne serait que ridicule si ce projet n'était dangereux. Sept bonnes raisons, au moins, incitent à refuser cette folie :

1) La très petite taille assure mal l'efficacité, mais la très grande taille ne peut que susciter la pagaille

Afin d’être "visible à l’international", chacune des "grandes écoles" s’efforce déjà d’atteindre "la taille critique", au-delà de laquelle, bien sûr, les réactions en chaîne déclenchent l’explosion. Les directeurs s’entrechoquent. Guerres picrocholines au service d’ambitions lilliputiennes, suspendues par des armistices gagés sur des promotions. L’inflation résultante de directeurs les rendra bientôt presque aussi nombreux que les élèves : directeur des études, directeur de la formation, directeur de la recherche, directeur de la formation par la recherche, directeur des relations internationales (dit, en une grandiloquente abréviation, "directeur de l’international")... Ces titres ne sortent pas de l’imagination de Vian, Borgès ou Garcia-Marquez ; ne vous esclaffez pas, rien n’est inventé. Et, bien entendu, tout directeur ne se sent vivre, ne peut commencer à déployer ses talents, que s’il est entouré de collaborateurs, chacun dûment secondé par des secrétaires.

Le surhaussement régulier des pyramides écrase déjà les écoles d’ingénieurs. Or un conglomérat d'établissements moyens ne fait pas un grand établissement puissant, mais un impuissant paralysé. Plus haute la ziggourat, plus grand le mirage du pouvoir, et plus féroces les rivalités. Dans ces étagères à fromages, les décisions sont prises par l'intrigue et le coup fourré. Garantie absolue de mise en œuvre du principe de Peter.

Pour s’imposer dans l’organigramme de l’université en projet, les nombreux directeurs des écoles d'ingénieurs de Paris se réunissent, s’allient et s'opposent, se groupent et se regroupent, par factions mouvantes. Pour atteindre le sommet et s’y maintenir, les parasites rivalisent farouchement. Luttes qui seraient homériques si les champions s’affrontaient au grand jour, aux yeux de tous et pour les yeux de la plus belle Hélène que les humains aient jamais courtisée : la connaissance. Hélas, ils ne veulent que régner dans Ilion.

N’étant encore qu’un sigle, l'UPS est déjà déchirée par une polémique sur les émoluments du déjà président de la future université, qui a quitté le CEA à la suite d'une lutte au sommet. L'attribution des crédits des LABEX ("laboratoires d’excellence", on ne rit pas) est dès à présent tout à fait opaque, et les résultats ne sont même pas publiés officiellement. La paralysie ne fera que progresser avec la taille de l’organisme.

Seule réaliste, l’École Polytechnique ne participe au projet que dans la candide intention de s'annexer les écoles spécialisées dont ses élèves suivent les cours pendant leur année d’application. Pour des polytechniciens, une grande université ne saurait être qu’une extension de leur maison mère, prima inter impares.

Bologne, Montpellier, La Sorbonne, Cambridge, Oxford, Salamanque, Heidelberg, Tübingen, Karolinska, tous ces noms doivent leur prestige à l'ancienneté, l’enracinement, la tradition, la persévérance nécessaire à la fécondité intellectuelle. L’excellence se constate, elle ne se décrète pas, et rien n’est plus grotesque que de se faire fort de l’organiser. Insulte au bon sens, la comparaison d’une université inexistante à la séculaire université de Cambridge fait rougir ; mais, comme les journalistes et les politiciens, les universitaires sont sans vergogne.

Pourtant les institutions anciennes sont nombreuses en France, et une foule d’institutions novatrices ont été crées dans le dernier demi-siècle. Les autorités politiques doivent leur donner les moyens de se développer et les aider à coopérer, mais sans les révolutionner d’en haut.

Intégrer les écoles d’ingénieurs dans des universités permettrait d’atténuer les hiérarchies traditionnelles entre ces établissements, de redonner le goût de la recherche aux écoles d’ingénieurs qui pour la plupart s’en détournent, et d’améliorer ainsi l’aptitude des ingénieurs à la démarche scientifique. Mais atteindre ces buts ne nécessite pas de constituer une université énorme et hétéroclite, à trente kilomètres de la capitale. Le premier effet de sa construction serait d’entraîner un important transfert du budget de la recherche vers les caisses des entreprises de BTP, de même que le désamiantage des bâtiments de Jussieu (université Paris 6) permit à des promoteurs de faire payer au ministère de la recherche la location à haut prix, et pendant des années, de bureaux jusqu’alors restés vides.

2) L'université de Shanghai est inconnue en tout domaine, hormis pour ce classement sans queue ni tête

Le "classement de Shanghai" range à la queue-leu-leu les établissements universitaires du monde entier, selon un critère composite combinant les nombres de prix Nobel, de doctorats, d’articles publiés et d’étudiants payants, le tout divisé par la longueur des moustaches du recteur (pardon pour ce sexisme). Selon les goûts, le résultat s’exprime en tonnes ou en hectares.

Quels que soient leur spécialité et leurs effectifs, tous les établissements sont classés dans la même liste. Ainsi, en France, l’École Polytechnique, qui est en principe une faculté d’ingénierie, ou les Écoles Normales Supérieures, ensembles de collèges universitaires, sont mises sur le même pied que les grandes universités aux très nombreux départements et aux effectifs pléthoriques, comme les universités des capitales provinciales, Strasbourg, Lyon, Toulouse, Marseille, ou les universités Paris 6 ou Paris 7. Le mélange d'établissements très différents ôte toute pertinence au "classement de Shanghai", gargarisme pour bureaucrates.

C’est comme si l’on demandait à un géologue de ranger tous les cailloux qu’il connaît par ordre de taille.

Cette imposture ne serait que comique si elle ne révélait l’orientation imposée aux universités par les détenteurs du pouvoir économique. Il s'agit d'organiser le "marché des étudiants" en fournissant aux clients un catalogue de prestataires de services évalués par un indice boursier. Le Monde s’en fait encore l’écho : "Les meilleurs étudiants en master et doctorat scrutent les classements pour choisir l’établissement étranger qui leur donnera la meilleure "marque"." L’avenir que les banquiers dessinent existe déjà dans les pays anglo-saxons - toujours précurseurs -, où des diplômés des universités remboursent chaque mois leur prêt universitaire pendant des années, parfois des décennies après avoir fini leurs études, voire même après la retraite. Ne faut-il pas "responsabiliser les consommateurs" ? Inciter les familles à calculer les coûts et les avantages des études, afin de les sortir de "l’assistanat" auquel les voue l’enseignement public ?

D’autres classements, plus raisonnables quoique fondés sur la même idée absurde d’aligner des perles, répartissent les établissements universitaires par spécialités et effectifs (et par couleur, pour qui a l’oreille absolue), mais celui de Shanghai, est celui qui plaît le plus, peut-être parce qu’il est le plus loufoque. Parmi les universitaires, les classements remportent de vifs succès. C’est que, faute du courage de se colleter à la création de connaissances nouvelles, on peut borner son ambition à diriger. Au désir de puissance, à la paresse d’examiner des travaux scientifiques, tout classement offre un prétexte paré de l’apparence d’une mesure objective. Aubaine ! Pour occuper le plus de place possible au soleil de l’évaluation, les universités veulent devenir aussi grosses que le bœuf. En vrais chefs d’entreprises, leurs dirigeants mènent donc des fusions-acquisitions, dans l’intérêt de tous, bien entendu. Ainsi, l’université de Bourgogne s’efforce-t-elle d’absorber l’université de Franche-Comté. Un autre exemple attendrissant de cette course à l’embonpoint est celui des universités littéraires parisiennes qui se séparèrent dans le mélodrame en 1968, chacune cherchant à l’époque à se distinguer, et toutes avides de multiplier les "présidents". À présent, elles reviennent se blottir ensemble sous le nom prestigieux de La Sorbonne. Plaisante illustration de l’éternel retour. Le titre historique de Recteur de la Sorbonne, bientôt restauré, deviendra un hochet convoité. Belles bagarres en perspectives.

3) L'esprit de compétition mène au conformisme ; contraire à la vitalité intellectuelle, il ne peut que lui nuire

Comme toute l'évolution sociale contemporaine, et dans le même mouvement (dessein ?), l'organisation de la recherche est de plus en plus infantilisante et bureaucratique. Des rapports sont demandés aux chercheurs deux fois par an.

L'Agence Nationale de la Recherche (ANR), ou l’Agence Européenne de la Recherche, sont des usines à gaz dont les tuyaux ne sont même pas connus de leurs propres plombiers. Les projets y sont sélectionnés au doigt mouillé, et faute de moyens, nul ne contrôle si les évaluateurs développent ensuite eux-mêmes les thèmes exposés dans les projets qu’ils ont expertisés. Même l’accès aux revues internationales est difficile aux agents de l’ANR Les décisions sont motivées très vaguement et les recours relèvent de la parodie. En effet le comité d’experts chargé de la réévaluation n’a qu’un avis consultatif, la décision finale étant prise par la direction des investissements. Comme les délais d’examen en recours sont longs, un projet accepté après réévaluation ne pourrait être financé qu’en réduisant les crédits déjà attribués à d’autre projets. Il faudrait déshabiller Pierre pour habiller Paul. La commission de recours n’est donc qu’un service de pompes funèbres organisant des enterrements de première classe pour grincheux. Aussi faut-il, en rédigeant un projet, chercher à déjouer les interprétations de mauvaise foi autant, sinon plus, qu’exposer une thématique scientifique. Les demandes de crédits occupent donc plusieurs mois d’activité. Le détail des formulaires va jusqu’à faire calculer par les auteurs d’un projet scientifique le montant mensuel des cotisations sociales des collaborateurs temporaires qu’ils espèrent engager, si par bonheur le projet est retenu. Or à peine 8% des projets sont financés, et toujours pendant une durée trop courte pour mener une recherche de longue haleine. Faut-il penser que 92 % des projets sont sans intérêt ? Les chercheurs pourraient sans remords partir pour longtemps en vacances.

À cela s’ajoute le braquage que font subir les institutions à leurs collaborateurs. En effet les départements universitaires et les laboratoires, paupérisés par la réduction des crédits, prélèvent des crédits recherche pour payer les frais de fonctionnement. Vrai détournement de fonds devenu institutionnel, dissimulé par une appellation anglaise : overhead "par-dessus la tête". Merveille sémantique révélatrice. Le procédé est simple : comme les laboratoires ou les universités avancent les ressources aux chercheurs puis se font rembourser par l’ANR, retenir une part des fonds est facile, d’autant plus facile que l’utilisation des crédits n’est pas contrôlée à la fin du projet. La répartition des crédits de recherche est ainsi devenue nettement moins claire et moins efficace que lorsqu’elle était décidée par les instituts de recherche nationaux (CNRS, INSERM, INRA...), qui en outre examinaient volontiers les recours. Ce saupoudrage confus fait les beaux jours du mandarinat, que la discussion publique limitait auparavant et qui désormais s’en donne à cœur joie.

À chaque appel à projets, les chercheurs doivent exposer toutes leurs hypothèses scientifiques en détail, presque toujours dans une langue étrangère, sous prétexte d’évaluation objective par des experts anonymes dispersés aux quatre coins de la boule ronde. Cependant, en réalité, les projets sont toujours examinés par les mêmes experts "internationaux" (mais soumis à de pressants intérêts nationaux), dont la veille documentaire est ainsi grandement facilitée. L'Agence Nationale de la Recherche est une officine d'espionnage officielle, aux frais des Français et au profit des Anglo-saxons.

            Une très grande université permettrait-elle d’éviter ce gâchis de temps, d’énergie et de ressources ? Si vraiment l’"expérience UPS" ne concerne que 15% des universitaires français, il pourrait être intéressant de la tenter, en espérant qu’une grande masse financière puisse aussi aider à appliquer l'innovation au développement économique. Mais il est à craindre que ces 15% n'accaparent 85% des crédits nationaux et que, par le simple poids de la hiérarchie, une forte proportion aille aux gras émoluments, au copinage et aux éléphants blancs. La productivité intellectuelle ne bénéficie pas d’économie d’échelle. L’examen des recherches en cours et des projets scientifiques montre que maintes universités de province tracent des voies plus originales que les universités parisiennes, où la compétition internationale a sélectionné un conformisme mou. Soutenir les projets innovants est plus facile dans les universités de petite taille.

S'il y a une réforme à faire dans l'enseignement et la recherche, ce n'est pas d'empiler des maréchaux sur des généraux, c'est de libérer les capitaines et les lieutenants, en leur accordant directement des crédits dont ils seront vraiment responsables. La liberté intellectuelle et l'initiative, et, en contrepartie, la responsabilité. Pour laisser le temps de penser et d’agir, il faut décharger les chercheurs des contraintes paperassières (depuis qu’elle est dématérialisée, la paperasserie est sans limite) et, tous les cinq ans, les faire répondre sérieusement de leur activité, de leurs résultats et de l'emploi des ressources qui leur ont été accordées, devant un vrai jury scientifique. Sinon ils continueront à perdre non seulement leur temps mais aussi leur motivation, jusqu'à ce que le découragement les fonde dans la médiocrité des gradés.

4) Cette compétition s'inscrit dans une guerre générale des espaces politiques de "l'Occident". Elle participe à l'assujettissement des États aux pouvoirs commerciaux, financiers et communautaristes

Des principes très différents ont inspiré les organisations des universités anglo-saxonnes et françaises :

- Les grandes universités anglo-saxonnes ont des ressources importantes parce qu’elles font payer très cher les études, et parce qu’elles bénéficient de contrats, voire de largesses, d’entreprises d’envergure mondiale. Or la puissance de ces entreprises repose sur la possibilité de création monétaire sans limite des réseaux bancaires anglo-saxons, permise par le privilège du dollar comme monnaie de règlement des achats d’énergie, et ce privilège est à son tour soutenu par des guerres incessantes. Ces universités peuvent donc offrir des salaires élevés à quelques-uns de leurs enseignants. Cette organisation sociale et politique exceptionnelle ne peut évidemment être généralisée. Son imitation irréfléchie conduirait à l’échec.

- Les universités françaises offrent au contraire l’accès à la connaissance pour un coût modique, et sans guère de sélection à l’entrée. Même les écoles les plus sélectives ouvrent leurs portes aux meilleurs étudiants des universités. Les professeurs sont fonctionnaires publics, et leurs salaires sont fixés par des règles nationales. Les budgets sont donc évidemment moindres que ceux des universités anglo-saxonnes.

Ces deux systèmes ont chacun leur logique, et donc leur organisation. Bouleverser les universités françaises en singeant le système anglo-saxon ne pourrait que les désorganiser. Une très grande université, copiée sur les campus étasuniens, serait une charge coûteuse empêchant le développement des autres universités, et ne résisterait pas au tropisme anglo-saxon : faute de trouver par elle-même, en France, les moyens de son ambition, elle deviendrait bientôt une enclave étrangère.

La recherche ne peut se développer sans une volonté politique. Or, fidèles relais d’un projet marchand, les ministres de la recherche qui se succèdent incitent les établissements universitaires "autonomes" - entendez délaissés par l’État appauvri – à devenir rentables. Les projets tiennent donc en deux lignes :

- Développer le plus possible d’enseignements payants.

- Obtenir le plus grand nombre de contrats, au risque de s’engager au-delà du possible et de bâcler l’étude.

Tel est le credo des dirigeants, dont le but affiché est de transformer leur établissement en entreprise profitable.

Augmenter les frais de scolarité des étudiants français n’est jusqu’à présent guère possible sans déclencher de vives réactions de refus. Aussi convient-il de recruter le plus possible d’étudiants étrangers, qui peuvent, eux, être soumis à des frais élevés. L’étranger paiera. Et il paiera d’autant plus qu’est grande l’ambition de l’établissement, car – c’est bien connu – faire payer peu dévaloriserait la compétence aux yeux des clients.

La baisse des dotations contraint déjà les établissements d’enseignement supérieur à s'auto-financer en devenant concurrents des bureaux d'études. Certes, pour un enseignant-chercheur, garder le contact avec la réalité des professions que ses élèves exerceront est nécessaire, et appliquer son talent à un problème pratique peut être stimulant sans être contraire à la morale professionnelle. Mais la résolution de ces problèmes accapare le temps et réduit la recherche fondamentale à une activité de loisir. La chasse au contrat, désormais principale ressource et premier critère de promotion, est devenue obsessionnelle.

Selon l’espoir des gestionnaires universitaires, une université gigantesque permettrait d’importer en masse des étudiants étrangers, pour leur faire payer aussi cher que dans les universités anglo-saxonnes. Une très grande université, hiérarchisée et dotée d’un service financier important, constituerait aussi un "consortium intellectuel" capable de répondre à des appels d’offres lancés par des entreprises supra-nationales. De tels projets sont, par exemple, l’écriture de logiciels de "fouilles de données" permettant de croiser des fichiers de reconnaissance de voix, d’empreintes digitales, de démarche, etc., afin d’identifier toute personne à la simple approche. Ces projets sont financés par de très grandes entreprises ou par des entités à leur service comme l’Union Européenne. La mise en concurrence des universités pour ces gros contrats participe de "la violence de la compétition internationale.". Ce projet de très grande université s’inscrit ainsi dans une perspective résolument mondialiste, à l’époque de la remise en cause de l’idéologie mondialiste.

5) Le but politique est d'intégrer les instituts de recherche français, en position subordonnée, dans des conglomérats dont les chefs de file sont anglo-saxons ou allemands

La pression vers l’uniformité, préconisée par l’Union Européenne, suit le principe de mise en concurrence dans tous les segments de la société. Étendre la concurrence aux universités susciterait des inégalités irréversibles, comme dans tous les domaines déjà soumis au libre-échange. Dans un système de libre circulation absolue de la monnaie, le drainage des enseignants-chercheurs vers les universités les plus riches, et donc les plus généreuses, permettrait de concentrer la production de connaissances nouvelles dans les pays du centre de l'empire anglo-saxon, et laisserait la sous-traitance aux universités des pays dominés. Accepter que s’instaure un "marché universitaire", sans régulation au niveau national, c’est donc condamner les universités françaises à la subordination et au déclin. Pour éviter ce déclassement, il faut pouvoir doter les universités de financements suffisants. Recouvrer la souveraineté monétaire est donc impératif. Il faut aussi que les entreprises et les universités aient intérêt à collaborer, ce qui nécessite de mettre un terme aux délocalisations et, au contraire, de relocaliser la production et la recherche, donc de restaurer des frontières économiques.

Le risque de déclin de l’activité intellectuelle est réel, et la mode des études de gestion y pousse déjà. Bien des "directeurs des études" des écoles d’ingénieurs s’efforcent de diminuer les horaires d’enseignement scientifique et technique, et de remplacer la compétence ingénieuriale par l’aptitude managériale. Les deux arguments avancés sont que la désindustrialisation de la France rend désormais la compétence inutile, et que les entreprises ne s’intéressent pas aux connaissances des ingénieurs fraîchement diplômés, mais "achètent un potentiel", consistant en la flexibilité et l’adaptabilité. Les directeurs préconisent donc l’abandon de la formation scientifique et technique de base. Voie royale vers la vassalisation et le sous-développement.

6) Un autre but politique est d'angliciser la France

Sous la plume d’universitaires inspirés par l’air du temps, paraissent de plus en plus souvent des articles péremptoires prônant l’emploi de la langue anglaise dans l’enseignement supérieur en France. L’avenir des universités dépendrait de leur insertion sur le "marché" de l’enseignement, dont elles devraient s’efforcer de rafler le plus possible de "clients", étudiants étrangers assez riches pour payer des frais d’étude élevés. Les "concurrents" étant les pays anglo-saxons, la réussite de cette opération nécessiterait d’enseigner en anglais.

Cette vision mercantile est tout à fait contraire au vrai métier d’enseignant et aux intérêts de la France. La langue est en effet un élément fondamental de la cohérence d'un peuple et de l'existence d'une nation. En France, l’enseignement est d’abord au service des Français et des ressortissants des pays francophones. La vocation des universités n’est pas de s’insérer dans un prétendu "marché international de l'éducation" mais d’instruire des étudiants, dont les parents et tous les Français payent les études par leurs impôts. Les étudiants étrangers qui viennent en France le font pour parler français, pas anglais. Ceux qui veulent parler anglais vont dans les pays anglophones, puisque chacun préfère toujours l'original à la copie.

Dans les métiers de l'enseignement et de la recherche, l’échange oral et la publication des résultats sont des actions différentes dont chacune a ses nécessités propres. Si l'anglais est - depuis peu à l’échelle de l’Histoire - utilisé pour la plupart des communications et des publications princeps (mais pas pour toutes), le français est, peut et doit rester la langue de l’enseignement et la langue de travail pour les chercheurs français. C'est toujours un grand moment comique d’entendre dans une salle cinq Français ou Italiens baragouinant entre eux en anglais ; le ridicule ne tue pas, mais peut faire périr l'effort intellectuel. Passer au "tout anglais" n’entraînerait que destruction de la vitalité intellectuelle et corruption de l’enseignement et de la recherche.

Est-ce là un but souhaitable pour la Nation ?

            L’abaissement de la langue nationale profite à des pays qui ont toujours cherché à abaisser le nôtre, et suscite la jouissance perverse des classes dominantes qui veulent parler une langue différente de celle des autres Français. Ceux qui prônent cet abandon dédaignent leurs compatriotes, car c'est bafouer l’égalité que de réserver l'accès à la connaissance à une minorité élevée dans une langue étrangère. Ils méprisent les citoyens des pays francophones, dont les études seraient dévalorisées sans recours, et qu’ils inciteraient donc à se tourner à leur tour vers l'anglais. Prétendre qu'imposer l'anglais dans l’enseignement développerait indirectement la francophonie ( !) est une absurdité malhonnête. Ils taisent enfin que de grands pays (Russie, Chine...) maintiennent tout leur enseignement dans leur langue nationale. La Chine a décidé récemment de supprimer l'épreuve d'anglais obligatoire pour les études scientifiques, ayant remarqué que cette obligation "baissait le niveau" (agence Xinhua). En effet, exprimer les faits clairement et précisément est nécessaire au raisonnement.

L’injonction d’enseigner en anglais n’est qu’une exhortation à trahir, et qu’un prétexte pour justifier la séparation des classes sociales. Mais en science l’argument d'autorité n'existe pas. Seules la démonstration et la preuve font autorité. Dans un débat qui engage tout l’avenir de notre Nation, l’abus d’autorité n’a pas sa place.

7) Enfin, pour les classes dominantes françaises, il s'agit de se séparer du peuple

En instituant des universités coûteuses, dont une part de l’enseignement serait donnée en langue étrangère, et en opposant une grande université centralisée aux universités de province, les classes dominantes figeraient des écarts sociaux que l’accès de tous à l’enseignement dans la langue nationale avait atténués et que la mondialisation a recréés. Les heureux élus, sélectionnés dès l'âge de quinze ans - et de plus en plus selon les revenus de leurs parents - passeraient toute leur vie dans les tuyaux, sans jamais fréquenter leurs compatriotes : du lycée à l'université, de l'université à un trust apatride ou à des labos de "l'Occident", et de là au cimetière où ils auraient bien gagné leur place. En jouant au golf le dimanche pour déboucher leurs artères.

Georges Pompidou, qui avait certes travaillé pour une banque, mais avait commencé par enseigner et était issu du peuple, refusait les campus isolés et voulait maintenir les universités dans les villes, afin que les étudiants soient au contact de leurs compatriotes. À cette époque, il y a quarante ans, les villes rassemblaient encore toutes les classes de la société urbaine. Les classes populaires n’en avaient pas été chassées par la spéculation immobilière effrénée, causée par la libre circulation des capitaux. Depuis, le Quartier latin à Paris est devenu un désert culturel, où les boutiques de fringues ont remplacé les librairies, mais l’opinion de Georges Pompidou n’a rien perdu de sa justesse. Alors que la ségrégation géographique prend une tournure dangereuse, il serait insensé de l’aggraver encore en regroupant les étudiants à l’écart de la vie sociale. Sur de riches terres agricoles, la monoculture d’étudiants en serres bétonnées remplacerait la culture des betteraves et des céréales en plein air. Les études dans les écoles d’ingénieurs suscitent chaque année, chez quelques étudiants, des troubles de comportement qui toutefois entraînent rarement des conséquences dramatiques. Mais il n’en va pas de même sur les grands campus où se constituent des sociétés fermées d’adolescents tardifs, et telle université célèbre de Nouvelle Angleterre s’est acquis depuis longtemps le surnom de "cité du suicide".

Il est grand temps de restaurer la vitalité d’une organisation universitaire nationale, où les chercheurs continueront, bien sûr, à se tenir informés de ce qui se fait ailleurs, mais ne se soumettront plus passivement aux modes ni aux manœuvres. Le moment convient d’autant mieux que le regroupement arbitraire des régions, impulsé par les européistes qui s’efforcent de briser les nations, est encore assez récent pour être réversible. Ces grandes régions artificielles, sans réalités humaines, n’ont pas encore fait sentir leurs effets nocifs. Tant dans l’ordre académique que dans le domaine économique et social, la concurrence entre régions ne peut que nuire. Pour la vitalité du pays, mieux vaudrait réduire les administrations régionales à des structures légères de coopération entre départements. Un réseau universitaire cohérent serait constitué d’établissements spécialisés, "professionnalisants" dans les villes moyennes, d’une université dans chaque capitale régionale, et de grandes universités généralistes dans les principales villes du pays (Bordeaux, Lyon, Marseille, Paris, Strasbourg, Toulouse…).

            Mais pour redonner de la vitalité, il faut des moyens financiers. Or, si la monnaie permet de conserver la valeur au cours du temps, ce n’est pas parce qu’elle serait par nature un objet doué de valeur propre, mais parce qu’elle symbolise la confiance publique garantie par l’État. Comme tout autre investissement, l’investissement dans la connaissance résulte de l’activité collective, que seule la confiance publique permet. Un pays ne peut être productif que s’il est maître de sa monnaie, qui circule en entretenant la confiance réciproque entre les habitants. Au contraire, la gestion de la monnaie dans le seul but patrimonial de maintenir la valeur des rentes, comme c’est le cas de l’euro, raréfie et réifie la monnaie. La volonté de développer l’activité intellectuelle bute donc sur l’obstacle fondamental auquel tout projet politique achoppe à présent. Pour retrouver la liberté de penser et d’agir, restaurer la prospérité, rouvrir des perspectives d'avenir, la France doit reprendre sa pleine souveraineté, qui est la condition de la liberté collective, seule accessible aux hommes.

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La réforme de l’orthographe agite les esprits

La réforme de l'orthographe agite les esprits

langue française réforme orthographe dictionnaire

La réforme de l'orthographe adoptée en 1990 par l'Académie française va faire son apparition dans les manuels scolaires à la rentrée 2016-2017. Imaginée par le Conseil supérieur de la langue française à la fin des années 1980, validée par les 40 immortels de l'Académie française et publiée au Journal officiel il y a 26 ans, cette simplification de la graphie n'avait pas de valeur contraignante jusqu'alors. Les professeurs devaient seulement tolérer l'orthographe rectifiée dans les copies d'examen mais n'étaient pas tenus de l'enseigner. Son rappel dans le Bulletin officiel de l'Éducation nationale du 26 novembre 2015 1 était passé inaperçu jusqu'à ce que TF1 n'y consacre un reportage, mercredi 3 février. Depuis notre pays se divise en 2 camps.

Nous présenterons ici des articles présentant la réforme, des articles contre la réforme et des articles pour la réforme. A lire également la réaction de l'Académie Française

Parmi les articles présentant la réforme

Paris Normandie : Le vrai du faux

Le Figaro : Bernard Pivot : « Les professeurs risquent d'être perturbés par la réforme de l'orthographe »

Euronews : La langue française fait sa révolution… en France

Tribune de Genève : "Ognon" et "nénufar" : des profs genevois réagissent

Parmi les articles contre la réforme

La dissidence : Notre orthographe sacrifiée : lettre aux académiciens
Ce qu'en pense notre président Albert Salon "Face à la réforme de l'orthographe de 1990 (MM. Rocard et Encrevé) qui refait brusquement surface, nos associations attendent la réponse de l'Académie et se concertent pour adopter une position commune.
Sans préjuger ce que sera cette position, nous signalons cette "Lettre aux Académiciens" de Gabriel Robin. Nous ne la faisons pas nôtre, nous considérons simplement qu'elle a le mérite de poser la plupart des questions qui ne manqueront pas d'être débattues dans les mois qui viennent. Sur ce qui n'est pas seulement une nouvelle "réforme-amuse-galerie" pour faire oublier le chômage et la démolition du pays.

Le Figaro : Réforme de l'orthographe : le coup de gueule d'un prof

Transparence Vérité : Non à la réforme-massacre de notre belle langue française !

Ouest-France : Simplification de la langue. C’est la France qu’on assassine

Aleteia : Réforme de l’orthographe : le tour de magie truqué

Parmi les articles pour la réforme

l'Obs : Réforme de l'orthographe : 10 raisons de ne pas y être opposé

Slate : Rassurez-vous, l’accent circonflexe ne va pas disparaître

Challenges : La ridicule et dérisoire nouvelle guerre de l'orthographe

Médiapart : Bayrou sur les cimes des accents circonflexes. Mais Darcos ?

Libération : Réforme de l’orthographe : les contrevérités continuent

Rue 89 : Instit, elle enseigne en nouvelle orthographe : tout va bien

Signalons aussi l'article que nous avions signé, sur ce site, en 2008 (déjà !) qui me semble toujours d'actualité. Il s'intitulait : Le Petit Robert module l'orthographe Marc-Antoine Renard


à télécharger : Le rapport du Conseil supérieur de la langue française de juin 1990  (publié au Journal officiel en décembre 1990)
Le mini-guide d'information qui résume les principaux points de la réforme (publié par le site www.orthographe-recommandee.info/)


1 Dans le Bulletin officiel de l'Éducation nationale du 26 novembre 2015 on lit notamment :

page 5 : Les textes qui suivent appliquent les rectifications orthographiques proposées par le Conseil supérieur de la langue française, approuvées par l’Académie française et publiées par le Journal officiel de la République française le 6 décembre 1990.

pages 28 et  241

L’enseignement de l’orthographe a pour référence les rectifications orthographiques publiées par le Journal officiel de la République française le 6 décembre 1990.

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Alexandre de Juniac Carpette anglaise 2015

Alexandre de Juniac Carpette anglaise 2015

La Carpette nouvelle est arrivée !

Air France Juniac carpette anglicisation

Sous la présidence de Philippe de Saint Robert, le jury 1 de l’académie de la Carpette anglaise s’est réuni le 15 décembre 2015 chez Lipp.

Au premier tour de scrutin, par sept voix contre trois à Jean Tirole 2, le prix 2015 de la Carpette anglaise 3 a été décerné à Alexandre de Juniac, PDG d'Air France-KLM, pour la campagne de publicité "Air France, France is in the air" remplaçant l’élégante publicité "Faire du ciel le plus bel endroit de la terre".

Le prix à titre étranger 4 a été décerné, au premier tour de scrutin, à Luc Besson, réalisateur de films principalement en anglais, pour avoir patronné une modification des dispositions fiscales du crédit impôt cinéma en faveur des films tournés en langue anglaise ; ainsi les films tournés en anglais en France vont pouvoir être déclarés fiscalement "français" et bénéficier d'aides.

Que déshonneur leur soit rendu !


1 Anne Cublier, Hervé Bourges et Dominique Noguez sont membres de l’académie de la Carpette anglaise ainsi que les associations suivantes : Association pour la sauvegarde et l’expansion de la langue française (Asselaf), Avenir de la langue française (ALF), Cercle des écrivains cheminots (CLEC), le Collectif unitaire républicain pour la résistance, l’initiative et l’émancipation linguistique (COURRIEL), Défense de la langue française (DLF) et Le Droit de comprendre (DDC).

2 Prix Nobel d'économie en 2014 et président de la Fondation Jean-Jacques Laffont - Toulouse School of Economics (TSE), pour promouvoir la mise en place d’une filière d’enseignement supérieur en langue anglaise.

3 Le prix de la Carpette anglaise est attribué à un membre des "élites françaises" qui s’est particulièrement distingué par son acharnement à promouvoir la domination de l’anglo-américain en France au détriment de la langue française.

4 Le prix spécial à titre étranger est attribué à un membre de la nomenklatura européenne ou internationale, pour sa contribution servile à la propagation de la langue anglaise.

Contact : Marc Favre d’Échallens, secrétaire de l’académie de la Carpette anglaise

Courriel : parlerfranc@aol.com

Académie de la Carpette anglaise

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Attentats barbares et fin de la démission nationale

Attentats barbares

fin de la démission nationale ?

terrorisme colonisation langue française : À la suite des attentats barbares du 13 novembre, nous ne pouvons qu'être effarés qu’ils aient pu, comme ceux de janvier, se produire sur notre sol avec une participation active de jeunes gens élevés dans notre pays, dans nos écoles. En ces jours où l'on semble redécouvrir drapeau, Marseillaise et appartenance à la Nation française (pour combien de temps ?), il convient de s'interroger sur le sens de cette appartenance et sur ce qui ferait aimer notre pays aux jeunes, notamment à ceux issus de l'immigration.

Comment aimer un pays qui cultive l'auto-dénigrement ?

Comment aimer un pays qui laisse la "culture" anglo-saxonne être assénée matin, midi et soir ? Qui laisse diffuser des séries et fictions télévisées aux trois-quarts anglo-saxonnes, et où les radios font semblant de respecter des quotas de chansons françaises mais diffusent en grande majorité des chansons anglo-saxonnes, que l'on retrouve dans de nombreux cafés, restaurants et boutiques, ?

Comment aimer un pays dont le paysage urbain est de plus en plus anglicisé, où même les grands réseaux de distribution s'y sont mis (Carrefour Market, Simply Market…) ?

Comment aimer un pays où les études supérieures se font de plus en plus en anglais, où de plus en plus de colloques financés par des fonds publics se tiennent en anglais, où des pans entiers de la recherche et de la science ne seront bientôt plus accessibles en notre langue ?

Comment aimer un pays où des grandes entreprises françaises imposent l’anglais comme langue de travail obligatoire ou communiquent en anglais, en France même, telles l'entreprise aérienne nationale ("France is in the air"), la plus grande société pétrolière (Total : "committed to better energy"), et le principal acteur gazier qui a pris un nom crypto anglo-saxon (Engie : "by people for people") ?

Comment aimer un pays dont le gouvernement tolère (actionnaire principal de ces sociétés, il ne s'y oppose pas), voire les encourage (ainsi les cours en anglais de la loi Fioraso, ou des programmes d’État nommés "French tech" [sic !]) ?

Comment aimer un pays où tant de jeunes (et maints adultes) arborent fièrement des slogans en anglais sur leurs vêtements, quand ceux-ci ne sont pas frappés de l'Union jack ou de la "bannière étoilée" (arborer le drapeau français, jusqu'il y a très peu, faisait passer pour un incorrigible chauvin ou un quasi-fasciste, mais arborer le drapeau de tel pays nous dénigrant en permanence, était très bien vu) ?

Comment aimer un pays sur lequel une grande part de l'élite, se rêvant anglo-saxonne, a fait une croix ?

Enfin, comment les jeunes d'aujourd'hui, baignés depuis leur plus tendre enfance dans un univers anglo-saxon qui devient la norme, dans un pays qui passe son temps à se renier et devient petit à petit une colonie anglo-saxonne, pourraient-ils y adhérer ?

Il est plus que temps que la France se réapproprie sa langue, sa culture, son école, sa souveraineté, qu'elle cesse de s'excuser d'exister, qu’elle chasse des lieux de pouvoir tous les imposteurs qui participent, sciemment ou non, à cette grande démolition en cours, et recouvre sa fierté et le goût de vivre libre et de se transmettre.

C’est l’affaire de chacun de nous !

Marc-Antoine Renard et Albert Salon

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Canal+ nous vend Versailles in ingliche

Canal+ nous vend Versailles in ingliche

Canal+ va diffuser une série de prestige "Versailles" à partir du 16 novembre

Canal+ Versailles séries américanisation colonisation 

Interrogé par Le Monde (15/11) Fabrice de la Patellière, directeur des fictions de Canal+, aura le cynisme (ou la naïveté) de dire : "Avant même de lancer "Versailles" s'est posé le problème de la langue. Nous avons décidé de tourner cette série en anglais pour augmenter son potentiel de ventes et qu'un distributeur mette davantage d'argent : c'est toujours le cas sur un projet produit en anglais. D'où, ensuite, le choix d'auteurs britanniques... qui avaient donc une sensibilité européenne" (sic !).

Il aurait d'ailleurs pu ajouter : "D'où, ensuite, le choix d'acteurs et de techniciens britanniques, ils parlent tellement mieux anglais…" En un mot il nous résume : un coproduction franco-britannique c'est un film britannique financée par des français...

En revanche, et c'est à noter, Olivier Wotling, directeur des fictions d'Arte, qui diffuse Occupied à partir du 19/11, dira pour sa part dans le même échange : "Concernant les coproductions françaises, nous sommes sur des projets disposant de moins de budget que ceux de Canal, et nous sommes attachés à la langue et la culture naturelle du projet."Occupied", série norvégienne, parle norvégien, et une série française parle français."

Pour notre part nous préfèrerons toujours une série norvégienne tournée en norvégien qu'une série "française" tournée en anglais. (La critique du Monde qualifie d'ailleurs Versailles d'Intrigue sans audace)

Louis XIV parlant anglais à Versailles, les anglo-saxons en rêvaient, Canal l'a fait. Merci Canal + !

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Charte européenne des langues régionales

Charte européenne des langues régionales et minoritaires

Une nouvelle tempête "essuyée" ?

Europe langues régions : Le Président de la République a réactivé en 2015 sa promesse de 2012 de proposer la ratification de la Charte des langues européennes et minoritaires signée sous Lionel Jospin en 1999. Un projet de texte de révision constitutionnelle a été soumis au Parlement, à adopter dans les mêmes termes par les deux Chambres, afin d’obtenir ensuite le vote du Congrès à la majorité requise des trois cinquièmes. Notre dossier est consacré à cette question récurrente. Notre position est favorable à certaines aides privées et publiques aux langues régionales enracinées, mais hostile à des aides de même nature aux langues minoritaires de l’immigration. Nous mettons deux seuls butoirs au développement des langues enracinées : elles ne peuvent avoir le statut de langues officielles ; et le français doit, pour chaque élève, rester le véhicule principal de l’enseignement dans les établissements publics.

Le projet gouvernemental était un compromis permettant de contourner en fait les articles 1er et 2 de la Constitution, qui disposent que la République est indivisible et que sa langue officielle est le français. Or, ces principes interdisent qu'il soit reconnu des droits propres, par exemple linguistiques, à un groupe humain identifié et distinct du corps national indivisible.

Le Sénat a adopté le 27 octobre la motion de Philippe Bas, opposant la Question préalable, et décidé ainsi qu’il n’y a plus lieu de délibérer sur le projet. Celui-ci introduisait en effet deux contradictions : la première dans le système juridique du Conseil de l’Europe ; et la seconde dans l’ordre juridique français compte tenu des avis et décisions antérieurs du Conseil d’État et du Conseil constitutionnel. La révision aurait imposé de déroger aux principes constitutionnels auxquels les Français sont attachés : égalité des citoyens, unité de la République, français seule langue officielle depuis 1539 et l’ordonnance de Villers-Cotterêts.

La loi peut suffire à mieux protéger les langues régionales, précieux éléments du patrimoine de la Nation (Constitution, art. 75-1). La protection législative et réglementaire existe déjà, et n’est pas inefficace. Elle ne pèserait plus guère si l’anglais venait à remplacer le français dans ses fonctions essentielles. Le globish se substituant au français chez nous y balaierait sans peine dans les faits toutes les autres – modestes – rivales. Le rempart du français disparaîtrait.

Les articles du dossier permettent la mesure de l’enjeu. En réalité, deux desseins politiques utilisent la charte contre le français, malgré toutes les protestations de plein respect pour elle :

- Des dirigeants français l’utilisent pour des calculs électoraux, comme ils le font des "accommodements raisonnables", en faveur d’une religion, et de "l’accueil" aux vrais et faux réfugiés, "migrants".

- Au niveau supérieur, international, de la politique, le dessein de l’empire et de l’UE est de casser les États, cadres de démocratie et de puissance, au premier chef la France, parangon de l’État-Nation, obstacle au remodelage de l’humanité en un troupeau docile ou "coquetèle" d’individus amalgamés, homogénéisés, transformés en simples consommateurs de produits standardisés épandus par d’immenses entreprises mondiales.

Car la charte vise surtout à modifier la vie publique en y donnant un rôle officiel aux langues régionales, peut-être aussi aux autres minoritaires. À briser l’ossature de chaque nation rivale (sauf de l’Allemagne ?). À diviser pour régner, dans une stratégie du chaos savamment provoqué, déjà appliquée au Moyen Orient et en Europe orientale. Or, toucher au français officiel depuis 1539, c’est, dans notre nation non ethnique fondée sur l’histoire et la volonté, déconstruire ce qui a été bâti, puis accepté, aussi plébiscité, depuis des siècles par la monarchie puis par tous les autres régimes. C’est toucher au droit et à l’égalité des citoyens. Le statut de langue officielle met en cause à la fois l’État et la Nation historique et charnelle.

Avec la ratification de la charte, la vie publique serait donc communautarisée. Et, face à l’atomisation en communautés territoriales et autres, le seul élément de cohésion deviendrait la langue et la pensée actuelles de la mondialisation : l’anglais.

Un tel bouleversement pourrait, certes, être à nouveau proposé. Merci au Sénat de l’avoir encore repoussé en 2015.

Albert Salon

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Loire Valley déborde !

Loire Valley déborde !

par Christian Massé

colonisation anglicisation Loire : La veule, servile, avidité n'est plus canalisée : un ancien administrateur de DLF et d'ALF nous envoie cet article.
N'hésitez pas à exprimer votre indignation aux organisateurs ! La rédaction

Porté au patrimoine mondial de l'Unesco, la vallée de la Loire s'est vu affublée d'une appellation non régionale et bien contrôlée : Loire Valley. Les auteurs de cette imbécillité n'ont pas caché leurs intentions : Loire Valley, c'est plus commercial...

L'argent appelle l'argent, répéta à maintes reprises Georges Bernanos. Ô combien avait-il raison ! Loire Valley vient de se gonfler d'un rajout à faire rougir écrivains et poètes ayant trempé leur plume au pays de Ronsard, Rabelais, Descartes, Balzac, François Cheng... : French Tech Loire Valley. Ce titre aux sonorités ni régionales ni patriotiques est hautement visible à Tours, sur la nouvelle façade de l'ancienne et prestigieuse imprimerie Mame, avenue de Preuilly.

Comme il convient de faire dans la com', la revue trimestrielle Tours Plus Le mag présente avec brio cet établissement. Et là, on est confronté à un langage qui ne peut qu'écorcher les oreilles de tout bon défenseur de la langue française, langue dont le berceau se trouve, à ce qu'il paraît, en Touraine : startups, Consumer electronic show de Las Vegas, big data, skybowl, strike...

Gare à la chute : ce magazine d'information de la Communauté d' Agglomération de Tours a son siège à Tours, 60 avenue Marcel Dassault...Or, la nouvelle majorité municipale de cette belle ville s'est dotée d'un service à la...francophonie avec, bien sûr, à sa tête, un élu, chargé de la francophonie. La tromperie tourne à l'indécence : jamais, dans la ville de Tours, on n'aura lu autant de mots anglais, authentiques ou mués en franglish, sur des hauts, milieux ou bas de vitrines, sur des panneaux ou des véhicules publicitaires.

Si Loire Valley persévère dans ses débordements, il pourra peut-être être dit que c'est en Touraine, et même dans sa capitale, que la langue française est la plus agressée. Non par snobisme, mais par appât du gain.

Christian Massé est membre de Défense de la langue française Touraine

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