Aux candidats à la Présidence de la République

Aux candidats à la Présidence de la République

 14 engagements pour le français et la Francophonie 

langue française politique À ce stade de la campagne présidentielle, une des lames de fond menaçant l’existence même de la France, déjà occultée par les grands médias, se révèle de surcroît ignorée - ou prudemment écartée - par la quasi-totalité des candidats.

Il s’agit de la substitution galopante de l’anglais à notre langue française, pourtant officielle du Royaume depuis 1539, et "langue de la République" selon notre Constitution depuis 1992.

Le peuple français perçoit la réalité de ce phénomène. Il le rejette, soutenu en cela par les associations de France et de pays de langue maternelle française pour le français et la diversité linguistique et culturelle de l’Europe et du monde, signataires de cette lettre.

La description - sommaire mais frappante - de la substitution galopante (lire ci-dessous) peut vous inspirer la volonté de vous y opposer, de tout le pouvoir que vous aspirez à recevoir du peuple pour l’exercer, et de publier dans votre programme de gouvernement, en dû écho à la volonté populaire, les engagements auxquels vous aurez souscrit.

Inspiré par Ernest-Antoine Seillière et Pierre Moscovici, l'un des candidats de 2017, votre concurrent, a osé, à Berlin, prononcer un discours de campagne en anglais, signifiant ainsi à l’Allemagne, à son pays, au monde, l’abandon par certaines "élites" du rôle international du français, plaçant la France et la Francophonie devant un choix historique : l’effacement ou le sursaut.

Le slogan en anglais "made for sharing" adopté le 3 février et projeté urbi et orbi sur la Tour Eiffel, malgré nos contre-propositions présentées dès le 31 décembre 2016, a confirmé ce signal d’abandon donné au monde.

François Mitterrand, Claude Hagège, Michel Serres… ont bien défini la guerre culturelle subie. Il est urgent de déclarer cause nationale prioritaire : "le français en danger !".

Le sursaut dépendra beaucoup du Président élu.

Nos associations vous invitent donc à préciser votre engagement  dans ces domaines d’autant plus occultés qu’ils sont vitaux.

Vous serez conforté en avril par la publication des résultats de la campagne portée par nos 32 associations : "Communes de France pour la Langue française", expression de la vox populi représentative de toute la France, faute d’un référendum d’initiative populaire sur ce sujet vital.

C’est une politique de redressement en français de la France - et de la Francophonie mondiale – concentrée en 3 axes, qui est proposée à votre engagement (lire ci-dessous).

La langue française étant, chez nous, au cœur battant de la personnalité nationale, la rétablir sur son trône offre un levier essentiel du redressement dans les autres domaines : moral, culturel, politique, économique, social …

Votre réponse est très attendue : à l’adresse d’Avenir de la Langue française (ALF) : 34bis rue de Picpus - 75012 Paris - 01 43 40 16 51 - avenirlf@laposte.net

Veuillez recevoir l’expression de nos espoirs fervents et de notre haute considération.

Albert Salon pour un collectif de 35 associations pour le français et la Francophonie, dont 4 québécoises et une belge


Démolition du français et de la Francophonie-aspects

  1. En France :
  • Enseignement : basculement progressif vers l’anglais dans le supérieur (loi Fioraso), ses garde-fous étant ignorés et piétinés, sans sanction des tribunaux administratifs saisis de recours par nos associations ; réduction des horaires de français, de littérature, d’histoire, dans le primaire et le secondaire ; marginalisation des langues anciennes, et des langues vivantes autres que l’anglais. Choix gouvernemental délibéré et outrancier de l’anglais omniprésent, bientôt jusque dans l’école maternelle.
  • Media : cinéma, télévision, organes de publicité, producteurs de "variétés" et de chansons, avec la complicité active des "collabos de la pub et du fric" (Michel Serres), et la complaisance des contrôleurs publics (CSA, BVP…), mettent de l’anglais partout.
  • Entreprises : basculement de nombre d’entreprises au tout-à-l’anglais, entraînant souffrance au travail du personnel, risques et insécurité dans la maîtrise des processus de production, viol de la dignité de nos compatriotes, recrutement de cadres "anglais maternel exigé", contraire au principe d’égalité.
  • Pouvoirs publics hors enseignement : les autorités censées faire respecter l’État de droit le font peu et encouragent, voire créent, les dérives en subventionnant des manifestations publiques humiliantes pour les francophones ("Fashion Week", "Parisian Games Week", etc.), ou la mise en place de "produits" (Smart Navigo francilien, City Pass parisien…) nommés en globish. Certains milieux dirigeants promeuvent "en fait une langue unique mondiale et européenne dans l’espoir d’asseoir irréversiblement une économie, une politique et une pensée uniques négatrices des diversités indispensables à toute civilisation humaine" (C.O.U.R.R.I.E.L.).
  1. Par l’Union européenne (UE) :
  • Marginalisation constante, en petites étapes, des langues officielles européennes autres que l’anglais devenu aujourd’hui quasi monopolistique dans la production de textes ; étranglement croissant de la traduction en d’autres langues, obligation faite aux administrations des États membres de répondre en anglais ;
  • Obligation faite aux pays francophones du Sud souhaitant obtenir des aides du Fonds européen de Développement (FED) de présenter leurs dossiers uniquement en anglais. Or, dans la stricte logique du Brexit, l’anglais ne sera plus la langue officiellement déposée auprès de Bruxelles d’aucun État membre de l’UE…
  1. Démantèlement de la Francophonie par l’empire :
  • Québec, Wallonie, communautés acadiennes et canadiennes hors-Québec, de langue maternelle française, subissent des politiques de lent et efficace étranglement.
  • Britanniques et surtout États-uniens ont œuvré avec succès pour faire passer du français à l’anglais Cambodge, Laos, Vietnam, puis Ruanda ex-belge
  • Depuis longtemps, ils œuvrent au changement de langue seconde dans la plupart des pays en développement membres de la Francophonie à l’énorme potentiel selon les rapports du député Pouria Amirshahi (2013) puis de Jacques Attali (2014). Les principaux pays visés sont les plus stratégiques : Congo-Kinshasa, Gabon, Maroc, Sénégal, Côte d’Ivoire, Madagascar, Haïti, Liban…

Engagements des candidats 2017 à la Présidence de la République : français et Francophonie

En réponse à la lettre du Collectif inter-associatif pour la langue française, je, soussigné, candidat en 2017 à la Présidence de la République, m’engage, si je suis élu, à :

  1. Pour le français en France :
  • remettre à sa due place, première et prioritaire, la langue française dans les écoles maternelles, primaires, secondaires et professionnelles, en accroissant sensiblement les horaires d’étude, les niveaux de formation des maîtres et d’exigence de qualité, l’efficacité de méthodes éprouvées d’apprentissage ;
  • imposer une part importante en français dans toutes les formations diplômantes des universités et grandes écoles françaises ;
  • proposer une loi ex-Toubon renforcée de protection du français, et la faire appliquer, en instituant un véritable "droit au français", notamment dans les entreprises ;
  • accroître sensiblement les aides publiques aux institutions officielles et associations chargées de développer les productions terminologiques et les traductions ;
  • promouvoir la communication scientifique en français ; réserver les subventions aux colloques et manifestations en France à ceux qui accordent droit de cité réel au français ;
  • veiller au rétablissement de la diversité réelle des langues étrangères enseignées, et offertes dans les concours d’accès à la fonction et aux services publics ;
  • enjoindre aux administrations publiques de ne pas traiter les documents de travail reçus uniquement en langue étrangère, et de ne répondre qu’en français ;
  • exiger des organismes publics de contrôle des médias et de la publicité un respect strict, et assorti de sanctions réelles, de la Constitution et des lois et règlements pertinents ;
  • imposer un niveau suffisant, officiellement attesté, de connaissance du français à l’entrée des candidats étrangers à l’immigration légale et au regroupement familial ;
  1. Pour l’action culturelle française hors de France :
  • rétablir, puis accroître sensiblement, le niveau de financement de cette action culturelle (écoles et lycées ; filières universitaires ; instituts et centres de langue et de culture, de recherche et de soins, Alliances françaises et importantes O.N.G. de buts analogues ;
  • augmenter sensiblement l’aide française au développement, et la concentrer bien davantage sur les pays francophones et francisants, notamment d’Afrique.
  1. Pour la Francophonie institutionnelle mondiale :
  • faire respecter le statut existant du français langue officielle et de travail dans diverses institutions internationales, européennes au premier chef, et à l’Office des Brevets ;
  • contester officiellement, en Conseil européen, le statut de l’anglais langue officielle des institutions de l’UE, afin de tirer – là aussi – toutes les conséquences du Brexit ;

 - engager, avec nos partenaires dans l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), une négociation d’ensemble pour en faire, dans une relation de respect mutuel, une Communauté de solidarité réelle à la fois linguistique et de développement concerté, notamment en la rapprochant d’une valorisation enfin accrue tant de nos départements et territoires d’outre-mer que de notre vaste espace maritime, le deuxième du monde


Les 35 associations signataires

Académie de la Carpette anglaise ; président : Philippe de Saint Robert ;
Amitiés France-Acadie ; président : Bernard Dorin ;
Amitiés francophones ; président : Bernard Dorin ;
Alliance Champlain (Nouvelle Calédonie) ; président : Daniel Miroux ;
Alliance Francophone ; président : Jean Guion ;
Association Comptoirs de l’Inde ; président : Douglas Gressieux ;
Association des Écrivains Combattants (AEC) ; président : Jean Orizet ;
Association des Écrivains de Langue française (ADELF) ; président : Jacques Chevrier ;
Association des Professeurs de Lettres ; président : Romain Vignest ;
Association France-Maurice (AFM) ; président : Thierry Burkard ;
Association France-Wallonie-Bruxelles ; président : Bernard Dorin ;
Association franco-africaine de co-développement (AFACO) ; président : Anton Smitsendonk ;
Association francophone d’Amitié et de Liaison (AFAL) ; président ; Jacques Godfrain ;
Association Francophonie-Avenir (AFRAV) ; président : Régis Ravat ;
Association Les Cahiers Bleus ; président : Dominique Daguet ;
Association Lire, Écrire ; président : Gilbert Castellanet ;
Association lotoise des Amis de la Langue française ; président : Guy Chausson ;
Association Paris-Québec ; président : Bernard Émont ;
Association pour la Promotion de la Francophonie en Flandre (APFF) ; président : Edgar Fonck ;
Association pour la Sauvegarde et l’Expansion de la Langue française (ASSELAF) ; président : Philippe de Saint Robert ;
Avenir de la langue française (ALF) ; président : Albert Salon ;
Carrefour des Acteurs sociaux (CAS pôle Francophonie) ; directrice : Catherine Distinguin ;
Centre d’études du Québec et des Francophonies d’Amérique du Nord ; président : Bernard Émont ;
Cercle Croiser les Savoirs pour faire savoir ; président : Pierre Clavé ;
Cercle littéraire des Écrivains Cheminots (CLEC) ; vice-président : Maurice Lelous ;
Conseil international de la Langue française (CILF) ; secrétaire général : Hubert Joly ;
Collectif unitaire républicain de Résistance, d’Initiative et d’Émancipation linguistique (COURRIEL) ; président : Georges Gastaud ;
Courtoisie française ; présidente : Maïté Taberna ;
Défense de la Langue française (DLF) ; secrétaire général : Marceau Déchamps ;
Défense de la Langue française en pays de Savoie (DLF en pays de Savoie) ; président : Philippe Reynaud ;
Droit de Comprendre (DdC) ; président : Marc Favre d’Échallens ;
Forum francophone des Affaires (FFA) ; président : Steve Gentili ;
Forum francophone international (FFI-France) ; président : Albert Salon ;
Forum francophone international (FFI-Québec) ; président : François Gauthier ;
Forum pour la France (FPF) ; secrétaire général : Henri Fouquereau ;
Institut Culture, Économie, Géopolitique (ICEG) : président : Yves Montenay ;
Institut francophone pour l’art de gouverner ; président : Jean Roux ;
Les Mariannes de la République ; présidente : Marie-Thérèse Altermath-Nyogol-Massing ;
Mouvement Impératif français (Québec) ; président : Jean-Paul Perreault ;
Union culturelle et technique de Langue française (UCTF) ; présidente : Josseline Bruchet ;
Union des Poètes francophones (UPF) 
; président Arnaud Upinsky ;
Union de la Presse francophone (UPF) ; président : Georges Gros ;
Union culturelle et technique de Langue française (UCTF) ; présidente : Josseline Bruchet ;

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