La Normandie se rêve en colonie anglo-saxonne

La Normandie se rêve en colonie anglo-saxonne

Normandie colonisation américanisation : Pour célébrer le 1 100e anniversaire de la Normandie, le Comité régional de tourisme de Normandie a choisi un slogan aussi imaginatif que : "Happy Birthday Normandie". Avec donc l'approbation, au moins tacite, des conseils régionaux de Haute et Basse-Normandie (présidés par Alain Le Vern et Laurent Beauvais). La tentation du colonisé fait encore rage. Pour avoir l'air moderne, le colonisé se croit obligé d'adopter les mœurs et la langue du colonisateur... (voir aussi la lettre de JP Busnel au Comité régional de Tourisme en Normandie, ci-dessous)

La Normandie se rêve en colonie anglo-saxonneHappy Birthday Normandie
Le plus frappant est la lettre qui suit, envoyée par le CRTN signée par Jean-Louis Laville directeur, suite à la protestation d'un citoyen. C'est une réponse typique de l'esprit colonisé qui se répand un peu partout.

Quelques points :

- utiliser l'anglais est une "signature dynamique" traduisons : ce qui est en anglais est beaucoup mieux que ce qui est écrit en français. [nous pauvres français, sommes capables de parler la langue de nos maîtres]

- ce slogan n'est pas vraiment en anglais mais elle est surtout en anglais langue universelle. le colonisé s'approprie la langue du colon. [comme on aime la langue de nos bons maîtres]

- ensuite ce bon Monsieur (Jean-Louis Laville) nous assure que "Normandie dans notre signature s’écrit évidement en français". Trop bon Jean-Louis ! Normandie écrit en français ! Un peu dur pour ces pauvres anglo-saxons qui vont être perdus (un mot à apprendre...) [un mot, c'est pas grave ? dis mister ?]

- enfin : "anniversaire de la Normandie est aussi l’occasion d’un signe d’amitié aux touristes"  c'est bien connu les touristes viennent en Normandie pour qu'on leur parle anglais, c'est ça la Normandie, c'est ça la France ! [tu seras comme chez toi, mister !]

La servilité dans toute sa splendeur !

Rappelons d'ailleurs que ce logo ne concerne pas qu'une campagne destinée aux pays anglo-saxons, mais à la France également. Ceci ne donne vraiment pas envie de visiter cette Normandie vassalisée...

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Objet : Votre remarque sur Happy Birthday Normandie
Date: Mardi 17 mai 2011 14:12:07 +0200
de : h.melingui@normandie-tourisme.fr

Monsieur,

J’ai bien reçu votre e-mail vous indignant de la signature que nous avons retenue pour commémorer le 1 100ème anniversaire de la Normandie "Happy Birthday Normandie".

Nous avons choisi cette expression pour deux raisons. En premier lieu, nous cherchions une signature dynamique car, dans un monde de communication, se faire entendre suppose d’étonner, de surprendre, et nous avons la conviction qu’ "Happy Birthday Normandie" apportait à "Bon anniversaire Normandie" ce petit plus.

En second lieu, cette expression est certes en anglais mais elle est surtout en anglais langue universelle, parce que la Normandie, depuis le 6 juin 1944, est une des très rares régions connues dans le monde entier. Au-delà de nos amis britanniques, l’anniversaire de la Normandie est aussi l’occasion d’un signe d’amitié aux touristes qui, venant du monde entier, visitent la Normandie.

J’ajoute que Normandie dans notre signature s’écrit évidement en français.

J’espère que vous considérerez ces arguments et je vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de mes sincères salutations.

Jean-Louis LAVILLE
Directeur du C.R.T de Normandie

jl.laville@normandie-tourisme.fr

Assistante : Sylvie BOULANGER (s.boulanger@normandie-tourisme.fr)

Comité Régional de Tourisme de Normandie
14 rue Charles Corbeau
27 000 EVREUX
Tél : 0 (33) 2 32 33 67 67 - Fax : 0 (33) 2 32 31 19 04

Lettre de Jean-Pierre Busnel au Comité régional de Tourisme en Normandie

Bonjour Monsieur,

Sur le site de l'association Avenir de la langue française, je viens de lire le texte d'un courrier en date du 17 courant que vous avez rédigé, au nom du Comité régional de Tourisme en Normandie, en réponse à une protestation, parfaitement légitime, que vous avez reçue à propos de la dénomination qui a été choisie, "Happy Birthday Normandie", pour le 1 100ème anniversaire de cette région.

Je ferai tout d'abord remarquer qu'en bon français on ne commémore pas un anniversaire, comme il est dit dans cette lettre, ce qui est un pléonasme, mais qu'on le célèbre.

Pour essayer de justifier cette concession à la mode de l'anglomanie ambiante, vous écrivez notamment ceci : "nous cherchions une signature dynamique car, dans un monde de communication, se faire entendre suppose d’étonner, de surprendre, et nous avons la conviction qu’ "Happy Birthday Normandie" apportait à "Bon anniversaire Normandie" ce petit plus". Ainsi, on ne pourrait plus se "faire entendre", désormais, qu'en utilisant des mots anglais ! Ce n'est donc pas le bilinguisme qui est préconisé, comme le font, plus ou moins explicitement, tant de dirigeants économiques et politiques, mais, apparemment sans le moindre état d'âme, la mise à l'index de la langue française.

Ce discours est celui que tiennent régulièrement les publicitaires et autres commerciaux qui veulent imposer l'anglais à la société française parce qu'ils pensent, à l'heure de la mondialisation, que cela facilitera leurs ventes. Cela me fait penser à ce qu'écrivait l'écrivain, linguiste et professeur René Étiemble (1909-2002), ancien élève de l'école normale supérieure, agrégé de grammaire, ardent défenseur de la langue française, dans son célèbre "Parlez-vous franglais ?" publié en 1964 (à noter que René Étiemble avait enseigné à Chicago et qu'il avait une connaissance approfondie de la langue anglaise, bien supérieure à la très grande majorité des anglomaniaques contemporains). En voici un extrait :

"Depuis qu'elle (la publicité) a remarqué qu'on vend mieux un objet en lui donnant un  nom qui sonne, ou qui paraît yanqui, elle pourrit et s'efforce de détruire la langue française. Au lieu d'occuper le rang que lui assigne toute civilisation qui se respecte, le dernier, pourquoi le marchand, quand il règne, ne tournerait-il pas ses regards, son espérance, vers le seul pays où l'empire de l'argent se manifeste dans toute son insolence, le seul où nul souvenir de monarchie, nul recrutement des élites au concours, nulle considération pour les arts et le savoir ne tempèrent la tyrannie de l'argent ? ... Un homme dont le métier consiste à n'employer que superlatifs imposteurs et à remplacer progressivement tous les mots français par le mot yanqui correspondant, voilà qui, en France, réclame le pouvoir suprême !"

De la Normandie, je connais surtout le département de la Manche pour y avoir fait une partie de mon service militaire à Saint-Lô, comme aspirant au 512ème GET (unité dissoute depuis). L'actuelle publicité du Comité régional de Tourisme en Normandie n'est pas de nature à m'inciter à y retourner en touriste.

Veuillez croire, Monsieur, à mes sentiments les meilleurs.

Jean-Pierre Busnel
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Serres : Contre les collabos de la pub et du fric

Contre les collabos de la pub et du fric

Révoltez-vous, résistez faites la grève du zèle en faveur notre langue

Michel Serres dans le journal "Sud Ouest" du 9 mai 2011

Contre les collabos de la pub et du fricpublicité américanisation collaboration : L’auteur de cet article habite aux États-Unis depuis quarante ans, a enseigné sur tous les continents, a roulé sa bosse par toutes cultures, bénéficia toute sa vie des leçons d’ailleurs et d’Autrui, en mâchant le pain noir de l’exil. Amoureux des langues, il en apprécie les musiques subtiles, s’enthousiasme devant le point de vue irremplaçable que chacun porte sur les choses du monde. Ne le soupçonnez pas d’enfermement ni de nationalisme. Pourtant, au retour de dix voyages, voici ce qu’il voit :

Plus de mots anglais sur les murs de nos villes ou à la une de nos journaux que de mots allemands pendant l’occupation. Si vous voyagez en train, la SNCF vous fourre dans la poche une carte S’miles, dont la plaisanterie ne fait rire aucun anglo saxophone et par laquelle la compagnie, dite française, torpille le système métrique, adopté dans les sciences, universellement, au Point que la Nasa, récemment, faillit perdre un satellite pour s’être embrouillée dans ses propres unités archaïques.

Enseignant, vous ne pouvez prétendre, en classe, que le mot relais ne s’écrit point par un y puisque, dans toutes les gares de France, s’affiche, en gros et en rouge, cette lettre. Plus de boutiques, des shops ; un déluge de best of, de cover, de make-up…pis : des crèmes anti-âge qui révèlent la stupidité du traducteur, puisque to age signifie vieillir. En fait, ce sont des plâtras pour réparer l’irréparable vieillerie des rides.

Feuilletez maintenant l’histoire des guerres. Les vainqueurs imposent toujours leur langue aux vaincus, ce pourquoi il nous reste à peine trente mots gaulois. En Europe de l’Est, l’enseignement du russe était obligatoire. Quelle guerre nouvelle venons- nous de perdre ? Qui sont donc les collabos ?
Victorieux de la lutte pour le fric, les riches cherchent à ne pas jaser de la même manière que le peuple. Avant la guerre de 14-18, 51% des Français parlaient alsacien, breton, picard ou langue d’oc : ruraux pour la plupart.

Les langues des régions de France moururent de la mort des paysans. Au Moyen Âge, les savants, les médecins, les juristes, bref, la classe dominante parlait latin. Il fallut un édit royal pour que notre langue maternelle fût usitée en public et dans les actes officiels. Nous revenons aujourd’hui à cet état de fait.

Les riches, la classe dominante, les publicitaires, ceux qui tiennent l’espace des affiches et le temps de parole éliminent le français.
Comme d’habitude, les vainqueurs cherchent à imposer leur langage. Vous souvenez-vous de la vieille pub où un chien écoutait, obéissant, assis devant une enceinte acoustique d’où sortait la Voix de son Maître ?

La voix de nos maîtres, nous ne l’entendons plus que dans une autre langue. Et quel sabir ! Si vous saviez à quel point ces dominants ignorent le vrai, le bel anglais ! J’en ai honte devant mes amis d’outre- Manche ou d’outre-Atlantique. Du coup, la langue française, la mienne, que j’aime, devient celle des pauvres, des assujettis, nous, petits chiens obéissant à la pub et au fric.
Je vous invite à l’écrire et à la parler, fièrement, comme langue de la Résistance. Chaque fois que je reçois un message où l’on me demande un pitch de ma conférence à venir, je réponds aussitôt : qu’ès aco, lou pitch ?

Là, le Parisien, in, est interloqué. Les savants qui inventent, qui ont parfois reçu prix Nobel ou médaille Fields, disent, unanimement : on n’invente que dans sa langue, qui délivre un point de vue inédit, je l’ai dit, sur le monde. Après, on publie les résultats de la découverte dans les revues rédigées dans le sabir commun ; depuis trois mille ans, il existe, en effet, une langue de communication : normale, nécessaire, salutaire. Le patron des traducteurs qui travaillent au Conseil de l’Europe ne cesse d’affirmer que les interventions réellement originales s’y font dans les idiomes propres ; l’usage ou l’obligation de ne parler que dans la langue de communication condamne chacun à ne plus penser que dans le format, dans la correction politique, dans les répétitions indéfinies de la société du spectacle. Autrement dit, devenir bourrique.

Pour défendre le Français, espèce inventive en péril, je vous propose une stratégie d’une puissance rare. Utilisez votre carte de crédit comme bulletin de vote.
N’achetez aucun produit dont la publicité ne soit pas dite en français ou dont vous ne comprenez pas le nom ; n’allez pas voir de film dont le titre, sur l’affiche, ne soit pas traduit ; révoltez-vous contre les nouveaux collabos, entrez dans la Résistance, faites la grève du zèle, en faveur de notre langue.


Depuis 20 ans, nous citons en toutes occasions favorables sa phrase : "Aujourd’hui, on voit plus de mots anglais sur les murs de Paris qu’il n’y avait de mots allemands sous l’Occupation !". Le 16 mars dernier, il donnait à Bercy (Finances), lors des Trophées et Mots d’Or de Patrick Samuel et Jean-Marcel Lauginie, en présence de Mme Carrère d’Encausse, secrétaire perpétuelle de l’Académie française, et de l’ancien ministre Jacques Toubon, une excellente conférence, très applaudie, sur ce même sujet.

Nous l’invitons à prendre la tête de notre marche, le samedi 18 juin pour la langue française et la Francophonie.

Chers lecteurs, venez tous et amenez vos proches, amis, collègues, correspondants francophones qui pourraient être à Paris ce jour-là !

Rassemblement samedi 18 juin à 14h30 place du Panthéon, pour une marche dans le Quartier latin. Relisez pour tous détails l'article "Marche du 18 juin 2011 pour la langue française et la Francophonie". Venez !

Albert Salon.

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Paris capitale de la servilité anglomane ?

Paris capitale de la servilité anglomane ?

Paris capitale de la servilité anglomane ?Paris colonisation servilité

La Foire de Paris dépend de la Chambre de commerce et d'industrie et donc indirectement de la Ville de Paris qui a son mot à dire sur sa communication. Elle a lancé son édition 2011 avec le slogan "Slow time !" agrémenté sur son site Internet du subtil "the place to be". Peu importe qu'il n'y ait aucun rapport entre le slogan et l'évènement en question, que le visiteur moyen n'y comprenne rien, il s'agit d'être anglomane et d'être colonized pour faire à la page, pour faire moderne.

Ainsi la CCI de Paris, avec la complicité de sa municipalité et de son maire Bertrand Delanoë, au lieu d'en faire un phare de la vie mondiale transforme-t-elle cette ville en sous-préfecture états-unienne avec grande fierté apparemment...

Ceci fait suite à de nombreux faits d'armes très colonisés de cette ville, par exemple : le lancement en 2009 d'un site consacrée à la vie nocturne à Paris dénommé parisnightlife.fr, l'édition Hiver 2009-2010 du journal trimestriel, "à Paris" qui parlait de l'opération lancée "à l'initiative de la Mairie de Paris" Soldes by Paris et de ses sept parcours "shopping" dont trendy et fashionworld. Sans oublier l'Office de tourisme qui remet le guide "Paris Shopping Book" et le guide des festivals de l'été édité par le Comité Régional du Tourisme Paris Ile-de-France et qui s'intitule : "Enjoy".

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Violente charge de Michel Serres

Violente charge de Michel Serres
contre ceux qui "précipitent l'occupation de la France,
  pays désormais au rang de colonie"
Violente charge de Michel SerresIl nous parait bon de revenir sur l'intervention de Michel Serres à la cérémonie des "Mots d'or et Trophées du langage" qui s'est tenue à Bercy le 17 mars 2011. Ce philosophe, historien des sciences et homme de lettres n'a pas mâché ses mots au sujet de la langue et contre sur ce qu'il considère comme une occupation.
[ voir la vidéo intégrale ] (Michel Serres y intervient à environ 1h28 du début)
- [ ou écouter les 34 minutes de son intervention (le son) ]
- [ ou écouter ou télécharger les 8 minutes de sa conclusion (le son) ]

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Quelques phrases extraites du début :
Une langue est un point de vue sur le monde.
C'est aussi une capacité de tout dire et de dire tout ce qu'elle ne dit pas encore. (thème de l'innovation)
Mutiler notre langue reviendrait à mutiler notre possible.
Nul n'invente que dans sa langue.
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Une grande partie de sa conclusion transcrite qui porte sur la situation de la langue en France :
Le passant de la rue est aujourd'hui assujetti, (par qui ?) à lire plus de mots anglais sur les murs de Paris qu'il n'y en avait en mon adolescence de mots allemands pendant l'occupation. Même les nazis n'osèrent imposer à la France l'allemand.
Je demande donc qui est l'occupant ? Je cherche aussi autour de moi des résistants peut-être aussi rares aussi héroïque que ceux dont on fait l'éloge mais qu'on imite plus jamais.
Entrez dans les pas perdus de Montparnasse, cette gare qui est loin d'être internationale, vous n'y trouverez aucune boutique dont le titre soit en français. Même celles qui vendent des journaux et des livres, parfois en notre langue, se désignent par un mot anglais. Essayez maintenant, en tant que professeur, d'apprendre à un élève que le mot relais jouit d'une désinence que celle qu'il voit tous les jours en prenant le train de banlieue : il se moquera de vous entouré de ses camarades tous témoins de votre erreur. Les entreprises nationales portant pourtant le mot France dans leur titre : Air France ou SNCF distribuent des cartes de fidélité de sorte que mon portefeuille ressemble à celui d'un ressortissant du New-Jersey.

La SNCF pousse même la sottise jusqu'à l'ignominie, puisqu'elle propose à ses fidèles des "Smiles" jeu de mot niais qui ne ferait même pas rire un anglosaxophone. De plus elle torpille par là, la plus grande des inventions françaises, le système métrique, l'invention française la plus mondialisée puisqu'elle repoussa en son temps les unités anglo-saxonnes en un tel rang d'archaïsme que la NASA faillit récemment perdre une navette parce que ses ingénieurs avaient confondu dans un calcul les unités savantes et les vernaculaires. [...]

Et donc mes amis américains, nombreux, se plaignent de ne plus trouver le Paris qu'ils aimaient, celui qui naguère chantait sa culture en sa langue gaiement. Qui persuade mes concitoyens aujourd'hui qu'une autre langue que la notre est porteuse d'avenir ? Qui divise les heures d'enseignement dans notre langue et les augmente dans la langue des publicitaires ? Qu'une nation veuille en assujettir une autre : elle éradique sa langue. Qu'un pays perde confiance en lui-même cela dépend toujours de sa manière de parler [...]

Vous me demandiez en commençant si la langue suivait l'économie mais vous n'aviez pas précisé quelle langue, en tout cas pas la nôtre, les titres des films ne se traduisent plus, la publicité affichée en anglais s'accompagne le plus souvent une chanson dans la même langue et quelle langue ! Une sorte de sabir qui fait frémir mes collègues et amis, locuteurs naïfs de l'anglophonie. Les dirigeants de la pub et les entreprises précipitent l'occupation de la France, pays désormais au rang de colonie. Une colonie étant un pays où il faut passer par l'apprentissage d'une autre langue pour accéder aux biens ordinaires et au savoir courant [...]

Comprenez-moi bien ! Que soit nécessaire une langue de communication mondiale, qui ne le sait ? [...] Qui ne sait aujourd'hui que les efforts pour mettre au point les machines à traduire, efforts qui sont sur le point d'aboutir, feront que nous pourront demain communiquer chacun dans sa langue comme au jour de Pentecôte.[...] [ écouter ou télécharger les 8 minutes de sa conclusion (le son) ]

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Contre Pierre Tapie, le boutiquier colonizateur

Contre Pierre Tapie, le boutiquier colonizateur
Utilisons notre capacité cérébrale !

Contre Pierre Tapie, le boutiquier colonizateur : Utilisons notre capacité cérébrale !Pierre Tapie Essec grandes écoles colonisation

Dans un article "Triplons notre capacité d’accueil !" (Le Monde 1er mars 2011), M. Pierre Tapie, au nom de la Conférence des Grandes Écoles, ambitionne de tripler le nombre d’étudiants étrangers en France et disserte sur le bénéfice escompté. Tous comptes faits, une condition serait indispensable "il faut accepter qu’une partie significative des enseignements puisse être donnée en langue anglaise et abolir la loi Toubon [sur l’usage de la langue française] dans l’enseignement supérieur".

M. Tapie est un humaniste et même un gastronome : familier des fromages, il commence par le rituel couplet sur l’art de vivre en France. L’Europe multilingue reçoit aussi son coup de chapeau, et c’est pourquoi il veut imposer une langue unique. Certes, dit-il, la France est le 3e pays du monde pour l’accueil d’étudiants étrangers, mais beaucoup sont francophones. Défaut à corriger car la compétition est rude. Selon M. Tapie, tripler le nombre d’étudiants étrangers, pour atteindre le tiers du total, aurait pour vertu d’intensifier la concurrence entre les étudiants. A cette fin, il veut que les études deviennent pour les étrangers aussi coûteuses en France que dans les pays anglo-saxons. Mais, bienveillant, il propose que les plus fortunés paient plus dans ces supermarchés universitaires, afin que des bourses soient données à des pauvres choisis "sur des critères sociaux et/ou de mérite"

L’incohérence n’arrête pas l’auteur : pour renforcer l’influence française dans le monde, il veut aligner la France sur les pays anglo-saxons. Ce discours reflète l'idéologie de marchandisation générale. Pas besoin d'être grand clerc pour comprendre les périls.
1/ Ce projet achèverait de désorganiser l'université en créant un secteur marchand et un secteur public, un secteur étranger et un secteur national.

2/ Une fois la loi Toubon abrogée, l’enseignement payant en anglais proliférerait, et des professeurs de langue maternelle anglaise seraient embauchés plutôt que des professeurs de langue française. Les familles seraient incitées à demander que l’enseignement secondaire fût donné en anglais, afin de préparer leurs enfants à l’enseignement supérieur.

3/ La destruction des restes de l'égalité républicaine aggraverait le malaise social, que M. Tapie, muré dans son milieu social, ne perçoit pas.

4/ L’enseignement en anglais sonnerait le glas de la francophonie, en indiquant clairement aux pays dont le français est la langue de communication que la France elle-même renonce à sa langue. Leurs citoyens, instruits en français, perdraient le bénéfice de leur formation, et une formidable pagaille serait mise dans l’enseignement de ces pays. Bien sûr leurs liens avec notre pays se rompraient, et le nombre d’étudiants étrangers diminuerait vertigineusement.

5/ Si un gouvernement acquis aux intérêts financiers mettait en œuvre ce projet calamiteux, l’influence de la France dans le monde disparaîtrait en même temps que sa civilisation. Or c'est le modèle de société anglo-saxon qui est en défaut, puisque la crise résulte de la domination financière, imposée au moyen du libre-échange total et même de la guerre.

Sous un discours mercantile, M. Tapie prône un bouleversement politique, se montrant ainsi bien de son temps puisque c’est sous prétexte de nécessité financière que des régressions de civilisation sont imposées depuis des années aux peuples d’Europe. Face à cette attaque, on s’interroge sur l’intention de l’agresseur. Certes, M. Pierre Tapie a besoin de se faire un prénom, mais ne s’agirait-il pas plutôt d’offrir un nouveau marché aux banquiers, celui des étudiants endettés ? D’étendre le bassin commercial de l’enseignement à la place du service public ? Au moins M. Tapie illustre-t-il la sagesse de la culture classique ; son rêve de grappiller des droits d’écolage porte aussi loin que celui de Perrette et mène au même résultat : adieu vache, cochon, couvée. Reste le veau.

Il y a un siècle, la règle du couvent des oiseaux était que la famille de chaque jeune fille aisée entretenait une pauvresse. M. Tapie (Pierre) a étudié à l’Institut catholique, mais s’est bien reconverti puisqu’on ne sache pas que concurrence et âpreté au gain fussent des vertus évangéliques. M. Tapie dit que la France est une "terre de ruptures", et c’est pourquoi sans doute il veut la rupture de la société et la ruine de l’esprit républicain.
La tradition à rompre d’urgence est celle de l’arrogance des arrivistes.

Ce qu’il faut faire est rendre toute sa place à l’enseignement des connaissances à l’école, revigorer la diffusion scientifique en français, et restaurer l’enseignement du français à l’étranger, que le pouvoir en place ruine. L’enseignement est au service du peuple, de sa clarté d’esprit, de sa cohésion, de sa volonté d’égalité et de justice. Il sert aussi la coopération entre pays francophones, comme le dit la Constitution de la République.
L’enseignement est trop important pour être confié à des directeurs de "grande école".

Christian Darlot
Citoyen français

Il est prêt à aggraver la séparation des classes sociales et à effacer la France pour encaisser ses trente deniers. M. Tapie dirige le groupe ESSEC. Que vaut un enseignement commercial auquel préside un tel boutiquier ?

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L’avenir des séries françaises : devenir américaines ?

L'avenir des séries françaises : devenir américaines ?

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L'avenir des séries françaises : devenir américaines ?Deux exemples d'évolutions des séries télévisuelles : une série internationale copie conforme de série états-unienne dont le pilote à été diffusé sur  France 2 le 11 février. Et une série diffusée à partir d'octobre sur Canal +. Le tout in english. Exemples mis en exergue par un courrier des lecteurs publié dans Le Monde TéléVisions du 21 février et par un article de François Darras dans Marianne du 12 février 2011.


Vive la diversité culturelle ! (Le Monde TéléVisions du 21 février 2011)

Phénomène intéressant que "Rouge Diamant", pilote d'une série à gros budget diffusé sur France 2 le 11 février.

Dégoulinant de scènes mélos, complaisant étalage de la richesse états-unienne (supposée rêvée) , affligeantes voix de doublage...

Il aura fallu se mettre à trois pays (France, Allemagne, Canada) pour faire une copie de série américaine (tournée en anglais, aux États-Unis avec les clichés habituels...)

Notre avenir sera-t-il le choix entre les séries américaines faites par des Américains et les séries américaines faites par des Européens ? Et vive la diversité culturelle !

Marc-Antoine Renard

La délocalisation de l'esprit  (Marianne 12 au 18 février 2011)

Prenant exemple sur le succès des séries télé américaines, Canal + a lancé "Borgia", programmé pour l'automne prochain. Cette série dite "française" sur la famille à scandale de la Renaissance est tournée en anglais (pour viser le marché américain) et en République tchèque (pour bénéficier de moindres coûts).

Fabrice de la Patellière, directeur de la fiction de Canal +, confie aux Échos : "Face à la suprématie américaine, les Européens ont une carte à jouer." Résister aux Américains en jouant la carte américaine, c'est une grande première. En fait, la chaîne cryptée invente la série à double délocalisation : délocalisation de la production (vive le dumping salarial !), délocalisation de l'esprit (vive l'Europe anglo-saxonne !)

François Darras

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Luc Chatel pour le matraquage de l’anglais dès l’âge de 3 ans

Luc Chatel pour le matraquage de l'anglais dès l'âge de 3 ans

Luc Chatel pour le matraquage de l'anglais dès l'âge de 3 ans

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Le ministre de l'Éducation "nationale" ne prend même plus la précaution oratoire de dire "les langues" Luc Chatel veut instaurer l'apprentissage de l'anglais "dès 3 ans" en attendant sans doute de l'imposer dès la crèche ! 

Le ministre de l'Éducation entend "réinventer l'apprentissage de l'anglais" en France, en utilisant notamment Internet. "Aujourd'hui, en France, ne pas maîtriser l'anglais est un handicap. Je veux donc réinventer l'apprentissage de l'anglais dans notre pays", a indiqué Luc Chatel, invité d'Europe 1  dimanche 23 janvier. Le ministre de l'Éducation souhaite que cet apprentissage soit développé, "dès 3 ans", chez les enfants. Luc Chatel veut inclure à cet apprentissage précoce "l'usage des nouvelles technologies et d'Internet dans les écoles pour faire appel à des professeurs à distance".

Les enfants de 3 ans ne maîtrisent ni comprennent encore leur langue : aucune importance il nous faut de l'anglais. Les linguistes ont beau dire qu'il vaut mieux d'abord maitriser sa langue avant d'en apprendre une autre : aucun importance notre Luc Chatel, dont on a toujours pas compris ce qu'il faisait à l'Éducation dite nationale plutôt qu'au petit commerce qui serait plus à sa mesure (que les petits commerçants nous excusent pour cette suggestion), a décidé : dès 3 ans l'anglais, l'anglais, l'anglais !
Les linguistes enfin, ont beau dire qu'il vaut mieux commencer par faire apprendre aux enfants une autre langue que l'anglais que de toute façon ils seront contraints d'apprendre, pour Luc Chatel c'est : l'anglais, l'anglais, l'anglais ! (on est servile ou on ne l'est pas...)

Exemple typique de nos dirigeants qui au lieu de se préoccuper du rayonnement de la France et de sa langue, rampent devant l'anglais et se vautrent dans la colonization. On supprime toujours plus de postes d'enseignants, on réduit les options, on surcharge les classes mais tout cela n'est pas grave : la seule voie c'est l'anglais ! MAR


L'anglais à l'école (publié dans Le Figaro Magazine du 19 février 2011)

En tant que Suissesse, je me réjouis, contrairement à votre lecteur (Le Figaro Magazine du 5 février) de ce que la décision d'introduire l'anglais en maternelle dans les écoles françaises ris que d'échouer. Comment, alors que notre langue est attaquée d'une manière aussi agressive par l'anglais, peut-on préconiser une immersion si précoce de nos enfants dans une langue étrangère, au moment où leur langue maternelle est loin d'être acquise ? Ne doit-on pas, au contraire, privilégier l'enseignement du français, afin que les élèves possèdent une vraie base de leur propre langue ? Le vrai danger, pour notre langue, provient des Français eux-mêmes qui ne comprennent pas l'urgence qu'il y a à défendre ce patrimoine par tous les moyens, et qui s'empressent d'adopter tout ce qui vient d'outre-Atlantique. Apprendre l'anglais est certes une nécessité, mais il y a aussi lieu de résister à l'impérialisme que véhicule cette langue.
Kurielle Sonderegger - Cheseaux (Suisse)

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Martine Aubry Carpette anglaise 2010

Elle remporte les primaires
Martine Aubry Carpette anglaise 2010

Martine Aubry Carpette anglaise 2010Au premier tour de scrutin, par 9 voix contre 1, le prix de la Carpette anglaise a été décerné à  Martine Aubry, première secrétaire du Parti socialiste, et à ses conseillers en communication, pour leur recours systématique à des slogans anglo-saxons : du concept de "care" au grotesque slogan imprimé sur des  objets "marketing" "What would Jaurès do ?". L’académie de la Carpette anglaise1, présidée par Philippe de Saint Robert et composée de représentants du monde associatif2 et littéraire dont Anne Cublier, Paul-Marie Coûteaux, Yves Frémion, Alain Gourdon et Dominique Noguez s’est réunie mercredi 15 décembre 2010. Le général Charpentier, commandant des forces terrestres françaises a mérité une voix, pour avoir déclaré : "Il n’y a aucune ambiguïté : la seule langue de travail possible [dans l’armée] est l’anglais."

Le prix spécial à titre étranger3 a été décerné au premier tour de scrutin également, avec 7 voix, à Paul Kagamé, président de la République du Rwanda, pour avoir imposé dans son pays le passage du français à l’anglais comme langue officielle et comme langue de l’enseignement, et pour avoir quitté l’OIF (Organisation internationale de la Francophonie) pour adhérer au Commonwealth.
Trois voix ont été attribuées à Marc Perrin de Brichambaut, ambassadeur de France auprès de l’OSCE (Organisation pour la sécurité en Europe, qui siège en Italie), pour intervenir le plus souvent en anglais dans les réunions officielles.

On ne peut que s'étonner que certains dirigeants d'un parti, qui se prétend de gauche, se vautrent dans l'anglo-américain, langue de pays qui sont à l'origine de toutes les déréglementations, de l'alignement vers le bas des politiques sociales et "cerise sur le gâteau" (comme diraient les anglomanes) de la crise financière qui plonge notre pays, l'Europe et une grande partie du monde dans le marasme et la récession. Il serait temps également que tous les démolisseurs de notre langue et donc de notre Nation méditent la phrase de Jean Jaurès (utilisé ici comme vulgaire objet "marketing") : Un peu d’internationalisme éloigne de la patrie, beaucoup y ramène. [MAR]


1 La Carpette anglaise, prix d’indignité civique, est attribué à un membre des "élites françaises" qui s’est particulièrement distingué par son acharnement à promouvoir la domination de l’anglo-américain en France au détriment de la langue française. (voir la liste des prix depuis 1999)

2 Association pour la sauvegarde et l’expansion de la langue française (Asselaf), Avenir de la langue française (ALF), Cercle des écrivains cheminots (CLEC), Défense de la langue française (DLF) et le Droit de comprendre (DdC).

3 Le prix spécial à titre étranger est attribué à un membre de la nomenklatura européenne ou internationale, pour sa contribution servile à la propagation de la langue anglaise.

Contact : Marc Favre d’Échallens, secrétaire de l’académie de la Carpette anglaise.
( courriel : parlerfranc@aol.com )

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Des anti-pubs contre le matraquage anglomane

Des anti-pubs contre le matraquage anglomane

publicité anglomanie langue française 
Des anti-pubs contre le matraquage anglomane
Le Collectif des déboulonneurs, mouvement de lutte contre l’envahissement publicitaire, dans une action spectaculaire, s'est livré à un recouvrement de panneaux publicitaires à St Quentin-en-Yvelines, samedi 4 novembre, en couvrant, par exemple, une affiche H&M avec une citation déjà ancienne de Michel Serres toujours d'actualité :

"Il y a plus de mots anglais à Paris qu'il y en avait en allemand sous l'occupation".

La publicité est l’un des canaux par lesquels l’anglo-américain se déverse dans notre quotidien, à ce titre elle a souvent été dans le collimateur d’ALF. Que d’autres mouvements tentent de bloquer ce déversement ne peut que nous réjouir !

1ère action de la section de Saint-Quentin-en-Yvelines du Collectif des "déboulonneurs", mouvement national de lutte contre l’envahissement publicitaire (4 décembre 2010).
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Usage de l’anglais : la CFTC boycotte une réunion européenne

Usage de l'anglais : la CFTC boycotte une réunion européenne

CFTC Europe travail langue française
Usage de l'anglais : la CFTC boycotte une réunion européenne

Paris, 2 déc 2010 (AFP)  La CFTC a annoncé qu'elle boycotterait la réunion, jeudi à Paris (!), du Comité du dialogue social européen et international (CDSEI) en raison de "l'incapacité des services de la République (française) à obtenir le respect de l'emploi des langues officielles de l'Union" européenne.
La CFTC a annoncé qu'elle boycotterait la réunion, jeudi à Paris, du Comité du dialogue social européen et international (CDSEI) en raison de "l'incapacité des services de la République (française) à obtenir le respect de l'emploi des langues officielles de l'Union" européenne.

Preuve de cette "incapacité", selon un communiqué de la confédération chrétienne, "sur 21 documents envoyés par le ministère (du Travail) pour préparer cette réunion, 19 sont en anglais".

"Nos propres ministères se font les petits télégraphistes d'une langue qui nous est étrangère", proteste-t-elle.

Selon la CFTC, "la problématique d'une langue venue d'ailleurs, que l'on voudrait nous imposer comme unique (et pas seulement en France), entraîne des mécanismes convergents de discrimination, d'exclusion, d'élimination".

Elle demande que "le français soit traité à égalité avec l'anglais, comme le veulent les traités internationaux".

Le syndicat justifie aussi son boycottage par "le manque de sérieux qui préside à l'organisation de telles rencontres comme les réunions annulées ou déplacées au gré des cabinets ministériels" et "les documents de "travail" communiqués en dernière minute.

La CFTC reste, après les conférences de presse syndicats-associations-parlementaires des 8 février 2008 et 9 mars 2010, notre partenaire syndical le plus actif en France dans la lutte pour l’emploi des langues nationales au travail. Nous espérons que son initiative sera soutenue par les institutions publiques chargées de promouvoir le français en France.  [AS]

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Le Père Noël doit parler français !

En France, le Père Noël doit parler français !

Nous relayons volontiers et faisons nôtre cet appel de DLF :
Noël approche et, comme tous les ans, nous allons parcourir les rayons des magasins pour faire des emplettes.

Pensons à acheter utile pour la langue française :
- privilégions les magasins qui respectent notre langue et communiquent en français ;

- exigeons que les produits possèdent des notices et des étiquetages avec des indications en français, au moins aussi lisibles que celles données éventuellement en langue étrangère ;

- faisons connaître notre sentiment aux commerçants.

Les associations québécoises Impératif français et Mouvement Montréal français ont donné les mêmes consignes à leurs concitoyens.

Unissons nos efforts pour que, des deux côtés de l’Atlantique, la langue française soit à l’honneur pendant ces fêtes de fin d’année !

Marceau Déchamps
vice-président
Défense de la langue française
Et bien entendu, n'achetons plus, ne mettons plus les pieds (autant que possible) dans les boutiques qui méprisent notre langue et par là-même, nous méprisent. MAR
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13e sommet de la Francophonie à Montreux

Le 13e sommet de la Francophonie de Montreux

Défis et  visions d’avenir pour la Francophonie

OIF Francophonie Montreux politique

22-24 octobre 2010 à Montreux (Suisse) [Essai de bilan par Albert Salon]

Essai de bilan dans lequel je relève, aussi objectivement que possible, les points positifs et négatifs qui me paraissent être les plus importants pour la cause que nous défendons.

Pour les textes, présentations officielles et politiquement très correctes de l’organisation, de la fréquentation et des admissions nouvelles, des discours, de la déclaration finale, des résolutions adoptées, des réunions diverses des opérateurs et organismes de la Francophonie, ainsi que des activités du Village de la Francophonie (pour les ONG et la "société civile"), je vous recommande la visite des sites de l’OIF : www.francophonie.org, www.francophoniemontreux2010.ch, et du Carnet de Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre, représentant personnel  du Président de la République pour la Francophonie
Pour une vue plus "perplexe" d’Usbek le Persan dans sa lettre pertinente à Rica (alias Claude, l’un de nos administrateurs), veuillez vous reporter au texte mis à la suite de celui-ci.

1) Organisation, déroulement, participation des États et gouvernements, échos dans les médias :

Ce "Sommet suisse", prévu à Madagascar, mais qui n’avait pu s’y tenir pour des raisons politiques ; était celui du cinquantenaire des indépendances africaines et du quarantième anniversaire du traité de Niamey créant l’Agence ancêtre de l’OIF
Or, si la participation des 70 États et gouvernements membres (à part entière, associés et observateurs), et des 5 candidats à l’admission, a été assez satisfaisante (54 personnes sur la grande "photo de famille" du samedi 23), leurs délégations nationales n’ont été que 40 conduites par des Présidents ou Premiers Ministres. Bien des Sommets antérieurs avaient réuni plus de Chefs d’État et de gouvernement. Plusieurs d’entre eux, dont le Président français (comme il l’avait fait en 2008 à Québec, pour aller voir M. Bush à Washington avant le G20), se sont retirés dès la soirée du samedi 23 octobre.

Absences notamment de Paul Kagamé (Ruanda passé au Commonwealth), du Président de la Côte d’Ivoire, en élections présidentielles…Le Président algérien, venu à titre d’invité personnel à deux Sommets dans le passé, ne s’est pas déplacé cette fois.

Très bonnes organisation et animation par le pays hôte. A souligner !
Un dispositif de sécurité impressionnant, un peu trop, aux yeux de certains.
Déroulement harmonieux, sans incident notable.
Bons échos dans les médias suisses, en fait surtout dans les cantons francophones.
Échos étonnamment faibles dans les grands médias français, qui ont concentré leurs commentaires succincts surtout sur l’étape pré-G20 que le Sommet constituait pour le Président français, comme ce fut le cas au Sommet de 2008 à Québec.
Couverture d’occultation ?...

2) La substantifique moelle des discours officiels :

- Présidente de la Confédération helvétique, Mme Doris Leuthard :
Propos de haute tenue axés sur l’importance de la Francophonie et sur le rôle et les propositions concrètes de la Suisse pour améliorer son fonctionnement et son contenu.

- Secrétaire Général de l’O.I.F., M. Abdou Diouf :
Insiste sur la spécificité irremplaçable de l’apport de la Francophonie à la paix et à la promotion de l’État de droit, au dialogue des cultures dans le monde, à l’exemplarité de la solidarité Nord-Sud à laquelle elle œuvre, et dont elle pourrait être un exemple.
Ainsi que sur la réforme de toute la gouvernance mondiale, à laquelle l’Afrique doit prendre sa juste part.
Allusion discrète aussi à la nécessité d’une plus grande volonté politique francophone de la part des principaux pays membres. Citant Virgile, et indirectement Barak Obama : "Ils peuvent parce qu’ils croient pouvoir", il émet le vœu que l’on se mette à "croire que nous pouvons"…

- Président de la République française, M. Nicolas Sarkozy :
Très bonne affirmation de la langue française et de la coopération-solidarité francophone par l’aide au développement, et contre tout monolinguisme.
Discours consacré pour moitié à la crise financière et économique, et aux réformes tant du système financier international que de la gouvernance mondiale, permettant à l’Afrique d’y affirmer sa place légitime.
Destiné à s’assurer, comme ce fut déjà le cas en 2008 à Québec, l’appui de toute la Francophonie en vue du G20 important en novembre à Séoul, sous sa présidence d’un an.

- Ministre Bernard Kouchner, lors de la Conférence ministérielle qui précéda le Sommet :
Il a, certes, payé son tribut obligé à la langue française, mais a ajouté que l’ouverture nécessaire allait dans le sens de l’apprentissage de l’anglais par tous les francophones, et - au titre d’une réciprocité qui doit à lui aussi paraître illusoire – de l’apprentissage du français par les anglophones. Fidèle ainsi au titre qu’il donna à un chapitre de son livre : "L’anglais, avenir de la Francophonie"…

3) Le contenu et l’apport réels du Sommet :
De la Déclaration finale et des résolutions thématiques adoptées, il ressort essentiellement les points suivants :

La Francophonie acteur des relations internationales et sa place dans la gouvernance mondiale :
Les décisions prises reflètent assez fidèlement les orientations proposées dans les deux principaux discours précités.
Avec une nuance importante : la primauté de l’ONU, organe central de la gouvernance mondiale avec son Conseil de Sécurité à rééquilibrer, est réaffirmée avec force, le G20, dont l’importance n’est pas ignorée, devant agir en synergie, en complémentarité avec l’ONU et ses organes.
Un engagement particulier est pris en faveur de la reconstruction et de l’école en Haïti.
Le Secrétaire Général, M. Abdou Diouf, a été, à 75 ans, réélu à l’unanimité pour un troisième mandat de quatre ans. Il est chargé de mettre en œuvre les décisions adoptées.
D’autres personnes, dont la romancière et militante franco-camerounaise Calixthe Beyala qui militait pour un rajeunissement de la direction et une dynamisation des programmes de l’institution, n’ont bénéficié de la présentation officielle préalable – indispensable - d’aucun pays.

La Francophonie et le développement durable :
Solidarités francophones pour le climat, la diversité biologique,, la sécurité alimentaire, la lutte contre la désertification, pour la gestion de l’eau, des forêts, de l’énergie, pour la réalisation des objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), notamment pour une éducation primaire de qualité pour tous, et pour l’application concrète de la Convention UNESCO de 2005 sur la diversité culturelle et les politiques culturelles nationales des pays membres…
Voir pour plus de détails les textes de la Déclaration et des résolutions thématiques sur les sites officiels recommandés plus haut.

La langue française et l’éducation dans un monde globalisé :
Il est important que ce thème vital, urgent pour la pérennité de l’O.I.F. et le maintien de la diversité linguistique et culturelle du monde, ait été l’un des principaux de ce Sommet, après, il est vrai, un premier "galop d’essai" en octobre 2008 à Québec.

Nos associations, ALF en tête, promouvaient depuis des années l’idée de faire bénéficier le français, dans les pays membres qui ont tous voulu adhérer à l’OIF, d’une "clause de la langue étrangère la plus favorisée" donnant au français dans ces pays une place au moins égale à celle de toute autre langue non nationale
A Québec, cette idée avait fait enfin une première et timide percée : des "pactes linguistiques" devaient être conclus entre l’OIF et ses membres. Deux ans plus tard, au Sommet de Montreux, l’OIF n’a pu faire état – plutôt piteusement - que de trois pactes signés : avec le Liban, Sainte-Lucie, et les Seychelles…

Heureusement les délégations ont, à Montreux, pris des décisions qui reprennent des éléments importants de notre "clause de la langue étrangère la plus favorisée".
L’aide à la diffusion des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), et l’attachement préférentiel des membres à la chaîne internationale et multilatérale francophone TV5, ont été vigoureusement réaffirmés.

La proposition de la Suisse de constituer un "réseau d’excellence des sciences de l’ingénieur de la Francophonie" (RESCIF) a été acceptée, sa mise en œuvre devant se faire en partenariat avec l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF).
Le chef de file de ce réseau d’excellence sera l’École d’ingénieurs de Lausanne, établissement certes de qualité, mais qui est connu pour enseigner principalement en anglais. "L’anglais, avenir de la Francophonie" selon M. Kouchner ? Et, en France, selon Mme Valérie Pécresse, et MM. Richard Descoings et Pierre Tapie ?...

Il est cependant intéressant de noter dans la Déclaration la volonté de définir une politique synergique de promotion du français, en vue de son adoption en 2012 lors du XIVe Sommet qui doit se tenir à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo, si les conditions politiques le permettent alors. Et, sur la proposition du Québec, la vieille capitale de la Nouvelle France accueillera au printemps, organisé par l’OIF en liaison avec le gouvernement du Québec, un "Forum mondial de la langue française", pour mettre en forme ladite politique à adopter au Sommet d’octobre 2012 en RDC.

4) Les à-côtés du sommet :

- Les réunions des opérateurs : résultats : assez intéressants dans l’ensemble : voir les sites du Forum francophone des Affaires, de l’Agence internationale des Maires francophones, de l’Association internationale des Régions francophones (Mme Ségolène Royal a été élue à sa présidence), de l’Agence universitaire de la Francophonie, de TV5-Monde…

- Le Prix des Cinq Continents de la Francophonie : à la lauréate 2010, la romancière roumaine Liliana Lazar.

- Le Village de la Francophonie : une soixantaine de petits chalets-comptoirs dressés sur les bords du Lac Léman, et diverses expositions spectacles, tables rondes, animations ; nombreux contacts ainsi facilités entre associations et "sociétés civiles" francophones de divers continents.
Mais peu de contacts de ces associations avec les participants accrédités au Sommet lui-même, "en bulle" dans leur protection de sécurité. L’OIF et les autres organisateurs n’ont pas encore résolu l’épineux problème de la relation avec "la société civile" tant vantée par ailleurs à la cantonade : la symbiose "institutions-peuples francophones" restera sans doute longtemps un rêve…

Notre Association Avenir de la langue française (ALF) a été présente par quatre de ses membres, dont une distinguée Suissesse et un Sénateur français qui se trouvait là à titre officiel.
Le Comptoir du Carrefour des Acteurs Sociaux dirigé par M. Joël Broquet l’a hébergée, et la documentation ALF a pu être distribuée à qui de droit, notamment nos propositions de politique de la langue française et de la Francophonie.

5) L’admission de 5 nouveaux États observateurs :
Bosnie-Herzégovine, Émirats Arabes Unis, Estonie, Monténégro, République dominicaine.
Israël, candidat depuis longtemps, devra encore attendre en raison de ses relations avec divers États membres qui sont arabes.

L’élargissement l’emporte, encore une fois, sur l’approfondissement, et ce, sans augmentation sensible des crédits multilatéraux.
Il est vrai que c’est la maladie principale de presque toutes les organisations internationales.
Le Sommet de Montreux a encore confirmé la tendance fort discutable à admettre des pays qui ont peu de liens avec la Francophonie et ne cherchent guère pour autant à développer la place du français dans leur enseignement, leurs médias et leurs relations internationales. Tendance non sans danger à un ensemble flou, à une sorte d’ONU-bis…

En définitive, ce Sommet, comme les douze qui l’ont précédé depuis février 1986, prête, certes, le flanc à maintes critiques de la part des sceptiques qui ont eu hélas trop souvent raison.
Mais l’honnêteté me commande de souligner qu’il présente tout de même, dans plusieurs domaines, particulièrement dans celui de la promotion du français, des aspects réellement encourageants.
Il ne manque guère que ce à quoi M. Abdou Diouf faisait une allusion discrète mais transparente dans son discours à l’ouverture des travaux : plus encore que l’argent, la volonté politique des principaux États bailleurs de fonds, au premier chef, bien sûr, de la France, qui ne devrait surtout pas suivre les théories et la pratique de son ministre des Affaires étrangères et européennes…

Albert Salon, ancien ambassadeur, président d’Avenir de la langue française.


Et voici la lettre persane de l’ami Usbek :
Cher Claude,
Je me demandais ce que signifiait "OIF".
Est-ce une interjection, une onomatopée africaine, un borborygme de vos banlieues "ouaf" ?
Grâce aux informations données par les stations de Radio France et la lecture du journal le Monde, j'ai appris qu'il s'agissait de l'Organisation Internationale de la Francophonie.
En écoutant attentivement ces bulletins d’information j’ai su que :
Cette conférence se passait à Montreux, en Suisse.
Le président de ce machin, M. Abdou Diouf a été réélu, à l'unanimité, pour un troisième mandat de quatre ans.
M. Nicolas Sarkozy, le président de la république française, a prononcé un important discours (historique ?) devant 43 ou 47 ou une cinquantaine de chefs d'État et de Premiers Ministres.
Dans cette allocution il a promis, en tant que futur président du G.8 et du G. 20, de parler en leur nom et d'imposer au moins deux pays africains dans ces organisations.
M. Sarkozy a pu s'entretenir avec les présidents du Niger et de la Mauritanie du sort des otages
"AREVA". Il a rappelé avec force et vigueur que la France ferait tout pour obtenir la libération de ces otages innocents.
Puis tous ces chefs d'État et ministres ont décidé d'apporter une aide francophone à Haïti. (Je croyais que c'était déjà le cas depuis plusieurs mois…)
Le lendemain, RFI (Radio France internationale) nous informait que le ministre des affaires étrangères de la France, M. Bernard Kouchner, avait déclaré que ce n'est pas parce qu'on est francophone qu'on ne doit pas apprendre l'anglais, bien au contraire ; cela est indispensable pour se faire comprendre et vivre pleinement dans la modernité.
C'est bien ce qu'avait compris mon ami du Cameroun francophone qui voulait étudier l'économie dans une université française et qui n'a pas obtenu de visa -- tandis que son collègue du Cameroun anglophone, inscrit dans un "bizness school" à Nice, à 7.000 € l'an, n'a eu aucune difficulté pour recevoir son visa.
Un ami vaudois me faisait part de sa frayeur -- croyant à une attaque fomentée par mon président, Monsieur Ahmadinejad, violant la neutralité de la Confédération helvétique -- lorsqu'il a vu les forces aériennes, les hélicoptères, l'armée, les gendarmes et les polices de Suisse et de France se déployer au-dessus, autour et dans Montreux !
Heureusement la radio romande l'a tranquillisé : ce déploiement de forces n'était que pour assurer la sécurité du président de la république francophone voisine.
Enfin l'assemblée de l'OIF a décidé que sa prochaine réunion se tiendrait à Kinshasa en République Démocratique du Congo et de sources proches de la présidence française il se dit que le ministre Bernard Kouchner a obtenu du président Nicolas Sarkozy,- au cas où ils seraient reconduits dans leurs postes respectifs en 2012 -, l'autorisation de pouvoir s'y exprimer en anglais afin que tous les participants comprennent son discours, sans l'aide d'un interprète.
Inutile de vous dire, cher ami, que j'ai conseillé à mon fils, demeuré au pays, de choisir d'apprendre l'anglais plutôt que le français. Je l'ai fait à contrecœur mais je me dois d'être pragmatique (une vertu bien anglaise, me semble-t-il).
Comme il est étrange que tous les grands chefs francophones, en ces temps d'austérité, ne songent pas à verser l'argent de ce grand raout pour payer des instituteurs, des professeurs pour développer l'instruction publique dans ces pays ayant "le français- la pauvreté, la concussion, la corruption,- en partage"
Bien à vous et à vos amis d'Avenir de la langue française.

Usbek

À Paris, le 3 + 5 de la lune Sarkozy.

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Inouï ! Christine Lagarde a prononcé 4 mots français au Women’s Forum

Inouï ! Christine Lagarde a prononcé 4 mots français au Women's Forum le 15 octobre à Deauville...

Inouï ! Christine Lagarde a prononcé 4 mots français au Women's Forumcolonisation américanisation Lagarde : La parait-il ministre des finances de la République française a effectivement prononcé quatre mots français : "Chères ami-ES, chers ami-IS" à l'ouverture de son discours au Women's forum (sic ! ) qui s'est tenu à Deauville (France !). Que l'on se rassure Christine TheGuard, Carpette anglaise 2007, s'est vite rattrapée, sous les vivats de l'assemblée, elle a continué dans la langue de ses maîtres : l'anglo-américain. Il est vrai qu'un ministre de la République n'a pas les moyens de s'offrir une traduction simultanée... Thank-you Christine, you did a good job !
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Nos élites veulent-elles tuer le français

Nos élites veulent-elles tuer le français et abandonner la France ?

élites grandes écoles langue française

Nous savions depuis les déclarations de plusieurs ministres et les actions de responsables de grandes écoles (tel celui de Sciences-Po, Richard Descoings), dont certains ont reçu ces dernières années le prix de l’Académie de la carpette anglaise, les partisans tels Alain Minc, Frédéric Martel ("mainstream") du développement rapide des enseignements universitaires en anglais allaient renforcer l’offensive dans ce domaine vital et stratégique. Des universités françaises en anglais, c’est la fin de la Francophonie organisée et, à terme, du français et de la France.

Or, dans un article du Figaro du 7 octobre 2010, il apparaît clairement que cette offensive est relancée avec de gros moyens.
Pierre Tapie, président de la Conférence des grandes écoles, et des universitaires fort influents et actifs, voire forcenés, veulent écarter l’obstacle que constitue encore notre loi Toubon du 4 août 1994 sur leur voie de l’enseignement en anglais dans notre enseignement supérieur.
Cette loi, dont Avenir de la langue française avait largement contribué à rédiger l’esquisse en 1992 et 1993, dispose notamment que, sauf dérogations dans des cas précisés, "le français est la langue de l’enseignement, des examens et des concours".

Ne développons pas ici une paranoïa du complot, dénonçant l’empire anglo-saxon, nos amis états-uniens et la CIA, leur courroie de transmission dans la Bruxelles de l’Union Européenne, ou le Groupe de Bilderberg et la Trilatérale même si ces officines existent bel et bien avec nombre de membres français de haut niveau.

Mais :
Tout se passe comme si la France était punie par une offensive de grande envergure contre sa langue, sa culture, ses intérêts politiques et économiques, et tout son être qui en fait un obstacle encore important, au sein même du prétendu "Occident", à l’instauration d’un nouvel ordre mondial.
Tout se passe comme si nos ennemis extérieurs et intérieurs avaient jugé qu’ils avaient ces années-ci une "fenêtre de tir", des conditions très favorables, pour attaquer lourdement, massivement, en particulier dans les domaines de la langue, de la culture et de la Francophonie, et achever une "conquête des esprits" commencée et poursuivie avec opiniâtreté et de grands moyens depuis la deuxième guerre mondiale.

Tout se passe comme si nos ennemis tentaient en 2010-2012 d’accroître encore leur offensive, de s’assurer au plus vite de la vassalisation de notre Nation, pour la tenir encore plus dans leur giron comme d’autres pays en Europe et ailleurs, pendant qu’ils disposent encore d’une supériorité économique, militaire et de réseaux dont ils sentent qu’elle pourrait bien leur échapper dans un avenir proche.

Tout se passe aussi comme si une consigne venait d’être donnée d’envoyer quelques signaux rassurants, quelques leurres, des gestes apparents, en faveur de la Nation, du français, de la Francophonie, pour détourner l’attention de l’intensification du travail de sape.
Tout se passe donc comme si cette fièvre traduisait aussi leur sentiment de l’urgence croissante du fait qu’en France même un certain réveil de la résistance, voire des grondements inquiétants, risquaient en définitive de faire échouer leur œuvre d’asservissement.
Puisse leur crainte être justifiée ! Cette affaire est de la plus haute importance politique, bien au-delà de la "gauche" et de la "droite" !

Il incombe à chacun d’entre nous de le prouver. Par exemple en écrivant votre volonté de vivre libres au Figaro, aux grands médias, à l’Élysée, mais pas seulement…

Albert Salon

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Pierre Tapie,  directeur général de l’Essec, pour la colonization universitaire

Pierre Tapie,  directeur général de l'Essec, pour la colonization universitaire

Pierre Tapie Essec grandes écoles colonisation
Pierre Tapie,  directeur général de l'Essec, pour la colonization universitaire

Dans un entretien publié dans Le Figaro du 7 octobre, Pierre Tapie, directeur de l'Essec et président de la Conférence des grandes écoles estime qu'il faut "aménager" la loi Toubon qui défend la langue française !
Cet obsédé de reconnaissance internationale (c'est à dire anglo-saxonne), semble regretter que les cultures nationales existent encore : "Dès qu'un intitulé est en anglais, ça ne passe pas. Alors que sur la scène internationale, tout le monde comprend. Nous sommes en permanence obligés de bricoler pour satisfaire aux exigences de la loi".
Plutôt que d'ouvrir des étudiants étrangers à la culture française, il préfère, "pour rivaliser avec les universités anglo-saxonnes" que les universités française deviennent américaines : "si nous ne nous mettons pas plus à l'anglais, nous allons perdre 95% des meilleurs étrangers."

Pierre Tapie est appuyé dans sa démarche de colonization par Jean-Pierre Gesson, membre de la Conférence des présidents d'université, Yves Poilane, directeur de l'école d'ingénieurs Telecom-Paris-Tech et Bruno Sire, président de Toulouse-I

Notons en passant que la journaliste Marie-Estelle Pech semble accorder une oreille plus que complaisante aux revendications d'américanisation de Pierre Tapie. Elle semble reprendre à son compte nombre de contre-vérités, elle affirme par exemple que : "80 % des cursus dans les écoles de commerce sont aujourd'hui en anglais" ce qui est manifestement faux faisant l'amalgamme entre cursus dits "internationaux" et l'ensemble des cursus. Mais rien n'est trop bon pour appuyer ce qu'elle semble prendre pour un objectif indépassable.

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Air France condamnée à traduire sa documentation technique en français

Air France condamnée à traduire sa documentation technique en français

Air France condamnée à traduire sa documentation technique en françaiscolonisation anglicisation Air France : La Cour d'Appel de Paris en un arrêt du 1er octobre 2010 a condamné la société Air France. Le syndicat Alter estimant que la société Air France mettait à disposition du personnel des documents non conformes aux exigences légales [documents techniques en anglais uniquement], avait fait assigner la compagnie aérienne devant le Tribunal de grande instance de Bobigny. Celui-ci le 20 novembre 2008 avait débouté chacune des parties de ses demandes et condamné le syndicat Alter aux dépens. Le 19 décembre 2008, Alter avait interjeté appel de ce jugement.

La Cour d'Appel de Paris dans son arrêt, infirme en toutes ses dispositions le jugement déféré et statuant à nouveau, ordonne la mise à disposition de ses salariés par la société Air France S.A., en langue française : des fiches Atlas, des documents techniques d’utilisation (dits TU) des appareils de la famille Boeing, des enseignements assistés par ordinateur, des documentations relatives à la légende des cartes sous astreinte de 5 000 € par document et par jour de retard à compter du 6ème mois suivant la signification du présent arrêt et condamne en outre Air France à verser au syndicat Alter la somme de 10 000 € et au paiement des dépens.

consulter le texte de l'arrêt

voir également l'analyse juridique de ce jugement sur le site de la Semaine sociale Lamy


Air France doit traduire sa documentation technique en français à l'intention de ses pilotes et de son personnel. Ainsi en a jugé la Cour d’Appel de Paris sur la base de la loi Toubon : "l’arrêt Alter" fera date et jurisprudence ! Un coup d’arrêt est donné à l’imposition systématique de l’anglo-américain à toute occasion, à tort et à travers.

Parallèlement à l’action du syndicat Alter, notre association avait saisi et mobilisé des parlementaires et diverses personnalités, afin d’éviter que les nombreux documents techniques d’Air France ne fussent contraints d’utiliser la version en anglo-américain.

Dans le même esprit, il resterait à nos administrations publiques à renvoyer systématiquement à Bruxelles tous les documents de travail qu’elles reçoivent de l’Union Européenne uniquement en anglais. Cela fait des années qu’ALF réclame cette mesure à cor et à cri, en vain.

Heureusement qu’en Europe, après la grande crise financière des Anglo-Saxons, dont nous souffrons encore, après le scandale de Mme Reding admonestant la France, après les multiples tracasseries de cette UE, les peuples se réveillent et, avec ou sans référendum, commencent à manifester leur ire !

Albert Salon
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Voyage en anglomanie magazine : À la découverte d’Elle

Voyage en anglomanie magazine

À la découverte d'Elle

Voyage en anglomanie magazine : À la découverte d'Ellemédias colonisation Elle presse : Nous sommes tombés sur un numéro d'Elle cela nous a permis de voir le degré d'anglomanie dans lequel était tombé ce journal dit féminin. Passage en revue de ce numéro du 23 juillet 2010 :

page 8 : une rubrique intitulée elleinfostory

page 12 : dans la rubrique intitulée elleinfopeople avec l'été des VIP

page 20 : toujours dans la rubrique elleinfopeople
l'objet VIP : Ce maillot arc-en-ciel pour un summer "Over the Rainbow" ! avec un rose girly mentionné.
un encadré plus bas Le code a changé DEUX FIRST, DEUX CLASSES

page 22 : toujours dans la rubrique elleinfopeople
l'objet VIP : séduction en chaîne avec ces lunettes hots couture. [quel humour ! ]

page 36 : dans la rubrique intitulée leslivresdeelle
le livre de Milan Kundéra "l'insoutenable légèreté de l'être" est surtitré LOVE STORIES

page 38 : une présentatrice météo est qualifiée de "la Miss météo de Canal +"

page 43 : dans la rubrique intitulée styleelleété
on nous détaille les aventures de : ALEXANDRA GOLOVANOFF ON HOLIDAY
avec en encadré SON SUMMER BEST qui nous mentionne son drink et sa playlist

page 46 : toujours dans la rubrique styleelleété, la page DO IT YOURSELF qui nous expose comment mettre des pièces à un jean coupé en short cela s'appelle LE SHORT PATCH. Les opérations sont détaillées dans un encadré intitulé STEP BY STEP

page 48 : toujours dans la rubrique styleelleété, la page consacrée aux produits de beauté est intitulée BEAUTY BAR

pages 50 à 55 : dans un article consacré à "La vraie vie des stars en vacances", le chapô nous invite à partir "à la découverte des sept familles des Very Importants Touristes". Ce passionnant article est saupoudré d'expressions ou de petits mots intéressants comme guest star, the place to be, total-look…

pages 68 à 89 : dans l'article de 22 pages où Sophie Marceau fait la promotion de divers vêtements,
sa photo est légendée pretty amazone (page 68), le texte débute page 70 avec un grand titre dreams are sa réalité, on retrouve une autre légende intéressante page 72 : cool denim

pages 90 à 95 : une sorte d'article publicitaire destiné à faire vendre des produits de beauté orné d'un gros titre LA PLUS BELLE POUR ALLER CLUBBER. On y apprend de belles révélations : La natte très très serrée est "plus night-club friendly" que la natte lâche…
on y parle plus loin pour le make-up d'un eye-liner waterproof, une des filles affichée étant qualifiée de disco-girl

pages 108 : dans la rubrique vieprivéebien-être un encadré nous parle de "MES CANTINES HEALTHY À PARIS"

Voilà pour ce rapide tour d'horizon, nous en avons sûrement oublié un certain nombre, cachés dans le texte de ces captivants articles. Notons, puisque la publicité non rédactionnelle occupe près 40% de la surface de ce journal (51 pages sur 134), que celle-ci n'est pas en reste comme par exemple, en page 45 : une publicité pour le téléphone Blackberry dont le slogan est what you do BBM

Que dire après un tel constat ? Que les autres magazines dits féminins doivent faire de même pour "faire moderne". Que tout cela doit faire grand plaisir à Frédéric Martel grand apôtre de la colonization culturelle et linguistique (nommée également collaboracheune). Nous invitons nos lectrices (ou lecteurs) à ne plus acheter ces titres ou tout du moins à écrire à leurs rédactions pour protester contre ce massacre général de la langue française.

Marc-Antoine Renard

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Juppé – un ancien Premier ministre dénonce l’anglomanie

Un ancien Premier ministre dénonce l'anglomanie

Juppé anglomanie langue française politique

Pour une fois qu'un membre de la classe politique française dénonce l'anglomanie vivement, publiquement, on aurait bien mauvaise grâce à ne pas le citer volontiers. Il s'agit d'Alain Juppé, ancien Premier ministre (de 1995 à 1997), maire de Bordeaux de 1995 à 2004 et, de nouveau, depuis 2006. Ce n'est pas un ministre en exercice qui ferait cela ! Mais il est vrai que M. Juppé est plus ou moins en retrait de la sphère politique désormais, qu'il est agrégé de lettres classiques et qu'il appartient à une génération où l'attachement à la langue française est encore généralement vivace. Toujours est-il qu'il vient de publier sur son "blog-notes" un vigoureux "coup de gueule" à ce propos, intitulé "Confusion intellectuelle" (www.al1jup.com/ ) [en réponse notamment à l'infâme article que Frédéric Martel a publié dans Le Point du 8/7/2010 : “Français, pour exister, parlez English.” dont nous parlons dans un article précédent]

En voici un extrait :
"... La véritable explication de l’actuelle épidémie de “franglais”, c’est, selon moi, le snobisme : comme nous parlons mal l’anglais (cf. supra), il est plus facile, pour donner le change, d’émailler notre conversation de mots anglais qui font chic. Mainstream… Autre exemple : cette publicité d’une grande marque automobile qui vante les mérites de son véhicule… “energy saving”, comme si, pauvres couillons de consommateurs français, nous ne savions pas ce qu’économiser l’énergie veut dire.  Grotesque ! ... La mondialisation, ce n’est pas l’américanisation universelle. C’est la diversité. Y compris la diversité linguistique ...".

Le fait de "truffer notre français de mots empruntés à l'anglais" est bel et bien, comme le dit l'auteur, parfaitement "ridicule". Dans l'immense majorité des cas cela ne correspond, en effet, strictement à aucune utilité, à aucune nécessité, à aucune rationalité. Pour la bonne raison que les mots anglais mêlés en vrac aux mots français dans une sorte d'ébauche de bilinguisme de bazar, utilisés à profusion sur le territoire français par les milieux commerciaux essentiellement mais pas seulement par eux car le mimétisme anglomaniaque (notons que M. Juppé parle d'"épidémie") n'épargne plus grand monde désormais, ne sont nullement destinés à des anglophones qui ne comprendraient pas un mot de français, mais à des ... francophones (et peu importe que ces derniers ne les comprennent pas - ce qui est souvent le cas -, on ne se donnera surtout pas la peine de les traduire en français).

Le but visé est tout simplement d'essayer de développer les chiffres d'affaires et de valoriser les images. Et pour cela, disent, unanimes, les "créatifs" de la publicité et de la communication, il importe, autant que faire se peut, de cacher les mots français, qui on fait leur temps, qui sont suspects, à l'heure de la globalisation, d'exprimer un penchant rétrograde pour le "repli identitaire", tandis que, à l'inverse,  en faisant généreusement étalage d'un vocabulaire riche de quelques ... dizaines de mots anglais, on serait bien de son temps, invariablement à la mode, à l'avant-garde du mouvement de la société, "branché", ouvert aux autres et "moderne"...

Jean-Pierre Busnel
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Navrante bêtise anglomane bretonne

Navrante bêtise anglomane bretonne

le frédéric-martelisme* a encore frappé

Bretagne anglomanie colonisation frédéric martel

Navrante bêtise anglomane bretonne

Il paraît que la Bretagne et la Catalogne sont aujourd'hui, dans toute l'Union européenne, les régions les plus attachées à la promotion de leur langue régionale et les plus ouvertes à l'invasion anglomaniaque. Pour ce qui est de la Bretagne, on ne voit pas vraiment de raison d'en douter. Dopé tout à la fois par la décentralisation des pouvoirs publics et par la construction européenne, le régionalisme linguistique y est, en effet, en plein essor. Quant à l'anglomanie, elle y atteint les sommets que l'on sait, notamment dans le milieu du tourisme.D'où la prolifération, en Bretagne, d'expressions nouvelles associant mots anglais et bretons, mêlant inspiration commerciale et culturelle (ou politique), comme si la langue française n'existait pas. Elle n'épargne évidemment pas les administrations publiques (communes, départements et conseil région), loin de là. C'est ainsi que le Président du Conseil régional de Bretagne a présenté tout récemment un nouveau film (en deux versions) de promotion du tourisme en Bretagne. Son nom : "Be Breizh !". Le recours au mot anglais "be" étant tout de même appelé à soulever certains interrogations, voire même certaines critiques, le CRT (Comité régional du tourisme) le justifie en présentant ce slogan commercial comme un "appel général et universel de ralliement qui ne nécessite pas de traduction et donc utilisé invariablement à l’international  ... En adoptant "Be Breizh !", le CRT veut créer une expression unique qui ne peut appartenir qu'à la Bretagne, ancrée dans son identité, pour se démarquer encore plus fortement et durablement des autres territoires. "Be Breizh !" répond au double objectif de rajeunir l'image et de mobiliser les Bretons."

C'est que le verdict des agences de "pub" et de communication est formel et sans appel : quand il s'agit de donner un nom à un produit, à un service, de définir une raison sociale ou une enseigne commerciale, une action de promotion quelconque, y compris donc celle d'une région de France, l'essentiel est d'utiliser le moins possible de mots français. Ceux-ci sont "vieux", ils ont fait leur temps, et, au contraire par exemple de "Be" et de "Breizh", seraient bien incapables de "rajeunir l'image" de la Bretagne. Sauf exception rarissime, les dirigeants économiques et politiques valident ce dénigrement systématique, ce bannissement de la langue française en se soumettant volontiers, sans doute même avec enthousiasme parfois, à ce diktat. Pour eux, ce sont lesdites agences qui, en la matière, font la loi, celle des marchés, bien entendu.

Jean-Pierre Busnel
* frédéric-martelisme : du nom de Frédéric Martel qui prône l'alignement général sur la culture états-unienne et le remplacement du français par un sabir à base d'anglais. (voir l'article qui lui est consacré)
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La collaboracheune a trouvé son chantre : Frédéric Martel

La collaboracheune a trouvé son chantre : Frédéric Martel

colonisation américanisation collaboration : Dans un article de 3 pages (!) dont le magazine Le Point (8 juillet 2010) lui a généreusement accordé  la place, Frédéric Martel développe en long et en large la théorie de ce que nous appelons la collaboracheune (collaboration linguistique et culturelle).[lien vers l'article ]

Ce triste sire milite, pour résumer, pour la disparition complète du français, l'alignement général dans tous les domaines sur le modèle états-unien et l'uniformisation général de la planète.
Son article est un long cri de victoire à toutes les défaites et reculs français, un long rampement devant tout ce qui vient des pays anglo-saxons, forcément plus modernes.  Pour lui l'ouverture au monde ne peut se traduire que par un seul comportement : devenons anglo-saxons.

Dans ce pays, toutes les époques ont connu de tel chantres de la défaite nationale : Bourguignons s'alliant aux Anglais contre les Armagnacs, émigrés s'alliant à l'Europe absolutiste contre la Révolution et Vichy prônant la collaboration avec l'Allemagne nazie... Il n'en est hélas que le digne continuateur !

Voir les réponses de Claude Hagège (Une langue créative et universelle) et de François Taillandier (L'avenir s'écrit aussi en français) dans le Point du 5 août 2010 ainsi que celle d'Alain Juppé du 8 août dans son blog (Confusion intellectuelle) ainsi que l'article de Observatoire européen du plurilinguisme dans son numéro de septembre 2010 ("Mainstream", modèle économique ou hégémonie culturelle). A lire également sur le site du Point un pot-pourri de réactions d'internautes concernant cette "polémique" : Français, anglais, franglais, amour et tourments.

voir aussi l'article de Jack Dion dans Marianne

Marc-Antoine Renard

Notons que ce manifeste est l'œuvre d'un grand redevable de la République (même s'il  lui crache à la figure) : chef du bureau du livre dans une ambassade, chargé de mission au département des affaires internationales du ministère de la Culture, conseiller technique au cabinet de la ministre de l’Emploi et de la Solidarité, chercheur à l'EHESS et conseiller du président de l’EHESS (!), attaché culturel à l'ambassade de France aux États-Unis, producteur/présentateur à France Culture, chercheur associé à l'Institut National de l'Audiovisuel (INA) !!! et j'en passe... M.-A. R.

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L’Allemagne remonte, l’allemand aussi !

L’Allemagne remonte, l’allemand aussi ! Et nous ?

allemand associations anglicisation langue française

Nous reproduisons ici un article publié dans le numéro de juin 2010 de "Sprachnachrichten", revue du VDS-Verein deutsche Sprache (Association pour la langue allemande), la plus importante association de défense et promotion d’une langue nationale en Europe, avec ses 40 000 membres en Allemagne et dans le monde. Il montre la perte de prestige de l'anglais dans la publicité en Allemagne :

La présente édition des Sprachnachrichten traite de la langue allemande dans la publicité, d’où elle paraissait presque absente jusqu’à récemment. Je me dispenserai ici de citer tous les anglicismes ridicules de sale jusqu’à x-mas shopping avec lesquels le monde des affaires croit pouvoir attraper des clients. Vous en connaissez tous assez.

Mais, hormis quelques exceptions – "Renault : créateur d’automobiles" [ndlr : en français dans le texte] – la fuite hors de l’allemand si fréquente dans le monde de la pub ne mène pas du tout aux succès commerciaux que les fuyards en attendent. Les formules publicitaires en anglais, en particulier, passent souvent à côté de leurs cibles. D’abord, beaucoup de gens ne les comprennent pas. (……….). Ensuite, une de mes étudiantes en maîtrise a relevé que les textes anglais, à la différence des textes allemands, ne sont en mesure d’éveiller aucun sentiment chez la plupart des personnes interrogées ; l’anglais laisse froid. A cela s’ajoute que huit années de gouvernement de Bush, couplées avec telle ou telle catastrophe financière (des firmes en faillite telle Hypo Real Estate, avaient préféré prendre des noms anglais) ont fait que tout ce qui vient d’outre-Atlantique a perdu beaucoup de prestige en Allemagne.
Cela vaut aussi pour la langue anglaise. Des formules publicitaires en anglais ou en denglish [ndlr : correspond à notre franglais] ont pris un goût prononcé de "seconde qualité". Si vous ajoutez que la moindre friterie dégoulinante de graisse se bombarde City Grill, les désignations de produits en anglais ne se remarquent même plus, n’offrent plus rien d’original. Beaucoup de consommateurs y voient tout au contraire du bon-marché et du quelconque. Qui fait aujourd’hui sa pub en anglais dit en fait : "Je suis une entreprise du tout-venant, chez moi vous trouvez ce que vous trouvez n’importe où ailleurs". Ce message n’est évidemment pas très bon pour les affaires.

Même les maîtres de pub allemands, toujours un peu à la traîne, ont fini par s’en aviser. Sur la page internet www.slogans.de on trouve une liste complète de nouvelles formules publicitaires, dont la plupart sont de nouveau en allemand.

Ainsi pouvez-vous constater, chers amis du VDS, qu’il se fait des choses. Je vous en prie, joignez vos efforts aux nôtres, afin qu’à l’avenir les choses continuent à évoluer dans le bon sens.(………). Je vous salue en confiance.

Walter Krämer

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Le VDS est lié, dans les actions associatives communes en Europe, notamment dans le Comité international syndicats associations du 9 mars 2009, à la fois à Défense de la langue française et à Avenir de la langue française, qu’il soutint en participant en 2005 à sa marche de Villers-Cotterêts pour la diversité culturelle.
J’ai plaisir à traduire ici l’article du Pr Walter Krämer, Président du VDS, sur le caractère de plus en plus inadapté de l’utilisation absurde de l’américain dans la publicité. Ses arguments fort pertinents valent pour les Espagnols, les Italiens et, naturellement, les Français. Chers lecteurs employez-les sans modération, attaquez firmes et publicitaires pour les faire revenir au français.
Pendant longtemps, le VDS, a lutté avec acharnement, dans un contexte encore plus hostile que le nôtre, car revendiquer l’allemand passait pour du nationalisme germanique. Les "élites" confites dans le catéchisme de la repentance post-nazie, récité sagement avec une application digne d’élèves des écoles coraniques, condamnait son action. Depuis le Mondial de ballon rond organisé en 2006, cette période se termine. L’Allemagne s’est redressée et se redéploie, décomplexée, sur bien des fronts. Le VDS a longtemps invoqué avec envie l’exemple français : "a langue de la République" dans notre Constitution, la loi Toubon, l’œuvre de terminologie, l’agrément de nos associations pour des actions contentieuses…
L’Allemagne revendique maintenant l’allemand, chez elle et au dehors. Le VDS peut, à son tour, devenir un modèle invocable. Amis lecteurs, faites pression partout, pour que la France ne soit pas en reste pour son français !
En cette période fort troublée en Europe, chez nous, en Belgique, songez à ces vers d’opiniâtre espoir – en français – d’Émile Verhaeren :
Le passeur d’eau, les mains aux rames,
A contre-flot, depuis longtemps,
Luttait, un roseau vert entre les dents."
Albert Salon.
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Publicité ? dites plutôt advertising

Publicité ? dites plutôt advertising

publicité colonisation anglicisation : Comment les agences publicitaires anglo-saxonnes
nous enfoncent leur "modèle" dans la tête

Publicité ? dites plutôt advertisingCe ne sont plus seulement les enseignes commerciales (et les raisons sociales) qui sont aujourd'hui massivement anglicisées. La communication marchande emprunte de plus en plus aux mots anglais, en particulier sur les lieux de vente. Elle ne dit plus "ouverture prochaine" pour annoncer l'installation d'un nouvel établissement, mais "soon opening". Contrairement à ce que l'on pourrait penser au premier coup d'œil, la photographie ci-jointe n'a pas été prise dans une rue de Chicago, de Boston ou d'une quelconque ville des États-Unis d'Amérique, mais à Rennes, le 3 juin courant, à l'entrée du centre commercial Colombia. Elle montre la devanture d'une nouvelle boutique d'habillement (pour les "jeunes"). L'allusion explicite au football américain (quater back) comme argument de vente est d'autant plus inattendue, ici, que les Français ne connaissent rien de ce sport. Mais le fait qu'une douzaine des quinze plus grandes agences publicitaires de France (à l'exception de Havas Advertising [sic !] et de Publicis) soient des sociétés américaines est évidemment pour beaucoup dans cet ahurissant et envahissant raz-de-marée anglomaniaque. Autant dire, en effet, que ce sont des "stratèges" américains, ardents avocats de la globalisation postnationale et de la langue unique, qui, désormais, mènent le jeu et encadrent les concepteurs français pour la réalisation des publicités "nationales". Les milieux de la "pub" sont bel et bien, désormais, sous écrasante hégémonie anglo-saxonne.

Ceci étant, l'élimination méthodique et progressive des mots français de l'espace public urbain ne semble toujours pas émouvoir le moins du monde les Français. Beaucoup, surtout parmi la population âgée et celle d'âge intermédiaire, ne savent pourtant pas ce que "soon opening" veut dire et pourraient s'offusquer que l'on s'adresse à eux, brusquement, comme s'ils étaient nés dans le Bronx. Mais cela les laisse apparemment de marbre. Peut-être même certains sont-ils flattés d'être transportés à aussi bon compte au pays des prestigieux et lointains quaterbacks dont ils entendent parfois parler par la presse sportive ? Et d'ailleurs les consommateurs ne sont-ils pas habitués à se soumettre volontiers aux injonctions des publicitaires, surtout les adolescents et les très jeunes gens qui sont, et de très loin, leur cible favorite (voir à ce sujet "Comment le capitalisme nous infantilise" de Benjamin Barber, professeur de sciences politiques à l'université du Maryland, Fayard, 2007) ? Il y a un peu plus de 50 ans (c'était en 1958) paraissait le livre fameux de Vance Packard, "La persuasion clandestine". Depuis, les techniques de manipulation ont évidemment fait beaucoup de progrès, au point que l'acheteur lambda n'a nullement le sentiment d'être assujetti par la consommation, mais, bien au contraire, celui d'être libéré par elle. Au total, le pouvoir économique alloue au secteur de la promotion des ventes et de la communication des ressources gigantesques. Mais, il faut bien le reconnaître, le résultat est là, spectaculaire.

Le phénomène n'est évidemment pas propre à la France. Ainsi, l'Union européenne qui, nous avait-on promis, devait pérenniser sur le Vieux continent un modèle spécifique, distinct de celui des États-Unis, apparaît de plus en plus, en réalité, comme servant de couveuse à un ordre économique, social et culturel se rapprochant sans cesse davantage du type américain. De même, il n'a jamais été dit que la construction européenne pourrait mettre en péril la langue française, encore moins qu'aux abandons de souveraineté politique exigés par elle pourrait s'ajouter, à terme, celui de notre langue maternelle.

Jean-Pierre Busnel
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Appel de Lyon, 10èmes entretiens de la Francophonie

Appel de Lyon et recommandations des 10èmes entretiens de la Francophonie

Francophonie Lyon entretiens langue française

A l'issue des 10èmes entretiens de la Francophonie qui se sont tenus à Lyon les 27 et 28 mai dernier à l’Université de Lyon III-Jean Moulin, un appel solennel et vigoureux a été lancé en présence de quelque 300 personnalités françaises, québécoises, belges, maghrébines, africaines, vietnamiennes.... présentes (dont MM. Abdou Diouf,  Jean-Pierre Raffarin, le sénateur Jacques Legendre, Philippe Péjo, Christian Philip, Claude Hagège, le Président de la Région Rhône-Alpes…), dans la conscience dramatique d’un tournant et de la nécessité d’un sursaut puissant, est adressé aux gouvernants, élites et médias de la France et des pays francophones, ainsi qu’aux responsables de l’OIF

Organisés par la Chaire Senghor de la Francophonie de Lyon les 27 et 28 mai 2010 à l’occasion de son dixième anniversaire et de celui de l’Institut pour l’Étude de la Francophonie et de la Mondialisation (IFRAMOND), en présence à l’ouverture des travaux du Président Abdou Diouf, Secrétaire général de la Francophonie, et en clôture de l’ancien Premier Ministre Jean-Pierre Raffarin, Représentant personnel du Président de la République française auprès de la Francophonie, les Dixièmes Entretiens de la Francophonie ont débattu de la place de la Francophonie et de la langue française dans la mondialisation.
Les quelque 400 participants qu’ils ont réunis, issus du monde politique, de la francophonie institutionnelle, de la société civile et de l’université venant de toutes les régions francophones, lancent un appel solennel à la Francophonie et à la France pour une francophonie en mouvement et une langue française réhabilitée.
De nouvelles problématiques ont surgi : la mondialisation culturelle, les chocs identitaires et religieux, le défi écologique, l’uniformisation linguistique et culturelle, l’émergence de géants économiques incontournables, l’inégalité et la crise financière mondiale.
Un monde équilibré doit être multipolaire non seulement sur les plans politique et économique, mais également sur le plan culturel, et ainsi réussir le dialogue des cultures. Les Dixièmes Entretiens mettent en exergue que la Francophonie, comme les autres grandes aires linguistiques, peut fortement y contribuer du fait qu’elle partage une grande langue internationale, présente sur les cinq continents.
La Francophonie du 21ème siècle est donc bien plus qu’un laboratoire de la mondialisation humaniste, en raison des valeurs qu’elle promeut, des biens communs qu’elle défend. Elle se doit de promouvoir le dialogue interculturel mondialisé pour la paix et contre le repli identitaire. C’est une union géoculturelle, une puissance d’influence, forte de sa double dimension politique et de solidarité et des valeurs de son universalisme.

1 - Les Dixièmes Entretiens veulent attirer l’attention sur la langue française. C’est la grande oubliée de la francophonie institutionnelle. Pour répondre à la forte demande de français dans le monde, la formation des enseignants de français et en français ne peut être différée : c’est une question de vie ou de mort pour la Francophonie. Il faut, par ailleurs, associer la langue française aux langues maternelles dans des pédagogies convergentes.
Voulons-nous faire du français une langue morte comme le latin ou le grec ancien ? Non, naturellement.
C’est pourquoi la Francophonie doit favoriser les classes bilingues et les universités francophones multilingues pour transmettre les valeurs que véhicule la langue française : une méthode, une rigueur, un raisonnement. Des garanties seraient ainsi données aux étudiants pour leur insertion professionnelle, compte tenu qu’ils seraient plurilingues.
Dans ce but, il faut s’affranchir du discours dominant de l’action impossible, des contraintes financières absolues.

2 - La Francophonie a besoin d’ambition : l’appel de Lyon est un appel aux États.
Après son combat victorieux pour la diversité culturelle, la Francophonie doit prendre l’initiative pour l’adoption d’une Convention sur la promotion et la protection des langues. Le pluralisme linguistique est le garant du respect des identités nationales.
Les Dixièmes Entretiens remarquent qu’un modèle unique, une langue unique sont aujourd’hui dépassés du fait de l’émergence de nouvelles puissances telles la Chine, le Brésil et le Mexique.
Ces nouveaux géants bâtissent un monde pluriel. La Chine en apporte la preuve avec l’implantation rapide de ses Instituts Confucius d’enseignement du chinois et de sa culture. Il est aujourd’hui inacceptable qu’un pays impose sa pensée et sa langue. Ceux qui veulent "le tout anglais" comme instrument obligatoire d’enseignement, sont en retard d’un combat.

3 - L’appel de Lyon, c’est un appel au second moteur de la francophonie : la coopération décentralisée. Les États Généraux de la coopération décentralisée francophone qui se tiendront à Lyon en octobre prochain à l’invitation de l’Association internationale des Maires francophones et de l’Association internationale des Régions francophones dresseront un bilan, recenseront les besoins, mutualiseront les réponses et construiront les complémentarités avec les programmes de l’OIF et de ses Opérateurs directs.
Ensemble, États et collectivités décentralisées doivent relever les défis urgents comme l’enseignement du français, la constitution d’un corps de Volontaires de la Francophonie, la formation à distance des professeurs de et en français et la mise en place d’un outil francophone d’appui aux industries culturelles.

4 - L’appel de Lyon, c’est un appel à la France et à ses élites pour mettre un terme à la promotion du "tout anglais" en France et à l’abandon du français dans le monde. En France, la Francophonie est une priorité oubliée. L’élite la voit non comme une opportunité mais comme un obstacle.
Les Dixièmes Entretiens constatent qu’en dépit de la volonté exprimée en 2008 par le Président de la République et à nouveau le 20 mars dernier, à l’Élysée, lors de la Journée internationale de la Francophonie, aucune des recommandations faites n’a été suivie d’effet.
Au contraire, faisant fi de l’article 2 de la Constitution française qui fait du français la langue de la République, la presse quotidienne et spécialisée se fait l’écho d'une volonté de modifier la loi Toubon pour permettre aux établissements d'enseignement supérieur (grandes écoles et universités) d'enseigner totalement en langue anglaise. La charge est actuellement menée par la Conférence des Grandes Écoles.
Il est illusoire de croire que pour conquérir une part importante dans le marché mondial de l'enseignement il suffirait de copier le modèle anglo-américain. Les bons étudiants préféreront toujours l’original à la copie.
L’anglais devenant langue seconde de notre élite, l’amènerait à penser et à agir comme les anglo-américains, une élite déconnectée encore plus du reste des Français. La France perdrait son identité et serait à la remorque du monde dominant.
L’une des conséquences serait que l’Université française se trouverait tributaire des normes scientifiques prévalant aux États-Unis.
Il est grand temps de se mobiliser. N’assistons-nous pas déjà à l’émergence d’un nouveau critère de jugement dans les commissions de recrutement universitaire : "la capacité à faire cours en anglais", qui a peu à voir avec les capacités intrinsèques disciplinaires d’un futur universitaire ? N’assistons-nous pas déjà à l’obligation faite par des responsables de cycles universitaires d’imposer dans les services statutaires des enseignants des cours en anglais ?
N’assistons-nous pas déjà à l’exclusion des revues scientifiques en français de la nomenclature des revues cotées dans les procédures d’évaluation menée par l’Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (AERES), le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) ou le Conseil national des universités (CNU) ?
Dans ces conditions, les Dixièmes Entretiens de la Francophonie demandent solennellement au Président de la République française que la France renforce la loi Toubon, afin d’affirmer définitivement la primauté du français sur l’anglais sur le territoire national notamment dans le monde du travail, de l’enseignement et de la recherche, pour rendre obligatoire le recours au trilinguisme et non au bilinguisme anglais/français quand la seule langue française n’est pas jugée suffisante, pour imposer l’enseignement à égalité de deux langues étrangères à tous les niveaux de l’enseignement du primaire au supérieur, pour obliger nos diplomates à s’exprimer en français dans les enceintes internationales quand le français y est langue officielle ou langue de travail. Jamais les organisations internationales n’ont eu autant de dirigeants francophones ou français, jamais on y a aussi peu travaillé en français.

5 - Les Dixièmes Entretiens recommandent :
- à l’instar de l’IHEDN en France, la création d’un Institut des Hautes Études francophones qui permettrait de familiariser l’élite aux défis de la mondialisation et à l’intérêt de la Francophonie tout en renforçant le sentiment d’appartenance à la Communauté francophone ;
- le développement du Réseau des Chaires Senghor de la Francophonie, plateformes de formation et de recherche sur la Francophonie ;
- à l’instar de l’Union européenne la multiplication des Maisons de la Francophonie qui favorisent une meilleure connaissance du monde francophone ;
- à l’instar de l’Union européenne qui a construit l’espace Schengen, la mise en place d’un Espace francophone dont l’accès serait facilité par l’adoption d’un passeport francophone ou d’un "francopasse" qui s’impose de façon urgente ;
- à l’instar de ce qui existe en matière universitaire avec l’AUF, la fondation d’une Agence francophone de l’Éducation pour la coopération éducative ;
- la mise en place d’un Erasmus francophone et, dans les pays où le français n’est pas langue d’enseignement, de cursus intégrés allant de classes bilingues au primaire à des universités francophones régionales multilingues débouchant sur l’emploi ;
- le renforcement de l’espace médiatique francophone pour faire connaître la Francophonie aux populations ;
- la généralisation du programme IFADEM pour la formation des maîtres et de celui des Volontaires de la Francophonie pour impliquer la jeunesse.

6 - Au niveau financier, les Dixièmes Entretiens lancent un appel aux États pour accroître les moyens en faisant remarquer que la Francophonie étant internationale, par essence même, ses financements doivent l’être également. Il n’est pas sain pour une organisation internationale de dépendre autant d’un seul État bailleur. Nous devons tous nous mobiliser dans ce combat pour la langue française et la Francophonie du XXIe siècle.
Osons, osons aller de l’avant, sinon demain il sera trop tard.

IFRAMOND (Université Jean Moulin Lyon 3)
Hôtel de Ville, Lyon, le 28 mai 2010
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Les Belles Lettres pour le français dans le supérieur et la recherche

L’Académie des Inscriptions et Belles Lettres unanime pour le maintien du français dans l’enseignement supérieur et la recherche !

Académie université langue française

L’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres constate une tendance croissante à user exclusivement de la langue anglaise dans les congrès et colloques de certaines sciences humaines organisés en France.

Ce comportement est illégal, il est regrettable au regard de la position traditionnelle de la langue française, et il donne un fâcheux exemple aux francophones du monde entier. D'autre part, il est défavorable au progrès de la recherche. En effet, la langue n’est pas neutre : elle convoie inévitablement des formes de pensée, surtout dans le domaine des sciences humaines, où la diversité est une richesse. L’usage exclusif d’une seule langue a pour effet un appauvrissement.

Il importe naturellement que les chercheurs français et francophones participent pleinement à ce qui se fait à l’échelle mondiale. Mais cela n’implique pas qu’ils renoncent à leur langue, qui, au contraire, leur facilite la tâche et accroît leur productivité.

Il n’est pas difficile de concilier le respect de la langue française et la nécessité de l’intercompréhension. L’Académie appelle à l'observance des règles suivantes, qui découlent de la législation en vigueur :

- Le français figure parmi les langues admises dans le programme de chaque rencontre organisée sur le territoire français, et il existe une version ou un résumé en français de tous les documents produits à cette occasion.

- Les participants français s’expriment oralement en français et, en cas de nécessité, distribuent ou affichent une traduction ou un résumé de leur communication en anglais ou autre langue.

- Les participants non francophones, en cas de nécessité, s’expriment en une autre langue et distribuent ou affichent une traduction ou un résumé en français.

Quant aux publications, l'Académie invite les chercheurs français à s'y exprimer en français, en accompagnant leurs textes, si nécessaire, d'une traduction ou d'un résumé en anglais ou autre langue.
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Un Institut « Français » parle anglais à Bruxelles

Un Institut "Français" parle anglais à Bruxelles

L'IFRI (Institut "Français" des Relations Internationales)
ne fait plus de conférences en français à Bruxelles !

Europe colonisation IFRI : Témoignage d'une italienne francophone, ayant occupé de hautes fonctions à la Commission.

(voir en dessous l'invitation en anglais envoyée à Anna-Maria Campogrande)

J’ai fréquenté, depuis quelques années, les conférences-débat de l’IFRI à Bruxelles. Au début elles étaient toujours en français, ensuite il y eut de temps à autre des conférences en anglais, lorsque le conférencier ne dominait pas assez le français. Maintenant on en est arrivé à l’extravagance de faire donner les conférences en anglais aux Français et aux francophones dont l’anglais est souvent mauvais, parfois incompréhensible. En tout cas, même si les conférenciers francophones pouvaient s’exprimer dans un excellent anglais, cette forme de servitude d’un institut français à l’anglophonie est tout simplement suicidaire pour la culture européenne dans son ensemble. En fait, l’imposition de l’anglais nous transforme tous en des "demi-illetrés" qui ne peuvent pas s’exprimer convenablement en ayant à l’esprit leurs points de repère et tout le bagage que des siècles de civilisation nous ont laissé en héritage.

La réponse de l’IFRI est absurde parce que le français est la langue véhiculaire, de très loin, la plus importante de Bruxelles. Cette forme de dégradation du français constitue un grave manque de respect de l’identité linguistique et culturelle et elle est vexante non seulement pour les Français et les francophones mais pour toute la civilisation néo-latine, j’en suis personnellement outrée.

Anna-Maria Campogrande

P.S. les conférences de l’IFRI à Bruxelles ne disposent jamais d’une interprétation simultanée.


To the attention of Mrs CAMPOGRANDE

            Programme Energie/Ifri Energy Program

Ifri Energy Breakfast Roundtable

Thursday, May 20th, 2010, 9:00 am to 11:30 am    

 

Conseil Central de l'Economie -  Avenue de la Joyeuse Entrée, 17-21 - 1040 BRUSSELS (Metro: Schuman)

   Rare Earths -
Strategic inputs to Sustainability

  with the participation of  :

James B. HEDRICK
President, Hedrick Consultants Inc

Christian HOCQUARD
Expert Economist, BRGM

Chaired by William C. RAMSAY, Senior Fellow and Director of the Ifri Energy Program
and 
Jacques LESOURNE, Chairman of the Scientific Committee of the Ifri Energy Program  

Den Xiaoping may have been right back in 1992 when he declared that while “Middle East has oil, China has rare earth”. Since 2000 the price of Rare Earth Elements, a group of 17 minerals, increased five-fold. The world markets until then very much focused on energy or water security of supply began to acknowledge the implications of the concentration of 95% rare earth production in ChinaIn 2008, rare earths were labelled ‘highly critical’ raw materials by an US National Research Council Report. China is aware of its clear market dominance as seen in its recent claim to reduce export quotas reduction and create a 200 000t strategic reserve.

Rare Earth Elements are needed in particular for high technologies products such as wind turbines, electronic consumer goods, nanotechnologies, clean vehicles batteries, motors and various military applications. A potential supply disruption could hamper the development of a green market economy as well as the refashioned industrial strategies in Europe designed to drag Europe out of the economic doldrums and ensure its future competitiveness.  

Ahead of the European Commission review of its raw material initiative, this conference aims to assess the current situation regarding supplies, market developments, environment and challenges that lie ahead.

 
RegistrationForm to complete and return to  
baniamer@ifri.org or by fax :33 1 40 61 60 60   or registration
on line

  Mrs CAMPOGRANDE         [  ] Will participate                                        [  ]    Will not participate

Position :

Company : 

Email :                                              

Phone :                                                             Fax  : 

  Will be represented by :

 

Informations : Breux Martine - tél :  00 33 (1) 40 61 60 38 et breux@ifri.org

Institut français des relations internationales
27, rue de la Procession, 75740 Paris Cedex 15
Tél. 01 40 61 60 00; fax : 01 40 61 60 60 ; courriel : accueil@ifri.org

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l’Église de France remplace-t-elle le latin par l’anglais ?

l’Église de France remplace-t-elle le latin par l’anglais ?

l’Église de France remplace-t-elle le latin par l’anglais ?religion colonisation langue française
Les catholiques qui ont tapé www.etpourquoipasmoi.org/, plus généralement les lecteurs du "Parisien" du mardi 20 avril 2010, ont découvert une publicité "soutenue par la Conférence des évêques de France", incitant au recrutement de prêtres. Sur la page d’accueil donnant accès à divers textes épiscopaux, un charmant jeune homme porte au revers de sa veste verte, au lieu d’une croix, un macaron proclamant Jesus is my boss, commenté par les mots Why not ? qui s'étalent sur sa poitrine. L’auteur de cette surprenante image réalisée pour la Journée mondiale de prière pour les vocations du 25 avril est l’agence de communication Bayard Service. Le “chevalier sans peur et sans reproche” serait-il de l’avis d’un ministre qui déclara en 1997 : "l’anglais n’est plus une langue étrangère en France" ? Aurait-il pris sur lui de substituer à la “langue universelle de l’Église” la langue prétendument universelle des affaires ?
Les associations soussignées osent espérer que les évêques de France, dont on connaît le souci de n’utiliser dans les offices de l’église qu’une langue “vernaculaire” intelligible par tous les fidèles, auront à cœur de prier leur "webmaster" (sitemestre) de réparer cette bévue.
D’autant plus que l’Église de France est concordataire, donc officielle, en Alsace et Moselle, et doit y respecter la Constitution : "La langue de la République est le français".
Le Dieu des chrétiens ou celui des musulmans – imaginez aussi "Allah is my boss"… - dégradé au statut de "boss", vous paraît-il vraiment, dans cette défroque, plus apte à attirer davantage de "vocations sacerdotales et religieuses" ? Avec des prophètes devenus DRH ?
Les jeunes que vous visez là, voyant l’Église considérer que chez nous le français n’est plus à la page et doit céder la place à l’anglais, ne risquent-ils pas d’appliquer la "modernité" - pourtant soumise à question par le Pape ! - aussi au corps et à l’esprit de la tradition et des dogmes catholiques ? Et, dans cette veine, de vous demander de vrais emplois, avec des rémunérations fixes confortables, des primes et boni, des "stock options", des avantages en nature, des voitures avec chauffeurs, l’abandon des vœux de chasteté, des crèches (au sens actuel) pour leurs enfants auxquels ils ne sauraient alors renoncer…
Nous sommes persuadés que ce qui nous paraît être une malheureuse erreur de "Qom" (communication) ne saurait être que condamnée et promptement réparée par la Conférence des Évêques de France, sans qu’icelle, et d’autres personnes concernées et consternées, aient besoin d’en appeler au Vatican.

Albert Salon

A l’initiative d’ALF, 6 autres associations ont signé la lettre qui a fourni la matière de cet éditorial :
Alliance Champlain (Nouméa, NC) : président Daniel Miroux
Avenir de la langue française (ALF) : président Albert Salon
Ass. France-Univers pour la promotion de la culture française : présidente Jacqueline Mourlet
Cercle littéraire des Écrivains cheminots (CLEC) : président Raymond Besson
Éditions ANDAS (Bourg-la-Reine) : directeur Dominique Daguet
Forum francophone international (FFI-France) : président Albert Salon
Impératif français (Québec) : président Jean-Paul Perreault
Institut André Busnel (IAB) : président Jean-Pierre Busnel

On peut en outre regretter le côté très "Ponce Pilate" de la réponse du 3 mai 2010 de Mgr Antoine Hérouard à notre protestation. En gros il se "lave les mains" de toute responsabilité en la matière,  se justifiant comme un vulgaire vendeur de lessive : "[...] On peut certes regretter que le slogan et la question soient formulés en anglais, comme vous le faites remarquer (et non en latin classique !), mais c'est simplement le fait de la culture dans laquelle baignent les jeunes de cet âge auxquels la campagne entend s'adosser. Et de cela l'Église n'est pas responsable... "
En bref pour attirer les djeunes nous sommes prêts à toutes les bassesses, contribuant ainsi à leur faire croire que tout le monde doit s'adresser à eux en anglo-américain. [MAR]

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l’Église de France remplace-t-elle le latin par l’anglais ?

l’Église de France remplace-t-elle le latin par l’anglais ?
Les catholiques qui ont tapé www.etpourquoipasmoi.org/, plus généralement les lecteurs du "Parisien" du mardi 20 avril 2010, ont découvert une publicité "soutenue par la Conférence des évêques de France", incitant au recrutement de prêtres. Sur la page d’accueil donnant accès à divers textes épiscopaux, un charmant jeune homme porte au revers de sa veste verte, au lieu d’une croix, un macaron proclamant Jesus is my boss, commenté par les mots Why not ? qui s'étalent sur sa poitrine. L’auteur de cette surprenante image réalisée pour la Journée mondiale de prière pour les vocations du 25 avril est l’agence de communication Bayard Service. Le “chevalier sans peur et sans reproche” serait-il de l’avis d’un ministre qui déclara en 1997 : "l’anglais n’est plus une langue étrangère en France" ? Aurait-il pris sur lui de substituer à la “langue universelle de l’Église” la langue prétendument universelle des affaires ?
Les associations soussignées osent espérer que les évêques de France, dont on connaît le souci de n’utiliser dans les offices de l’église qu’une langue “vernaculaire” intelligible par tous les fidèles, auront à cœur de prier leur "webmaster" (sitemestre) de réparer cette bévue.
D’autant plus que l’Église de France est concordataire, donc officielle, en Alsace et Moselle, et doit y respecter la Constitution : "La langue de la République est le français".
Le Dieu des chrétiens ou celui des musulmans – imaginez aussi "Allah is my boss"… - dégradé au statut de "boss", vous paraît-il vraiment, dans cette défroque, plus apte à attirer davantage de "vocations sacerdotales et religieuses" ? Avec des prophètes devenus DRH ?
Les jeunes que vous visez là, voyant l’Église considérer que chez nous le français n’est plus à la page et doit céder la place à l’anglais, ne risquent-ils pas d’appliquer la "modernité" - pourtant soumise à question par le Pape ! - aussi au corps et à l’esprit de la tradition et des dogmes catholiques ? Et, dans cette veine, de vous demander de vrais emplois, avec des rémunérations fixes confortables, des primes et boni, des "stock options", des avantages en nature, des voitures avec chauffeurs, l’abandon des vœux de chasteté, des crèches (au sens actuel) pour leurs enfants auxquels ils ne sauraient alors renoncer…
Nous sommes persuadés que ce qui nous paraît être une malheureuse erreur de "Qom" (communication) ne saurait être que condamnée et promptement réparée par la Conférence des Évêques de France, sans qu’icelle, et d’autres personnes concernées et consternées, aient besoin d’en appeler au Vatican.
Albert Salon.
A l’initiative d’ALF, 6 autres associations ont signé la lettre qui a fourni la matière de cet éditorial :
Alliance Champlain (Nouméa, NC) : président Daniel Miroux
Avenir de la langue française (ALF) : président Albert Salon
Ass. France-Univers pour la promotion de la culture française : présidente Jacqueline Mourlet
Cercle littéraire des Écrivains cheminots (CLEC) : président Raymond Besson
Éditions ANDAS (Bourg-la-Reine) : directeur Dominique Daguet
Forum francophone international (FFI-France) : président Albert Salon
Impératif français (Québec) : président Jean-Paul Perreault
Institut André Busnel (IAB) : président Jean-Pierre Busnel
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Bilinguisme et travail : le cas GEMS fait école

Bilinguisme et travail : le cas GEMS fait école
Bilinguisme et travail : le cas GEMS fait écolelangue française travail : Retour sur le cas de GEMS où les syndicats ont réussi à imposer le français au travail (notices techniques, communication, outils informatiques... ) Entretien vidéo avec Jocelyne Chabert du syndicat CGT de General Electric Medical Systems qui explique que le plus souvent "il suffit de menacer l'entreprise ne respectant pas la loi pour  les choses rentrent dans l'ordre". Elle souligne également le caractère idéologique de l'imposition de l'anglais dans une entreprise...
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Conférence de presse de 16 associations en lutte pour le français

Conférence de presse réussie au Salon du Livre pour 16 associations en lutte pour le français et la Francophonie

Claude Hagège l’a conclue par ces mots : "c’est la guerre ! "

Conférence de presse réussie au Salon du Livre pour 16 associations en lutte pour le français et la Francophonielangue française associations : 16 associations de promotion du français, de la Francophonie, et de la diversité culturelle : 13 françaises, une belge de Flandre, une québécoise, et une internationale (siège à Rome), ont tenu le 30 mars 2010 au Salon du Livre de Paris, une conférence de presse présidée par l’écrivain Philippe de Saint Robert et animée notamment par le Professeur au Collège de France Claude Hagège.

Elles ont, avec l’approbation massive du public de quelque 240 personnes, démasqué et dénoncé l’offensive de grande envergure menée depuis des années par les "élites" dominantes de droite, de gauche et du centre, contre nos langues, la Francophonie et la diversité culturelle dans toute l’Europe et dans le monde. Dans l’enseignement, les universités, la recherche, la chanson, les entreprises, le cinéma, les media audio-visuels, et dans l’utilisation de l’Union européenne comme fourrier de la langue et des intérêts anglo-saxons sur le continent et en Afrique.

Nos associations constatent que, dans le cas de la France, ces évolutions tendent - au nom du "mondialisme" ou "globalization" - à une nouvelle mutation linguistique vassalisante vers l’anglo-américain.

Elles estiment que cette mutation forcée, subreptice, mais d’une ampleur impressionnante, dessert les vrais intérêts de la France, de ses voisins, et de leurs peuples au premier chef, et qu’elle justifie que la Nation puisse en prendre une pleine conscience, et s’exprimer à ce sujet d’intérêt vital dans un grand débat national.

Les 16 associations demandent donc au Gouvernement français, avec l’accord du public présent, d’organiser des :

"États généraux de la langue française et de la Francophonie".

Elles veulent que soient, en France, clarifiées d’urgence les places du français, des langues étrangères et régionales, et de la construction de la Communauté francophone.
Paris, le 30 mars 2010 [voir la vidéo de la conférence de presse]

Voir également les entretiens lors du Salon du Livre avec Volker Schlöndorff (4'51) Françoise Xenakis (4'12) et Édouard Molinaro (3'36) au sujet de la langue française (propos recueillis par Laura Lebeau)


Appel préliminaire

Les associations se réjouissent de voir, en mars, le français et la Francophonie à la une de quelques médias : 40ème anniversaire du traité de Niamey, Semaine de la Langue française et prochaine inauguration par Nicolas Sarkozy et Abdou Diouf de la Maison de la Francophonie dont la date reste à fixer.

Mais nos associations constatent que :

- l’enseignement "d’une langue étrangère" dès les petites classes - en pratique du seul anglais - est imposé aux enfants de France ;

- l’enseignement secondaire offre de moins en moins d’autres langues que celle du dollar ;

- l’enseignement supérieur français s’anglo-américanise, à un rythme accéléré depuis quelques années ;

- les pressions se multiplient depuis vingt ans sur nos chercheurs pour faire de l’américain la seule langue de leurs publications et colloques en France, les mettant ainsi à la remorque et sous la coupe de la recherche et de gros intérêts anglo-saxons ;

- la chanson en anglais noie de plus en plus les artistes qui chantent en français, jusque dans les concours et prix nationaux, seul le rap restant à peu près francophone ;

- les armées de terre, de mer, de l’air, des pays européens, au nom de l’inter-opérabilité des forces OTAN, emploient l’anglo-américain jusque chez elles entre nationaux ;

- les grandes entreprises "mondialisées" imposent, en France et ailleurs, l’anglais comme langue des logiciels et de la communication avec leurs cadres, malgré les réactions, enfin renforcées, des salariés et de leurs syndicats ;

- les chaînes de télévision privées et publiques privilégient, aux "JT" du soir, la présentation-promotion (payée ?) de films américains dans de longs entretiens avec des acteurs et réalisateurs anglo-saxons; les affiches de films en anglais n’étant plus guère traduites ;

- la protection juridique du français assurée depuis 1994 (loi Toubon) est sans cesse rognée par trop de ses gardiens, jusque dans ses aspects de protection du consommateur, au mépris du principe de précaution ;

- le réseau encore magnifique d’écoles françaises, d’instituts, centres culturels, alliances françaises, d’extension mondiale et de haute qualité, perd constamment de ses ressources d’État depuis plus de 20 ans, alors qu’il est un remarquable vecteur d’influence de la France ;

- la Francophonie organisée (OIF) stagne en fait depuis 10 ans, sans impulsion politique et sans croissance réelle des moyens de sa coopération multilatérale et de ses actions de solidarité. Symbole révélateur : son drapeau est inconnu parce qu’occulté…

- l’Union européenne est devenue en fait le fourrier zélé de la langue et des intérêts anglo-américains jusque dans ses relations avec les pays francophones africains, et plus encore avec ses membres européens et leurs ministères, obligés de traiter en anglais les documents de travail, alors qu’ils devraient avoir le courage de les renvoyer à Bruxelles, en application des textes fondateurs de l’UE.

Nos associations constatent que, dans le cas de la France, ces évolutions équivalent - au nom du "mondialisme" ou "globalization" - à une nouvelle mutation linguistique vassalisante, beaucoup plus rapide que ne le fut en Gaule le passage pluriséculaire des langues celtiques au latin.
Elles estiment que cette mutation forcée, d’une ampleur impressionnante, dessert les vrais intérêts de la France, et de ses voisins, et qu’elle mérite que la Nation puisse en prendre une pleine conscience, et s’exprimer à ce sujet d’intérêt vital dans un grand débat national.

Nos associations demandent donc au Gouvernement d’organiser des "États généraux de la langue française et de la Francophonie". Elles souhaitent que soient clarifiées d’urgence chez nous les places du français et des autres langues.


* Associations organisatrices :
Alliance Champlain, Nouméa, Nouvelle-Calédonie - www.alliance-champlain.asso.nc
Association Francophonie Avenir (AFRAV), 2811 chemin de Saint-Paul - 30129 Manduel – www.francophonie-avenir.com
Association internationale francophone des Aînés (AIFA-France) - AG2R, 35 bd Brune - 75014 Paris
Association pour la Promotion de la francophonie en Flandre (APFF), Spreeuwenlaan 12 - 8420 De Haan - Belgique - www.francophonie.be/ndf
Association pour la sauvegarde et l’expansion de la langue française (ASSELAF) 22 rue François Miron - 75004 Paris – http://asselaf.fr/
Avenir de la langue française (ALF), 34 bis rue de Picpus - 75012 Paris
Cercle littéraire des écrivains cheminots (CLEC) - http://clec.uaicf.asso.fr
Comité du 9 mars 2009 (syndicats-associations, pour le droit des travailleurs de travailler dans leurs langues nationales (en France : ALF 34bis rue de Picpus)
Défense de la langue française (DLF) – 222 avenue de Versailles - 75016 Paris ; www.langue-francaise.org
Forum francophone international France (FFI-France) - 34 bis rue de Picpus - 75012 Paris
Institut Culture, Economie et Géopolitique (ICEG) 2 rue Paul Appell, 75012 Paris – www.asso-iceg.fr
Impératif français, Québec
Le Français en Partage (LFP), 25 bd Arago - 75013 Paris - http://lefrancaisenpartage.blogspot.com
Respublicanova, Paris www.respublicanova.fr et www.jeuneciceron.fr

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Conférence de 16 associations

Conférence de presse réussie au Salon du Livre pour 16 associations en lutte pour le français et la Francophonie

Claude Hagège l’a conclue par ces mots : "c’est la guerre ! "

langue française associations

16 associations de promotion du français, de la Francophonie, et de la diversité culturelle : 13 françaises, une belge de Flandre, une québécoise, et une internationale (siège à Rome), ont tenu le 30 mars au Salon du Livre de Paris, une conférence de presse présidée par l’écrivain Philippe de Saint Robert et animée notamment par le Professeur au Collège de France Claude Hagège.

Elles ont, avec l’approbation massive du public de quelque 240 personnes, démasqué et dénoncé l’offensive de grande envergure menée depuis des années par les "élites" dominantes de droite, de gauche et du centre, contre nos langues, la Francophonie et la diversité culturelle dans toute l’Europe et dans le monde. Dans l’enseignement, les universités, la recherche, la chanson, les entreprises, le cinéma, les media audio-visuels, et dans l’utilisation de l’Union européenne comme fourrier de la langue et des intérêts anglo-saxons sur le continent et en Afrique.

Nos associations constatent que, dans le cas de la France, ces évolutions tendent - au nom du "mondialisme" ou "globalization" - à une nouvelle mutation linguistique vassalisante vers l’anglo-américain.

Elles estiment que cette mutation forcée, subreptice, mais d’une ampleur impressionnante, dessert les vrais intérêts de la France, de ses voisins, et de leurs peuples au premier chef, et qu’elle justifie que la Nation puisse en prendre une pleine conscience, et s’exprimer à ce sujet d’intérêt vital dans un grand débat national.

Les 16 associations demandent donc au Gouvernement français, avec l’accord du public présent, d’organiser des :

"États généraux de la langue française et de la Francophonie".

Elles veulent que soient, en France, clarifiées d’urgence les places du français, des langues étrangères et régionales, et de la construction de la Communauté francophone.
Paris, le 30 mars 2010 [voir la vidéo de la conférence de presse] (1h25'22")

Voir également les entretiens lors du Salon du Livre avec Volker Schlöndorff (4'51), Françoise Xenakis (4'12) et Édouard Molinaro (3'36) au sujet de la langue française (propos recueillis par Laura Lebeau)


Appel préliminaire

Les associations se réjouissent de voir, en mars, le français et la Francophonie à la une de quelques médias : 40ème anniversaire du traité de Niamey, Semaine de la Langue française et prochaine inauguration par Nicolas Sarkozy et Abdou Diouf de la Maison de la Francophonie dont la date reste à fixer.

Mais nos associations constatent que :

- l’enseignement "d’une langue étrangère" dès les petites classes - en pratique du seul anglais - est imposé aux enfants de France ;

- l’enseignement secondaire offre de moins en moins d’autres langues que celle du dollar ;

- l’enseignement supérieur français s’anglo-américanise, à un rythme accéléré depuis quelques années ;

- les pressions se multiplient depuis vingt ans sur nos chercheurs pour faire de l’américain la seule langue de leurs publications et colloques en France, les mettant ainsi à la remorque et sous la coupe de la recherche et de gros intérêts anglo-saxons ;

- la chanson en anglais noie de plus en plus les artistes qui chantent en français, jusque dans les concours et prix nationaux, seul le rap restant à peu près francophone ;

- les armées de terre, de mer, de l’air, des pays européens, au nom de l’inter-opérabilité des forces OTAN, emploient l’anglo-américain jusque chez elles entre nationaux ;

- les grandes entreprises "mondialisées" imposent, en France et ailleurs, l’anglais comme langue des logiciels et de la communication avec leurs cadres, malgré les réactions, enfin renforcées, des salariés et de leurs syndicats ;

- les chaînes de télévision privées et publiques privilégient, aux "JT" du soir, la présentation-promotion (payée ?) de films américains dans de longs entretiens avec des acteurs et réalisateurs anglo-saxons; les affiches de films en anglais n’étant plus guère traduites ;

- la protection juridique du français assurée depuis 1994 (loi Toubon) est sans cesse rognée par trop de ses gardiens, jusque dans ses aspects de protection du consommateur, au mépris du principe de précaution ;

- le réseau encore magnifique d’écoles françaises, d’instituts, centres culturels, alliances françaises, d’extension mondiale et de haute qualité, perd constamment de ses ressources d’État depuis plus de 20 ans, alors qu’il est un remarquable vecteur d’influence de la France ;

- la Francophonie organisée (OIF) stagne en fait depuis 10 ans, sans impulsion politique et sans croissance réelle des moyens de sa coopération multilatérale et de ses actions de solidarité. Symbole révélateur : son drapeau est inconnu parce qu’occulté…

- l’Union européenne est devenue en fait le fourrier zélé de la langue et des intérêts anglo-américains jusque dans ses relations avec les pays francophones africains, et plus encore avec ses membres européens et leurs ministères, obligés de traiter en anglais les documents de travail, alors qu’ils devraient avoir le courage de les renvoyer à Bruxelles, en application des textes fondateurs de l’UE.

Nos associations constatent que, dans le cas de la France, ces évolutions équivalent - au nom du "mondialisme" ou "globalization" - à une nouvelle mutation linguistique vassalisante, beaucoup plus rapide que ne le fut en Gaule le passage pluriséculaire des langues celtiques au latin.
Elles estiment que cette mutation forcée, d’une ampleur impressionnante, dessert les vrais intérêts de la France, et de ses voisins, et qu’elle mérite que la Nation puisse en prendre une pleine conscience, et s’exprimer à ce sujet d’intérêt vital dans un grand débat national.

Nos associations demandent donc au Gouvernement d’organiser des "États généraux de la langue française et de la Francophonie". Elles souhaitent que soient clarifiées d’urgence chez nous les places du français et des autres langues.


* Associations organisatrices :
Alliance Champlain, Nouméa, Nouvelle-Calédonie - www.alliance-champlain.asso.nc
Association Francophonie Avenir (AFRAV), 2811 chemin de Saint-Paul - 30129 Manduel – www.francophonie-avenir.com
Association internationale francophone des Aînés (AIFA-France) - AG2R, 35 bd Brune - 75014 Paris
Association pour la Promotion de la francophonie en Flandre (APFF), Spreeuwenlaan 12 - 8420 De Haan - Belgique - www.francophonie.be/ndf
Association pour la sauvegarde et l’expansion de la langue française (ASSELAF) 22 rue François Miron - 75004 Paris – http://asselaf.fr/
Avenir de la langue française (ALF), 34 bis rue de Picpus - 75012 Paris
Cercle littéraire des écrivains cheminots (CLEC) - http://clec.uaicf.asso.fr
Comité du 9 mars 2009 (syndicats-associations, pour le droit des travailleurs de travailler dans leurs langues nationales (en France : ALF 34bis rue de Picpus)
Défense de la langue française (DLF) – 222 avenue de Versailles - 75016 Paris ; www.langue-francaise.org
Forum francophone international France (FFI-France) - 34 bis rue de Picpus - 75012 Paris
Institut Culture, Economie et Géopolitique (ICEG) 2 rue Paul Appell, 75012 Paris – www.asso-iceg.fr
Impératif français, Québec
Le Français en Partage (LFP), 25 bd Arago - 75013 Paris - http://lefrancaisenpartage.blogspot.com
Respublicanova, Paris www.respublicanova.fr et www.jeuneciceron.fr

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Jean-Pierre Raffarin à la rescousse de la langue française à l’ONU

Jean-Pierre Raffarin à la rescousse de la langue française à l'ONU

Raffarin ONU langue française

voir également Raffarin "francophone intransigeant" sur le site de Échos

Jean-Pierre Raffarin à la rescousse de la langue française à l'ONUNew-York — L'ex-Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a annoncé vendredi son intention de développer une "intransigeance francophone" dans les instances internationales pour lutter contre le recul de l'usage du français malgré son statut de langue de travail.

Dans une conférence de presse au siège de l'ONU, M. Raffarin, représentant personnel du président Nicolas Sarkozy pour la Francophonie, a indiqué s'être entretenu avec le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, "pour défendre la cause du français".

"Le président Sarkozy m'a demandé d'aller dans l'ensemble des organisations internationales et d'assurer ainsi cette présence du français et d'y exprimer, positivement mais en même temps avec fermeté, une certaine intransigeance francophone pour que les règles soient respectées", a-t-il dit.

Il s'agit, a-t-il ajouté, "d'une vraie sensibilisation de fond de l'ONU à un moment où nous avons besoin de réaffirmer que le français, langue officielle, est aussi une des deux langues de travail et que ce n'est pas toujours très visible dans l'exercice quotidien des responsabilités".

L'ONU reconnaît six langues officielles: l'anglais, l'arabe, le chinois, l'espagnol, le français et le russe. Parmi celles-ci, seuls l'anglais et le français sont langues de travail. Cependant, dans la pratique quotidienne, l'anglais exerce une domination sans partage.

Il n'est pas rare de voir des responsables francophones préférer, souvent sous la pression de la presse anglophone, faire des déclarations publiques à l'ONU en anglais, même imparfait, plutôt qu'en français.

Affirmant que son entretien avec M. Ban s'était déroulé entièrement en français, M. Raffarin a dit lui avoir demandé "de faire quelques interventions publiques stratégiques en français" et qu'il avait accepté.

La faiblesse en français de M. Ban en 2006 lors de la campagne pour son poste avait quelque peu gêné la France, qui historiquement avait toujours exigé qu'un candidat puisse s'exprimer en français pour voter pour lui au Conseil de sécurité où elle dispose d'un droit de veto. M. Ban s'en était tiré en promettant de prendre des cours, ce qu'il a fait.

M. Raffarin a également indiqué s'être entretenu avec Alain Le Roy, ancien diplomate français qui dirige le département de maintien de la paix de l'ONU, pour souligner la nécessité que la francophonie soit plus présente dans cette activité.

Alors que 55% des effectifs des opérations de maintien de la paix de l'ONU sont déployés dans des pays francophones, seulement 15 à 16% de ces effectifs sont eux-mêmes francophones, ce qui est "insuffisant", a-t-il dit.

"Les pays francophones veulent se mobiliser" mais se heurtent à des difficultés quand les informations et la formation sont uniquement dispensées en anglais, a-t-il précisé.

M. Raffarin a précisé que sa démarche se faisait en liaison avec Abdou Diouf, président de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), et ne visait pas seulement l'ONU mais aussi d'autres instances internationales comme l'Union européenne.

Nous ne pouvons que nous réjouir que les pouvoirs publics, par l'intermédiaire du "Représentant personnel du Président de la République pour la Francophonie", se
préoccupent enfin de la place du français dans les institutions internationales.
Et que J
ean-Pierre Raffarin dont les sympathies francophones nous avaient échappé jusqu'alors, s'implique dans cette question. MAR

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Et le drapeau de la Francophonie ?

 Et le drapeau de la Francophonie ? Ne le cachons plus !

Francophonie politique OIF
Depuis des années, nos associations françaises et québécoises demandent aux autorités compétentes de nos deux États d’illustrer publiquement leur appartenance à la Communauté francophone en montrant son drapeau officiel dans un maximum de circonstances.

Elles ont, dès le début et sans désemparer, entrepris d’associer à leurs démarches l’Organisation internationale de la Francophonie.

Nous pensons que montrer le drapeau de la Francophonie est une manière à la fois forte et symbolique d’affirmer que les États et gouvernements membres de cette Communauté n’ont pas qu’une seule appartenance dans le concert des Nations.

Ainsi le Québec, qui a tant contribué, aux côtés de pays d’Afrique et d’Asie, à la création des premières institutions francophones internationales, peut trouver avantage à flanquer son drapeau national fleurdelisé du drapeau de la Francophonie dans les circonstances officielles dans lesquelles le fleurdelisé est déjà flanqué du drapeau canadien à feuille d’érable.

Ainsi la France.
La Constitution de notre pays mentionne bien, depuis la réforme de mai 1992, l’appartenance à l’Union européenne. Mais, depuis la réforme du 21 juillet 2008, elle mentionne aussi (titre XIV, art. 87) notre appartenance à la Communauté francophone.

Notre pays affiche en toutes circonstances officielles, aux frontons de ses édifices publics, jusque dans les plus modestes mairies, le drapeau de l’Union européenne. Affichage illégal au demeurant, puisque le projet de Constitution qui lui donnait un statut officiel dans l’Union a été rejeté en mai 2005 par le peuple français, et que le traité de Lisbonne, ratifié, n’a pas repris dans ses articles le statut dudit drapeau.

Notre pays devrait donc, à notre sens, montrer qu’en application de la Constitution, sa politique étrangère continue à "marcher sur les deux jambes", l’européenne et la francophone, en flanquant le drapeau tricolore, qui reste quoi qu’il en soit le seul drapeau légitime et légal en France, du drapeau de la Francophonie chaque fois qu’il est flanqué du drapeau de l’Union européenne.

Deux associations de promotion du français et de la Francophonie ont récemment, dans leurs assemblées générales, demandé encore une fois cet affichage et cette affirmation.
Or, cette année 2010 marque le quarantième anniversaire de la signature le 20 mars 1970 du traité de Niamey, signé par les représentants de 21 États et gouvernements, portant création de l’ACCT, ancêtre de l’OIF d’aujourd’hui, qui compte bien commémorer l’évènement.

Nous vous proposons donc, dans un premier temps, de saisir cette occasion bienvenue pour montrer le drapeau de la Francophonie dans un maximum d’édifices publics et de circonstances officielles – notamment lors d’interventions du Président de la République à la télévision et ailleurs – d’abord en France et au Québec, au moins pendant la Semaine de la Langue française, organisée par la DGLFLF, qui s’ouvre le 20 mars, date anniversaire du Traité, et date de l’inauguration par le Président de la République et le Secrétaire Général de l’OIF de la Maison de la Francophonie, avenue Bosquet à Paris.

Veuillez agréer l’expression de notre espoir, de notre entier dévouement à la cause qui nous est commune, et de notre haute considération.

Albert Salon, président d’Avenir de la langue française, ancien Ambassadeur.

Cet éditorial a été envoyé sous forme de lettre aux personnalités suivantes :
Monsieur le Secrétaire Général de l’Organisation internationale de la Francophonie,
Messieurs les Ministres chargés de la Langue française et de la Francophonie,
Messieurs les Conseillers auprès de Monsieur le Président de la République,

Une lettre que vous pouvez, chers internautes, appuyer et diffuser de votre côté !
Cet aspect de notre combat a été évoqué lors de notre assemblée générale du 30 janvier.


Informations concernant le drapeau de la Francophonie

Le drapeau de la Francophonie est un drapeau officiel. Il est, sur fond blanc, composé du symbole (cercle à cinq branches en 5 couleurs), initialement logo du Sommet de la Francophonie à Québec en 1987. Conçue par la firme québécoise Verge, Lebel et associés, sa "structure visuelle des cinq bandes s’appuyant les unes sur les autres dans une démarche cohérente véhicule de façon spectaculaire la notion d’entraide et de collaboration harmonieuse. Les cinq couleurs franches, rappelant les diverses couleurs des drapeaux des Etats et gouvernements participant au Sommet apportent une dimension internationale au symbole et représentent bien les cinq continents auxquels appartient les partenaires de la Francophonie."

Ce symbole a été adopté par les Instances de la Francophonie pour l’ensemble de la Francophonie institutionnelle. Cette décision a été prise par le Comité de suivi du Sommet de Dakar en 1990 qui précise : "L’emblème est réservé aux Sommets et à leurs manifestations officielles. Il est étendu aux institutions de la Francophonie qui ont un rapport direct avec le Sommet : ACCT (devenue Organisation internationale de la Francophonie), Aupelf-Uref (devenue Agence universitaire de la Francophonie), Cirtef, TV5, Université Senghor, IEPF, Confemen, Confejes, Forum francophone des Affaires, etc.)". "Les pays du Sommet qui désirent marquer, par l’utilisation de l’emblème, leur appartenance à la Francophonie, pourront également l’utiliser. Ces utilisateurs auront toujours la possibilité d’associer l’emblème à leur propre signe distinctif".

L’OIF se procure les drapeaux dont elle fait usage sur commande auprès de plusieurs sociétés en France qui fournissent des produits à qualité égale :

Faber-France : M. Antoine Debrez - 03 20 97 40 20 - 06 03 10 13 42 - a.debrez@faber-france.fr
Sté Varinard : Mme Nesrine El Hamri - 04 90 28 85 44  - contact@varinard.com
Sté Aviso-Drapeaux : Mme Clarissa Caillard - 02 38 83 77 72 - clarissa.caillard@aviso-drapeaux.com
M. Stéphane Quintin -  01 49 48 00 85 - 06 50 93 00 83 - quintin@standparis.fr

Les coûts de production de drapeaux à l’usage des institutions des pays membres sont à la charge de celles-ci.

Pour informations complémentaires : Anissa Barrak, Chef du service de communication - Organisation internationale de la Francophonie - 13 quai André Citroën - 75015 Paris
tél : 01 44 37 33 65 - www.francophonie.org 

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Le Crédit agricole toujours plus loin dans la servilité anglomane

Le Crédit agricole toujours plus loin dans la servilité anglomane

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Le Crédit agricole toujours plus loin dans la servilité anglomane

Le Crédit agricole renomme Calyon, sa filiale de banque de financement et d’investissement : Crédit Agricole Corporate & Investment Bank (sic !) au son du merveilleux et subtil message :" It’s time for a change" accolé à la tête de Sean Connery (?). Ce qui en passant, est plutôt cocasse de la part d'un prétendu défenseur de l'indépendance écossaise qui avec cette publicité ne fait qu'accentuer cette même colonisation anglo-saxonne.

Les banques françaises quand elles auraient pu se glorifier d'avoir un peu moins que d'autres, adopté la logique financière anglo-saxonne qui a produit les merveilleux effets que l'on sait, persiste et signe dans son anglomanie qui semble toujours pour elles une preuve de compétence et de sérieux international. Les subprimes ce n'est pas grave, continuons à devenir de plus en plus anglo-saxon !

Le Crédit Agricole est passé maître en la matière avec par exemple, sa nouvelle banque en ligne "B for Bank" et ses cartes Mozaïk destinées aux "djeunes" truffées de mots anglais.
Qu'attend donc ce groupe pour en terminer avec sa ringardise et se renommer Agricultural Credit. Ce qui les gêne sans doute, c'est que cela rappellerait à ses idoles anglo-saxonnes sa vocation première, l'agriculture. Un peu ringard non ?

Marc-Antoine Renard
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CCI et grandes écoles trahissent le français et la France

Nos Chambres de commerce et une partie de nos institutions d’enseignement supérieur trahissent le français et la France : clouons-les au pilori !

par Jean-Pierre Busnel et Dominique Daguet

CCI grandes écoles colonisation langue française
Jean-Pierre Busnel et Dominique Daguet nous appellent à une résistance vive et concrète contre ces institutions de formation de nos élites qui livrent notre jeunesse à l’Empire. M. Busnel s’en prend à juste titre à la CCI de Rennes. Mais les CCI de Lille, de Paris…agissent de même. Ainsi que l’Institut d’Études Politiques de Paris, la prestigieuse "Sciences Po" qui donne, à son antenne de Reims récemment ouverte, ses cours essentiellement en anglais, et renforce considérablement les cours en anglais à Paris même. Ce n’est pas pour rien que, pour 2009, l’Académie de la Carpette anglaise vient de décerner son prix d’indignité nationale au directeur Richard Descoings … Il faudra faire passer notre résistance du Verbe à l’Action, pour reprendre l’attitude du Dr Faust dans la première partie du Faust de Goethe : "Am Anfang war die Tat ! "  (Albert Salon)
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Nos cours sont dispensés en anglais ! par Jean-Pierre Busnel

La Chambre de commerce et d'industrie de Rennes (les CCI, instituées par une loi de 1898, sont des établissements publics de l'État à caractère administratif) a fondé, en 1990, une ESC (École supérieure de commerce). Il y a une quarantaine d'écoles de ce type en France et celle de Rennes est l'une des dernières à avoir vu le jour. Comme d'autres, à l'heure de la globalisation néolibérale et du mimétisme anglomaniaque, afin d'affirmer haut et fort sa vocation d'école internationale et afin que nul n'en doute dans le « village global», elle a ajouté à son nom l'expression school of business et s'appelle désormais ESC Rennes school of business. Par la métaphore (trompeuse) du « village global» - énoncée pour la première fois en 1962 par le canadien Herbert Marshall McLuhan (1911-1980) et vulgarisée depuis par une "élite hors-sol déliée de tout enracinement" (Alain Finkielkraut), transnationale, mobile, entreprenante - la pensée dominante néolibérale veut, à la fois, signifier que le monde se réduit de plus en plus à un vaste marché unique, délégitimer les fonctions nationales de régulation et de transfert, annoncer l'inéluctable déclin du politique et des États, c'est-à-dire la nécessaire subordination croissante du pouvoir politique des temps anciens au pouvoir économique supranational de demain.

Par un article du quotidien Ouest-France (28/12/2009) on a appris que cette école de commerce allait ouvrir une antenne au Maroc (à l'Université internationale de Rabat) pour anticiper une éventuelle baisse de ses effectifs (elle comptait à ses débuts de nombreux étudiants Chinois, mais ils sont désormais beaucoup moins nombreux, car la Chine a développé ses propres écoles et universités nous explique-t-on). "Nous allons passer du stade d'école internationale au stade d'école globale" dit son directeur, "nous avons aujourd'hui 80 % de professeurs étrangers, ainsi qu'un tiers de nos élèves. Nos cours, eux, sont dispensés en anglais." Grâce à cette présence dans un pays émergent, ajoute le directeur, "nous exportons un programme d'enseignement et de recherche éprouvé, nos professeurs, nos cours, nos diplômes". On est bien certain, en tous les cas, que s'il est un enseignement que l'école n'entend pas exporter, c'est bien celui de la langue française (notons, à ce propos, que la moitié de la population marocaine est réputée francophone). Sur le site de l'école on peut pourtant lire : "nous sommes convaincus que le monde de demain sera encore plus global que celui d’aujourd’hui ... C’est pourquoi, nous considérons qu’apprendre le management n’est possible qu’avec un apprentissage parallèle de la diversité du monde et des cultures régionales". À croire, donc, que le plurilinguisme ne serait plus constitutif de la "diversité du monde", que le français ne serait même plus l'attribut premier d'une "culture régionale".

Pour ce très jeune établissement d'enseignement, comme pour d'autres du même type très probablement, le bilinguisme (français-anglais), tant vanté par les pouvoirs publics, est, déjà, manifestement dépassé. La langue française est carrément bannie. Il s'agit là encore d'une manifestation de ce renversement brutal, historique, de cette « rupture » parmi tant d'autres mais d'une portée considérable celle-ci, que j'évoquais dans un courriel du 28 juin dernier ( http://www.francophonie-avenir.com/Index_JPB_L'Institut-d'Etudes-Politiques-de-Paris-(IEP).htm) à propos de l'Institut d'Études Politiques de Paris (dont le directeur s'est du reste vu décerner récemment le Prix de la Carpette anglaise 2009) : l'inversion complète de la symbolique linguistique traditionnelle. Il ne s'agit plus, en effet, comme aux origines de la prestigieuse École Libre des Sciences Politiques fondée en 1872 par Émile Boutmy, et pour longtemps, bien après sa transformation en établissement public (1945), d'ouvrir le monde (les étudiants étrangers) à la culture et à la langue française, mais, à l'inverse, au nom de la globalisation marchande, d'ouvrir au monde les étudiants français (et étrangers) par l'indispensable mise au rancart de la langue française. Ce qui, bien entendu, implique, dans le même temps, d'exonérer généreusement les non-francophones de tout apprentissage en la matière, qu'ils soient étudiants ou professeurs (les dirigeants économiques semblent ne pas avoir encore bien compris que, ce faisant, ils pourraient bien concéder à leurs concurrents anglophones de naissance un avantage considérable, voire décisif). Et que l'on ne vienne pas dire à ceux qui préconisent la mise au tombeau de la langue de François-René de Chateaubriand qu'ils condamnent au même sort la culture française. Ils répondront, sans rire, que celle-ci ne peut que progresser en influence si elle renonce à s'exprimer en français !

S'adresser à un interlocuteur étranger en français, même s'il a une bonne connaissance de notre langue, serait devenu un signe de médiocrité et de ringardise, le faire (ou essayer de le faire) en anglais celui de l'excellence et de la modernité. À la Libération (ordonnances du 26 août et du 26 décembre 1944) fut instituée l'incrimination dite alors d' « indignité nationale ». On dirait, aujourd'hui, décidément, que certains ont décrété "l'indignité internationale" à l'encontre de la langue française (comme, bien entendu, de toutes les langues nationales autres que l'anglais). Peu leur importe qu'à l'occasion du débat sur « l'identité nationale », tous les sondages publiés ont montré qu'une très forte majorité de Français demeurait fort attachée à sa langue maternelle. Ils s'en moquent. Le peuple ne sait pas ce qui est bon pour lui, il ne peut qu'être dans l'erreur. Il n'est pas "ready for the future" (prêt pour le futur, en français), comme le dit la nouvelle devise patronale du MEDEF (Mouvement des entreprises de France). C'est pourquoi, il appartient aux milieux d'affaires de l'éclairer et de le conduire, au besoin contre son gré, sur la voie de la mondialisation nécessairement « heureuse ». La stratégie de pouvoir et de domination est ici manifeste. Elle vise, en effet, clairement, à faire en sorte que tous ceux qui ne sauront s'exprimer que médiocrement en anglo-américain - ce qui sera, quoi qu'il advienne, pour très longtemps, le cas de la très grande majorité des Français (et en particulier des plus âgés d'entre eux) - soient bien convaincus de leur handicap et de leur infériorité et acceptent sans trop de protestation de faire les frais à l'avenir, en particulier dans le monde du travail, y compris sur leur propre sol, d'une forme nouvelle, sournoise, d'aliénation et de discrimination linguistique; de n'être, en somme, que les supplétifs de ceux qui savent (ou prétendent savoir).

L'école en question est privée, donc payante, certes, mais « reconnue par le Gouvernement français comme institution d'enseignement supérieur, certifiée pour délivrer le grade de Master ». Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche s'est-il seulement ému un tant soit peu de l'éviction de la langue française dans une école reconnue par lui, fût-elle à vocation commerciale et internationale ? Il y a de bonnes raisons de penser plutôt le contraire. La ministre concernée, Mme Valérie Pécresse, étant connue pour ses multiples déclarations relatives à la promotion de l'anglais au sein des universités françaises, ce qui lui valut, du reste, d'être, elle aussi, brillante lauréate du Prix de la Carpette anglaise en novembre 2008. Mais, avec l'essor du « turbo-capitalisme » et de la globalisation néolibérale, depuis longtemps déjà, le caractère de plus en plus artificiel de la distinction faite traditionnellement entre pouvoirs politique et économique n'est plus à démontrer. Pas plus que l'endogamie et la porosité qui existent désormais entre leurs « élites » dirigeantes respectives, comme en atteste leur parfaite interchangeabilité.

Jean-Pierre Busnel
Président de l'Institut André Busnel
contact@iab.com.fr

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Une École de commerce de Rennes, qui se croit "supérieure", a jeté la langue française au ruisseau.
Il faut lui répondre par un autre ruisseau, et jeter son emblème dans la boue.
par Dominique Daguet

J'ai reçu, envoyé par l'ambassadeur Albert Salon, copie du texte de Jean-Pierre Busnel, Président de l'Institut André Busnel, qui s'indigne à bon droit de l'anglicisation galopante des enseignements à caractère universitaire donnés par les Écoles (dites) supérieures de commerce que fondent partout en France les Chambres de commerce : il s'appuie sur ce que vient de décider celle de Rennes, devenue ainsi le énième "cheval de Troie" de l'Empire de l'Ouest, autrement dit des États-Unis, états qui jouent leur jeu impérial où n'entrent en ligne de compte que leurs intérêts les plus triviaux. Qui nous oblige à tout leur céder? Question d'importance dont nous aimerions recevoir réponse de la Part de "notre" Président de la République.

L'indignation de Jean-Pierre Busnel, exprimée en termes fort mesurés, doit être relayée et si possible largement amplifiée en termes qui le soient moins, parce qu'il faut que l’État français comprenne que l'on ne pourra pas éternellement supporter avec patience , non seulement qu'il laisse faire, mais qu'il encourage officiellement ce genre de pratiques qui sont des pratiques infâmes. Je sais que l'ESC de l'Aube à Troyes est des plus tentée de faire de même, son Président ayant déclaré, il y a quelques années, à ses étudiants qu'ils devaient ne plus considérer leur langue maternelle que comme un idiome de seconde catégorie, l'anglais étant en première division ! Si elle l'est, ce n'est que parce qu'ils ont baissé pavillon à la façon des lâches : et si Wall Street le leur demande, ils iront jusqu'à baisser leur froc. Moralement, c'est déjà fait.

J'ai sur l'Araignée (ou Toile), il y a quelques semaines, dans une chronique au titre sans ambiguïté "Notre identité est désormais une identité de combat" (21 décembre 2009 in "Les Manants du Roi"), concocté une liste d'actions capables de faire savoir à qui de droit que notre indignation couplée à la consternation ne va pas toujours se contenter d'être dite en articles pertinents mais probablement toujours accueillis par de simples haussements d'épaules : notre révolte il faut qu'elle débouche bientôt sur de significatives manifestations, non violentes mais suggestives. Ne nous contentons plus de n'en parler qu'entre nous.

Inutile de s'attendre à des marches dans Paris : nous savons que les pouvoirs publics se moquent radicalement de ces processions pacifiques (heureusement!) qui ne gênent que les citoyens. Non, il faut concevoir désormais la communication des amoureux de notre langue sous la forme d'une guérilla incivile. Non point pour s'en prendre aux populations, en ces temps où l'on interroge Monsieur Tout le Monde sur son identité alors qu'officiellement on la bafoue dans son expression la plus intime, la langue des Français comme des francophones.

Je copie quelques passages de la Chronique citée plus haut : "Comment concevoir ce combat qui est à mener aujourd’hui moins par des mots que par des actes ? En dehors de tout ce qui ne peut se dire, il est possible de divulguer quelques-unes des actions envisageables. Par exemple on pourrait penser à susciter mille sortes d’attentats joyeux contre les « carpettes » - ou serpillière - de l’imperium linguistique : dépôts de goudron et d’ordures au seuil de leurs palais ; graffitis à la bombe indélébile ; effacement des signes trop visibles de l’invasion ; collages accusateurs contre les stipendiés que s’offrent, en tant qu’esclaves d’un nouveau genre, les malfaisants de l’anglo-saxonisation du monde ; courtes manifestations sonorisées de dénonciation ; brûlots médiatiques à base de caricatures incendiaires ; coloriages de vitrines et brûlages de pantins à l’image des élus collabos…
Enfantillages ? Sans doute, mais désagréables… Et si cela ne devait pas suffire à faire prendre, non seulement conscience, mais surtout des mesures concrètes de défense et d’illustration de notre langue – absolu respect à Bruxelles des droits de fondation qui sont les siens ; révérence totale envers notre Constitution qui la déclare « langue de la République », ce qui se confirme nécessairement par une définition des limites à ne pas franchir ; application maximale de la loi Toubon avant qu’une meilleure ne soit promulguée...; soutien renforcé, notamment financier, à nos Alliances françaises comme à nos Instituts culturels à l’étranger ; récompenses largement dotées aux œuvriers qui servent cette langue avec dévouement, opérations coup de poing dans diverses régions du monde pour la faire connaître et aimer de façon ludique et utile etc. – alors il faudra songer à aller un peu plus loin dans nos tactiques : cassages de vitrines anglophones, boules puantes dans les commerces impliqués dans la propagation de la pandémie linguistique dont nous savons parfaitement qu’elle est voulue et par qui ; épandage de colles, de cendres d’étrons, de fumiers et autres lisiers porcins aux entrées munificentes de ces Puissances ; séances d’« urinage » collectif le long de leurs représentations ou de leur siège ; appositions d’étiquettes non équivoques sur le fût des lampadaires, des barrières publiques ; bariolages des guichets des banques complices ; jets d’acides sur les produits les plus coûteux des commerces de luxe et bien d’autres projets que nous gardons secrets le temps nécessaire…
Nous ferons de toutes ces manifestations joyeuses le mode habituel de l’action politique au sens le plus noble qui soit. Et si rien de cela ne devait fonctionner, nous n’irons certes pas mettre en péril la vie des criminels que nous dénonçons ici, quoique ce ne soit pas la moindre de nos tentations que de leur chatouiller les oreilles, mais la nôtre oui, en allant peut-être jusqu’à la grève de la faim en divers lieux emblématiques… Et si cela ne devait toujours pas faire reconnaître à notre langue le droit d’exister selon son charisme et sa compétence – dus à son souci extrême de l’exactitude comme à sa beauté qui en font une des reines de ce monde, alors il serait temps de se souvenir qu’existent d’autres moyens d’action, plus rigoureux sinon plus vigoureux."

La première cible devrait être, symboliquement, cette ESC de Rennes, si triomphales dans ses décisions, si manifestement déconnectée de la réalité de notre peuple, si formidablement stupide dans sa naïve et idolâtre vénération du commerce mondialisée qui n'a d'existence qu'en "bazardant" les civilisations qui sont et font les vraies richesses de l'humanité. Impensable d'accepter que notre langue soit sacrifiée sur l'autel du dollar et de la puissance impérialiste des bords de l'Hudson par ses amateurs de décombres et de désastres : car la mort de notre langue - ou sa relégation dans quelque réserve pour retardés, ou son enfouissement dans des usines à décérébrer chères à Ubu, devenu le Roi de cette planète usurière fondée sur le profit, l'esclavage des faibles, et dont l'un des instruments les plus ignobles est le prêt à taux variable ! - cette mort-là serait plus effrayante encore dans ses effets culturels que le séisme terrifiant subi par les Haïtiens.

Que veux-je ici suggérer? Comme les décisions de l'ESC de Rennes s'apparentent à une déclaration de guerre à la langue française (mise au rebut, déclassée...), il faut répondre par une riposte qui symbolisera l'ignominie de ses responsables et le dégoût qu'ils inspirent. Il existe en Bretagne des quantités industrielles de lisiers de porcs : ne devrait être qu'un jeu d'enfant d'en répandre quelques mètres cubes sur le perron de la Chambre de Commerce qui a payé, le parc de stationnement de la Préfecture, qui a autorisé, et tout autour des abords de l’École susdite, qui enseigne ! Ce serait signifier légitimement, en un acte politique motivé, conséquent et juste, que les Français n'acceptent pas que des imbéciles, ayant trahi leur "être en français", déserté leur peuple, bradent toute une civilisation pour trente billets verts. Des paysans ont jeté sur le devant du Palais de l’Élysée des bottes de paille : l'idée est certainement à reprendre, mais en plus nauséabond comme l'est la politique d'asservissement de notre langue.

Trouverons-nous, aux Marches bretonnes de la France, les distingués volontaires décidés à combattre pour cette cause, éminemment digne d'être désormais soutenue, de façon à être enfin entendus de pouvoirs publics devenus sourds? Sourds peut-être le resteront-ils, mais ils ont probablement gardé leur sens olfactif. C'est ici qu'il faut en appeler à tous les militants déjà engagés au sein des diverses associations porteuses de notre espoir en ce domaine : il m'a semblé entrevoir le désir de certains d'entre eux qu'une convention nationale les rassemble dans les prochains mois. S'agirait-il de seulement un rêve ?

Dominique Daguet
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Notre identité est dès maintenant une identité de combat !

Notre identité est dès maintenant une identité de combat !

par Dominique Daguet

Daguet anglicismes colonisation langue française

[ Un "daguet"  contre la meute : Un des premiers membres d’ALF nous autorise à reproduire son coup de colère contre la chasse à courre subie par notre langue, conduite par des chasseurs censés la protéger.]

Étant donné la tournure que prennent les événements sur le front de la langue française – un lâcher tout, une prière cul en l’air devant le Grand Totem de Washington, un baisser-culotte devant les coffres de Wall-Street –, nous n’avons plus à prendre de gants pour exprimer, non pas notre lassitude, réelle cependant, mais notre dégoût de ces « snobinarderies » de faux déficients mentaux, de ces hypocrisies à peine déguisées, de ces mensonges qui font prononcer des proclamations exaltées mais suivies presque aussitôt de décisions parfaitement contradictoires, promesses jamais tenues qui ont pourtant fait chaque fois, comme pour mieux nous endormir, la « une » de nos gras médias et le fonds de commerce, non de la langue de bois – on ne doit pas insulter les arbres – mais de la langue de bouse.
Nous voulons ici réitérer notre amour de cette langue notre première patrie, réaffirmer notre détermination à ne plus tolérer l’abaissement de la France à travers la multitude d’atteintes à sa langue qui ne lui promettent qu’un lent effacement. De même, nous n’acceptons plus la subordination de nos universités comme de nos supposées Grandes Écoles (1) à l’empire anglo-saxon. Nous n’acceptons plus la soumission linguistique de la France aux institutions de l’empire de l’Ouest par le biais de celles de l’Europe : l’apathie de nos élus devant les innombrables offenses faites à la France par les irresponsables de Bruxelles est elle aussi de l’ordre de l’intolérable, quand il ne s’agit pas d’une pure et simple trahison.
Nous n’acceptons plus, tout à fait simplement, la mise à l’écart de notre langue : qui est la matrice de notre civilisation, de notre façon d’être comme de penser. Notre logique vient d’elle ; notre sensibilité poétique est ordonnée par elle ; nos manières d’analyser le monde, l’histoire, les concepts relèvent de ce qu’elle est ; nos synthèses reçoivent d’elle leur forme ; nos questionnements sont informés par elle ; nos perceptions musicales gardent d’elle l’harmonie de ses sonorités et nos goûts les plus affirmés tiennent compte de son exigence d’équilibre. En somme notre langue est le miroir le plus fidèle de notre patrie idéale ; nous n’accepterons plus qu’elle soit la proie des affairistes, des indoctes, des snobs, des incultes, des lâches, des impudents et des colonisés de l’esprit.
Cette langue est notre bien, et l’un des plus précieux, notre capital d’avenir : elle constitue une part essentielle de notre identité comme de notre dignité, même s’il arrive trop souvent que des cuistres s’en servent ignoblement, la rabaissant au niveau de vieilles serpillières si ce n’est de latrines asséchées ; elle est la porte de notre maison, la chambre de notre naissance à la patrie millénaire. Elle est notre berceau comme elle sera le drapeau posé sur notre cercueil ; grand véhicule qui nous accompagne indéfectiblement à chaque étape d’importance. Elle est notre héritage reçu et notre héritage légué : qui y touche, non seulement nous blesse, mais nous vole. Mais nous tue.
Nous n’accepterons pas plus longtemps les violences qui lui sont faites aujourd’hui : dès maintenant nous hissons l’étendard étoilé de notre révolte, celle de notre être le plus profond, que l’on croit au Ciel ou que l’on n’y croit plus ou pas, car notre puissance d’investigation du monde, d’expression, de désir vient d’elle, telle que nous l’avons reçue de nos père et mère et de notre école, quoiqu’aujourd’hui cette école ne fasse pas son devoir comme il était accompli au temps des « hussards de la république » et des « moines pédagogues ». Notre langue se découvre assez d’ennemis en son sein pour que nous acceptions plus longtemps l’irruption de ceux surgis de l’Océan.
Il n’est absolument pas question ici des locuteurs qui ont appris la langue anglaise par nécessité ou par goût : nul dessein liberticide qui nous ferait militer contre l’usage privé de la langue anglaise, dans la mesure où elle a été choisie librement et en connaissance de cause. Dans notre ligne de mire nous ne « visons » que des « forces », des « pouvoirs », des « officines », des « cercles », des « organisations médiatiques », des « officialités » et même des entreprises installées en France qui obligent leurs employés à travailler en anglais sans aucune autre nécessité que le fait du prince ou qui « ornent » leurs produits de noms anglais sans autre justification que leur snobisme ou leur sottise ; que les publications qui accordent de plus en plus de place aux dénominations comme aux expressions anglomanes (auxquelles d’ailleurs le vulgus pecus, soit le grand nombre, ne comprend rien) ; que les distributeurs cinématographiques qui ne prennent même plus la peine de traduire les noms des œuvres qu’ils importent ; que les réalisateurs d’émissions de radio et de télévision qui n’ont le regard de Chimène que pour ce qui vient d’outre-Atlantique ou d’outre-Manche ; que les responsables français de l’Eurovision, qui font chanter au nom de la France des chansons anglophones, mauvaises d’ailleurs ; que nos élus et nos hauts-fonctionnaires qui, à Bruxelles comme parfois dans nos propres ministères, favorisent (étourdiment ?) l’anglais au détriment de notre langue que pourtant ils ont pour mission prioritaire de prôner, surtout quand il s’agit de rôles qu’elle détient par contrats et traités ; que notre gouvernement, Élysée et Matignon confondus, qui a fait un choix sans justifications techniques en favorisant à outrance l’apprentissage de la langue anglaise au point qu’elle est aujourd’hui automatiquement désignée à 95% des jeunes Français, au détriment catastrophique des autres langues d’importance (telles l’allemand, l’italien, l’espagnol, le portugais, le russe, le chinois ou l’arabe…) enseignées dans des proportions si faibles que cela frise le ridicule et même l’absurde, sinon le mépris : nous n’avons pas vocation de nature, comme Français, à être bilingues, pas plus que nous n’avons vocation à soutenir par ce bilinguisme l’impérialisme linguistique des États-Unis et de la City de Londres, qui est également politique et économique…
Le monde de la culture n’est pas ici visé, sauf quand il manifeste un tropisme outré envers les seules œuvres issues du monde anglo-saxon alors que l’ensemble de ce que nous proposent les arts et lettres du monde entier doit attirer tout autant notre attention dans la langue des pays respectifs et non passé à la moulinette de l’anglo-américain… sans oublier que le monde de l’information risque, à terme relativement court, d’être entièrement dominé par les agences de langue anglaise, au point que c’est la vision de ce qui se passe sur notre planète qui risque d’être comme « déviée » par une logique qui n’est pas la nôtre : nous serions alors « défrancisés » à jamais, et prêts à une soumission douce, la pire de toutes les soumissions. De plus enfin, nous nous devons d’alerter l’opinion française que la pratique bilingue généralisée entre deux langues si radicalement divergentes risque fort d’être des plus défavorables, ou nocives, aux intelligences moyennes, alors perdues entre deux grammaires, entre deux vocabulaires, entre deux sonorités qui n’ont jamais fait et ne font toujours pas entre elles toutes bon ménage.
En somme nous refusons que l’on nous impose ce que nous ne désirons pas parce que contraire justement à cette identité française dont on cherche aujourd’hui à établir une sorte de synthèse simpliste pour carte électronique qui permettrait tous les mauvais coups et notamment celui qui infligerait l’anglais obligatoire dès 6 ans (2) au nom de la… diversité des cultures, principe admis par la France il y a déjà quelques années et que ses gouvernants ne lui font pas respecter.
Comment concevoir ce combat qui est à mener aujourd’hui moins par des mots que par des actes ? En dehors de tout ce qui ne peut se dire, il est possible de divulguer quelques-unes des actions envisageables. Par exemple on pourrait penser à susciter mille sortes d’attentats joyeux contre les « carpettes » de l’imperium linguistique : dépôts de goudron et d’ordures au seuil de leurs palais ; graffitis à la bombe indélébile ; effacement des signes trop visibles de l’invasion ; collages accusateurs contre les stipendiés que s’offrent, en tant qu’esclaves d’un nouveau genre, les malfaisants de l’anglo-saxonisation du monde ; courtes manifestations sonorisées de dénonciation ; brûlots médiatiques à base de caricatures incendiaires ; coloriages de vitrines et brûlages de pantins à l’image des élus collabos… Enfantillages ? Sans doute, mais désagréables… Et si cela ne devait pas suffire à faire prendre, non seulement conscience, mais surtout des mesures concrètes de défense et d’illustration de notre langue – absolu respect à Bruxelles des droits de fondation qui sont les siens ; révérence totale envers notre Constitution qui la déclare « langue de la République », ce qui se confirme nécessairement par une définition des limites à ne pas franchir ; application maximale de la loi Toubon avant qu’une meilleure ne soit promulguée ;
soutien renforcé, notamment financier, à nos Alliances françaises comme à nos Instituts culturels à l’étranger ;

récompenses largement dotées aux œuvriers qui servent cette langue avec dévouement, opérations coup de poing dans diverses régions du monde pour la faire connaître et aimer de façon ludique et utile etc. – alors il faudra songer à aller un peu plus loin dans nos tactiques : cassages de vitrines anglophones, boules puantes dans les commerces impliqués dans la propagation de la pandémie linguistique dont nous savons parfaitement qu’elle est voulue et par qui ; épandage de colles, de cendres d’étrons, de fumiers et autres lisiers porcins aux entrées munificentes de ces Puissances ; séances d’« urinage » collectif le long de leurs représentations ou de leur siège ; appositions d’étiquettes non équivoques sur le fût des lampadaires, des barrières publiques ; bariolages des guichets des banques complices ; jets d’acides sur les produits les plus coûteux des commerces de luxe et bien d’autres projets que nous gardons secrets le temps nécessaire… Nous ferons de toutes ces manifestations joyeuses le mode habituel de l’action politique au sens le plus noble qui soit.

Et si rien de cela ne devait fonctionner, nous n’irons certes pas mettre en péril la vie des criminels que nous dénonçons ici, quoique ce ne soit pas la moindre de nos tentations que de leur chatouiller les oreilles, mais la nôtre oui, en allant peut-être jusqu’à la grève de la faim en divers lieux emblématiques… Et si cela ne devait toujours pas faire reconnaître à notre langue le droit d’exister selon son charisme et sa compétence – dus à son souci extrême de l’exactitude comme à sa beauté qui en font une des reines de ce monde, alors il serait temps de se souvenir qu’existent d’autres moyens d’action, plus rigoureux sinon plus vigoureux.

C’est pourquoi est fait appel ici, dès maintenant, non seulement aux vieux de la vieille, aux plus ou moins âgés qui se souviennent de la gloire de leur langue, également la leur, mais aussi à toute une jeunesse excédée de comprendre à quel point son avenir de Français vécu en français a été contaminé, perverti, fragilisé par les pratiques d’un certain empire et de certaines multinationales soutenus avec constance par nos institutions politiques, économiques, culturelles et universitaires : nous ne sommes pas faits pour vivre couchés à leur pied, et pas plus pour leur lécher l’anus. (Cela dit, il ne s’agit point ici d’une déclaration de guerre à la langue anglaise : elle a de trop notables mérites, distincts de ceux de la langue française, comme elle est servante d’une des littératures les plus remarquables qui soient, pour que nous nous permettions une telle infamie : nous ne nous en prenons qu’à l’impérialisme « yanqui » dont elle est, à son corps défendant, l’arme de ses conquêtes comme de ses subversions. Pas plus il ne s’agit d’une déclaration de guerre aux États-Unis, qui pourtant mènent contre le français un combat qui a commencé des après la seconde guerre mondiale, quand ils se sont aperçus que le meilleur argument commercial était celui de la langue : « apprends ma langue, tu achèteras mes produits » ! D’où l’additif au Plan Marshall : liberté totale pour les entreprises culturelles – de musiques, entendez chansons, et de films essentiellement – de pénétrer le marché français ; limitation drastique pour les entreprises de France. Les États-Unis défendent leurs intérêts, point c’est tout, comme nous ne le faisons pas. Et ne pas le faire c’est servir les intérêts de nos plus âpres concurrents.)

Et puisque l’une des intentions de notre gouvernement est de faire apprendre à nos enfants la Marseillaise (espérons qu’elle ne sera pas dotée de paroles anglaises), il nous est agréable de leur rappeler la phrase qui a mis debout toute un peuple et qui se trouve ici nous assurer une conclusion en forme d’ouverture : « Aux armes, citoyens ! ».

Dominique Daguet

(1) - Insupportable la décision de Science-Po de prodiguer ses cours à Reims dans la seule langue anglaise. Insupportable la volonté de Mme Valérie Pécresse de développer majoritairement les cours en anglais dans les universités « françaises », qui ne le seraient plus que de nom et non de fait, elle qui n’a en rien obtenu par le vote le droit d’organiser un tel massacre de notre enseignement. Notre histoire à elle seule devrait lui interdire une réforme aussi scandaleuse. Il ne suffit pas de dire que l’on réforme, encore faut-il que toute réforme soit justifiée. L’anglais ne doit être appris que lorsque la nécessité apparaît évidente ; or 15% des Français sont réellement appelés à travailler en usant de cette langue : restent 85% à partager en une dizaine d’autres langues. Faut-il rappeler que nous manquons cruellement de germaniste, de russophone, de sinophones (même si le nombre d’étudiants en cette langue a cru d’une façon curieuse…) ?

(2) - Il a été dit par le Président de notre République qu’il s’agissait de favoriser l’apprentissage « des » langues étrangères… à 95% l’anglaise !

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Richard Descoings Carpette anglaise 2009

Richard Descoings Carpette anglaise 2009

Jean-Louis Borloo Carpette anglaise à titre étranger

Descoings Sciences po IEP colonisation américanisation

Richard Descoings Carpette anglaise 2009

Richard Descoings, directeur de l'Institut d’études politiques de Paris, a été désigné le 16 décembre Carpette anglaise 2009. Jean-Louis Borloo, ministre de l'Écologie, s'est vu décerné le même prix à titre étranger.
Ce prix couronne donc la carrière de Richard Descoings, directeur de Sciences Po. depuis 1996, qui aura bien réussi à angliciser ce fleuron de l'université française. En obligeant les élèves à suivre de nombreux cours en langue anglaise, en n'imposant pas aux étudiants étrangers la maîtrise de la langue française pour intégrer l'école (l'anglais étant considérée comme suffisante) et en organisant de nombreuses conférences et colloques en anglais dans les locaux de l'Institut, (sur fonds publics,   en toute illégalité). La liste des coups portés à la langue française par cet anglomane forcené serait longue établir. Après Christine Lagarde et Valérie Pécresse, carpettes anglaise 2007 et 2008, cette récompense nous semble tout à fait méritée . MAR

Communiqué de l’Académie de la Carpette anglaise

L’académie de la Carpette anglaise1 s’est réunie le 16 décembre 2009. Le jury, présidé par Philippe de Saint Robert, était composé de représentants du monde associatif2 et littéraire.

Au premier tour de scrutin, par huit voix contre deux, le prix de la Carpette anglaise 2009 a été décerné, à Richard Descoings, directeur de l’Institut d’études politiques de Paris (Sciences Po.), pour imposer des enseignements uniquement en langue anglaise dans certaines filières proposées et pour correspondre en anglais avec le lycée français de Madrid.

Par ailleurs, deux voix ont été attribuées à Philippe Varin, président du directoire de Peugeot Citroën, pour promouvoir l’anglais dans le nom de produits de la marque Citroën, la documentation technique et la communication professionnelle.

À titre étranger3, la Carpette anglaise a été décernée au premier tour de scrutin, par six voix contre quatre, à Jean-Louis Borloo, ministre d'État, ministre de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de la Mer, pour avoir signé, le traité de l’IRENA (International Renewable Energy Agency) dont la seule langue de travail est l’anglais, en invoquant l’urgence, alors que cinq pays importants ne l’ont toujours pas signé.

Anne Cublier, Hervé Bourges, Claude Duneton, Alain Gourdon, Yves Frémion et Dominique Noguez sont membres de cette académie.


1 La Carpette anglaise, prix d’indignité civique, est attribué à un membre des "élites françaises" qui s’est particulièrement distingué par son acharnement à promouvoir la domination de l’anglo-américain en France au détriment de la langue française.
(pour plus d'informations sur la Carpette anglaise)
(pour consulter la liste des "lauréats" depuis 1999)

2 Association pour la sauvegarde et l’expansion de la langue française (Asselaf), Avenir de la langue française (ALF), Cercle des écrivains cheminots (CLEC), Défense de la langue française (DLF) et le Droit de comprendre (DdC).

3 Le prix spécial à titre étranger est attribué à un membre de la nomenklatura européenne ou internationale, pour sa contribution servile à la propagation de la langue anglaise.

Contact : Marc Favre d’Échallens, secrétaire de l’académie de la Carpette anglaise.
(parlerfranc@aol.com )

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Défendons la langue française, notre bien commun !

Défendons la langue française, notre bien commun !

Appel des associations de défense et de promotion de la langue française publié sur le site du journal Le Monde le 7 décembre 2009

langue française associations politique

Défendons la langue française, notre bien commun !

L'association COURRIEL, présidée par Georges Gastaud, et Avenir de la langue française lancent, avec une dizaine d’autres associations signataires, cet Appel à nos dirigeants et aux peuples de France, du Québec, aux francophones du monde, pour faire vivre, défendre, promouvoir la langue française et la Francophonie. Il est fait allusion dans l’Appel à une politique complète de la langue française  proposée dans nos sites : il s’agit, dans ce site, à la rubrique  Prises de position - Langue & Francophonie, du grand article :  "Une politique de la langue française et de la Francophonie" établi avec l’accord, déjà, de plusieurs associations, et mis à jour par Albert Salon au 19 novembre 2009. ]

C’est l’alarme !

Les associations qui signent cet appel regroupent des démocrates de toutes sensibilités idéologiques.

Unanimes, elles dressent un constat angoissant du sort politique fait à la langue française en France. "Langue de la République" (art. 2 de la Constitution), le français est une condition du vivre ensemble national et républicain, et, selon les sondages récents, il est pour 80 % de nos concitoyens un des principaux piliers de l’identité nationale.

Or, le français est aussi gravement menacé chez nous qu’au Québec, en Afrique francophone, en Wallonie ou en Suisse romande. Il l’est moins par l’air du temps, contre lequel il pourrait se défendre seul, que par une politique linguistique menée surtout par de grandes entreprises françaises avec l’appui de milieux politiques, certes européens et transatlantiques, mais d’abord hexagonaux. Après Michel Serres, observant qu’ "il y a plus de mots anglais sur les murs de Paris qu’il n’y avait de mots allemands sous l’Occupation", le linguiste Claude Hagège classe le français parmi les langues menacées dans son Dictionnaire amoureux des langues.

L’heure est donc venue d’appeler tous les citoyens à la résistance linguistique.

Nos associations en appellent au peuple français et à tous les francophones du monde, à tous ceux qui savent ce que la liberté, l’égalité, la fraternité, mais aussi la littérature, la philosophie, le droit et les sciences, doivent à la langue des Molière, Césaire, Verhaeren et Senghor.

Le vol noir du grand patronat sur nos plaines

Depuis longtemps, on n’en est plus aux seuls emprunts massifs à l’anglo-américain : nombre de grandes entreprises s’emploient à basculer au tout-anglais une bonne part de leurs pratiques langagières : "Time to move !" est le titre du programme de mutations que France-Teuleucom impose à ses salariés, ajoutant l’humiliation linguistique à l’effrayante dégradation de leurs conditions de travail. C’est aussi la mode – le "mood" – chez AREVA… Dans la distribution : Carrefour, Auchan… basculent leurs produits et enseignes à l’anglais de bazar, imités par des services publics comme la SNCF, la Poste ou Air France… Loin du programme du Conseil National de la Résistance, la devise du MEDEF n’est-elle pas "ready for the future" ? Sommet du "dialogue social" : c’est en anglais que les ouvriers de Continental-Clairoix, réunis dans leur cour d’usine, ont appris leur licenciement collectif ! Les choses sont déjà si avancées, tels les fromages forts, que des syndicats de diverses obédiences, CGT, CFTC, UNSA, CGC…, ont dû monter au créneau pour "défendre le droit de travailler en français en France", mouvement internationalisé en 2009.

Voyez aussi les travaux de la recherche scientifique française : des siècles après l’acte révolutionnaire de Descartes publiant en français le Discours de la méthode, ils sont devenus inaccessibles au citoyen ne maîtrisant que le français ou maîtrisant d’autres langues que l’anglo-américain. Passons sur la chanson, sur les pubs en anglais qui, aux heures de grande écoute, ciblent surtout les jeunes, les enfants… Que fait le CSA ?

Qui veut nous couper la langue doit avoir le courage d’affronter le débat

On ne voit que trop qui sert cette politique d’anéantissement linguistique sous son emballage pseudo-moderne : elle sert cette partie privilégiée de la société qui, pas seulement à droite, a honte de son pays incurablement frondeur ; une "élite" qui n’hésite pas à désintégrer sa langue maternelle pour mieux intégrer l’élite mondialisée et ressembler à ses maîtres ! Les "gens de peu", pour leur part, nés en France ou venus d’Afrique francophone, sont voués à une discrimination linguistique plus forte que jamais. Quant à nos cadres moyens qui croient s’en tirer en ingurgitant le Wall Street English promu dans le métro parisien, le basculement au tout-anglais consacre leur aliénation dans un travail de plus en plus dévalorisé.

Face aux coups portés, le silence des autorités inquiète. Pis : des ministres approuvent ou annoncent diverses mesures de substitution de l’anglais au français, des petites classes jusqu’à l’enseignement supérieur. Ainsi la direction de Sciences-Po a-t-elle décidé que sa nouvelle antenne de Reims dispenserait tous ses cours en anglais. Ainsi Mme Valérie Pécresse semble-t-elle chercher à extraire l’Université du champ de la loi Toubon. Ainsi le chef de l’État annonce-t-il que des enseignements fondamentaux du second degré pourraient être dispensés "en langues étrangères" (traduisons : en anglais).

De cet arrachage linguistique, c’est peu dire que l’Union européenne, à laquelle ses textes fondateurs font pourtant obligation de défendre les langues et identités nationales, fait peu de cas. Au nom du libéralisme économique, son exécutif s’emploie même à démanteler toute protection juridique des langues nationales, au point que c’est le plus souvent de directives bruxelloises que se prévalent les décideurs français pour contourner la loi Toubon et le code du travail.

C’est pourquoi nous exigeons un grand débat national sur la place respective du français et des autres langues, pour que l’assassinat linguistique planifié ne puisse s’accomplir en silence et pour que le peuple souverain se saisisse de la défense de sa langue.

Mobilisation linguistique et responsabilité civique

L’actuel gouvernement qui glose sur l’identité nationale va-t-il contribuer à enfermer le peuple français dans une langue unique imposée ? La défense de notre héritage linguistique implique une protection et une promotion actives de la langue française, de la diversité linguistique et de la francophonie, sur notre continent et dans le monde. Une politique est proposée dans nos sites. Parlons ici simplement de ses éléments fondamentaux pour revenir au bon sens : à l’école élémentaire ou au collège, asseoir d’abord un solide apprentissage des langues nationales en Europe, puis commencer celui de deux langues étrangères dont la première, selon la recommandation du professeur Hagège, serait autre que l’anglais ; réaffirmer le français comme langue de l’enseignement supérieur ; lui rendre droit de cité dans la recherche ; faire respecter par Bruxelles sa propre législation linguistique.
Notre appel s’adresse aussi aux espérantistes ; aux amis des langues régionales, vite éradiquées si la langue commune était marginalisée ; aux immigrés qui veulent continuer à parler la langue de leur pays d’accueil sans oublier celle de leur pays d’origine ; à nos compatriotes des DOM qui veulent parler français ET créole. Si une langue de portée mondiale comme la nôtre finissait par être supplantée sur sa terre natale, quelle autre langue, en Europe, pourrait résister au rouleau compresseur de l’anglo-américain ? Cet appel à la résistance et à la créativité linguistique de tous les francophones s’adresse aux citoyens et aux décideurs conscients de leurs responsabilités, aux salariés, étudiants, enseignants, entrepreneurs de base, qui font vivre le français en l’habitant au quotidien. Car, en marginalisant sa langue, c’est le peuple qu’en définitive on voudrait déloger de ses rêves.

Nous interpellons enfin avec gravité tous les écrivains, philosophes, enseignants, chercheurs, traducteurs et autres créateurs de francophonie, en France, en Belgique, en Suisse, au Québec et au Canada, en Afrique, et partout où notre langue est pratiquée et aimée : vous dont la langue constitue l’outil de travail et l’élément existentiel, entrez en résistance publique contre la langue unique ! Cinq siècles après Joachim du Bellay appelant à la "défense et (l’)illustration" du français, faisons vivre notre langue et défendons la contre la logique barbare de l’Argent-roi.

Associations à l'origine de l'appel et premières signataires :

Associations ayant apporté ultérieurement leur adhésion

- Le Français en Partage
- Association France-Univers - www.editionsfranceunivers.com
- Groupe d’études et de recherches pour le Français langue internationale (Gerflint) www.gerflint.forumpro.fr
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Paris night life !

Paris night life !

ou la servilité anglomane de la Ville de Paris

Paris Delanoë servilité nocturne anglomanie
Paris night life !

La ville de Paris lance un site consacrée à la vie nocturne dans Paris qui a pour ambition de "devenir un instrument de référence pour organiser une soirée dans la capitale française". Pourquoi pas ?

Comment croyez-vous que la ville de Paris appelle ce site ? parisnightlife.fr  Non, il ne s'agit pas d'une version destinée aux anglo-saxons, il s'agit bien de la version française (ou anglaise) du site.

Donc un parisien pour se renseigner sur la nuit parisienne doit taper : parisnightlife.fr, il en est de même pour les touristes venant de pays non-anglo-saxons (environ 35 % des touristes) et environ 15% des touristes, les anglo-saxons, se voient gratifiés du nom du site dans leur langue.  Il est bien connu que les touristes viennent à Paris pour qu'on leur parle anglais et que l'on singe nos bons maîtres anglo-saxons !

Une fois de plus, pour avoir l'air moderne, pour avoir l'air branché, pour faire "djeune", une collectivité publique, ici la première commune de France, se croit obligée d'affubler un site, une exposition, un salon... d'un nom anglo-américain. Se ravalant ainsi au rang de petite ville de province (province au sens servile du terme),  bien loin de la ville-lumière qui donnait le "la" aux arts et à la culture !

Cette servilité est appuyée par d'autres initiatives de la Ville de Paris : son journal trimestriel, "à Paris" (Hiver 2009-2010) nous informe par exemple, dans son agenda final (page 6),  des "Soldes by Paris" opération lancée "à l'initiative de la Mairie de Paris" (merci Bertrand) qui comprend sept parcours "shopping" dont trendy et fashionworld. L'Office de tourisme remet d'ailleurs un guide "Paris Shopping Book" (encore merci Bertrand !)

On peut rappeler également le guide des festivals de l'été 2009 édité par le Comité Régional du Tourisme Paris Ile-de-France et qui s'intitulait : "Enjoy"

Marc-Antoine Renard
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Carrefour city (sic !)

Carrefour city (sic !)

Carrefour city (sic !)commerce colonisation Carrefour : Après les supermarchés Carrefour Market, voici les Carrefour city. Non loin de mon domicile, à Rennes, il y avait un magasin dit Marché Plus (une enseigne française de supérettes de proximité appartenant au groupe Carrefour). Ledit magasin vient d'être débaptisé au profit de Carrefour city. C'est très certainement le sort qui attend les autres supérettes du même nom (environ 400 en France). Désigner un commerce quelconque, en France, par deux mots français, voilà qui est devenu intolérable pour un groupe multinational. Peu importe que la société commerciale en question (la filiale) soit de droit français et ait, en l'occurrence, son siège à Évry. Les mots français doivent disparaître.

Ce raz-de-marée de l'anglicisation, imposée par les milieux d'affaires et qui ne répond à aucune demande des consommateurs, n'est possible que parce qu'il ne rencontre pratiquement pas d'opposition dans le grand public. Pourtant, de l'actuel "débat sur l'identité nationale", il ressort clairement qu'une très large majorité de citoyens français se dit très attachée à sa langue natale. Ainsi, parmi d'autres sondages, selon celui que CSA a publié récemment dans le quotidien Aujourd'hui en Francesur ce thème, 80 % des sondés placent en tête la langue française parmi "les éléments importants qui constituent l'identité de la France ", dans la catégorie "très important", devant  la République (64%), le drapeau tricolore (63%), la laïcité (61%), les services publics (60%) et la Marseillaise (50%). Notons que ce sondage a oublié de mentionner la constitution. Rappelons, pour mémoire, que la République française comporte désormais quatre attributs constitutionnels : une langue avec le français, un emblème avec le drapeau tricolore, un hymne national avec La Marseillaise, et une devise avec "Liberté, Égalité, Fraternité" (on ajoutera, cela est moins connu, que l'art. 2 de la Constitution mentionne également un "principe" : "gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple").

Les Français en général éprouvent toujours un fort sentiment d'affection pour la langue héritée de leurs ancêtres (le premier dictionnaire de l'Académie française, avant la Révolution, donc, définissait excellemment la nation comme étant l'ensemble "des habitants d'un même État qui vivent sous les mêmes lois et usent d'un même langage"), mais le problème est qu'ils n'ont, sauf exception, absolument pas conscience des grands périls qui la menacent. Il est vrai que leurs dirigeants politiques ne font strictement rien pour les sortir de leur torpeur, de leur apathie. Au contraire, ils donnent l'impression de se résigner à son abandon progressif au profit de l'anglais - sinon même de le souhaiter - et semblent se soucier bien d'avantage de "l'apprentissage des langues étrangères" (c'est-à-dire en fait de l'anglais) par les élèves et les étudiants que de celui du français.

Cet attachement de la très grande majorité des Français à leur langue ne saurait surprendre. Ce sont les élites (surtout économiques et politiques, les secondes, mondialisation néolibérale oblige, étant à la remorque des premières), qui jouent résolument contre elle. Ce faisant, elles sont en divergence totale avec cette majorité, sur ce terrain comme sur bien d'autres. Mais cela ne saurait les faire douter. Sûres d'elles-mêmes, prétendant incarner la sacro-sainte "modernité", convaincues de leur supériorité sur le commun des mortels, il leur revient de lui montrer les voies de la "réforme", du "progrès" et de l'avenir. Si la société est animée d'une sorte de mouvement brownien, comme en chambardement et en chantier permanent, où tout est sans cesse remis en cause, c'est notamment parce qu'un même serment de "rupture" avec tout ce qui est "vieux", avec tout ce qui n'est pas "nouveau", avec tout ce qui vient du passé les unit. "Le pire est désormais d'apparaître en héritier" (Francis Brochet, dans La Grande Rupture, aux éditions du Toucan).

Dans un "mémoire présenté au Roi" (remarquablement écrit) relatif aux "administrations provinciales", Turgot (1727-1781), contrôleur général des finances de 1774 à 1776, évoquant l'inquiétante montée des récriminations contre l'impôt alors que la situation des finances publiques était désastreuse, écrivit à Louis XVI ces mots qui sont passés à la postérité : "on dirait que Votre Majesté est en guerre avec son peuple". Aujourd'hui, on a, décidément, parfois le sentiment que les élites dirigeantes, ou du moins bon nombre d'entre elles, sont parties en guerre contre la langue du peuple.

Jean-Pierre Busnel
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La langue française au cœur du débat sur l’identité nationale

La langue française au cœur du débat sur l’identité nationale

langue française identité nationale

Le gouvernement a lancé un débat de quelques mois sur l’identité nationale. Peu nous importe, au fond, l’analyse de ses motivations, à nous, membres d’ALF, qui voulons défendre et promouvoir la langue française et la Francophonie.

Peu importe aussi à l’ensemble des associations qui ont les mêmes objectifs et avec lesquelles nous menons de plus en plus d’actions communes : l’AFAL (Association francophone d’Amitié et de Liaison) – qui regroupe 130 associations françaises et étrangères – a, le 11 juin 2009, demandé en AG au gouvernement français d’organiser des états généraux de la langue française et de la Francophonie.

Nos associations françaises les plus actives, réunies le 11 octobre au siège du Cercle littéraire des Écrivains cheminots, ont à nouveau formulé cette exigence, et ont décidé qu’elles feraient précéder ces états généraux – pour mieux les réclamer - d’une conférence de presse commune au début de 2010, elle-même précédée d’une campagne de sensibilisation des décideurs nationaux et de nos grands médias.

Or, Avenir de la langue française observe avec le plus grand intérêt que, dès ses débuts, le débat sur l’identité nationale, dans lequel tout le monde semble bien être entraîné, porte la langue française au tout premier plan. Voyez les premiers sondages qui donnent à 80% la langue comme facteur primordial d’identité française ; lisez Max Gallo dans Le Figaro, Manuel Valls et Aquilino Morelle dans Le Monde, lisez les prises de position d'hommes politiques, de syndicalistes, d’intellectuels de tous bords… Et, tenez : lisez l’extrait de l’opinion de Jacques Attali, le 3 novembre sur son blog :

Six  éléments caractérisent l’identité d’un peuple, quel qu’il soit : un territoire, une langue,  une culture, des valeurs, une histoire, un destin commun.  (…) aujourd’hui,   toutes ces dimensions  sont remises en cause par le mouvement du monde : l’effacement des frontières (…) ;  le  nomadisme (…) ; la présence croissante, sur le territoire national, d’autres langues, d’autres cultures, d’autres façons de vivre ; l’universalisation des valeurs, autour des droits de l’homme et de la liberté individuelle, qui en fait disparaître le caractère national; et, enfin, dans l’individualisme ambiant,  l’incertitude quant à l’existence d’un destin commun .

De tout cela il résulte que, à terme,  la seule chose qui définira  durablement l’identité d’une nation, c’est sa langue,  et la culture,  la façon de penser le monde,  qu’elle implique. La langue française conduit à penser, à écrire, à vivre,  de façon claire, simple, directe, précise, logique, binaire. Elle trouve sa source dans l’harmonie des paysages et conduit à une symétrie des mots, à un équilibre des concepts, qu’on trouve déjà  dans les textes des inventeurs de cette langue, de Rachi de Troyes à Blaise Pascal, de Chrétien de Troyes à Montaigne, de Marcel Proust à  Léopold   Senghor.

Une langue qui doit donc  être bien parlée et servir de véhicule de la pensée à tous ceux qui vivent en France ou se réclament d’elle. Une langue qui définit  à elle-seule l’identité française ;   à  défendre, à ouvrir au monde, pour qu’elle s’en nourrisse : sait on que c’est la seule langue du monde dont le nombre de locuteurs peut tripler en 40 ans, grâce à l’évolution démographique  de l’Afrique ? Et  qui, si l’on n’y prend garde, peut disparaître pendant la même période ?

Une langue qui peut aussi,  mieux qu’aucune autre, combattre les extrémismes, les fondamentalismes ;  même quand ils s’expriment,  en français,  dans le meilleur style. (lire le texte en entier)

Nous avons, dans ces prises de position nombreuses, très diverses dans leurs origines et écoles de pensée, et fort  intéressantes, au moins une préfiguration des états généraux que nous appelons de nos vœux.

Elles ne les rendent pas inutiles, car nous Français devons débattre plus largement du rôle que nous souhaitons accorder chez nous aux autres langues, tant régionales et minoritaires qu’étrangères : allemand, arabe, chinois, espagnol, italien, russe… et, naturellement, à cet anglo-américain, langue de l’hégémonie de l’actuel empire, ainsi que de l’importance mondiale à reconnaître à la Communauté francophone internationale, à la Francophonie organisée, et au rôle que la France peut jouer dans cet ensemble.

 Chers lecteurs, n’hésitez donc pas à intervenir pour la langue française (et la Francophonie !...) dans le grand débat sur notre identité.

Albert Salon, président
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La langue française très importante pour 80 % des français

La langue française élément très important de l'identité française pour 80 % des français

La langue française élément très important de l'identité française pour 80 % des françaislangue française sondage : Selon un sondage CSA publié le 2 novembre dans Le Parisien/Aujourd'hui en France sur les Français et le thème de l'identité nationale. À la question "Quels sont les éléments importants qui constituent l'identité de la France ?", dans la catégorie très important, les sondés placent en tête la langue française (80%) devant  la République (64%), le drapeau tricolore (63%), la laïcité (61%), les services publics (60%) et la Marseillaise (50%). * [en outre 18%, classent la langue française comme élément assez important]

Nous ne pouvons que nous réjouir d'un tel résultat. Quelles qu'aient été les intentions du gouvernement en lançant le thème de l'identité nationale, nous le prenons au mot et dépassant les calculs tactiques des uns et des autres, nous lui demandons de convoquer de véritables États généraux de la langue française. Ainsi que l'ont demandé le 11 juin 2009 les associations de promotion et de défense de la langue française.

Marc-Antoine Renard


On nous donne la parole, prenons-la !         

Éric Besson sollicite, sur Internet l’avis des citoyens sur l'identité nationale. C’est une excellente occasion pour toute personne soucieuse de la place de la langue française de se faire entendre.

Nous vous encourageons donc  à intervenir sur ce site pour témoigner votre attachement à la langue française dans votre réponse à la question "Pour vous qu'est-ce qu"être français ?" : http://www.debatidentitenationale.fr/


* Sondage CSA / Le Parisien/Aujourd'hui en France réalisé par téléphone les 28 et 29 octobre 2009 au domicile des personnes interviewées. Échantillon national représentatif de 1 006 personnes âgées de 18 ans et plus, constitué d'après la méthode des quotas (sexe, âge, profession du chef de ménage), après stratification par région et catégorie d’agglomération.

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Pour le français langue de l’enseignement !

Pour le français langue de l’enseignement !

Un collectif d’associations s’interroge sur la réforme des lycées…

enseignement éducation langue française

Communiqué des associations de défense de la langue française relatif à la réforme des lycées

Selon des propos repris par l'AFP le 13 octobre 2009, le Président de la République a prôné, dans le cadre de la réforme du lycée et du "plan d’urgence pour les langues", le développement "systématique" de "l'enseignement en langues étrangères de certaines disciplines fondamentales", citant l'histoire, les sciences ou l'éducation physique et sportive.
S'il n’est pas de leur ressort de se prononcer sur l’ensemble des propositions effectuées dans le cadre de ce projet, les associations de défense de la langue française sont cependant fondées à réclamer le retrait des propositions de M. Nicolas Sarkozy concernant les langues et figurant dans le plan d’urgence, le respect de la loi Toubon relative à l'emploi de la langue française de 1994 ainsi que de l'article 2 de la constitution, l’organisation d’un grand débat national sur la place du français dans la société et le respect du droit d’étudier et de travailler en français.
En effet, faute d’une véritable politique en faveur de la diversification de l'enseignement des langues étrangères, ces mesures vont se traduire par une place toujours croissante de l’anglais dans l’enseignement au détriment des autres langues étrangères, cette langue étant majoritairement choisie par la plupart des élèves, voire imposée de fait.
Elles reviennent en outre à aggraver la marginalisation du français dans l’enseignement, les menaces qui pèsent sur son avenir et les difficultés des élèves les plus vulnérables à suivre les cours, amplifiant ainsi les inégalités sociales.
Face à ces propositions, les associations de défense de la langue française signataires demandent  :

- le maintien de l’enseignement en français de toutes les disciplines qualifiées par le Président de la République de "fondamentales" au lycée comme aux autres niveaux de l’enseignement

- la diversification des langues proposées à l’école primaire et à partir de la sixième

- l’instauration, à terme, de quotas par langues étrangères

Association Francophonie AVenir (AFrAV)
ASsociation pour la Sauvegarde et l'Expansion de la Langue Française (ASSELAF)
Avenir de la Langue Française (ALF)
Cercle Littéraire des Écrivains Cheminots (CLEC)
COllectif Unitaire Républicain de Résistance, d’Initiative et d’Émancipation Linguistique (COURRIEL)
Défense de la Langue Française (DLF)
Droit de Comprendre (DdC)
Forum Francophone International France (FFI-France)

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Jean Todt – une fédération automobile ne parlant pas qu’anglais

Le bon exemple de Jean Todt

Une Fédération internationale de l'automobile ne parlant pas qu'anglais !

Todt automobile langue française

Le bon exemple de Jean Todt - Une Fédération internationale de l'automobile ne parlant pas qu'anglais

Jean Todt, ancien copilote de rallye, devenu directeur d'écurie de sport automobile, puis directeur et administrateur du célèbre constructeur italien Ferrari, vient d'être élu ("facilement" dit la presse), le 23 octobre dernier, à la présidence de la FIA, Fédération internationale de l'automobile. L'élection a eu lieu à Paris, dans les locaux de l'hôtel Westin (ancien hôtel InterContinental jusqu'à son rachat, en 2005, par un fonds d’investissement de Singapour).La FIA est une organisation à but non lucratif, dont le siège est à Paris (place de la Concorde) et les services administratifs à Genève. Créée en 1904 à Paris, elle regroupe plus de 200 organisations automobiles de 125 pays. Elle est surtout connue pour sa gestion des plus importantes épreuves de course automobile mondiales (celles du championnat de Formule 1, par exemple, fondé par elle en 1950), mais elle traite également de tout ce qui concerne l'automobile, notamment la sécurité routière.

A l'issue de son élection, M. Todt a livré ses premières impressions lors d'une conférence de presse qu'il a commencée, en français, en ces termes : "Je suis français, nous sommes en France et il y a beaucoup de Français" (L'Équipe du 24/10). Il est rare, lorsqu'un Français accède ainsi à la présidence d'une grande organisation internationale, qu'il ne s'exprime pas exclusivement en ... anglais (même si la génération à laquelle appartient M. Todt est sensiblement moins portée à l'anglomanie que ses cadettes). Du reste, cette déclaration liminaire signifie très clairement que les journalistes présents dans la salle s'attendaient bel et bien à ce que le nouveau président de la FIA s'exprime en anglais, comme de coutume (son prédécesseur était du reste anglophone). En tous les cas, pour emprunter au langage de la course automobile, on dira volontiers que le nouveau président de la FIA a pris un excellent départ.

Il est donc permis d'espérer qu'il ne s'en tiendra pas là, qu'il continuera sur sa lancée et qu'il contribuera dans ses nouvelles fonctions à promouvoir la langue française au sein de cette organisation internationale, née en France, dont le siège est toujours à Paris, réputée depuis l'origine bilingue français-anglais (elle en a bien besoin, comme on va le voir ci-après). Sans doute pourrait-on suggérer aux valeureuses organisations de défense de la langue française d'envisager d'utiles démarches en ce sens auprès du nouveau président de la FIA. C'est évidemment le moment idoine pour le faire. Notamment, en l'invitant à faire mettre sur pied une version française du site de ladite fédération internationale.

En effet, lorsque l'on lance une recherche portant sur l'adresse du site WEB de la FIA on tombe, automatiquement, sur une version entièrement en anglais (http://www.fia.com ). Seul l'intitulé est en français : "Fédération internationale de l'automobile". Surpris de constater qu'il n'existe sur la page d'accueil aucun lien permettant d'accéder à une version française, j'ai interrogé par téléphone le siège de Paris à ce sujet. On m'y a déclaré, le 25 octobre, après "vérification", qu'il n'y avait de site de la FIA qu'en anglais.

En réalité, ceci n'est pas tout à fait exact. Un correspondant m'a fait savoir qu'il avait réussi, à partir de l'adresse ci-dessus, à accéder à un site de la FIA soi-disant en français, mais, a-t-il précisé, "avec beaucoup de nouvelles en anglais". C'est, manifestement, ce qui reste de la version authentiquement française, aujourd'hui masquée, délaissée, marginalisée, contrainte de céder de plus en plus de place à la langue anglaise. A cela seulement on mesure le terrain perdu par le français au sein de la FIA depuis la fondation de celle-ci il y a environ un siècle.

Voilà qui est typique du sort trop souvent réservé à la langue française dans les organisations internationales, même lorsque c'est une initiative française qui les a portées sur les fonts baptismaux : le refoulement méthodique, l'éviction progressive.

Jean-Pierre Busnel
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un Crédit agricole, mais anglomane !

 un Crédit agricole, mais anglomane !

B for Bank (agricultural credit)

Crédit agricole banque colonisation

un Crédit agricole, mais anglomane !Par des publicités massives dans de nombreux médias commerciaux, beaucoup de Français apprennent en ce moment l'existence toute récente d'une nouvelle banque. Elle est dénommée "B for Bank". Ils ne sont pas bien nombreux encore à savoir - car cela est masqué dans les annonces publicitaires, et ce n'est évidemment pas un oubli des conseils en communication des fondateurs - qu'il s'agit non pas d'un établissement anglo-saxon qui s'implante en France, comme beaucoup le pensent tout naturellement, mais d'une création du ... Crédit agricole.

Il paraît que ledit Crédit agricole cherche ainsi à conquérir une clientèle plus jeune qui serait tentée d'avoir une relation bancaire 100 % en ligne. Une clientèle "nomade", "moderne", encline à faire confiance à une banque "full web", comme disent les gens de marketing. Lesquels, admiratifs, notent l'audace du logo qui, dans la tendance "new design", devrait séduire les jeunes avec son concept très "less is more". On sait depuis longtemps que jeunisme et anglomanie font bon ménage.

Mis, par construction (de l'État), au service du monde agricole et rural, lancé ensuite à la conquête des villes, le Crédit agricole est aujourd'hui, à l'issue d'un très long processus de déréglementation qui l'a affranchi de la tutelle étatique de ses débuts et d'un développement ininterrompu, une multinationale de grande envergure qui a pour objectif, comme bien d'autres, la conquête du monde. Sans doute son appellation d'origine, "Crédit agricole mutuel", vieille de plus de 100 ans, et avec des mots français de surcroît, embarrasse-t-elle quelque peu ses dirigeants à l'heure du néolibéralisme et de la mondialisation. "Nous ne sommes pas prisonniers de notre histoire" a d'ailleurs tenu à préciser  Jean-Paul Chifflet, secrétaire général de la FNCA (Fédération nationale de Crédit agricole), vice-président de Crédit agricole SA, à l'occasion de ce lancement (Le Figaro du 2/10/2009). C'est bien le moins que l'on puisse dire, en effet.

"Bien qu'aucune preuve n'ait été apportée, jusqu'ici, de l'obligation de sacrifier les langues nationales pour pouvoir se plier aux impératifs du marché" (Claude Hagège, professeur au Collège de France, dans Combat pour le français, chez Odile Jacob), on constate, néanmoins, un emploi de plus en plus massif de l'anglais par les entreprises commerciales en général, notamment pour la dénomination des produits et services nouveaux, des sociétés nouvelles (y compris même, de plus en plus souvent, en communication interne, l'usage de l'anglais étant parfois imposé par les directions, surtout au niveau de l'encadrement supérieur). Il n'y aurait pas d'autre voie que celle-là pour paraître moderne, pour afficher son caractère transnational, pour séduire les sacro-saints marchés.

"Les opérateurs financiers rêvent d'un monde absolument lisse : la diversité linguistique fait partie de ces obstacles qu'il faut éliminer" a écrit le professeur Bernard Lecherbonnier dans son excellent livre Pourquoi veulent-ils tuer le français ? (chez Albin Michel). Parce qu'ils y voient le moyen privilégié de l'efficacité marchande, les milieux d'affaires semblent vouloir installer petit à petit le règne de l'anglais en France. Leur prédilection pour les "jeunes" n'ayant guère d'égale, semble-t-il, que leur aversion pour la langue française.

Jean-Pierre Busnel

agricultural credit (suite) [16/12/2009] haut

En octobre dernier, les Français apprenaient, par des publicités massives, le lancement de BforBank, Il ne s'agissait nullement d'une banque anglo-saxonne s'implantant sur le territoire français, mais d'une création du ... Crédit agricole. Lequel n'échappe évidemment pas à l'anglicisation fulgurante qui affecte désormais l'ensemble du secteur commercial.

En témoigne ce "Yes we can" destiné à épauler une campagne de recrutement de sociétaires mené cet automne par la Caisse régionale de crédit agricole d'Ille-et-Vilaine (le document en pièce jointe est tiré du n° 112 du journal d'entreprise de cet établissement). Ce slogan fameux (en français : "Oui, nous le pouvons") a été mis à toutes les sauces par les publicitaires de France et de Navarre qui ont fait preuve de beaucoup d'imagination (comme ici avec le logo du CA transformé en CAN) pour le récupérer et l'adapter à leurs besoins. Rappelons qu'il s'agit du titre d'une chanson inspirée d'un discours prononcé par M. Barack Obama, lors des élections primaires de 2008 dans le New Hampshire. Elle est interprétée par de nombreuses célébrités ayant apporté leur soutien au sénateur pour les présidentielles américaines. Les paroles reprennent exclusivement des citations tirées du discours en question. Un clip en a bien évidemment été tiré.

On remarquera sur cette publicité, en haut de page, la formule suivante : "Des offres produites en Bretagne, réservées aux bretons d'ici et du monde entier ?" (observons que le mot "réservées" n'est peut-être pas très approprié et que "bretons" aurait mérité une majuscule). Cette aspiration affichée à une certaine forme d'internationalisation (ce qui n'est pas banal pour un établissement bancaire départemental), via la diaspora bretonne dans le monde, est intéressante. Elle préfigure, en effet, le lancement, annoncé depuis (fin novembre) par les quatre caisses bretonnes de Crédit agricole, d'une nouvelle banque de service en ligne dite "Breizh Banque" (à suivre).

Jean-Pierre Busnel
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Jeux de la Francophonie : occultés par les médias français

Jeux de la Francophonie : occultés par les médias français !

Francophonie jeux sport Beyrouth

Combien de Français savent que les VIèmes Jeux de la Francophonie viennent de se dérouler en septembre-octobre à Beyrouth, avec un beau succès ? Très peu, car nos médias les ont largement occultés ! (D'autres médias semblent avoir une vision plus optimiste, voir plus bas)

Pourtant, les Jeux de la Francophonie existent depuis plus de deux décennies, se déroulent tous les quatre ans, chaque fois dans un autre pays francophone. Ils ont la grande originalité, parmi les grandes compétitions internationales, contrairement par exemple aux Commonwealth Games, d’être à la fois sportifs et culturels. Ils sont le principal moyen d’intéresser à la Francophonie les jeunesses francophones des cinq continents. Ils donnent à leurs champions, confirmés ou en graine, l’occasion de se mesurer à l’élite sportive de tous les pays francophones de ces cinq continents, leur fournissent des galops d’essai, un tremplin fort bienvenu vers les meilleurs niveaux mondiaux et la consécration internationale.

Ce qui fut le cas du Français David Douillet le fut aussi pour mains boxeurs, coureurs, marathoniens, athlètes, basketteurs ou handballeurs de Madagascar, du Mali, d’Algérie, du Maroc, du Québec, de Suisse, du Vietnam, de Côte d’Ivoire , du Tchad, de Maurice…
Suivons, dans les prochaines années le parcours de ces Lionnes du Sénégal qui viennent de battre à Beyrouth les basketteuses françaises !...

Suivons aussi, par exemple, le Suisse Nicolas Fraissinet : il vient de remporter le 4 octobre le concours de la chanson de ces sixièmes Jeux, à l'issue de la finale disputée au casino du Liban à Jounieh, au nord de Beyrouth. Balayant un registre musical très large en s'appuyant sur des chansons à texte, il l'a emporté devant la Camerounaise Kareyce Fotso et le groupe Canadien Karkwa (pour ne pas écrire « carquois » ?).

Mais nos médias y ont envoyé peu de journalistes et de caméras, contrairement à bien d’autres pays francophones.
Il est vrai que ce sont un peu des "Jeux de pauvres", dotés d’un budget modique fourni en bonne partie par l’OIF (Organisation internationale sise à Paris des 70 membres et observateurs de la Francophonie), et qui, de ce fait, sont un peu cantonnés dans des disciplines "peu chères" tels la boxe, les jeux de ballon, l’athlétisme…

Heureusement que ces autres pays existent !

Nos médias ont même très peu couvert les déplacements – très brefs - du Premier Ministre François Fillon et de la Secrétaire d’État à la Jeunesse et aux Sports Rama Yade pour participer à la belle cérémonie d’ouverture.

Tout se passe aujourd’hui comme si en France, la Francophonie devenait gênante, enfouie comme un remords, une mauvaise conscience ?, dans un lâche consentement comme en juin 1940, voire un encouragement, de nos médias et des élites qui leur sont liées, à la noyade ou vassalisation de la France dans l’empire anglo-saxon, et dans la langue américaine.

Pourtant les Jeux de la Francophonie ont de quoi rendre de la fierté à la France et à ses médias !

Albert Salon

D'autres médias semblent avoir une vision plus optimiste :

Les Jeux de la Francophonie sont sortis de la confidentialité, selon Duhaime
De Michel Dolbec (CP) – Il y a 3 jours

PARIS — Le numéro deux de la Francophonie, le Québécois Clément Duhaime, dresse un bilan enthousiaste des sixièmes Jeux de la Francophonie, qui viennent de se tenir à Beyrouth. Vingt ans après la tenue de leur première édition au Maroc, les jeux sont, selon lui, "sortis de la confidentialité", même si certains progrès restent à faire.

"Ça a été des jeux d'exception, les meilleurs qu'on ait eu jusqu'ici. On a fait un bond en avant remarquable", a lancé l'administrateur de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), rentré à Paris en milieu de semaine après avoir assisté à la cérémonie de clôture de la manifestation.

En quête de visibilité, les Jeux de la Francophonie ont franchi au Liban un cap important, estime-t-on. TV5 Monde a retransmis en direct la cérémonie d'ouverture, une première. Les jeux ont par ailleurs été largement suivis dans les médias du Proche-Orient, du Maghreb et d'Afrique. CNN et Al Jazeera en ont même parlé dans leurs éditions régionales, indique-t-on.

"Les jeux sont sortis de la confidentialité, estime M. Duhaime. Le monde a pu les voir. Il y a des progrès à faire en Europe, en France et au Canada, mais ça viendra."

Les jeux de Beyrouth ont été entièrement organisés "sous l'égide" de l'OIF. C'était également une première: les cinq éditions précédentes relevaient de la Conférence des ministres de la Jeunesse et des Sports (CONFEJES).

Pour l'OIF et son secrétaire général Abdou Diouf, le défi était donc de taille. Tenir une manifestation de cette ampleur au Liban, aux prises avec une grave crise politique et toujours sous le choc des bombardements israéliens de 2006, présentait aussi sa part de difficultés. "Le Liban, toutes sensibilités politiques confondues, s'est mobilisé, se réjouit Clément Duhaime. L'organisation a été parfaite."

Mais la plus grande réussite des jeux de Beyrouth est peut-être d'avoir assuré la survie de la manifestation, dont la pertinence et l'utilité ont parfois été remises en question. Le Canada et la France ont montré qu'ils tenaient à l'événement, en débloquant des contributions additionnelles pour assurer sa tenue au Liban. Le premier ministre français François Fillon et plusieurs membres de son gouvernement ont fait le voyage à Beyrouth et, signe qui ne trompe pas, la France (en l'occurrence la ville de Nice) a proposé d'organiser la prochaine édition des jeux, en 2013.

Le Tchad et la Guinée équatoriale (et sa capitale Malabo) sont aussi sur les rangs.

Trois mille jeunes, dont 300 venus du Canada, ont pris part aux jeux de Beyrouth, qui se sont terminés mardi dernier.

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Le Monde contre la domination de l’anglo-américain !

Le Monde contre la domination de l'anglo-américain !

Le Monde anglo-américain colonisation espéranto

Le Monde contre la domination de l'anglo-américain !Le journal Le Monde, dans son édition du 26 septembre 2009, s'insurge contre la domination de l'anglo-américain : "L'Europe subit une domination de la langue anglo-américaine" est-il écrit en caractère énormes en page 19.

Le Monde, journal de référence, journal de l'élite intellectuelle et politique aurait-il enfin pris conscience du mal qui ronge notre société et qui scie peu à peu la branche sur laquelle il est assis ?

Hélas non ! Il ne s'agit que d'une publicité pleine page de l'Union Espérantiste Européenne à laquelle nous ne pouvons qu'apporter notre soutien ou tout du moins être accord sur le constat.

Aucun article de fond n’est jamais consacré à la langue française dans Le Monde (aucune brève non plus d'ailleurs !)
Cette langue (la nôtre) est piétinée, humiliée et Le Monde jamais n'en parle :
De plus en plus d’entreprises françaises imposent l’anglais comme langue de travail obligatoire en France même, Le Monde se tait.
De plus en plus de colloques financés par des fonds publics se tiennent en anglais en France sans traductions et Le Monde n’en dit rien
Les échanges entre pilotes et tour de contrôle pour les vols intérieurs français se font désormais en anglais, pas un mot du Monde.
Un nombre croissant d’universités commencent à proposer des modules entièrement ou partiellement en anglais, Le Monde le sait-il seulement ?
Sans parler de l’affichage, des dénominations de sociétés (Les magasins Champion et Atac par exemple, viennent d’être renommés respectivement Carrefour Market et Simply Market bouleversant de manière irréversible notre paysage urbain) Le Monde l’ignore.
Le Monde consacre de nouvelles pages, fort intéressantes, au développement durable et à la sauvegarde des espèces mais concernant la sauvegarde des cultures et des langues point, comme si elles n’étaient pas au moins aussi importantes que les espèces !

Tout cela n’est jamais évoqué. Un pays se suicide petit à petit par sa langue et Le Monde se tait.

Le Monde se rend-il compte qu’il est (était ?) le journal d’excellence de la langue française et que plus cette langue décline plus il décline ?

On peut toujours rêver, un grand journal français qui défende la langue de son pays et de sa culture ! Il faut apparemment payer pour que ces idées de simple bon sens soit simplement présentes !

Marc-Antoine Renard
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France Telecom : It’s time to move

France Teuleucom : "It's time to move"

Orange anglomanie commerce colonisation
France Teuleucom : "It's time to move"
Cela commence par la perte des accents, pour faire international FT s'est écrit France Telecom (donc France Teuleucom). Après, une obsession de la rentabilité forcément exprimée en anglo-américain pour avoir l'air moderne. Tous les produits seront le plus souvent nommés en états-unien. Au-delà du caractère tragique des événements, on peut se demander si le phénomène qui consiste pour un groupe a piétiner sa langue d'origine et la langue de ses salariés n'est pas du même ordre que celui qui consiste à piétiner la vie professionnelle et la vie privée de ses salariés avec des mots d'ordre comme "It's time to move !" * Avec les conséquences que l'on sait.

Marc-Antoine Renard

* nous ne serions pas contre le fait que ce mot d'ordre s'applique aux anglomanes de toutes obédiences qui contribuent à abaisser notre langue !

Autre petit exemple de publicité, très présente ces jours-ci, pondue par Orange, avatar de France Teuleucom : Anglomanes, nous voilà !

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Sur la langue française, le ministre de la culture : « anti-américanisme ridicule »

Inquiétant : quand on l'interroge sur la langue française, le ministre de la culture répond : "anti-américanisme ridicule"

Inquiétant : quand on l'interroge sur la langue française, le ministre de la culture répond : "anti-américanisme ridicule"culture américanisation Mitterrand : Lors de l'université d'été des jeunes UMP, qui s'est tenue du 4 au 6 septembre à Seignosse (Landes), répondant à un jeune militant s'interrogeant sur le remplacement du mot débat par le mot chat et s’inquiétant du déclin de la langue française, Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication, a déclaré qu’il fallait "arrêter avec cet anti-américanisme ridicule" et que l’on n’avait pas besoin "d’aller au secours» de la langue française". Pour lui, "ce n’est pas parce qu’on mange des Big Mac et  qu’on porte des jeans qu’on ne peut pas lire Paul Valéry".

Est-ce le meilleur signe à donner pour le ministre qui a autorité sur la DGLF (Délégation Générale à la Langue Française) qui s'attache actuellement à promouvoir des néologismes répondant à l'abus d'anglais sur Internet.

MAR
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Sabotage contre la science en français

Sabotage organisé contre la science en français ?

science anglicisation langue française

Témoignage fort inquiétant d'un de notre fidèle adhérent Patrice Bersac, haut fonctionnaire. Ce qui est souligné l’est par nous. Nous rappelons qu’il ne s’agit pas là d’un témoignage isolé : nos administrateurs d’ALF qui sont chercheurs au CNRS et dans des universités scientifiques nous fournissent périodiquement des preuves équivalentes de ce qui nous apparaît de plus en plus traduire une véritable conspiration contre l’emploi du français dans les sciences et la recherche, au bénéfice de qui l’on sait. Il est avéré de surcroît que des chercheurs français qui osent dénoncer le sabotage « craignent des représailles » !... [AS]

Chers Amis

Voici le témoignage, quasiment mot pour mot, que je rapporte d'un entretien avec un scientifique de haut niveau international travaillant pour l'INRA et avec le CNRS dans un secteur où la France est depuis longtemps en tête. Je n'en dis pas plus car il craint les représailles.

« Je dispose d'un fonds documentaire en papier qui s'est développé de façon continue depuis plus de 100 ans.  Il y a plusieurs milliers de dossiers en français, des livres en français et aussi des livres dans différentes langues que je récupère pour élargir notre savoir. Nous accroissons ce fonds papier et y associons un fonds documentaire numérique qui en reproduit l'essentiel. Des chercheurs du monde entier viennent nous visiter pour y puiser des informations utiles à leurs travaux.

Nous sommes amenés de plus en plus à publier des articles en langue anglaise exclusivement, sur ordre de nos supérieurs, et à un rythme toujours soutenu, même si les études ne sont pas achevées. Nous sommes découragés de publier en français car il n'y a absolument aucune reconnaissance de nos supérieurs, sinon des insinuations désagréables. Nous sommes de ce fait obligés de faire des recherches documentaires en langue anglaise. Or, je ne sais pourquoi, les moteurs de recherche ne fournissent pas tous les articles sur un même sujet alors même que ces articles ont tous été publiés dans des revues papier (Nature essentiellement). Il y a perte d'informations et appauvrissement de l'information car tous ces articles sont des morceaux d'étude, très inachevés. Nous sommes également découragés de publier des ouvrages car le temps nous manque et les articles sont l'outil de notation privilégié. Il faut sans cesse publier (des articles au lieu d’ouvrages NDLR). L'information bien construite disparaît ainsi au profit d'une information émiettée.

Je constate donc une double rupture : celle du langage qui jette à la poubelle tous les travaux qui ne sont pas en anglais et qui nous ralentit dans notre travail, celle de la méthode qui privilégie l'information d'un instant au détriment de l'information bien démontrée.
L'anglais tue notre savoir et nous affaiblit intellectuellement, car notre pensée est ralentie par les difficultés de l'anglais et son imprécision fréquente. "

Voilà chers Amis, à quoi nous arrivons de façon généralisée. La barbarie a trouvé son lit dans l'abandon de notre langue. Il en est ainsi pour tous les peuples qui disposent d'un riche savoir. A ce jeu, en 2020, nous aurons perdus la moitié de nos facultés intellectuelles. Et la numérisation à outrance des fonds documentaires en papier sous le monopole de quelques puissances va aboutir à la filtration de l'information vers une pensée unique. Les esprits libres auront bien du mal à ne pas être rejetés parmi les marginaux. »

Bien à vous.

Patrice Bersac
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Pinocchson et nos médias

Pinocchson et nos médias

ou la mort d'un chanteur utilisée
comme matraquage publicitaire colonial

Pinocchson et nos médias
Michael Jackson chanson américanisation colonisation

Pinocchio, pantin désarticulé, émouvait parce qu’il voulait être homme.
Michael Jackson a peut-être ému parce qu’il voulait être et chanter tous les humains de tous sexes, races et couleurs.

Mais la mise en scène de sa fin, de ses obsèques, puis de son culte, sous l’énorme nuage de la mousse médiatique et de l’affairisme américain, a dû déranger beaucoup de gens dans le monde victimes malgré eux de cet épandage. Notamment en France, où Mme Lagarde a eu le courage, que je crois représentatif d’une bonne partie de l’opinion, de prendre calmement ses distances.

Alors que nos médias, les télévisions publiques en tête, ne se sont pas contentés de suivre l’exemple des médias américains et plus largement occidentaux : ils en ont « rajouté » pendant plus d’une semaine! Jusqu’à l’apothéose le soir de l’enterrement : alors que la BBC World et la Deutsche Welle, tout en faisant une large place à la cérémonie, ont tenu à parler aussi, dans leur créneau horaire, de ce qui se passait ailleurs qu’à Los Angeles, France 24 et la publique France 2 n’ont parlé d’autre chose qu’en dehors du temps normalement imparti aux informations du jour.
Ce qui eût dû, en ramenant les choses à leurs justes proportions, ne prendre que deux à trois minutes des "infos", et faire l’objet de programmes spéciaux hors "20 heures" plus développés à destination des jeunes et autres "fanas" du chanteur, a en fait occupé toute la demi heure !

Cela va bien au-delà du désir compréhensible de nos médias de couvrir l’actualité, au demeurant plus "jeune-occidentale" que mondiale.
Cela rejoint ce que nos associations dénoncent périodiquement : l’utilisation du précieux temps d’antenne du journal télévisé pour présenter et "vendre" pendant de longues minutes des chanteurs, danseurs, acteurs, cinéastes, voire boxeurs, américains avec de larges extraits de leurs œuvres.
Comment cette publicité à peine déguisée sous l’ "info culturelle" est-elle payée ?
Une commission parlementaire devrait se pencher sur cette question.

Du reste, il n’est pas tout à fait exclu que l’on découvre que la corruption, ou la simple illégalité des ressources ainsi procurées (à qui ?), n’est qu’accessoire, et qu’il s’agit surtout d’un conformisme des médias et de trop de nos "élites" dans l’auto-vassalisation à l’égard de l’Empire du moment. Ce qui rejoindrait la vaste offensive en cours tendant à abaisser la France et à la soumettre à un modèle que la crise a pourtant dévalorisé, au monde anglo-saxon, à ses intérêts et à sa langue.

Car enfin, au cours de cette folle période, "on leur en a fait bouffer", à nos Français, encore plus qu’aux autres Européens : la saga du chanteur, les pompes et paillettes, les hystéries et vices américains, les "pipoles" d’Outre-Atlantique et américanisés de chez nous, les chansons en anglais, et les commentaires à peine traduits, comme si notre destin était de vibrer à l’unisson des Américains, de devenir des sujets de ce qui prétend - encore - être un empire mondial.

Peut-être nos Français en ont-ils eu une indigestion ? Peut-être vont-ils finir par comprendre ce qui est en jeu ? Et ruer dans les brancards?
Espérons !

Albert Salon, docteur d’État ès lettres, ancien ambassadeur

Publié dans Nouvelles2008-2009 | Commentaires fermés sur Pinocchson et nos médias