La Normandie se rêve en colonie anglo-saxonne
Happy Birthday Normandie
Le plus frappant est la lettre qui suit, envoyée par le CRTN signée par Jean-Louis Laville directeur, suite à la protestation d'un citoyen. C'est une réponse typique de l'esprit colonisé qui se répand un peu partout.
Quelques points :
- utiliser l'anglais est une "signature dynamique" traduisons : ce qui est en anglais est beaucoup mieux que ce qui est écrit en français. [nous pauvres français, sommes capables de parler la langue de nos maîtres]
- ce slogan n'est pas vraiment en anglais mais elle est surtout en anglais langue universelle. le colonisé s'approprie la langue du colon. [comme on aime la langue de nos bons maîtres]
- ensuite ce bon Monsieur (Jean-Louis Laville) nous assure que "Normandie dans notre signature s’écrit évidement en français". Trop bon Jean-Louis ! Normandie écrit en français ! Un peu dur pour ces pauvres anglo-saxons qui vont être perdus (un mot à apprendre...) [un mot, c'est pas grave ? dis mister ?]
- enfin : "anniversaire de la Normandie est aussi l’occasion d’un signe d’amitié aux touristes" c'est bien connu les touristes viennent en Normandie pour qu'on leur parle anglais, c'est ça la Normandie, c'est ça la France ! [tu seras comme chez toi, mister !]
La servilité dans toute sa splendeur !
Rappelons d'ailleurs que ce logo ne concerne pas qu'une campagne destinée aux pays anglo-saxons, mais à la France également. Ceci ne donne vraiment pas envie de visiter cette Normandie vassalisée...
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Objet : Votre remarque sur Happy Birthday Normandie
Date: Mardi 17 mai 2011 14:12:07 +0200
de : h.melingui@normandie-tourisme.fr
Monsieur,
J’ai bien reçu votre e-mail vous indignant de la signature que nous avons retenue pour commémorer le 1 100ème anniversaire de la Normandie "Happy Birthday Normandie".
Nous avons choisi cette expression pour deux raisons. En premier lieu, nous cherchions une signature dynamique car, dans un monde de communication, se faire entendre suppose d’étonner, de surprendre, et nous avons la conviction qu’ "Happy Birthday Normandie" apportait à "Bon anniversaire Normandie" ce petit plus.
En second lieu, cette expression est certes en anglais mais elle est surtout en anglais langue universelle, parce que la Normandie, depuis le 6 juin 1944, est une des très rares régions connues dans le monde entier. Au-delà de nos amis britanniques, l’anniversaire de la Normandie est aussi l’occasion d’un signe d’amitié aux touristes qui, venant du monde entier, visitent la Normandie.
J’ajoute que Normandie dans notre signature s’écrit évidement en français.
J’espère que vous considérerez ces arguments et je vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de mes sincères salutations.
Jean-Louis LAVILLE
Directeur du C.R.T de Normandie
jl.laville@normandie-tourisme.fr
Assistante : Sylvie BOULANGER (s.boulanger@normandie-tourisme.fr)
Comité Régional de Tourisme de Normandie
14 rue Charles Corbeau
27 000 EVREUX
Tél : 0 (33) 2 32 33 67 67 - Fax : 0 (33) 2 32 31 19 04
Lettre de Jean-Pierre Busnel au Comité régional de Tourisme en Normandie
Bonjour Monsieur,
Sur le site de l'association Avenir de la langue française, je viens de lire le texte d'un courrier en date du 17 courant que vous avez rédigé, au nom du Comité régional de Tourisme en Normandie, en réponse à une protestation, parfaitement légitime, que vous avez reçue à propos de la dénomination qui a été choisie, "Happy Birthday Normandie", pour le 1 100ème anniversaire de cette région.
Je ferai tout d'abord remarquer qu'en bon français on ne commémore pas un anniversaire, comme il est dit dans cette lettre, ce qui est un pléonasme, mais qu'on le célèbre.
Pour essayer de justifier cette concession à la mode de l'anglomanie ambiante, vous écrivez notamment ceci : "nous cherchions une signature dynamique car, dans un monde de communication, se faire entendre suppose d’étonner, de surprendre, et nous avons la conviction qu’ "Happy Birthday Normandie" apportait à "Bon anniversaire Normandie" ce petit plus". Ainsi, on ne pourrait plus se "faire entendre", désormais, qu'en utilisant des mots anglais ! Ce n'est donc pas le bilinguisme qui est préconisé, comme le font, plus ou moins explicitement, tant de dirigeants économiques et politiques, mais, apparemment sans le moindre état d'âme, la mise à l'index de la langue française.
Ce discours est celui que tiennent régulièrement les publicitaires et autres commerciaux qui veulent imposer l'anglais à la société française parce qu'ils pensent, à l'heure de la mondialisation, que cela facilitera leurs ventes. Cela me fait penser à ce qu'écrivait l'écrivain, linguiste et professeur René Étiemble (1909-2002), ancien élève de l'école normale supérieure, agrégé de grammaire, ardent défenseur de la langue française, dans son célèbre "Parlez-vous franglais ?" publié en 1964 (à noter que René Étiemble avait enseigné à Chicago et qu'il avait une connaissance approfondie de la langue anglaise, bien supérieure à la très grande majorité des anglomaniaques contemporains). En voici un extrait :
"Depuis qu'elle (la publicité) a remarqué qu'on vend mieux un objet en lui donnant un nom qui sonne, ou qui paraît yanqui, elle pourrit et s'efforce de détruire la langue française. Au lieu d'occuper le rang que lui assigne toute civilisation qui se respecte, le dernier, pourquoi le marchand, quand il règne, ne tournerait-il pas ses regards, son espérance, vers le seul pays où l'empire de l'argent se manifeste dans toute son insolence, le seul où nul souvenir de monarchie, nul recrutement des élites au concours, nulle considération pour les arts et le savoir ne tempèrent la tyrannie de l'argent ? ... Un homme dont le métier consiste à n'employer que superlatifs imposteurs et à remplacer progressivement tous les mots français par le mot yanqui correspondant, voilà qui, en France, réclame le pouvoir suprême !"
De la Normandie, je connais surtout le département de la Manche pour y avoir fait une partie de mon service militaire à Saint-Lô, comme aspirant au 512ème GET (unité dissoute depuis). L'actuelle publicité du Comité régional de Tourisme en Normandie n'est pas de nature à m'inciter à y retourner en touriste.
Veuillez croire, Monsieur, à mes sentiments les meilleurs.