La Banque Postale carpette anglaise 2019

La Banque Postale carpette anglaise 2019

Ursula von der Leyen, carpette anglaise à titre étranger

Poste carpette colonisation anglomanie

L’académie de la Carpette anglaise a désigné La Banque Postale carpette anglaise 2019 pour avoir dénommé "Ma French Bank" sa banque en ligne. Avec, pour circonstance aggravante, une campagne publicitaire en un grotesque franglais : "When elle rêve d'eaux turquoises, but ton compte is in le rouge », ou encore "When tu check la liste de everybody qui te doit de la money" (sic !) | lire le communiqué ci-dessous ]

Ursula von der Leyen, nouvelle présidente de la Commission européenne, a été désignée carpette anglaise 2019 à titre étranger pour avoir tenté de mettre en place une procédure décisionnelle uniquement en anglais, à compter du 1er décembre 2019. Un paradoxe, au moment où le Royaume-Uni s'apprête à quitter l'Union européenne.

Liste des "lauréats" depuis 1999 - article de l'Express


Prix de la Carpette anglaise 2019 - Communiqué

Réuni chez Lipp, le 4 décembre 2019, sous la présidence de Philippe de Saint Robert, le jury de la Carpette anglaise* a décerné son prix au premier tour de scrutin, par 8 voix sur 10, à la Banque postale pour son offre de banque mobile dénommée "Ma French Bank", accompagnée d’une campagne publicitaire de sabotage linguistique. Deux voix ont été attribuées au député Joël Giraud (LREM) pour avoir prétendu à l’Assemblée nationale que l’expression qu’il avait employée "name and shame" n’avait pas d’équivalent français – or l’équivalent "mise au pilori" existe.

Le jury a par ailleurs décerné le prix spécial de la Carpette anglaise à titre étranger à Ursula von der Leyen pour tenter d’imposer la seule langue anglaise dans les textes officiels émanant de la Commission européenne.

La Carpette anglaise est le prix d’indignité civique et culturelle qui est décerné chaque année depuis 1999 à un membre des élites françaises, personnalité physique ou morale, pour son acharnement à promouvoir la domination de l’anglo-américain en France.

Le prix spécial à titre étranger est attribué à un membre de la nomenklatura européenne ou internationale pour sa contribution servile à la propagation de l’anglo-américain.

* Liste des membres du jury présents : Philippe de Saint Robert (écrivain, président du Prix), Marc Favre d’Échallens (secrétaire général), Eugénie Bastié (journaliste), Paul-Marie Coûteaux (député honoraire), Yves Frémion (écrivain), Geoffroy Lejeune (journaliste), Guillemette Mouren (Défense de la langue française), Marie-Josée de Saint Robert (linguiste), Marie Treps (linguiste), Marie-Christine Vacavant (Cercle littéraire des écrivains cheminots).


Contact : Marc Favre d’Échallens, secrétaire de l’académie de la Carpette anglaise.
Courriel : parlerfranc@aol.com
Académie de la Carpette anglaise

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L’Europe allemande… en anglais dans le texte !

L’Europe allemande...
en anglais dans le texte !

Europe américanisation : La Commission européenne veut protéger le mode de vie européen... en globish !

par Benoît Duteurtre
article paru dans Marianne, 27/09/2019

"Ça commence mal. Dès la mise en place de la Commission européenne, une polémique a éclaté sur la création du poste de commissaire chargé de "protéger notre mode de vie européen". Nul n’a souligné, en revanche, que la nouvelle présidente, Ursula von der Leyen, avait prononcé son discours programmatique dans un anglais monocorde - preuve que l’Union ignore cette spécificité européenne dont la première caractéristique est la diversité de langues et de cultures. La nouvelle présidente a certainement de hautes compétences et j’avais noté avec joie le fait qu’elle maîtrise plusieurs langues, dont la nôtre. Mais, en présentant son programme en globish plutôt qu’en allemand, première langue de l’Europe, elle rappelle malheureusement que l’UE, telle qu’elle s’est constituée et telle qu’elle s’affirme, reste d’abord une machine au service de la mondialisation et un moyen d’étendre au Vieux Continent des modèles venus d’outre-Atlantique.

L’UE, telle qu’elle s’est constituée et qu’elle s’affirme, reste d’abord une machine au service de la mondialisation et un moyen d’étendre au Vieux Continent des modèles venus d’outre-Atlantique

Le fait de s’exprimer en anglais, à l’aube d’un mandat de cinq ans, n’est, pour certains observateurs, qu’un choix pragmatique puisque cette langue, pratiquée par nombre d’élus européens, est devenue un outil de communication mondial. Mais un tel acte spontané donne aussi des arguments à tous les eurosceptiques, consternés que l’Europe se soit détournée de sa raison d’être - ou du moins de celle qu’on nous avait promise : constituer une entité singulière, indépendante des autres blocs mondiaux (États-Unis, URSS puis Russie, Chine aujourd’hui) ; offrir un modèle économique et social protecteur ; et enfin illustrer la richesse culturelle exceptionnelle de ses peuples. Loin de tout cela, l’Europe d’aujourd’hui est alignée diplomatiquement sur les États-Unis, elle constitue le bastion avancé du dogmatisme économique néolibéral, et elle soumet ses institutions au tout-anglais devenu, sans aucune décision officielle, la langue de représentation de l’Union, quand il serait si facile, avec les moyens de traduction, de recourir aux trois ou quatre grands idiomes européens pour mieux souligner la singularité de ce continent. Jean-Claude Juncker, malgré tous les reproches qu’on peut lui faire, en avait pris acte, en décidant, après le Brexit, de ne s’exprimer qu’en allemand ou en français - contrairement à Donald Tusk qui, à l’instar d’autres dirigeants est-européens, ne semblait voir dans l’Europe qu’un moyen de devenir américain.

Le choix de Mme von der Leyen est donc lourd de significations. D’abord parce qu’en choisissant de s’afficher en anglais l’Union européenne est la seule entité politique mondiale à s’exprimer dans une langue technique, étrangère à la majorité de ses habitants. Ensuite, parce que le choix d’une langue est une adhésion à une façon de penser, un vocabulaire, une syntaxe. Enfin, parce que cette attitude divise le public en deux catégories : ceux qui comprennent parfaitement le sabir des maîtres et ceux qui ne le pratiquent pas, tels des "gilets jaunes" linguistiques (c’est pourquoi je suis également choqué quand les journalistes des médias nationaux accomplissent désormais leurs reportages à l’étranger en anglais et sélectionnent ainsi, pour seuls interlocuteurs, ceux qui partagent la langue de la mondialisation, et donc une certaine façon de penser). Pour ces mêmes raisons, les rares élus qui font de la résistance mènent un combat essentiel et méritoire, tel André Vallini menaçant de boycotter un Conseil des ministres européens après avoir appris que celui-là devait se tenir en anglais !

Curieusement absente des élections européennes, la question des langues et de leur emploi à Bruxelles conduirait à réfléchir sur la nature même de l’Europe et des nations qui la constituent : unies dans la diversité, ou concurrentes dans la globalité ! Il serait temps de la poser sur la table… Mais il est à craindre, côté français, que l’attitude spontanée, générationnelle et culturelle du président Macron, parlant à tout propos l’anglais en bras de chemises avec l’entrain d’un PDG de société multinationale - et prêt à placer une militante de l’anglais à la tête de la francophonie -, n’aille pas dans le sens du plurilinguisme… À moins qu’il n’évolue sur ce point comme sur d’autres, se rappelle l’exemple de De Gaulle et de Mitterrand, et invite fermement les grands responsables européens à oublier l’anglais comme langue de communication officielle (ce qui n’empêche pas d’y recourir lors d’échanges plus informels). C’est ainsi que l’Europe sera l’Europe et non la Star Academy du devenir américain, singeant les mœurs états-uniennes jusque dans la mise en scène d’un discours politique fondateur."

Benoît Duteurtre

Benoît Duteurtre est écrivain, grand prix de littérature Henri Gal, prix de l'Institut de France pour l'ensemble de son œuvre (2017)

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Mobilisons-nous pour le « vendredi fou »

Mobilisons-nous pour le "vendredi fou"
le 29 novembre prochain !

Black Friday commerce colonisation américanisation

Le collectif LANGUE FRANÇAISE réunit des personnes et des groupements inquiets de la déliquescence de la langue française. Pour l'instant, les représentants de ce collectif viennent de Belgique, du Canada, de France, du Maghreb et de Suisse. (voir le site de l'AFrAv)

Sa première action a consisté, le 18 juin 2019, à adresser au Président de la République française un manifeste (lire ici) qui a été publié par le journal Le Parisien, signé par 100 intellectuels et artistes de 25 pays.

De plus, le manifeste a fait l'objet de citations par une vingtaine de grands médias du monde francophone… et par la BBC anglaise.

En ce mois de novembre, le collectif parraine l'opération « Vendredi Fou », détaillée ci-après.

Louis Maisonneuve, pour le Collectif

Courriel de contact : langue-francaise2018@laposte.net

Opération “ Vendredi Fou ” du 29 novembre 2019 !

Le collectif LANGUE FRANÇAISE (Belgique, Canada, France, Suisse),
et les associations partenaires occasionnelles,  constatent l'impact puissamment néfaste de la langue anglo-américaine.

Elle n'étoffe plus le français, mais l'étouffe jusqu'à se substituer à lui comme langue d'usage en terres francophones. Elle dilue nos identités et les valeurs qui s'y rattachent. Pour reprendre le mot de Jean-Marie Rouart, la langue française conjugue esthétisme avec éthique.

Le 29 novembre aura lieu, partout dans le monde, l'opération commerciale "Black friday", grande braderie américaine des cultures, notamment francophones. Nous lançons un appel au rejet de cette dénomination, et plus généralement au refus d'acheter aux entreprises collaboratrices.

Voici comment vous associer à cette démarche :

Je partage ce message via les réseaux sociaux et mes contacts @  :

« Le 29 novembre 2019 aura lieu l'opération commerciale états-unienne dénommée "Black Friday", alors, en tant que francophone, je refuse de voir brader la langue française et ses valeurs à l'empire anglo-américain. » 

« Journée du vendredi qui suit le quatrième jeudi de novembre, date de l'Action de grâce aux États-Unis, au cours de laquelle les commerçants offrent des rabais importants pour marquer le coup d'envoi des achats de Noël ».

Et je suis l'avis du Collectif qui invite les consommateurs et consommatrices à oublier les commerces qui multiplient l’utilisation du terme "Black Friday", ou mieux encore, je refuse de participer au "Black Friday", grande braderie américaine des cultures.

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L’Académie française gravement préoccupée par le franglais

L’Académie française "gravement préoccupée" par le franglais

Académie française franglais langue

Les sages ont demandé aux pouvoirs publics de mieux respecter la loi Toubon sur la défense du français.


 Communiqué de l’Académie française

Le 21 novembre 2019

Déclaration de l’Académie française

L’Académie française n’a jamais été hostile à l’introduction et à l’usage de termes étrangers.

Mais aujourd’hui elle se montre gravement préoccupée par le développement du franglais. Les violations répétées de la loi Toubon, qui a posé les règles de l’emploi du français dans la sphère publique, dénaturent notre langue, autant par l’invasion des termes anglo-saxons que par la détérioration qu’ils entraînent de sa syntaxe.

Fidèle à la mission qui lui a été confiée de veiller sur la langue française et de la défendre, l’Académie alerte solennellement les pouvoirs publics et les invite en premier lieu à respecter eux-mêmes la loi.

Si ceux-ci ne réagissent pas vigoureusement, si l’opinion ne prend pas la mesure du danger qui le menace, le français cessera d’être la langue vivante et populaire que nous aimons.

sur le site de l'Académie


Le Devoir L’Académie française s’inquiète de l’émergence du franglais
Le Figaro L’Académie française se dit "gravement préoccupée" par le développement du "franglais"
France Info L'Académie française s'émeut du développement du "franglais"

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Vient le temps de la Résistance francophone

Vient le temps de la Résistance francophone

colonisation américanisation politique : Résistance à ce qu’il faut bien appeler hégémonie, voire Occupation impériale. La montée en puissance politique et économique des États-Unis et du monde anglophone, a porté l’anglo-américain à la prépondérance "occidentale", accompagnée d’une volonté hégémonique. L’article de ce bulletin : "Genèse et effets de l’emprise anglo-américaine" en donne la mesure et les effets. Résistance très possible, "mûre", surtout au Québec et en France.lire la suite...

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« Lorraine Airport » : s’opposer au franglais qui nous envahit !

"Lorraine Airport" :
s’opposer au franglais qui nous envahit !

Lorraine franglais transports médias : La prolifération des anglicismes, due au snobisme des "décideurs" et d’une partie des médias, distend les liens qui unissent nos compatriotes et la langue française, s’alarme l’écrivain Jean-Marie Rouart, (Le Figaro 5/11/2019)

Cela fait longtemps que beaucoup d’écrivains et de défenseurs du français crient dans le désert pour alerter l’opinion et les pouvoirs publics : la langue française est rongée par un cancer. Un cancer insidieux qui distille peu à peu ses métastases dans son corps sous le fallacieux couvert de la modernité. Et ce n’est pas d’hier qu’il a commencé à se propager provoquant déjà l’indignation d’Étiemble, professeur à la Sorbonne, qui dans son pamphlet Parlons-nous franglais ? avait, en 1972, stigmatisé les débuts de cette colonisation linguistique galopante. "Tout le monde est coupable, soulignait-il dans sa déploration, la presse et les Marie-Chantal, la radio et l’armée, le gouvernement et la publicité, la grande politique et les intérêts les plus vils.

"Cioran avait de son côté poussé un cri de détresse qui révélait à quel point les écrivains francophones montrent plus d’attachement à notre langue que les Français eux-mêmes, corrompus par le démon de la mode : "Aujourd’hui que cette langue est en plein déclin, ce qui m’attriste le plus, c’est de constater que les Français n’ont pas l’air d’en souffrir.  Et c’est moi, rebut des Balkans, qui me désole de la voir sombrer.  Eh bien, je coulerai, inconsolable, avec elle !"

La loi Toubon, dont on vient de fêter les vingt-cinq ans, si critiquée, si peu appliquée par les tribunaux qui ont de la loi une conception à géométrie variable, a eu au moins le mérite de manifester qu’un responsable politique avait enfin conscience du danger mortel qui nous menaçait. Les ricanements qu’elle a provoqués montrent à quel point la classe politique, en refusant de veiller à son application, se montre peu soucieuse de ses responsabilités élémentaires vis-à-vis de notre patrimoine linguistique.  On classe les monuments historiques, on préserve les réserves naturelles, on se soucie de l’environnement, et étrangement on accepte ce suicide irréversible qui, à terme, aboutira à faire de la langue française une langue morte : oui, une langue morte, dans ce sens que seuls les lettrés qui l’étudieront, ou qui la parleront entre eux dans des cénacles choisis, pourront apprécier dans les anciens textes sa beauté et ses subtilités, tandis que tout un chacun s’exprimera dans un idiome abâtardi, dégénéré, sorte de globish informe d’où surnageront quelques malheureux mots et expressions d’une langue dont on pouvait s’enorgueillir avec raison.

Écoutons les conversations autour de nous : elles sont infestées de ces mots et de ces tournures barbares aussi nocives et increvables que la prolifération des algues vertes.  Lisons les journaux : dans un magazine français, Women Sports, dix- sept des titres d’articles empruntent à l’anglais, à commencer par "Les tops tweet de la rédaction" jusqu’aux "Top 5 de running en France".

Croit-on que c’est par hasard qu’au XVIIIe siècle toute l’Europe cultivée parlait le français, qui fut pendant des siècles la langue diplomatique par excellence ? D’où vient que paradoxalement le Français cocardier, fier de son appartenance nationale, qui le manifeste si haut dans ses enthousiasmes sportifs, qui applaudit ses équipes gagnantes, accepte sans réagir cette lente dégringolade dans le sous-développement culturel ? N’est-ce donc rien de parler et d’écrire une langue que Racine, Voltaire, Chateaubriand, Hugo, ont portée à sa perfection, que le monde admire et nous envie ? Mais ce discours, qui le tient encore ?

Nous sommes entrés dans l’ère de l’abdication culturelle contre laquelle les Québécois, plus menacés que nous, ont réagi avec force et efficacité.  Que ne les prenons-nous en exemple ! C’est pitié de voir que c’est peut-être eux qui sauveront notre langue en devenant une sorte d’Arche de Noé qui préservera les vocables et les expressions dont nous nous serons laissé déposséder. Écoutez les radios grecques, italiennes ou espagnoles, elles diffusent des chansons grecques, italiennes ou espagnoles, mais écoutez la radio française et vous serez édifiés.  Certes nous avons gagné à la colonisation romaine car les Gaulois en dépit de leur haute civilisation n’avaient pas de langue écrite à lui opposer.
Le sabir qu’on nous concocte, sous l’œil indifférent, voire complice, de nos dirigeants, reçoit le concours actif de nos entreprises d’État : le "Ouigo" de la SNCF, dernier legs culturel de Guillaume Pepy ; Air France qui ne craint pas d’appeler son site "eSky" et qui tient le pompon dans ce domaine avec sa classe "économy", son programme "flying blue", ses "business class", ses "sky team".  Cette novlangue s’enrichit chaque jour d’un nouveau fleuron linguistique.

 C’est au tour des aéroports en sursis de privatisation d’être menacés : après Lyon quia échappé de justesse, grâce à son préfet, à un "Lyon Airport", c’est l’aéroport Metz-Nancy qui vient de s’affubler d’un "Lorraine Airport", une décision du conseil régional dans une frénétique course à l’originalité.  Il lui reste encore à rebaptiser Jeanne d’Arc "Joan of Arc".  La justice saisie a débouté les courageux protestataires de l’association Francophonie Avenir, dirigée par Régis Ravat.  Mais c’est maintenant dans toute la France que cette contagion risque de se répandre.  Et pourquoi cette lente éradication de notre langue ne se poursuivrait-elle pas puisque personne n’y met le holà ?

En croyant se désenclaver de leur provincialisme, les conseils régionaux ne voient-ils pas qu’ils ne font que s’enfermer dans un espace plus étroit : le conformisme, l’esclavage de la mode.  Camus disait "abîmer la langue française, c’est ajouter du malheur au monde".  Un auteur qu’il faudra bientôt, au train où vont les choses, traduire en franglais.  Ces conseils régionaux mériteraient d’obtenir "le prix de la carpette anglaise", prix "d’indignité civique" décerné chaque année par une académie présidée par Philippe de Saint Robert à un membre des élites françaises qui s’est distingué par "son acharnement à promouvoir la domination de l’anglais en France au détriment de notre langue".  Quel dommage qu’il n’existe plus un Molière pour mettre en pièces les Trissotin qui détériorent un patrimoine linguistique qui ne leur appartient pas.  Ces monstres langagiers iront rejoindre la "Loire Valley", et ses autres congénères dégénérés au musée des horreurs de notre langue.

L’abomination, c’est que les malheureux qui ne se résignent pas à voir notre langue atteindre un niveau de corruption inégalé et sans retour sont condamnés à être regardés comme des barbons scrogneugneu allergiques à l’air du temps.  C’est pourtant la beauté qu’on assassine au grand jour. Car ne nous y trompons pas : avec cette langue dont nous perdons la maîtrise, ce sont aussi les idées qu’elle véhiculait qui vont se dissiper et perdre de leur influence.  C’est tout l’apport de ce qu'il faut bien appeler, certes un peu gravement, l’âme française, ce message si original d’esthétique et d’éthique, façonné par les siècles qui est appelé à disparaître.  Que dirait le général de Gaulle de cette déchéance, lui qui proclamait "si j’ai pu sauver la France à une heure grave de son histoire, c’est grâce au tronçon d’un glaive et à la pensée - je dis bien la pensée - française". Cette pensée, dont le Français léger n’a pas toujours conscience, mais que les peuples étrangers eux nous reconnaissent, qu’en subsistera-t-il quand elle sera passée au laminoir du franglais ? Rien.  Nous nous réveillerons un jour avec un goût amer : nous aurons seulement cessé d’exister dans ce qui faisait notre être original, notre vérité, sans même nous en être aperçus.

Jean-Marie Rouart de l’Académie française.

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Exaspéré par les anglicismes, un maire interdit un camion Orange truck

Exaspéré par les anglicismes, un maire interdit au camion "Orange truck" de s’installer

anglomanie politique Orange : Le maire de Marennes-Hiers-Brouage, Mickaël Vallet, estime que l’usage de l’anglicisme par l’ex-opérateur historique des télécoms est un "manque de respect envers les habitants et la loi".

Lundi 4 novembre, le maire (PS) de Marennes-Hiers-Brouage (Charente-Maritime), Mickaël Vallet, a adressé un courrier au PDG d’Orange, Stéphane Richard, pour lui indiquer qu’il ne délivrerait pas d’arrêté municipal autorisant l’occupation du domaine public à  l’Orange truck.

Ce camion devait stationner dans la cité ostréicole durant quelques jours afin d’effectuer des démarches commerciales auprès des habitants, quelques mois avant l’arrivée du très haut débit acheminé par la fibre. Lire la suite dans Sud-Ouest

Honneur soit donc rendu à Mickaël Vallet ! Enfin une réaction saine d'un maire qui fait respecter la langue française en France. Un rôle qui devrait normalement revenir à tout gouvernement digne de ce nom... Espérons que ce maire fera de nombreux émules MAR


France 3 Marennes : le maire, opposé aux anglicismes, refuse l'installation d'un "Orange truck"
Le Parisien Charente-Maritime : un maire part en croisade contre les anglicismes

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Lettre ouverte au Président de la République

Lettre ouverte au Président de la République

du Collectif Résistance Francophone sur le post-Brexit et l'anglicisation des service publics

Europe anglicisation Macron

Paris, le 22 octobre 2019

À Monsieur Emmanuel Macron, Président de la République
Palais de l’Élysée, 55 rue du Faubourg Saint-Honoré 75008 Paris

Monsieur le Président,

Résistance francophone est un collectif d’associations en synergie en France et dans d’autres pays ayant le français en partage.

Depuis votre candidature de 2017, nous vous avons saisi plusieurs fois de nos préoccupations au sujet de votre politique du français et de la Francophonie.
Vos engagements de candidat, écrits, sérieux, concrets, ont été accueillis en 2017 avec un vif intérêt. De même lorsque que vous fîtes écho à nos propositions, le 20 mars 2018, dans la présentation de votre politique pour le français, ainsi qu’à notre projet associatif (2001) d’"Institut de la Francophonie et de la diversité culturelle" au château de Villers-Cotterêts.

Nous nous réjouissons de la mise en place effective des moyens humains, financiers, administratifs, nécessaires au projet Villers-Cotterêts, dont les travaux commencent, en vue d’une inauguration en 2022.

Certes, en même temps, des signaux contraires inquiétants ont été émis par vous-même et votre gouvernement. Ils ont, du reste, été publiquement critiqués de divers côtés, y compris par nos associations.

Mais nous avons voulu croire que ces concessions à la "modernité" ne l’emporteraient pas sur votre rôle et votre volonté de Président de promouvoir les intérêts fondamentaux de la France et de sa civilisation, au cœur desquels figurent la langue française et la Francophonie.

Ainsi nourrissons-nous l’espoir que vous ferez, à terme rapproché, prévaloir ces intérêts face à deux évolutions fort dangereuses pour le français :
La première de ces évolutions découle du vote Brexit du 23/6/2016. La CEE avait fixé en 1958, en son règlement n°1, les langues officielles et de travail. Devenue Union, elle l’a, par votes à l’unanimité, adapté aux vagues d’adhésions. Le Royaume-Uni déclara l’anglais pour l’usage officiel de l’UE. La République d’Irlande fut le seul autre nouvel adhérent à déclarer l’anglais, mais en ajoutant le gaélique : unique exemple de membre à deux langues officielles "UE".

Le Brexit fragilise donc - surtout politiquement - le statut actuel de l’anglais.
Or, un mouvement s’est développé, dans diverses capitales et des institutions de l’UE, en faveur non de l’abandon ou de la réduction de la place de l’anglais, mais tout au contraire de son maintien. Voire de sa promotion comme "langue commune", officielle de fait, appelée à le devenir seule en droit. Cela en invoquant la situation actuelle conquise grâce à l’opiniâtreté des nouveaux entrants, et au laxisme persistant des autres, français en premier lieu. En osant aussi plaider que l’anglo-américain, n’étant plus langue officielle d’un membre important, devient "neutre", une sorte de commode "esperanto" …

Il pourrait donc y avoir un vote du Conseil de l’UE pour adapter le statut des langues à la situation créée par le Brexit. Un vote selon la règle intangible de l’unanimité, qui entraîne le rejet du texte proposé si un seul pays y met son veto.
Monsieur le Président, c’est d’abord de la France que les Français – et des Européens et Francophones de partout – attendent un veto. Une opposition déterminée au mouvement pour la "langue commune". Le Brexit aidant, on ne peut plus exiger des administrations nationales qu’elles travaillent sur des documents reçus uniquement en anglais, et répondent dans cette seule langue.

Il y va du destin de l’Europe elle-même, qui est diversité de hautes cultures, et non une vaste Prairie, un simple espace à uniformiser, notamment par l’anglais, pour mieux le dominer. Enjeu économique, mais surtout civilisationnel.
Monsieur le Président, la position que vous prendrez au nom de la France aura des effets et un retentissement considérables. Vous pouvez vous placer dans le sillage du Général refusant l’AMGOT en 1944, puis sortant de l’OTAN militaire en 1965 ; du peuple français repoussant la "Constitution Giscard" en 2005 ; et du Président Chirac, à qui vous venez de rendre un bel hommage, notamment pour son refus d’engager la France dans la guerre de M. Bush en Irak.
Monsieur le Président, à votre tour, vous avez entre vos mains le destin de la France. Pour la langue et les cultures en Francophonie, pour celles d’Europe, pour la civilisation, vous seul pouvez dire "non" aux menées impériales.

La deuxième évolution très inquiétante est celle du passage de services publics français à l’anglo-américain toléré, voire officiellement encouragé. Il s’agit en particulier de l’enseignement supérieur, à la faveur de la loi Fioraso de 2013. Faite pour faciliter l’enseignement en anglais, cette loi interdit pourtant aux établissements d’offrir des formations diplômantes exclusivement en anglais.

Or, cette disposition reste ignorée par le ministère de l'Enseignement supérieur qui est allé jusqu’à accréditer ces formations malgré leur illégalité flagrante, pas davantage sanctionnée par les tribunaux administratifs, malgré tous les recours de nos associations auprès d’eux. En 2019, selon CAMPUS FRANCE, 1213 formations ne respecteraient pas la loi Fioraso et l’article 2 de la Constitution…

Il s’agit aussi de l’audiovisuel public, où le CSA n’a pas rempli sa mission.
Également de ministères et d’organismes publics divers. En voici un exemple révélateur, absurde, dans le domaine du ministre des Transports :
Après le "pass navigo" de la RATP devenu bizarrement "navigo easy" en passant à la région d’Île de France, voici que la SNCF affuble du nom de "Greenspeed" la société regroupant Eurostar et Thalys ! Alors qu’elle pouvait choisir le simple "Eurothalys", ou "Eurapid(e)", "Euréclair" ?

Cette évolution n’est pas seulement d’un ridicule avéré, elle est destructrice. Elle contribue à détruire la confiance des Français en leur État, en un gouvernement qui, à leurs yeux, accepte, encourage la soumission du pays. Elle peut provoquer les réactions populaires du type "Gilets jaunes", et nourrir les extrêmes.

Monsieur le Président, vous venez d’appeler à l’action dans un autre domaine très sensible. Par ce même élan, nous vous en prions : appelez à arrêter l’arrachage public du français, d’abord les deux grandes évolutions citées qui constituent une dangereuse "substitution de langue, de culture, de civilisation".

Veuillez, Monsieur le Président, recevoir l’expression de notre espoir tenace en votre volonté et votre pouvoir d’agir, et de notre très haute considération.

Collectif Résistance Francophone


Liste des 25 associations signataires et de leurs représentants élus :

  • Alliance Wallonie France (AWF) Belgique, président : Paul Durieux ;
  • Association des Écrivains combattants (AEC), secrétaire général : Alfred Gilder ;
  • Association Francophonie Avenir (AFRAV), président : Régis Ravat ;
  • Association pour la Promotion de la Francophonie en Flandre (APFF asbl)
  • De Haan, Belgique, directeur : Edgar Fonck ;
  • Athena, Association pour la Défense et la Promotion des Langues officielles de la Communauté Européenne, (siège Luxembourg) : présidente Anna Maria Campogrande ;
  • Avenir de la langue française (ALF), président : Albert Salon ;
  • Carrefour des Acteurs sociaux (CAS-pôle Francophonie), vice-présidente : Catherine Distinguin ;
  • Centre d’Études et de Recherches sur le Monde francophone (CERMF), président : Ilyès Zouari ;
  • Cercle littéraire des Écrivains Cheminots (CLEC), secrétaire général : Maurice Le Lous ;
  • Collectif Langue française (CLF), (Lausanne,Suisse romande), président : Philippe Carron,
  • Collectif "Non au tout-à-l’anglais ! Non à l’anglais partout !", présidente-fondatrice : Valérie Faisien ;
  • Comitato Allarme Lingua (Rome, Italie), président : Renato Corsetti ;
  • C.O.U.R.R.I.E.L., président : Georges Gastaud ;
  • Défense de la Langue française (DLF), secrétaire général : Marceau Déchamps ;
  • Défense de la Langue française (DLF-Pays de Savoie), président : Philippe Reynaud ;
  • Droit de Comprendre (DdC), président : Marc Favre d’Échallens ;
  • Forum francophone international (FFI-France), président : Albert Salon ;
  • Forum francophone international (FFI-Québec), président : François Gauthier ;
  • Forum pour la France (FPF), secrétaire général : Henri Fouquereau ;
  • France-Univers, président : Michel Mourlet ;
  • Francophonie Force Oblige (FFO), président : Alain Ripaux ;
  • Impératif français, (IF, Québec), président : Jean-Paul Perreault ;
  • Institut Culture, Économie, Géopolitique (ICEG), président : Yves Montenay ;
  • Observatoire des Libertés (OdL), président : Louis Maisonneuve ;
  • République exemplaire, président : Michel Le Net.
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Barbara Cassin : 9e femme à l’Académie française

Barbara Cassin : 9e femme à l'Académie française

Barbara Cassin Académie française globish

"Nous voulons contribuer à fabriquer une Europe résistante, qui refuse de s'en tenir à cette non-langue de pure communication qu'est le global English, dont les principales œuvres sont les dossiers de demandes de subvention, ces soumissions que classeront des experts à haut niveau", a affirmé la philosophe et nouvelle académicienne dans le discours d'éloge à son prédécesseur, le musicologue et musicien Philippe Beaussant.

Académie française Réception de Mme Barbara Cassin (17/10) (lien)
Le Monde Le discours de Barbara Cassin à l’Académie française : "Ni globish, ni nationalisme" (17/10) (lien)
L'Express La philosophe Barbara Cassin devient la neuvième femme à intégrer l'Académie française (17/10) (lien)
L'Union Les anglicismes, cheval de bataille de la nouvelle immortelle (17/10) (lien)

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Speak globish – Les FACSA

Speak globish - Les FACSA

Recension du livre d'Yves Bouchereau : Les FACSA  

Bouchereau Québec globish langue française

Yves Bouchereau, essayiste franco-québécois, spécialiste de l’enseignement du français langue étrangère, nous donne, aux éditions Sydney Laurent, avec son livre : "Speak globish - Les FACSA", un pamphlet salutaire. Les FACSA sont les "Français Auto-Colonisés Sous-américains Anglomaniaques". En fait, il "tacle" aussi les autres communautés organisées de langue maternelle française dominante : les Québécois, Wallons, Suisses romands et jurassiens. Il accuse, avec d’excellentes citations et des arguments qui font joyeusement - et hélas tristement – mouche, les gouvernements, les médias, les entreprises, la publicité, les sports, une bonne partie des élites qui donnent le ton dans nos pays de langue maternelle française dominante et tendent, en fait, à remplacer le français par un "globish anglo-américain" destructeur des langues nationales, et, finalement, de la culture, de notre civilisation humaniste.

Il commence par mesurer très bien la profondeur du mal dans trop de domaines. Après Peyrefitte dans son "C’était De Gaulle", il cite le Général, si pertinent : "Le snobisme anglo-saxon de la bourgeoisie française est quelque chose de terrifiant. (…) Il y a chez nous toute une bande de lascars qui ont la vocation de la servilité".

Son livre contient des références utiles à l’action de nos associations en synergie, et, surtout, propose des pistes pour sortir du défaitisme, de l’abandon, du sabotage, et de la soumission au grand remplacement linguistique. Surtout pour la France, qui fait honte à la Francophonie, alors qu’elle devrait en redevenir un phare.

Je cite son éloquente conclusion : "Comme notre longue histoire le prouve, avec de la volonté tout est possible. La France a connu des heures de gloire, mais aussi des grands malheurs. Elle s’est toujours redressée. L’heure de la vérité a sonné, une fois de plus. La France ne doit pas perdre son identité. La résistance doit s’organiser pour la sauvegarde de nos biens les plus précieux, notre langue et notre culture." Albert Salon

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Benjamin Griveaux angliciseur forcené

Benjamin Griveaux angliciseur forcené

 

Griveaux LREM anglicisation crèches colonisation

Il ne suffit plus pour Benjamin Griveaux, candidat LREM à la mairie de Paris, d'initier les enfants à l'anglais dès le primaire, ni même à la maternelle, non pour lui dès la crèche nos enfants, qui ne savent pas encore parler, doivent connaitre "des temps d'initiation à l'anglais". Il a sans doute hésité à demander l'obligation à ce que les accouchements se fassent en anglais et l'interdiction aux enfants ne maitrisant pas la langue de Bill Gates de l'entrée en primaire. Il s'est sans doute dit que l'opinion n'était pas encore prête, mais bientôt...

Après l'épisode de Nathalie Loiseau transformant le nom de son groupe en "Renew Europe", les tics anglomanes du président Macron et de LREM en général, Benjamin Griveaux se comporte comme un véritable membre de la LVF de la colonisation anglo-saxonne.

Nous invitons donc tous nos lecteurs parisiens à écarter d'urgence cet angliciseur forcené !

(Benjamin Griveaux espère que "Cédric Villani sera loyal". Nous pouvons assurer M. Villani qu'en présence d'un tel bradeur servile la seule loyauté qui vaille est justement d'y faire barrage.)

MAR

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Télérama fourrier de la colonizacheune

Télérama fourrier de la colonizacheune

médias colonisation Télérama : Le dernier numéro de Télérama est renversant de bêtise. La une le résume en gros caractères : "WHY MY KIDS ARE NULS".

Pour le journal bobo de la culture, il faudrait encore plus d‘anglo-formatage à l’école, et pour faire bonne mesure, de langues régionales et de démolition du couple maudit "État jacobin / langue française" (Georges Gastaud).

Nos associations signent cette lettre collective à Télérama et la diffusent. Amis lecteurs, vous êtes invités à réagir en écrivant à Télérama par courrier au 8 rue Jean-Antoine de Baïf - 75013 Paris, par le biais de leur formulaire de contact ou en envoyant un courriel à la directrice de la rédaction : Fabienne.Pascaud@telerama.fr et au rédacteur en chef délégué : Thomas.Becard@telerama.fr


À LA RÉDACTION EN CHEF DE TÉLÉRAMA

AVEUGLEMENT

Des émissions "francophones" intitulées The Voice, Tonight info, Ninja Warriors, etc. ; des firmes "françaises" qui basculent toute leur documentation technique à l’anglais (Renault, PSA…) ; des transporteurs français dont le slogan unique est "France is in the air" (Airfrance)… Des centaines de formations supérieures qui s’enseignent totalement en anglais en France même (alors que leurs enseignants et étudiants sont majoritairement francophones !)…

Des collectivités territoriales qui, illégalement, se "vendent" en anglais en France même ("Only Lyon", "In Annecy Mountains", etc.) ; des responsables publics comme Valérie Pécresse qui privilégient l’anglais pour s’adresser aux Franciliens (cf. le "pass" "Navigo Easy") ; et, chaque jour, des pans entiers de la "com", de la pub, de la chanson, du cinéma, de la science, etc. qui passent au tout-anglais au mépris de la Constitution ("la langue de la République est le français")… 

Or, pour le premier journal culturel français, le problème n’est pas l’arrachage en cours du français à l’initiative de nos "élites", mais le fait que "your kids are nuls"…

Peut-on s’aveugler davantage sur le scandale historique porteur d’énormes discriminations présentes et futures que constitue le basculement rapide et totalement antidémocratique de l’Hexagone au TOUT-globish managérial ?

Salutations scandalisées,

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Félicitations « très ironiques » de militants de Suisse et du Québec

Félicitations "très ironiques" de militants de Suisse et du Québec  à l’adresse de la classe politique française

Francophonie langue française colonisation : Nos amis militants québécois et suisses font chorus pour exhorter les Français à sortir de l’asservissement consenti par trop de leurs élites dirigeantes. Albert Salon

La loi Toubon, mais de quoi parle-t-on ?

Quel ravissement que de sillonner les routes touristiques de France et de Navarre et de constater cet hilarant bilinguisme français-anglais prêt à battre le pavillon d’une "diglossie" en devenir et d’entendre avec soulagement votre chef de cabinet porter aux nues, et ce avec une assurance confondante, les bienfaits de la loi n°94-665 du 4 août 1994, loi dont les dispositions sont merveilleusement bafouées, détournées ou vidées de leur contenu par un pouvoir transfuge et non moins jouissif… en marche vers un suicide linguistique et, a fortiori, culturel !

La bouillie saxonne, le peuple en redemande

Comment vous féliciter pour votre empressement à vouloir faire du français le patois d’une république où l’anglo-américain vous prend à la gorge dès que l’on débarque dans l’Hexagone, à laisser s’enfoncer dans une inénarrable bouillie langagière une nation béate d’admiration devant les chimères "saxonnes" qui viennent pourtant lui ravir ce qu’elle avait de plus cher au monde, à savoir sa langue et sa culture ?

Éradiquons, éradiquons, il en restera toujours quelque chose

Comment vous savoir gré d’avoir réussi à mener si habilement et sans état d’âme cette magnifique politique d’arrachage de langue, d’avoir magistralement insufflé à tous les ministères un virus aussi insidieux que des métastases en pleine furie, processus de "déculturation" hautement toxique qu’une presse décomplexée a fait sienne, pervertissant à son tour et à la hussarde un public malléable à souhait… et transformé depuis en "mutant de Panurge" ?

Les Éduens, ces Celtes qui nous inspirent

Comment ne pas rester béat d’admiration à vous voir, à l’instar d’un chef d’État investi d’une mission jupitérienne, considérer comme un signe de prestige et de civilisation – les braves Éduens vous avaient précédé avec cette même attitude servile – ce qui n’est qu’avilissement et asservissement et comment ne pas vouer une admiration sans borne à votre remarquable acharnement à vouloir faire table rase d’une langue que les non-francophones s’arrachent pourtant et que d’aucuns considèrent comme un chef d’œuvre de l’humanité ?

Le français vaut bien un fromage, non ?

Quel régal de surprendre les plus grands commis de l’État ouvrir tout grand leur bec et rivaliser de leur indéfinissable ramage "anglobalisant", ce sabir résolument incompréhensible qui finit par asseoir de manière éclatante la redoutable réputation que se sont taillée à l’étranger et le politique et le décideur français, ces derniers, en baroudeurs aguerris, poussant en ahanant le coche de l’ogre du numérique qui s’apprête à ne faire de leur langue qu’une bouchée orgiaque !

Le français, une noble Dame si perturbante

Comment ne pas applaudir à pleines mains la merveilleuse et non moins généreuse loi Fioraso, laquelle aura permis à des élus à la capitulation bravache de livrer, menottes aux poignets, l’université française au "globish" – pour les maternelles, le prédateur "ricain" est en embuscade – opération ultra-stratégique et ingénieuse montée à la sauvette par les joyeux godelureaux d’une classe politique dont la haine et un profond dégoût de soi n’en peuvent plus d’ envoyer à la casse une langue prestigieuse… six pieds sous terre, la noble Dame et que l’on n’en parle plus !

Ne dit-on pas que l’histoire se répète ?

Comment ne pas rester le souffle coupé d’enthousiasme devant le réjouissant spectacle qui rappelle aux non-amnésiques les heures les plus sombres d’une histoire où "la France de l’exception culturelle", à de multiples reprises, s’est vautrée comme une dévergondée en mal de sensations dans la fange de la soumission – ce jusqu’à en perdre toute dignité – et de regarder avec émerveillement le premier quidam ou intellectuel venu enfoncer avec le plus tordant délice ces clous ravageurs qui scelleront définitivement son sort à une langue agonisante qui, pourtant, ne les a jamais lâchés ?

Quand le naturel revient au galop

Quelle merveille que de vous entendre louer dans tout le landerneau francophone la créativité et la vivacité de la langue-souche de la Francophonie, de faire pour elle des tonnes de projets mirifiques et, dans le même temps, d’assister au summum du délire élyséen lors du dernier sommet de la Francophonie, où, vous et vos sbires, lui assénez – et avec quelle maestria – le coup de grâce en nommant à la tête de l’OIF ces désopilants fantoches qui s’emploient à bouter définitivement la langue française dans la poubelle de l’histoire de leur propre pays.

Quand l’Europe part à l’assaut de ses "vilains petits patois"

Comment vous dire merci d’avoir laissé s’insinuer dans les hautes sphères européennes la langue unique de ces prédateurs aux dents bien acérées, d’avoir favorisé, par votre anglolâtrie débordante, l’essor de ces mercenaires à l’appétit vorace dont les desseins de compactage humain et culturel ne sont plus à démontrer, les ultimes coups de sape étant généreusement portés par le je-m’en-foutisme déconcertant d’une populace en goguette… et qui n’en est plus à une contradiction près ?

Les fumeurs ne sont pas les seuls à enfumer

Qu’il est réconfortant de recevoir de votre fidèle aide-de-camp de l’Élysée toutes ces encourageantes fins de non-recevoir, ce verbiage creux et tout en incohérences, ces réponses qui ne transpirent que duplicité et compromission avec les géants du tout-anglais, cet invariable "enfumage" haut en couleur qui nous somme si poliment et à mi-mot de la boucler… oui, de bâillonner séance tenante une langue que les prétendues "élites" se hâtent, à la manière d’iconoclastes avisés, de dépecer avec cet engouement qui ferait se tordre de rire le vieil Hugo dans sa tombe !

Et que la joie demeure

Comment enfin ne pas hurler de joie devant les morceaux épars d’une langue en pleine et folle débandade, devant cette sémillante langue française qui ne nous accompagnera ni ne nous embrasera plus l’âme pour très longtemps encore, mais dont le doux et précieux souvenir restera à jamais gravé au plus profond de ceux qui croyaient encore en l’universalité de son génie et de sa magie ?

L’Humanité ne mérite-t-elle pas beaucoup mieux que cette piètre image de subversion linguistique et culturelle ?

Philippe Carron, responsable du collectif romand Langue française, Suisse
Jean-Paul Perreault, président d’Impératif français, Québec

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21 associations de défense de la langue française s’adressent au Défenseur des droits

21 associations de défense de la langue française

s’adressent à Jacques Toubon, Défenseur des droits

langue française associations éducation Toubon : Vingt-et-une associations de défense de la langue française viennent d’adresser à Jacques Toubon, Défenseur des droits, une lettre ouverte pour l’appeler à réagir officiellement à la réaction incessante des droits des francophones vivant en France par les adeptes du tout-anglais globalitaire.


Paris, le 14 juillet 2019

M. Jacques Toubon
Défenseur des Droits
86 rue des Petits-champs
75006 Paris

Objet : Dénoncer la carence de l’État dans la volonté de respecter, et faire respecter, la Constitution (article 2) et la législation de protection de la langue française en France.

À Monsieur Jacques Toubon, ancien ministre, Défenseur des Droits,

Monsieur le Défenseur des Droits,

Nous sommes un collectif d’associations de défense et de promotion de la langue française. Leurs présidents ont signé ci-dessous la présente lettre. Vous aviez, en 1993-94, travaillé avec celle (ALF), qui rédigea en 1992 la première esquisse de la loi promulguée le 4 août1994, associée à votre nom.

Nous associations constatons que les droits constitutionnels des Français et Francophones vivant en France, sont constamment bafoués par les adeptes et praticiens du tout-anglais.

Dans l’entretien accordé récemment à Michel Feltin-Palas, de L’Express,, vous avez dressé un bilan de la loi à l’occasion de son 25e anniversaire.

Comme vous l’aviez déjà souligné en fêtant ses 20 ans en 2014 au Sénat, votre loi a eu l’immense mérite de créer un véritable "Droit au français". En officialisant ce terme, vous rappelez qu’ainsi, dans le monde du travail, les salariés ont heureusement droit à un contrat de travail rédigé en français. Aussi que la langue d’enseignement en France est le français. Concernant les publicités, il est vrai que l’article 4 de votre loi, en son paragraphe 2, dispose que "la présentation en langue française doit être aussi lisible, audible ou intelligible que la présentation en langue étrangère". Les dénominations publiques doivent être en français, et les traductions doivent être fournies en au moins deux langues étrangères. Bons principes !

Mais, comme vous l’avez justement constaté, cette loi n’a cessé au fil des années d’être contournée pour, aujourd’hui, être quasiment ignorée.

Parce que le gouvernement ne s’attache pas sérieusement à faire respecter la Constitution et notre législation de protection linguistique. Il arrive même que le Président de la République utilise directement l’anglais pour s’exprimer en France ("Choose France !") ; et à l’international ("Make the planet great again" ; discours du candidat en anglais de janvier 2017 à l’université de Berlin…) et que de nombreuses entreprises publiques ou semi-publiques, SNCF, EDF, Poste, Air-France, etc., voire des ministères ("French Tech", "Pass" culture) violent la loi en nommant leurs produits ou en intitulant leurs campagnes promotionnelles en anglais ou en faisant une bonne partie de leur communication dans cette langue. Outre l’attentat permanent contre notre langue que constitue la prolifération de ces substitutions linguistiques, le droit que chaque citoyen français et chaque francophone de France a de voir les entreprises et les autorités du pays s’exprimer dans la langue qu’ils comprennent tous, est quotidiennement dénié, humiliant notre langue et offensant ceux qui la parlent ou lui sont attachés.

Vous avez parlé de la loi Fioraso (Toubon modifiée) du 22 juillet 2013 qui permet désormais d’enseigner directement en anglais dans nos universités et grandes écoles, tout en interdisant aux établissements d’offrir des formations diplômantes exclusivement en anglais. Or, son application offre l’exemple le plus désastreux du consensus pro-anglais entre établissements publics universitaires et ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche qui a fermé les yeux, en renonçant à employer son levier de l’habilitation.

D’après le site "http://taughtie.campusfrance.org/tiesearch/#/catalog", il y a aujourd’hui en France 1198 programmes qui sont 100% en anglais, dont 928 masters, parmi lesquels 442 débouchent sur un diplôme national. Autrement dit, il y a des masters qui se déroulent dans nos universités sans un seul cours en français, dans une flagrante illégalité.

Étrange application de la loi par un ministère aussi important ! Et les tribunaux administratifs d’Aix-Marseille, Lille, Nantes, Paris, Toulouse, saisis de recours bien fondés par ALF et nos associations groupées, les ont tous déboutées, sur la base de motifs différents, voire contradictoires, dans des cas pourtant tous semblables. Étrange justice.

Cet abandon du français dans nos universités est lourd de conséquences, y compris sur la Francophonie mondiale, comme de premières défections l’indiquent.

Concernant les publicités, l’ARPP (Autorité de régulation professionnelle de la publicité) ne songe guère à faire respecter votre loi : elle est juge et partie, administrée et financée en effet par les représentants des professions publicitaires (annonceurs, agences de médias, régies et supports publicitaires) c’est-à-dire par ceux-là même qui enfreignent la loi. À ce jour, l’AFRAV, une de nos associations, a déposé 24 plaintes auprès des procureurs de la République pour non-respect par des publicitaires de l’article 4, paragraphe 2 : toutes les plaintes ont été sans réponse ou classées sans suite (https://www.francophonie-avenir.com/fr/L-anglomanie-traitee-sur-le-plan-juridique/articles-29-1). Les procureurs auraient-ils, comme les tribunaux administratifs dans les "recours Fioraso", reçu des consignes du Ministère de la Justice dont ils dépendent, pour éviter que la loi s’impose aux publicitaires anglomanes ?

Récemment encore, nous avons appris que Valérie Pécresse, présidente de la Région Île-de-France et du syndicat des transports franciliens, avait mis en place un nouveau titre de transport baptisé "Navigo Easy", en infraction avec l’article 14 de votre loi. Nos associations sont les seules, avec le nouveau Délégué général à la Langue française (DGLF), à tenter de faire revenir sur sa décision la Présidente, déjà nommée "Carpette anglaise" en 2008.

Bref, les exemples sont légion, hélas, qui montrent que votre loi est largement bafouée, avec un étrange laisser-faire des pouvoirs publics, eux-mêmes complices de ces illégalités à répétition. Tout se passe comme si cette loi, gênante pour beaucoup si elle était réellement appliquée, devait être ignorée, considérée comme anachronique et sans importance. Les autorités de notre pays, depuis plus de 20 ans, n’ont pas jugé bon d’engager un débat sur ce sujet : il semble plus simple de faire comme si la loi n’existait pas…

C’est pourquoi nous venons à vous pour vous demander de faire tout ce qui est en votre pouvoir, notamment interpeller vertement les autorités, y compris le gouvernement et le chef de l’État, pour que soient respectées la Constitution (art. 2) et la loi votée en 1994 qui porte le "Droit au français" qui vous est cher. Vous savez à quel point elle est bafouée. Nous sommes prêts à vous fournir, à votre demande, de très nombreux exemples, si nécessaire !

Or, comme le disait en substance Richelieu, "laisser impunies les violations de ce qui est interdit, c’est autoriser ce que l’on prétend interdire". L’atteinte aux libertés est d’autant plus grave que l’imposition de fait d’une langue unique globalitaire en France, en Europe et dans le monde, le tout-globish managérial, porte en elle de graves dangers pour la diversité culturelle mondiale et partant, pour la démocratie et la liberté de penser qui s’en nourrissent.

Malgré tous nos efforts, nous ne parvenons que rarement à être entendus, la quasi-totalité des médias publics ou privés liés aux grands affairistes censurant notre combat ou le tournant en dérision. Là aussi, le déni de démocratie est flagrant, puisque le débat sur l’arrachage linguistique en cours est forclos de facto par une occultation volontaire.

Ainsi, nous vous demandons de bien vouloir intervenir, en votre éminente qualité de Défenseur des droits, afin que les autorités nationales et locales respectent et fassent respecter l’état de droit linguistique républicain, et pour qu’au moins les médias publics cessent de censurer les associations de défense et promotion du français, ou de les tourner en dérision sans leur offrir de tribune ou de droit de réponse.

Veuillez, Monsieur le Ministre, Défenseur des droits, père de la Loi Toubon, agréer l’expression de notre vif espoir en votre très ferme intervention en haut lieu, et de notre haute considération.

Les présidents soussignés des associations ci-dessous désignées :

Alliance Champlain, Nouméa (Nouvelle-Calédonie) :  Pt : Daniel Miroux;
Association C.O.U.R.R.I.E.L. : Pt : Georges Gastaud ;
Association des Écrivains combattants (AEC) : SG : Alfred Gilder
Association Francophonie Avenir (AFRAV): Pt : Régis Ravat
Association littéraire de l’assurance et de la banque (ALAB )Pt : Daniel Ancelet
Association Paris-Québec : Pt : Bernard Émont
Association pour la Promotion de la Francophonie en Flandre (APFF), Belgique Pt : Edgar Fonck
Association pour la Sauvegarde et l’Expansion de la Langue française (ASSELAF) :  Pt : Philippe de Saint Robert
Avenir de la Langue française (ALF) : Pt : Albert Salon
Carrefour des Acteurs sociaux (CAS) : Pt : Joël Broquet), et son Pôle Francophonie, Directrice : Catherine Distinguin
Cercle d’études et de recherches sur le monde francophone (CERMFPt : Ilyès Zouari
Collectif Langue française de Suisse romande: Pt : Philippe Carron
Collectif "Non au tout-anglais, Non à l’anglais partout" : Fondatrice : Valérie Faisien
Défense de la Langue française (DLF-Savoie) : Pt : Philippe Reynaud
Forum francophone international (FFI-France )Pt : M. Albert Salon
Forum pour la France (FPF) : SG : Henri Fouquereau
Francophonie Force Oblige (FFOPt : Alain Ripaux
Impératif français (IF), Québec Pt : Jean-Paul Perreault
Institut Culture, Économie et Géostratégie (ICEGPt : Yves Montenay
Observatoire des Libertés (OdL) : Pt : Louis Maisonneuve
Observatoire européen du Plurilinguisme (OEP)Pt : Christian Tremblay).

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La France et la guerre des langues : où en sommes-nous ?

La France et la guerre des langues : où en sommes-nous ?

guerre langues politique langue française

L’essayiste Henri Gobard et le paladin de la Francophonie Philippe Rossillon (années 1960), François Mitterrand peu avant sa mort en 1996, divers observateurs français (Claude Hagège, Michel Serres…), européens, africains, américains, et nos associations qui se battent depuis quatre décennies pour le français et la Francophonie, ont en commun une sérieuse analyse : une guerre est faite à la France. Particulièrement à la langue française, parce qu’elle est depuis longtemps, et reste, à la fois un des principaux facteurs d’unité du pays encore indocile que Condoleeza Rice recommandait de "punir", et une rivale principale de l’anglo-américanie en langue et culture, en civilisation et conception du monde. Cette guerre est ancienne. lire la suite...

Publié dans Éditoriaux, Éditoriaux 2016-2021 | Laisser un commentaire

Recours de L’AFRAV contre Navigo Easy

Recours de L'AFRAV contre "Navigo Easy"

Navigo transports Pécresse franglais anglomanie

L'AFRAV (Association Francophonie Avenir), une des associations de notre synergie inter-associative, a envoyé une lettre recommandée au Syndicat des Transports d’Île-de-France (ci-dessous), pour lancer la procédure contre "Navigo Easy", dénomination approuvée par Valérie Pécresse, présidente de la région Île de France. Mme Pécresse, saisie au préalable par plusieurs de nos associations (notamment : ALF, AFRAV, COURRIEL..), n'avait pas daigné nous répondre.

La DGLFLF (Paul de Sinety) saisie par ALF et COURRIEL, nous a dit être intervenue auprès de Mme Pécresse, déjà désignée en 2008 "Carpette anglaise" par notre Académie de la Carpette anglaise et du Tapis rouge. Nos associations, qui avaient proposé à cette personne des traductions adaptées, dont celle - jeu de mots - de "Navigo large", souhaitent vivement que cette nouvelle infraction à la loi, au demeurant d'une affligeante ineptie, fasse place à une expression française. Elles sont prêtes à s'associer à un recours collectif devant les juridictions compétentes. Toutes autres interventions, publiques, associatives, ou individuelles, allant dans le même sens seront les bienvenues. Il faut enfin faire cesser cette montée de vase nauséabonde... Albert Salon


Objet : Demande de Recours gracieux
au sujet de la marque "Navigo Easy".

Lettre recommandée avec accusé de réception,
lettre numéro 1A 154 431 9359 2

Syndicat des Transports d’Île-de-France, Île-de-France Mobilités
À l’attention de Mme Valérie Pécresse, présidente
39bis - 41 rue de Châteaudun 75009 Paris

Manduel, le 23 mai 2019

Madame la Présidente,

Plusieurs de nos adhérents de la région parisienne nous ont fait part que vous aviez déposé la marque "Navigo Easy", une marque qui devrait servir pour nommer un nouveau titre de transport, lequel devrait entrer en vigueur prochainement sur le réseau des transports publics franciliens.

Force nous est alors de constater que la marque "Navigo Easy" est formée du mot anglais "easy", un mot parfaitement traduisible en français, ce qui nous oblige à vous dire que cette marque contrevient à la loi linguistique de notre pays, et notamment à l’article 14 de la loi n°94-665, dite loi Toubon, qui stipule noir sur blanc que :

"L'emploi d'une marque de fabrique, de commerce ou de service constituée d'une expression ou d'un terme étrangers est interdit aux personnes morales de droit public dès lors qu'il existe une expression ou un terme français de même sens approuvés dans les conditions prévues par les dispositions réglementaires relatives à l'enrichissement de la langue française. […]".

Votre marque "Navigo Easy" étant illégale au regard de la loi, nous vous demandons par conséquent de ne pas l’employer, d’y renoncer et de veiller, ce faisant, à ce que vos équipes de conseillers en mercatique et en communication trouvent une autre appellation, mais respec-tueuse de notre langue cette fois-ci, afin que le nouveau titre de transport que vous voulez mettre en oeuvre sur le réseau public des transports franciliens soit conforme à la loi.

Dans l’attente d’une réponse qui nous confirmera que vous renoncez à utiliser la marque "Navigo Easy" dans l’espace des transports publics franciliens, et dans l’espoir que nous ne serons pas ainsi dans l’obligation de saisir la justice pour vous faire entendre raison, je vous prie d’agréer, Madame la Présidente, l’expression de mes salutations distinguées.

Régis Ravat,
Président de l’Afrav

2811 chemin de Saint-Paul - Parc Louis Riel - 30129 Manduel
http ://www.francophonie-avenir.com afrav@aliceadsl.fr

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Nathalie TheBird – Renew Europe

Nathalie TheBird : Renew Europe !

Nathalie Loiseau Europe LREM renew colonisation langue française

Grand succès pour la liste française "Renaissance" proche du président Macron, contingent le plus important du groupe centriste du Parlement européen (21 sur 106) et pour sa cheffe de file. Elle a réussi à faire imposer un nouveau nom au groupe ADLE (Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe)  : "Renew Europe" !

À l'heure du Brexit cela s'imposait ! Effectivement, selon la presse, le "nom qui ne contient plus, à la demande des Français (sic !), le mot "libéral", jugé trop connoté dans l'Hexagone". En revanche qu'il soit in ingliche ne semble poser aucun problème…

À force de démissions linguistiques le nouveau pouvoir Macroniste qui pense jouer dans la cour de la modernité semble ne pas se rendre compte qu'il ne joue que dans la cour de la soumission.

Comme disait le Canard enchainé (4/4/2018) : "La "start-up nation" est en marche. Macron nous avait pourtant prévenus dès le 5 mars : il n'est pas "un défenseur grincheux de la francophonie". C'est, en effet, un défenseur décomplexé de l'anglais des business schools spécialisées dans le team building de task forces au service des business models."

Il semble d'ailleurs que sa représentante, la brillante Nathalie TheBird, qui a passé son temps à insulter ses collègues européens a remarquablement réussi son entrée au Parlement européen.  MAR

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Michel Serres : disparition d’un grand défenseur du français

Michel Serres : disparition d'un grand défenseur du français

Michel Serres langue française anglomanie

Festival de regrets autour de la disparition de Michel Serres, justifiés bien sûr, mais qui ne font jamais référence* au combat permanent du philosophe contre le tout anglais, lui  qui n'hésitait pas à déclarer :
"Il y a plus de mots anglais sur les murs de Paris qu'il n'y avait de mots allemands sous l'Occupation"
ou encore "Ce qui se passe est grave, l’un des pires moments que notre culture ait traversés. Je veux parler de la perte de la langue française dans le milieu des décideurs. Ceux-ci sont en train d’éradiquer la langue française. Que ce soit dans la finance, la science, le commerce, la publicité, plus personne parmi les riches ne parle le français. La langue française est devenue la langue des pauvres. Ce consentement des décideurs à l’anglais commence vraiment à ressembler à une collaboration, et la défense de la langue française à la résistance."

Notre site à maintes reprises a signalé les interventions virulentes de Michel Serres pour la langue française, contre le tout-anglais, quelques exemples :

Récemment encore Michel Serres a signé la tribune "Non, l’anglais ne doit pas remplacer le français !" où une centaine d’écrivains, d’essayistes, de journalistes et d’artistes s’indignaient de voir le "globish", un sous-anglais, supplanter notre langue. Y compris au sein du salon Livre Paris. (Le Monde des 27 et 28 janvier 2019)

L’académie de la Carpette anglaise a d'ailleurs été distingué Michel Serres du 1er Tapis rouge qui illustre et défend la langue française

Entretien de Michel Serres avec le journal Sud-Ouest (29 mai 2019) où le français est toujours présent !

* seul un article du Figaro évoque cet aspect

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Le Monde rampe devant l’anglais

Le Monde rampe devant l'anglais

Le Monde médias colonisation anglomanie

Le Monde, journal de référence "français", une fois de plus rampe devant l'anglais : "WE LOVE GREEN", "MUSIC", "FOOD", "TALKS",   "THINK TANK" tout y est dans la grande racole anglo-maniaque...

Petite question pourquoi The World indique-t-il "1er & 2 JUIN - BOIS DE VINCENNES" et non pas : JUNE 1st & 2nd -  WOOD OF VINCENNES" ?
On rampe ou on rampe pas...

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In memoriam Dominique Noguez

In memoriam Dominique Noguez

(1942-2019)

Dominique Noguez langue française anglomanie : Dies irae, dies illa pour Avenir de la langue française (ALF).

Après son président d’honneur Bernard Dorin, ambassadeur de France, voilà qu’elle est orpheline de Dominique Noguez, l’un de ses trois membres fondateurs, son premier président, de 1992 à 1993.

De nombreux hommages ont été rendus par les médias, dont Le Monde, au distingué écrivain, critique de cinéma, spécialiste du film expérimental américain, conseiller de Marguerite Duras dans certains de ses films ; à l’humoriste (pratiquant l’humour noir et le canular), l’auteur de recherches sur la littérature française, le sociologue de la vie de tous les jours, le moraliste et professeur d’esthétique à l’université. ALF tient à ajouter ce qu’elle – et la France – doivent à cet inlassable et inclassable militant de la cause du français qu’on a pu voir se promener dans Paris, un marqueur dans la poche, ajoutant les accents manquants aux plaques des rues.

Récompensé en 2017 par l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre, il avait aussi enseigné au Québec où il gardait de nombreux amis, dont le poète et militant Gaston Miron. Allant bien plus loin que le Parlez-vous franglais ? d'Étiemble, le livre La Colonisation douce de Dominique Noguez sonna le début de la rébellion politique contre l’effacement en catimini du français en France et à l’international sous les coups de l’Empire, et des Français "collabos de la pub et du fric" (Michel Serres). À la fin de son ouvrage, l’auteur prédisait qu’à force de descendre nous toucherions le fond et que, alors, nous pourrions rebondir.

En vue de la création consécutive d’ALF, il avait tenu à lancer, dans le Monde et ailleurs, un manifeste-appel publié avec l’aide financière de Philippe Rossillon, Michel Guillou et la nôtre. Il avait alors réussi à obtenir la signature d’une bonne partie de l’intelligentsia de France et d’autres pays francophones. Ancien de "la rue d’Ulm", il incarnait si bien l’esprit universitaire français, faisant mine de traiter des sujets les plus graves sous le masque de l’humour.

Il va manquer à notre cause. Ressuscitons-le - le terme est de lui, s’adressant aux futurs visiteurs de sa tombe - en amplifiant sa résistance souriante et têtue à la "colonisation douce", afin de pouvoir bientôt lui dire qu’enfin, le fond touché, notre combativité aura amené le rebond.

Guy Dalens, Jean Hourcade, Albert Salon


Dominique Noguez fut le premier président d'Avenir de la langue française à sa fondation en 1993. Son combat pour la langue française fut constant.

Dominique Noguez est né le 12 septembre 1942 à Bolbec (Seine-Maritime). Il a étudié à l'École normale supérieure et était agrégé de philosophie. Il laisse derrière lui une œuvre protéiforme, des essais sur le cinéma, de nombreux essais littéraires comme La colonisation douce, feu la langue française ?* (Éditions du Rocher), plusieurs livres sur Marguerite Duras, des nouvelles et neuf romans dont Amour noir (Gallimard) couronné en 1997 par le prix Fémina.

Il était connu pour son humour sarcastique indescriptible. Comment rater complètement sa vie en onze leçons (Payot & Rivages, 2002) en est l'exemple parfait. Il avait même reçu le prix de l'humour noir en 1999 avec Cadeaux de Noël (Zulma). « L'humour est chose grave, c'est la chose la plus grave, c'est la seule chose grave. Car, s'il est véritablement déclenché et véritablement compris, il embrasse le tout de l'humaine grandeur et de l'humaine détresse. Il est solaire et, en même temps, de la nuit la plus noire », écrivait-il dans L'homme de l'humour (Gallimard, 2004)

En 2013, il a publié un récit autobiographique, Une année qui commence bien (Flammarion), dans lequel il revenait sur le début tumultueux de sa relation amoureuse avec Cyril Durieux. « L'amour dans toute sa plénitude, je ne l'aurai connu que par les livres », écrivait-il alors. En 2017, il avait reçu le prix de l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre.

* La colonisation douce (Feu de la langue française ?) (1991, réédité en 1998) [Arléa] Sociologie de la colonisation culturelle ou manuel de reconquête linguistique,
œuvre littéraire ou œuvre politique, cet ouvrage peut rendre des services à plus d’hommes et plus longtemps qu’on ne le croit.

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Lire aussi Ouest-France Le romancier Dominique Noguez, prix Femina pour Amour noir, est décédé

Le Figaro Dominique Noguez, auteur d'Amour Noir, est décédé à 76 ans

Le Monde Dominique Noguez, Écrivain (lire ci-dessous)


Article paru dans Le Monde daté mardi 19 mars 2019

Dominique Noguez

Écrivain

Dominique Noguez a été emporpar un cancer, à 76 ans, dans la nuit du 14 au 15 mars 2019, à Paris. On peut le dire ainsi. Mais la nouvelle, qui a laissé ses amis abasourdis, tant l'écrivain avait été discret sur la gravité de sa maladie, peut s'énoncer de bien d'autres manières.

Par exemple : disparition soudaine d'un des plus grands spécialistes du cinéma expérimental nord-américain ; d'un membre éminent du Collège de pataphysique ; du découvreur de Michel Houellebecq (dont il fit éditer le premier roman) ; d'un ami et confident de Marguerite Duras. Ou encore : mort brutale de l'auteur du désespéré et hilarant Comment rater complètement sa vie en onze leçons (Payot, 2002), ou du glaçant (et non moins hilarant) L'Embaumeur (Fayard, 2004) ; d'un défenseur inlassable de la langue française ; d'un plaisantin, à qui il arrivait de se promener un marqueur blanc en poche, avec lequel il ajoutait les accents manquants aux plaques des rues parisiennes...

Du cinéma à la littérature

La mort d'un homme est parfois une hécatombe : des dizaines d'univers sont tout à coup engloutis. Dominique Noguez, comme écrivain, a touché à autant de formes qu'il lui était possible. Aussi sa vie a-t-elle été un long zigzag, une course fébrile et joyeuse entre toutes les voies, même détournées, que son talent et son érudition ouvraient devant lui.

le 12 septembre 1942 à Bolbec (Seine-Maritime), il passa son enfance et son adolescence à Rouen ; puis à Biarritz, où il commença des études classiques (latin-grec), avant d'être reçu à l'École normale supérieure en 1963, dont il sortira, en 1967, pouvait dès lors s'enchaîner assez aisément. Mais entre-temps la donne s'était déjà compliquée.

Joint par Le Monde, le philosophe Bernard Pautrat, qui avait fait sa connaissance en 1960, et qui le précéda à l'École normale supérieure, raconte : "A Normale, il était sollicité par des passions qui ne font pas forcément bon ménage avec la philosophie. Il avait besoin de s'intéresser à plusieurs choses à la fois. Je ne l'ai jamais vu, par exemple, se recommander d'une école de philosophie, comme font beaucoup de jeunes normaliens."

L'élève Noguez préférait les chemins de traverse. Il part d'ailleurs bientôt enseigner au Québec, il restera de 1968 à 1971."C'est là, poursuit Bernard Pautrat, qu'il a découvert le cinéma expérimental et qu'il a décidé d'en faire sa spécialité universitaire. C'était salvateur pour lui de trouver un domaine aussi ouvert, hétéroclite, au carrefour de mondes très différents.

Les jeux (universitaires) sont faits. De retour à Paris, Dominique Noguez rejoint l'université Paris I, département arts plastiques. Son enseignement et les premiers livres qu'il fait alors paraître (tel Le Cinéma, autrement, 10/18, 1977) font connaître en France des œuvres d'avant-garde comme celles de Gregory Markopoulos, Marcel Hanoun, Werner Nekes ou Jonas Mekas, dont il restera très proche jusqu'à la mort du cinéaste, en janvier.

Mais d'autres jeux restent à jouer, qui finiront par l'emporter, le professeur s'éloignant progressivement au profit de l'écrivain. En 1981, Dominique Noguez publie son premier roman, M & R (Robert Laffont), et très vite les livres se multiplient. Peu de romans, au total : six, jusqu'à L'Interruption (Flammarion, 2018), sur 52 livres échappant, le plus souvent, aux catégories. Ainsi de ses "études plus ou moins avantes", se mêlent érudition, fiction, parodie et, intriqué dans l'ensemble, un art subtil de renouveler le regard sur l'histoire de la pensée ou de l'art - on peut citer, entre autres, Les Trois Rimbaud (Éditions de Minuit, 1986) ou Lénine dada (Robert Laffont, 1989).

Mais cela aussi n'est qu'une partie de cette œuvre vaste, effervescente, toujours en mouvement. Le recueil d'aphorismes (Pensées bleues, Équateurs, 2015) y côtoie l'essai littéraire (Duras, Marguerite, Flammarion, 2001), l'humour noir (Ouverture des veines et autres distractions, Robert Laffont, 1982) se prolonge en une philosophie du rire (L'Homme de l'humour, Gallimard, 2004), laquelle rebondit dans une enquête érudite sur des maximes célèbres - La Véritable origine des plus beaux aphorismes (Payot, 2014), entreprise qu'il a poursuivie dans le dernier livre paru de son vivant, au début du mois : Encore une citation, monsieur le bourreau (Albin Michel, 224 p., 18 euros).

Baroque et visionnaire

Pour être peu nombreux, les romans occupent, dans cet ensemble, une place décisive. Certains, comme le baroque et visionnaire Les Derniers Jours du monde (Robert Laffont, 1991, adapté au cinéma en 2009 par les frères Arnaud et Jean-Marie Larrieu), récapitulent les passions, les curiosités, les paradoxes, les nostalgies, le secret désespoir dont chacun des autres livres explore une facette. D'autres, tel Amour noir (Gallimard, prix Femina 1997), s'approchent d'une dimension plus intime, qui ailleurs ne faisait qu'affleurer.

C'est, cependant, dans son grand texte autobiographique, Une année qui commence bien (Flammarion, 2013), que Dominique Noguez, cessant de jouer, dira au plus près ce qu'était sa vie. Mais, au-delà du récit des six mois d'une passion impossible pour un jeune homme, ce livre, par sa délicatesse, sa mélancolie, son humour aussi, plus noir que jamais, et surtout par la puissance impérieuse de son style, d'une richesse, d'une mobilité et d'une précision qui rendent tout incandescent, dit enfin, et d'abord, quel écrivain fut Dominique Noguez.

À la dernière page d'un petit livre paru en 2016, Projet d'épitaphe, précédé de cinq poèmes plus longs (Sandre), il imaginait, pour sa tombe, ces mots : "Toutes les fois que tu liras, même vite, même tout bas, passant, le nom que voilà, tu me ressusciteras."

Alors qu'en 2020 un volume de la collection "Bouquins" des éditions Robert Laffont doit réunir, entre autres, différentes "études plus ou moins sçavantes'' - sous le titre Canulars -, et que d'autres textes restent à paraître, dont des lettres de jeunesse et un monumental journal intime, dont on espère qu'il sortira un jour, tout paraît désormais possible pour cette œuvre demeurée jusqu'au bout tellement imprévisible. Y compris la résurrection.

Florent Georgesco

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Le Château de Villers-Cotterêts abritera-t-il un grand Institut de la Francophonie et de la diversité culturelle ?

Le Château de Villers-Cotterêts abritera-t-il un grand Institut de la Francophonie et de la diversité culturelle ?

Francophonie langue française : Avenir de la langue française (ALF) et le Forum francophone international (FFI) avaient ensemble lancé le 9 octobre 2001 du balcon du château ("Mon plaisir") où François 1er  promulgua le 25 août 1539 son célèbre édit sur l’état civil et la langue française, un appel aux chefs d’État de la Francophonie. lire la suite...

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L’Académie française et la féminisation

L'Académie française et la féminisation

Académie française féminisation langue française

Académie française La féminisation des noms de métiers et de fonctions (1/3) (lien)
(Le rapport sur la féminisation des noms de métiers et de fonction)
Le Monde L’Académie française se résout à la féminisation des métiers (28/2) (lien)
Le Figaro L'Académie française prend acte de la féminisation de la langue (28/2) (lien)
Paris Match Noms de métiers : Aucun obstacle de principe à la féminisation (28/2) (lien)
Le Figaro G. de Broglie Pas besoin d'être féministe pour féminiser la langue (27/2) (lien)
Libération Dominique Bona "Auteure" ou "autrice" ? On ne trouve plus ces termes choquants comme dans les années 80 (20/2) (lien)
Journal des femmes  Au feu, sapeuse-pompière : l'Académie va féminiser la langue française (26/2) (lien)
La Croix Éliane Viennot Dire "préfète", c’est reconnaître qu’une femme est légitime d’exercer cette fonction (26/2) (lien)
Le Devoir L’Académie française féminise enfin (25/2) (lien)
Le Figaro La féminisation du nom des métiers va être officiellement acceptée (21/2) (lien)
Libération Féminisation des noms de métiers : l’Académie "observe"  (20/2) (lien)
RTL L'Académie française va féminiser les noms de métiers (20/2) (lien)
L'Express L'Académie française se résout à la féminisation (19/2) (lien)
Le Figaro L'Académie française à la pointe de la modernité avec son dictionnaire 2.0  (lien)

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Sciences de gestion : pas de soumission à l’ordre anglo-saxon

La recherche francophone en sciences de gestion n’a aucune raison d’accepter une soumission à un ordre anglo-saxon

enseignement université gestion langue française

Dans une tribune au "Monde", 100 enseignants et chercheurs en gestion appellent les autorités académiques françaises à contester la domination des revues anglophones dans l’évaluation de leurs travaux. Publié le 20 février 2019

Pour évaluer la recherche en sciences de gestion, un principe s’est imposé : celui de se baser sur les seuls articles publiés dans des revues académiques, au détriment des autres formes de production scientifique (ouvrages, rapports de recherche, etc.). Dans ce cadre, le Centre national de recherche scientifique (CNRS) et la Fondation nationale pour l’enseignement et la gestion des entreprises (Fnege) ont tous deux élaboré des listes de revues qui font aujourd’hui référence dans notre discipline.

Ces listes jouent un rôle d’assurance qualité, en distinguant les revues répondant aux exigences académiques (principe d’évaluation par les pairs, en double aveugle) des autres. Elles établissent par ailleurs une hiérarchisation entre les revues d’excellence, qui sont classées au « rang 1 », et les revues moins prestigieuses, classées aux rangs 2, 3 et 4.

C’est là que le bât blesse. Car ces listes légitiment une domination des revues anglo-saxonnes sur les revues francophones. Parmi les 110 revues classées par le CNRS à un rang 1, comme parmi les 61 revues classées par la Fnege à ce même rang, aucune n’est de langue française. Comment deux institutions françaises en arrivent-elles à l’aberration consistant à dire qu’une revue publiée dans notre langue serait par nature moins bonne qu’une revue rédigée en anglais ?

L’élément qui légitime cet état de fait aux yeux de ses concepteurs est le moindre « facteur d’impact ». Le facteur d’impact est une mesure de visibilité des revues. Son calcul s’opère en comptant le nombre de fois où les articles publiés dans la revue sont cités par d’autres articles au cours des trois dernières années.

Discrimination

Pour le dire avec une métaphore, le principal critère utilisé pour hiérarchiser les revues s’apparente aujourd’hui à un calcul de box-office de cinéma. Selon une logique similaire à celle consistant à calculer les entrées à la sortie d’un film d’une semaine sur l’autre, c’est en fonction du nombre de citations de ses articles juste après leur parution que la qualité d’une revue est évaluée. Au-delà d’inciter le monde de la recherche à un court-termisme désastreux, un tel calcul de box-office repose par nature sur un biais majeur : il avantage ceux qui disposent d’un plus grand marché.

Ainsi, mécaniquement, un article en anglais sera plus cité qu’un article en français, parce qu’il y a plus de chercheurs anglophones dans le monde pour lire les articles publiés dans cette langue, qu’il y a plus de revues anglophones, plus d’institutions, etc. Mais évidemment, ce plus fort facteur d’impact ne veut rien dire de la qualité des travaux publiés dans les revues francophones. Ainsi, Jacques Audiard ou Jean-Luc Godard, parce que leurs films ont généré bien moins d’entrées que ceux de Steven Spielberg ou Martin Scorsese, seraient-ils de moins bons réalisateurs ? Leur impact sur les pratiques cinématographiques serait-il moindre ?

Le principal critère utilisé pour hiérarchiser les revues s’apparente aujourd’hui à un calcul de box-office de cinéma

Nous, chercheurs en sciences de gestion, en poste dans des universités, des IUT, des écoles de commerce, des écoles d’ingénieurs, des grandes écoles, en France ou à l’étranger, demandons que le CNRS et la Fnege cessent cette discrimination et accordent à quelques revues françaises un classement au rang 1. La recherche francophone en sciences de gestion possède une histoire riche et n’a aucune raison d’accepter une soumission à un ordre anglo-saxon qui serait par nature supérieur.

Aucune difficulté technique

Parmi les pères fondateurs de la gestion et du management, on trouve ainsi de nombreux francophones. Sur le plan institutionnel, c’est la France qui a créé la première école de commerce avec l’ESCP, et les écoles de commerce françaises sont aujourd’hui les mieux classées d’Europe. Dans les revues anglo-saxonnes prestigieuses, ce sont souvent de grands intellectuels français tels Aron, Boudon, Bourdieu, Deleuze, Derrida, Foucault, Morin, etc., qui sont mobilisés. Récemment, ce sont les travaux francophones menés en sciences de gestion qui ont influencé l’élaboration de la loi Pacte, visant à repenser l’entreprise et à promouvoir une vision alternative à la vision actionnariale anglo-saxonne qui a produit avec la crise des subprimes les effets nocifs que l’on sait.

Il n’est pas ici de notre rôle de dire quelles revues francophones en sciences de gestion méritent d’être classées au rang 1. C’est au CNRS et à la Fnege de réfléchir à des principes de classement, et de les rendre publics et transparents. Ajoutons toutefois qu’il y a urgence à ce que ces institutions agissent et mettent en œuvre cette réforme, qui ne révolutionne en rien le principe des classements et ne pose aucune difficulté technique. Le système actuel a incité au fil des années de plus en plus de chercheurs francophones à délaisser le français pour publier en anglais, et ainsi conduit à un appauvrissement de la production en langue française qu’il convient d’arrêter. Surtout, le système actuel a amené de plus en plus de chercheurs à intérioriser une domination anglo-saxonne qui est sans fondement, et à laquelle il convient symboliquement de mettre un terme.

Yves-Marie Abraham (HEC Montréal) ; Aurélien Acquier (ESCP Europe) ; Michel Albouy (Université Grenoble Alpes et Grenoble École de management) ; Franck Aggeri (Mines ParisTech, PSL) ; Pascal Auregan (IAE de Caen) ; Jérôme Barthélémy (ESSEC Business School) ; Philippe Baumard (CNAM) ; Yoann Bazin (EM Normandie) ; Laurent Béduneau-Wang (École polytechnique) ; Faouzi Bensebaa (Université Paris-VIII - Vincennes-St-Denis) ; Véronique Bessière (IAE,  Université de Montpellier) ; Dominique Besson (IAE,  Université de Lille) ; Madeleine Besson (Institut Mines Telecom BS) ; Hamid Bouchikhi (ESSEC Business School) ; Jean-Philippe Bouilloud (ESCP Europe) ; Julienne Brabet (Université Paris-Est-Créteil) ; Martine Brasseur (Université Paris-Descartes) ; Thierry Burger-Helmchen (Université de Strasbourg) ; Valentina Carbone (ESCP Europe) ; Valérie Chanal (Université Grenoble-Alpes) ; Cécile Chanut-Guieu (Université Aix-Marseille) ; Tarik Chakor (Université Savoie Mont Blanc) ; Gérard Charreaux (Université de Bourgogne) ; Sandra Charreire-Petit (Université Paris-Sud,  Paris-Saclay) ; Pénélope Codello (HEC Montréal) ; Bernard Colasse (Université Paris-Dauphine,  PSL) ; Albert David (Paris- Dauphine,  PSL) ; Frédérique Dejean (Paris-Dauphine,  PSL) ; Jean-Philippe Denis (Université Paris- Sud,  Paris-Saclay) ; Isabelle Derumez (IAE Gustave-Eiffel,  Université Paris-Est) ; Alain Desreumaux (IAE de Lille) ; Marie-Laure Djelic (Sciences Po Paris) ; Mehran Ebrahimi (ESG,  Université du Québec à Montréal) ; Nathalie Fabbe-Costes (Aix-Marseille Université) ; Patrick Gibert (Université Paris-Nanterre) ; André Grelon (EHESS) ; Pascal Griset (Sorbonne université) ; Éric Godelier (École polytechnique) ; Johanna Habib (Université polytechnique Hauts-de-France) ; Armand Hatchuel (Mines ParisTech) ; Xavier Hollandts (Kedge Business School) ; Lionel Honoré (Université de la Polynésie française) ; Rémi Jardat (IAE Gustave Eiffel) ; Ludovic Jeanne (EM Normandie) ; Michel Kalika (Université de Lyon) ; Catherine Karyotis (Neoma Business School) ; Pierre Mounier-Kuhn (MSH,  CNRS) ; Norbert Lebrument (IAE Auvergne School of Management) ; Yannick Lemarchand (Université de Nantes) ; Laurent Livolsi (Aix-Marseille Université) ; Sylvain Luc (Université Laval) ; Luc Marco (Université Paris-XIII,  Sorbonne Paris Cité) ; Alain-Charles Martinet (Université Jean-Moulin Lyon-III) ; Bachir Mazouz (ENAP) ; Jérôme Méric (IAE Poitiers) ; Nicolas Mottis (École polytechnique) ; Gilles Paché (Aix-Marseille Université) ; Bernard Paranque (Kedge Business School) ; Roland Pérez (Université de Montpellier) ; Yvon Pesqueux (CNAM) ; Claude Rochet (Université Versailles - St-Quentin) ; Anne Rollet (Aix-Marseille Université) ; Aurélien Rouquet (Neoma Business School) ; Christine Roussat (Université Clermont-Auvergne) ; Anne-Laure Saives (ESG-UQAM) ; Jean-Michel Saussois (ESCP Europe) ; Blanche Segrestin (Mines ParisTech) ; Sabine Sépari (ENS Paris Saclay) ; Bérangère Lauren Szostak (Université de Lorraine) ; Laurent Taskin (Louvain School of Management,  UC Louvain) ; Christophe Torset (IAE Lyon) ; Dimitri Uzunidis (Université du Littoral) ; Albéric Tellier (IAE,  Université de Caen) ; André Torre (INRA) ; François Vatin (Université Paris-Nanterre) ; Corinne Vercher-Chaptal (Université Paris-XIII,  Sorbonne Paris Cité.)


Notre ami le démographe Gérard-François Dumont, ancien recteur, professeur à la Sorbonne, Président de l’association Population et Avenir, et directeur de l‘excellente revue du même nom, à laquelle notre vice-président Yves Montenay participe, nous envoie cette pétition de 80 universitaires spécialistes des sciences de gestion. Un signe de changement d’attitude, au moment où une institution américaine observe que le français est une langue d’avenir ? En tout cas : un nouvel encouragement dans notre combat opiniâtre… Albert Salon.

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Contribution au Grand débat – Guy Dalens

Contribution au Grand débat

Europe brexit langue française

Nous publions ici les contributions de Guy Dalens au Grand débat : ses doléances sur le cahier de sa commune, suivi de son très bon texte sur le français à Bruxelles qui détaille son point de vue. MAR

1) La reconquête de la langue française à Bruxelles qu’il y ait Brexit ou pas Brexit

Ce qui se passe actuellement est illégal et illégitime
Nous ne voulons pas être un protectorat anglo-américain
Nous avons les armes pour faire cesser cette situation (cf. ci-après)

2) Un référendum sur la construction européenne

Actuellement nous avons une Europe fédérale qui broie les peuples à petit feu

Nous voulons une Europe qui respecte les peuples et leur langue

La reconquête de la langue française à Bruxelles

Cette reconquête n’est pas tributaire du Brexit ou du non Brexit.

Cette reconquête passe par un affrontement entre le peuple français et ses dirigeants et Bruxelles. Nous détenons l’arme de dissuasion.

Maurice Druon, ancien secrétaire de l’académie française, rappelait le comportement de Mme Thatcher qui disait obstinément « I want my money back » à propos du rabais britannique. Que ne déclarons-nous pas, avec la même obstination « Je veux ma langue ».

La France est un des plus gros contributeurs au budget communautaire : 20 milliards en 2018 contre 18,7 milliards en 2017. Potentiellement, il y a là un moyen de pression considérable et décisif. Un levier pour changer la donne, le rapport de force.

Nous pourrions soutenir que nous ne paierons plus notre contribution si la langue française n’est pas remise au niveau qu’elle avait jusqu’ici. Et nous ne paierons plus si la langue anglaise continue d’être utilisée à Bruxelles, alors que les Anglais ont quitté le navire.

Nous ne risquons rien, sauf des remontrances et des sanctions juridiques formelles.

En face de peuple français il y a un tigre de papier ; Bruxelles n’a ni police ni armée pour nous contraindre.

Nous le savons. Le socle communautaire repose sur la servitude volontaire pour reprendre l’expression d’Étienne de La Boétie. Il ne tient qu’à nous de nous affranchir.

Nous croyons à une autre Europe, celle qui respectera les nations et leur langue.

Guy Dalens, adhérent d’Avenir de la Langue Française


À la reconquête de la langue française à Bruxelles, Brexit ou pas Brexit

"Si nous reculons sur la langue, nous serons emportés purement et simplement.
C’est à travers notre langue que nous existons dans le monde autrement
que comme un pays parmi d’autres.
[1]"
Georges Pompidou

Ce cher Georges, il avait tout compris

Ses successeurs ne le suivront pas, ils préféreront regarder passer les trains, comme les vaches, sans broncher[2]. Et pourtant, cette élite au cœur desséché prétend toujours diriger notre pays. Comment diriger un pays, là, où il n’y a plus de sang, de lien charnel avec notre peuple, avec notre passé, notre langue et notre terre ! Avec elle, "La République une et indivisible, notre royaume de France.[3]" était partie en fumée, dans nos souvenirs. Heureusement, nos souvenirs sont tenaces et indestructibles.

En quinze ans (1975-1990), les Anglais ont fait disparaître, éradiqué le français, l’italien, l’allemand, les langues de travail des pays fondateurs de la communauté.

Et notre élite trouve ça bien. Elle s’est tue. Se tait.

Et il faudrait qu’on dise "Amen".

Qu’on tende la nuque pour qu’elle frappe encore et encore.

Nous devons prendre la relève sans elle, sans cette élite à l’intelligence déficiente, qui n’est plus une élite pour nous, puisque chaque jour elle nous trahit.

Breton nous l’avait dit il y a déjà longtemps : "… nous vivons en conflit ouvert avec le monde immédiat qui nous entoure, monde ultra-sophistiqué, monde qui, sous quelque aspect qu’on l’interroge, s’avère, devant la pensée libre, sans alibi. De quelque côté que je me tourne, c’est dans le fonctionnement de ce monde la même apparence de déraison froide et hostile, le même cérémonial extérieur sous lequel se distingue tout de suite la survivance du signe à la chose signifiée. Ce sont toutes les valeurs intellectuelles brimées, toutes les idées morales en déroute, tous les bienfaits de la vie frappés de corruption, indiscernables. La souillure de l’argent a tout recouvert...[4]"

Faisons un rêve

Sur son chemin de Damas, notre président de la République a rencontré Paul de Tarse, vêtu d’un gilet jaune, qui l’a amené à une conversion radicale, après une sorte d’illumination. Il lui a dit : "Va à la reconquête de ta langue devant ton peuple, devant les marchands du Temple de Bruxelles et soit ferme et sans faiblesse ; tu retrouveras alors le goût particulier de la France". Il lui a dit encore : "Frappe à la tête, n’écoute pas les défaitistes, ceux qui veulent t’entraîner vers l’abîme. Je te donne l’ordre de partir à la reconquête de ta langue. Suis, les deux pistes que je te donne. Les salauds à tête d’hypocrites crieront, tu les laisseras glapir avec les castes qui les soutiennent ; ils fermeront leur gueule si tu restes ferme. Car, ils n’ont pas de caractère et ramperont devant celui qui est le plus fort. C’est toi qui peux être le plus fort parce que c’est toi qui détiens le pouvoir d’actionner les manettes.

Souviens-toi, la première piste est utile à poser dans le contexte, mais la seconde est décisive et, elle t’appartient, à toi seul. Ta main ne doit pas trembler quand tu décideras de l’actionner. Je te le répète, soit implacable. Tu joues ta vie, l’image que tu laisseras dans l’histoire de ton pays, ta langue devant notre avenir, notre république, notre royaume de France".

  1. Première piste : La langue anglaise n’a aucune légitimité ni historique ni financière à être la langue de la communauté

Échappant à tout bon sens c’est-à-dire à la raison, une certaine élite dévoyée et mondialisée, vassalisée par l’empire américain, voudrait que nous continuions à discourir en anglais dans la communauté européenne, alors que les Anglais s’en vont, comme s’il n’y avait pas suffisamment d’autres langues en Europe pour échanger et pour vivre.

Cette langue n’était pas utilisée lors de la fondation de la communauté et celle-ci ne s’en portait pas plus mal.

Les Anglais veulent quitter l’Europe. C’est leur choix. Et ce choix qui leur est propre leur incombe totalement. Nous n’avons pas à nous plier à leurs exigences, ni à les comprendre ni à faire preuve de compassion ou de tolérance. C’est pourtant ce que nos élites cherchent à instiller au quotidien avec la saga du Brexit qui n’en finit pas depuis bientôt trois ans, comme si nous étions responsables de leurs tergiversations.

Ayez pitié de nous, pauvres pécheurs, avec leurs mains tendues et leur voix qui nous chuchotent dans leur brouillard "nous voulons le beurre et l’argent du beurre". Il faudrait que nous assumions le problème de la frontière avec les deux Irlande qu’ils ont ébranlées, divisées pendant 700 ans ; de leur problème avec la City, car là il y a beaucoup de fric en jeu ; de leur problème avec l’Écosse qu’ils ont crucifiée à Culloden ; du problème du ravitaillement comme si nous étions en guerre...

Tout ceci ne vient pas du peuple anglais qui a voté le Brexit.

Il y a une connivence entre l’élite anglaise mondialisée et l’élite mondialisée de la communauté. Singulière collusion qui s’est instituée dans le but de faire capoter le vote du peuple anglais. L’une montre les difficultés insurmontables qu’il y aurait à quitter la communauté, l’autre, en ne faisant preuve d’aucune souplesse pour trouver une solution au départ du Royaume-Uni. Et puis, ne faut-il pas montrer aux autres États membres qu’on ne quitte pas le bercail de la communauté comme on veut, même après le vote d’un peuple qui veut retrouver sa liberté, sa souveraineté. Il y a trop d’intérêts mercantiles à protéger.

Alors, ils font tout pour faire traîner, pour empêcher la rupture, pour que rien ne change, avec à la clé un nouveau référendum dont les dés seront pipés pour leur donner raison, et montrer que le peuple s’était trompé. C’est la démocratie à la sauce bruxelloise.

Ce que nous pouvons dire :

Les Anglais doivent partir avec l’ensemble de leur bagage. Nous ne devons pas accepter qu’ils laissent derrière eux le cadeau empoisonné de leur langue qui, si elle reste, s’avérera délétère et mortelle, pour nous et pour les autres. Elle restera délétère et mortelle si nous continuons de fonctionner comme le veulent les fonctionnaires communautaires.

Ce n’est pas à des fonctionnaires de la communauté de se faire les chantres, les défenseurs de cette langue.

Nous disons assez à cette mascarade, à cette colonisation douce mais insupportable qui voudrait perdurer, derrière eux et sans eux. Nous ne voulons pas être un protectorat anglo-américain.

Aucune légitimité ni historique ni économique ne justifie le maintien de cette langue dans la communauté.

Je reprends ici ce que j’avais déjà exprimé dans un article de septembre 2018.

Historique

La construction européenne a toujours été combattue par les Anglais, de l’extérieur ou de l’intérieur. De l’extérieur, par la création de la "zone de libre-échange" avec laquelle ils tenteront de faire pièce au Marché commun constitué par les six États membres fondateurs : Allemagne, Belgique, Luxembourg, Pays-Bas, pays dits du Benelux, Italie et la France.

Devant l’échec de cette action extérieure, ils chercheront à y pénétrer, pour la saper de l’intérieur.

Pendant quelques années, ils se heurteront à l’intransigeance de De Gaulle qui mit son veto à leur demande d’adhésion : ce fut par deux fois avec M. Macmillan, puis une fois avec M. Wilson.

De Gaulle parti, la danse des cabris pouvait commencer, sous la présence patiente et obstinée des Britanniques.

L’engagement des Britanniques dans le Marché commun puis l’Union européenne sera toujours partiel. Ils disposent de conditions particulières sur plusieurs actions communautaires :

  • Ils ne sont pas adhérents à la monnaie unique européenne (euros) ;
  • Ils ne font pas partie de l’espace Schengen ;
  • Leur participation au budget communautaire n’est pas équitable pour les autres États membres avec l’introduction du rabais britannique, après les interventions acharnées d’épicière de Margaret Thatcher pendant cinq années (Je veux qu’on me rende mon argent ou dans sa langue à elle "I want my money back"). Ce qui a permis à l’Angleterre de réduire sa contribution au budget européen au détriment de pays comme la France.
  • Le Royaume-Uni est le seul membre à ne pas contribuer au budget à hauteur de ses revenus : sa part était de 9, 77 % en 2014 contre 14, 56 % pour la France qui possède une population équivalente.

Elle a réussi à amoindrir, par ses coups de boutoir continuels, la Politique agricole commune (PAC) au point que cette dernière dans le budget européen a fondu de 66 % à son lancement en 1962 à 40 % en 2014 (**).

Économique

Je donne ici des extraits de l’article d'Yves Montenay, vice-président d’ALF, paru dans le n°59 de la revue Avenir de la langue française qui pose le problème avec le plus d’acuité.

"L’hégémonie de l’anglais à Bruxelles a des conséquences économiques que connaît peu le grand public.

Le rapport Grin a chiffré à des dizaines de milliards de dollars par an l’avantage pour le Royaume-Uni et ses entreprises. Sa conclusion mérite d’être intégralement citée :

  • Le Royaume-Uni gagne, à titre net, au minimum 10 milliards d’euros par année du fait de la domination actuelle de l’anglais.
  • Si l’on tient compte de l’effet multiplicateur de certaines composantes de cette somme ainsi que du rendement des fonds que les pays anglophones peuvent, du fait de la position privilégiée de leur langue, investir ailleurs, ce total est de 17 à 18 milliards d’euros par année.
  • Ce chiffre serait certainement plus élevé si l’hégémonie de cette langue venait à être renforcée par une priorité que lui concéderaient d’autres États, notamment dans le cadre de leurs politiques éducatives respectives ;
  • Ce chiffre ne tient pas compte de différents effets symboliques (comme l’avantage dont jouissent les locuteurs natifs de la langue hégémonique dans toute situation de négociation ou de conflit se déroulant dans leur langue) ; cependant, ces effets symboliques ont sans doute aussi des répercussions matérielles et financières". (***)

Nous ne devons plus accepter que l’anglais soit la langue dominante de la communauté, au besoin par des actions légitimes au regard de notre seule conscience. Le corset illégal et illégitime dans lequel les puissants du jour veulent nous enfermer doit être combattu et brisé.

  1. Deuxième piste : La reconquête de la langue française à Bruxelles

Cette reconquête n’est pas tributaire du Brexit ou du Non-Brexit comme voudraient nous le faire croire certains commentateurs toujours à la remorque des Britanniques. Peu nous importe le choix définitif que ces derniers feront.

La reconquête de la langue française passe par un affrontement entre le peuple français et Bruxelles.

Passe par un affrontement entre "La République française une et indivisible, notre royaume de France" et Bruxelles et ses serviteurs.

Et nous détenons l’arme dissuasive.

Maurice Druon rappelle le comportement de Mme Thatcher qui disait obstinément "I want my money back". Que ne déclarons-nous, avec la même obstination : "Je veux ma langue !"

La France est un des plus gros contributeurs au budget communautaire : 20 milliards en 2018 contre 18, 7 milliards en 2017.

Potentiellement, il y a là un moyen de pression considérable et décisif. Un levier pour changer la donne, le rapport de force.

Encore faut-il l’utiliser. Ce sera le rôle de notre président s’il exécute les conseils de Paul de Tarse.

Mais le peuple de France y veillera.

Nous pourrions soutenir que nous ne paierons plus notre contribution si la langue française n’est pas remise au niveau qu’elle avait jusqu’ici.

Et nous ne paierons plus si la langue anglaise continue d’être utilisée à Bruxelles alors que les Anglais ont quitté le navire.

Nous ne risquons rien, sauf des remontrances et des sanctions juridiques formelles.

En face du peuple français il y a un tigre de papier ; Bruxelles n’a ni police ni armée pour nous contraindre.

Nous le savons. Le socle de ce système repose sur la servitude volontaire pour reprendre l’expression d’Étienne de La Boétie. Il ne tient qu’à nous de nous affranchir.

Notre langue vaut bien ce combat. Peut-être, le dernier avant qu’il ne soit trop tard.

Nous croyons à une autre Europe, celle qui respectera les nations et leur langue.

Guy Dalens, membre d’Avenir de la Langue Française

 


[1] Cité par M. Druon dans « Ordonnances pour un État malade » et audition devant la commission des affaires étrangères ; Compte-rendu n° 26, mardi 08/02/2005.

[2] À l’exception de la loi n° 94-665 du 04/08/1994, malheureusement mutilée par le Conseil constitutionnel et peu respectée.

[3] Charles Péguy, cité par Mme D. Mayer dans son livre du même nom, titre et p. 8.

L’argent suite, « Les Cahiers de la quinzaine », 1913, p.145.

[4] André Breton, « Position politique du surréalisme » (conférence du 01/04/1935, Prague).

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André Vallini s’indigne une nouvelle fois contre la démission linguistique

André Vallini s'indigne une nouvelle fois contre la démission linguistique

Il faut défendre la langue française contre l'anglais qui la menace...
en France même !

langue française politique : Tribune publiée dans Le Figaro du lundi 11 février 2019

Aucun domaine de notre vie ne semble pouvoir résister aux anglicismes. Les centres commerciaux deviennent des outlets, les supermarchés Champion des Carrefour market ou des Carrefour city, les Relais H des Relay, et Monoprix ouvre des Daily Monop. Les slogans en anglais ne se comptent plus comme "Born to be un super papa" de Marionnaud. Dans les rayons des magasins, les termes Man, Woman et Kids deviennent monnaie courante, et les travelors succèdent aux escalators. S'agissant des médias, France Télévisions a lancé une émission intitulée "Actuality" pendant qu'i-Télé, qui avait déjà sa newsroom, est devenue CNews. Dans le domaine culturel, le Musée des arts décoratifs expose "Fashion forward, trois siècles de mode" et les titres des films en anglais ne sont plus traduits. À Paris, après la Design Week et la Fashion Week, l'établissement public de la Défense organise une Urban Week et la faculté Pierre- et-Marie-Curie une Welcome Week. Le Salon du livre cède lui aussi aux anglicismes.

Dans l'entreprise, c'est une invasion. L'anglais s'impose dans la communication externe de Renault avec sa French touch, et même interne chez PSA- Peugeot-Citroën où le plan "Push to Pass" a succédé à "Back to the Race". Dans le monde sportif, le site de la course parisienne Run at Work propose une to do list pour s'inscrire. Elle indique avoir rassemblé 3 500 runners. La course a été suivie d'un run afterwork, où il y avait des food-trucks. Dans l'enseignement supérieur, les écoles de commerce deviennent des business schools, les écoles d'ingénieurs des engineering schools et de plus en plus de cours y sont dispensés en anglais, comme à Sciences Po Paris ou dans certaines universités.

Quant au domaine de l'innovation, l'anglais y est systématiquement utilisé, et pas seulement dans les start-up mais dans l'ensemble de la French Tech à Saclay où le gouvernement a inauguré un LabFactory. Même les entreprises publiques cèdent à la mode : la vénérable SNCF dénomme Work and Station ses nouveaux espaces de bureaux dans les gares, EDF baptise son nouveau compteur Linky, Aéroports de Paris a un service Shop & Collect, Pôle Emploi un Emploi Store et Areva une page We Tell by Areva. Quant à Air France, les messages envoyés à ses clients sont en anglais.

Il devrait être possible de prévoir une clause de francophonie imposant le français dans la moitié au moins des enseignements des écoles de commerce recevant des financements publics

Certes, il n'est pas question de remettre en cause l'enrichissement séculaire de la langue de Molière par celle de Shakespeare, ni d'oublier que l'anglais courant compte aujourd'hui plus de mots français que le français courant ne comporte de mots anglais. Pourtant, il s'agit d'un enjeu bien plus important qu'on ne le croit. Pour unifier la société française d'abord. Un sondage Ifop réalisé en 2017 indique qu'à la question sur les éléments constitutifs du sentiment d'appartenance à la nation, la langue française arrive en tête avec 79 %, devant les valeurs de la République à 64 %, l'histoire de la France et sa culture à 63 %, les droits à 57 % et les symboles que sont le drapeau tricolore et La Marseillaise à 53 %. Et de fait, comment mieux intégrer que par une langue commune tous les enfants de la République quelle que soit leur origine ? Au-delà de la diversité des situations sociales, des opinions ou des croyances religieuses, la langue française devrait rassembler tous ceux qui veulent vivre dans notre pays, et donc en partager · la culture et l'histoire. L'enjeu est également vital pour faire rayonner la France dans le monde. Jamais notre langue n'a connu un tel potentiel de développement grâce à la vitalité démographique de l'Afrique et grâce à l'intérêt que le français suscite en Amérique latine comme Asie. Instituts français et Alliances françaises voient affluer des apprenants toujours plus nombreux. Pour de nombreux peuples, le français reste l'autre langue, celle du refus de la standardisation culturelle et de l'affadissement des identités. Hier comme aujourd'hui, aucun autre pays n'a eu, dans n'a eu, dans l'histoire, la chance et la fierté de voir sa langue choisie par autant d'écrivains venus des cinq continents.

Enfin, la défense du français concourt au développement économique. La francophonie représente 20 % des échanges commerciaux mondiaux. Certains pays francophones connaissent des taux de croissance exceptionnels, d'autres sont de futurs pays émergents. Or deux pays partageant des liens linguistiques tendent à échanger environ 65 % de plus que s'ils en étaient dépourvus, selon le rapport "La francophonie et la francophilie, vecteurs de croissance durable" (Documentation française, 2014). Parler une même langue permet de tisser des liens économiques particuliers en facilitant la communication, la rédaction des contrats, les formalités douanières ou l'installation de succursales. La langue française est la troisième langue des affaires. La francophonie économique pourrait être, beaucoup plus qu'aujourd'hui, un moteur de croissance durable. ·

Alors comment agir et réagir ? D'abord en faisant respecter la loi ! La loi du 4 août 1994 rappelle dans son article 1 que "la langue française [... ] est un élément fondamental de la personnalité et du patrimoine de la France". Cette loi régit l'enseignement, les relations de travail, la consommation, la publicité, les médias, les services publics, l'enseignement et la recherche. Dans le domaine de l'éducation, il faut renforcer l'apprentissage du français : l'orthographe et la grammaire à l'école, la littérature et la poésie au collège ; et au lycée la dimension humaniste et universelle de la francophonie.

Quant aux écoles de commerce recevant des financements publics, il devrait être possible de prévoir une clause de francophonie imposant le français dans la moitié au moins de leurs enseignements. Il ne serait pas inutile d'envisager le même dispositif pour les Instituts d'études politiques, financés par l'argent public. Dans le domaine économique, nous devons sensibiliser entreprises et réseaux consulaires au potentiel de développement que peut représenter l'espace francophone. Enfin, comment oublier que le français fut pendant des siècles la langue des diplomates ? Cette histoire nous fait obligation de faire respecter l'usage du français comme langue officielle aussi bien à Bruxelles qu'aux Nations unies. Sous le précédent quinquennat, je m'y suis employé aussi souvent et fermement que nécessaire, en menaçant par exemple de boycotter un Conseil des ministres européens du développement qui devait ne se tenir qu'en anglais.

La francophonie est une force et cette force, les Français, pourtant amoureux de leur langue comme de leur histoire, ne sont pas toujours les plus vaillants à la défendre. L'exemple vient d'en haut. À l'heure des débats sur la question identitaire, le respect de la langue française devrait s'imposer d'abord aux fameuses élites qui ne se rendent pas compte à quel point leur renoncement à défendre le français contribue à la perte de repères pour les classes populaires et donc à l'affaissement de l'esprit public.

ANDRÉ VALLINI
Membre du gouvernement de 2014 à 2017, André Vallini est sénateur PS de l'Isère.

Nos décideurs ne mesurent pas combien leur désir de ne pas parler français en France choque les classes populaires, argumente l'ancien secrétaire d'État chargé du développement et de la francophonie.

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Non, l’anglais ne doit pas remplacer le français !

Non, l’anglais ne doit pas remplacer le français !

culture édition anglicisation langue française
Une centaine d’écrivains, d’essayistes, de journalistes et d’artistes s’indignent de voir le "globish", un sous-anglais, supplanter notre langue. Y compris au sein du prochain salon Livre Paris.

Tribune parue dans Le Monde des 27 et 28 janvier 2019

Collectif

Pour la deuxième année consécutive, la littérature Young Adult est mise à l’honneur au salon Livre Paris", lit-on sur le site Internet de cette manifestation qu’on appela longtemps le Salon du livre, et qui se tiendra du 15 au 18 mars. A côté de la littérature jeunesse, qui dispose de sa propre "scène" au salon, il y en aurait donc une autre, cette fois "jeune adulte". Passons sur le bien-fondé de cette catégorie qui remonte au succès commercial de Harry Potter – et se distinguerait peut-être d’une littérature "adulte mûr" et d’une troisième "vieil adulte". Mais pourquoi doit-elle être dite en anglais ? Poursuivons notre lecture du site Internet : la "scène YA" accueillera "Le Live" (performances et lectures musicales), une "Bookroom" (un espace de rencontres), un "Brainsto" (discussion entre créateurs), un "Photobooth" (pour laisser une trace sur ses réseaux sociaux). Il était aussi prévu un "Bookquizz", très malheureusement annulé.

Dans les rues, sur la Toile, dans les médias, dans les écoles privées après le bac et dans les universités, partout, en fait, l’anglais tend à remplacer peu à peu le français – à la vitesse d’un mot par jour. Chacun le sait, et beaucoup d’entre nous l’acceptent comme si c’était le cours naturel de l’évolution, confondant la mondialisation avec l’hégémonisme linguistique. Mais même dans un salon du livre en France ? A Paris, dans un salon consacré au livre et accessoirement à la littérature, n’est-il plus possible de parler français ?

Pour nous, intellectuels, écrivains, enseignants, journalistes et amoureux de cette langue venus de tous les horizons, "Young Adult" représente la goutte d’eau qui fait déborder le vase de notre indulgence, de notre fatalisme parfois. Ce "Young Adult", parce qu’il parle ici de littérature francophone et parce qu’il s’adresse délibérément à la jeunesse francophone en quête de lectures, est de trop. Il devient soudain une agression, une insulte, un acte insupportable de délinquance culturelle.

Nous ne reviendrons pas ici longuement sur les raisons de ce seul véritable et indéniable "grand remplacement" : celui du français par l’anglais, voire par ce sous-anglais qu’on appelle le globish. Nous savons qu’il ne s’agit pas seulement d’une question de mode, de modernité chic. Nous savons fort bien qu’il s’agit au fond de commerce et de mercatique, d’impérialisme linguistique pour mieux vendre partout les mêmes produits, de colonialisme culturel accompagnant la mondialisation économique. Pervertissant jusqu’à l’inconscient de la responsable de la programmation de la "scène YA", qui écrivait à l’un d’entre nous trouver spontanément le mot "bookroom" plus "dynamique" que n’importe quel équivalent français.

Nous disons à ceux qui collaborent activement à ce remplacement qu’ils commettent, à leur insu ou délibérément, une atteinte grave à une culture et à une pensée plus que millénaires, et que partagent près de 300 millions de francophones. Nous demandons aux responsables du Syndicat national de l’édition et de Livre Paris d’exclure toute terminologie anglaise lorsqu’elle n’est pas indispensable, et donc de remplacer l’anglais par le français sur la scène d’une littérature dont nous leur laissons le soin d’inventer le nom dans notre langue.

PROTÉGER LES JEUNES DE L’UNIFORMITÉ

Nous demandons au ministre de la culture de veiller, avec bien plus d’énergie qu’il ne le fait, à la défense et au respect de la langue française dans sa sphère de compétences. Aucune subvention ne peut être accordée à une manifestation culturelle où un seul mot français serait remplacé inutilement par un mot anglais.

Nous demandons au ministre de l’éducation de renforcer la protection des Français les plus jeunes face aux agressions de l’uniformité linguistique mondiale. Aucun mot anglais inutile ne doit paraître dans les programmes scolaires. Les cours de français doivent comprendre la redécouverte et la réinvention de notre langue par les élèves, aujourd’hui victimes d’un globish abrutissant.

Cette atteinte croissante à notre langue est d’autant plus pernicieuse qu’elle s’opère à petit feu. Ainsi, beaucoup d’entre nous la tolèrent-ils. A ceux qui la prennent à la légère, nous demandons de méditer ce que pensait Victor Hugo de toute innovation contraire au génie de notre langue : un "attentat aux premiers principes du goût". Mais comme près de deux siècles ont passé, nous leur demandons aussi de prendre conscience de la violence illégitime et même souvent illégale de cette destruction de notre patrimoine culturel, et des dommages irréversibles qu’elle y commet, et les appelons à prendre part à ce grand projet : inventer en langue française.

Giorgio Agamben, philosophe ; Albert Algoud, humoriste et écrivain ;
François Angelier, journaliste et auteur ; Salim Bachi, écrivain ;
Muriel Barbery, écrivaine ; Olivier Barrot, journaliste et écrivain ;
Yahia Belaskri, écrivain ; Tahar Ben Jelloun, écrivain ;
Zéno Bianu, poète et dramaturge ; Yves Bichet, écrivain ;
Jean-Marie Blas de Roblès, écrivain ; Evelyne Bloch-Dano, écrivaine ;
Alain Blottière, écrivain ; Philippe Bordas, photographe et écrivain ;
Alain Borer, écrivain et poète ; Michel Braudeau, écrivain et éditeur ;
Belinda Cannone, écrivaine et professeur d’université ; Gérard Cartier, écrivain et poète ;
Julien Cendres, écrivain ; Jean-Yves Cendrey, écrivain ;
Marie-Claude Char, éditrice ; François Chaslin, architecte et critique ;
Jean-Loup Chiflet, écrivain et éditeur ; Jean-Luc Coatalem, écrivain et journaliste ;
Collectif dé-coïncidence ; François Jullien, philosophe et sinologue ;
Esther Lin, traductrice ; Pascal David, philosophe ;
Marc Guillaume, économiste et éditeur ; François L’Yvonnet, philosophe et éditeur ;
Philippe Ratte, historien ; Béatrice Commengé, écrivaine et traductrice ;
Pascal Commère, écrivain et poète ; Antoine Compagnon, écrivain, professeur au Collège de France ;
Gérard de Cortanze, écrivain et éditeur ; Gilles Costaz, journaliste et dramaturge ;
Teresa Cremisi, écrivaine et éditrice ; Catherine Cusset, écrivaine ;
Seyhmus Dagtekin, écrivain et poète ; Charles Dantzig, écrivain et éditeur ;
François Debluë, écrivain et poète ; Didier Decoin, écrivain et scénariste ;
Michel Deguy, poète et essayiste ; Jean-Michel Delacomptée, écrivain ;
Vincent Delecroix, philosophe et écrivain ; François-Henri Désérable, écrivain ;
Patrick Deville, écrivain ; Arthur Dreyfus, écrivain ;
David Dumortier, écrivain ; Benoît Duteurtre, écrivain ;
Jean-Louis Ezine, écrivain et critique littéraire ; Vladimir Fédorovski, écrivain ;
Colette Fellous, écrivaine et éditrice ; Dominique Fernandez, écrivain ;
Pascal Fioretto, journaliste et écrivain ; Patrick Fort, écrivain ;
Paul Fournel, écrivain ; Jean-Louis Fournier, écrivain ;
Luc Fraisse, critique littéraire ; Olivier Frébourg, écrivain et éditeur ;
Philippe Fréling, écrivain et cinéaste ; Gilles Gauthier, écrivain et traducteur ;
Michèle Gazier, écrivaine et éditrice ; Pierre Gazio, écrivain ;
Guy Goffette, écrivain et poète ; Jean-Michel Guenassia, écrivain ;
André Guyaux, professeur d’université ; Nathalie Heinich, sociologue ;
Armelle Héliot, journaliste et critique de théâtre ; Noël Herpe, écrivain et cinéaste ;
Laure Hillerin, écrivaine et biographe ; Fabienne Jacob, écrivaine ;
Salim Jay, écrivain et essayiste ; Pierre Jourde, écrivain ;
Jean-Marie Laclavetine, écrivain et éditeur ; Didier Lamaison, écrivain et traducteur ;
Michel Le Bris, écrivain ; Pierre Lepape, journaliste et écrivain ;
Pierre-Yves Leprince, scénographe et écrivain ; Michèle Lesbre, écrivaine ;
Gérard Macé, écrivain et poète ; Mona Makki, productrice et réalisatrice ;
Jean-Baptiste Malartre, comédien ; Mohamed Métalsi, universitaire et urbaniste ;
Catherine Millet, écrivaine et critique d’art ; Claudia Moatti, historienne ;
Gérard Mordillat, écrivain et cinéaste ; Véronique Nahoum-Grappe, anthropologue ;
Sophie Nauleau, écrivaine ; Marie NDiaye, écrivaine ;
Dominique Noguez, écrivain ; Pascal Ory, historien ;
Jean-Noël Pancrazi, écrivain ; Chantal Pelletier, écrivaine ;
Serge Pey, poète ; Ernest Pignon-Ernest, artiste plasticien ;
Denis Podalydès, acteur et metteur en scène ; Jérôme Prieur, écrivain et cinéaste ;
Philippe Renonçay, écrivain ; Olivier Rolin, écrivain et éditeur ;
François Rollin, auteur et humoriste ; Danièle Sallenave, écrivaine ;
Lydie Salvayre, écrivaine ; Dominique Sampiero, écrivain et scénariste ;
Boualem Sansal, écrivain ; Eric Sarner, écrivain et poète ;
Anne Serre, écrivaine ; Michel Serres, philosophe ;
Jean-Pierre Siméon, poète, dramaturge et éditeur ; Gilbert Sinoué, écrivain ;
Leïla Slimani, écrivaine ; Olivier Steiner, écrivain ;
Laurence Tacou, éditrice ; Abdellah Taïa, écrivain et cinéaste ;
Tito Topin, scénariste et écrivain ; Émilie de Turckheim, écrivaine ;
André Velter, poète ; Monique Vincent, enseignante ;
Catherine Virlouvet, historienne ; Olivier Weber, écrivain et grand reporter

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La citoyenneté francophone : arme contre la trahison de notre élite

La citoyenneté francophone une arme contre la trahison de notre élite dévoyée

par Guy Dalens

Francophonie politique

I – Pourquoi une citoyenneté francophone

La langue française est en danger de mort.

L’élite française ne veut plus parler sa propre langue. Tout se passe comme si elle avait honte de la parler en public. Il suffit d’observer cette caste d’administrateurs, de gestionnaires, de dirigeants, de hauts fonctionnaires (1), dans les instances internationales ; d’une manière générale elle préférera utiliser la langue anglaise pour exprimer sa position, alors que rien ne l’y oblige, par esprit de soumission. Elle n’a tout simplement plus le courage et probablement la fermeté pour faire face à elle-même et à l’environnement anglo-américain.

Colonisée dans l’esprit, cette caste n’est plus en mesure de porter le flambeau de la langue française. Avec elle, nous regrettons de le dire, nous ne sommes plus dans le même cercle,

nous ne sommes plus représentés, nous ne partageons plus les mêmes valeurs.

Ce que ces esprits forts ignorent ou ne veulent pas voir, c’est que la langue n’est pas seulement un enjeu culturel, il est aussi un enjeu financier, économique et concurrentiel. La concurrence entre les langues est une réalité masquée, impitoyable, l’une disparaît, l’autre s’accroche, ne veut pas crever, ne veut pas se soumettre à l’envahisseur au visage avenant. L’abandon de sa propre langue au profit de l’anglais a aussi un coût. Et ce coût est élevé pour nous. Il est par contre tout bénéfique pour l’anglais. Le rapport Grin (2) nous le démontre puisqu’il le chiffre a plusieurs milliards à notre détriment. Puisse cet aspect financier faire infléchir les chantres de la langue anglo-américaine et les amener à changer leur comportement.

Michel Serres, de l’Académie française, avait déjà tout dit en 1993 :

Ce qui se passe est grave, "l’un des pires moments que notre culture ait traversés. Je veux parler de la perte de la langue française dans le milieu des décideurs". Ceux-ci "sont en train d’éradiquer la langue française. Que ce soit dans la finance, la science, le commerce, la publicité, plus personne parmi les riches ne parle le français. La langue française est devenue la langue des pauvres. Ce consentement des décideurs à l’anglais commence vraiment à ressembler à une collaboration, et la défense de la langue française à la résistance". (3)

II - Que faire ?

Pour garder sa vitalité, la langue française doit contourner son élite défaillante, la dépasser, la concurrencer. Il faut faire apparaître une force nouvelle, une élite francophone, seule à même de reprendre le flambeau de la langue française, de faire prendre conscience à l’autre qu’elle n’est plus unique. Il lui faut donc rassembler ses alliés, ses locuteurs de par le monde, quelle que soit leur origine, par la reconnaissance d’une citoyenneté francophone. La citoyenneté francophone permettra d’unifier des éléments isolés tout en donnant consistance à la francophonie. Lou qui-s mude, Diu l’ajude. (4)

La citoyenneté francophone est un moyen juridique destiné à réaliser l’unité de la diaspora francophone, avec pour objectif le maintien du statut de la langue française en France et dans le monde, aussi bien dans les organisations internationales que dans les relations culturelles, scientifiques, militaires et économiques.

III - Un précédent

Cette proposition de citoyenneté francophone a un précédent juridique et historique. Il s’agit de notre Constitution du 4 octobre 1958, voulue par le Général De Gaulle et Michel Debré. Le titre XII de la Constitution était intitulé "De la Communauté" (articles 77, alinéa 2 et 3). Cette Communauté était une association entre la République française et douze États africains et malgache. Elle prévoyait :

  • Une citoyenneté unique ;
  • Un Sénat de la Communauté, composé de délégués ;
  • Il était également prévu un Conseil exécutif présidé par le président de la Communauté, en fait le président de la République et composé des Premiers ministres des États membres de la Communauté et d’une cour arbitrale chargée de statuer sur les litiges entre les membres de la communauté.

Cette disposition a disparu de la Constitution en 1992.

IV – Rôle de l’État

L’État français, par un acte unilatéral et souverain instaure, organise et attribue la citoyenneté francophone. Il s’agit d’un acte de "realpolitik" (5). Il manifeste ainsi sa volonté d’accorder une citoyenneté francophone à certaines personnes installées à l’étranger ou sur le territoire national mais n’ayant pas nationalité française. Ces personnes peuvent être des citoyens de pays francophones ou de pays non francophones ou encore des apatrides. Le postulant doit réunir cinq conditions : demande officielle motivée ; maîtrise avérée de la langue française ; approbation de la candidature par une instance habilitée par l’État français ; casier judiciaire vierge ; participation à la cérémonie sur la citoyenneté francophone.

Dans le même temps, l’État français instaure une "Assemblée de la francophonie" composée de membres élus par les citoyens francophones, à côté de "l’Assemblée nationale" et du "Sénat".

Droits et devoirs attachés à la citoyenneté francophone :

Droits :

  • L’impétrant a droit à un passeport francophone ;
  • Il peut s’installer en France pour y séjourner, travailler, enseigner ou y faire des études ;
  • Il dispose du droit de vote pour désigner les membres de l’Assemblée de la francophonie ;
  • Il peut être candidat à cette assemblée ;
  • S’il est installé à l’étranger il peut demander l’assistance ses services consulaires et diplomatiques de la France.

Devoirs :

  • Si l’impétrant est installé hors de France, il s’engage à promouvoir la langue française et reste en contact avec l’instance habilitée avec laquelle il rend compte des actions qu’il a menées ;
  • Si l’intéressé est installé en France, il est soumis aux mêmes devoirs que le citoyen français.

La décision de l’État français a pour effet de créer une double nationalité pour le locuteur francophone qui l’a demandée et obtenue, quel que soit le pays du demandeur : nationalité de son pays et citoyenneté du demandeur. Bien évidemment, la décision octroyant la citoyenneté francophone n’a d’effet que sur la zone territoriale où l’État français est souverain. Cette situation amène à dissocier la langue française d’un territoire particulier. Ainsi se trouve concrétisé la réflexion de Camus "Oui, j’ai une patrie, la langue française" réflexion reprise, sous une autre forme, par MM. Maurice Druon et Erik Orsenna.

V - Sélection des candidats

L’accès à la citoyenneté francophone repose sur un critère unique : la maîtrise de la langue française. La proposition de l’État français s’adresse à des personnes physiques, individuelles et secondairement à des États. C’est la raison pour laquelle la proposition ne s’appuie pas sur l’article 87 du titre XIV de la Constitution de 1958 modifiée lequel ne vise que les États et les peuples qui ont le français en partage. Mais rien n’exclut d’y faire référence dans le cadre des pouvoirs régaliens de l’État français d’accorder la nationalité française ou francophone.

Par maîtrise de la langue française, il faut entendre la capacité du candidat à comprendre et parler la langue française. L’instance habilitée à examiner les candidatures devra faire preuve de discernement, en particulier, en appréciant le postulant dans un esprit dynamique.

VI – Conséquences

  1. La Convention de Schengen est remise en cause sur le fondement du texte sur la citoyenneté francophone et de la clause de droit international "Rebus sic stantibus" selon laquelle dans un traité les choses restent en l’état tant que les circonstances dans lesquelles ledit traité a été conclu n’ont pas changé. Si les circonstances viennent à changer ou à être profondément altérées, le traité perd sa force et sa raison d’être. Le rétablissement des frontières en découle.
  2. Le regroupement familial est supprimé.
  3. Le texte sur la citoyenneté, dans son application, permettra de filtrer l’immigration sauvage et incontrôlée.

Guy Dalens
membre d’Avenir de la Langue Française



(1) La liste des lauréats de la "Carpette anglaise" est une bonne représentation de cette élite.
"Carpette anglaise" : prix d’indignité civique décerné annuellement, depuis 1999, à un membre de l’élite française qui s’est distingué par son zèle à promouvoir la domination de l’anglais en France et dans les instances européennes, au détriment de la langue française. Ce prix distingue plus spécialement les déserteurs de la langue française.

(2) Rapport Grin : https://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/054000678.pdf

(3) Michel Serres : entretien dans le "Nouvel Observateur", 4-10 novembre 1993.

(4) Proverbe gascon : "Celui qui bouge, qui se donne du mouvement, Dieu lui vient en aide."

(5) Realpolitik : dans notre cas, politique étrangère fondée sur l’analyse des rapports de force linguistiques et l’intérêt national et francophone.

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Olivier Schrameck, président du CSA Carpette anglaise 2018

Olivier Schrameck, président du CSA
Carpette anglaise 2018

La Carpette nouvelle est arrivée !

Schrameck CSA carpette anglaise langue française

L’académie de la Carpette anglaise n’a pas souhaité désigner le président de la République, par souci de ne pas attenter à la fonction. Toutefois, elle s’inquiète de ses interventions réitérées en anglais, en France comme à l’étranger.

* * *

Au second tour de scrutin, l’académie de la Carpette anglaise a désigné Olivier Schrameck, président du CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel), pour avoir refusé d’exercer les pouvoirs qui lui incombent en matière de respect de la langue française dans les chaînes de radio et de télévision. Ce prix lui a été attribué par 7 voix contre 6 à la Fédération du commerce et de la distribution pour la propagation agressive du Black Friday américain.

À titre étranger 2, l’académie de la Carpette anglaise a décerné son prix à Doug Ford, Premier ministre de la province canadienne de l’Ontario, pour avoir annoncé l’abandon du projet de l’université francophone de l’Ontario français à Toronto, province bilingue. Ce prix lui a été attribué par sept voix contre cinq à Louise Mushikiwabo, nommée secrétaire générale de l’OIF (Organisation internationale de la Francophonie), alors qu’elle n’a cessé de promouvoir l’anglais au détriment du français au Rouanda.

Que déshonneur leur soit rendu !


1 Dominique Noguez, Philippe de Saint Robert, Paul-Marie Coûteaux, Benoît Duteurtre, Eugénie Bastié, Natacha Polony, Ilyès Zouari sont membres de l’académie de la Carpette anglaise.

2 Le prix spécial à titre étranger est attribué à un membre de la nomenklatura européenne ou internationale, pour sa contribution servile à la propagation de la langue anglaise.

Contact : Marc Favre d’Échallens, secrétaire de l’académie de la Carpette anglaise.
Courriel : parlerfranc@aol.com
Académie de la Carpette anglaise

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L’Institut de la Francophonie au château de Villers-Cotterêts avance

Le grand projet d'Institut de la Francophonie
au château de Villers-Cotterêts avance

 Il vient d’entrer en réalisation, par l’affectation de crédits 2019 !

Francophonie langue française

Les associations Avenir de la Langue française (ALF) et Forum francophone international (FFI-France), présidées par Albert Salon, portent depuis 2001 le grand projet d’Institut de documentation, de recherches, de concertation et débats, sur les pays francophones, leurs cultures et leurs liens, la formation de leurs cadres dans l’intérêt communautaire, depuis leur appel du 9 novembre 2001, au balcon du "Plaisir" où François 1er, en août 1539, promulgua son ordonnance sur l’état-civil et - surtout – sur la langue française.

Nos associations savaient, ce faisant, devoir se heurter à la vacuité des caisses de l’État et de l’OIF, et à beaucoup d’indifférence et d’aboulie.

Les 17 années entre 2001 et 2018 ont été employées par les organisateurs à créer et étendre un Comité de soutien composé de hautes et très diverses personnalités françaises et étrangères, à sensibiliser les gouvernements français successifs et l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), à l’intérêt du projet pour la France et l’ensemble de la Francophonie, et à chercher des mécènes et des parraineurs, en France et ailleurs.

Elles sont même allées, par des canaux privilégiés, à solliciter le Qatar à la faveur de son entrée, presque par effraction dans l’OIF, directement en qualité de "membre associé", en sautant la case de "membre observateur".

Quête opiniâtre mais en apparence vaine, jusqu‘à l’élection présidentielle française de 2017.

Il se trouve – Stéphane Bern, Jacques Krabal et d’autres intervenants aidant – que le couple présidentiel, saisi en février puis juin 2017 par nos soins, y a porté d’emblée un vif intérêt.

Le Président a annoncé officiellement son adoption le 16 septembre 2017, journée du Patrimoine, à Port-Marly, au château Monte-Cristo d’Alexandre Dumas, natif de Villers-Cotterêts. Déclarant, entouré de Mme Nyssen et de Stéphane Bern : "Nous restaurerons Villers-Cotterêts et en ferons le château de la Francophonie".

Il a ensuite repris les éléments de notre dossier pertinent le 20 mars 2018, journée mondiale de la Francophonie, dans la présentation de sa politique du français et de la Francophonie, sous la Coupole de l’Institut de France, devant les Académiciens, et les médias.

Peu après, la réalisation a été confiée, au sein du ministère de la Culture, au Directeur du Centre des Monuments nationaux, M. Philippe Belaval ; et deux architectes, dont M. Wilmotte, ont été désignés. Instruction a été donné au ministère de l’Équipement de prévoir l’élargissement à 4 voies de la route qui relie Villers-Cotterêts à l’autoroute du Nord.

Le 19 octobre 2018, dans la présentation par M. Édouard Philippe de la réforme de l'État, plus précisément dans les feuilles de route données aux ministres, celui de la Culture est invité à "assurer la rénovation phasée du château de Villers-Cotterêts en vue de l'implantation d'un centre de la Francophonie", (et à) "développer les partenariats à l'international" (ndlr : notamment, peut-être, avec Abu Dhabi et l'Arabie saoudienne, selon nos propositions ?...). En novembre, le nouveau Délégué Général à la langue française (DGLF), M. Paul de Sinety, et le Conseiller au Cabinet du ministre de la Culture sont aussi missionnés pour s’en occuper, chacun selon ses domaines propres de compétences.

Avec l’inscription en novembre 2018 des crédits (112 M d’euros) de restauration au budget 2019 du ministère de la Culture, un pas très important vient d’être franchi vers la réalisation du grand projet d’Institut de la Francophonie et de la diversité culturelle au château de Villers-Cotterêts."

Toutes les Institutions, tous les mécènes et parraineurs, peuvent s’intéresser à ce magnifique projet oint par l’Élysée, et proposer leurs services et aides aux responsables de sa mise en œuvre…

Albert Salon

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France Inter se rêve ricaine

France Inter se rêve ricaine

médias colonisation France Inter : Pour fêter quelque frémissement de son audience, France Inter, se croyant originale, s'offre des pages de publicité avec un slogan sous-Trump, sous-Macron : "MAKE RADIO GREAT AGAIN".

Il ne suffisait pas à cette radio d'avoir des chansons états-uniennes omniprésentes et d'avoir son journal de plus grande écoute (celui de 8h) très ricano-centré : ouverture sur des discours de Trump (même si c'est pour le critiquer), petites bisbilles de la société états-unienne et de ses vedettes étalées de long en large, promotions poussées de films et de disques de même provenance (appelés "films Inter" ou "disques Inter" !).

Maintenant France Inter communique en ricain dans le texte ! Ne lui rappelez pas qu'il s'agit une chaîne de service public française.
Sans doute espère-t-elle se faire bientôt rebaptiser US Inter

MAR

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Saint-Laurent profane le Palais-Royal en anglais

Saint-Laurent profane le Palais-Royal en anglais !

mode colonisation Saint-Laurent : Le Palais-Royal, au cœur de Paris, siège du Ministère de la Culture (!), du Conseil constitutionnel et du Conseil d'État est utilisé par une manifestation privée pour un couturier "français" qui communique entièrement en anglais.

Merci Saint-Laurent ! Merci à tous les bons petits soldats de la colonisation anglo-saxonne à l'origine de cet affichage ! Merci aux services publics qui ont permis cet affichage en toute illégalité :

MAR

Bravo !

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Et si on lançait un « visa biométrique francophone » ?

Et si on lançait un "visa biométrique francophone" ?

Francophonie économie : Dans la foulée du sommet de la Francophonie à Erevan et en visant celui de Tunis en 2020, Fahrat Othman, Tunisien, a publié une tribune dans Contrepoints d’octobre 2018 préconisant la création d’un "visa francophone". Il reprend ainsi une vieille idée de notre association, que nous sommes heureux de voir resurgir. Commençons par exposer brièvement son projet.

La thèse de Fahrat Othman

Le "visa biométrique francophone de circulation" serait valable entre pays francophones. Il devrait être parfaitement fiable en termes sécuritaires, et pourrait être réservé dans un premier temps, à un espace restreint rassemblant les pays francophones démocratiques 1. On peut supposer que l’auteur pense aux pays du Nord et, au Sud, au moins à la Tunisie.

Il relie ce projet à "L’Appel pour le vivre ensemble" qu’il qualifie d’acte majeur du sommet d’Erevan, et en justifie l’urgence par la détérioration de la situation du français. Au Québec, il ne pourrait plus compter sur la fibre nationaliste des générations précédentes, tandis qu’en Afrique il est menacé par le rouleau compresseur des identitaires nationalistes, dont, à mon avis, les islamistes. Et il espère que les jeunes seront séduits, puisque ce qui leur importe c’est de pouvoir circuler librement.

Et il ajoute un mot d’économie, souvent préoccupation prioritaire, car la construction d’une Francophonie économique avec une sorte de "préférence communautaire" est, de notre point de vue, un très important facteur de cohésion de la Francophonie organisée 2 : la libre circulation des élites économiques est une condition nécessaire du développement. Il pense même au problème démographique, que l’ouverture culturelle permettrait d’atténuer. Ce que j’ai démontré dans mes propres travaux universitaires, probablement inconnus de l’auteur. La libre circulation devait devrait également générer une pression démocratique..

La position de notre association

S’agissant d’une de nos vieilles idées, nous ne pouvons que nous réjouir de la voir relancée. Elle rejoint d’ailleurs une suggestion plus modeste, mais symbolique, émise par Xavier Deniau, Jean-Marc-Léger, Philippe Rossillon et nos associations, reprise notamment dans 2 le rapport Attali de 2014, d’un guichet réservé aux possesseurs d’un passeport de pays membres de l’OIF 2 dans les aéroports internationaux.

Il faudrait néanmoins rajouter quelques précisions, notamment du fait de l’allergie aiguë à l’immigration chez une grande partie de la population de France et de quelques autres pays membres de l’OIF 2, dont le Maroc et l’Algérie, qui sont également la destination de nombreux subsahariens. Les commentaires à l’article de Ferhat Othman ont d’ailleurs été virulents, le plus poli d’entre eux le qualifiant de "moyen détourné pour rendre légale l’immigration africaine en France".

Il faut donc être prudent, ne serait-ce que pour ne pas voir ce projet violemment rejeté.

D’abord l’auteur précise "visa biométrique", pour éviter l’inconvénient des "vrais faux" documents d’identité qui permettent à beaucoup d’Africains de bénéficier indûment du regroupement familial au Nord

Mais il faut probablement être encore plus restrictif, surtout pendant une période de rodage. Une idée à préciser serait de réserver le visa à certaines catégories de la population (et non à certains États, ce qui poserait des problèmes diplomatiques aigus), les enseignants de français ayant une priorité, ainsi que les dirigeants d’entreprise, les responsables d’institutions politiques, culturelles, caritatives, ayant pignon sur rue (2). Ce serait une formidable motivation pour eux. On pourrait notamment imaginer de prendre en compte le niveau d’études ou celui de connaissance du français

Le point délicat serait de déterminer l’autorité habilitée à délivrer ce visa. L’OIF pourrait certes être promotrice de l’idée, mais ne pourrait pas en être l’opératrice, ne serait-ce que pour ne pas déplaire à tel ou tel de ses États membres 2. Cette autorité à définir devrait panacher au moins des membres "culturels" et des spécialistes de l’antiterrorisme. Pour ne pas mettre en place une structure trop lourde, elle sous-traiterait à des administrations qualifiées

Bref, le principe de la citoyenneté francophone serait une fantastique motivation pour tous. Les moyens techniques existent pour qu’elle ne soit pas attribuée n’importe comment.

Yves Montenay, président de l’Institut Culture, économie et géostratégie (ICEG) et vice-président d’Avenir de la Langue française (ALF).


Le terme devrait recevoir au moins une définition juridique admise par l’ONU
Les mots en italique ont été ajoutés par la rédaction.

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Le Sommet francophone d’Erevan et nous

Le Sommet francophone d’Erevan et nous

 

Francophonie politique OIF Arménie

Nous : nos associations promeuvent avec ténacité depuis plusieurs décennies le français et la Francophonie. Elles ont fortement contribué avec nos amis parlementaires à l’inscription dans la Constitution française : en 1992 du français langue de la République, puis en 2008 de la Communauté francophone mondiale, aujourd’hui structurée dans l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Elles se réjouissent que des dizaines de chefs d’État et de gouvernement des "pays ayant le français en partage" ont pu tenir une 17ème réunion de leur Sommet biennal les 11 et 12 octobre à Erevan, Arménie. lire la suite...

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Non l’Europe ne doit pas parler anglais

Non, l’Europe ne doit pas parler anglais

par Benoît Duteurtre

Duteurtre Europe anglicisation langue française

article paru dans Marianne le 12 octobre 2018

Le 12 janvier 2017, le sémillant candidat Macron, de passage à Berlin, s'adressait à une assemblée d'étudiants allemands. Il choisit alors de s'exprimer en· anglais, ce qui témoignait d'une certaine idée de la modernité... mais aussi d'un certain dédain pour les deux grandes cultures française et allemande, officiellement si proches, au cœur de l'Europe. Il est vrai que notre voisin semble avoir accepté depuis longtemps le recours à l'anglais comme véhicule des échanges entre peuples du Vieux Continent.

Et il n'est pas certain que le futur président français ait vraiment réfléchi à la question, tant ce réflexe semble faire partie de son programme : celui d'un ovni politique, se voulant jeune, pragmatique, réformateur et pressé de faire entrer la France dans le train de la globalisation heureuse - ce qui suppose aussi bien de remplacer les trains régionaux par des autocars, de réduire la fonction publique ou de maîtriser le globish comme une seconde nature. Il allait en donner une nouvelle illustration quelques mois plus tard, en cultivant avec Donald Trump les apartés censés contribuer au rapprochement' des deux pays - à moins qu'ils ne créent une forme de vassalité pour celui qui emploie la langue de l'autre. Mais c'est plus fort que lui : dès qu'il sort de l'Hexagone, et comme pour marquer sa différence avec ces patauds de Sarkozy et de Hollande, le nouveau président recourt systématiquement à. l'anglais... au risque de commettre quelques impairs, comme d'avoir trouvé "trop bonne" l'épouse du Premier ministre australien.

Complaisance des élites

Charles de Gaulle ou François Mitterrand avaient une conscience aiguë du rôle politique de la langue, · de ce qu'elle symbolise, mais aussi des rapports de force qu'elle sous-tend. Emmanuel Macron habite une autre planète... Ce qui ne l'aura pas empêché, une fois président, d'endosser comme ses prédécesseurs les pompeux habits de la francophonie, doublés d'un vibrant discours sur la place du français dans le monde, notamment en Afrique. Mais cette francophonie-là obéit à des évolutions démographiques qui ne se décident pas à l'Élysée, et ses enjeux n'ont pas toujours de rapport immédiat avec la langue, comme en a témoigné l'invraisemblable projet de porter à la tête de l''Organisation internationale de la francophonie une ministre rwandaise qui a œuvré pour le remplacement du français par l'anglais dans son pays.

Et, quelle que soit la vitalité de notre langue sur le continent africain, on est surtout frappé par l'absence d'idées, de discours et d'ambitions, là où les pouvoirs publics auraient le devoir d'intervenir : en Europe et en France même, où le français ne cesse de reculer avec la complaisance d'élites qui jugent plus moderne de s'exprimer in english, tel un Pierre Moscovici adressant en anglais les directives économiques an gouvernement français. Au sein de l'organisation européenne, la domination de l'anglais s'est imposée sans aucune résistance dans les pratiques, sinon dans les règles. Après le Brexit, il semblerait pourtant naturel de se demander si cette langue doit continuer à régner sans partage dans l'administration bruxelloise. A un an des élections au Parlement de Strasbourg, nul candidat ne semble pressé de poser cette question, apparemment trop secondaire... ou trop périlleuse.

Car, si la réponse est oui, nous nous trouverions dans ce cas unique et singulier d'une vaste union économique et politique, comparable aux États-Unis ou à la Chine, mais régie par une langue étrangère à sa population. On l'avait déjà vu lors des précédentes élections européennes, lors du grand débat télévisé entre candidats à la présidence du Parlement, tous francophones et germanophones... mais priés de discuter en anglais sous la houlette d'animateurs britanniques et américains.

À cette conception s'oppose celle d'Umberto Eco selon laquelle la langue de l'Europe est "la traduction" - comme le prévoyait l'organisation initiale du Marché commun, avec ses différentes langues de travail (le français et l'allemand avant même l'anglais). N'en déplaise à ceux qu'indigne le coût des interprètes - forcément pléthorique dans une union à 27 -, il en va de la conception même de l'Europe : mosaïque de cultures à la fois très imbriquées et très différenciées (ce qu'elle est historiquement), ou simple entité marchande important des codes et des pratiques culturelles d'outre-Atlantique - comme en témoigne, dans un autre genre, le pitoyable concours Eurovision, véritable festival de l'américanisation par le bas.

A la volonté de défendre une Europe à plusieurs langues, on oppose toujours l'argument du pragmatisme. Mais la première zone économique mondiale n'est-elle pas une entité assez puissante pour imposer ses propres usages ? Si, déjà, les représentants de l'Union appliquaient la règle de s'exprimer publiquement dans leur propre langue. cela changerait l'image et· la conception même de l'Europe. Il n'en va pas ainsi, malheureusement, dans le nord du continent où l'anglais est déjà une seconde nature, ni dans l'Europe ex-communiste qui a toujours vu dans l'UE une façon de devenir otanien et américain.

Si les représentants de l'Union appliquaient la règle de s'exprimer publiquement dans leur propre langue, cela changerait l'image et· la conception même de l'Europe.

En témoigne l'anglais systématique de Donald Tusk - au contraire des efforts qu'on doit accorder à Jean-Claude Juncker, quand il a tiré les conséquences du Brexit et décidé de ne plus s'exprimer qu'en français ou en allemand. Il semble en tout cas intéressant que cette élection qui tournera autour de l'économie, de la globalisation, des migrations, ne laisse pas de côté, une fois encore, la question de la langue et que notre pays ose ouvrir le débat.

Quant à la seconde échelle, c'est celle de la France elle-même où il suffit d'allumer un poste de radio ou de télévision pour prendre la mesure stupéfiante des évolutions en cours : quand toute phrase inclut désormais plusieurs mots anglais ou anglicismes ; quand certains termes sont carrément remplacés (coach pour "entraîneur", challenge pour "défi", life pour "vie"... ), parfois même à contresens ("supporter" signifiant désormais curieusement "soutenir") ; quand les titres des films et des livres ne sont plus traduits ; quand la publicité et les enseignes préfèrent l'anglais ; ou quand les reportages, y compris ceux du service public, n'emploient qu'une seule langue - si bien que les journalistes de guerre au Proche-Orient mènent leurs interviews en anglais plutôt qu'en arabe, ce qui oriente forcément le choix des interlocuteurs.

Car une langue ne véhicule pas simplement des mots, mais aussi une façon de penser. Là encore, on mesure l'inconséquence d'une République étrangère à ces questions. Elle ne semble guère pressée de faire respecter la loi Toubon qui oblige les entreprises installées en France à travailler en français, ni d'apporter quelques recommandations sur ce thème aux grands services de l'État. C'est ainsi pourtant, point par point, symbole par symbole - comme le firent en leur temps les Québécois - qu'on pourra maintenir l'existence du français, autrement que comme patois local d'une province-américaine excentrée.

Benoît Duteurtre

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À quand une véritable organisation internationale de la Francophonie ?

À quand une véritable
organisation internationale de la Francophonie ?

Francophonie internationale

Ainsi, selon la volonté d'Emmanuel Macron, parait-il président de la République Française, l'Organisation internationale de la Francophonie va-t-elle désigner comme secrétaire générale Louise Mushikiwabo, ministre des affaire étrangères du Rwanda, pays qui a abandonné la langue française au profit de l'anglais et qui est un des plus répressifs du continent. Candidature d'ailleurs annoncée en anglais par le président du pays…

Une fois de plus les petites combinaisons diplomatiques vont l'emporter sur la mission principale de l'OIF qui devrait être le rayonnement de la langue française dans le monde. Non, on se sert de cette institution pour essayer de se rabibocher avec un petit pays qui nous méprise depuis des années en cherchant à nous rendre responsables du génocide qui a eu lieu il y a près de 25 ans sans rechercher les vrais responsables rwandais.

Il même question de faire entrer l'Arabie Saoudite, pays qui compte moins de 1% de francophones, comme membre observateur de l'OIF…

À quand une véritable organisation internationale de la Francophonie qui s'occuperait vraiment de la langue française, qui défendrait la place du français notamment dans les institutions internationales et qui ferait rayonner cette langue ? MAR

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Le décès de Véronique Rossillon

Le décès de Véronique Rossillon

Véronique Rossillon langue française associations

Mme Véronique Rossillon, née Seydoux, est décédée le mardi 24 juillet 2018
à l´âge de 86 ans, à Beynac-et-Cazenac (Dordogne).
L´inhumation a eu lieu vendredi 27 juillet 2018 à 15h au Cimetière de Beynac-et-Cazenac (24220).


Faire part publié dans le journal Le Monde daté du samedi 28 juillet 2018

L´Association Avenir de la Langue Française (ALF),
Son président-fondateur, l´ambassadeur Albert Salon,
Les membres du conseil d´administration,
S´associent au deuil de la famille de

Véronique Rossillon,

décédée le 24 juillet 2018,
à Beynac-et-Cazenac, (24220).

Ils rendent hommage à la générosité
sans faille de leur bienfaitrice qui a permis
à ALF de développer ses activités pour le
français et la Francophonie pendant les
vingt dernières années.

Ils se souviennent aussi que Philippe
Rossillon, son époux, paladin de
la Francophonie, a contribué en 1992 à la
naissance de l´association, puis l´a présidée
avec enthousiasme et conviction de 1993
jusqu´à son décès le 6 septembre 1997.

ALF et son conseil d´administration
seront présents le jeudi 13 septembre 2018
à 18 h, à la Fondation La Ruche
Geneviève Seydoux, 2, passage de Dantzig,
à Paris 15ème, pour honorer leur mémoire.

Avenir de la langue française (ALF),
34 bis rue de Picpus,
75012 Paris


In Memoriam Philippe et Véronique Rossillon, couple généreux et glorieux au combat pour le français et la Francophonie.

Madame Véronique Rossillon, née Seydoux, nous a quittés le 24 juillet 2018. Le 28, elle a rejoint, à Beynac en Dordogne, son mari Philippe, qui l’y attendait depuis son décès, le 6 septembre 1997. Elle ne fut pas seulement l’épouse d’un homme illustre qui reçut un légitime hommage national évoquant ses qualités de Richelieu, de Bonaparte et de Surcouf.

La reine Élisabeth d’Angleterre donna des lettres de course, des missions d’expéditions et des fonds à ses grands corsaires Francis Drake et Walter Raleigh, et les anoblit. Sans elle, ils n’eussent pu accomplir leurs hauts faits. Véronique Rossillon a, depuis la création de Patrie et Progrès, toujours apporté à Philippe des moyens et surtout l’empathie, la connivence, pour réaliser ses rêves patriotiques pour la langue française et la Francophonie. Aussi bien sous le Général de Gaulle et Georges Pompidou que sous François Mitterrand, en complicité active avec Québécois de Jean-Marc Léger, Acadiens, Wallons de Lucien Outers, Valdôtains, Romands, Jurassiens de Roland Béguelin, Marocains, Tunisiens, Sénégalais de Senghor, Nigériens d'Hamani Diori, Ivoiriens d'Houphouët Boigny, Cambodgiens de Norodom Sihanouk..., et Français de tous horizons. L’aventure Rossillon en fut une de couple.

Madame Rossillon y a souvent ajouté sa touche très personnelle. Ainsi, en Haïti où le nom de Rossillon signifie engagement et générosité et porte d’abord le prénom de Véronique : par l’adoption de deux jeunes filles du pays ; par ses œuvres éducatives et le financement, depuis 1976, du centre éducatif (850 élèves) Alcibiade Pommayrac, à Jacmel en deuil ; et par l’aide apportée après le tsunami du 12 janvier 2010. Sursum corda ! Elle a poursuivi l’œuvre de Philippe après 1997. Ainsi, Avenir de la Langue française (ALF), créée en 1992 avec l’aide du paladin de la francophonie, lui est profondément reconnaissante pour sa générosité pendant 20 ans.

Ce fut Véronique qui organisa le 1er octobre 1997 un hommage national et international à son époux : d’abord une messe en l’église Saint-Louis des Invalides, lieu de mémoire royale, républicaine et napoléonienne. Pierre Messmer et Louise Beaudoin, ministre de la culture du Québec, étaient là. Ensuite, dans la galerie supérieure de la cour d’honneur, lecture d’une dizaine de vibrants hommages que l’écrivain Dominique Noguez rappelle ainsi dans son journal : "introduits par Dominique Gallet et prononcés par le Portugais Geraldo Cavalcanti, président de l’Union latine, Louise Beaudoin, très émue, et Albert Salon, qui file à juste titre la métaphore corsaire ("Duguay Trouin", "Surcouf", "coups de main", "quand la Royale est trop faible ou mal commandée", etc.). Funérailles de souverain ou de cardinal. Avec plus de moyens ou d’ambition, Rossillon aurait été Richelieu ou Mazarin. (…..certes) éminence grise, (mais) il avait l’entrain, le cynisme, la joie de vivre d’un roi bâtisseur." J’ajoute : et le fécond génie et la rapidité du Bonaparte qu’il admirait…

C’est sous le patronage de Véronique qu’ALF et l’Organisation de la Francophonie (OIF) organisèrent en 2012 un colloque d’hommage à Philippe. Presque tous les survivants de l’épopée, depuis Patrie et Progrès dans les années 50-60 jusqu’à Avenir de la langue française en 1992 et Droit de Comprendre en 1995, étaient là. Les anciens ministres et parlementaires MM. Charbonnel, Fayolle, Godfrain, Legendre, les ambassadeurs Dorin et Réthoré, les Anfrol, Bécue, Broquet, Davet, Delerm, Fantapié, Griesmar, Guillou, Haouat, Lecherbonnier, Maugey, Milloz, Noguez, Popov, Saint Robert, Teboul, et bien d'autres personnalités étaient là, ainsi que trois éminents chefs de mouvements, venus spécialement du Québec (Denis Vaugeois), de Wallonie (Paul-Henry Gendebien), du Jura (Pierre-André Comte).

Tous deux reposent à Beynac et Cazenac, dont ils ont ensemble restauré le puissant château et celui de Castenaud, au coude voisin de la rivière Dordogne. Requiescant in pace !

Albert Salon, président d’Avenir de la Langue française (ALF).

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Le Figaro schizophrène

Le Figaro schizophrène

médias colonisation : Le Figaro qui se pique de parler de langue française et de multiplier les initiatives autour, semble dans d'autres espaces, piétiner aussi allègrement cette langue française. Quelques exemples : un "article" publié par "Le Figaro lifestyle" (sic !) : "South Pigalle en 10 adresses" cautionnant ainsi cette grotesque appellation bobo-coloniale (lien)
Il nous est d'ailleurs proposé à la fin de l'article : "Commandez notre hors-série Summerscope sur le Figaro Store (3,90€)".
Quel massacre ! Le Figaro ne mérite-t-il pas mieux que de jouer les bons petits toutous de la colonisation anglo-saxonne ? MAR

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La Poste piétine la langue française

La Poste piétine la langue française

travail colonisation Poste : La Poste a décidé d'appeler sa nouvelle banque en ligne "My French Bank" (sic ! ). Outre la bêtise et le manque d'imagination d'une telle appellation, on peut s'étonner qu'une société dont le capital est entièrement détenu par l'État se permette ainsi de piétiner la langue de son pays.

Qu'en pense à ce sujet le président Macron qui distille de si beaux discours sur la langue française et la Francophonie, (tel celui du 20 mars 2018) ?

Nous vous suggérons d'écrire au siège parisien de La Poste et de sa Banque Postale : 9 rue du Colonel Pierre Avia, 75015 Paris, en donnant une copie à votre agence Banque postale du quartier en vous inspirant du modèle ci-dessous que vous pourrez adapter à votre goût.

(Vous pouvez également adresser votre mécontentement à votre député qui est chargé de vous représenter au sein de l'État, actionnaire unique de La Poste
Vous pouvez également écrire à M. Bruno Lemaire, ministre de l'Économie [
Ministère de l'économie et des finances, 139 rue de Bercy - 75012 Paris] qui exerce la tutelle de l'État sur La Poste ou à Mme Françoise Nyssen, ministre de la Culture [Ministère de la Culture, 182 rue Saint-Honoré - 75001 Paris], chargée de faire respecter la langue française ce qu'en l'occurrence elle ne fait pas ici.)


à Monsieur Philippe Wahl
directeur général de La Banque postale
9 rue du Colonel Pierre Avia
75015 Paris

Monsieur le Directeur,

Vous envisagez de donner l’appellation peu imaginative, voire débile, de "My French Bank" à votre nouvelle banque en ligne, en ignorant - peut-être délibérément - toute dénomination en français pourtant facile à inventer.

Pour plaire à quels clients "internationaux", alors que votre large base de clientèle est française, et aime être traitée comme telle ?

Ou pour paraître moderne, "dans le vent" ?

"Amis que vent emporte !"…Un vent qui balaie la France, son âme, sa culture, sa langue, son message humaniste universel, sa politique d’indépendance, et soumet ses habitants à un empire hégémonique qui met déjà la main sur ses entreprises, sa Défense, son commerce, sur sa gastronomie à réduire au macdo, sur ses amis en Afrique et ailleurs.

Vous ne pouvez pas vous rendre complice d’un un tel remplacement, consenti et aidé par ceux de nos compatriotes que Michel Serres, philosophe qui enseigne en français aux États-Unis, qualifie de "collabos de la pub et du fric" ! Veuillez revenir à la raison, en revenant au français en France !

Ne faites pas fuir une clientèle dont la fidélité est difficilement remplaçable !

Je vous prie d'agréer, Monsieur, mes salutations distinguées.

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2 grandes occasions à saisir par la France : Erevan et le Brexit

Deux grandes occasions à saisir par la France : 
Le Sommet francophone d’Erevan et le Brexit

 

Francophonie Arménie Brexit Europe langue française

Le Sommet francophone des 11 et 12 octobre 2018 à Erevan pourrait d’abord être l’occasion pour le Président de la République de démontrer la force de son choix d’une vigoureuse politique française de francophonie, ramenant ainsi à de plus justes proportions ses emplois mal à propos de l’anglais, que nos associations avaient, en toute légitimité, publiquement dénoncés. lire la suite...

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Les larbins de la monarchie anglaise

Les larbins de la monarchie anglaise

France télévision médias colonisation

L'Angleterre peut se réjouir : la République française ou tout du moins ses chaînes de télévisions et de radio, notamment publiques, se sont prosternées devant un mariage royal sans aucune incidence sur elle (sur rien d'ailleurs) diffusant en direct le spectacle et le commentant comme s'il s'agissait d'un véritable évènement.

Oubliés le massacre de 60 palestiniens, oublié le chantage de Trump sur le commerce international, oublié le Vénézuela qui court à l'abîme, non il fallait ramper devant ce ridicule mariage étalant ses richesses faisant bien sentir au peuple que le message de la République n'avait plus aucune valeur et qu'il était normal qu'une caste se pavane dans l'opulence de par sa naissance... MAR

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Paris – toujours plus loin dans la servilité

Paris : toujours plus loin dans la servilité !

Paris anglicisation colonisation langue française

Le site Paris.fr  nous invite à découvrir les lauréats du "Paris Prize for LGBT Rights" (sic !) Au nom d'une défense des minorités sexuelles (comme on les appelle), qui peut avoir sa justification, la ville de Paris poursuivant sa volonté de transformation en sous-préfecture yankee crée donc un prix avec un intitulé 100 % en anglais.

La municipalité se sert d'ailleurs de cet anglais colonial pour euphémiser. Défendre les minorités sexuelles ? Oui mais le plus discrètement possible. Comme on parle des techniciens de surface pour les balayeurs, Paris aura donc son "Paris Prize for LGBT Rights" ! (surtout ne prononçons pas le mot "homo-sexuel")

Il vrai que "Prix de Paris pour les droits LGBT" ça ferait franchement ringard et à Paris on se veut résolument moderne, c'est à dire américanisé. De la part d'Anne Hidalgo, carpette anglaise 2017, tout ceci ne n'étonne guère après son "Made for Sharing", son  I velib' I can fly, son  concours destiné aux "start-ups" 100% en anglais... la liste serait longue. Décidément ces temps-ci, la servilité est un art bien parisien.  MAR

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Sciences Po, université la plus internationale de France !

Sciences Po,
université la plus internationale de France !

éducation colonisation américanisation

Sciences Po se réjouit d'être l'université la plus internationale de France, à la première place en France pour sa part d’étudiants internationaux. Effectivement grâce notamment à son ancien directeur Richard Descoings, un des fleurons de l'excellence française est devenu une école à la remorque servile du monde anglo-saxon, tant par la langue anglaise de plus en plus présente, que par les "valeurs" défendues par cette école.

Une voie à laquelle devrait réfléchir la nouvelle direction : éliminer ces pauvres étudiants français qui parlent si mal la langue de ses maîtres et n'accepter plus que des anglo-saxons qui sont quand même la race élue. Ainsi Sciences Po serait et pour longtemps 1ère mondiale pour sa part d'étudiants internationaux (100%). C'est pas beau ça ?  MAR

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La langue française vaut bien un combat judiciaire

La langue française vaut bien un combat judiciaire

université anglicisation justice langue française

tribune de Bernard Sergent, historien et archéologue français, publiée le 15 avril 2018 dans Libération (photo Alengo. Getty Images)

Après avoir par trois fois débouté les associations qui réclamaient que la langue de Molière soit respectée par les établissements publics, des juges ont condamné une fédération d’universités qui entendait se rebaptiser "Research University". Retour sur les faits.

La langue française vaut bien un combat judiciaire

Le 7 septembre 2017, la 1re chambre de la 5e section du tribunal administratif de Paris a rendu un jugement dont on ose espérer qu’il fasse désormais jurisprudence.

A la suite de la plainte d’une association, Francophonie Avenir, la chambre avait à émettre un arrêt sur la question suivante : l’université Paris-Sciences-et-Lettres (PSL), fédération de neuf universités parisiennes, était-elle autorisée à s’appeler désormais "Research University" ? Car ce que faisant, elle violait directement la loi, à savoir celle du 4 août 1994, couramment appelée la "loi Toubon". Cette dernière dispose en effet, en son article 14, que "l’emploi d’une marque de fabrique, de commerce ou de service constituée d’une expression ou d’un terme étrangers est interdit aux personnes morales de droit public dès lors qu’il existe une expression ou un terme français de même sens". Les juges du tribunal administratif ont considéré que tel était le cas, l’université PSL étant un établissement public, et les termes litigieux ayant assurément des équivalents français.

Ce jugement peut-il exprimer un changement de paradigme ? On peut le souhaiter, car, dans les derniers temps, les plaintes déposées par diverses associations ont toutes été déboutées, bien que toujours appuyées sur les outils légaux existant (loi constitutionnelle de 1992, "loi Toubon", disposition constitutionnelle sur la francophonie communauté, et dispositions de la loi Fioraso sur l’université), et lors même que les cas soulevés étaient de nature analogue à celui de PSL. La subtilité qu’il a fallu déployer pour débouter les plaignants malgré l’évidence de la loi se révèle dans les trois cas suivants.

1) L’aéroport de Lorraine décide un jour de prendre la dénomination de "Lorraine Airport". Une plainte est déposée devant le tribunal administratif de Metz, par Francophonie Avenir. Le cas est semblable au précédent : l’aéroport est un établissement public, et il y a bien des mots français susceptibles de remplacer les mots anglais. On s’attendait à ce que le tribunal juge comme vient de le faire celui de Paris. Il n’en a rien été. Au contraire, le tribunal de Metz a décidé que l’association "ne pouvait ester en justice" (qui, alors ?). Et il a condamné cette dernière à verser 1 500 euros à l’aéroport lorrain (ladite association a un budget annuel de 2 000 euros). En somme, le tribunal condamnait l’association de citoyens à la non-existence juridique et à l’épuisement financier. Comme s’il fallait la punir de défendre la langue française !

2) Devant la floraison d’anglicismes dans des noms d’associations touristiques savoyardes, du type de Lake Annecy Ski Resorts, La Clusaz Radikal Mountain et autres Radikal Mountain Junior, l’Association de défense de la langue française en pays de Savoie, ne pouvant les attaquer parce qu’elles sont de statut semi-privé, demande aux juges administratifs d’annuler les subventions que le département de Haute-Savoie a prévu de leur accorder ; l’association demande aussi, le site internet du même département étant rédigé en français et en anglais, que le texte, conformément à la loi du 4 août 1994, fasse l’objet d’une traduction en une seconde langue. Sur le premier point, elle est déboutée : selon le tribunal, les organismes incriminés, même sous tutelle du département, ne le représentent pas, et ne sont donc pas visés par la loi, les subventions peuvent être accordées. Sur le second point, elle est également déboutée. Citons le point 9 du jugement du tribunal administratif de Grenoble du 5 octobre 2017 : "Considérant que l’emploi obligatoire de la langue française et l’obligation corrélative de double traduction pesant spécifiquement sur les personnes publiques et les personnes privées chargées d’une mission de service public ne concernent pas les sites internet qui ne peuvent être regardés comme formant un lieu physiquement localisé sur le territoire au sens de l’article 3", "l’association requérante ne peut utilement se prévaloir des obligations prévues aux articles 3 et 4 de la loi du 4 août 1994 pour demander que le site internet du département de la Haute-Savoie soit traduit en au moins deux langues étrangères." Redoutable dialectique ! Car il s’ensuit que toute faute, voire tout délit, commis par le moyen d’un ordinateur échappe à la loi française, parce qu’on ne sait pas où est physiquement le texte qui apparaît sur l’écran !

3) L’École normale supérieure (ENS) et ses alliés de Polytechnique, de la faculté d’Orsay ont décidé d’offrir une formation diplômante exclusivement en anglais pour les étudiants du niveau le plus avancé. Nulle présence d’étudiants étrangers n’est explicitement évoquée, comme l’aurait permis la loi Fioraso sur l’université. Une plainte est alors déposée par Avenir de la langue française et treize autres associations. Elles s’attendent, légitimement, à être suivies par les juges du tribunal administratif. Mais la défense des trois grandes écoles consiste à invoquer un dispositif du code de l’Éducation, de 2016, postérieur donc à la loi Fioraso, et qui stipule que peuvent bénéficier de dérogations à l’obligation de faire cours en français "les établissements dispensant un enseignement à caractère international". Le tribunal a admis cette défense, et les plaignants furent déboutés. Idem devant la cour administrative d’appel de Paris. Avenir de la langue française fut finalement condamnée à payer à l’ENS 1 500 euros de frais de justice !

Il y a pourtant un jeu sur les mots. Que ces écoles aient une renommée internationale est une chose, qu’elles aient un caractère international dans leur recrutement en est une autre. Surtout, ces établissements seraient-ils réellement internationaux, pourquoi devraient-ils établir des cours en anglais ? Le français est la seconde langue de communication internationale et la seconde langue apprise."Anglais" n’est pas le synonyme obligatoire d’"international", "français" l’est également. Si une université est internationale, alors raison de plus pour y parler, partout, français.

La Cour constitutionnelle italienne a condamné les formations uniquement en anglais offertes par l’Istituto politecnico de Turin. Un jugement qui peut faire jurisprudence. On regrette de ne pas avoir l’équivalent en France. Mais un changement de paradigme est possible et, bientôt, il se peut que les tribunaux défendent le français conformément aux textes en vigueur et en accord avec leur esprit, plutôt que de se perdre en arguties destinées à protéger les diverses espèces de contrevenants.

.Bernard Sergent historien et archéologue français
dernier ouvrage paru : Dictionnaire critique de mythologie, coécrit avec Jean-Loïc Le Quellec, CNRS Éditions

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1er prix Tapis rouge qui illustre et défend la langue française

1er prix Tapis rouge qui illustre et défend la langue française

après la Carpette anglaise

langue française Serres Bock-Coté tapis rouge

Ils ne sont pas des carpettes...

L’académie de la Carpette anglaise s’est réunie pour décerner, pour la première fois son "Tapis rouge", prix qui illustre et défend la langue française.


Le Tapis rouge2018 a donc été attribué, au premier tour de scrutin, au philosophe et académicien Michel Serres pour l’ensemble de son combat et pour avoir, le 18 octobre 2017 à Lille, exigé des organisateurs d’un colloque que les orateurs utilisent la langue française.


L’académie a décidé de décerner également un prix "entreprise", récompensant l’utilisation du français dans le domaine économique. Le lauréat 2018 est le groupe hôtelier Jean-Claude Lavorel, qui, après avoir racheté la flottille lyonnaise de bateaux d’excursions "Lyon city boats", a rebaptisé cette flottille : "Les bateaux lyonnais".


Enfin, le prix international, récompensant la défense du français dans le monde, a été attribué à Matthieu Bock-Coté pour la constance avec laquelle il fait vivre la coopération franco-québécoise.


Participaient au jury du Tapis rouge :

Eugénie Bastié, Hervé Bourges, Paul-Marie Coûteaux, Anne Cublier, Benoît Duteurtre, Yves Frémion, Dominique Noguez, Natacha Polony, Marie-Josée de Saint Robert, Marie Treps, Ilyès Zouari

ainsi que les représentants des associations : Philippe de Saint Robert (Association pour la sauvegarde et l’expansion de la langue française – Asselaf), président de l’Académie, Albert Salon (Avenir de la langue française - ALF), Maurice Lelous (Cercle des écrivains cheminots - CLEC), Georges Gastaud (Collectif unitaire républicain pour la résistance, l’initiative et l’émancipation linguistique - COURRIEL), Guillemette Mouren (Défense de la langue française - DLF) et Marc Favre d’Échallens (Droit de comprendre - DdC) , secrétaire général de l’Académie).


Parmi les pressentis pour le prix :

  • Stéphane BERN, pour l’ensemble de son œuvre (Secrets d’Histoire), et son rôle dans la mise en œuvre du projet de restauration du château de Villers-Cotterêts et de son affectation à un Institut de la Francophonie.
  • Matthieu BOCK-COTÉ, jeune écrivain et chroniqueur québécois qui, à lui tout seul, fait vivre la coopération franco-québécoise, cet axe majeur de la francophonie que nos gouvernants laissent tomber.
  • Alain BORER, auteur de "De quel amour blessée. Réflexions sur la langue française" (Gallimard), Pour son érudite défense et illustration du français.
  • Jean-Michel DELACOMPTÉE, biographe et romancier français, auteur de "Notre langue française" (Fayard).
  • Jean QUATREMER, journaliste français (Libération) couvrant l'Union Européenne depuis Bruxelles. Pour sa constante défense de l'emploi du français, langue officielle de l'Union, dans les instances de la Commission.
  • Michel SERRES, académicien et enseignant. Pour son intervention remarquée au colloque annuel, "World Forum for a Responsible Economy" le 18 octobre 2017 à Lille : devant un amphithéâtre comble, il a demandé vigoureusement aux organisateurs de remettre la langue française au cœur de leur communication et de mettre de côté leur anglomanie.
  • La jeune pousse technologique lyonnaise "De Rigueur" et son jeune fondateur et dirigeant Adrien Deslous-Paoli. Pour le choix de sa raison sociale et la distinction de son style
  • Le groupe hôtelier Claude Lavorel, qui vient de racheter la flottille lyonnaise de bateaux d'excursions (y compris du bateau-restaurant l'Hermès), finement baptisée précédemment "Lyon city boats" qui se nomme désormais : "Les bateaux lyonnais".
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Ridicule anglomanie présidentielle

Ridicule anglomanie présidentielle

anglomanie Macron franglais : Le Canard enchaîné A se taper le bottom par terre (4/4)
Jeudi 29 mars, le président Macron a franchi un cap dans l'éloquence en qualifiant la démocratie de "système le plus bottom up de la terre". Cela se passait au Collège de France, à propos d'intelligence artificielle.
Il paraît que ce français artificiel n'a pas provoqué d'enthousiasme excessif dans le public de l'illustre Collège, fondé par François 1er, ce type bizarre qui, en 1539, rendit le français obligatoire dans l'administration. "Bottom up" ? Du bas vers le haut, du peuple vers le chef, du fondement jusqu'au cerveau... La "start-up nation" est en marche. Macron nous avait pourtant prévenus dès le 5 mars : il n'est pas "un défenseur grincheux de la francophonie". C'est, en effet, un défenseur décomplexé de l'anglais des business school spécialisées dans le team building de task forces au service des business models.

Jamais grincheux, "Le Canard" remarque tout de même, dans la phrase présidentielle citée plus haut, quelques mots qui font tache : "démocratie", "système" et "terre". Sans doute un moment d'inattention de la part d'un président à qui nous conseillons humblement de mieux surveiller son langage s'il veut causer moderne.

Il y a encore trop de french dans son speech. F. P.


CanalBlog Francophonie et Prix Citron (2/4) (lien)
Orange "Bottom up" : quand Macron se prend les pieds dans le franglais (1/4) (lien)
Le Figaro Macron raillé pour sa démocratie, système “bottom up” (!) (30/3) (lien)

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Une politique nationale de la langue française et de la francophonie ?

Retrouvons-nous une politique nationale de la langue française et de la francophonie ?

 

langue française politique anglicisation : Nos associations ne sont pas seules à se poser la question. Car, depuis 1974, les présidents de la République successifs et leurs gouvernements, à la timide exception de François Mitterrand, se sont contentés de gestes, de rituels. Ils n’ont pas eu de politique cohérente en ces domaines. Ils ont, en fait, l’hégémonie anglo-états-unienne et la mode européiste aidant puissamment, laissé polluer et défigurer la langue française en France, s’éroder notre présence linguistique à Bruxelles et l’ensemble de notre action culturelle à l’étranger, et s’étioler l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) dont la succession du très respecté président Abdou Diouf, son secrétaire général jusqu’au Sommet francophone de 2014, fut alors confiée à la Canadienne Michaëlle Jean, grâce à l’aide déterminante de François Hollande.
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Des décisions heureuses dans le Plan du président de la République

Des décisions heureuses annoncées le 20 mars dans le "Plan Francophonie" du président de la République

Des décisions heureuses annoncées le 20 mars dans le "Plan Francophonie" du président de la République

Macron Francophonie langue française  politique

En sus des points les plus importants mis en valeur dans notre éditorial, nous relevons particulièrement, parmi la trentaine de mesures décidées :

1) En France : le renforcement de l’enseignement du français dans l’enseignement, et de ses méthodes d’apprentissage, la forte augmentation des heures de français pour les immigrés, la formation des professeurs, le regain de la lecture, de la littérature ; le refus de l’écriture inclusive ; l’ouverture des bibliothèques ; le soutien à la traduction (liée depuis longtemps à la France et au français) ; le décloisonnement des milieux de l’édition francophone, des États généraux de l’édition en français devant être organisés à Saint-Malo ; la création d’un Collège des Francophonies "qui mettrait en relation les académies des pays d’expression française", collecterait la diversité des usages du français, et superviserait la rédaction des dictionnaires ; l’appui aux entreprises qui respectent et promeuvent le français ; l’engagement du ministère de la Culture dans la création artistique et littéraire et la diffusion en France des créations par les pays membres de la Francophonie.

2) Hors de France : tenir mieux compte des conséquences du Brexit dans le rééquilibrage des langues officielles des institutions de l’Union européenne ; prendre pleinement en compte le dynamisme démographique de l'Afrique francophone et le potentiel induit de croissance de la langue française ; renforcer l’appui à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) ;

Emmanuel Macron a fixé les objectifs de : sanctuariser le rôle et les moyens de l’Institut français tête de réseau de nos instituts divers, et centres culturels, à l’étranger ; renforcer le réseau des Alliances françaises et sa complémentarité avec celui des centres culturels publics ; "doubler le nombre d'élèves dans les lycées français à l'étranger, qui accueillent actuellement près de 350 000 jeunes dans 500 établissements à travers le monde", en créant des pôles régionaux de formation, comme au Mexique, pour former les nouveaux enseignants ; doubler le nombre d'étudiants étrangers en France venant des pays émergents, qui doivent être accueillis dans de meilleures conditions : un plan spécifique sera présenté début 2019.

Ces objectifs et décisions répondent assez bien (les lacunes les plus graves étant soulignées dans notre éditorial ci-dessus) à une bonne partie des propositions de politique du français et de la Francophonie formulées depuis plus de 40 ans par nos associations. Nous ne pouvons donc que les saluer, et espérer, surtout, qu’elles seront mises en œuvre rapidement et complètement. Albert SALON

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La langue française, composante majeure de l’identité : 9 Français sur 10

La langue française : une composante majeure de l’identité française pour 9 Français sur 10

langue française sondage identité

Sondage BVA, réalisé du 16 au 21 février 2018 auprès d’un échantillon de 1000 répondants, représentatif de la population française, âgée de 18 ans et plus
La langue française, composante majeure de l’identité française pour 9 Français sur 10 Les trois quarts des interviewés (75%) considèrent que la langue française est en premier lieu une composante majeure de l’identité française, devant une langue largement enseignée et parlée dans le monde (16%). Une proportion qui monte même à 89% (citations en 1eret en 2e).

De multiples menaces semblent pourtant peser sur le français, et notamment la dégradation de son enseignement
74% des Français estiment que la dégradation de l’enseignement du français
est aujourd’hui la première menace pesant sur la langue. Dès lors, rien d’étonnant à ce qu’une même proportion de Français (72%) pensent qu’il est avant tout prioritaire d’améliorer l’enseignement du français dans l’Éducation nationale afin que la langue française se porte mieux. Au total, les répondants sont assez partagés quant à ce qui pourrait menacer le français, puisque 60% estiment que les médias et la publicité font la part belle à l’anglais quand 51% considèrent que les dirigeants politiques ne prennent pas les mesures suffisantes pour éviter les atteintes répétées à notre langue.

7 personnes sur 10 disent être prêtes à agir pour la langue française
70% des personnes interrogées seraient prêtes à agir pour leur langue, cette proportion est encore plus forte chez les seniors de 65 ans et plus (78%). Plus précisément, un Français sur deux (51%) pourrait confier à un organisme accrédité une délégation de pouvoirs lui permettant, en son nom, d’intervenir lors d’abus préjudiciables à leur langue.

Demander aux pays membres de l’OIF de montrer leur appartenance à la communauté francophone : une initiative soutenue par 7 Français sur 10
Pour plus des deux tiers des Français (69%), mettre en avant des signes extérieurs marquant l’appartenance des 84 États et gouvernements membres de l’OIF à la communauté francophone serait une bonne chose, notamment en arborant le drapeau de la Francophonie. Télécharger les résultats du sondage


Le Communiqué de presse de République exemplaire et Avenir de la Langue Française

L’article qui suit exprime la position d’Albert Salon et de Michel Le Net, qui ont commandé ce sondage au titre d’Avenir de la langue française (ALF), et de République exemplaire (RE). Il prolonge leur communiqué précédent «Contre les prédateurs de la langue française, que le peuple de France oppose la pérennité de ses valeurs», diffusé le 2 septembre 2017 et qui annonçait cette enquête1.


La langue française, ou l’engagement populaire
à préserver notre patrimoine culturel

Ce sondage est inédit par son originalité. Il analyse une composante majeure de notre société, commandée par deux organismes de droit privé. Une action conjointe sollicitée auprès des autorités publiques est restée sans réponse, alors que l’on imagine qu’un tel travail relève en premier de leur autorité. Faillite de l’État, ou ignorance délibérée d’une aspiration populaire à sauver, ou du moins à préserver cet élément majeur de notre capital culturel ?

Sans connaître l’ «état des lieux», comme on dit, on ne peut guère définir et mettre en œuvre une politique de bon aloi. Tel est l’objet de la présente enquête qui révèle des enseignements du plus grand intérêt. Préalable, sans lequel rien n’est possible : pour 9 Français sur 10, notre langue est une composante majeure de l’identité française.

Conscients des atteintes répétées contre notre langue (faiblesse de son enseignement ; galvaudage par les médias ; laisser aller des politiques ; etc.), nos compatriotes, pour plus de la moitié, sont prêts à s’engager dans une action volontaire pour en assurer la bonne santé. Exerçant une forme de lanceurs d’alerte, ils s’engagent à révéler publiquement les dérives majeures qui pourraient être effacées au moindre effort. Un organisme accrédité centraliserait les suggestions reçues, et interviendrait auprès de qui de droit pour corriger les déviances les plus criantes, et leur substituer des solutions alternatives. Des références tangibles existent. La Licra, la Spa, qui veillent aux valeurs qu’elles défendent (communautarisme pour le premier, souffrance des animaux pour la seconde) font ainsi. Prenons le terme hashtag, agressif dans son écriture comme dans sa phonétique, parfait exemple de l’intrusion d’un mot on ne peut plus éloigné des attributs propres au langage populaire. Son pendant est le «mot dièse», en usage chez nos cousins québécois. On aime. Pourquoi les autorités compétentes n’ont-elles par réagi plus vigoureusement quand il le fallait ? Comprenons-nous bien, il ne s’agit pas de faire une chasse aux sorcières de tous les anglicismes qui apparaissent brutalement, mais simplement de substituer aux plus hétérodoxes, et élégamment, leur interprétation en français. La politique du juste milieu ! Une recommandation aux chaînes publiques, et le bon sens irradiait immédiatement l’ensemble des médias : un petit effort pour un grand résultat. Manquons-nous aujourd’hui du minimum de réaction salutaire devant le moindre obstacle ?

Sur un autre plan, on est dépité d’entendre nos autorités politiques s’exprimer à tout va en anglais, souvent d’ailleurs avec un parler qui prête à sourire. Suivant le principe incontournable édicté par le Général de Gaulle à la tête de l’État, les membres du gouvernement dans l’exercice de leur fonction, et bien sûr le Président lui-même, doivent s’exprimer en français où qu’ils soient, cette marque de leur présence renforçant la puissance de leur représentativité… Les traducteurs ne demandent qu’à travailler.

Enfin, cerise sur le gâteau, plus de deux Français sur trois sont favorables à l’affichage de leur appartenance à la communauté mondiale de la Francophonie. Que les élus montrent leur adhésion à cette heureuse famille des francophones en associant (chez nous) son drapeau à ceux de la France et de l’Europe. Et pourquoi pas, demain, nos compatriotes ne se déplaceraient-ils pas partout dans le monde en portant l’épinglette de la Francophonie au revers de leur habit ?

Pour que notre langue quitte la désespérance ressentie par les Français devant tant de laisser-aller qu’elle récuse, cette enquête ouvre la voie du «comment faire». Ne tombons pas dans le piège des habituels «Ya qu’à ! Ils ont qu’à ! Il faut qu’on !…», renvoyant à d’autres le courage du «faire» !

Lecteurs, actionnaires de la bonne santé de notre langue universelle, faites-nous part de votre accord, ou de vos réserves sur les points énoncés. Avec votre concours, nous améliorerons notre monde. Si nous savons agir là, demain nous saurons déplacer des montagnes ! Retrouvons le temps où nous avions l’ambition d’être les premiers !

«Votre langue et votre culture,
Protégez-les comme la prunelle de vos yeux.
Elles sont votre richesse, votre apanage souverain…
Pour le bénéfice de l’humanité.»

Jean-Paul II – Unesco 2 juin 1980

Albert Salon, Michel Le Net

avenirlf@laposte.netcontact@republique-exemplaire.eu

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Lettre d’un Québecois au Président de la République

Lettre d'un Québecois au Président de la République française

par Maxime Laporte

Macron Québec colonisation anglicisation langue française

Monsieur le Président,

Au nom de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, fondée en 1834, je vous félicite pour votre élection à la tête de l’État français. Sachez que j’éprouve la plus haute estime pour la fonction que vous occupez. Avec elle, vient le privilège mais surtout l’immense responsabilité de faire rayonner sur le monde, l’ensemble de la Francophonie dont votre pays demeure certes le cœur battant.

Le Québec se révèle, lui aussi, un morceau incontournable de cette Francophonie. Seul État de langue française au nord de l’Amérique, notre histoire nous aura condamnés, pour ainsi dire, à la résistance quotidienne contre tous les assauts de la provincialisation et de l’assimilation. À force de courage, nous aurons su, jusqu’à ce jour en tout cas, maintenir en vie ce qu’il reste ici de culture française.

Mais, le combat n’est pas gagné. Rien ne garantit, hélas, que dans 25, 50, 100 ans, la vitalité et le poids démographique du français au Québec ne fléchiront pas. Clairement, la tendance lourde est à l’anglicisation. Tous les indicateurs le confirment.

Et il faudrait être naïf pour croire que "l’action qualifiée de fédérale, mais évidemment partiale du gouvernement canadien", pour reprendre les mots de votre prédécesseur le général Charles de Gaulle, y changera quoi que ce soit. Il faut rappeler qu’au fil du temps, les tribunaux du Canada ont invalidé des pans entiers de notre Charte de la langue française, adoptée démocratiquement par notre Assemblée nationale en 1977. Cela a eu pour effet d’affaiblir un grand nombre de mesures qui visaient à faire du français la seule langue commune en notre pays. Voilà une des nombreuses raisons faisant que le peuple québécois, lorsqu’il se décidera enfin à "arriver à ce qui commence", s’attend de la France à ce qu’elle le reconnaisse comme tel ; un peuple, un peuple frère.

Récemment, vous avez exprimé publiquement votre ambition de faire du français la première langue mondiale. Je salue ces déclarations. Elles témoignent d’une véritable francophilie et d’une compréhension certaine de l’intérêt stratégique que revêt le statut de notre langue à l’échelle internationale, de même que le bagage patrimonial extraordinaire qui l’accompagne.

Avec toute l’humilité qui s’impose, je suggérerais fortement à votre Administration d’incarner concrètement cette ambition. Cela, en mettant le français au cœur de la vie sociale, commerciale et diplomatique.

En particulier, il n’y a aucune raison pour que les grandes multinationales diffusent, en France, des slogans publicitaires dans une langue étrangère à celle de la République. A fortiori, l’État devrait se montrer exemplaire en n’encourageant d’aucune façon les réflexes diglossiques vers l’anglais que l’on peut lire, voir et entendre, chaque jour qui passe, dans l’espace public français. Cette médiocrité linguistique, induite par l’omniprésence de la culture anglo-américaine, nuit au français et à la France elle-même. Elle étiole la grandeur de la République, et l’idée que l’on peut se faire d’elle.

Surtout, ces mauvaises habitudes en viennent à causer des dommages collatéraux chez nous, au Québec, car elles banalisent la progression de l’anglais dans tous les domaines, et favorisent ce que j’appelle la "colonisation" des plus jeunes générations.

Sans doute, d’aucuns n’y voient qu’un effet de mode ne présentant aucun danger notable. C’est peut-être vrai dans votre pays, qui n’est assurément pas à la veille de passer à l’anglais, mais il faut savoir que pour les "Français du Canada", le parler bilingue a toujours été l’antichambre de l’anglicisation. C’est ainsi que depuis les débuts de la mal nommée Confédération canadienne, la proportion de francophones y est passée d’environ 34% dans les années 1860, à 25,7% en 1971, à moins de 20,3% en 2016…

Il ne s’agit pas de se fermer à l’anglais… Cependant, nul besoin pour aller vers l’autre, de s’aliéner à lui. Ainsi, c’est une chose que d’apprendre l’anglais. Mais c’en est une autre que d’angliciser tout un peuple.

Et vous savez comme moi que lorsqu’un peuple se folklorise pour éventuellement devenir moribond, c’est la richesse du patrimoine de l’humanité qui en souffre. S’il fallait que tous les habitants de cette Terre en viennent à parler et à penser de la même manière, cela ne serait guère une bonne nouvelle pour la suite du monde.

En vous remerciant d’avoir pris le temps de me lire, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma plus haute considération,

Maxime Laporte
président général de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal

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Anne Hidalgo Carpette anglaise 2017

Anne Hidalgo Carpette anglaise 2017

La Carpette nouvelle est arrivée !

jeux olympiques colonisation Hidalgo

L’Académie a décidé, dans le souci exprimé de divers côtés depuis plusieurs années d’équilibrer le prix d’infamie de la "Carpette" par la création d’un prix annuel de glorification de personnalités ou institutions qui se sont illustrées dans la promotion de la langue française ; un prix "Tapis rouge" sera créé en 2018 ; une réunion spéciale lui sera donc consacrée au printemps."

Les débats du 13 décembre 2017 ont été plus animés qu’à l’ordinaire. En effet, la liste des lauréats à choisir comprenait le nom d'Emmanuel Macron. Il s’était en effet distingué en 2017 par des actes : divers anglicismes publics (dont sa "Task force" et ses "helpers"), et surtout par des allocutions en anglais, en janvier à l’université Humboldt de Berlin, cet été à la télévision pour reprocher – légitimement – à Donald Trump sa sortie de la Cop21, puis en décembre l’affichage public "One planet Summit" lors de la conférence – bienvenue – qu’il a organisée à Paris. Mais il était aussi "en même temps" proposé pour l’attribution du "Tapis rouge" à créer pour ses annonces enthousiasmantes de politique de relance du français et de la Francophonie (29 août à Paris, puis 9 novembre à Abou Dhabi), assortie d’un plan pour le début de 2018 ; et, le 16 septembre à Port-Marly : "Nous restaurerons Villers-Cotterêts et en ferons le château de la Francophonie" Mais, dans sa sagesse, l’Académie a décidé à une large majorité de ne pas mettre en cause le Chef de l’État. Albert Salon


Communiqué 2017 de l’Académie de la Carpette anglaise

Réuni chez Lipp, le 13 décembre 2017, sous la présidence avisée de Philippe de Saint Robert, le jury composé de représentants du monde littéraire, politique1 et associatif2, a décerné le prix de la Carpette anglaise 2017 à un membre des "élites françaises" qui s’est particulièrement distingué par son entêtement à promouvoir la domination de l’anglo-américain en France au détriment de la langue française.

A été distinguée, au second tour de scrutin par 8 voix contre 1 à l’AFNOR3 (association française de normalisation, Mme Anne Hidalgo. maire de Paris, pour l’utilisation prioritaire de l’anglais comme langue de communication de la Ville de Paris à destination des touristes et des étudiants étrangers, pour avoir fait projeter en février 2017 sur la tour Eiffel le slogan "Made for Sharing" de la candidature de Paris aux Jeux olympiques de 2024.

Le prix à titre étranger4 a été attribué, au premier tour de scrutin, à M. Donald Tusk, président du Conseil européen, pour s’exprimer en priorité en anglais excluant notamment le français de sa communication.

Que déshonneur leur soit rendu !


1 Anne Cublier, Marie Treps, Paul-Marie Coûteaux, Benoît Duteurtre, Dominique Noguez sont membres de l’académie de la Carpette anglaise.

2 Association pour la sauvegarde et l’expansion de la langue française (Asselaf), Avenir de la langue française (ALF), Cercle des écrivains cheminots (CLEC), le Collectif unitaire républicain pour la résistance, l’initiative et l’émancipation linguistique (COURRIEL), Défense de la langue française (DLF) et Le Droit de comprendre (DDC).

3 Des textes d'origine européenne jamais traduits en français pourront désormais figurer dans la collection des normes nationales. Ainsi un texte en anglais pourrait être mis à la disposition du public, en tant que norme nationale portant le sigle "NF".

4 Le prix spécial à titre étranger est attribué à un membre de la nomenklatura européenne ou internationale, pour sa contribution servile à la propagation de la langue anglaise.

Contact : Marc Favre d’Échallens, secrétaire de l’académie de la Carpette anglaise.

Courriel : parlerfranc@aol.com

Académie de la Carpette anglaise

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