Vous en boufferez

Vous en boufferez !

Le point de vue d'Albert Salon

globish colonisation américanisation langue française

On veut nous faire avaler l’anglais - le globish - jusqu’à le substituer à nos langues européennes de culture, a fortiori aux autres. L’empire et ses "collabos européens de la pub et du fric" (Michel Serres) veulent l’imposer, par tous les moyens dont l’empire dispose encore. Le Figaro a pu intituler le 24 février 2016 un article : La France fait tout son possible pour la suprématie de l’anglais".

Telles les oies, Européens et Gaulois sont gavés à la fois au halal et au globish par subreptice, force, et loi. D’un côté : voile intégral, halal et pouvoir d'Allah ; de l’autre poulet aux hormones, macdos, maïs aux OGM et pouvoir impérial par le globish : même combat, mêmes méthodes des prédateurs ; et mêmes inconscience et atonie suicidaire des cibles !

Tout se passe, dans les deux cas, comme si une planification était à l’œuvre, avec des états-majors à la manœuvre. La méthode : l’accoutumance progressive, devenant tolérance, puis acceptation, approbation, délectation, soumission, enfin disparition.

Le califat impérial états-unien (des EU) est la menace la plus immédiate. Mieux installée, elle rencontre le moins de défenses immunitaires. Le califat EU peut, lui, jouer à fond de la fraternité d’armes, de la prétendue communauté de civilisation, de la reconnaissance pour la Libération, et de ce qu’il appelle son "soft power", la "conquête des esprits". Dès 1946, dans l’attribution du Plan Marshall, les EU ont imposé aux "libérés" des quotas minimaux de films de Hollywood sur leurs écrans ; ce fut 30%, en France, par les accords Blum-Byrnes. En somme, le Joueur de flûte ("Rattenfänger") de Hameln qui entraîne notre jeunesse dans les flancs des Rocheuses. Gavage aux OGM, aux bons films comme aux séries B, au "globish".

Dans nos écoles, on renforce sans cesse l’anglais précoce au détriment des horaires d’histoire, du latin et du grec qu’on assassine, des autres langues vivantes que l’on évince, ainsi que, de plus en plus, du français que l'on dégrade. Dans les universités et grandes écoles, l’anglais devient de plus en plus langue d’enseignement, au mépris de la Constitution et de nos lois, dont la loi Fioraso elle-même (22 juillet 2013). Celle-ci interdisait au moins d’offrir des formations diplomantes exclusivement en anglais. Foin de cet amendement obtenu par nos amis parlementaires tant PS qu'UMP : des universités et grandes écoles pensant rester impunies en ont offert et les ont, par défi, annoncées comme telles uniquement dans cette langue. Nos associations ont donc déposé en 2014/15 des recours collectifs, d’abord gracieux, puis juridictionnels. Nous attendons les jugements avec un vif intérêt, mêlé d’une sourde crainte, tant le rouleau compresseur est puissant…On promeut l’anglais langue étrangère unique jusque dans le concours d’entrée à l’ENA : nos associations ont perdu le recours en Conseil d’État contre ce pur scandale. Anglais presque seul aussi au colloque tenu en mai 2015 sur les "jeunes pousses", appelées "start-ups" ("oups !"), à l’Hôtel de Ville de Paris, là même où l’on fête chaque année non le carême, mais le ramadan.

Les publicitaires et les médias nous instillent langue et culture des États-Unis à haute dose, jusqu’au "20 heures" des principales chaînes, bien nommées.

Les affiches de films étrangers sont en anglais ; les titres et marques de diverses manifestations, entreprises, rencontres, jeux vidéo, pourtant français, sont imposés en anglais. Cette langue est partout.

Vaste entreprise de démolition de la France, de sa langue, de sa culture ; de soumission à tout ce qui peut contribuer à la tuer. Il faut éveiller les consciences. Comme le refus de "bouffer halal", il faut le refus d’obésifier au "macdococa" et d’être gavé de ce qui va avec. Résistez ! Rejoignez notre Résistance.

Albert Salon

Publié dans Éditoriaux, Éditoriaux 2016-2021 | Commentaires fermés sur Vous en boufferez

Saclay ou le délire des méga-universités mondialisées

L’écroulement de la ziggourat ?

Saclay, ou le délire des méga-universités mondialisées

Saclay sciences Shanghai anglicisation langue française

par Christian Darlot

Sur le plateau de Saclay, à 30 km au Sud de Paris, une énorme ziggourat est en projet. Elle devrait s’élever jusqu’au ciel. Plusieurs bâtiments sont déjà construits, d'autres sortent de terre, d'autres encore sortent un moment des cartons pour y replonger bientôt. Les maçons ceignent leur tablier, prennent leur compas et saisissent leur truelle : leur chef d’œuvre sera la Grande Université Française, une géante, destinée dans l'imaginaire de ses promoteurs "à rivaliser à l'international". Porte-parole des visionnaires, le journal Le Monde s’emballe : "L’enjeu est simple : pour peser dans la compétition mondiale, chaque pays rassemble ses forces. À Singapour, Doha ou Lausanne, des universités mettent le turbo pour tailler des croupières aux éminences établies : Harvard, Cambridge ou Zurich… C’est le choc des titans, froidement départagé par les classements internationaux. Le titan français, ce sera l’université Paris-Saclay (UPS)."

Selon les spécialistes de la forte taille - comme on dit dans la confection - l’Université Paris-Saclay deviendra l’une des vingt plus grosses au monde. Cette ambition, solennellement et périodiquement réaffirmée, mérite bien une définition en anglais, que le journaliste du Monde nous donne avec gourmandise : elle sera bien une "integrated research intensive university". À l'usage des ignorants : une université intégrée intensive en recherche. Bien entendu, l'excellence a été dûment convoquée. L’Excellence est tenue de fréquenter l’université depuis que les ambassadeurs ont été ravalés au rang de taxis d'aéroport pour ministres en voyage.

Penchées sur le berceau, baguette magique à la main, pas moins de 18 institutions d'enseignement supérieur : Polytechnique, Centrale, Supélec, l'Agro, l'ENSTA, l’ENS de Cachan, l’université Paris-Sud, HEC…, rien que du gratin. Cette université encore dans les limbes devrait devenir - oyez, oyez - le "Cambridge français", ce que ses partisans réussissent à dire en restant impavides. Ingénu et lyrique, le journaliste du Monde traduit la vision des fidèles : "Du fait du prestige de ses membres et de son poids dans la recherche nationale (15 %), le cas Paris-Saclay fait figure de symbole. Figé depuis deux cents ans, archaïque et inégalitaire par bien des aspects, le système français d’enseignement supérieur est en train de muter en profondeur, bousculé par la violence de la compétition internationale."

            Ce torrent de mots ne serait que ridicule si ce projet n'était dangereux. Sept bonnes raisons, au moins, incitent à refuser cette folie :

1) La très petite taille assure mal l'efficacité, mais la très grande taille ne peut que susciter la pagaille

Afin d’être "visible à l’international", chacune des "grandes écoles" s’efforce déjà d’atteindre "la taille critique", au-delà de laquelle, bien sûr, les réactions en chaîne déclenchent l’explosion. Les directeurs s’entrechoquent. Guerres picrocholines au service d’ambitions lilliputiennes, suspendues par des armistices gagés sur des promotions. L’inflation résultante de directeurs les rendra bientôt presque aussi nombreux que les élèves : directeur des études, directeur de la formation, directeur de la recherche, directeur de la formation par la recherche, directeur des relations internationales (dit, en une grandiloquente abréviation, "directeur de l’international")... Ces titres ne sortent pas de l’imagination de Vian, Borgès ou Garcia-Marquez ; ne vous esclaffez pas, rien n’est inventé. Et, bien entendu, tout directeur ne se sent vivre, ne peut commencer à déployer ses talents, que s’il est entouré de collaborateurs, chacun dûment secondé par des secrétaires.

Le surhaussement régulier des pyramides écrase déjà les écoles d’ingénieurs. Or un conglomérat d'établissements moyens ne fait pas un grand établissement puissant, mais un impuissant paralysé. Plus haute la ziggourat, plus grand le mirage du pouvoir, et plus féroces les rivalités. Dans ces étagères à fromages, les décisions sont prises par l'intrigue et le coup fourré. Garantie absolue de mise en œuvre du principe de Peter.

Pour s’imposer dans l’organigramme de l’université en projet, les nombreux directeurs des écoles d'ingénieurs de Paris se réunissent, s’allient et s'opposent, se groupent et se regroupent, par factions mouvantes. Pour atteindre le sommet et s’y maintenir, les parasites rivalisent farouchement. Luttes qui seraient homériques si les champions s’affrontaient au grand jour, aux yeux de tous et pour les yeux de la plus belle Hélène que les humains aient jamais courtisée : la connaissance. Hélas, ils ne veulent que régner dans Ilion.

N’étant encore qu’un sigle, l'UPS est déjà déchirée par une polémique sur les émoluments du déjà président de la future université, qui a quitté le CEA à la suite d'une lutte au sommet. L'attribution des crédits des LABEX ("laboratoires d’excellence", on ne rit pas) est dès à présent tout à fait opaque, et les résultats ne sont même pas publiés officiellement. La paralysie ne fera que progresser avec la taille de l’organisme.

Seule réaliste, l’École Polytechnique ne participe au projet que dans la candide intention de s'annexer les écoles spécialisées dont ses élèves suivent les cours pendant leur année d’application. Pour des polytechniciens, une grande université ne saurait être qu’une extension de leur maison mère, prima inter impares.

Bologne, Montpellier, La Sorbonne, Cambridge, Oxford, Salamanque, Heidelberg, Tübingen, Karolinska, tous ces noms doivent leur prestige à l'ancienneté, l’enracinement, la tradition, la persévérance nécessaire à la fécondité intellectuelle. L’excellence se constate, elle ne se décrète pas, et rien n’est plus grotesque que de se faire fort de l’organiser. Insulte au bon sens, la comparaison d’une université inexistante à la séculaire université de Cambridge fait rougir ; mais, comme les journalistes et les politiciens, les universitaires sont sans vergogne.

Pourtant les institutions anciennes sont nombreuses en France, et une foule d’institutions novatrices ont été crées dans le dernier demi-siècle. Les autorités politiques doivent leur donner les moyens de se développer et les aider à coopérer, mais sans les révolutionner d’en haut.

Intégrer les écoles d’ingénieurs dans des universités permettrait d’atténuer les hiérarchies traditionnelles entre ces établissements, de redonner le goût de la recherche aux écoles d’ingénieurs qui pour la plupart s’en détournent, et d’améliorer ainsi l’aptitude des ingénieurs à la démarche scientifique. Mais atteindre ces buts ne nécessite pas de constituer une université énorme et hétéroclite, à trente kilomètres de la capitale. Le premier effet de sa construction serait d’entraîner un important transfert du budget de la recherche vers les caisses des entreprises de BTP, de même que le désamiantage des bâtiments de Jussieu (université Paris 6) permit à des promoteurs de faire payer au ministère de la recherche la location à haut prix, et pendant des années, de bureaux jusqu’alors restés vides.

2) L'université de Shanghai est inconnue en tout domaine, hormis pour ce classement sans queue ni tête

Le "classement de Shanghai" range à la queue-leu-leu les établissements universitaires du monde entier, selon un critère composite combinant les nombres de prix Nobel, de doctorats, d’articles publiés et d’étudiants payants, le tout divisé par la longueur des moustaches du recteur (pardon pour ce sexisme). Selon les goûts, le résultat s’exprime en tonnes ou en hectares.

Quels que soient leur spécialité et leurs effectifs, tous les établissements sont classés dans la même liste. Ainsi, en France, l’École Polytechnique, qui est en principe une faculté d’ingénierie, ou les Écoles Normales Supérieures, ensembles de collèges universitaires, sont mises sur le même pied que les grandes universités aux très nombreux départements et aux effectifs pléthoriques, comme les universités des capitales provinciales, Strasbourg, Lyon, Toulouse, Marseille, ou les universités Paris 6 ou Paris 7. Le mélange d'établissements très différents ôte toute pertinence au "classement de Shanghai", gargarisme pour bureaucrates.

C’est comme si l’on demandait à un géologue de ranger tous les cailloux qu’il connaît par ordre de taille.

Cette imposture ne serait que comique si elle ne révélait l’orientation imposée aux universités par les détenteurs du pouvoir économique. Il s'agit d'organiser le "marché des étudiants" en fournissant aux clients un catalogue de prestataires de services évalués par un indice boursier. Le Monde s’en fait encore l’écho : "Les meilleurs étudiants en master et doctorat scrutent les classements pour choisir l’établissement étranger qui leur donnera la meilleure "marque"." L’avenir que les banquiers dessinent existe déjà dans les pays anglo-saxons - toujours précurseurs -, où des diplômés des universités remboursent chaque mois leur prêt universitaire pendant des années, parfois des décennies après avoir fini leurs études, voire même après la retraite. Ne faut-il pas "responsabiliser les consommateurs" ? Inciter les familles à calculer les coûts et les avantages des études, afin de les sortir de "l’assistanat" auquel les voue l’enseignement public ?

D’autres classements, plus raisonnables quoique fondés sur la même idée absurde d’aligner des perles, répartissent les établissements universitaires par spécialités et effectifs (et par couleur, pour qui a l’oreille absolue), mais celui de Shanghai, est celui qui plaît le plus, peut-être parce qu’il est le plus loufoque. Parmi les universitaires, les classements remportent de vifs succès. C’est que, faute du courage de se colleter à la création de connaissances nouvelles, on peut borner son ambition à diriger. Au désir de puissance, à la paresse d’examiner des travaux scientifiques, tout classement offre un prétexte paré de l’apparence d’une mesure objective. Aubaine ! Pour occuper le plus de place possible au soleil de l’évaluation, les universités veulent devenir aussi grosses que le bœuf. En vrais chefs d’entreprises, leurs dirigeants mènent donc des fusions-acquisitions, dans l’intérêt de tous, bien entendu. Ainsi, l’université de Bourgogne s’efforce-t-elle d’absorber l’université de Franche-Comté. Un autre exemple attendrissant de cette course à l’embonpoint est celui des universités littéraires parisiennes qui se séparèrent dans le mélodrame en 1968, chacune cherchant à l’époque à se distinguer, et toutes avides de multiplier les "présidents". À présent, elles reviennent se blottir ensemble sous le nom prestigieux de La Sorbonne. Plaisante illustration de l’éternel retour. Le titre historique de Recteur de la Sorbonne, bientôt restauré, deviendra un hochet convoité. Belles bagarres en perspectives.

3) L'esprit de compétition mène au conformisme ; contraire à la vitalité intellectuelle, il ne peut que lui nuire

Comme toute l'évolution sociale contemporaine, et dans le même mouvement (dessein ?), l'organisation de la recherche est de plus en plus infantilisante et bureaucratique. Des rapports sont demandés aux chercheurs deux fois par an.

L'Agence Nationale de la Recherche (ANR), ou l’Agence Européenne de la Recherche, sont des usines à gaz dont les tuyaux ne sont même pas connus de leurs propres plombiers. Les projets y sont sélectionnés au doigt mouillé, et faute de moyens, nul ne contrôle si les évaluateurs développent ensuite eux-mêmes les thèmes exposés dans les projets qu’ils ont expertisés. Même l’accès aux revues internationales est difficile aux agents de l’ANR Les décisions sont motivées très vaguement et les recours relèvent de la parodie. En effet le comité d’experts chargé de la réévaluation n’a qu’un avis consultatif, la décision finale étant prise par la direction des investissements. Comme les délais d’examen en recours sont longs, un projet accepté après réévaluation ne pourrait être financé qu’en réduisant les crédits déjà attribués à d’autre projets. Il faudrait déshabiller Pierre pour habiller Paul. La commission de recours n’est donc qu’un service de pompes funèbres organisant des enterrements de première classe pour grincheux. Aussi faut-il, en rédigeant un projet, chercher à déjouer les interprétations de mauvaise foi autant, sinon plus, qu’exposer une thématique scientifique. Les demandes de crédits occupent donc plusieurs mois d’activité. Le détail des formulaires va jusqu’à faire calculer par les auteurs d’un projet scientifique le montant mensuel des cotisations sociales des collaborateurs temporaires qu’ils espèrent engager, si par bonheur le projet est retenu. Or à peine 8% des projets sont financés, et toujours pendant une durée trop courte pour mener une recherche de longue haleine. Faut-il penser que 92 % des projets sont sans intérêt ? Les chercheurs pourraient sans remords partir pour longtemps en vacances.

À cela s’ajoute le braquage que font subir les institutions à leurs collaborateurs. En effet les départements universitaires et les laboratoires, paupérisés par la réduction des crédits, prélèvent des crédits recherche pour payer les frais de fonctionnement. Vrai détournement de fonds devenu institutionnel, dissimulé par une appellation anglaise : overhead "par-dessus la tête". Merveille sémantique révélatrice. Le procédé est simple : comme les laboratoires ou les universités avancent les ressources aux chercheurs puis se font rembourser par l’ANR, retenir une part des fonds est facile, d’autant plus facile que l’utilisation des crédits n’est pas contrôlée à la fin du projet. La répartition des crédits de recherche est ainsi devenue nettement moins claire et moins efficace que lorsqu’elle était décidée par les instituts de recherche nationaux (CNRS, INSERM, INRA...), qui en outre examinaient volontiers les recours. Ce saupoudrage confus fait les beaux jours du mandarinat, que la discussion publique limitait auparavant et qui désormais s’en donne à cœur joie.

À chaque appel à projets, les chercheurs doivent exposer toutes leurs hypothèses scientifiques en détail, presque toujours dans une langue étrangère, sous prétexte d’évaluation objective par des experts anonymes dispersés aux quatre coins de la boule ronde. Cependant, en réalité, les projets sont toujours examinés par les mêmes experts "internationaux" (mais soumis à de pressants intérêts nationaux), dont la veille documentaire est ainsi grandement facilitée. L'Agence Nationale de la Recherche est une officine d'espionnage officielle, aux frais des Français et au profit des Anglo-saxons.

            Une très grande université permettrait-elle d’éviter ce gâchis de temps, d’énergie et de ressources ? Si vraiment l’"expérience UPS" ne concerne que 15% des universitaires français, il pourrait être intéressant de la tenter, en espérant qu’une grande masse financière puisse aussi aider à appliquer l'innovation au développement économique. Mais il est à craindre que ces 15% n'accaparent 85% des crédits nationaux et que, par le simple poids de la hiérarchie, une forte proportion aille aux gras émoluments, au copinage et aux éléphants blancs. La productivité intellectuelle ne bénéficie pas d’économie d’échelle. L’examen des recherches en cours et des projets scientifiques montre que maintes universités de province tracent des voies plus originales que les universités parisiennes, où la compétition internationale a sélectionné un conformisme mou. Soutenir les projets innovants est plus facile dans les universités de petite taille.

S'il y a une réforme à faire dans l'enseignement et la recherche, ce n'est pas d'empiler des maréchaux sur des généraux, c'est de libérer les capitaines et les lieutenants, en leur accordant directement des crédits dont ils seront vraiment responsables. La liberté intellectuelle et l'initiative, et, en contrepartie, la responsabilité. Pour laisser le temps de penser et d’agir, il faut décharger les chercheurs des contraintes paperassières (depuis qu’elle est dématérialisée, la paperasserie est sans limite) et, tous les cinq ans, les faire répondre sérieusement de leur activité, de leurs résultats et de l'emploi des ressources qui leur ont été accordées, devant un vrai jury scientifique. Sinon ils continueront à perdre non seulement leur temps mais aussi leur motivation, jusqu'à ce que le découragement les fonde dans la médiocrité des gradés.

4) Cette compétition s'inscrit dans une guerre générale des espaces politiques de "l'Occident". Elle participe à l'assujettissement des États aux pouvoirs commerciaux, financiers et communautaristes

Des principes très différents ont inspiré les organisations des universités anglo-saxonnes et françaises :

- Les grandes universités anglo-saxonnes ont des ressources importantes parce qu’elles font payer très cher les études, et parce qu’elles bénéficient de contrats, voire de largesses, d’entreprises d’envergure mondiale. Or la puissance de ces entreprises repose sur la possibilité de création monétaire sans limite des réseaux bancaires anglo-saxons, permise par le privilège du dollar comme monnaie de règlement des achats d’énergie, et ce privilège est à son tour soutenu par des guerres incessantes. Ces universités peuvent donc offrir des salaires élevés à quelques-uns de leurs enseignants. Cette organisation sociale et politique exceptionnelle ne peut évidemment être généralisée. Son imitation irréfléchie conduirait à l’échec.

- Les universités françaises offrent au contraire l’accès à la connaissance pour un coût modique, et sans guère de sélection à l’entrée. Même les écoles les plus sélectives ouvrent leurs portes aux meilleurs étudiants des universités. Les professeurs sont fonctionnaires publics, et leurs salaires sont fixés par des règles nationales. Les budgets sont donc évidemment moindres que ceux des universités anglo-saxonnes.

Ces deux systèmes ont chacun leur logique, et donc leur organisation. Bouleverser les universités françaises en singeant le système anglo-saxon ne pourrait que les désorganiser. Une très grande université, copiée sur les campus étasuniens, serait une charge coûteuse empêchant le développement des autres universités, et ne résisterait pas au tropisme anglo-saxon : faute de trouver par elle-même, en France, les moyens de son ambition, elle deviendrait bientôt une enclave étrangère.

La recherche ne peut se développer sans une volonté politique. Or, fidèles relais d’un projet marchand, les ministres de la recherche qui se succèdent incitent les établissements universitaires "autonomes" - entendez délaissés par l’État appauvri – à devenir rentables. Les projets tiennent donc en deux lignes :

- Développer le plus possible d’enseignements payants.

- Obtenir le plus grand nombre de contrats, au risque de s’engager au-delà du possible et de bâcler l’étude.

Tel est le credo des dirigeants, dont le but affiché est de transformer leur établissement en entreprise profitable.

Augmenter les frais de scolarité des étudiants français n’est jusqu’à présent guère possible sans déclencher de vives réactions de refus. Aussi convient-il de recruter le plus possible d’étudiants étrangers, qui peuvent, eux, être soumis à des frais élevés. L’étranger paiera. Et il paiera d’autant plus qu’est grande l’ambition de l’établissement, car – c’est bien connu – faire payer peu dévaloriserait la compétence aux yeux des clients.

La baisse des dotations contraint déjà les établissements d’enseignement supérieur à s'auto-financer en devenant concurrents des bureaux d'études. Certes, pour un enseignant-chercheur, garder le contact avec la réalité des professions que ses élèves exerceront est nécessaire, et appliquer son talent à un problème pratique peut être stimulant sans être contraire à la morale professionnelle. Mais la résolution de ces problèmes accapare le temps et réduit la recherche fondamentale à une activité de loisir. La chasse au contrat, désormais principale ressource et premier critère de promotion, est devenue obsessionnelle.

Selon l’espoir des gestionnaires universitaires, une université gigantesque permettrait d’importer en masse des étudiants étrangers, pour leur faire payer aussi cher que dans les universités anglo-saxonnes. Une très grande université, hiérarchisée et dotée d’un service financier important, constituerait aussi un "consortium intellectuel" capable de répondre à des appels d’offres lancés par des entreprises supra-nationales. De tels projets sont, par exemple, l’écriture de logiciels de "fouilles de données" permettant de croiser des fichiers de reconnaissance de voix, d’empreintes digitales, de démarche, etc., afin d’identifier toute personne à la simple approche. Ces projets sont financés par de très grandes entreprises ou par des entités à leur service comme l’Union Européenne. La mise en concurrence des universités pour ces gros contrats participe de "la violence de la compétition internationale.". Ce projet de très grande université s’inscrit ainsi dans une perspective résolument mondialiste, à l’époque de la remise en cause de l’idéologie mondialiste.

5) Le but politique est d'intégrer les instituts de recherche français, en position subordonnée, dans des conglomérats dont les chefs de file sont anglo-saxons ou allemands

La pression vers l’uniformité, préconisée par l’Union Européenne, suit le principe de mise en concurrence dans tous les segments de la société. Étendre la concurrence aux universités susciterait des inégalités irréversibles, comme dans tous les domaines déjà soumis au libre-échange. Dans un système de libre circulation absolue de la monnaie, le drainage des enseignants-chercheurs vers les universités les plus riches, et donc les plus généreuses, permettrait de concentrer la production de connaissances nouvelles dans les pays du centre de l'empire anglo-saxon, et laisserait la sous-traitance aux universités des pays dominés. Accepter que s’instaure un "marché universitaire", sans régulation au niveau national, c’est donc condamner les universités françaises à la subordination et au déclin. Pour éviter ce déclassement, il faut pouvoir doter les universités de financements suffisants. Recouvrer la souveraineté monétaire est donc impératif. Il faut aussi que les entreprises et les universités aient intérêt à collaborer, ce qui nécessite de mettre un terme aux délocalisations et, au contraire, de relocaliser la production et la recherche, donc de restaurer des frontières économiques.

Le risque de déclin de l’activité intellectuelle est réel, et la mode des études de gestion y pousse déjà. Bien des "directeurs des études" des écoles d’ingénieurs s’efforcent de diminuer les horaires d’enseignement scientifique et technique, et de remplacer la compétence ingénieuriale par l’aptitude managériale. Les deux arguments avancés sont que la désindustrialisation de la France rend désormais la compétence inutile, et que les entreprises ne s’intéressent pas aux connaissances des ingénieurs fraîchement diplômés, mais "achètent un potentiel", consistant en la flexibilité et l’adaptabilité. Les directeurs préconisent donc l’abandon de la formation scientifique et technique de base. Voie royale vers la vassalisation et le sous-développement.

6) Un autre but politique est d'angliciser la France

Sous la plume d’universitaires inspirés par l’air du temps, paraissent de plus en plus souvent des articles péremptoires prônant l’emploi de la langue anglaise dans l’enseignement supérieur en France. L’avenir des universités dépendrait de leur insertion sur le "marché" de l’enseignement, dont elles devraient s’efforcer de rafler le plus possible de "clients", étudiants étrangers assez riches pour payer des frais d’étude élevés. Les "concurrents" étant les pays anglo-saxons, la réussite de cette opération nécessiterait d’enseigner en anglais.

Cette vision mercantile est tout à fait contraire au vrai métier d’enseignant et aux intérêts de la France. La langue est en effet un élément fondamental de la cohérence d'un peuple et de l'existence d'une nation. En France, l’enseignement est d’abord au service des Français et des ressortissants des pays francophones. La vocation des universités n’est pas de s’insérer dans un prétendu "marché international de l'éducation" mais d’instruire des étudiants, dont les parents et tous les Français payent les études par leurs impôts. Les étudiants étrangers qui viennent en France le font pour parler français, pas anglais. Ceux qui veulent parler anglais vont dans les pays anglophones, puisque chacun préfère toujours l'original à la copie.

Dans les métiers de l'enseignement et de la recherche, l’échange oral et la publication des résultats sont des actions différentes dont chacune a ses nécessités propres. Si l'anglais est - depuis peu à l’échelle de l’Histoire - utilisé pour la plupart des communications et des publications princeps (mais pas pour toutes), le français est, peut et doit rester la langue de l’enseignement et la langue de travail pour les chercheurs français. C'est toujours un grand moment comique d’entendre dans une salle cinq Français ou Italiens baragouinant entre eux en anglais ; le ridicule ne tue pas, mais peut faire périr l'effort intellectuel. Passer au "tout anglais" n’entraînerait que destruction de la vitalité intellectuelle et corruption de l’enseignement et de la recherche.

Est-ce là un but souhaitable pour la Nation ?

            L’abaissement de la langue nationale profite à des pays qui ont toujours cherché à abaisser le nôtre, et suscite la jouissance perverse des classes dominantes qui veulent parler une langue différente de celle des autres Français. Ceux qui prônent cet abandon dédaignent leurs compatriotes, car c'est bafouer l’égalité que de réserver l'accès à la connaissance à une minorité élevée dans une langue étrangère. Ils méprisent les citoyens des pays francophones, dont les études seraient dévalorisées sans recours, et qu’ils inciteraient donc à se tourner à leur tour vers l'anglais. Prétendre qu'imposer l'anglais dans l’enseignement développerait indirectement la francophonie ( !) est une absurdité malhonnête. Ils taisent enfin que de grands pays (Russie, Chine...) maintiennent tout leur enseignement dans leur langue nationale. La Chine a décidé récemment de supprimer l'épreuve d'anglais obligatoire pour les études scientifiques, ayant remarqué que cette obligation "baissait le niveau" (agence Xinhua). En effet, exprimer les faits clairement et précisément est nécessaire au raisonnement.

L’injonction d’enseigner en anglais n’est qu’une exhortation à trahir, et qu’un prétexte pour justifier la séparation des classes sociales. Mais en science l’argument d'autorité n'existe pas. Seules la démonstration et la preuve font autorité. Dans un débat qui engage tout l’avenir de notre Nation, l’abus d’autorité n’a pas sa place.

7) Enfin, pour les classes dominantes françaises, il s'agit de se séparer du peuple

En instituant des universités coûteuses, dont une part de l’enseignement serait donnée en langue étrangère, et en opposant une grande université centralisée aux universités de province, les classes dominantes figeraient des écarts sociaux que l’accès de tous à l’enseignement dans la langue nationale avait atténués et que la mondialisation a recréés. Les heureux élus, sélectionnés dès l'âge de quinze ans - et de plus en plus selon les revenus de leurs parents - passeraient toute leur vie dans les tuyaux, sans jamais fréquenter leurs compatriotes : du lycée à l'université, de l'université à un trust apatride ou à des labos de "l'Occident", et de là au cimetière où ils auraient bien gagné leur place. En jouant au golf le dimanche pour déboucher leurs artères.

Georges Pompidou, qui avait certes travaillé pour une banque, mais avait commencé par enseigner et était issu du peuple, refusait les campus isolés et voulait maintenir les universités dans les villes, afin que les étudiants soient au contact de leurs compatriotes. À cette époque, il y a quarante ans, les villes rassemblaient encore toutes les classes de la société urbaine. Les classes populaires n’en avaient pas été chassées par la spéculation immobilière effrénée, causée par la libre circulation des capitaux. Depuis, le Quartier latin à Paris est devenu un désert culturel, où les boutiques de fringues ont remplacé les librairies, mais l’opinion de Georges Pompidou n’a rien perdu de sa justesse. Alors que la ségrégation géographique prend une tournure dangereuse, il serait insensé de l’aggraver encore en regroupant les étudiants à l’écart de la vie sociale. Sur de riches terres agricoles, la monoculture d’étudiants en serres bétonnées remplacerait la culture des betteraves et des céréales en plein air. Les études dans les écoles d’ingénieurs suscitent chaque année, chez quelques étudiants, des troubles de comportement qui toutefois entraînent rarement des conséquences dramatiques. Mais il n’en va pas de même sur les grands campus où se constituent des sociétés fermées d’adolescents tardifs, et telle université célèbre de Nouvelle Angleterre s’est acquis depuis longtemps le surnom de "cité du suicide".

Il est grand temps de restaurer la vitalité d’une organisation universitaire nationale, où les chercheurs continueront, bien sûr, à se tenir informés de ce qui se fait ailleurs, mais ne se soumettront plus passivement aux modes ni aux manœuvres. Le moment convient d’autant mieux que le regroupement arbitraire des régions, impulsé par les européistes qui s’efforcent de briser les nations, est encore assez récent pour être réversible. Ces grandes régions artificielles, sans réalités humaines, n’ont pas encore fait sentir leurs effets nocifs. Tant dans l’ordre académique que dans le domaine économique et social, la concurrence entre régions ne peut que nuire. Pour la vitalité du pays, mieux vaudrait réduire les administrations régionales à des structures légères de coopération entre départements. Un réseau universitaire cohérent serait constitué d’établissements spécialisés, "professionnalisants" dans les villes moyennes, d’une université dans chaque capitale régionale, et de grandes universités généralistes dans les principales villes du pays (Bordeaux, Lyon, Marseille, Paris, Strasbourg, Toulouse…).

            Mais pour redonner de la vitalité, il faut des moyens financiers. Or, si la monnaie permet de conserver la valeur au cours du temps, ce n’est pas parce qu’elle serait par nature un objet doué de valeur propre, mais parce qu’elle symbolise la confiance publique garantie par l’État. Comme tout autre investissement, l’investissement dans la connaissance résulte de l’activité collective, que seule la confiance publique permet. Un pays ne peut être productif que s’il est maître de sa monnaie, qui circule en entretenant la confiance réciproque entre les habitants. Au contraire, la gestion de la monnaie dans le seul but patrimonial de maintenir la valeur des rentes, comme c’est le cas de l’euro, raréfie et réifie la monnaie. La volonté de développer l’activité intellectuelle bute donc sur l’obstacle fondamental auquel tout projet politique achoppe à présent. Pour retrouver la liberté de penser et d’agir, restaurer la prospérité, rouvrir des perspectives d'avenir, la France doit reprendre sa pleine souveraineté, qui est la condition de la liberté collective, seule accessible aux hommes.

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La réforme de l’orthographe agite les esprits

La réforme de l'orthographe agite les esprits

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La réforme de l'orthographe adoptée en 1990 par l'Académie française va faire son apparition dans les manuels scolaires à la rentrée 2016-2017. Imaginée par le Conseil supérieur de la langue française à la fin des années 1980, validée par les 40 immortels de l'Académie française et publiée au Journal officiel il y a 26 ans, cette simplification de la graphie n'avait pas de valeur contraignante jusqu'alors. Les professeurs devaient seulement tolérer l'orthographe rectifiée dans les copies d'examen mais n'étaient pas tenus de l'enseigner. Son rappel dans le Bulletin officiel de l'Éducation nationale du 26 novembre 2015 1 était passé inaperçu jusqu'à ce que TF1 n'y consacre un reportage, mercredi 3 février. Depuis notre pays se divise en 2 camps.

Nous présenterons ici des articles présentant la réforme, des articles contre la réforme et des articles pour la réforme. A lire également la réaction de l'Académie Française

Parmi les articles présentant la réforme

Paris Normandie : Le vrai du faux

Le Figaro : Bernard Pivot : « Les professeurs risquent d'être perturbés par la réforme de l'orthographe »

Euronews : La langue française fait sa révolution… en France

Tribune de Genève : "Ognon" et "nénufar" : des profs genevois réagissent

Parmi les articles contre la réforme

La dissidence : Notre orthographe sacrifiée : lettre aux académiciens
Ce qu'en pense notre président Albert Salon "Face à la réforme de l'orthographe de 1990 (MM. Rocard et Encrevé) qui refait brusquement surface, nos associations attendent la réponse de l'Académie et se concertent pour adopter une position commune.
Sans préjuger ce que sera cette position, nous signalons cette "Lettre aux Académiciens" de Gabriel Robin. Nous ne la faisons pas nôtre, nous considérons simplement qu'elle a le mérite de poser la plupart des questions qui ne manqueront pas d'être débattues dans les mois qui viennent. Sur ce qui n'est pas seulement une nouvelle "réforme-amuse-galerie" pour faire oublier le chômage et la démolition du pays.

Le Figaro : Réforme de l'orthographe : le coup de gueule d'un prof

Transparence Vérité : Non à la réforme-massacre de notre belle langue française !

Ouest-France : Simplification de la langue. C’est la France qu’on assassine

Aleteia : Réforme de l’orthographe : le tour de magie truqué

Parmi les articles pour la réforme

l'Obs : Réforme de l'orthographe : 10 raisons de ne pas y être opposé

Slate : Rassurez-vous, l’accent circonflexe ne va pas disparaître

Challenges : La ridicule et dérisoire nouvelle guerre de l'orthographe

Médiapart : Bayrou sur les cimes des accents circonflexes. Mais Darcos ?

Libération : Réforme de l’orthographe : les contrevérités continuent

Rue 89 : Instit, elle enseigne en nouvelle orthographe : tout va bien

Signalons aussi l'article que nous avions signé, sur ce site, en 2008 (déjà !) qui me semble toujours d'actualité. Il s'intitulait : Le Petit Robert module l'orthographe Marc-Antoine Renard


à télécharger : Le rapport du Conseil supérieur de la langue française de juin 1990  (publié au Journal officiel en décembre 1990)
Le mini-guide d'information qui résume les principaux points de la réforme (publié par le site www.orthographe-recommandee.info/)


1 Dans le Bulletin officiel de l'Éducation nationale du 26 novembre 2015 on lit notamment :

page 5 : Les textes qui suivent appliquent les rectifications orthographiques proposées par le Conseil supérieur de la langue française, approuvées par l’Académie française et publiées par le Journal officiel de la République française le 6 décembre 1990.

pages 28 et  241

L’enseignement de l’orthographe a pour référence les rectifications orthographiques publiées par le Journal officiel de la République française le 6 décembre 1990.

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Alexandre de Juniac Carpette anglaise 2015

Alexandre de Juniac Carpette anglaise 2015

La Carpette nouvelle est arrivée !

Air France Juniac carpette anglicisation

Sous la présidence de Philippe de Saint Robert, le jury 1 de l’académie de la Carpette anglaise s’est réuni le 15 décembre 2015 chez Lipp.

Au premier tour de scrutin, par sept voix contre trois à Jean Tirole 2, le prix 2015 de la Carpette anglaise 3 a été décerné à Alexandre de Juniac, PDG d'Air France-KLM, pour la campagne de publicité "Air France, France is in the air" remplaçant l’élégante publicité "Faire du ciel le plus bel endroit de la terre".

Le prix à titre étranger 4 a été décerné, au premier tour de scrutin, à Luc Besson, réalisateur de films principalement en anglais, pour avoir patronné une modification des dispositions fiscales du crédit impôt cinéma en faveur des films tournés en langue anglaise ; ainsi les films tournés en anglais en France vont pouvoir être déclarés fiscalement "français" et bénéficier d'aides.

Que déshonneur leur soit rendu !


1 Anne Cublier, Hervé Bourges et Dominique Noguez sont membres de l’académie de la Carpette anglaise ainsi que les associations suivantes : Association pour la sauvegarde et l’expansion de la langue française (Asselaf), Avenir de la langue française (ALF), Cercle des écrivains cheminots (CLEC), le Collectif unitaire républicain pour la résistance, l’initiative et l’émancipation linguistique (COURRIEL), Défense de la langue française (DLF) et Le Droit de comprendre (DDC).

2 Prix Nobel d'économie en 2014 et président de la Fondation Jean-Jacques Laffont - Toulouse School of Economics (TSE), pour promouvoir la mise en place d’une filière d’enseignement supérieur en langue anglaise.

3 Le prix de la Carpette anglaise est attribué à un membre des "élites françaises" qui s’est particulièrement distingué par son acharnement à promouvoir la domination de l’anglo-américain en France au détriment de la langue française.

4 Le prix spécial à titre étranger est attribué à un membre de la nomenklatura européenne ou internationale, pour sa contribution servile à la propagation de la langue anglaise.

Contact : Marc Favre d’Échallens, secrétaire de l’académie de la Carpette anglaise

Courriel : parlerfranc@aol.com

Académie de la Carpette anglaise

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Attentats barbares et fin de la démission nationale

Attentats barbares

fin de la démission nationale ?

terrorisme colonisation langue française : À la suite des attentats barbares du 13 novembre, nous ne pouvons qu'être effarés qu’ils aient pu, comme ceux de janvier, se produire sur notre sol avec une participation active de jeunes gens élevés dans notre pays, dans nos écoles. En ces jours où l'on semble redécouvrir drapeau, Marseillaise et appartenance à la Nation française (pour combien de temps ?), il convient de s'interroger sur le sens de cette appartenance et sur ce qui ferait aimer notre pays aux jeunes, notamment à ceux issus de l'immigration.

Comment aimer un pays qui cultive l'auto-dénigrement ?

Comment aimer un pays qui laisse la "culture" anglo-saxonne être assénée matin, midi et soir ? Qui laisse diffuser des séries et fictions télévisées aux trois-quarts anglo-saxonnes, et où les radios font semblant de respecter des quotas de chansons françaises mais diffusent en grande majorité des chansons anglo-saxonnes, que l'on retrouve dans de nombreux cafés, restaurants et boutiques, ?

Comment aimer un pays dont le paysage urbain est de plus en plus anglicisé, où même les grands réseaux de distribution s'y sont mis (Carrefour Market, Simply Market…) ?

Comment aimer un pays où les études supérieures se font de plus en plus en anglais, où de plus en plus de colloques financés par des fonds publics se tiennent en anglais, où des pans entiers de la recherche et de la science ne seront bientôt plus accessibles en notre langue ?

Comment aimer un pays où des grandes entreprises françaises imposent l’anglais comme langue de travail obligatoire ou communiquent en anglais, en France même, telles l'entreprise aérienne nationale ("France is in the air"), la plus grande société pétrolière (Total : "committed to better energy"), et le principal acteur gazier qui a pris un nom crypto anglo-saxon (Engie : "by people for people") ?

Comment aimer un pays dont le gouvernement tolère (actionnaire principal de ces sociétés, il ne s'y oppose pas), voire les encourage (ainsi les cours en anglais de la loi Fioraso, ou des programmes d’État nommés "French tech" [sic !]) ?

Comment aimer un pays où tant de jeunes (et maints adultes) arborent fièrement des slogans en anglais sur leurs vêtements, quand ceux-ci ne sont pas frappés de l'Union jack ou de la "bannière étoilée" (arborer le drapeau français, jusqu'il y a très peu, faisait passer pour un incorrigible chauvin ou un quasi-fasciste, mais arborer le drapeau de tel pays nous dénigrant en permanence, était très bien vu) ?

Comment aimer un pays sur lequel une grande part de l'élite, se rêvant anglo-saxonne, a fait une croix ?

Enfin, comment les jeunes d'aujourd'hui, baignés depuis leur plus tendre enfance dans un univers anglo-saxon qui devient la norme, dans un pays qui passe son temps à se renier et devient petit à petit une colonie anglo-saxonne, pourraient-ils y adhérer ?

Il est plus que temps que la France se réapproprie sa langue, sa culture, son école, sa souveraineté, qu'elle cesse de s'excuser d'exister, qu’elle chasse des lieux de pouvoir tous les imposteurs qui participent, sciemment ou non, à cette grande démolition en cours, et recouvre sa fierté et le goût de vivre libre et de se transmettre.

C’est l’affaire de chacun de nous !

Marc-Antoine Renard et Albert Salon

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Canal+ nous vend Versailles in ingliche

Canal+ nous vend Versailles in ingliche

Canal+ va diffuser une série de prestige "Versailles" à partir du 16 novembre

Canal+ Versailles séries américanisation colonisation 

Interrogé par Le Monde (15/11) Fabrice de la Patellière, directeur des fictions de Canal+, aura le cynisme (ou la naïveté) de dire : "Avant même de lancer "Versailles" s'est posé le problème de la langue. Nous avons décidé de tourner cette série en anglais pour augmenter son potentiel de ventes et qu'un distributeur mette davantage d'argent : c'est toujours le cas sur un projet produit en anglais. D'où, ensuite, le choix d'auteurs britanniques... qui avaient donc une sensibilité européenne" (sic !).

Il aurait d'ailleurs pu ajouter : "D'où, ensuite, le choix d'acteurs et de techniciens britanniques, ils parlent tellement mieux anglais…" En un mot il nous résume : un coproduction franco-britannique c'est un film britannique financée par des français...

En revanche, et c'est à noter, Olivier Wotling, directeur des fictions d'Arte, qui diffuse Occupied à partir du 19/11, dira pour sa part dans le même échange : "Concernant les coproductions françaises, nous sommes sur des projets disposant de moins de budget que ceux de Canal, et nous sommes attachés à la langue et la culture naturelle du projet."Occupied", série norvégienne, parle norvégien, et une série française parle français."

Pour notre part nous préfèrerons toujours une série norvégienne tournée en norvégien qu'une série "française" tournée en anglais. (La critique du Monde qualifie d'ailleurs Versailles d'Intrigue sans audace)

Louis XIV parlant anglais à Versailles, les anglo-saxons en rêvaient, Canal l'a fait. Merci Canal + !

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Charte européenne des langues régionales

Charte européenne des langues régionales et minoritaires

Une nouvelle tempête "essuyée" ?

Europe langues régions : Le Président de la République a réactivé en 2015 sa promesse de 2012 de proposer la ratification de la Charte des langues européennes et minoritaires signée sous Lionel Jospin en 1999. Un projet de texte de révision constitutionnelle a été soumis au Parlement, à adopter dans les mêmes termes par les deux Chambres, afin d’obtenir ensuite le vote du Congrès à la majorité requise des trois cinquièmes. Notre dossier est consacré à cette question récurrente. Notre position est favorable à certaines aides privées et publiques aux langues régionales enracinées, mais hostile à des aides de même nature aux langues minoritaires de l’immigration. Nous mettons deux seuls butoirs au développement des langues enracinées : elles ne peuvent avoir le statut de langues officielles ; et le français doit, pour chaque élève, rester le véhicule principal de l’enseignement dans les établissements publics.

Le projet gouvernemental était un compromis permettant de contourner en fait les articles 1er et 2 de la Constitution, qui disposent que la République est indivisible et que sa langue officielle est le français. Or, ces principes interdisent qu'il soit reconnu des droits propres, par exemple linguistiques, à un groupe humain identifié et distinct du corps national indivisible.

Le Sénat a adopté le 27 octobre la motion de Philippe Bas, opposant la Question préalable, et décidé ainsi qu’il n’y a plus lieu de délibérer sur le projet. Celui-ci introduisait en effet deux contradictions : la première dans le système juridique du Conseil de l’Europe ; et la seconde dans l’ordre juridique français compte tenu des avis et décisions antérieurs du Conseil d’État et du Conseil constitutionnel. La révision aurait imposé de déroger aux principes constitutionnels auxquels les Français sont attachés : égalité des citoyens, unité de la République, français seule langue officielle depuis 1539 et l’ordonnance de Villers-Cotterêts.

La loi peut suffire à mieux protéger les langues régionales, précieux éléments du patrimoine de la Nation (Constitution, art. 75-1). La protection législative et réglementaire existe déjà, et n’est pas inefficace. Elle ne pèserait plus guère si l’anglais venait à remplacer le français dans ses fonctions essentielles. Le globish se substituant au français chez nous y balaierait sans peine dans les faits toutes les autres – modestes – rivales. Le rempart du français disparaîtrait.

Les articles du dossier permettent la mesure de l’enjeu. En réalité, deux desseins politiques utilisent la charte contre le français, malgré toutes les protestations de plein respect pour elle :

- Des dirigeants français l’utilisent pour des calculs électoraux, comme ils le font des "accommodements raisonnables", en faveur d’une religion, et de "l’accueil" aux vrais et faux réfugiés, "migrants".

- Au niveau supérieur, international, de la politique, le dessein de l’empire et de l’UE est de casser les États, cadres de démocratie et de puissance, au premier chef la France, parangon de l’État-Nation, obstacle au remodelage de l’humanité en un troupeau docile ou "coquetèle" d’individus amalgamés, homogénéisés, transformés en simples consommateurs de produits standardisés épandus par d’immenses entreprises mondiales.

Car la charte vise surtout à modifier la vie publique en y donnant un rôle officiel aux langues régionales, peut-être aussi aux autres minoritaires. À briser l’ossature de chaque nation rivale (sauf de l’Allemagne ?). À diviser pour régner, dans une stratégie du chaos savamment provoqué, déjà appliquée au Moyen Orient et en Europe orientale. Or, toucher au français officiel depuis 1539, c’est, dans notre nation non ethnique fondée sur l’histoire et la volonté, déconstruire ce qui a été bâti, puis accepté, aussi plébiscité, depuis des siècles par la monarchie puis par tous les autres régimes. C’est toucher au droit et à l’égalité des citoyens. Le statut de langue officielle met en cause à la fois l’État et la Nation historique et charnelle.

Avec la ratification de la charte, la vie publique serait donc communautarisée. Et, face à l’atomisation en communautés territoriales et autres, le seul élément de cohésion deviendrait la langue et la pensée actuelles de la mondialisation : l’anglais.

Un tel bouleversement pourrait, certes, être à nouveau proposé. Merci au Sénat de l’avoir encore repoussé en 2015.

Albert Salon

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Loire Valley déborde !

Loire Valley déborde !

par Christian Massé

colonisation anglicisation Loire : La veule, servile, avidité n'est plus canalisée : un ancien administrateur de DLF et d'ALF nous envoie cet article.
N'hésitez pas à exprimer votre indignation aux organisateurs ! La rédaction

Porté au patrimoine mondial de l'Unesco, la vallée de la Loire s'est vu affublée d'une appellation non régionale et bien contrôlée : Loire Valley. Les auteurs de cette imbécillité n'ont pas caché leurs intentions : Loire Valley, c'est plus commercial...

L'argent appelle l'argent, répéta à maintes reprises Georges Bernanos. Ô combien avait-il raison ! Loire Valley vient de se gonfler d'un rajout à faire rougir écrivains et poètes ayant trempé leur plume au pays de Ronsard, Rabelais, Descartes, Balzac, François Cheng... : French Tech Loire Valley. Ce titre aux sonorités ni régionales ni patriotiques est hautement visible à Tours, sur la nouvelle façade de l'ancienne et prestigieuse imprimerie Mame, avenue de Preuilly.

Comme il convient de faire dans la com', la revue trimestrielle Tours Plus Le mag présente avec brio cet établissement. Et là, on est confronté à un langage qui ne peut qu'écorcher les oreilles de tout bon défenseur de la langue française, langue dont le berceau se trouve, à ce qu'il paraît, en Touraine : startups, Consumer electronic show de Las Vegas, big data, skybowl, strike...

Gare à la chute : ce magazine d'information de la Communauté d' Agglomération de Tours a son siège à Tours, 60 avenue Marcel Dassault...Or, la nouvelle majorité municipale de cette belle ville s'est dotée d'un service à la...francophonie avec, bien sûr, à sa tête, un élu, chargé de la francophonie. La tromperie tourne à l'indécence : jamais, dans la ville de Tours, on n'aura lu autant de mots anglais, authentiques ou mués en franglish, sur des hauts, milieux ou bas de vitrines, sur des panneaux ou des véhicules publicitaires.

Si Loire Valley persévère dans ses débordements, il pourra peut-être être dit que c'est en Touraine, et même dans sa capitale, que la langue française est la plus agressée. Non par snobisme, mais par appât du gain.

Christian Massé est membre de Défense de la langue française Touraine

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Le gouvernement se couche devant Luc Besson

Le gouvernement se couche devant Luc Besson

Luc Besson collaboration Fleur Pellerin américanisation

Luc Besson qui veut à la fois des crédits d'impôts et participer au massacre de la langue française en tournant en anglais va obtenir satisfaction : un amendement sur mesure à la loi de finances va être proposé pour lui permettre à la fois de cracher sur la culture de son pays et de bénéficier de ses subsides. Pour couronner le tout et pour remercier la servilité gouvernementale : Luc Besson devient résident fiscal américain (lien)
L'esprit de Montoire (allié à celui de Tartuffe) est bien vivant dans ce pays !

Le projet de film est tiré d'une bande dessinée française "Valérian et Laureline" !

Europe 1 : Un amendement à la loi de Finances doit permettre à Luc Besson de tourner son prochain film en France

Europe 1 : Crédit d'impôt : Luc Besson obtient gain de cause

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L’AFRAV multiplie les recours gracieux

L'Association Francophonie-Avenir (AFRAV) multiplie les recours gracieux

AFRAV Nîmes anglicisation langue française

Les recours - gracieux puis juridictionnels - déposés par ALF et nos associations en synergie, contre tant les universités qui violent la loi Fioraso et offrent des formations exclusivement en anglais, que France-Télévision et autres contrevenants publics à notre législation linguistique, inspirent d'autres associations de cette même synergie. Ainsi l'AFRAV, qui nous félicite du recours contre France-Télévision, fait état de ses propres recours, dans la région de Nîmes. Que cela fasse tache d'huile ! AS.

L’AFRAV a envoyé 3 recours gracieux :

1) à Yvan Lachaud, ex-député, président de Nîmes Métropole, pour demander le changement du nom à caractère anglophone de l'agence de développement de Nîmes-agglo qui vient de se créer sous son égide (OPENimes).

2) à Gérard Pédro, maire de Remoulins (Pont-du-Gard), pour demander la mise en conformité des panneaux de bienvenue, placés aux entrées de la ville (Bienvenue-Welcome).

3) à François Commeinhes, maire de Sète et président de Thau-Agglo, pour demander la suppression de l'inscription en anglais "Flash me, I'm fameux", de l'espace public (autobus, inclus) et pour demander, par la même occasion, de mettre en conformité avec l'article 4 de la loi 94-665, tous les panneaux d'affichage publics de la ville.

et Régis Ravat son président, prévoit d'en envoyer un 4e, à Anticor-Lorraine, pour demander que la dénomination "Airport Lorraine" soit enlevée pour être remplacée par une dénomination respectueuse de notre langue (art.14 de la loi Toubon 1994-665).

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La colonisation mentale ordinaire des élites françaises

La colonisation mentale ordinaire des "élites" françaises

3 exemples récents

colonisation mentale politique

1) La Caisse des Dépôts organise à Paris au  siège de l'Unesco une conférence internationale sur la finance et le climat. Comment s'appelle-t-elle ? Climate Finance Day. Pierre-René Lemas, directeur général de la Caisse des dépôts et consignations, ancien secrétaire général de l'Élysée de François Hollande de 2012 à 2014, interrogé par Patrick Cohen sur France Inter le 22 mai qui lui demande si "Il n'y a pas moyen de trouver un titre français pour ça" (merci à Patrick Cohen d'avoir au moins posé la question, sans relance hélas !) répond une phrase typique de la colonisation mentale : "On fait venir beaucoup  de gens de beaucoup de pays, donc on a trouvé un titre anglais : c'est comme ça dans le monde de la finance" (Sic !) Il ne lui a même pas effleuré qu'un double titre aurait pu être envisagé.  Cela va d'ailleurs beaucoup plus loin car apparemment le site pour s'inscrire était totalement en anglais, les interventions ont dû se faire dans la même langue coloniale (de la finance pour Pierre-René Lemas). Donc pour lui c'est simple international = anglais. Qu'on ne lui parle pas des pays de langues espagnole (parlée par 485 millions de personnes), portugaise (250 millions) ou encore moins française (275 millions, quelle vulgarité !) Pierre-René Lemas chargé d'aider au développement de la France par notamment les investissements de sa banque publique a choisi son camp : la langue de nos concurrents doit être la seule ! Merci Gribouille !

Curieux comme notre époque qui n'a jamais connu autant de procédés de traduction automatiques ou non s'oriente de plus en plus vers le monolinguisme servile.

2) Anne Hidalgo maire de Paris, présidente de l'Association internationale des maires francophones (sic !), organise le 20 mai en l'Hôtel de Ville de Paris une rencontre internationale destinée aux "startups" dont ainsi qu'un dispositif dénommé "French Tech Ticket". La rencontre, le site présentant ces différents éléments sont exclusivement en anglais. Donc pour elle c'est simple modernité et international = anglais. Pauvre ringards français passez votre chemin… Cette "socialiste" a adopté la langue du capitalisme et que l'on ne lui parle pas d'autre chose. (lire aussi notre lettre à la Maire de Paris)

3) Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'Éducation Nationale, pour sa part, a bien mérité la médaille de l’Empire britannique et la "Presidential Citizen Medal" états-unienne. Ce que les anglo-saxons dans leurs rêves les plus fous n'osaient même pas imaginer elle la fait (comme sa sous-ministre Geneviève Fioraso l'avait fait à l'université). En supprimant les classes bi-langues elle a définitivement assis l'anglais comme seule 1ère langue possible dans le secondaire. Avant subsistait des classes de 6e anglais-allemand ou anglais-espagnol (donc sans véritable 1ère langue en titre), maintenant ne reste que l'anglais ! Bravo ! Il parait qu'il y a une construction européenne et que l'Allemagne est notre partenaire privilégié…

P.S. Bruno Lemaire, étoile montante de l'UMP, quant à lui, a proposé une solution encore plus radicale : plus de 2ème langue enseignée. Pour un germanophone reconnu, quel signe d'indépendance ! MAR

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La ville de Nîmes condamnée pour violation de la loi Toubon

La ville de Nîmes condamnée pour violation de la loi Toubon

Traductions uniquement en anglais

Nîmes loi Toubon traductions Afrav

Le Tribunal administratif de Nîmes a condamné la ville de Nîmes pour non respect de la loi du 4 août 1994 (dite loi Toubon) qui impose en cas de traduction d'inscriptions faites par des personnes morales de droit public que ces traductions soient au moins au nombre de deux*.

L'action a été engagée par l’association Afrav contestant l'affichage bilingue à Nîmes (aux Arènes de Nîmes, à l’Aréna, à l’entrée du musée archéologique, sur le Petit train, à l’entrée de l’Office de tourisme ainsi que sur de nombreux autres panneaux) et dans l'agglomération (à Caveirac...). La commune de Nîmes avait refusé de mettre en conformité l'ensemble des panneaux signalétiques de la commune avec l'article 4 de la loi du 4 août 1994 relative à l'emploi de la langue française.

L'affaire qui opposait l'Afrav à la mairie de Nîmes sur les panneaux bilingues de signalisation, depuis bientôt 7 ans, a été jugée au Tribunal administratif de Nîmes, le jeudi 9 avril 2015. Le rendu du jugement a été donné à l'audience du 28 avril 2015. Il en ressort que le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, sénateur du Gard, est enjoint par le Tribunal administratif, de mettre en conformité avec la loi Toubon (l'article 4 de la loi 94-665) tous les panneaux d'information de la ville et cela dans les 6 mois qui viennent.

Cette décision importante est une première : c'est la première condamnation d'une commune pour ce type d’infraction, très courante dans nos villes.  Elle reconnaît le droit d’ester en justice au titre de la loi du 4 août 1994 (dite loi Toubon) sans qu’il soit besoin de produire un P.V d’une autorité de police ou de contrôle. Elle reconnaît par ailleurs, le droit à une association ne disposant pas d’un agrément au titre de la loi du 4 août 1994, d’ester en justice.

Bravo à l’Afrav dont nous ne pouvons que saluer la pugnacité ! MAR

Le dossier sur le site de l'A.Fr.Av.

L'Afrav (Association FRancophonie AVenir)


* loi du 4 août 1994- article 4 "Lorsque des inscriptions ou annonces visées à l'article précédent, apposées ou faites par des personnes morales de droit public ou des personnes privées exerçant une mission de service public font l'objet de traductions, celles-ci sont au moins au nombre de deux. […]"

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Lettre à Mme Hidalgo, maire de Paris, qui piétine la langue française

Lettre à Mme Hidalgo, maire de Paris, qui piétine la langue française

Hidalgo Paris  anglicisation colonisation langue française

Au mépris de la loi et de tout ce que vous et nous représentons, Madame Hidalgo, maire de notre capitale, présidente de l'Association internationale des maires francophones (AIMF), organise le 20 mai en l'Hôtel de Ville de Paris une rencontre internationale exclusivement en anglais d'entreprises jeunes pousses, qu'elle appelle encore les "start up". Albert Salon

Une quinzaine de présidents d'associations signataires lui adressent la demande collective ci-jointe.

Pouvons-nous vous suggérer de saisir Mme Hidalgo par toutes voies, y compris téléphonique et électronique, pour la prier instamment de remettre, dans cette manifestation (et plus généralement !...), le français à sa place, c'est-à dire à la première, sans exclure l'anglais. et en disposant les moyens de traduction nécessaires ? Albert Salon


Madame la Maire,

De nombreux adhérents parisiens de nos associations ont eu connaissance par la presse de l’organisation le 20 mai prochain à l’Hôtel-de-Ville de Paris d’une manifestation destinée aux entreprises dites "start-up", en français : "jeunes pousses".

Leur attention a été attirée sur les conditions de déroulement de cette manifestation, plus particulièrement sur l’utilisation de la seule langue anglaise, cette information figurant notamment dans un article publié le 27 avril 2015 dans la rubrique "économie" du site internet du journal "Le Parisien".

De fait, cet événement est présenté sur un site internet "dédié" (www.hackinghoteldeville.paris/) sur lequel les entreprises intéressées sont invitées à s’inscrire avant le 1er mai, et qui est entièrement rédigé en anglais.

Il y est indiqué que les organisateurs sont l’agence de développement économique de Paris, "Paris & Co", et la Mairie de Paris elle-même.

Vous comprendrez, nous en sommes certains, que nous puissions être fort étonnés, voire profondément choqués, par l’absence complète de la langue française de cette manifestation.

S’il est normal que des facilités soient offertes sur le plan linguistique aux personnes présentes à cet événement ne maîtrisant pas ou pas bien le français, il serait paradoxal d’observer que celles n’ayant pas une connaissance suffisante de l’anglais seraient, elles, désavantagées et victimes d’une forme de discrimination.

Par ailleurs, sur le plan politique au sens le plus élevé du terme, vous conviendrez avec nous que l’éviction de la langue française d’une manifestation organisée par la Ville de Paris au sein même de l’Hôtel-de-Ville comporte une charge symbolique désastreuse.

Comment imaginer que la capitale de la France, à la fois berceau historique de la francité et ville au rayonnement mondial, puisse délibérément éliminer le français d’une manifestation publique soutenue et parrainée par sa Municipalité, aux frais des contribuables parisiens ?

Le "message" envoyé à tous, Français comme étrangers, est particulièrement négatif, et d’autant plus incompréhensible que vous présidez l’Association Internationale des Maires Francophones (AIMF) et avez fêté le 20 mars dernier la journée internationale de la langue française en recevant à l’Hôtel-de-Ville Mme Michaëlle Jean, Secrétaire générale de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF).

Par ailleurs, sur le strict plan juridique, il importe de rappeler que la loi n° 94-665 du 4 août 1994 relative à l'emploi de la langue française pose, en son art. 6, notamment les règles suivantes : "Tout participant à une manifestation, un colloque ou un congrès organisé en France par des personnes physiques ou morales de nationalité française a le droit de s'exprimer en français. Les documents distribués aux participants avant et pendant la réunion pour en présenter le programme doivent être rédigés en français et peuvent comporter des traductions en une ou plusieurs langues étrangères".

Il est précisé au même article que "lorsqu'une personne morale de droit public ou une personne morale de droit privé chargée d'une mission de service public a l'initiative des manifestations visées au présent article, un dispositif de traduction doit être mis en place".

Le Conseil constitutionnel, pour sa part, a constamment réaffirmé dans sa jurisprudence qu’en application de l'article 2 de la Constitution (" la langue de la République est le français ") l'usage du français s'impose aux personnes morales de droit public et aux personnes de droit privé dans l'exercice d'une mission de service public et les particuliers ne peuvent, dans leurs relations avec les administrations et les services publics, être contraints à l’usage d'une langue autre que le français.

Pour toutes ces raisons, qui nous semblent particulièrement fortes, nous vous demandons – en un recours gracieux - de bien vouloir faire prendre le plus rapidement possible toutes dispositions utiles permettant de traiter le français au moins à égalité avec l’anglais, tant pour la préparation de cet événement (publicité, site internet, inscription) que pour son déroulement proprement dit (faculté d’usage du français, traduction simultanée).

Nous sommes certains que notre démarche répond au sentiment de l’immense majorité des Parisiennes et des Parisiens et sommes convaincus que vous serez sensible à notre point de vue.

Vous remerciant vivement d’avance de votre attention et des suites que vous pourrez donner à ce courrier, nous vous prions de croire, Madame la Maire, à l’assurance de notre haute considération.

Associations signataires :

Alliance Champlain (Nouvelle Calédonie), président : Daniel MIROUX
Association C.O.U.R.R.IE.L., président : Georges GASTAUD
Association des Professeurs de Lettres (APL), président : Romain VIGNEST
Association Francophonie Avenir (AFRAV), président : Régis RAVAT
Association francophone d’Amitié et de Liaison (AFAL), président : Jacques GODFRAIN
Association pour la Sauvegarde et l’Expansion de la Langue française (ASSELAF), président : Philippe de SAINT ROBERT
Avenir de la langue française (ALF), président : Albert SALON
Carrefour des Acteurs sociaux (CAS), directeur, Joël BROQUET
Cercle littéraire des Écrivains cheminots, vice-président : Maurice LELOUS
Conseil international de la Langue française (CILF), Secrétaire général : Hubert JOLY
Forum francophone international (FFI-France), président : Albert SALON
Forum pour la France (FPF), secrétaire général : Henri FOUQUEREAU
France bonapartiste, président : David SAFORCADA
Groupe d’études et de recherche sur le français langue internationale (GERFLINT), président : Jacques CORTÉS
Institut Culture, Économie, Géostratégie (ICEG), président : Yves MONTENAY
Observatoire européen du Plurilinguisme (OEP), président : Christian TREMBLAY.

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Une nouvelle Bataille mondiale du français est engagée

Une nouvelle Bataille mondiale du français est engagée !

Bataille Francophonie colonisation langue française 

Les Nations française, québécoise, wallonne, subissent une "Grande démolition". L’empire est à l’œuvre contre toutes les communautés francophones dans le monde. Le traité transatlantique de libre échange est aussi un instrument de son hégémonie, notamment culturelle pour la "conquête des esprits" (Yves Eudes). Il ne serait toutefois pas aussi efficace dans la destruction s’il ne s’appuyait dans nos pays sur d’imposantes cohortes de collaborateurs de tous horizons, formatés par des décennies d’une remarquable propagande.

Pourtant, un constat s’impose : la demande d’apprentissage du français persiste dans les pays développés et en dehors de nos anciennes colonies. Celles-ci, indépendantes depuis des décennies, ont gardé le français, et le développent pour beaucoup. Il progresse en fait et a même un fort potentiel de croissance, surtout en Afrique, à condition que tous les États concernés, la France en premier lieu, tiennent à le maintenir et renforcer.

C’est bien ce que nos ennemis extérieurs et intérieurs veulent à tout prix éviter

Or, dans nos domaines, les "élites" censées conduire nos peuples du Nord sont – derrière des déclarations roboratives - coupables de trois principaux abandons : du français ; du réseau français encore magnifique d’action culturelle au-dehors ; et de la Francophonie organisée (OIF), qui a pourtant son siège à Paris.

À l’école, l’enseignement du français décline dans ses programmes, ses contenus de moins en moins grammaticaux et littéraires, et ses horaires. S’y ajoutent, contre l’excellence : l’effacement de fait du latin essentiel à la maîtrise du français et à la formation de l’esprit, et du grec ; la très sensible réduction des langues modernes autres que l’anglais, ainsi qu’un enseignement des langues d’origine aux enfants d’immigrés qui, mal conçu et ghettoïsant, leur est donné au détriment du français langue de l’intégration sociale.

En France, les langues régionales – riche patrimoine qu’il faut maintenir par une défense sérieuse liée à la langue nationale et officielle – sont hélas instrumentalisées par des potentats qui veulent ressusciter les féodalités, avec l’appui d’institutions de l’UE, de l’Allemagne et de l’Autriche qui misent sur l’ "Europe des régions" pour, hors-Germanie, démanteler les États-nations, leur parangon France au premier chef.

Au Canada français, en Romandie, en Wallonie et à Bruxelles comme en France, la "déconstruction" de la langue française est menée par divers milieux formatés. Ils veulent la remplacer jusque dans l’usage quotidien par l’allemand là et le flamand çà dans les trois premiers, et – "croquant l’un et l’autre" - par l’anglais partout.

Dans tous ces pays, les gouvernements eux-mêmes s’en font les complices, sinon les moteurs.

L’article "atteintes des pouvoirs publics au français de 2007 à 2015" publié ici l’illustre.

Parmi leurs coups de boutoir, rappelons l’art.2 de la loi Fioraso pour tendre à enseigner en anglais dans le supérieur (cf. le dossier) ; citons le colloque uniquement en anglais sur les jeunes pousses, organisé en mai dernier par Mme Anne Hidalgo en son Hôtel de Ville (voir ci-dessous). La "trahison des clercs" est chez nous de plus en plus décomplexée, ouverte, implacable, ricanante de mépris envers nos associations et le peuple.

"Déconstruction" aussi de la Francophonie : les États-Uniens ont remplacé la France et chassé le français dans l’ancienne Indochine puis au Ruanda, et cherchent à détacher le Maroc, le Sénégal, après avoir tenté leur chance en Côte d’Ivoire en 2003-2004 (floraison de drapeaux fournis par le consulat états-unien lors des manifestations contre notre opération Licorne). Nos Français s’y prêtent en négligeant, malgré de beaux discours, la Francophonie mondiale et l’OIF en diminuant les crédits publics, et en montrant leur incapacité de soutenir en Afrique un digne successeur de M. Diouf lors du Sommet de 2014 à Dakar…

C’est, goût de la médiocrité aidant, une guerre - Claude Hagège l’a dit – faite aux Français et aux autres francophones, une attaque contre leurs racines, la pensée, et l’excellence.

Elle justifie l’appel à une nouvelle Résistance. Pour leur part, nos 32 associations en synergie la mènent sous deux formes : l’appel au droit et l’appel au peuple.

L’appel au droit se traduit surtout par nos recours devant les juridictions administratives contre les offres "Fioraso" de formations diplômantes exclusivement en anglais (cf. dossier).

L’appel au peuple se traduit par notre campagne "Communes pour la langue française", menée en France avec un succès croissant, pour aboutir à l’équivalent d’un referendum d’initiative populaire, à présenter pour 2017. Nos associations partenaires dans le Jura suisse, au Québec, et en Wallonie, l’étendent chez elles avec les adaptations nécessaires.

Lecteurs qui sentez l’urgence d’une résistance organisée, rejoignez-nous, amenez vos amis à adhérer et militer ! Nous devons lever des légions. Nous invitons les dynamiques parmi vous capables de responsabilités dans ALF à être candidats au Conseil d’administration. Albert Salon

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GdF-Suez se transforme en groupe hors-sol anglicisé

GdF-Suez se transforme en groupe hors-sol anglicisé (Engie)

énergie engie gdf anglicisation colonisation

GdF-Suez grand groupe français de l'énergie, change de nom. Il est vrai que son nom sonnait par trop national ["quelle horreur !" entonne le chœur mondialisé] : GdF (Gaz de France qui avait en outre le malheur d'être issu de la Libération sous le patronage du Général De Gaulle) et Suez (IndoSuez, ancienne Compagnie universelle du canal maritime de Suez fondée en 1858). Bref, ils ont choisi un nom hors-sol qui sonne comme un surnom anglo-américian : Engie (quelle imagination !)

Pour appuyer cette mise hors-sol rien de tel qu'un slogan bidon "in ingliche" : "by people for people". Mais où vont-ils chercher tout cela (à coups de millions d'euros pour les géniaux créatifs) ? Tout cela sous l'égide de l'État français qui reste encore le 1er actionnaire avec 33%.

Merci à Emmanuel Macron, ministre de l'Économie, de l'Industrie et du Numérique qui a fait grand œuvre de "collaboracheune" en autorisant cette transformation. Merci  aussi à Dominique de Villepin, premier ministre de 2005 à 2007 qui s'est battu pour la privatisation de GdF, permettant cette mise hors-sol. Décidément les "élites" françaises semblent ne plus avoir qu'un objectif le dépeçage complet de la Nation.

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Juliette Binoche joue l’Antigone de Sophocle en anglais en France

Juliette Binoche joue l'Antigone de Sophocle en anglais en France (!)

culture colonisation Binoche : Quand Juliette Binoche, actrice française joue Antigone, la tragédie grecque de Sophocle, en anglais (!) en France même sous l'oeil admiratif de journaleux fascinés par l'américanisation ! Merci Juliette pour avoir prêté sa main à l'uniformisation générale des cultures, avec des phrases aussi incontournables que "Moi, ça fait longtemps que je travaille à l'européenne[...] Il faut se plier à cette idée-là que l'anglais, c'est le moyen de communiquer avec nous tous qui sommes d'origines différentes." Sophocle en anglais en France, il fallait y penser !

Lire à ce sujet le très bon éditorial de l'Observatoire Européen du Plurilinguisme

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La Ville de Paris continue à ramper devant l’anglo-américain

La Ville de Paris continue à ramper devant l'anglo-américain

Paris anglicisation Hidalgo langue française

En témoigne le nom donné à l'exposition autour du Vélib : "I Vélib’, I Can Fly" qui aura lieu (nous citons) : "du 2 avril au 16 mai, Paris Rendez-Vous, le concept store (sic !) de l’Hôtel de Ville.(http://blog.velib.paris.fr/ivelibicanfly/). Après Bertrand Delanoë très en pointe dans l'anglicisation, aujourd'hui Anne Hidalgo reprend le flambeau avec sans doute comme objectif de faire de Paris une sous-préfecture États-unienne. Nous relayons ici la campagne portée par une association amie l'Afrav. MAR

A ajouter : un site 100% in ingliche pour un concours destiné aux "start-ups" où les candidats doivent s'inscrire in ingliche : Paris rampe, Paris rampe, Paris rampe vraiment (sur un air connu...)


I Vélib,I can fly - Paris et la collaboracheune"I velib' I can fly"! Peut-être avez-vous vu cette publicité à Paris ?

Afin de lutter contre cette énième attaque méprisante pour notre langue, nous vous proposons d'aller coller un autocollant de protestation sous ce slogan en anglais partout où il apparaît à Paris, comme nous l'avons fait à Nîmes contre le "We are the Bridge" de la société publique du Pont-du-Gard (http ://youtu.be/rRSAMetCBsA).

Les affichettes autocollantes sont signées de l'Afrav, mais nous pouvons les imprimer - au cas où vous seriez intéressés d'aller en coller, et si vous le désirez -, du nom de votre association ou de votre organisme, ou des deux noms, ou sans aucun nom, c'est vous qui décidez.

Lettre ouverte à Mme Hidalgo, maire de Paris

Madame Anne HIDALGO, maire de Paris

(anne.hidalgo@paris.fr),

Au vu de l’affiche en anglais "I Vélib I can fly" sur un abri d’autobus parisien - voir la photo ci-jointe  -,  une affiche, qui plus est, signée « Mairie de Paris »,  je me demande si nous sommes encore en France, dans notre capitale ? http://blog.velib.paris.fr/ivelibicanfly/

… et tout ça après une semaine dite « de la francophonie » où Mme Hidalgo a reçu TV5Monde à l'Hôtel de ville de Paris pour vanter les valeurs que véhicule la langue française !

Ah quoi bon ?

Pourquoi ce slogan Aïl Vélibe, Aïl Canne Flaille ?

Ce slogan ne démontre-t-il pas, s’il en était encore besoin malheureusement, que l’invasion anglo-américaine est pire que jamais ? Et il est atterrant de constater que la mairie de Paris y participe aussi activement…

En outre, l’affiche est hors la loi, puisque non conforme aux articles 3 et 4 de la loi 94-665 du 4 août 1994, relative à l’emploi de la langue française (dite parfois « Loi Toubon »).

Aussi aimerais-je savoir ce que vous envisagez de faire rapidement et très concrètement pour que cette communication « Vélib » ne reste pas dans l’illégalité ?

Etc.

(Suite et dossier complet sur : http://www.francophonie-avenir.com/fr-Info-breves/96-Lettres-a-Mme-Hidalgo-maire-de-Paris)

Réagir

Comme pour l'affaire de l'affichage illicite du Pont-du-Gard à Nîmes (affaire "We are the Bridge"), nous avons l'impression avec Mme Hidalgo et Cie, que la défense et la promotion de notre langue sont le cadet des soucis de nos dirigeants.

Ces gens-là ont l'air de participer à des évènements plus pour se faire voir que pour défendre une cause, plus pour gérer leurs intérêts particuliers que pour aller au secours d'un bien commun en danger.

Bien évidemment, nous ne recevrons aucune réponse de Mme Hidalgo. Et si par hasard, nous en recevions une, ce serait encore une réponse langue de bois de type : « Nous avons pris bonne note de votre remarque, et l'avons transmise au service compétent qui...» ou pire : « Vu le caractère international de cet évènement, etc. ».

Non ! La seule solution pour contrer l'anglomanie qui nous assaille et les sbires qui y collaborent, c'est d'aller coller sous les slogans en anglais illicite, des autocollants ou affichettes dénonçant le viol de notre langue, car il y en a assez d'envoyer des lettres de protestation qui finissent toutes à la poubelle et de discuter pour rien !

Amis, Sympathisants, Adhérents de Paris et de sa région, l'Afrav vous offre des affichettes autocollantes au format A4 pour aller les coller sous les slogans en anglais que Mme Hidalgo, la "Francophone", laisse mettre partout dans Paris.

Ces autocollants sont signés de l'Afrav, mais nous pouvons les signer du nom de votre association ou de votre organisme, ou des deux noms, c'est vous qui décidez.

Faites des photos, filmez, n'hésitez pas à montrer que la Résistance est en train de sortir du bois.

Écrivez à l'Afrav par retour de courriel, pour recevoir
des affichettes autocollantes !

http://youtu.be/rRSAMetCBsA

Merci de signer, pour ceux qui ne l'auraient pas encore fait,  notre
pétition en ligne : http://www.petitions24.net/non_a_langlicisation_de_carrefour_de_la_france_et_de_leurope
(Reproduction et diffusion, hautement recommandées)

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Hommage à un grand francophone – Dominique Gallet

Hommage à un grand francophone : Dominique Gallet

Dominique Gallet Francophonie langue française

Nous apprenons avec une grande tristesse la disparition de Dominique Gallet qui a été l'un 3 fondateurs de notre association Avenir de la Langue Française dont il a été secrétaire général durant sa première année (1992-1993). Il a été un grand Francophone, aussi bien avec son magazine Espace francophone, diffusé par une trentaine de télévisions nationales qu’il a fondé en 1982 avec Mona Makki, que dans tous les combats pour la langue française et la Francophonie.

Parmi les hommages rendus hommage à Dominique Gallet : citons celui du poète Amadou Lamine Sal, "Dominique Gallet a beaucoup servi la Francophonie. Ses écrits, son œuvre toute entière et ses actions font de lui le pèlerin le plus avancé qui ait porté loin, très loin, la voix de la Francophonie".


Dominique Gallet, né en 1947, était le producteur-délégué du magazine Espace francophone, qu’il a fondé en 1982 avec Mona Makki, rédactrice en chef du magazine. Espace francophone est une émission hebdomadaire diffusée par France 3, les chaînes de l’outre-mer français, Canal France International (CFI), Télé-Bruxelles, et une trentaine de télévisions nationales du Sud.

En 1965, à dix-huit ans, il fut l’un des animateurs du mouvement des jeunes gaullistes (UJP).

De 1970 à 1973, il a été conseiller artistique au Service central des textes et projets d’émissions de l’ORTF dirigé par l’écrivain Georges-Emmanuel Clancier.

De 1981 à 1985, secrétaire général de l’institut France-Tiers-Monde, il a présidé les quatre Conférences internationales pour l’identité culturelle qui se sont tenues successivement à Paris (à la Sorbonne, à l’Académie diplomatique internationale, à la Maison des cultures du monde) et à Dakar (au Centre de Congrès).

En septembre 2003, il a été nommé membre du Conseil supérieur de la langue française (ministère de la Culture et de la Communication).

Dès le 15 septembre 1969 il publiait dans Le Télégramme de Paris, sous le titre "La francophonie contre l’impérialisme", un article qu’il concluait ainsi : "Enfin et surtout, il faudrait jeter les bases d’une communauté francophone des nations. Cette communauté serait en définitive une communauté politique, non pas parce qu’elle favoriserait une politique nationale ou une idéologie, mais bien parce qu’elle s’opposerait objectivement à toute tentative d’hégémonie planétaire. Nous espérons qu’il existe à la tête de l’État une volonté de promouvoir une telle communauté. Le rêve du poète Senghor doit devenir réalité".

Depuis, il a consacré de nombreux écrits à la Francophonie et au combat pour la diversité culturelle, notamment : "L’atlantisme culturel" (Le Monde, 10 novembre 1979), "Dialogue pour l’identité culturelle" (Anthropos, 1981, préface et direction), "Langue française, définir une stratégie" (Le Monde, 17 janvier 1981), "Contre l’uniformisation planétaire des images" (Le Monde diplomatique, août 1987), "La francophonie en péril" (Le Figaro, 8 septembre 1992), "Pour une ambition francophone - le désir et l’indifférence" (L’Harmattan, 1995), "Impasse du “tout-anglais" (Marianne.net, 19 janvier 2012).

Dominique Gallet était chevalier de la Légion d’honneur, commandeur de l’ordre des Arts et Lettres, commandeur de l’ordre royal du Sahametrei (Cambodge) et chevalier de l’ordre de la Pléiade (Assemblée parlementaire de la Francophonie).

Dominique Gallet est décédé à Paris le 14 mars 2015.


Ses obsèques ont eu lieu le 24 mars 2015. Parmi les personnalités qui ont honoré sa mémoire : Jean-Pierre Chevènement, Dominique Noguez (autre fondateur d'ALF), Clément Duhaime qui a lu avec émotion le beau discours de son compatriote québécois Jean-Louis Roy co-rédacteur avec Dominique Gallet de notre manifeste des Communes, le chanteur Yves Duteil qui a chanté un couplet de "La langue de chez nous", Xavier North ancien directeur général de la DGLGLF et Stélio Farandjis, ancien secrétaire général du Haut Conseil de la Francophonie. Avenir de la Langue Française était représentée par son président Albert Salon, Thierry Burkard et Gérard Verroust.

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Juillet 2015 : 2e Forum de la Langue française à Liège

Juillet 2015 : 2e Forum
mondial de la Langue française à Liège

Du 20 au 23 juillet 2015, à Liège se tiendra le deuxième Forum mondial de la Langue française organisé par l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Le premier s'était tenu en juillet 2012 à Québec. En juillet 2015, les thèmes de la jeunesse et de l'environnement seront dans l'air du temps. Mais, beaucoup plus largement, ce Forum fournira l'occasion de rencontres et alliances utiles entre associations et militants pour le français, et d'échanges de documents et d'informations sur les actions menées par eux dans leurs pays respectifs.

Liège étant très proche de Paris à tous égards, ALF engage vivement ses adhérents, ses sympathisants et tous les militants pour le français à y aller, à y apprendre des autres, à y diffuser nos idées, à y promouvoir nos actions, notamment l'extension notre campagne des Communes pour la langue française aux pays et communautés de la Francité (de langue maternelle française) !

Les informations concernant ce Forum mondial se trouvent sur le site dédié : www.forumfrancophonie.org/

Albert Salon.

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2015 : année et début de cycle François 1er ?

2015 : une année et un début de cycle François 1er ?

Pour le français et la Francophonie

langue française politique : En 2015, les friands de célébrations de centenaires ont le choix : Lusitania et guerre sous-marine ; génocide des Arméniens en 1915 ; Waterloo en 1815 ; mort de Louis XIV et chute en Régence en 1715… Célébrons plutôt les 500 ans de l’avènement de François 1er.

Dans le flottement des "valeurs républicaines", après les évènements de janvier 2015 en France, la manifestation du 11 et ses détournements, l’action de François 1er prend en effet une résonance très moderne. Le roi imprimé dans nos mémoires par le "Marignan-quinzecentquinze" est beaucoup plus que cette victoire, renversée à Pavie. Inspirateur et moteur de la Renaissance à la française, il vit surtout par ses actes déterminants dans nos domaines, marqués par quatre dates : 1530, 1534, 1535, 1539.

Créé en 1530, le Collège de France apporte une liberté nouvelle pour une époque de sclérose universitaire. Y être nommé professeur est la distinction suprême. Ses cours non diplômants de haut niveau gratuits et ouverts à tous sans inscription, en toutes disciplines, en font toujours un foyer rayonnant, qui tranche dans un "enseignement supérieur loi Fioraso". Qu’il nous inspire pour abandonner la doxa du globish-pour-tous aliénant et vassalisant !

Envoyé en 1534 aux Amériques, Jacques Cartier prend pied au Canada. Le roi avait dénoncé le prétendu "testament d’Adam" : le traité de Tordesillas de 1494 réservant le "nouveau monde" aux empires espagnol et portugais. Affirmant le droit à une expansion française outre-mer. D’abord sur elle repose la construction de cette francophonie que nos "élites" négligent, voire bradent. Alors que maints rapports vantent son potentiel. Tels ceux, brillants, en 2014, des éminents socialistes Pouria Amirshahi et Jacques Attali. Aujourd’hui, hors de tout néo-colonialisme, il faut enfin vivifier la Francophonie, liée à la valorisation de nos DROM-COM et 11, 2 Mkm2 d’espace maritime. Après le Sommet de 2014 à Dakar, l’heure est aussi à la coopération partout entre les sociétés civiles francophones, à commencer par celles des pays, communautés et collectivités locales, de langue maternelle française principale. ALF, pour sa part, cherche à étendre sa campagne "Communes pour la langue française" aux communautés francophones hors de France.

En 1535, notre "empereur en son royaume" conclut avec Soliman le Magnifique le traité qui donnait à la France l’exclusivité de la protection de tous les chrétiens dans l’immense empire ottoman alors à son apogée, donc une dimension mondiale à sa vocation politique et culturelle. Ce fut la base principale, confortée aux 17ème puis 19ème siècles, de notre dense réseau d’influence culturelle dans le monde entier. C’est aussi un exemple de contournement de l’empire alors le plus dangereux pour nous : celui des Habsbourg. A suivre aujourd’hui pour desserrer, en direction de la Russie et de la Chine, l’étau de l’actuel empire anglo-saxon.

En 1539, le grand Valois édicte l’ordonnance de Villers-Cotterêts, faisant du français la langue officielle du royaume, non point contre les langues régionales, mais contre le latin. Aujourd’hui, avec l’État propriétaire et la municipalité de Villers-Cotterêts qui a voté notre manifeste des Communes, nos associations entretiennent leur grand projet pour le château des Valois et Orléans et son vaste domaine. Mais la grande actualité de l’ordonnance, toujours en vigueur, tient à un possible regain d’intérêt pour la langue française et son enseignement (cf. notre article de JL Chédin). Au-delà de nos associations, des syndicats, et le gouvernement lui-même, proclament la nécessité et le devoir, à l’école et au-dehors, de revenir au français et à nos fondamentaux."Il n'y a pas d'accès possible à la culture, au jugement, si on ne maîtrise pas le français", martelait le 21 janvier le président de la République lors de ses vœux à l'Éducation nationale. Au lendemain des attentats, la "maîtrise de la langue française" est proclamée "axe prioritaire"."La citoyenneté à l'école, c'est contribuer au sentiment d'appartenance à la communauté nationale, qui passe d'abord par notre langue commune, le français", expliquait le 13 janvier Mme Vallaud-Belkacem."Chiche, M. le Président, on ose !" répondait le syndicaliste Jean-Rémi Girard, (SNALC)."Un renforcement de l'enseignement du français : Oui ! Mille fois oui ! Qu'on arrête de le dire, et qu'on le fasse, une bonne fois pour toutes !" Revenons donc au français, avec des horaires appropriés, au lieu du globish chéri des bobos. Et à l’histoire.

Alors : 500 ans après 1515, cette année "2015 François 1er" pourrait-elle inaugurer un cycle de renouveau pour le français, la Francophonie organisée, notre action culturelle dans le monde, et pour une redécouverte par la France d’un "Grand Large" trop souvent négligé, à grand dommage, au profit de la chimère du pouvoir continental européen ? Albert Salon

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Palmes 2014 de la collaboracheune

Palmes 2014 de la collaboracheune

Relay Air France Accor Loches collaboration colonisation

Pour terminer l'année 2014 revenons sur quelques cas emblématiques de la collaboracheune (ou du frédéric-martelisme*) parmi les hélas nombreux adeptes de cette soumission coloniale.

La chaîne Relay qui vend la presse dans les gares, les stations de métro, les aéroports. Cette chaîne issue des bibliothèques de gare fondées par Hachette, devenues Relais H puis Relay pour faire plus anglo-saxon mais cela ne suffisait pas cela pouvait encore se prononcer à la française un crime pour y remédier un slogan affiché en énorme sur tous les points de vente en langue coloniale :

Be happy, be curious, be zen, be positive, be relax, be Relay (y'en a la dedans !)

 

Relay :
à éviter en priorité !

tant que cette chaîne, appartenant au groupe Lagardère (groupe parait-il français qui traite avec l'État) ne respectera pas la langue du pays qui l'a nourri et qui le fait vivre.
Cela aura de plus, l'intérêt de favoriser les kiosquiers indépendants qui eux respectent en général notre langue
.


Air France : soi-disante compagnie nationale dont le slogan est devenu "France is in the air" pourquoi voler avec une compagnie qui massacre notre langue ?
le groupe Accor qui en décembre 2014 fait toute une campagne dans les journaux français rédigée à 80 % en anglais : Évitez-le !
La crétinerie à la Lochoise (ville de Loches) et son grotesque I Loches you (quelle imagination !)

La région Limousin et son aussi grotesque publicité coloniale Are you Lim ?

 


* frédéric-martelisme : du nom de Frédéric Martel qui prône l'alignement général sur la culture états-unienne et le remplacement du français par un sabir à base d'anglais. (voir l'article qui lui est consacré)

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Pierre Moscovici Carpette anglaise 2014

Pierre Moscovici Carpette anglaise 2014

La Carpette nouvelle est arrivée !

Moscovici anglicisation carpette langue française

Communiqué de l’Académie de la Carpette Anglaise

Réuni chez Lipp le 17 décembre 2014, sous la présidence éclairée de Philippe de Saint Robert, le jury composé de représentants du monde littéraire1, politique et associatif2, a décerné le prix de la Carpette anglaise 2014 à un membre des "élites françaises" qui s’est particulièrement distingué par son acharnement à promouvoir la domination de l’anglo-américain en France au détriment de la langue française.

A été distingué, au premier tour de scrutin, M. Pierre Moscovici, membre de la Commission européenne pour avoir adressé à M. Michel Sapin, ministre des Finances et des Comptes publics, une lettre entièrement en anglais.

Le prix à titre étranger3 a été attribué, au premier tour de scrutin, à Mme Paula Ovaska-Romano, directrice du Département pour les langues et directrice déléguée de la Direction générale de la traduction de la Commission européenne, pour avoir violemment tancé en anglais une responsable associative qui la sollicitait en italien et avoir qualifié, à cette occasion, l’italien de "langue exotique".

Que déshonneur leur soit rendu !

Contact : Marc Favre d’Échallens, Secrétaire de l’Académie de la Carpette anglaise.

Courriel : parlerfranc@aol.com Académie de la Carpette anglaise, chez Le Droit de Comprendre, et Avenir de la langue française, 34 bis, rue de Picpus, 75012 Paris.


1 Hervé Bourges, Benoît Duteurtre, Paul-Marie Coûteaux sont membres de l’académie de la Carpette anglaise.

2Association pour la sauvegarde et l’expansion de la langue française (Asselaf), Avenir de la langue française (ALF), Cercle des écrivains cheminots (CLEC), le Collectif unitaire républicain pour la résistance, l’initiative et l’émancipation linguistique (COURRIEL), Défense de la langue française (DLF) et Le Droit de comprendre (DdC).

3Le prix spécial à titre étranger est attribué à un membre de la nomenklatura européenne ou internationale, pour sa contribution servile à la propagation de la langue anglaise.

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Sommet de la Francophonie de Dakar – vigilance

Sommet de la Francophonie de Dakar : vigilance !

Francophonie politique OIF Dakar

Le Sommet a tenu sa 15ème session, les 29 et 30 novembre 2014 à Dakar, en présence des représentants – dont trente-trois chefs d’État et de Gouvernement - de la quasi-totalité des quelque 80 membres de l’Organisation internationale de la Francophonie, et d’observateurs de pays non membres de l’OIF, dont l’Algérie.

Les thèmes officiels – femmes et jeunesse - ont été traités avec les recommandations consensuelles de rigueur.

Mais, selon des analystes objectifs, ce Sommet a marqué une évolution inquiétante.

Il laisse entrevoir, non la vraisemblance, mais la possibilité d’un effritement, voire d’une lente sape par les ennemis de la Francophonie organisée (OIF). En effet :

  • La vieille et utile idée d’ajouter un fort contenu économique et commercial à la Francophonie organisée, surtout culturelle, a été, certes, réaffirmée fortement lors de ce 15ème Sommet, dans la ligne des rapports de Pouria Amirshahi en 2013 et de Jacques Attali en 2014. Mais la volonté réelle des partenaires principaux et les mesures concrètes à prendre ne sont guère présentes. Guère plus qu’après le Sommet de 1997 à Hanoï : la conférence des ministres de l’économie et des finances alors décidée eut bien lieu en avril 1998 à Monaco, sous la présidence du Français Dominique Strauss-Kahn ; mais elle fut "neutralisée" par les pays du Nord.
  • La fâcheuse tendance à l’élargissement indéfini à de nouveaux membres, de moins en moins francophones, se poursuit. Après le Qatar en 2012 ont été, en novembre 2014, admis en qualité d’observateurs le Mexique, le Costa Rica, et le Kossovo, peu francophones, et auxquels il n’est même plus demandé sérieusement de renforcer la langue française dans l’enseignement, les media et même les relations diplomatiques internationales, et à l’ONU. Si l’affluence de candidats à l’entrée peut donner aux mal informés l’impression d’une bonne santé de l’Organisation, les crédits étant, eux, en baisse, cette simple apparence cache un réel danger de dilution, et d’affadissement.
  • La succession de M. Abdou Diouf, difficile compte tenu de la personnalité de cet ancien Président de la République du Sénégal qui a su, en douze ans (trois mandats de 4 ans) renforcer l’OIF sur la scène politique internationale, et contribuer, en haut sage africain très respecté, à la résolution de conflits en Afrique, n’a pu être assurée de manière satisfaisante. Selon une sorte de pacte conclu en 1997 au Sommet de Hanoï la succession de M. Boutros Boutros Ghali, ancien Secrétaire général de l’ONU, le poste de Secrétaire général de l’OIF, alors créé, devait aller à l’Afrique francophone, dont les pays constituent le groupe continental le plus nombreux au sein de l’Organisation. Or, c’est une candidate du Nord, une Canadienne, qui a été élue, dans des conditions qui restent contestées.

En effet, faute de candidatures crédibles d’anciens chefs d’État africains (ou autres, par exemple : libanais), susceptibles de recueillir une majorité, le Canada fédéral a pu, au terme d’une longue campagne très déterminée et active, voire acharnée jusqu’au dernier moment, obtenir l’élection de son ancien gouverneur général, Mme Michaëlle Jean, représentante à Ottawa de la reine du Royaume Uni et du Commonwealth.

Mme Jean est une très avenante mulâtresse haïtienne de moins de 57 ans, immigrée depuis longtemps au Québec. Journaliste connue à Radio Canada, elle épousa le cinéaste français Jean-Pierre Lafont. Elle eut, avec son mari, une présence active dans les milieux indépendantistes québécois. Elle accéda aussi à la nationalité française avant de l’abandonner afin de pouvoir être nommée gouverneur du Canada par les habiles gouvernements d’Ottawa et de Londres. Elle n’a exercé aucune haute responsabilité politique vraiment exécutive, celle de gouverneur étant là-bas essentiellement honorifique et protocolaire. Elle ne possède pas une réelle connaissance de l’Afrique, continent principal pour l’avenir de la Francophonie. Beaucoup d’Africains sont marris de son succès, pour n’avoir pu s’entendre sur l’un des leurs. Ni, du reste, sur le Mauricien Jean-Claude de l’Estrac, peut-être le meilleur de tous, plusieurs fois ministre dans son pays, Secrétaire général de la Commission de l’Océan indien qui est en majorité francophone. Il est vrai qu’il n’est pas d’Afrique continentale, ni ancien chef d’État. Mais il avait présenté partout un programme cohérent et attrayant, soutenu par divers gouvernements africains et asiatiques et par nos sociétés civiles du Nord. D’aucuns avaient espéré son élection jusqu’au dernier moment. Il eût aussi fallu pour cela qu’il eût été mieux soutenu par les membres européens de l’OIF, particulièrement par la France, ce qui ne fut pas le cas, malgré diverses assurances reçues par lui à Paris.

M. de l’Estrac a pu, dans une conférence de presse, inusitée en pareille circonstance, déplorer ce qu’il a pu ressentir comme une trahison de la part de pays africains qui s’étaient engagés à le soutenir, et du Président français, bizarrement acquis à la candidature de Mme Jean.

Les observateurs avertis savent que le Canada fédéral, contrairement au Québec, est en Francophonie un peu pour ses communautés francophones qu’il laisse fondre hors Québec, mais beaucoup pour encadrer et surveiller le Québec "Belle Province", depuis la création de la timide ACCT en 1970 à Niamey, et plus encore depuis le premier Sommet réuni en février 1986 à Paris et Versailles par le Président Mitterrand. Ainsi que pour faire pièce à un allié-ami et néanmoins concurrent-ennemi : la France. Aussi pour développer les affaires avec l’Afrique. Mais ce dernier objectif ne saurait être condamné ici, car largement partagé par la France, le Vietnam, la Belgique, la Suisse, le Qatar, et bien d’autres pays membres.

Dans divers milieux québécois, on regrette que l’élection d’une personne du Nord au Secrétariat général de l’OIF entraîne le départ de M. Clément Duhaime, leur compatriote compétent et respecté. En effet, en vertu d’une tradition bien ancrée, le poste clé d’Administrateur général va à une personne du Sud si le Secrétaire Général vient du Nord, et réciproquement.

Ne va-t-on pas aussi là-bas, et ailleurs, jusqu’à faire, à Mme Jean et à Ottawa, un procès d’intention : celui d’une sorte d’OPA sur l’OIF au profit du Canada fédéral et de l’empire anglo-saxon. Quitte, logiquement, à prouver la justesse de la prévision d’un Bernard Kouchner qui voyait dans " l’anglais, l’avenir de la Francophonie" ?…

Les associations concernées, inquiètes, refusent pourtant ce scénario catastrophe.

Elles sont, tout en restant particulièrement vigilantes, prêtes à donner toutes ses chances à Mme Jean, à sa sensibilité, son intelligence, à son souci de laisser une marque digne d’elle dans l’histoire de la construction de la Francophonie

Elles travaillent simplement à développer la solidarité et la coopération entre associations de France, du Québec, de Wallonie-Bruxelles, de Suisse, et d’autres communautés francophones, y compris en Afrique, en Amérique centrale et en Asie, pour faire face à toutes éventualités.

Elles peuvent retrouver ainsi l’esprit, le bouillonnement très fécond de la décennie que, dans les années 1960, avant la création en 1970 de l’ACCT, on a appelé la Francophonie des ONG.

Albert Salon, président d'ALF, docteur d’État ès-lettres, ancien conseiller culturel puis ambassadeur français.

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Michaëlle Jean à la tête de la Francophonie

Michaëlle Jean à la tête de la Francophonie

Francophonie OIF Michaëlle Jean

La Canadienne d'origine haïtienne Michaëlle Jean a été désignée dimanche 30 novembre pour prendre la tête de l’Organisation internationale de la Francophonie. Elle occupera son poste de manière effective au 1er janvier 2015. Elle succède à Abdou Diouf, aux commandes de l'institution depuis 12 ans.
RFI La Canadienne Michaëlle Jean à la tête de l’OIF: un choix inédit
Le Monde La Canadienne Michaëlle Jean secrétaire générale de la Francophonie
Courrier International : Michaëlle Jean, l'exception culturelle francophone

OIF La déclaration de Dakar et les résolutions du sommet

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L’Europe sera multilingue ou ne sera pas !

L’Europe sera multilingue ou ne sera pas !

Europe langues politique : Le Comité de coordination pour la démocratie linguistique en Europe qui réunit 14 associations européennes a envoyé au président de la commission européenne Jean-Claude Juncker l'Appel du 26 septembre lancé lors de la Journée européenne des langues : "L’Europe sera multilingue ou ne sera pas" dont le texte suit.


L’Europe sera multilingue ou ne sera pas !

Les institutions de l’Union européenne, en donnant la préférence à l’anglais pour en faire pratiquement la langue unique de l’Europe, violent les traités européens.

Le choix de l’anglais comme langue dominatrice procure des avantages massifs, d’ordre économique et politique, aux citoyens de l’UE dont il est la langue maternelle.

Les citoyens de l’UE qui ont d’autres langues maternelles que l’anglais deviennent des étrangers dans l’Union et prennent de moins en moins part à la démocratie de l’Union.

Les langues européennes autres que la langue dominatrice perdent de plus en plus de leur importance culturelle ; l’identité culturelle des pays où elles sont pratiquées est dangereusement lésée. L’Union européenne perdra son droit à l’existence si elle n’arrête pas l’évolution actuelle vers 1’unilinguisme, et si elle ne revient pas à la pluralité linguistique.

C’est pourquoi, nous appelons les citoyens européens à mettre en œuvre toute leur influence politique afin de lutter contre la régression de l’Europe vers l’unilinguisme.

L’Union européenne est née en tant qu’association libre de pays européens dans une entité supranationale, assurant le pluralisme et l’égalité des droits de tous les peuples participants.

Pour la première fois dans l’Histoire, les pays européens ont décidé d’unir leurs destinées dans un projet d’intégration mettant fin à toute division, à tout conflit, à toute velléité de domination.

Un projet européen de cette taille ne saurait se concevoir sans le respect absolu de l’identité des pays qu’il rassemble, de leur culture et du multilinguisme qui en est l’expression tangible et l’essence même, la condition nécessaire à sa réussite.

L’article 217 du traité instituant la Communauté économique européenne, signé à Rome le 25 mars 1957, stipule : "Le régime linguistique des institutions de la Communauté est fixé, sans préjudice des dispositions prévues par le statut de la Cour de justice, par le Conseil statuant à l’unanimité." Cet article n’a jamais été changé, malgré toutes les modifications que le traité a subies par la suite. N’a pas changé non plus le règlement d’application (1) où on lit : "Les langues officielles et les langues de travail sont la langue française, la langue italienne, la langue néerlandaise et la langue allemande." À ces quatre premières se sont ajoutées, au fur et à mesure des adhésions, les langues des nouveaux pays membres. Ce fait souligne l’importance accordée à la langue de chaque pays dans le contexte de l’intégration des peuples européens.

Dans la réalité, cependant, ces dispositions ne sont pas appliquées, ce qui rend difficile la participation effective du citoyen européen, qui finit par regarder les institutions européennes comme des entités lointaines et artificielles. L’absence, dans la pratique, d’un véritable multilinguisme, accroît de façon exponentielle la distance entre les citoyens et les institutions et leur gestion de la "res publica europea".

En cachette et tout en continuant à affirmer le contraire(2), des institutions européennes, et notamment la Commission, ont mis en œuvre des mesures et des pratiques de plus en plus ramifiées affectant le multilinguisme et favorisant une seule langue. Les raisons invoquées pour cette mise à l’écart "pragmatique" des autres langues sont toutes d’ordre financier, et cela bien que la Commission européenne ait affirmé dans nombre de documents officiels que de tels motifs n’entrent pas en ligne de compte pour le règlement de difficultés d’ordre politique. Et les langues sont justement un obstacle politique, peut-être même l’un des plus notables.

Parallèlement, les programmes d’enseignement des différents États membres sont de plus en plus axés, et pas seulement dans le domaine linguistique, sur la langue anglaise, à tel point que pour un élève ou un étudiant il devient difficile, voire impossible, de choisir les langues qui se présentaient traditionnellement comme faisant partie de la culture européenne, comme le français, l’allemand, l’italien, l’espagnol. Et tout cela en contradiction ouverte avec les conclusions du Sommet de Barcelone où, pour favoriser une intégration harmonieuse entre les peuples, on a invité les États membres à faire apprendre aux jeunes au moins deux langues étrangères.

La langue est un instrument de pouvoir, peut-être le moins évident, mais sûrement le plus efficace. On est donc confronté à une tentative de colonisation de l’Europe à laquelle collaborent, de bonne ou de mauvaise foi, les responsables des politiques communautaires, et pas seulement dans le secteur linguistique. Conséquence immédiate de cette stratégie de domination et de son acceptation irresponsable de la part des autorités des autres pays, peu à peu les citoyens de langue maternelle anglaise vont occuper non seulement tous les postes clés mais tout simplement et prioritairement tous les postes en laissant aux autres ce qui reste. Cette évolution est déjà en cours dans les institutions de l’Union et dans beaucoup d’entreprises européennes.

La classe politique européenne ne saurait s’acquitter de ses responsabilités dans le domaine linguistique par de simples contributions en faveur de langues locales et/ou minoritaires. Aujourd’hui sont menacées et doivent être développées des langues telles que le français, l’espagnol, l’italien, l’allemand et toutes les autres langues officielles, qui constituent le fleuron de la culture et du patrimoine européens et servent de support à bien d’autres langues à travers le monde.

Dans cette lutte, personne ne se sauvera seul. Ceux qui se plient à la domination de l’anglais et espèrent la tempérer par la survie d’une ou de deux autres langues sont des perdants, dès le départ. D’abord, parce qu’il faut assurer la participation effective du citoyen à la "res publica europea" et, ensuite, parce que ce qui est aujourd’hui remis en question c’est une façon de vivre, une forme de pensée, une vision du monde qui ne peuvent se résumer ni en une ni en deux ni en trois langues seulement.

Il est nécessaire et urgent de mettre en œuvre un système européen souple et flexible, qui assure le lien entre l’Europe et ses citoyens et les conduise à participer activement à sa construction, dans une optique de culture et de démocratie.

La colonisation actuellement en cours sape les valeurs d’égalité et d’égale dignité qui sont garanties aux citoyens européens par les textes, mais systématiquement remises en question par la Commission et d’autres institutions.

Nous sommes convaincus que, sans une égalité effective entre les citoyens européens, toute obligation morale d'appuyer et de renforcer l'Union tombera, pour laisser la place à l'obligation opposée de la détruire afin de sauvegarder sa propre identité, ce qui serait une vraie tragédie.

Ou bien l'Europe respectera et gardera la diversité de ses cultures et de ses langues, cette diversité qui en constitue l'identité et la spécificité, ou bien elle périra dans une série de conflits, dont on perçoit déjà les premiers signes.

(1) Règlement n.1 établissant le régime linguistique de la Communauté économique européenne, article 1erJournal officiel n.B 017 du 06/10/1958, p 385.

(2) Déclaration inscrite au procès-verbal du Conseil, 25 juin 2002 : "Rappelant les conclusions du Conseil européen de Barcelone en ce qui concerne l’enseignement des langues étrangères, le Conseil et la Commission encouragent l’ensemble des institutions à promouvoir la diversité culturelle et les connaissances linguistiques à tous les stades de la carrière des fonctionnaires et autres agents des Communautés européennes."

Nous lançons donc un appel à tous les Européens épris de liberté et soucieux de préserver leur identité et les valeurs portées par leur langue pour qu’ils exigent du Parlement européen, du Conseil de l’Union, de la Commission européenne :

1. La primauté, pour la question linguistique en Europe, de sa dimension politique, sur tout autre aspect technique ou financier.

2. Le respect de la diversité linguistique et culturelle de l’Europe, sans laquelle celle-ci perdrait elle-même son identité.

3. Un régime linguistique des institutions européennes explicite, choisi selon des règles démocratiques et transparentes, soumis à un véritable débat public.

4. L’adoption d’une politique linguistique fondée sur le principe d’égalité des citoyens et, par conséquent, d’égalité de leurs langues et cultures respectives.

Comité de coordination pour la démocratie linguistique en Europe
Allarme lingua
Athena
Avenir de la Langue Française
Campagne Européenne pour les langues
Défense de la Langue Française
Droit de comprendre
Linguarum democratia
Observatoire International de la Langue Française
Verein Deutsche Sprache
Association des professionnels de la traduction des brevets d'invention
Association pour la promotion de la francophonie en Flandre
Cercle littéraire des écrivains cheminots
e-historia.net
La ligue de coopération culturelle et scientifique Roumanie-France

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Gouvernements français et démolition de la langue française 2007-2014

Attitude des gouvernements français et œuvre de démolition de la langue française et de la Francophonie : 2007-2014

Graves atteintes tolérées, voire portées, depuis 2007 au texte
et surtout à l’esprit de la Constitution (art. 2) et de la loi Toubon

langue française politique anglicisation : Cela malgré les discours des deux Présidents de la République successifs, à partir de celui, de campagne, de 2007 à Caen, dont il convient de souligner l’excellence :

1) 2007-2012

- En janvier 2008, les parlementaires français ratifient le Protocole de Londres et le renoncement à l’exigence de traduction intégrale des brevets européens. Il n’a pas été tenu compte de l’avis très défavorable de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie (APF).

- En janvier 2009, les représentants de la France ont renoncé au rang de langue de travail du français au sein de l’Agence internationale des énergies renouvelables (IRENA), et poussé les autres pays de la Francophonie à faire de l’anglais la seule langue, entérinant ainsi l’hégémonie linguistique anglo-saxonne, contre les intérêts de tous les francophones.

L’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) tente un rattrapage consistant à faire évoluer le régime linguistique de l’IRENA vers le plurilinguisme : avec quel appui français ?

- En juin 2009, le Conseil Économique, Social et environnemental (CESE) écrit dans un rapport" que "le recours à l’anglais comme code commun se généralise, sans que cela soit nécessairement une menace pour la diversité des langues. C'est une facilité dont certains Français hésitent encore à se servir, alors que, pour d’autres, c’est la solution miracle".

- En juin 2010, l’arrêté ministériel instituant l’anglais comme seule langue obligatoire pour l’épreuve orale du concours d’entrée à l’École nationale de la magistrature (ENM) est validé par le Conseil d’État.

- En janvier 2012, l’Agence française pour le Développement (AFD), établissement public agissant pour le compte de l’État, émet un appel à projets pour une conférence le 14 juin à Paris. Elle exige de la part des soumissionnaires francophones des réponses exclusivement en anglais. Saisis par nos associations, les pouvoirs publics compétents n’ont pas réagi.

- Plus insensiblement, le français en France a perdu d’autres positions au cours de ce quinquennat. Ainsi, les autorités de l’aéronautique civile, du transport et du contrôle aérien français ont achevé d’imposer l’usage exclusif de l’anglais dans ces domaines. Il en est allé de même dans les sciences et la recherche, pour les appels à projets de l’Agence nationale de la Recherche (ANR). Un recours de nos associations fut rejeté par le Conseil d’État.

- Dans les institutions européennes, le gouvernement français n’a fait montre d’aucune fermeté ni opiniâtreté pour maintenir les positions de la langue française, attaquées quotidiennement par nos partenaires-adversaires ; il a même toléré que ses instructions et circulaires, notamment celle d’avril 2004 de M. Raffarin, fussent ignorées et bafouées par ses propres fonctionnaires, voire par ses ministres.

- En ce qui concerne la francophonie mondiale, insensiblement au cours de ces années, le gouvernement français a accentué la diminution des crédits pour notre action culturelle à l’étranger (écoles, lycées, établissements d’enseignement supérieur, instituts et centres culturels, Alliance française, Mission laïque…) ; il a mondialisé davantage l’aide française au développement au détriment d’une préférence pour les pays francophones ; il n’a pas sensiblement augmenté ses contributions aux institutions de la Francophonie-Communauté (OIF), tout en renforçant encore la préférence à son élargissement au détriment de son approfondissement ; il a, dans le "triangle Ottawa-Paris-Québec", rompu de fait l’équilibre délicat en privilégiant fortement les relations avec le Canada fédéral, au détriment de celles, naguère très étroites, qu’il entretient depuis le Général de Gaulle avec l’État fédéré québécois.

2) 2012-2014 : Le quinquennat suit et renforce la ligne du précédent

- Dès janvier 2013, les pressions exercées depuis le début du siècle par certains milieux universitaires (MM. Pierre Tapie, le Pr Auger, Richard Descoings, entre autres) partisans de l’enseignement en anglais dans nos grandes écoles et universités - pressions déjà partiellement victorieuses sous le ministère de Mme Valérie Pécresse - ont maintenant abouti. Mme Fioraso put présenter un projet de loi portant réforme de l’enseignement supérieur, dans lequel un article 2 ouvrait grandes les vannes de l’enseignement en anglais, par une extension pratiquement illimitée des dérogations déjà permises par la loi Toubon.

Les réactions très vives de 32 associations en synergie, la mobilisation par leurs soins des académies, de diverses institutions et personnalités éminentes, ainsi que de parlementaires de tous bords, dont MM. Pouria Amirshahi (et ses 40 députés PS) et Daniel Fasquelle (UMP), ont conduit à des amendements. Le plus important de ces amendements pose l’interdiction d’offrir des formations diplomantes exclusivement en anglais.

Mais la présence de ces amendements dans le texte voté, puis promulgué le 22 juillet 2013, n’a pas empêché une joyeuse prolifération, de formations illégales. Cela, plus grave encore, dans le silence et l’inaction complices des ministères auxquels la loi Fioraso votée fait pourtant obligation expresse d’accréditer les formations nouvelles, donc de refuser l’accréditation aux formations illégales.

Contre ces offres illégales, 14 associations, dont les principales agréées par les ministères de la Culture et de la Justice pour veiller à l’application de notre législation linguistique, ont déjà déposé des recours gracieux et s’apprêtent à en déposer d’autres, ainsi que des recours juridictionnels devant les tribunaux administratifs compétents.

Elles estiment urgent que l’État rétablisse en la matière une légalité ouvertement bafouée.

- Le Président de la République en exercice avait annoncé en 2012 dans ses thèmes de campagne la ratification de la Charte des Langues régionales et minoritaires. Or une disposition très importante de cette charte rendrait possible pour ces langues d’accéder au moins en partie à l’officialité. Elle avait été jugée inconstitutionnelle par la Cour de la rue Montpensier. Les associations rappellent que la République n’a qu’une langue officielle. Les co-officialités détruiraient l’unité de la Nation et nuiraient gravement à la langue française.

- Depuis 2013 : la circulaire d’avril 2013 du Premier Ministre Jean-Marc Ayrault sur l’obligation faite aux agents publics français d’employer la langue de la République en France, à Bruxelles (UE), et dans les institutions internationales, n’a pas été respectée.

- Les pouvoirs publics ont fait preuve d’un mépris croissant à l’égard des associations qui, très actives, veillent à l’application de la législation linguistique, et dont trois sont, à cet effet, agréées par les ministères de la Culture et de la Justice. Leurs actions conjuguées ont été jugées gênantes à l’occasion de l’affaire Fioraso, notamment à ses débuts, car elles avaient appelé en vain à réagir les ministres dont les fonctions étaient directement affectées par le passage à l’enseignement en anglais : Mme Benguigui (Francophonie), Mme Filippetti (langue française en France), M. Fabius (réseau culturel à l’étranger, encore remarquable).

Gênante aussi leur action collective visant à obtenir, dans une grande campagne nationale "Communes de France pour la Langue française", l’équivalent d’un referendum d’initiative populaire en faveur du français, contre son remplacement imposé par un "globish pour tous"

- Dans ce contexte de désarroi et d’abandon, il ne faut pas s’étonner de ce que la Commission de Bruxelles se soit crue justifiée à envoyer à l’automne 2014 aux plus hautes autorités françaises une note en anglais – du reste humiliante dans son contenu et sa forme - sur la présentation de son budget national. L’usage de l’anglais seul ajoutant à l’humiliation l’expression d’un mépris ouvertement insultant que des gouvernements français antérieurs n’eussent –eux - jamais toléré. Il devient essentiel et urgent de mettre un terme à une telle arrogance, comme à notre inadmissible tolérance.

-En ce qui concerne la francophonie mondiale, le gouvernement français a certes réaffirmé dans ses discours à la fois l’engagement francophone de la France, et un intérêt un peu réanimé pour la relation franco-québécoise, mais il garde en fait, là aussi, la même attitude fondamentale que son prédécesseur immédiat. Sa contribution à la préparation du Sommet francophone des chefs d’État et de gouvernement en novembre 2014 à Dakar, et à la délicate succession du Secrétaire général de l’OIF, a manqué de vision et de sérieux.

Les Français les plus critiques à l’égard de la politique gouvernementale du français et de la Francophonie depuis 2007 utilisent les constats ci-dessus pour dresser un réquisitoire en forfaiture et en trahison, et y voir le résultat d’une propagande et d’une action impériales de plusieurs décennies soutenue par nos "collabos de la pub et du fric" selon Michel Serres.

Nous ne voulons pas croire à cette thèse du complot. Plutôt à un "air du temps" qui est propice à tous les désarrois et abandons, et qui ne touche pas seulement la France.

Mais avouons qu’il est de plus en plus difficile de s’en tenir à "l’air du temps" si commode.

Albert Salon, docteur d’État ès lettres, ancien ambassadeur, commandeur du Mérite national, coordinateur de réseaux francophones internationaux.

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Les 20 ans de la loi Toubon (2)

Les 20 ans de la loi Toubon (2)

Contribution à l’histoire de l’action de la rue de Valois en faveur de la Langue française : Le rôle méconnu, voire occulté, des associations pour le français et la Francophonie

loi Toubon langue française législation

Le rôle des associations pour le français et la Francophonie est resté longtemps méconnu, voire sciemment minimisé, y compris dans les rapports remis aux pouvoirs publics, et jusque dans un colloque important très officiel, présenté en journée d’études quasi universitaires, et bien organisé le 13 octobre 2014 au Sénat, sur le Bilan des 20 années d’application de la "loi Toubon" 94-665 du 4 août 1994.

Législateurs et fonctionnaires des organismes officiels tendent, en France plus naturellement peut-être que dans d’autres pays développés, à se parer des plumes du paon, et à ne présenter au public que leur action, en taisant les précieux apports de la société civile.

Or, pour l’historien(ne), il peut être intéressant, voire indispensable pour la manifestation de la vérité – de nombreuses archives en faisant foi – de s’intéresser aussi à l’action propre des syndicats et associations diverses, qu’elle soit ou non associée à celle des acteurs publics.

Tel est le sens, dans le domaine régalien du français et de la Francophonie, de la présente contribution qu’un collectif d’associations françaises a jugé nécessaire d’apporter aux historiens et sociologues, et qui pourrait en cas de besoin être complétée par ses auteurs.

Une constatation s’impose d’abord : en cette matière, véritable cas d’école, l’action associative a précédé l’action du législateur, et a le plus souvent inspiré*, complété, voire dépassé ensuite largement dans l’application des textes, celle des organismes officiels.

Je ne remonte ici que jusqu’à Philippe Rossillon** pour les textes de 1966 (Haut-Comité de la Langue française), de 1972 (terminologie et commissions), de 1975 : "loi Bas-Lauriol", qui n'eût pas existé s’il n'en eût pas rédigé le brouillon,  puis encouragé les deux députés.

En ce qui concerne la Francophonie institutionnelle* : à Philippe Rossillon et à l'éminent Québécois Jean-Marc Léger, épaulés par Bernard Dorin, Hyacinthe de Montera, Xavier. Deniau, Martial de la Fournière, Daniel Jurgensen, des amis africains et autres, est largement dû le traité ACCT, de 1970, ancêtre de l’actuelle OIF, présenté comme tombé du ciel...

Encore en avril-mai 1992, Philippe Rossillon et les autres promoteurs d’ALF née fin 92, ont été à l'origine des actions parlementaires (MM. Deniau, Bellon, Legendre, Schumann, Toubon, et quelques autres) pour faire introduire dans l'article 2 de notre Constitution la très précieuse phrase : "La langue de la République est le français".

Et ce fut ALF, avec l'appui vigoureux de Rossillon alors encore en vie*, qui, dès 1992, se mit au travail pour rédiger ce qui fut la première esquisse de la loi du 4/8/94, la présenta à Mme Tasca, travailla avec ses conseillers (A. Ladousse, et aussi J. Simon), puis, après le changement de gouvernement du printemps 1993, présenta l’esquisse à M. Toubon et travailla avec ses conseillers MM. Portiche, Gény, Marek).

Aucun des deux ministres n’a fait allusion à ce travail…

Notre rôle a été ignoré, au colloque, par les intervenants qui ont fait référence pour s’en féliciter à l'inscription en 2008 de la Francophonie dans la Constitution, enfin obtenue (titre XIV, art. 87), après nos tentatives opiniâtres conduites en maintenant pendant 16 ans la mobilisation de nos amis parlementaires lors de toutes les révisions constitutionnelles réalisées entre 1992 et notre succès final en 2008. Il s’est pourtant agi d’une action constante et acharnée d’ALF, dont des archives témoignent.

Ignoré allègrement aussi le lancement, par 32 associations, du fort débat médiatique du 1er semestre 2013 au sujet du funeste article 2, modifiant la loi Toubon, du projet Fioraso par lequel nos grandes écoles et universités passaient à l’enseignement en anglais. La mobilisation réussie du public ainsi orchestrée a débouché sur des amendements intéressants (dont l’interdiction de formations exclusivement en anglais) présentés par des parlementaires de divers bords politiques. Il n’est que trop humain qu’ils en aient la gloire. Mais l’historien et le sociologue honnêtes devront retenir le grand mérite de nos 32 associations, agréées et non agréées. Nos archives sont à leur disposition.

Ignorés enfin nos recours signés par 13 associations, déposés contre les établissements et les ministères qui ont violé sans vergogne la loi du 22/7/2013 et son précieux amendement interdisant des formations diplômantes exclusivement en anglais.

Cette évidente forfaiture fut, dans le colloque du 13 octobre, recouverte d'un voile pudique. Mentionnée brièvement çà et là, sans relief ni insistance.

Sa dénonciation par nos associations a été presque complètement étouffée.

Une partie du public put peut-être en déduire qu’il s’agissait d’une entorse sans gravité.

Pourtant, si elle prenait de l’ampleur, ses conséquences sur la cohésion nationale, la vitalité intellectuelle et l’influence internationale de la France, seraient certainement désastreuses.

Nous informerons historiens et sociologues des suites données à nos recours.

Albert Salon, docteur d’État ès-lettres, ancien ambassadeur, commandeur du Mérite national, président d’Avenir de la langue française et coordinateur de réseaux francophones nationaux et internationaux.


* Les rapports pertinents au Parlement, le programme et les intervenants politiques et universitaires du colloque important et bien organisé du 13 octobre 2014, la liste des associations agréées par les ministères de la Culture et de la Justice, et celle de la trentaine d’associations françaises non agréées qui agissent en synergie, peuvent être consultés respectivement :

- dans les services de l’Assemblée nationale et du Sénat ;

- à la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF), 6 rue des Pyramides - 75001 Paris et sur son site www.dglf.culture.gouv.fr :

** Sous l’égide d’Avenir de la langue française (ALF), un essayiste historien termine un livre sur Philippe Rossillon. Il prépare aussi, avec l’OIF et une équipe, une histoire de la construction des institutions de la Francophonie jusqu’à l’actuelle Organisation internationale (OIF).

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20 ans après la loi Toubon

"Vingt ans après…"

Le 13 octobre 2014 au Sénat, un bilan des 20 ans de la loi Toubon du 4 août 1994

loi Toubon politique langue française

Rendons hommage aux organisateurs de la rue de Valois (DGLFLF et Comité d’Histoire) qui ont, dans leur optique, bien organisé ce colloque, pour un public très choisi de 150 personnes.

Ouvert par Mme Catherine Tasca, sénatrice, ancienne ministre de la Culture, clos par l’ actuelle, Mme Fleur Pellerin, marqué par M. Jacques Toubon, Défenseur des Droits, ministre de la Culture et de la Francophonie de 1993 à 1995, ce colloque a été réussi aussi dans notre optique associative, parce que, volens nolens, il a révélé l’actuelle absence de volonté politique en matière de français et de Francophonie. Bravo, à cet égard, à MM. Amirshahi, Cassen, Dubois, Legendre, Le Glaunec, Lévy-Leblond, Salengro, aussi à M. Toubon!).

Trois des associations agréées pour veiller à l’application de la loi, seules invitées, y étaient.

Le paladin de nos causes Philippe Rossillon et d’autres des années fastes ne sont plus. Mais les mousquetaires du roi sont encore là pour la plupart. Ils voient aussi arriver des jeunes qui seront là pour les « vingt ans plus tard » du nouveau Vicomte de Bragelonne. Leurs cœurs rouge vif saignent au spectacle des sinistres éteignoirs d’enthousiasmes, brise-élan, tue-Cyrano, casse-France, qui marquent ce qui n’est plus aujourd’hui une glorieuse « époque » selon Péguy, mais une pauvre « période » grise et pénible de notre histoire.

Alexandre Dumas retrouve dans son Vingt ans après les héros des « Trois Mousqutaires », et un contexte politique peu changé malgré la Fronde, la puissance royale restant dominante.

Les mousquetaires de la fin du 20ème siècle, eux, sont devenus en ce 21ème orphelins de la puissance publique. Ils continueront à ferrailler pour l’intérêt général, la langue française et l’honneur, mais sont très loin de retrouver après 20 ans le soutien du pouvoir dont leurs ancêtres avaient bénéficié au 17ème siècle.

Pis : ils constatent avec douleur qu’ils sont des gêneurs. Leurs actions sont moins ignorées que sciemment occultées**. En fait, par repentance et complaisance, mamelles d’une fausse France, on les cloue au pilori. Car, jusqu’en ce colloque où l’auto-satisfaction des politiques et des fonctionnaires à peine troublée par les constats discrets mais honnêtes de sociologues, a dominé, nos mousquetaires ont osé dénoncer la pire mutilation de la loi Toubon qu’a constituée l’article 2 de la loi Fioraso. Cet article a en effet ouvert en grand les vannes de l’enseignement en anglais dans nos universités et grandes écoles. Alors que tout le colloque a tendu à faire entrer dans les têtes que la loi Toubon a eu de bons effets, n’est plus ridiculisée mais admise, et qu’il faudrait se réjouir de ce qu’au moins un « droit au français », nouveau slogan-paravent-rassurant, a été nettement affirmé dans tous les textes. Jusque dans celui de la loi Fioraso ! Cela est du reste vrai. Ce serait satisfaisant si ce droit n’était pas bafoué par l’offre d’enseignements exclusivement en anglais par les établissements, dans le silence de leurs ministères de tutelle, auxquels pourtant la loi amendée du 22/7/2013 fait obligation d’accréditer les formations, donc de refuser les illégales…

Nos associations ont levé le voile très pudique jeté sur cette grave forfaiture. Elles dénoncent ce nouveau moyen d'angliciser et vassaliser la France. Elles déposent des recours contre les contrevenants à la loi. Elles tiennent à ce qu’Edwy Plénel, dans un quasi éditorial du Monde,

publié en juillet 1994 et fustigé avec force par Bernard Cassen au colloque, qualifiait avec une sorte de délectation de « vielles lunes » et de nostalgie d’une grandeur perdue.

Au coin avec bonnet d’âne les associations** qu’il est malséant et malodorant de fréquenter !

Dormez, bonnes gens ! Les policiers de la pensée, officiers du guet euro-compatibles adoubés « young leaders », veillent sur la pax americana de notre Cité, belle Provins médiévale que l’on peut laisser se bercer de beaux rêves de résistance…

Albert Salon

* Le compte rendu officiel de ce colloque sera peut-être disponible sur le site www.dglf.culture.gouv.fr

**La vérité historique sur le rôle des associations depuis 40 ans est rétablie dans la note ci-dessous adressée au Comité d’Histoire du ministère de la Culture.

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Les 20 ans de la loi Toubon

Les 20 ans de la loi Toubon

langue française loi Toubon politique

Lundi se tenait au Sénat une journée d'étude sur les 20 ans de la loi sur l'emploi de la langue française (ou loi du 4 août 1994 dite aussi loi Toubon). Cette journée était organisée par la DGLF et le comité d’histoire du ministère de la Culture et de la Communication.

Quelques instantanés :

Olivier Dutheillet de Lamothe fait le point notamment sur le lien entre le caractère constitutionnel du français ("La langue de la République est le français") et la ratification ou non de la charte des langues régionales

Vincent Dubois de l'université de Strasbourg esquisse une sociologie politique du contexte de la loi. Il montre les trois axes du combat contre la loi : l'inanité (on est incapable de peser sur le choses), la liberté (la loi aurait été orwelienne!) et surtout ce qui a fait le plus de ravages l'ironie et le ridicule. Les tenants de la loi étant pris entre deux feux entre la volonté politique et l'envie d'éviter l'interventionnisme.

Frédéric Châtaigner de l'université de Tours qui a étudié systématiquement la presse de l'époque raconte "La réception de la loi Toubon dans les médias" et montre comment de journaux assez favorables à une législation linguistique en 1991-92 tourneront casaque. Comme Libération qui publie alors des tribunes de Dominique Noguez puis vire après à une opposition systématique, comme Le Monde qui passera d'un quasi soutien à une position plus atlantiste. Avec un summum atteint par Edwy Plenel voyant dans la loi Toubon une loi néo-coloniale ! Il met en exergue qu'en fait peu de journalistes avaient lu la loi et que souvent ils étaient tombés dans le dénigrement facile (Mister allgood)

Catherine Tasca rappelle le rôle de François Mitterrand dans l'affirmation de la Francophonie et son propre rôle dans l'élaboration en 1992-1993 de ce qui deviendra la loi Toubon. Nous rappelant un colloque organisé par elle en décembre 1992 réunissant une large palette d'intellectuels favorables à la loi (Debray, Noguez, Cerquiglini, Saint-Robert…)

Jacques Legendre, rapporteur de la loi au Sénat nous rappelle son étonnement, quand pensant avoir une unanimité pour la loi, comme cela avait le cas en 1975 pour la loi Bas-Lauriol, a vu les oppositions se dresser, notamment celle de l'Académie des sciences déjà obnubilée par la publication des articles en anglais et l'index Garfield.

Bernard Cassen, ancien directeur général du Monde diplomatique, soutien de la loi à l'époque, rappelle la naïveté d'une partie de l'élite française à l'inverse de Churchill qui appuyait le Royaume-Uni sur tout d'abord les pays de langue anglaise, le Commonwealth et enfin seulement l'Europe. Pour lui les épisodes récent d'espionnage américains montrent que les États-Unis n'ont vraiment confiance que dans les pays anglo-saxons (les 5 yeux des américains).

Bernard Cerquiglini, s'étonne encore 20 ans après que, à l'inverse des communistes, les socialistes à l'origine de la loi se soient par calcul politicien finalement opposé à une loi qui aurait mérité l'unanimité.

Jacques Toubon, ministre de la culture et de la francophonie nous rappelle le contexte de l'époque et les objectifs de la loi. Il incite par ailleurs à utiliser le Défenseur des droits qu'il est devenu, pour lutter contre les discrimination notamment linguistiques..

Pouria Amirshahi, député des français de l'étranger auteur du très bon rapport sur la Francophonie "Francophones de tous les pays, unissez-vous !" nous rappelle l'objectif vital pour la France de la prise en compte de cette Francophonie. Il voit une "désinvolture des élites et des représentants officiels de la France à l’égard de notre langue"

Patrice Gélinet, membre du conseil supérieur de l’audiovisuel ne semble pas voir de problème dans l'audiovisuel quand de plus en plus d'émission prennent des titres anglo-américains et que les chaînes peuvent aller jusqu'à diffuser 13 films ou séries anglo-saxonnes le même soir à la même heure pour 20 chaînes…

Jean-Marc Lévy-Leblond, physicien et professeur à l’université de Nice montre le difficile combat d'un scientifique d'une science dite "dure" contre le tout-anglais. Citant même l'exemple d'une revue de la sécurité sociale française, écrite par des français pour des français sur fonds publics étant pourtant entièrement rédigée en anglais…

Bernard Salengro, secrétaire national de la CFE-CGC montre la prise en compte progressive par les syndicats du phénomène linguistique et le début des jurisprudences obtenues pour le repect du français au travail (Gems, Nextitoane…) et cite par opposition le cas d'Alcatel ayant racheté l'américain Lucent et qui peu à peu insidieusement pour des raisons linguistiques la suprématie de l'anglais a conduit à éliminer tous les français de la direction… MAR


à lire également

Rencontre avec trois acteurs clés du dispositif (Jacques Toubon, Xavier North, Bernard Cerquiglini)

La Croix : La langue française fait de la résistance (13/10/2014)

La Croix : Faut-il continuer le combat pour défendre la langue française ? (13/10/2014)

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Geneviève Fioraso hors-la-loi !

Geneviève Fioraso hors-la-loi !

éducation politique Fioraso colonisation

Geneviève Fioraso, malheureusement toujours secrétaire d'État chargée de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, récidive. Angliciseuse de choc et non contente d’avoir ouvert les formations dispensées en anglais à l’université avec sa loi de 2013, elle continue à mener son action de destruction systématique de la langue française dans l'Enseignement supérieur.

En témoigne cette circulaire du 25 juillet 2014, publiée au Bulletin officiel de l'Enseignement supérieur et de la Recherche du 28 août 2014 concernant les candidatures à l'Institut universitaire de France* Cette circulaire signale incidemment, en fin de texte, comme une évidence et après avoir énuméré tous les documents nécessaires à la candidature : "Le dossier sera intégralement rédigé en anglais" et grand seigneur, ce qui serait drôle si ce n’était scandaleux : "Une version en français peut y être adjointe si le candidat le souhaite."

On croit rêver, un secrétariat d'État avec une simple circulaire prend la liberté de violer la Constitution ("La langue de la République est le français" – art 2) et la Loi (article 11 de la loi du 4 août 1994 : "La langue de l'enseignement, des examens et concours, ainsi que des thèses et mémoires dans les établissements publics et privés d'enseignement est le français, sauf exceptions justifiées par les nécessités de l'enseignement des langues et cultures régionales ou étrangères ou lorsque les enseignants sont des professeurs associés ou invités étrangers.[…])

Tout ça parce qu'il s'agit d'un jury international alors que les d'enseignants-chercheurs sélectionnés sont censés enseigner en France !

Une fois de plus la Francophonie et toutes les autres langues du monde sont méprisées au profit de la langue de l'uniformisation générale. Geneviève Fioraso, ne sait sans doute pas que les 77 pays membres de la Francophonie sont aussi des pays "internationaux". Elle a fait sienne, comme toute une France fascinée par tout ce qui est anglo-saxon, la devise : "international = anglo-saxon".

Nous demandons avec force, la suspension de cette circulaire et sa réécriture dans l'autre sens : "Le dossier sera intégralement rédigé en français. Une version en anglais peut y être adjointe si le candidat le souhaite."

Il est regrettable que les médias, sans doute trop occupés par les mensonges d'alcôve, n'aient daigné s'intéresser à ce phénomène mineur pour un pays : le massacre programmé de sa langue à l'Université.

MAR


* L'Institut universitaire de France désigne un ensemble d'enseignants-chercheurs sélectionnés par un jury international pour la qualité exceptionnelle de leurs recherches, appelés membres, bénéficiant d'une décharge à hauteur de deux tiers de leurs charges d'enseignement, d'une prime et d'une dotation budgétaire.

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Publication du Rapport Attali

Publication du Rapport Attali

La Francophonie et la francophilie, moteurs de croissance durable

Publication du Rapport Attali

Francophonie Attali politique langue française

Jacques Attali a remis mardi 26 août au président de la République François Hollande un très intéressant apport sur l'énorme potentiel économique de la Francophonie et de la francophilie.


Réparties sur les cinq continents, plus de 220 millions de personnes parlent la langue française. Ce chiffre pourrait atteindre 700 millions en 2050, notamment en Afrique. A la demande du président de la République, le groupe de travail présidé par Jacques Attali s'intéresse aux moyens d'exploiter le potentiel économique de la Francophonie à travers la promotion de la langue et de la culture françaises.

Le groupe de travail présente 53 propositions regroupées autour de 7 axes :

  • augmenter l'offre d'enseignement du et en français, en France et partout dans le monde
  • renforcer et étendre l'aire culturelle francophone
  • cibler 7 secteurs clés liés à la francophonie, pour maximiser la croissance de la France et des autres pays francophones (tourisme, technologies numériques, santé, recherche et développement, secteur financier, infrastructures, secteur minier)
  • jouer sur la capacité d'attraction de l'identité française pour mieux exporter les produits français et conquérir de nouveaux francophiles
  • favoriser la mobilité et structurer les réseaux des influenceurs francophones et francophiles
  • créer une union juridique et normative francophone à travers la mise en place d'un guichet douanier pour les francophones dans les aéroports des pays francophones volontaires
  • se donner comme projet de créer à terme une Union économique francophone aussi intégrée que l'Union européenne.

Extrait : "La Francophonie, c’est 200 millions de personnes, si l’on ne développe et on ne maintien pas l’enseignement du français un peu partout dans les pays francophones ce nombre peut décroître, mais contre si on est capable de maintenir l’enseignement en français dans les écoles primaires et secondaires et avec toutes les réformes que nous avons proposées, ce nombre peut passer à 750 millions en 2050, et apporter en France et au reste du monde francophone une croissance considérable." (télécharger le rapport)
(à lire également le compte-rendu du journal Les Échos 26/8/2014)

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La résistance s’organise contre le tout-anglais universitaire

Contre les universités françaises qui veulent enseigner exclusivement en anglais à leurs étudiants français

La résistance s’organise

université américanisation colonisation politique

Vous vous souvenez du large débat du premier semestre 2013 dans les médias, lancé dès janvier puis nourri avec constance par ALF, assez vite rejointe par diverses personnalités et associations, ainsi que par des partis politiques et des parlementaires y compris des socialistes (M. Pouria Amirshahi qui en entraîna d’autres).

Le funeste article 2 de l’avant-projet de la loi Fioraso sur les enseignements supérieurs en anglais a été amendé dans notre sens grâce à l’ampleur des protestations soulevées.

La loi publiée le 22 juillet 2013 a notamment interdit d’enseigner exclusivement en anglais. Elle a chargé les ministères qui accréditent les formations, ainsi que celui de la Culture dans sa compétence propre en matière de langue française, de veiller à son application.

Or, par la volonté des partisans de l’anglicisation totale dans ce milieu universitaire et des grandes écoles abreuvé depuis 50 ans de propagande en faveur de l’ "excellence états-unienne" et des vertus de l’anglais universel, les formations offertes en anglais uniquement, annoncées fièrement dans cette langue seule, ont proliféré depuis la promulgation de la loi du 22 juillet 2013, et les ministères ne s’y sont pas encore opposés.

Il y a là une nouvelle preuve de la volonté de trop d’ "élites" de procéder, à l’égard du français comme dans tant d’autres domaines nationaux, à un étranglement au lacet dans le silence du sérail.

Évidemment dans le plus grand mépris de la France, de sa culture et de ses lois.

Douze associations coordonnées par Avenir de la langue française (ALF), déposent donc des recours gracieux auprès d’une dizaine d’établissements contrevenants et des ministères défaillants, en vue d’éventuels recours ultérieurs devant les tribunaux administratifs.

Tous les membres d’ALF et les lecteurs de ce site qui ne veulent pas se contenter de l’ "Indignez-vous !" devant l’illégalité des actes adverses, et se demandent comment s’opposer à ce linguicide, sont invités à se faire connaître de nos associations, et à opposer de leur côté toutes formes de résistance à leur portée.

Ils peuvent pousser aux refus, aux protestations groupées et aux recours, des étudiants et des professeurs qui souffrent de subir le joug.

Ils peuvent saisir leurs amis journalistes et parlementaires.

Ils peuvent aider nos associations à payer leurs frais de procédure lors des prochains recours.

Courage ! No deven pasar !

Albert Salon

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Long live the Cannes Film Festival

Long live the Cannes Film Festival !

cinéma cannes américanisation colonisation

Il ne suffisait pas que le jury du Festival de Cannes soit présidé au moins
un an sur 2 par un anglo-saxon depuis 1994* (12 fois sur 20 !)

Maintenant on a fait encore mieux sur les 4 films de la sélection "française" 2 ont été tournés en anglais :

The Search de Michel Hazanavicius et Sils Maria d'Olivier Assayas.

Isabelle Giordano directrice d'UniFrance, semble d'ailleurs s'en réjouir "En 2014, pour la première fois la sélection française réunit deux films tournés en anglais, ce qui marque une nouvelle évolution.

Un bon film français qui se vend est souvent en langue anglaise. [...] (Paris-Match du 7 au
14 mai 2014, p20)

Avec de tels défenseurs l'avenir du cinéma français est bien tracé !

Une solution radicale s'impose : tournons les films en anglais, d'ailleurs pour faciliter la chose des acteurs anglo-saxons feront mieux l'affaire et ceux-ci seront mieux épaulés par des techniciens anglo-saxons, de même un réalisateur anglais ou américain travaillera mieux avec ces acteurs et techniciens anglo-saxons. De moment que la France paie... MAR


*1994 : Clint Eastwood, 1996 :  Francis Ford Coppola, 1998 :  Martin Scorsese, 1999 :  David Cronenberg, 2002 :  David Lynch, 2004 :  Quentin Tarantino, 2007 :  Stephen Frears, 2008 :  Sean Penn, 2010 :  Tim Burton, 2011 :  Robert De Niro, 2013 :  Steven Spielberg, 2014 : Jane Campion

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Le Monde adepte de la « collaboracheune » ?

Le Monde adepte de la "collaboracheune" ?

Le Monde en pleine collaboracheunemédias colonisation Le Monde : Nous découvrons dans le numéro du Monde daté du 13-14 avril 2014 un encart publicitaire qui attire l’œil : Le Monde, le "journal de référence français" racole in english pour un salon des MBA organisé par lui !

Avec ce salon, avec cette annonce, "all in english"de manière caricaturale [jusqu'à la date (THURSDAY, MAY 22nd), jusqu'à l'heure (5:30 pm - 10 pm)],  Le Monde "journal de référence français" semble faire sienne la "collaboracheune" (collaboration linguistique et culturelle) dont le chantre est Frédéric Martel

Ce faisant Le Monde valide le fait qu'il est normal d'enseigner tout en anglais dans le domaine de la gestion ou des affaires ("management" et "business" pour les anglomanes), normal de ramper devant les anglo-saxons.

Ce faisant, comme le dirait François Grin, ce journal contribue à justifier les transferts massifs (monétaires et de savoir-faire) en direction des anglo-saxons.

Il contribue à dévaloriser l'image du français, à accréditer l'idée qu'il ne "suffit plus", qu'il n'est plus apte à jouer son rôle de grande langue de communication.

Ce qui se traduit par des pertes de domaines : les mots finissent par faire défaut pour désigner certaines notions ou pratiques, ce qui, bien sûr, renforce le doute sur les capacités du français à répondre aux besoins du monde contemporain et enfin les francophones sont placés en position d'infériorité.

Le Monde, "journal de référence français" aura aussi fortement contribué à scier la branche sur laquelle il est assis : aucune chance que le public visé ait la moindre reconnaissance pour ce journal à l'origine de cette servilité anglomane. Le public concerné habitué à ne penser plus qu'en anglais n'achètera jamais Le Monde il se tournera directement vers le Financial Times.

Bravo au Monde pour son coup de maître !

MAR

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Alain Finkielkraut, élu à  l’Académie française

Alain Finkielkraut, élu à  l'Académie française

Finkielkraut Académie française

Le philosophe Alain Finkielkraut a été élu jeudi 10 avril à l'Académie française. Cet amoureux de la langue et de la littérature a été élu dès le premier tour par 16 voix sur 28 votants.

Parce qu'il s'interroge sur la dégradation de l'enseignement en France, sur la place de la France de sa langue et de son identité, Alain Finkielkraut a été l'objet d'une campagne mesquine de la part d'un certain milieu bien-pensant qui préfère les vérités toutes faites au débat d'idées. Ainsi fut-il traité de réactionnaire, ainsi un académicien osa-t-il évoquer l'entrée du FN à l'Académie.

Même si telle ou telle de ses positions peut être discutée, au moins a-t-il le mérite d'animer le débat. A la différence de ses contempteurs. Parmi les réactions les plus minables à son élection :

Bruno Masure (qui nous semblait jusqu'ici plus subtil) sur Twitter : "« Ce cinglé réac’ de Finkielkraut "immortel" ! Bloody Thursday. Richelieu, ils ne savent pas ce qu’ils font.» Réaction en anglais sur l'Académie française ? Tout est dit ! Il n'y a plus qu'à souhaiter rétrospectivement à Bruno Masure d'avoir mené un seul débat à la hauteur de ceux que mène Alain Finkielkraut tous les samedis sur France Culture à 9 heures.(Répliques).

La rédaction du Monde qui à l'insu de Frédéric Joignot, journaliste qui a écrit l'article honnête sur l'élection  d'Alain Finkielkraut, a fait un ajout malhonnête à son article :

à la phrase "Comment a réagi l'intéressé ? D'après la philosophe Élisabeth de Fontenay, une de ses amies, [...] Elle reconnaît qu'« elle n'est pas toujours d'accord avec lui » et «ne partage pas toutes ses idées sur le déclin de la société française et surtout sur l'importance de l'écrivain Renaud Camus»

a été ajouté  "- l'écrivain a appelé à voter Marine Le Pen en 2012 et a été condamné jeudi pour provocation à la haine ou à la violence." ce qui laissait à penser que c'était Alain Finkielkraut lui-même qui avait appelé à voter M. Le Pen et avait été condamné et non pas Renaud Camus*.

Et enfin Frédéric Martel, mais après tout, être critiqué par le chantre de la "collaboracheune" cela vaut toutes les décorations !

Bravo à Alain Finkielkraut pour son élection, puisse son amour de la langue française et sa qualité à enrichir le débat d'idées aider la France à retrouver la valeur de sa langue ! Marc-Antoine Renard


* malhonnêteté en partie corrigée sur le site remplacée par "ce dernier, qui a appelé à voter Marine Le Pen en 2012, a été condamné jeudi pour provocation à la haine ou à la violence".  Mais le mal était fait...

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Le Limousin palme de la publicité coloniale

Le Limousin palme de la publicité coloniale

Limousin métro colonisation collaboration

Sur les murs du métro parisien, sur certaines rames mêmes, s'étale en grand ce slogan bien grotesque : "Are-you Lim ? ". Certains pubards, "shootés" à l'anglo-américain (nous leur laissons volontiers cet anglicisme), ayant asséné à ces pauvres limousins la nécessité de l'anglais pour faire moderne, pour sortir de leur ringardisme, pour faire "djeune", ceux-ci sont devenus grands adeptes de la colonisacheune dans la lignée du frédéricmartelisme*Le Limousin palme de la publicité coloniale

Il faudrait dire aux Limousins que ce genre de slogan ne fera venir personne, les djeunes rêveront toujours de Floride, de LA, de "London" ou d'Australie qu'on leur matraque à longueur de journée mais pas d'une imitation, les autres iront visiter de vraies régions fières de leur passé et de leur présent. Mais non, personne ne viendra voir Limoges et sa porcelaine, Aubusson et ses tapisseries, Brive-la-Gaillarde et sa collégiale Saint-Martin sur l'injonction de slogans Coca-Cola.

Ce slogan qui évoque plus le Mc Donald que le Limousin ne donnera aucune envie de visiter cette région française (parait-il). Tout simplement par ce que cela n'a aucun rapport !

MAR

PS : cette région chère au président de la République (il a été maire de Tulle) méconnaît-elle l'avertissement de son héros qui déclarait par exemple le 28 mai 2012 "Je défendrai partout l’usage du français".

(voir le site très "Y'a bon Banania" de la région Limousin)

* frédéricmartelisme : du nom de Frédéric Martel qui prône l'alignement général sur la culture états-unienne et le remplacement du français par un sabir à base d'anglais. (voir l'article qui lui est consacré)

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Des ministres « Y’a bon Banania »

Des ministres "Y'a bon Banania"

ou l'anglomanie comme colonisation mentale

colonisation américanisation politique : Après le service réduit au minimum de la semaine de la langue française de la ministre de la Culture, Aurélie Filipetti, celle-ci nous incite sur Twitter à suivre "la première Museumweek" (sic !) pendant ce temps-là sa collègue Fleur Pellerin,  ministre déléguée chargée des petites et moyennes entreprises, de l'innovation et de l'économie numérique, crée la French Tech (resic !) [Il est vrai que France Tech ça aurait fait ringard. On est colonisé ou on ne l'est pas !

Il parait que dans le même temps François Hollande marque son attachement à la Francophonie (!). Il a sans doute un grand problème de communication avec ses ministres, lui qui déclarait le 28 mai 2012 "Je défendrai partout l’usage du français"

Il en est de même avec Jean-Marc Ayrault, Premier ministre parait-il, qui le 6 mai 2013, avait commis une Circulaire aux ministres sur l'usage du français qui semble effectivement parfaitement respectée !

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42 communes en faveur d’un « manifeste pour le français »

42 communes ont voté une motion en faveur d’un "manifeste pour le français"

communes manifeste langue française

En cette période d'élections municipales, le moment est venu de faire un premier point sur la  Ligue des Communes de France pour la langue française :

42 communes ont dores et déjà voté une motion en ce sens (39 en métropole, 1 outre-mer et une en Belgique). A ces communes, s'ajoutent 2 autres communes dans lesquelles une promesse écrite du maire devrait amener au vote. Ces communes représentent une grande diversité régionale et couvrent toutes les sensibilités politiques.

Mortagne-au-Perche (Orne) est la dernière à avoir adopté notre manifeste, le 11 mars 2014 à l'unanimité, en pleine campagne des municipales... Le maire, Jean-Claude Lenoir, sénateur, ancien député, s'est fait donner par son conseil mandat de "signer tous textes" qui découleraient de cette adoption
Mortagne-au-Perche (4 076 habitants), est emblématique à la fois comme ville du philosophe Alain, et surtout comme lieu principal d'émigration de Français vers la Nouvelle France à partir de 1640, en proportion de sa population.

1) en Métropole (40 communes)

Arnac-Pompadour (Corrèze) 1 227 hab.
Aussac-Vadalle (Charente) 400 hab.
Bollène (Vaucluse) 13 843 hab.
Brantôme (Dordogne) 2 152 hab.
Brienne-le-Château (Aube) 3 500 hab.
Chablis (Yonne) 2 500 hab.
Chamouilley (Haute-Marne) 847 hab.
Champrougier (Jura) 94 hab.
Charmes-la-Grande (Haute-Marne) 170 hab.
Donnery (Loiret) 2 500 hab.
Évian (Haute-Savoie) 8 408 hab.
Grenay (Pas-de-Calais) 6 698 hab.
Grigny (Rhône) 9 000 hab.
Largny-sur-Automne (Aisne) 250 hab.
Le-Touquet-Paris-plage (Pas-de-Calais) 4 538 hab.
Maisons-Laffitte (Yvelines) 23 000 hab.
Montfermeil (Seine-Saint-Denis) 25 000 hab.
Morbecque (Nord) 2 658 hab.
Moulins-en-Tonnerrois (Yonne) 170 hab.
Mortagne-au-Perche (Orne) 4 076 hab.
Notre-Dame-d’Oé (Indre-et-Loire) 3 846 hab.
Orange (Vaucluse) 30 025 hab.
Parnay (Maine-et-Loire) 500 hab.
Saint-Just (Ardèche) 926 hab.
Saint-Martin-d’Ardèche (Ardèche) 1 601 hab.
Sainte-Maure-de-Touraine (Indre-et-Loire) 4 096 hab.
Saleux (Somme) 2 410 hab.
Saulxures-sur-Moselotte (Vosges) 2 742 hab.
Saumur (Maine-et-Loire) 27 283 hab.
Sougères-en-Puisaye (Yonne) 336 hab.
Tocqueville-les-Murs (Seine-Maritime) 300 hab.
Thonon (Haute-Savoie) 33 928 hab.
Uchaux (Vaucluse) 1 386 hab.
Vauville (Calvados) 235 hab.
Verdun (Meuse) 21 000 hab.
Vézelay (Yonne) 447 hab.
Villejoubert (Charente) 340 hab.
Vincelles (Yonne) 1 075 hab.
Viviers (Ardèche) 3 895 hab.
Yerres (Essonne) 29 050 hab.

2) Outre-mer (1 commune)

Dumbéa (Nouvelle-Calédonie) 26 779 hab.

3) Belgique (1 commune)

Ans (province de Liège) 27 750 hab.

4) Communes pour lesquelles le maire s'est engagé par écrit (2 communes)

Douai (Nord) 41 915 hab
Suresnes (Hauts de Seine) 46 876 hab
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L’excellent rapport de Pouria Amirshahi

Retour sur le rapport "Pour une ambition francophone"
L'excellent rapport de Pouria Amirshahi

éducation colonisation anglicisation : Il s’agit d’un excellent rapport, et d’une ambition bien exposée, légitime et crédible.

Les principaux animateurs de nos associations s’y sentent parfaitement à l’aise. Ils en recommandent d’autant plus chaleureusement la lecture (par le lien ci-dessous) qu’ils y retrouvent les propositions qu’ils ont eux-mêmes formulées depuis des années dans leurs divers écrits et exposés oraux.

Plusieurs d’entre nous ont, du reste, été auditionnés par les parlementaires.

Tout y est : l’excellente analyse, la présentation objective des défauts et des forces - toujours avec de bons chiffres, et de bonnes cartes dans de riches annexes -, et les propositions intelligentes et réalistes.

Il nous reste à nous y référer à l’occasion, et à sans cesse agir pour que les propositions y contenues soient enfin prises en considération par le gros de notre classe politique trop désabusée, sceptique, démissionnaire, quand ce n’est pas hostile par alignement sur l’empire.

Le rapporteur, le député Pouria Amirshahi*, mû l’an dernier comme d’autres parlementaires par le bruit médiatique fait par nos associations contre l’article 2 de la loi Fioraso, a très fortement contribué à la rédaction et au vote d’amendements à ce texte, en liaison fort sympathique avec Avenir de la langue française (ALF). Nous approuvons aussi la présentation résumée qu’il nous en livre ci-dessous. Albert Salon.

*M. Amirshahi, né en Iran, est venu en France dans sa petite enfance, avec ses parents francophiles fuyant le régime des mollahs. Il partage avec bien des élites "venues d’ailleurs" un amour exigeant de la France et le désir d’œuvrer pour elle.


Présentation du rapport par Pouria Amirshahi

Francophones de tous les pays, unissez-vous !

Mercredi 22 janvier 2014, la Commission des Affaires Étrangères de l’Assemblée Nationale a adopté à l’unanimité le rapport d’information que j’ai présenté sur la francophonie éducative, culturelle et économique intitulé "Pour une ambition francophone".

Dans un monde où s’affirment de plus en plus des espaces géoculturels et des aires linguistiques, devenus outils d’influence et de puissance économique, le contexte mondial est porteur d’un possible renouveau pour la francophonie…ou de son effacement progressif. Des pays ont pris conscience du vecteur linguistique dans l’affirmation de leur puissance, tandis que d’autres ont compris leur intérêt à s’unir autour de la langue.

À rebours de la désinvolture de quelques élites, ce rapport montre comment la langue française peut être une composante majeure du plurilinguisme mondial. Encore faut-il en avoir conscience.

Le rapport suggère la constitution d’un noyau dur, d’un premier cercle d’États francophones agissant pour la convergence des contenus éducatifs, pour la mobilité des personnes et des œuvres autant que pour le rapprochement des stratégies économiques.

Autrement dit, il est temps pour les francophones de faire vivre un sentiment d’appartenance et de mettre en mouvement une communauté d’intérêts. Cette francophonie de projets s’incarne aussi bien sur le plan culturel, scientifique, politique et économique.

Les propositions, issues des travaux de la mission d’informations, se veulent pragmatiques et concrètes. Il s’agit de rendre l’utopie francophone résolument possible, en explorant toutes les pistes d’actions envisageables.

pour télécharger le rapport "Pour une ambition francophone"

Pouria Amirshahi
député de la 9e circonscription des Français de l’Étranger
secrétaire de la Commission des Affaires étrangères

secrétaire national du Parti socialiste aux Transitions démocratiques et à la Francophonie

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Contre la ratification de la Charte européenne des langues régionales

Contre la ratification de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires

langues régionales langue française

Dans le chapitre Dossier de notre bulletin numéro 52 (mars 2014), nous traitons de la nouvelle tentative de faire ratifier la Charte, par un vote des parlementaires. Cela en dépit des positions connues du Conseil d’État et surtout du Conseil Constitutionnel sur ce texte contraire à plusieurs dispositions de la Constitution de 1958, telle qu’elle fut modifiée en 1992 à la suite de la démarche d’ALF pour y faire introduire, à une large majorité du Parlement d’alors, la phrase : "La langue de la République est le français".

L’époque actuelle - disons plutôt la "période", celle-ci étant selon Péguy très inférieure à l’ "époque", qui, elle, peut être grande, voire héroïque – est marquée par une entreprise générale de démolition de la France et de sa civilisation, au premier chef de sa langue, dont traite un article pertinent dans notre chapitre "Institutions".

"Loi Fioraso (funeste, faisant basculer nos grandes écoles et universités vers l’enseignement principal en anglais, malgré les amendements obtenus en juillet 2013 à la suite de l’intense campagne de nos 32 associations) ; abandon (annoncé) des quotas (de chansons françaises) par le CSA ; victoire "française" en anglais à New-York ; colloques pascaliens en anglais à la Sorbonne ; quasi-interdiction du français en Flandre belge (dans le silence assourdissant de "Bruxelles" et de nos dirigeants) ; et étranglement lent du français au Canada), cours d’anglais gratuits dans les TGV ; immersion anglophone des bébés" .

Je viens de citer, et commenter-compléter en italique, le professeur Georges Gastaud, président de COURRIEL, l’une des plus actives des 32 associations en synergie.

Maintenant nous avons une nouvelle tentative de ratification - en force ou en catimini - de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires : c’est le bouquet !

Dans le Dossier comme dans le site, nous citons et résumons l’essentiel des arguments des partisans et adversaires de la ratification, et nous rappelons la position de nos associations, clairement fixées et publiées depuis une dizaine d’années.

Si vous vous rangez, chers lecteurs, parmi les adversaires, n’oubliez pas que l’heure n’est plus à la simple indignation à la Stéphane Hessel, mais à la RÉSISTANCE, tant individuelle que collective.

Rejoignez-nous !

Albert Salon

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Les radios coloniales veulent diffuser encore plus d’anglais !

Les radios coloniales veulent diffuser
encore plus d'anglais !

radios colonisation langue française : Chérie FM, Fun Radio, Nostalgie, NRJ, Oui FM, RFM, Rire & Chansons, RTL2 et Virgin Radio veulent encore abaisser les faibles quotas de chansons françaises (40 % avec beaucoup de dérogations)

La loi du 1er février 1994 a imposé aux radios privées de diffuser, un pourcentage de chansons d’expression originale française. Ce pourcentage est de 40% ! Les fréquences qui sont des denrées rares sont concédées aux radios par la puissance publique et en échange on leur impose 40% (même pas la moitié !) de chansons dans la langue nationale.

Ce pourcentage qui devrait être augmenté (il est de 65 % au Québec, sans opposition) Mais les radios coloniales, celles qui diffusent à longueur de journée de la musique anglo-saxonne, au contraire veulent le baisser prétextant qu'elles ont du mal à atteindre ces quotas, ainsi que la concurrence d'Internet !

La rhétorique habituelle du pompier pyromane. Ces radios n'encourageant aucun artiste français ou francophone et ne prenant aucun risque, sauf celui de passer des tubes déjà bien vendus aux États-Unis, comment s'étonner d'une telle situation. Et pourtant en nombre d'albums vendus la production française est toujours nettement en tête 13 sur les 20 albums les plus vendus en 2013 (des albums qui passent rarement sur ces radios qui décident de ce qui est bon pour leur public, c'est à dire de l'anglais…).


Chansons francophones : les radios musicales veulent se libérer des quotas
(AFP – 20/01/2014)

Les radios musicales françaises ont réclamé lundi une remise à plat des quotas obligatoires de diffusion de chansons francophones, appuyant un récent rapport du CSA qui propose de réformer ce régime datant de 1994.

"Les radios musicales veulent enfin être libres de programmer la musique de leur choix", indiquent dans une déclaration commune Chérie FM, Fun Radio, Nostalgie, NRJ, Oui FM, RFM, Rire & Chansons, RTL2 et Virgin Radio, qui représentent ensemble 85% de l'audience des radios musicales.

Elles soulignent qu'elles sont désormais en concurrence massive avec de nouvelles plateformes musicales illimitées, type Deezer ou YouTube, qui ne sont, elles, soumises à aucun quota. Elle rappellent aussi la chute de la production francophone et l'émergence d'une nouvelle scène "made in France non francophone.

Aussi demandent-elles au CSA de "ne pas céder aux tentatives des multinationales du Snep (ndlr : producteurs de musique) de mettre leur programmation sous tutelle, avec encore de nouvelles contraintes".

Le 7 janvier, le CSA a proposé d'assouplir le régime des quotas de chansons francophones pour les radios "qui œuvrent particulièrement en faveur de la diversité des programmes musicaux" et qui sont "confrontées à une production d'expression française limitée dans les genres musicaux" au cœur de leur programmation.

Des conclusions critiquées par le Snep, la Sacem (auteurs, compositeurs, éditeurs) et l'Adami (artistes-interprètes), qui reprochent aux radios jeunes de concentrer les deux tiers de leur diffusion de nouveautés sur quelques titres et de réaliser une bonne partie de leur quotas de chanson française sur une poignée de titres seulement.

La ministre de la Culture Aurélie Filippetti a lancé cet automne une mission sur l'exposition de la musique dans les médias, confiée à Jean-Marc Bordes, dont les conclusions sont attendues prochainement.

"Le CSA a fait un travail important pour proposer de moderniser le dispositif, hors de la stricte logique comptable des quotas. Nous appelons à une concertation autour de ce travail et certainement pas à un renforcement des obligations, par exemple en nous demandant de plafonner les rotations" des titres, a souligné Jérôme Fouqueray, directeur général de Fun Radio et RTL2. Les règles de quotas datent d'il y a 20 ans, il faut tenir compte des nouvelles réalités", a-t-il conclu.

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Réponse à une crétinerie à la Lochoise

Réponse à une crétinerie à la Lochoise

Loire colonisation anglicisation

Lettre de Christian Massé, président de DLF-Touraine et administrateur d'ALF suite une campagne de la ville de Loches, ville royale de Touraine, qui rampe en anglais avec son grotesque "I Loches you" (sic !)


            I Loches you ! ? ?

            Loches, ville du sud de l'Indre-et-Loire. Ville de Foulque Nerra et d'Agnès Sorel. D'Alfred de Vigny, qui a écrit : c'est en Touraine que l'on parle le mieux le français ! Ville aussi de Maurice Mardelle, qui collabora au Mercure de France et fonda l'Université Populaire de Loches. Charpentier-poète, il puisa sa langue dans celle, plus profonde encore, du pays France tout entier.

            I Loches you ! Le slogan a été porté aux nues de la ville de Loches ; et de Tours, point stratégique de tous les flux touristiques de la région. Avis du maire de la ville de Vigny : l'idée était de se faire remarquer ! Il fallait sortir des idées reçues, du poncif bien connu, "on n'est pas rendu à Loches !" (!). Le slogan a fait son chemin, sur Internet et dans les médias locaux ! Hélas pour les géniaux créateurs, les retombées touristico-économiques de cette formule originale, n'ont pas révélé une grande progression du taux de fréquentation des visiteurs de cette ville, laquelle demeure un passage quasi oblige pour celles de Descartes et du Grand Pressigny. À ce jour, ce déplorable slogan s'affiche encore !

             Le premier magistrat de Loches donna son accord à ce coup médiatique. Bien avant qu'il ne le fît, Avenir de la langue française l'interpella avec l'Appel à participer au mouvement des "Communes de France pour la langue française". Monsieur le maire répondit personnellement M. Albert Salon le 12/11/2013 : J'apprécie les objectifs (de votre association) visant à promouvoir notre langue maternelle, même si je souhaite que nos concitoyens, les plus jeunes en particulier, parlent aussi des langues étrangères qui leur permettent de "vendre" notre pays, ses produits et sa culture dans le monde entier !   Insurgeons nous sur la mise au même niveau d'un pays, de ses produits et de sa culture : "vendre" pays, produites et culture...pourquoi pas aux enchères ! Il est surprenant qu'un maire ait l'idée que l'on puisse vendre un fromage (de sainte-Maure par exemple) au même titre qu'une culture. Chacun sait bien qu'une culture ne se vend pas mais se transmet ! Je regrette de ne pouvoir donner suite à votre demande de faire voter votre manifeste. De plus, je ne sollicite pas le renouvellement de mon mandat et laisse donc à mes successeurs potentiels le soin de reprendre le dossier.

            N'hésitons pas à affirmer que ce maire, - "pur" produite du terroir lochois -, trahit l'esprit historique du dit terroir façonné par Foulque Nerra, Agnès Sorel, Alfred de Vigny et Maurice Mardelle ! Trahison...au nom de la pub et du fric ! Ce qui relève d'un esprit malveillant ! Célèbre aussi par sa Forêt des Livres annuelle, cette ville n'a nullement besoin de ce tintamarre version franglish ! Heureusement, la bonne intelligence française veille : une procédure judiciaire a été engagée contre les protagonistes : la ville, le Conseil général d'Indre-et-Loire et l'agence publicitaire....pour entrave à la loi Toubon !

Christian Massé
président de DLF-Touraine
administrateur d'Avenir de la langue française

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Quand les soldes sont « sale »

Quand les soldes sont "sale"

anglomanie commerce : La bêtise anglomane peut pousser certaines marques assez loin : par exemple jusqu'à appeler des soldes "sale" pour faire bien colonisé. Ce qui en français est effectivement assez heureux. On a envie de demander : "Vous n'en avez pas de propres ?"
Quelques exemples ci-dessous avec Camper, Celio et Peugeot

Telle la marque espagnole Camper et son : "Sale. The Very Very Camper Collection" (sic! )

Mention valable pour la française Celio dont les vitrines sont systématiquement in ingliche pour faire djeune

Et le constructeur Peugeot qui pense arrêter sa chute en causant "ingliche" avec sa "Peugeot winter collection", il est vrai que les touristes viennent sur les Champs-Élysées pour qu'on leur cause la langue de Coca-Cola c'est tellement couleur locale !

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Des transports en Carpettes anglaises (2013)

Des transports en Carpettes anglaises

Guillaume Pépy (SNCF) Carpette anglaise 2013
Tom Ender (EADS) prix spécial à titre étranger 

transports colonisation SNCF : les versions en allemand et en espagnol suivent la version française

Des transports en Carpettes anglaisesGuillaume Pépy, président de la SNCF, distingué pour ses éminents mérites en dévotion anglophone par le jury de l’académie de la Carpette anglaise (1), présidé par Philippe de Saint Robert, réuni à la brasserie Lipp à Paris, a reçu le prix 2013 de la Carpette anglaise. Après les Smiles, les TGV Family, et autres médiocrités linguistiques, voici que la SNCF tente de nous faire ingurgiter de l’anglais, en proposant des cours de langue anglaise uniquement, dans ses trains champenois par l’intermédiaire de l’organisme SpeakWrite ; après le trop fameux sandwich SNCF voici la bouillie anglaise !

Seconde cerise amère sur le pudding indigeste de l’anglofolie, pour Tom Enders, président exécutif d’EADS et grand organisateur de la politique linguistique du tout en anglais dans son groupe, qui a trouvé (dis)grâce aux yeux du jury.

L’Académie a tenu à lui décerner son prix spécial à titre étranger (2) pour avoir annoncé, en anglais seulement, à tous les salariés allemands, espagnols et français de la branche "défense et espace", un vaste plan de licenciements par une vidéo... elle-même sous-titrée en anglais. Major Tom, a été retenu après un vote serré (8 voix contre 4) l’opposant à son concurrent en abandon linguistique Joachim Gauck, président de la République fédérale d'Allemagne qui a appelé les peuples d’Europe à adopter l’anglais comme langue de communication !

Que déshonneur leur soit rendu !

A lire également sur le site de TV5Monde

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1 La Carpette anglaise, prix d’indignité civique, est attribué à un membre des "élites françaises" qui s’est particulièrement distingué par son acharnement à promouvoir la domination de l’anglo-américain en France au détriment de la langue française.

Le jury est composé de représentants du monde littéraire, syndical et associatif [Association pour la sauvegarde et l’expansion de la langue française (Asselaf), Avenir de la langue française (ALF), Cercle des écrivains cheminots (CLEC), Défense de la langue française (DLF), association (COURRIEL) et Le Droit de comprendre (DDC)]. En juin 2013, Geneviève Fioraso, ministre de l’Enseignement supérieur, a reçu une Carpette anglaise, à titre exceptionnel, pour son obstination à faire de l'anglais une langue de l'enseignement supérieur en... France.

2 Le prix spécial à titre étranger est attribué à un membre de la nomenklatura européenne ou internationale, pour sa contribution servile à la propagation de la langue anglaise.

Anne Cublier, Hervé Bourges, Paul-Marie Coûteaux, Benoît Duteurtre, Yves Frémion et Dominique Noguez, sont membres de cette académie.

Contact : Marc Favre d’Échallens, secrétaire de l’académie de la Carpette anglaise.

Courriel : parlerfranc@aol.com

Académie de la Carpette anglaise, chez Le Droit de Comprendre, 34 bis rue de Picpus, 75012 Paris


PRESSEMITTEILUNG

Verleihung der Jahrespreise 2013 der "Académie de la Carpette anglaise" (1)

Verkehrsmittel auf fliegenden englischen Gebetsteppichen

Guillaume Pépy,

Generaldirektor der SNCF (fz. Bahn), wird als eminenter französischer. Anbeter des Englischen ausgezeichnet. Preisgekrönt von der’ Pariser "Académie de la Carpette anglaise" (1), in ihrer jährlichen Sitzung vom 12. Dezember unter dem Vorsitz des Schriftstellers Philippe de Saint Robert, in der berühmten Pariser Brasserie Lipp.

Nach den Smiles, TGV Family, und sonstigem Sprachmüll, versucht nun die SNCF ihren Fahrgästen durch die Champagnegegend English beizubringen. Sprachkurse bietet sie an, nur in Englisch, durch das Institut SpeakWrite.

Auf den berüchtigten "sandwich SNCF" folgt nun die englische Brühe !

Thomas "Tom" Enders

bekommt als Ausländer den Sonderpreis : prix spécial à titre étranger(2).

Als treibende Kraft des "mit Volldampf ins Englische" in seiner Organisation hat sich der Generaldirektor des EADS das Sonderlob der Jury zugezogen.

Unter anderem hat er nämlich in Frankreich dem Personal, das heisst den deutschen, französischen und spanischen Arbeitnehmern der Abteilung "Verteidigung und Raumfahrt", einen umfangreichen, drastischen Entlassungsplan nur in englischer Sprache angekündigt.

Gekürt wurde allerdings Major Tom nicht einstimmig : mit 8 Stimmen gegen 4 zugunsten eines beachtlichen Wetteiferers in Sachen Sprachverzicht.

Kein anderer als der Bundespräsident Joachim Gauck war nämlich am 22. Februar 2013 auf den Plan getreten. In seiner Rede (nicht “an die deutsche Nation”, sondern) an alle europäischen Völker hat er ihnen vorgeschlagen, ja nahegelegt, in allen wichtigen, seriösen, gemeinsamen Bereichen des Lebens, zum Englischen überzutreten, wobei sie selbstverstänlich ihre jeweiligen Muttersprachen "mit deren ganzer Poesie" weiterhin im heimatlichen Rahmen benutzen dürfen !

Unehre denen, denen Unehre gebührt !


1 La Carpette anglaise : (von : "Teppich", "(Tür)Matte" und, im bildlichen Sinne, abschätzig : "Kriecher") Preis der zivilen Unwürdigkeit. Er wird jedes Jahr einem Prominenten verliehen, der sich hartnäckig dafür eingesetzt hat, die Vorherrschaft des Englischen in Frankreich, und die Herabstufung des Französichen zu bewirken.

Die Mitglieder der Akademie - und der Jury der Preise - sind Vetreter literarischer, gewerkschaftlicher und Vereins=Kreise [Association pour la sauvegarde et l’expansion de la langue française (Asselaf), Avenir de la langue française (ALF), Cercle des écrivains cheminots (CLEC), Défense de la langue française (DLF), association (COURRIEL) et Le Droit de comprendre (DDC)].

In einer Sondersitzung im Juni 2013 erhielt Geneviève Fioraso, Ministerin für Hochschulwesen und Forschung, einen SonderCarpettepreis, fûr den verbissenen Willen mit dem sie versuchte, das Englische zur offiziellen Sprache des Unterrichts an den französichen Hochschulen zu machen.

2 Le prix spécial à titre étranger wird Mitgliedern der europäischen und internationalen Nomenklatura und Schickeria für ihren wertvollen Beitrag zur Verbreitung der englischen Sprache verliehen.

Anne Cublier, Hervé Bourges, Paul-Marie Coûteaux, Benoît Duteurtre, Yves Frémion et Dominique Noguez, sind Mitglieder der Akademie.

Contact : Marc Favre d’Échallens, Secrétaire de l’Académie de la Carpette anglaise chez Le Droit de Comprendre, 34 bis rue de Picpus, 75012 Paris ; courriel : parlerfranc@aol.com

De transportes sobre Felpudos... ingleses

El jurado de la Academia del Felpudo inglés (1), presidido por Philippe de Saint Robert, reunido en la brasserie Lipp de Paris, ha otorgado el premio 2013 del Felpudo inglés al presidente de la SNCF (Sociedad Nacional de Ferrocarriles franceses), Guillaume Pépy, por sus eminentes méritos en materia de devoción anglófona. Después de los ! los Smiles, los TGV Family y otras mediocridades lingüísticas, he aquí que la SNCF intenta hacernos tragar inglés en la mayor parte de sus trenes proponiendo cursos de inglés -únicamente-, con la ayuda de la empresa SpeakWrite ; Así, tras el demasiado famoso sandwich SNCF ¡he aquí la papilla inglesa !

Segunda cereza amarga sobre el indigesto pudding de la 'anglolocura', para el presidente ejecutivo de EADS, Tom Enders, gran organizador en el consorcio aeronáutico europeo de la política lingüística del 'todo en inglés', que ha encontrado (des)gracia a los ojos del jurado.

La Academia ha querido otorgarle su premio especial a título extranjero (2) por haber anunciado, en inglés solamente, a todos los asalariados, alemanes, españoles y franceses, del departamento "defensa y espacio", un vasto plan de despidos utilizando un vídeo, él mismo subtitulado en inglés. Major Tom fue elegido en una ajustada votación de 8 votos contra 4 frente a su más inmediato adversario en abandono linguístico, el presidente de la república federal alemana, Joachim Gauck, por su llamamiento a los pueblos de Europa para que adopten el inglés como idioma de comunicación.

¡ Que se les rindan deshonores !

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1 El Felpudo inglés, premio de indignidad cívica, se atribuye a un miembro de las "élites francesas" que se distinguió particularmente por su encarnizamiento en la promoción de la dominación angloamericana en Francia, en detrimento de la lengua francesa.

El jurado está compuesto de representantes del mundo literario, sindical y asociativo [Association pour la sauvegarde et l’expansion de la langue française (Asselaf), Avenir de la langue française (ALF), Cercle des écrivains cheminots (CLEC), Défense de la langue française (DLF), association (COURRIEL) et Le Droit de comprendre (DDC)].

En junio de 2013, la ministra de la Educación Superior, Geneviève Fioraso, recibió un Felpudo inglés a título excepcional, por su obstinación en convertir el inglés en un idioma de la enseñanza superior en... Francia.

2 El premio especial a título extranjero se atribuye a un miembro de la nomenklatura europea o internacional por su servil contribución a la propagación de la lengua inglesa.

Anne Cublier, Marie Treps, Hervé Bourges, Paul-Marie Coûteaux, Benoît Duteurtre, Yves Frémion et Dominique Noguez, sont membres de cette Académie.

Contacto : Marc Favre d’Échallens, secretario de la Academia del Felpudo inglés.

parlerfranc@aol.com

Académie de la Carpette anglaise, chez Le Droit de Comprendre, 34 bis rue de Picpus, 75012 Paris

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CSA – Quel avenir pour la langue française dans les médias audiovisuels

Colloque du CSA Quel avenir pour la langue française dans les médias audiovisuels ?

Organisé au Collège de France à Paris, lundi 9 décembre 2013

Colloque du CSA "Quel avenir pour la langue française dans les médias audiovisuels ?"
CSA médias colloque langue française

Quelques observations subjectives

Rendons au moins grâce à Patrice Gélinet, à l'origine du colloque, de l'avoir organisé ce qui a permis de mettre le sujet sur la place publique et d'avoir ainsi des relais dans la presse. Le colloque ouvert par Olivier Schrameck président du CSA, comportait 3 tables rondes.

Une première sur "La langue française dans les médias audiovisuels de la francophonie" où l'on a analysé la situation comme l'a fait par exemple, Marie-Christine Saragosse, directrice de France Médias Monde : "5ème langue de communication, 220 millions de locuteurs, 8,5% du PIB mondial, 5,4% de la population et 14 % des exportations de contenu audiovisuels", Sylvain Lafrance, professeur HEC Montréal, ancien vice-président exécutif de Radio Canada qui a relevé le manque de combativité des médias français face à la domination anglo-saxonne citant l'exemple des titres non traduits comme "The voice" qui est traduit par "La voix" au Québec mais pas en France. La dite "ministre chargée de la francophonie" Yamina Benguigui, a conclu la matinée avec un gros retard, en ânonnant un discours que visiblement elle découvrait, butant sur les mots, faisant de grosses fautes de français, parlant notamment de "la radio Canada"...

Une 2ème table ronde plus "intellectuelle" avec notamment Alain Rey, Marc Fumaroli, Bernard Cerquiglini et Érik Orsenna d'un bon niveau d'échanges. Alain Rey a notamment souligné "qu'avant on faisait des fautes mais on savait que c'était des fautes maintenant on ne le sait même plus, la paresse est partout". Soulignant aussi que "s'il y a toujours eu des mots nouveaux dans le français de toutes provenances, aujourd'hui 50% des mots nouveaux sont exclusivement issus de l'anglais sans adaptation (comme on le faisait par exemple avec paquebot pour packet boat) et que des tournures anglo-américaines sont adoptées telles quelles (une situation sous contrôle)." Jacques Toubon, auteur de la loi du 4 août 1994, de son côté a demandé qu'au moins l'on "instaure des contraintes de respect de la langue française pour le service public"

La 3ème table ronde a réuni les médias dont TF1, M6, France 2, France culture, NRJ et Skyrock
Les chaînes de télévision se sont contentées d'évoquer le travail de réponse aux courriers des téléspectateurs et de leurs actions pour améliorer le langage utilisé par les journalistes ou les présentateurs. Sans que personne ne parle de l'écrasante majorité de programmes anglo-saxons (par exemple à l'heure de grande écoute la veille, les 22 chaînes de la TNT gratuite passaient 13 séries ou films anglo-saxons, contre 5 programmes français et 1 film italien… soit quasiment les 2/3 [sans compter les 2 chaînes d'information et la chaîne sportive])

On a eu droit à Maryam Salehi, directeur (sic !) délégué à la direction générale de NRJ Group (sic !) qui a eu le culot de s'afficher comme groupe de radio francophone en s'abritant derrière d'autres stations du groupe (Chérie FM ou Rires et chansons qui ne font que rediffuser des tubes anciens) quand sa station principale NRJ est une grande pourvoyeuse de mots anglais et de chansons anglo-américaines (Ils doivent diffuser leurs chansons françaises vers 3 h du matin pour respecter leurs quotas). Le slogan de cette station, d'écoute souvent obligatoire dans de nombreux lieux publics, est d'ailleurs : "Hit music only", celui du groupe (group !) étant "On air, Online, On demand" (sic !)[1]. Pierre Bellanger président de Skyrock, pour sa part, dit que la chanson française n'est pas un problème pour sa station qui diffuse surtout du rap. Nicolas Jacobs, médiateur de l’information de France 2 lui, trouve que des expressions comme "low cost" sont intraduisibles (sous les moqueries de beaucoup des autres intervenants et du public). On est rassuré sur la volonté du service public de faire respecter la langue de son pays ! Jérôme Bouvier, médiateur de Radio France propose des actions fortes dans les médias lors de la journée de la langue française [le 20 mars]. Tout ce petit monde se met d'accord pour la mise en place d'une charte, les chaînes privées étant plus réticentes.

Après, intervention forte d'une adhérente d'une association de traducteurs qui a dénoncé une certaine démission générale face à l'anglais puis celle du président d'ALF, Albert Salon qui a asséné une vigoureuse critique contre "La soupe servie aux productions culturelles états-uniennes comme l'invitation systématique par les deux principales chaînes, la publique comme la privée, au moins une fois par semaine, au JT du soir  d'un acteur, producteur ou autre vedette des États-Unis"

Conclusion avec la lecture du discours de la Ministre de la culture qui parfois a quelques accents volontaires sur la résistance à la soumission (!)
Que de tous ces beaux débats sorte quelque chose de concret, cela reste à démontrer.… MAR


[1] Elle s'est d'ailleurs plainte de la difficulté que son groupe aurait à faire respecter les quotas, la production française ayant chuté de 60 % en 10 ans. La rhétorique du pompier pyromane : les radios telles NRJ n'encourageant aucun artiste français ou francophone et ne prenant aucun risque sauf celui de passer des tubes déjà bien vendus aux États-Unis, comment s'étonner d'une telle baisse. Pourtant en nombre d'albums vendus la production française est toujours nettement en tête 13 sur les 20 albums les plus vendus en 2013 (des albums qui passent rarement sur NRJ…).

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L’uniformisation linguistique au profit de l’anglais

L'uniformisation linguistique au profit de l'anglais,
langue de la superclasse mondiale

par Albert Salon

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Les peuples d'Europe continentale souffrent dans leurs personnalités nationales et dans leurs langues. La faute en incombe d'abord à leurs propres faiblesses.

Mais ils sont aussi les cibles d'attaques convergentes de l'extérieur, relayées à l'intérieur de leurs pays par les "collabos de la pub et du fric" (Michel Serres).

I) L'anglais instrument et but du cosmopolitisme-mondialisme

Constatons d'abord que "le cosmopolitisme" n'est pas seulement un concept abstrait, désincarné. Il a bel et bien un visage : celui de l'empire anglo-saxon-germain et de son relais européen (l'UE, et non pas l'Europe-ensemble-géographique-et-culturel), qui loin de ses idéaux et orientations d'origine, veut aller vers l'union transatlantique.

L'UE sert, avec de multiples maladresses et gabegies, mais avec la servilité et l'opiniâtreté de son idéologie d'uniformisation et de "concurrence libre et non faussée", les intérêts de la superclasse mondialisée et des multinationales surtout anglo-saxonnes, et aussi germaines.

Le cosmopolitisme est en fait le mondialisme des puissances qui ont su s'accaparer la mondialisation qui est, elle, l'effet des progrès des techniques et de la communication. La mondialisation est en elle-même un phénomène neutre. Elle a fait de tels progrès depuis un siècle que les puissances anglo-saxonnes, principaux vainqueurs des deux guerres ont eu seuls les moyens de l'accaparer et de développer sur cet accaparement une attitude de "mondialisme". Le cosmopolitisme-mondialiste est l'impérialisme anglo-saxon-germain.

Il broie, soumet, vassalise l' "Europe-puissance" et les États continentaux sauf l'Allemagne, notamment à l'aide de la domination toujours favorisée et étendue du "globish pour tous". Il vise surtout la France, parangon d'État-Nation, encore debout, principal gêneur en Europe, et rival linguistique, culturel, et géolinguistique avec la Francophonie.

J'y vois un nouveau "Saint-Empire américain de nations germaniques". Englobant de plus en plus évidemment l'Allemagne. Je rappelle que Bush père lui fit l'offre de "partnership in leadership" : l'Europe à l'Allemagne, le monde aux États-Unis, ceux-ci gardant une tutelle bienveillante mais vigilante sur l'Europe. Offre bien "intégrée" dans le discours du Bundespräsident Joachim Gauck le 22 février 2013 aux peuples d'Europe, conseillant à tous de passer à l'anglais pour toutes les "choses communes" sérieuses, et leur concédant de garder, dans leurs foyers, la pratique des langues maternelles "avec toute leur poésie" (sic !).

Cet empire anglo-saxon se compose d'abord d'une alliance GB-EU pour la domination du monde. Alliance d'une tradition britannique bien connue, fondée essentiellement sur l'économie, le commerce, la maîtrise des mers, et d'une volonté états-unienne fondée elle aussi sur un sens aigu des intérêts fondamentaux matériels et de puissance, mais assortie en outre d'un messianisme développé et théorisé au 19ème siècle ("nous sommes le peuple élu, l'Israël de notre temps, désigné par Dieu pour guider l'humanité"), confirmé par Brezinski.

Cet empire s'appuie aussi aujourd'hui sur :

- de fortes communautés de langue maternelle anglaise : en Australie et Nouvelle-Zélande, au Canada, en République sud-africaine ;

- beaucoup d'éléments germains, essentiellement en Europe du nord ;

- bien des institutions internationales largement anglophones, maintenant en Europe avec l'OTAN et l'UE, sises à Bruxelles : relais extrêmement efficace ;

- de grands pays qui ont chez eux adopté l'anglais comme langue seconde et internationale : Inde et Bangladesh, Afghanistan, Pakistan, Birmanie, Thaïlande, anciennes colonies ou protectorats britanniques, tant arabes que subsahariennes ;

- des pays qui ont adopté l'anglais comme langue quasi unique de communication avec l'extérieur : Chine, Japon, Corée du Sud, Indonésie et Papouasie, Arabie, Égypte ;

- la plupart des institutions internationales, mondiales comme régionales, qui ont été opiniâtrement et savamment, au cours des décennies, amenées à fonctionner très largement en anglais, avec la complicité de nos divers nationaux, l'exemple le plus tragiquement éclatant étant fourni par l'UNESCO, sise à Paris ;

- et sur de puissantes "cinquièmes colonnes", surtout en Europe, en France.

Cet empire de la langue anglaise est le plus vaste, le plus solidement ancré de tous les temps.

Il est installé encore pour un certain temps, car la viscosité des phénomènes linguistiques empêche les virages courts. L'anglais servira donc encore longtemps les pays de langue maternelle anglaise, leur économie et leur pouvoir d'influence ("soft power"), même après l'effondrement inéluctable, déjà en cours, du présent empire anglo-saxon.

Les Anglo-saxons de cet empire sont certes nos alliés et amis. Mais en même temps nos concurrents, rivaux, ennemis les plus constants et dangereux ; ce qui est loin d'être incompatible : il faut bien le comprendre et l'admettre ! Ils font et feront tout pour consolider partout toutes les positions de l'anglais, car cela leur facilitera la transition du déclin, un répit de puissance après leur déclassement. Cette conscience et cet effort opiniâtre, crispé, se manifestent partout. Il suffit de bien ouvrir les yeux.

II) Quelles sont les applications de cette stratégie tous azimuts ? Je ne donnerai ici que quelques exemples, parmi les plus significatifs :

II-1) La conquête par l'anglais des sciences et de la recherche mondiales

Le rassemblement dans les mains surtout des EU et un peu de la GB des supports, références et exploitations des publications, avec tout ce que cela comporte :

- l'anglais promu langue unique de la valorisation des carrières des chercheurs ;

- l'orientation même des travaux de recherches vers ce qui intéresse les maîtres EU ;

- le piratage fréquent des découvertes des chercheurs non anglophones (cf. le retentissant procès gagné par le Français Montagnier contre l'Étatsunien Gallo) ;

- les institutions nationales, en France l'ANR et le CNRS, qui en viennent à exiger de tout traiter en anglais, tant les appels d'offres que les réponses exigées des candidats ;

- la tendance des universités et grandes écoles des pays non anglophones à passer à l'enseignement partiel, puis majoritaire, voire complet, en anglais. Les pays européens germaniques s'y sont mis assez largement y compris l'Allemagne, quittes à commencer à comprendre leur erreur. La France aussi ; cf. plus loin : la loi Fioraso.

II-2) La conquête de l'Union européenne et de ses institutions

Par la Conquête des esprits (Yves Eudes) des pays européens terriblement affaiblis par la 1ère, et surtout par la 2ème grande guerre, désireux de paix, de protection, de reconstruction, de développement, saisis par un idéal de construction d'une Europe unie et puissante.

Avec la conjugaison constante d'instruments impériaux très efficaces : l'information-propagande-diplomatie-d'influence ("soft power") ; le Plan Marshall ; l'OTAN.

II-2-1) La captation des jeunes, puis des adultes d'Europe, par l'information et la culture, et surtout une sous-culture de masse :

- par des chansons et une musique qu'il n'est nul besoin de comprendre, le but étant de remuer, swinguer, au rythme, au "beat", d'être en résonance avec "ceux de l'Occident" ;

- par le cinéma : dès 1946 les accords du Plan Marshall ("Blum-Byrnes" en France) imposaient aux "bénéficiaires" en contrepartie de l'aide à la reconstruction, des quotas, sur leurs écrans nationaux, de 30% de films produits à Hollywood ;

- par la détection-écrémage et la formation aux États-Unis de jeunes prometteurs, dirigeants en puissance : programme des "Youg leaders", toujours en vigueur, étendu récemment à nos banlieues françaises par le très actif ambassadeur des EU en France, M. Charles Rivkin ;

- par des institutions internationales ou rencontres informelles et discrètes tels Davos, et surtout le Bilderberg, la Trilatérale, ainsi que des cercles nationaux d'élites tel Le Siècle en France, qui toutes promeuvent et entretiennent l'idéologie matérialiste et impériale de la superclasse mondiale. Les listes et la grande notoriété et capacité d'influence des gens, qui en font partie dans tous nos "partis de gouvernement", sont éloquentes. Les gouvernements de MM. Sarkozy, puis Hollande, ont compté et comptent plusieurs membres de ces institutions ;

- par la mainmise sur les grands médias :

Un exemple entre mille, mais très révélateur : le "Vingt-Heures" de TF1 privée, de France 2 publique, comporte très souvent 5 minutes consacrées à "servir la soupe" à un acteur, metteur en scène ; producteur, chanteur, ou autre étatsunien : extraordinaires publicité et propagande. Tout le monde doit avoir les yeux, les sens, tournés vers ce "modèle", vers Washington et New York, et un peu Londres, en étant laissé dans la quasi ignorance des autres cultures, y compris de celles, pourtant riches et productives qui nous sont plus proches ;

- par la captation et la réorientation des mémoires nationales, de la culture et des création-acquisition-diffusion de la connaissance ; les systèmes publics français d'enseignement et de recherche, pour ne prendre que cet exemple, ont été rendus vassaux de l'idéologie euratlantique matérialiste, consumériste et marchande (cf. la réduction constante du temps et des efforts consacrés à la langue nationale, à l'histoire, à la littérature, à la philosophie).

Les commémorations des évènements nationaux subissent chez nous la concurrence de celles d'évènements anglais et surtout américains. Nos collabos s'y prêtent volontiers. Un exemple : sous prétexte de généreuse réconciliation, le Président Chirac a, à l'automne 2005, occulté le bicentenaire d'Austerlitz et envoyé le porte-avions Charles de Gaulle à la Reine d'Angleterre qui, elle, célébrait sans complexe la victoire de Nelson sur Villeneuve à Trafalgar. Nos médias ne se contentent pas de rappeler avec beaucoup d'application la Shoah ; ils nous servent le Mayflower, le New Deal de Roosevelt, le 50ème anniversaire de la mort de Kennedy, et chaque année avec ferveur celui du 11 septembre 2001.

La négociation (bilatérale, et non plus par une OMC paralysée) du traité de libre-échange EU-UE, laisse très mal augurer du respect de la diversité culturelle, malgré les promesses données du bout des lèvres à une France actuellement bien molle.

II-2-2) L'offensive de grande envergure contre la diversité des langues de l'Europe et du monde, très gravement menacées par l'imposition du "globish-pour-tous" - :

par l'empire ; par de puissants relais : surtout cette UE qui promeut en forcenée le "tout-à-l'anglais" dans ses institutions et ses relations avec chacun des États.

En Europe du nord, en Allemagne, en Italie, un peu partout, on impose cette langue unique, on en colonise l'école, l'université, les institutions et la recherche (cf. plus haut).

Bruxelles a depuis longtemps édicté, par un Kommissaire allemand, sans digne réaction des membres, que les États candidats à l'UE y compris ceux qui appartiennent à la Francophonie officielle (Roumanie, Bulgarie, etc.), devaient présenter leurs dossiers uniquement en anglais.

II-2-3) La diversité des Nations européennes est sans cesse rabotée par l'empire et son relais UE ; par l'appui aux régionalismes linguistiques et politiques ; aux communautarismes religieux ; à l'immigration extra-européenne destinée à casser par son ampleur la force de résistance des nations, au premier chef celle de la France ; et à l'entrée de la Turquie en UE.

Vers l'homme remplaçable, interchangeable, consommateur homogénéisé de produits standardisés.

II-2-4) La diversité des ensembles géoculturels et géolinguistiques dans le monde (lusophonie, hispanophonie, arabophonie) est également attaquée pour imposer l'anglais. L'empire et l'UE s'y emploient ensemble, principalement contre le mieux structuré et le plus "dangereux" (et pourtant !...) de ces ensembles : la Francophonie. En débauchant des États membres avec opiniâtreté. Ou encore en forçant les pays francophones demandeurs d'aide du Fonds européen de Développement (FED) à présenter leurs dossiers uniquement en anglais, dans le silence assourdissant, complice, de nos gouvernements.

Le débauchage est accompli au Vietnam, au Laos, au Cambodge, au Ruanda (ancienne colonie belge, membre de la Francophonie depuis longtemps). Il est tenté en Haïti, en RDC (ex-Zaïre), à Madagascar, au Gabon, au Sénégal, en Côte d'Ivoire, en Tunisie, au Maroc.

II-2-5) L'OTAN a servi à l'empire de moyen et de cadre pour vassaliser l'Europe

Un des signes les plus évidents suffit pour illustrer mon propos : les pays de l'Europe de l'Est candidats à l'admission au sein de l'U.E. ont dû en fait commencer par adhérer à l'OTAN. Cela a servi au moins à écarter toute idée d'Europe de la Défense.

Le linguiste Claude Hagège, professeur au Collège de France, l'a répété, en France et au Québec : "Nous sommes en guerre". Il s'agit d'une guerre mondiale.

Si nous voulons survivre, il nous faut résister, avec beaucoup de courage, au rouleau compresseur, qui paraît au moins aussi redoutable, voire irrésistible, que pouvait l'être l'empire nazi en 1940.

III) Résister : comment ?

III-1) Agir sur le plan politique général

Si la France veut assurer sa survie en tant que Nation et puissance, et sauvegarder ses intérêts, la langue française dans le monde et chez elle, elle doit retrouver une volonté française*, intensifier considérablement sa résistance, décider d'un sursaut salutaire, et, pour cela :

- changer une bonne partie de sa classe politique ;

- sortir de l'empire anglo-saxon et écarter du pouvoir les Présidents gouverneurs de province qui la mettent en liquidation de manière tragiquement accélérée ;

- sortir, donc, de l'OTAN, de l'euro et de l'U.E, et retrouver un degré suffisant d'indépendance et de maîtrise de son destin ;

- accomplir ses réformes urgentes et son redressement financier, économique, scientifique et industriel, comme elle sut le faire en 1958-62 sous de Gaulle et Debré ;

- reprendre ses fondamentaux, en politique extérieure ; et à l'intérieur : refaire une école, ascenseur social, d'égalité des chances, et assimilatrice des jeunes immigrés ;

- retrouver une maîtrise de ses flux migratoires ;

- rétablir la langue française dans toutes ses fonctions, dans tous les domaines* ;

- jouer les énormes atouts que constituent ses DOM-COM et les immenses richesses de son espace maritime de 11, 2 M. de km² (le 2ème du monde !), la langue française et son réseau culturel mondial à redynamiser, ses relations à conforter avec l'Afrique continent d'avenir, et, enfin, la Francophonie organisée, notamment dans l'O.I.F.

III-2) En ce qui concerne la langue française, résister, c'est

- rétablir un enseignement de qualité et ses fonctions d'ascenseur social et d'assimilation ;

- transmettre en famille un français riche et correct, et surtout l'amour de cette langue ;

- multiplier les protestations individuelles et collectives, écrites et orales, contre les dérives des dirigeants, des médias, de la publicité, des universitaires ; suivre l'appel de Michel Serres à la "grève de l'anglais" ;

- adhérer à Avenir de la langue française (ALF : avenir-langue-francaise.org ) ou aux associations en synergie avec elle, et militer en leur sein.

III-3) Se joindre à deux combats vitaux des associations ALF et autres :

III-3-1) Pour l'enseignement supérieur en français :

L'affaire du projet de loi Fioraso : bilan et perspectives ; le combat doit continue ! :

L'article 2 du projet de réforme des universités (Mme Fioraso), a été voté par le Parlement qui l'a amendé. ALF et 30 associations amies avaient lancé dès janvier 2013 une vigoureuse campagne, amplifiée par des académies, institutions et grandes voix opportunément saisies, exprimées dans tous les médias, y compris les plus fermés à notre lutte Contre la pensée unique (Hagège) et sa langue unique. Ces voix ont, avec nous, remporté une demi-victoire.

Une demi-victoire, en ce que les vannes de l'américanisation en globish-pour-tous, sont, dans le texte voté, beaucoup moins ouvertes qu'elles ne l'étaient dans l'avant-projet.

Les amendements des deux Chambres sont substantiels : pas d'enseignements uniquement en anglais ; obligation pour les étrangers qui reçoivent des enseignements en anglais de justifier de leur connaissance du français validée par des épreuves comptant dans leur diplomation ; évaluation obligatoire de cet aspect de la réforme au bout de trois ans.

Une demi-victoire au goût amer, cependant. Car, au sein de ce gouvernement peu intéressé par la francophonie, c'est la fonction et la voix de Mme G. Fioraso* qui l'ont emporté sur celles des ministres A. Filippetti, Y. Benguigui, et L. Fabius, pourtant chargés respectivement du français en France, de la Francophonie, et de notre beau réseau culturel mondial, ainsi que de la Coopération avec les pays francophones. Ce gouvernement légalise ce que Mme V. Pécresse, MM. P. Tapie et R. Descoings, avaient discrètement développé dès 2007 : les enseignements illégaux en anglais, et il admet dans les textes que des disciplines doivent être enseignées en anglais, proclamant ainsi – nouveauté insoutenable ! – que le français ne peut pas tout dire.

*L'Académie de la Carpette anglaise, composée d'écrivains et de nos principales associations, a décerné à l'unanimité un prix exceptionnel à Mme Fioraso. Mme Valérie Pécresse l'avait précédée e, 2008 sous M. Sarkozy.

En attendant de pouvoir obtenir l'abrogation de cet article, une grande vigilance s'impose à tous. Nous devons sans cesse fustiger les beaux esprits qui professent que la "modernité" nous condamne à rejeter le français, notre reste d'indépendance et la voix originale de la France, et à abandonner ces "quelques arpents de forêts et de sables" de la Francophonie mondiale, à l'instar des "quelques arpents de neige du Canada" d'un Voltaire préférant ses intérêts dans le "commerce triangulaire" avec les "îles à sucre". Alors que la Francophonie constitue un atout de premier ordre pour la France, comme l'ont souligné MM. Pouria Amirshahi, J. Attali, C. Hagège, A. Compagnon, B. Pivot, M. Serres...

Nous savons bien qu'un certain milieu universitaire dérouté, dévoyé, nous est hostile, et que des pressions diverses risquent de s'exercer sur des étudiants qui se voient imposer des cours en anglais qu'ils rejettent, alors qu'ils attendent et veulent des cours en français.

Il y aura- il y a déjà - des infractions assez nombreuses aux amendements adoptés.

Nos associations ont donc créé un comité de vigilance inter-associatif, avec le soutien de divers parlementaires, et en liaison avec des médias, afin de détecter, recueillir et bien noter, signaler à qui de droit, les dites infractions, obstructions et pressions, et informer de leurs droits, soutenir leur courage et guider dans leurs recours devant les tribunaux administratifs les personnes concernées directement qui veulent les faire cesser.

Tous ceux parmi vous qui ont dans leur famille des étudiants qui se plaignent de subir des cours entièrement en anglais - et les pressions de leurs professeurs pour les empêcher de protester – sont invités

- à signaler ces cas à ALF (cf. adresse ci-dessous) avec des références très précises et si possible des décisions écrites des établissements qui imposent l'anglais unique ;*

- à insuffler à ces étudiants (surtout aux "bons" risquant moins les représailles !...) le courage de dire non et d'adresser à leur établissement une requête écrite recommandée AR, pour justifier ensuite un éventuel recours en tribunal administratif qui serait nécessairement gagnant et que nos associations soutiendraient.

III-3-2) La grande campagne nationale "Communes de France pour la langue française"

Contre les élites de la superclasse, Avenir de la langue française (ALF) et le Forum pour la France (FPF), et 30 associations françaises, appellent les maires de France à se joindre à leur grande campagne nationale "Communes de France pour la langue française".

Le peuple, lui, ne veut pas du changement de langue nationale. Le referendum étant cadenassé, les associations font remonter la vox populi par les communes, et veulent présenter à Noël 2014 un ensemble de votes de municipalités représentatif de notre variété géographique, politique et culturelle, en équivalent d'un referendum d'initiative populaire.

La campagne a déjà recueilli les votes de plusieurs dizaines de communes, dont les emblématiques Brantôme, Chablis, Maisons-Laffitte, Montfermeil, Pompadour, Saumur, Verdun (Meuse), Vézelay, Dumbéa en Nouvelle-Calédonie, et Ans en Belgique.

Nos associations proposent aussi aux votantes d'entrer dans un réseau international de solidarité et de coopération entre communes francophones, en se présentant sur un site dédié : www.nousvotonspourlefrancais.com en cours de lancement.

Les maires sont appelés à proposer à leur Conseil de voter le manifeste (franco-québécois) dont texte et mode d'exploitation sont à demander à Avenir de la langue française, 34 bis, rue de Picpus, 75012, 01 43 40 16 51, avenirlf@laposte.net

Et chacun de vous est appelé à approcher le maire de sa commune et d'autres élus pour obtenir les votes des conseils municipaux, à l'aide de ces textes à demander !

Albert Salon, docteur d'État ès lettres, ancien ambassadeur, président d'Avenir de la langue française (ALF) et co-animateur de réseaux francophones en France et au-dehors.

*Voir le livre qui porte ce titre, paru chez Glyphe en 2012 ; il s'agit d'un abécédaire en cent mots-clefs des mesures nécessaires au redressement de la France.

Paris le 6 décembre 2013.

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Fleur Pellerin piétine la Circulaire du Premier ministre du 25 avril 2013

Fleur Pellerin piétine la Circulaire du Premier ministre du 25 avril 2013

colonisation américanisation politique : La ministre déléguée en charge de l'Économie numérique, en rebaptisant l'initiative “Quartiers numériques” “French Tech”1 (sic !) une fois de plus montre que ce gouvernement (ou plutôt nombre de ses ministres) s'assoit sur la langue française entrant de plein pied dans une logique de colonisés, pensant que s'afficher en anglais c'est forcément moderne. Quand cela n'est que servile !
Cela montre également la valeur des beaux discours de nos dirigeants, tels ceux de François Hollande ("Je défendrai partout l’usage du français"), qui n'ont jamais pris la moindre esquisse de mesure pour faire respecter le français. MAR

Circulaire du Premier ministre (Jean-Marc Ayrault), 25 avril 2013 relative à l’emploi de la langue française

1 il est vrai que France Tech cela n'était possible, cela ne faisait pas assez anglo-saxon !

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Beautiful Grenelle ?

Beautiful Grenelle ?

1 lieu et 2 marques à éviter : Beaugrenelle, Häagen-Dazs et Uniqlo qui piétinent la langue française

Beaugrenelle Häagen-Dazs Uniqlo commerce colonisation

Beautiful Grenelle ?Passant voir le centre commercial Beaugrenelle (Paris 15e) rénové, nous nous sommes bien retrouvés en colonie états-unienne, interpellés dans la langue de Coca-Cola. De même nous avons pu constater combien la marque américaine Häagen-Dazs, se croyant en pays conquis, piétine la langue française : avec ses inscriptions énormes entièrement en anglo-américain.

Häagen-Dazs piétine la langue française

Nous invitons toutes les personnes pour lesquelles le respect a encore un sens à ne pas acheter les produits et à ne pas fréquenter les points de vente de la marque Haagen-Dasz tant que celle-ci ne respectera pas le pays dans lequel elle prétend vendre : la France et tant que les pouvoirs publics ne feront pas respecter les lois de la République, dont notamment la loi du 4 août 1994, qui oblige un affichage en taille au moins équivalente en français.

Accessit pour Uniqlo, qui bien que japonaise, se croit elle aussi en terre anglo-saxonne avec son "Uniqlo the innovative brand from Japan". N'achetez pas non plus chez Uniqlo tant que cette marque ne respectera pas la France.

Uniqlo piétine la langue française

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2014 : « partir comme en 14 » ?

2014 : "partir comme en 14" ?

langue française politique colonisation

"Nous sommes en guerre !" a répété Claude Hagège. Il parlait de la guerre des langues.

La résistance monte et s’organise contre l’offensive tous azimuts que la France subit avec l’appui actif de puissants collabos. Le combat pour le français en est un aspect très important, et un fil d’Ariane. Pour "donner un sens plus pur aux mots de la tribu" (Mallarmé). Plus encore : pour rejeter l’imposition programmée du globish-pour-tous illustrée en 2013 par l’article 2 de la loi Fioraso1 sur l’enseignement en anglais dans grandes écoles et universités.

Dans la terrible décomposition ambiante, nous sommes bien loin d’une levée en masse "musique en tête" et "la fleur au fusil" "comme en 14"...

Mais il y a des lueurs d'espoir, des appels à l’action, dont la synergie entre des dizaines de nos associations françaises et étrangères fait partie :

Dans le monde, les réactions contre l’hégémonisme anglo-saxon se multiplient jusque chez les vassaux les plus dociles. Cf. l’article d’ALF (site) sur l’Allemagne et l’Italie.

Au Japon, écrasé depuis 1945 par la présence états-unienne, le peuple bouge et veut retrouver son Japon et sa langue : en témoigne l'article de l'Asahi Shimbun. Ce journal qui tire à 11 millions (!) s'est tourné vers ALF pour montrer à son public que la France offre l’exemple d’une résistance linguistique organisée.

"La Voix de la Russie" a aussi demandé un entretien à ALF...

En France que l’on américanise, dans la bien triste affaire de la loi Fioraso, ALF et trente associations ont réussi à lancer dès janvier, et à nourrir, dans tous les médias, un vrai débat que divers parlementaires ont pu transformer en amendements. Un comité inter-associatif de vigilance et d’appui aux recours va en suivre l'application par les universitaires hostiles. Merci aux étudiants et à leurs parents de nous signaler les infractions. Il faudra du courage pour refuser, au risque d’être "sacqués", les cours en anglais. Nous serons avec les rebelles pour dénoncer publiquement les pressions subies, et les appuyer dans leurs actions en justice.

La campagne nationale "Communes de France pour la langue française", maintenant bien lancée, devrait produire, en décembre 2014, un gros bouquet de votes de notre manifeste par de nombreux conseils municipaux. Bouquet représentatif de la grande diversité française, à présenter alors comme l’équivalent d’un referendum d’initiative populaire. Nous offrons en outre aux signataires de bâtir ensemble, à l’aide d’un site spécial, un réseau international de solidarité et de coopération entre communes de langue maternelle française.

Chaque membre d’ALF, chaque lecteur de nos publications, est invité à aborder au moins un maire, de préférence viva voce, pour l’amener à obtenir le vote du manifeste par son conseil.

Enfin, nous n’oublions pas le grand projet Villers-Cotterêts, dont nous reparlerons.

Notre ligne est claire pour 2014 : pas de fleur au fusil, mais une guerre constante, avec tous nos alliés naturels en France, au Québec, en Wallonie, en Europe, en Afrique, pour repousser la redoutable offensive, bloquer le rouleau compresseur. C’est vital et urgent. Albert Salon

1 lauréate à l’unanimité de l’Académie de la Carpette anglaise, réunie en juin 2013, spécialement à cet effet.

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Guide des bonnes pratiques linguistiques dans les entreprises

Guide des bonnes pratiques linguistiques dans les entreprises

langue française travail : La Délégation générale à la langue française (DGLF) publie avec l'Office québecois de la Langue Française (OLF) un Guide des bonnes pratiques linguistiques dans les entreprises.


Pour l'emploi du français dans les entreprises et le monde du travail, la DGLFLF publie un précieux Guide des bonnes pratiques linguistiques !

Ce document, comme son titre l'indique aux familiers du langage d'Outre-Atlantique, est d'abord le fruit des institutions québécoises chargées d'appliquer la loi 101 de 1977 au Québec sur le français, puis de la coopération franco-québécoise (OLF et DGLFLF) avec la participation du Professeur français Claude Truchot.

Maintenant publié par la DGLFLF (Délégation générale à la langue française et aux langues de France, du ministère de la Culture, de la Communication et de la Langue française) qui s'appuie largement sur les syndicats français pour sa diffusion optimale (ainsi notre ami Franck Grandmaison de l'UNSA, qui fut, et reste, avec Jean-Loup Cuisiniez, l'un des principaux interlocuteurs syndicaux français dans la coopération d'ALF avec les syndicats : cf. nos actions fortes de 2007 et 2009 à l'Assemblée nationale), ce document rassemble les "bonnes pratiques" françaises et franco-québécoises les plus pertinentes.

D'un format court, il a vocation à connaître une très large diffusion auprès des acteurs du monde du travail.

Le document peut-être téléchargé sur le site de Délégation générale à la langue française (DGLF) :

  • en version synthétique [France] (32 pages) ou
  • en version complète [France-Québec] (72 pages)

Je recommande vivement à tous nos membres, aux nombreux visiteurs de notre site, et aux lecteurs du bulletin d'ALF, de donner le maximum d'écho à cette initiative particulièrement bienvenue. Albert Salon.

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