Remettons la langue française au cœur de notre identité !

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Bournazel langue française politique

Tel est le titre de l’article du député Pierre-Yves Bournazel publié le 17 septembre par Marianne, dirigée par Natacha Polony, prix Richelieu de Défense de la Langue française, membre de notre Académie de la Carpette anglaise et du Tapis Rouge.

Il s’agit bien du projet nécessaire de "reconquête républicaine" dont nos associations demandent depuis des décennies la mise en œuvre par notre classe politique. Celle-ci, droguée à l’anglo-américain, oublie, parfois déteste, le rôle du français dans la solidité de l’unité nationale. Son attitude est pire à l’égard de la francophonie mondiale et de son Organisation internationale (OIF) de 88 membres ayant à sa tête la Conférence de ses Chefs d’État et de gouvernement, dont le nôtre, et la Secrétaire générale rouandaise Mme Louise Mushikiwabo.Cet article bienvenu vient après d’autres dans le même sens : de Mme L. Mushikiwabo dans Le Monde du 7 février 2020 ; et, tout récemment : de M. Feltin-Pallas dans l’Express, de Jean Quatremer dans Libération. Alors que l’Association des Journalistes européens (AJE) a publié ("L’anglais à 100%, c’est non !") son hostilité à la promotion "fédéralisante et vassalisante" (post-Brexit !) de l’anglais comme "langue commune" des institutions de l’UE.

Ce sursaut de résistance à l’hégémonie de l’empire et de l’anglais en UE doit beaucoup à la campagne lancée en février par ALF et 23 associations, puis par le Haut Conseil de la Langue française et de la Francophonie (HCLFF) créé par elles le 18 juin, avec 104 hautes personnalités attachées à la France et à sa langue.

Ce Haut Conseil a prié aussitôt de nombreux parlementaires et médias de s’opposer à cette "langue commune" abolissant de fait le "règlement n°1 de 1958 modifié" de l’Union qui réglait le statut des langues officielles et de travail. Puis le HCLFF, à la quasi-unanimité de ses membres, a signé le 14 septembre une lettre ouverte au Président de la République, à de nombreux parlementaires et médias. Cette lettre, un communiqué de presse, et une lettre de très ferme soutien public de M. Hubert Védrine, figurent dans ce bulletin (Vie de l’association). Le député français Secrétaire général de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) a écrit en notre sens à la présidente de la Commission, l’Allemande Ursula von der Leyen, qui, déjà, ne s’exprime plus guère publiquement qu’en anglais. Avec copies à M. Macron et à Mme Mushikiwabo.

Ce qui est demandé par tous au Président de la République est simple : tenir compte, pour sa part, du Brexit : officialiser le refus de la France de continuer à faire travailler ses administrations sur des textes non traduits avec réponse en anglais ; et demander une réunion du Conseil européen pour décider à l’unanimité du statut des langues, selon l’esprit et la lettre du règlement n°1 de 1958 modifié.

Il y faut un indéniable courage, s’apparentant à la fameuse "politique de la chaise vide" efficacement pratiquée par le Général dans une circonstance grave.

Il s’agit en 2020 de hisser la position française à l’altitude des grands "non" que la France a dû prononcer au cours des 80 dernières années : 1940 à la capitulation, 1944 à l’AMGOT, 1954 à la CED, 1966 à l’OTAN militaire, 2003 à George Bush en Irak, 2005 à la "Constitution européenne", par le peuple lui-même.

Albert Salon

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