Lettre au président de la République sur le coup d’État de l’UE

Lettre au président de la République sur le coup d’État de l'Union Européenne contre la diversité linguistique

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Monsieur le Président de la République (Paris, ce 11 mai 2022)

Le Haut Conseil international de la Langue française et de la Francophonie (HCILFF) vous a, depuis sa première lettre du 14 septembre 2020, plusieurs fois prié d’obtenir du Conseil de l’Union européenne la fin du coup d’État de Mme Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, suivie par le Parquet puis par la Cour des Comptes. Ces trois institutions européennes ont pris en effet de leur propre chef une décision qui n’appartenait qu’au dit Conseil : promouvoir l’anglo-américain au rang de "langue  commune", en fait de langue unique de travail, dès que le Brexit, le départ du Royaume-Uni de l’UE, fut effectif au début de 2020.

Décision illégitime, puisque l’Europe est diversité politique, surtout linguistique et culturelle.
Décision illégale, violant les textes de base de l’Union : le traité de Rome de 1957, la Charte des Droits fondamentaux, et le Règlement n° 1 de 1958 sur les langues officielles et de travail.

Nos partenaires associatifs d’outre-Rhin avaient de leur côté condamné Mme Ursula von der Leyen (deux fois Sprachpanscher des Jahres) pour ce même coup d’État.
Saisi d’un recours par Avenir de la Langue française (ALF), association agréée et subventionnée par le ministère de la Culture, habilitée à ester en justice pour le Haut Conseil, le Tribunal européen s’est – comme nous le prévoyions - déclaré en août 2021 incompétent sur le fond.
Nous pensions que le premier semestre de 2022, de présidence française de l’Union pouvait fournir l’occasion d’obtenir le rétablissement de l’allemand et du français dans leur rôle traditionnel de "langues procédurales", c’est-à-dire en fait principales de travail de l’Union.
Heureusement, Monsieur le Président, vous nous avez répondu, par le canal du secrétaire d’État aux Affaires européennes, que cette occasion favorable serait très sérieusement utilisée, et qu’un plan d’action était élaboré. Le 7 décembre 2020, puis le 9 mars 2021, M. Clément Beaune fut très clair à ce sujet dans ses lettres. Il nous le confirma à nouveau par écrit en mai 2021 puis le 15 février 2022.
La concrétisation des promesses étant encore attendue en mars, l’attente s’est publiquement exprimée dans la manifestation organisée par notre Haut Conseil international le 20 mars, journée mondiale de la Francophonie, sur la place du Panthéon, et dans une marche en cortège dans le Quartier latin.

Monsieur le Président, ce 11 mai, le Haut Conseil international attend encore de vous, que vous honoriez avant la fin de cette présidence la promesse reçue à plusieurs reprises de votre part et annonciez publiquement son résultat avant le premier tour des élections législatives, évitant ainsi de vous rendre coupable d’une forfaiture publique très grave, puisque c’est la position même de la langue française en Europe et dans le monde qui est en jeu.
Veuillez, Monsieur le Président de la République, recevoir l’expression de notre fervent espoir et de notre très haute considération.

Pour le Haut Conseil international de la Langue française et de la Francophonie (HCILFF), son secrétaire général Albert Salon, docteur d’État ès lettres, ancien ambassadeur.

 

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