Le Monde et l'anglais naturalisé français qui dénigre son nouveau pays
Angleterre naturalisation identité langue française
Le Monde a publié dans le cadre de ses séries d'été six articles nommés "Le Royaume-Uni, la France et moi" écrits par un certain Simon Kuper. On y apprend que ce journaliste au Financial Times est installé à Paris depuis 20 ans et qu'il a même obtenu la nationalité française. On se dit que son témoignage est intéressant et qu'il va à l'encontre du courant dominant qui est plutôt celui de la fascination pour ceux qui vont "réussir" dans un pays anglo-saxon.
En fait, pas du tout, sa motivation première est d'abord monétaire : cela lui coûte beaucoup moins cher de vivre à Paris qu'à Londres. Sa nouvelle nationalité semble d'ailleurs plutôt ressembler à une carte de supermarché (elle lui accorde des avantages) qu'à une adhésion quelconque à ce pays ("qui a choisi la stagnation économique et sociale"). Il ne voit d'ailleurs Paris que comme la "périphérie" du centre ville qui serait Londres ! Il constate que "deux langues dominent dans les rencontres internationales : l'anglais et le globish" et que "lorsqu'un anglophone-né ouvre la bouche, on a soudainement l'impression que le niveau des débats monte" (sic !)
Lui qui répugne à parler français parce qu'il y perd toute nuance est content d'appartenir à la race supérieure (il n'emploie certes pas ce terme "interdit" de race mais cela y revient exactement) celle des anglophones de naissance. Il constate tout simplement que "dans la hiérarchie internationale qui se fait jour les anglophones sont rois" que "dans la plupart des situations professionnels transnationales les anglophones ont la haute main sur la conversation…". Que tous les autres participants soient obligés de s'exprimer dans l'anglais d'aéroports perdant ainsi toutes nuances, toutes images et tout humour ne préoccupe pas notre journaliste puis que lui est dans le bon camp. Il est content ainsi que son appartenance à la race supérieure lui ait facilité par exemple l'admission de sa fille en crèche (pensez une anglophone parmi nos enfants : quel honneur !).
Seule solution : que nous devenions des clones d'une Christine Lagarde biberonnée à l'anglais dès la naissance, "l'usage du français pourrait bientôt se cantonner à la cuisine ou au cadre administratif" (!).
Bref nous sommes tous fiers de la naturalisation d'une telle recrue, avec son arrogance typiquement anglaise, qui ne lui a même pas permis après 20 ans de présence à Paris d'écrire ses articles en français (pas grave, "une langue de second ordre") !
Que Le Monde (présenté comme le journal de référence français) publie tels quels ces articles en dit long sur le degré de soumission auquel arrivé une grande partie de l'élite française vis-à-vis de des pays anglo-saxons.
Marc-Antoine Renard