La langue anglaise est une lèpre
qui détruit le tissu de notre corps social
par Guy Dalens
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Réflexions de Guy Dalens sur la correspondance du 18 juin 2022 adressée par Albert Salon à Madame Claire HÉDON, Défenseur des Droits, 3 place de Fontenoy - 75007 Paris.
Excellente synthèse, accompagnée d’un dossier de dérives inacceptables, de ce qui nous arrive. Mais synthèse épouvantable par son contenu lequel dessine un musée des horreurs et de nos faiblesses.
Chaque paragraphe sonne le glas de notre langue. De l’agonie de notre langue.
Les portes du droit sont verrouillées de partout.
Les Instances communautaires, avec une allemande à sa tête qui se prend pour Isabeau de Bavière, s’arrogent le droit de nous dire quelle langue nous devons parler en France et en Europe. Notre Président et autres ministres se taisent. Ils sont d’accord avec cette politique par leur silence coupable.
Les tribunaux nationaux se mettent au diapason en brisant toutes actions légitimes devant eux.
Osons le dire
La langue anglaise est plus qu’une langue ; elle est une lèpre qui détruit le tissu de notre corps social, insidieusement, progressivement, rongeant les chairs jusqu’à l’os. À la fin, ne resteront que lambeaux et moignons de ce que nous avons aimé. C’est probablement ce que cherche le monde anglo-saxon après son coup de force imposant la langue anglaise au mépris du droit existant. À ce stade avancé de délitement, il est urgent de réagir.
Que faire ?
Quelques pistes que nous pourrions suivre :
1) Notre contribution financière au budget communautaire n’est pas faite pour financer la langue anglaise.
Notre contribution financière n’est pas destinée à la propagande de la langue anglaise et de l’Empire américain.
Notre contribution financière n’est pas faite pour favoriser l’usurpation de l’espace linguistique européen par une politique du fait accompli, au seul profit des intérêts mercantiles américains et de leurs valets.
Nous sommes un des plus gros contributeurs au budget communautaire : 21 milliards en 2020, 26 milliards en 2022.
Il y a là un moyen de pression pour modifier le rapport de force. Encore faut-il l’utiliser ! Nous pourrions soutenir que nous ne paierons plus notre contribution si la langue française n’est pas remise au niveau qu’elle avait jusqu’ici. Et nous ne paierons plus si la langue anglaise reste utilisée à Bruxelles. Ce n’est pas parce que 5 millions d’Irlandais parlent anglais et gaélique sur une population de l’Union Européenne de 450 millions, soit environ 1%, que la langue anglaise doit être la référence ; elle n’en a ni la légitimité ni la légalité.
Bruxelles est un tigre de papier qui n’a ni police ni armée pour nous contraindre. Le socle du système bruxellois repose sur la servitude volontaire pour reprendre l’expression d’Étienne de La Boétie. Il ne tient qu’à nous de nous en affranchir.
Je sais on nous dira comme le faisait ce diplomate français encore en poste : "Si l’usage de l’anglais a progressé à Bruxelles au cours des vingt dernières années, jusqu’à éliminer les langues des pays fondateurs, c’est évidemment le reflet de la composition très différente de l’Union européenne aujourd’hui, suite aux vagues successives d’élargissement. Il est indéniable que pour beaucoup d’États membres, l’anglais est la langue d’échange commune, même si elle n’est pas leur langue officielle. Cette situation n’a pas été bouleversée par le départ des britanniques le 31 janvier dernier".
Derrière cette déclaration, on perçoit le fonctionnaire neutre, au constat passif, aux bras déjà baissés, battu d’avance, refusant le combat.
C’est précisément cette situation de fait qui doit être changée.
Pour la simple raison que la langue de l’empire américain ne peut être notre langue, car elle est contraire à notre nature, à notre histoire, à notre droit à la diversité linguistique et culturelle et, en définitive, à l’indépendance de l’Europe.
Il faut aller jusqu’à l’affrontement sur ce point, sans pouvoir compter sur notre élite dévoyée, mondialisée, colonisée par le monde américain, avec l’appui de son cheval de Troie, l’Angleterre.
Première type d’action à mettre en œuvre :
Les dossiers transmis par Bruxelles en anglais doivent être retournés à l’envoyeur. Nous devons refuser d’obtempérer à des comportements qui violent le droit.
2) La stratégie judiciaire a adopter devant nos tribunaux doit être une stratégie de rupture.
La stratégie de rupture s’oppose à la stratégie de connivence
Dans la stratégie de connivence nous restons de mèche avec le magistrat, notre action reste limitée au prétoire, nous sommes entre gens de bonne compagnie. Toutes les actions que nous avons menées sur les infractions à la loi sur la langue française se sont déroulées dans ce cadre. Nous restons très respectueux de la loi et de tout l’apparat du prétoire.
Dans la stratégie de rupture le prévenu ne joue plus le jeu qui lui est imposé ; il va chercher à troquer sa tenue de probable condamné par un comportement offensif, d’acteur de théâtre.
Son but n’est plus seulement de gagner un procès mais de mettre en lumière ses idées en quittant le droit strict et le prétoire où on veut l’enfermer. Le prévenu cherche avant tout à faire connaître sa position à la rue. L’autre élément de la stratégie de rupture est de faire connaître au monde extérieur au prétoire le nom du magistrat, responsable de la décision prise. Voilà qui déplaît aux magistrats qui préfèrent rester dans la pénombre.
L’affaire Dreyfus montre que quand celle-ci emprunte même momentanément la stratégie de rupture grâce, aux interventions de Zola et de Clemenceau, l’affaire Dreyfus prend une autre dimension et ne peut plus être cantonnée au prétoire de l’institution militaire où on voulait la confiner.
Dans nos affaires sur la "loi Fioraso" il aurait été préférable d’agir dans l’esprit d’un procès de rupture.
3) C’est en tant que groupe de pression que nous devons agir vis-à-vis de l’élite de notre pays. L’élite de ce pays doit être mise sous tension permanente afin qu’elle se souvienne des devoirs qu’elle a envers sa propre langue. Cette élite n’est pas nombreuse mais sa capacité de contamination forte. Pour la connaître il suffit de prendre la liste des lauréats de la carpette anglaise depuis 1999. Il y a là un échantillon parlant de notre élite anglo-américaine. Sur la période 1999-2018, sur 21 lauréats, il y a 10 énarques soit 50%.
Si maintenant on ajoute les candidats sélectionnés mais non retenus comme lauréats, on peut estimer à une centaine de personnes la liste totale de cette élite sur la période 1999-2018.
À cette liste il paraît approprié d’y ajouter les responsables des publicités qui ne respectent pas les textes sur la langue française qui jouent un rôle important pour notre langue puisque ce sont eux qui élaborent les messages publicitaires commandés par les annonceurs.
4) L’institution d’une citoyenneté francophone peut-être un moyen de contrer l’influence néfaste de l’élite autochtone et de la concurrencer.
Ma note du 17/10/2018 et 07/01/2019 qui figure sur le site d’ALF y expose les motifs, le dispositif, les conditions d’admission, les droits et les obligations des candidats, et les conséquences.
Ce texte est un texte offensif, un texte de "realpolitk" pour reprendre l’expression germanique ; il ne s’agit pas d’un texte d’humaniste d’ordre compassionnel. Y adhère celui qui le souhaite. La France agit seule puisqu’elle encore souveraine dans ce domaine.
Pourquoi proposer une citoyenneté francophone ?
Quand il aura acquis la citoyenneté francophone, Il est plus que probable que l’étranger défendra avec plus vigueur, de fermeté et de pugnacité la langue française, que ne le fait actuellement l’élite défaillante de notre pays.
Guy Dalens
membre d’Avenir de la langue Française (ALF) et du Haut Conseil de la Langue Française et de la Francophonie