Après l’inauguration de la Cité internationale de la Langue française

Après l'inauguration de la Cité internationale
de la Langue française à Villers-Cotterêts

château de Villers-Cotterêts
villers-cotterêts cité internationale langue française

- L'anglais équivalent du latin au Moyen-Âge ? (Ludger Staubach)
- Villers-Cotterêts en français ; Europe et France en anglo-américain ? (communiqué du HCILFF)

L'anglais équivalent du latin au Moyen-Âge ?

réponse de Ludger Staubach

Enseignant retraité d'origine allemande qui enseignait sa langue près de Nantes, francophone et francophile administrateur d’ALF, Ludger Staubach fait écho au compte-rendu (ci-après) du Haut Conseil international concernant l’inauguration de la Cité internationale de la Langue française, le 30 octobre à Villers-Cotterêts. Il réagit au passage de l’allocution du Président de la République qui assimile trop approximativement le rôle actuel de l’anglais à celui du latin au Moyen-Âge.

L'anglais serait donc devenu le latin du monde moderne et, bien sûr, cela ne poserait aucun problème à la langue française. Voilà LA vérité du Gouvernement qu'il répétera certainement à l'infini à chaque observation concernant le rôle de l'anglais en France et en Europe.

Quatre objections néanmoins pour tous ceux qui souhaitent garder leur indépendance par rapport à cette affirmation :

  1. Au Moyen-Âge, le latin, contrairement à l'anglais, n'était la langue maternelle de personne, c'était une langue neutre qui ne procurait aucun avantage particulier à aucune personne du seul fait de sa nationalité.
  2. L'explosion du savoir de la Renaissance est dû à l'abandon de la langue unique qui a favorisé l'originalité et la qualité de la pensée des intellectuels.
  3. Durant l'Antiquité, à l'époque de la plus grande extension du pouvoir de Rome, le latin n'était pas la principale langue de communication. C'est pour cela que, par exemple, les trois premiers évangiles ont été rédigés en grec, à Rome, par des auteurs dont la langue maternelle n'était ni le latin ni le grec, vers l'an 70 après J.-C.
  4. La situation de l'anglais aujourd'hui en France et en Europe n'est pas subie, mais, depuis la présidence de Monsieur Sarkozy, largement voulue et créée par les autorités françaises et tout particulièrement par M. Macron. Pour avoir une idée de l'étendue de ce travail de sape et de démolition de la langue française, je recommande très vivement la lecture du texte "Langue française : l'hostilité de la France à l'égard de la francophonie en 12 points ahurissants (sous la présidence d'Emmanuel Macron) d'Ilyès Zouari. Ce texte cite un grand nombre de faits qui dépassent l'entendement.

Ludger Staubach


Villers-Cotterêts en français ; Europe et France en anglo-américain ?

Le Haut Conseil international de la Langue française et de la Francophonie (38 associations français-Francophonie, et 192 personnalités membres) se réjouit de l’inauguration le 30 octobre 2023 de la Cité internationale de la Langue française.
Il en rappelle l’origine, écrite, associative, présentée le 7 octobre 2001 du balcon du château, et adoptée telle quelle en 2017 par l’Élysée, alors dûment remercié.

Pleinement associative. Deux associations, Avenir de la Langue française (ALF) et le Forum francophone international (FFI-France), ont lancé le projet bien défini. Elles ont servi son cheminement pendant 16 ans. Elles ont obtenu, par leurs lettres au couple élyséen et une visite au château en mars 2017 par Jacques Krabal, son adoption par l’Élysée. ALF et le Carrefour des Acteurs sociaux (CAS), membres du Haut Conseil, ont alors, de 2019 à 2023, répondu à des appels à projets du Centre des Monuments nationaux (CMN). Elles lui ont adressé des dossiers nourris pour l’animation, complétant leurs propositions de base de 2001. Le Président en avait, le 20 mars 2018, repris les éléments en présentant, sous la Coupole, sa politique du français, de la Francophonie, et la réalisation de la Cité.

En outre, le Haut Conseil international (HCILFF), et sa base Avenir de la Langue française (ALF), ont en septembre 2023 salué et accompagné l’inauguration par :

  • le quasi aboutissement de la création d’un Réseau transpartis de parlementaires français en Résistance pour le français et la Francophonie ;
  • la réception par ces mêmes parlementaires de 2 ébauches de proposition de loi de protection de la Langue française mises en forme juridique par Guy Dalens et Olivier Gohin, professeur de droit public à l’université de Paris (Assas).

Le Haut Conseil et ALF ont aussi tenu à faire revivre, en contraste avec la période actuelle, l’époque 1958 à 1974, très féconde pour le français et la Francophonie. Elle a vu la création des ancêtres de la Délégation générale à la Langue française (DGLFLF) et de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Grande époque, où l’État et la société civile créatrice étaient en symbiose.

Haut Conseil et ALF y ont réussi, d’abord en publiant le 28 août le livre de Bernard Lecherbonnier : "Philippe Rossillon, l’inventeur de la Francophonie" sur ce combattant d’exception et les nombreux paladins du français et de la Francophonie de France, Québec, Acadie, Wallonie, Bruxelles, Suisse, Val d’Aoste, qui ont gravité autour de lui ; puis en organisant le 7 septembre 2023, avec les Alumni de Sciences Po Paris, un colloque sur la Francophonie, Rossillon et les paladins, dans le grand amphithéâtre de l’IEP. Parmi les intervenants : le Délégué général Paul de Sinety, et une représentante de l’OIF.

Ce rôle essentiel de nos associations amène le Haut Conseil à regretter que son représentant, seul invité à l’inauguration, n’ait pu obtenir la présence de plusieurs autres acteurs essentiels, ni être autorisé à s’exprimer le 30 octobre au micro au nom des 38 associations. Le Haut Conseil craint que cette exclusion ne révèle que l’État hésite encore à faire vraiment de la Cité "une Maison commune à tous les francophones" locaux, nationaux et internationaux, et à ouvrir ce remarquable instrument au dynamisme de la société civile.

Le Haut Conseil souhaite vivement que ce château - magnifiquement restauré - ne soit pas une muséification du français sans forte et constante animation aussi par la société civile nationale et internationale, aiguillonnant l’État défaillant.

Si la Cité n’était que la partie positive d’un en même temps présidentiel cachant mal la partie négative déjà condamnée sans complaisance par le Haut Conseil, le français pourrait bien régner dans son somptueux temple de Villers-Cotterêts, alors que l’on continuerait à laisser l’anglo-américain s’imposer à terme à Bruxelles, à Alger, dans le Sahel, à Rome...et à Paris."

contact : Albert Salon, docteur d’État ès lettres, ancien ambassadeur, secrétaire général du Haut Conseil international, albert.salon0638@orange.fr

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