Eurovision : la France avec une chanson en anglais a obtenu défaite et déshonneur

Eurovision : la France, représentée par une chanson en anglais, y a obtenu la défaite et le déshonneur...

Eurovision : la France, représentée par une chanson en anglais, y a obtenu la défaite et le déshonneur...La chanson française en anglais ?
Quelle vision de  la France et de l’Europe ?
par Albert Salon

eurovision chanson colonisation : Au concours « Eurovision » de la chanson européenne du 24 mai 2008 à Belgrade, la directrice des divertissements de la « chaîne » France 3 responsable de la représentation officielle de la France, a choisi une chanson en anglais de M. Sébastien Tellier, qui a pourtant des chansons en français à son répertoire.
Nos associations ont multiplié les démarches, d’abord auprès de France Télévisions, en invoquant la charte des chaînes publiques, la branche qu’elles scient, le patriotisme, la simple décence, le bon sens... Démarches reprises par des parlementaires jusqu’au sommet de l’État.

Le Secrétaire d’État à la Francophonie, alors au Québec, a courageusement relayé la consternation de nos cousins. D’autres responsables ont déploré… En vain.
M. de Carolis, accouru au bruit, Carabi, n’a pas empêché la branche de se rompre. Un peu de charpie des dames de l’hôpital : on ne pouvait plus changer la chanson, mais on y mettrait quelques mots en français… Et l’an prochain, ce ne serait plus France 3 qui traiterait de la représentation de la France.

Notre exigence : retirer la France de la compétition cette année, sous quelque prétexte si l’on avait peur d’assumer franchement la fierté, s’est heurtée à un silence plein de gêne.

Résultat : la France est 19e ! « Guilleri tombit » et ne put « voir ses chiens Couri, Carabi ! »
Claque pour les « responsables mais non coupables » ! Pensons à Churchill : nous avons eu et le déshonneur et la défaite ! Bravo !

Ici et là, on nous a susurré que cela ne valait pas d’y rompre nos lances : ce concours, abâtardi, était devenu anglo-américain et ne représentait plus l’Europe-diversité linguistique et culturelle. Alors pourquoi ne pas chanter dans la langue des maîtres ? Ne soyons pas ringards comme ces « petits » pays (Irlande, Portugal, en 2008) qui se produisent dans leurs langues, voire en français.

Voyez la partie pertinente de ce numéro. Vous serez édifiés, chers lecteurs. Vous déciderez de rejoindre nos rangs, notre combat, et, vigoureusement, notre future campagne si cette honte nous est encore infligée en 2009, malgré la lettre encourageante à cet égard reçue tout récemment de Madame Albanel

Les dégâts sont considérables, dans les pays francophones, et ailleurs. La presse étrangère, y compris le sérieux Times, en rit encore. À l’aide de cet exemple, et de bien d’autres (tel celui de l’anglais imposé tôt dans l’enseignement et bientôt dans toutes les formations universitaires) présentés dans nos numéros précédents, elle va jusqu’à affirmer, non sans « Schadenfreude », que la France claironne sa capitulation dans la grande « bataille des langues en Europe » (livre d’Yvonne Bollmann) et dans le monde. Avez-vous voulu cela ?

Heureusement que la Palme d’or du Festival de Cannes a été attribuée au film français « Entre les murs » où l’on montre notamment un professeur de français enseignant dans une classe difficile l’imparfait du subjonctif !

Une autre bonne nouvelle, tout de même, dans ce déluge de catastrophes : après les salariés des grandes entreprises GEMS et AXA-ASSISTANCE sises en France, ceux d’une ex-filiale d’ALCATEL viennent de gagner leur procès contre l’imposition d’un logiciel uniquement en anglais, sur la base de la loi Toubon de 1994, qu’ALF avait préparée dès 1992. Le travail de nos associations avec les syndicats, notamment dans le « collectif syndicats-associations parlementaires pour le droit de travailler en français en France », porte des fruits. Diffusez cela. Ce mouvement doit s’amplifier et amener la décrue.

 Il y a là une voie pour rendre non pas tant « la France aux Français » que les Français à la France, et même, tenez : à une vraie Europe !

Haut les cœurs !

Le président, Albert Salon

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