Urgent appel d’un Suisse romand à l’adresse de M. Hubert Védrine
Védrine Suisse anglicisation langue française
Monsieur le Ministre,
Je déplore à chacun de mes voyages à travers l’Hexagone ce que bon nombre d’associations de Défense de la langue française dénoncent à cor et à cri et dans l’indifférence générale, à savoir un arrachage de langue systématique qui s’opère à tous les niveaux de la société française, du sommet de l’État jusque dans les plus petites consciences, au profit du seul anglo-américain.
Voyageant fréquemment de long et en large dans le pays de l’Exception culturelle et des Droits de l’Homme, ce pays qui a tant donné de lui au monde par son génie aux multiples facettes dont il a le secret, je ne cesse de me demander comment un tel géant culturel est tombé si bas, laissant sa langue ainsi ravagée et ruinée par une langue prédatrice qui ne supporte rien de ce qui dépasse son glacial moule hégémonique.
M’étant laissé dire que vous rencontrerez Monsieur le Président de la République prochainement, puissiez-vous le rendre attentif à la descente aux enfers d’une langue française qui nous a tous portés… et qui ne nous a jamais abandonnés. Une langue unique dans le paysage linguistique mondial qui crie sa détresse de là où on l’a jetée comme une malpropre, et ce en dépit des dispositions d’une loi Toubon bafouée, contournée ou vidée de son contenu.
Puissiez-vous aussi faire prendre conscience à Monsieur Emmanuel Macron de l’omniprésence de l’anglais dans les institutions européennes, procédé inique en complète violation de la charte de 1958 modifiée, faisant du français - pourtant chez lui à Bruxelles, à Luxembourg comme à Strasbourg – une quantité plus que négligeable, sans parler des autres langues de l’Union.
Vous remerciant de l’urgente et sincère attention que vous porterez à ces quelques lignes, je vous adresse, Monsieur le Ministre, l’expression de ma parfaite considération.
Philippe Carron
Collectif Langue française, Suisse romande