Syndicats et associations contre l’anglais au travail

Syndicats et associations contre l'anglais au travail

Conférence de presse internationale syndicats-associations-parlementaires pour l’emploi des langues nationales dans les entreprises (9 mars 2009 à l'Assemblée nationale)

travail syndicats anglais colonisation langue française

La conférence a été suivie par l'adoption d'une résolution. (son texte figure ci-dessous)

L’emploi des langues nationales dans les grandes entreprises dites «mondialisées», en France comme dans bien des pays non anglophone du monde, est de plus en plus banni, chez les cadres supérieurs, puis moyens, puis techniciens, au profit d’un anglo-américain «globish». Le passage du rouleau compresseur anglo-américain suscite cependant de plus en plus de résistances nationales, par des procès - gagnés en France – et des actions collectives de plus en plus structurées.

En France, le 8 février 2007, un collectif «pour le droit de travailler en français en France», composé de syndicalistes français de diverses «maisons», de députés et de sénateurs, et d’ associations françaises de défense et de promotion du français et de la Francophonie, avait organisé une conférence de presse dont l’objet était limité à la situation française. Avec un vrai succès médiatique. Les médias anglo-saxons étaient également présents.

Le 9 mars 2009, les principaux organisateurs français de la journée du 8 février 2007, syndicalistes (CFTC surtout), parlementaires et associatifs (surtout Avenir de la langue française et Défense de la langue française), ont organisé cette fois une conférence de presse internationale, sur le droit des travailleurs de travailler dans leur pays dans leur langue nationale.
Présidée comme en 2007, à l’Assemblée Nationale par le Député Jacques Myard, avec l’appui de parlementaires de divers bords.
La conférence, composée de hauts responsables de syndicats allemands, italiens, français, et de présidents d’associations de six pays pour la défense et la promotion de leurs langues nationales respectives, a montré avec force un remarquable consensus : convergence dans les analyses et dans les intentions d’action. Le ton des analyses et colères communes est donné ci-dessous sous le titre « souffrances communes des salariés obligés de travailler chez eux en anglo-américain ».

Les médias étrangers et français étaient bien présents.
Une résolution a été débattue et adoptée par la conférence et donnée aux journalistes. Son texte figure ci-dessous les signatures seront publié es lorsque celles-ci auront toutes été formalisées. Elle crée une coordination internationale, syndicale d’abord, et associative, et lance un appel aux syndicats, associations et parlementaires d’Europe et du monde, à la rejoindre pour des actions communes d’ampleur croissante.

Le soir du 9 mars, l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) dont le Secrétaire général est M. Abdou Diouf, très sensible à la lutte mondiale pour la diversité linguistique et culturelle dans le sillage de la convention UNESCO signée en octobre  2005, a offert une réception sur place, dans les salons de la Présidence de l’Assemblée Nationale.

Un pas important a été franchi vers un mouvement international qui pourrait prendre de l’ampleur.
Albert Salon, Président  d’Avenir de la langue française

 


 Résolution du 9 mars 2009

  Comité du 9 mars pour le droit à la langue nationale et à la non-discrimination linguistique

Les représentants soussignés de syndicats d’Allemagne, de France, d’Italie et d’associations de promotion des langues nationales et de la diversité linguistique de ces pays ainsi que de Belgique et du Québec, réunis le 9 mars à Paris, au Palais Bourbon, sous la présidence de M. Jacques Myard, député, maire de Maisons-Laffitte (Yvelines) :

  • ayant manifesté et vérifié ce jour la similitude des situations dans leurs entreprises et notamment les plus grandes, de leurs langues nationales qu’une langue étrangère tend à supplanter, et la communauté des souffrances et discriminations que les salariés de leurs pays respectifs endurent du fait de cette imposition tout aussi bien que les avantages économiques qui en dérivent pour l’économie et le marché du travail anglo-saxons ;
  • rappelant que la discrimination linguistique est expressément interdite par la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, adoptée en l’an 2000, et que la parité de toutes les langues officielles est établie en termes de droit par les traités instituant l’Union européenne elle-même ;
  • s’appuyant d’une part sur leurs constitutions et législations nationales, et, d’autre part, sur la Convention sur la diversité culturelle, adoptée en octobre 2005 par l’UNESCO, et entrée en vigueur après ratification notamment de leurs propres pays ;
  • rejoignant les résolutions par lesquelles le Sénat français et le Bundestag allemand se sont adressés en 2009 aux autorités de l’Union européenne pour leur rappeler que l’Union se fonde sur « l’unité dans la diversité », que cette diversité s’exprime notamment dans le multilinguisme, que l’Union doit respecter la diversité linguistique et interdire « toute discrimination fondée sur la langue », et que cette Union a adopté des directives sur la sécurité et la protection des travailleurs ;
  • déterminés à faire cesser ces souffrances et discriminations, à rétablir la diversité linguistique et la dignité de leurs langues nationales, et à faire respecter le droit des salariés à travailler dans celles-ci ;

1) Constituent le «Comité du 9 mars» pour le droit à la langue nationale et à la non-discrimination linguistique, composé par une coordination internationale de liaison des syndicats, des politiques, des associations de promotion des langues nationales et de la diversité linguistique, pour coordonner les informations et surtout lancer les actions nationales, européennes et internationales en faveur de la démocratie linguistique.

2) Appellent à les rejoindre les syndicats, les élus et les associations de tous pays qui partagent respectivement les objectifs communs de cette Coordination et invitent toutes les organisations fondatrices à mettre autant que possible toutes les ressources humaines et financières nécessaires à un fonctionnement efficace de la Coordination.

3) Précisent qu’en matière d’entreprises et de relations du travail, l’initiative d’éventuelles actions communes appartient à une Coordination syndicale internationale notamment pour coordonner les informations et surtout pour faire de la politique linguistique démocratique une priorité à l’intérieur des syndicats ; il importe en premier lieu de porter à la connaissance au plus haut niveau des syndicats européens les études réalisées par l’université de Genève et le collège du « Modern Üzletitudomànyok Föiskolàja » de Tatabànya en Hongrie, sur les avantages pour le système économique du Royaume-Uni et des autres pays anglo-saxons.

4) S’engagent à se donner le plus rapidement possible un Règlement de fonctionnement au Comité et à la Coordination.

Fait le 9 mars 2009 au Palais Bourbon, à Paris

Pour les syndicats :
allemands :  pour la Christliche Gewerkschaft Metall (CGM) :
français : pour le Syndicat national de l’Assurance et de l’Assistance (SN2A, de la CFTC) Muriel TARDITO, Présidente ;
italiens :  pour la Fédération des Travailleurs de la Connaissance (FLC Cgil, Roma) : Joëlle CASA, Secrétaire nationale Politiques internationales et européennes de l'Éducation ;
pour l’Unione Italiana Lavoratori Metalmeccanici (UILM-UIL, Roma) : Lapo ORLANDI, Président;

Pour les associations
allemandes : pour le Verein deutsche Sprache (VDS) :  Professor Dr. Walter KRÄMER (Universität Dortmund), Président
françaises : pour Avenir de la langue française( ALF) : Albert SALON, ancien ambassadeur, Président
- pour l’Association pour la sauvegarde et l’expansion de la langue française (ASSELAF) : Philippe de SAINT-ROBERT, écrivain, Président
- pour Défense de la langue française (DLF) : Marc FAVRE d’ÉCHALLENS, Président de la Délégation Paris et Île de France
- pour le Cercle littéraire des écrivains cheminots (CLEC) : Maurice LE LOUS, Vice-Président
- pour le Forum francophone international (FFI-France) : Albert SALON, ancien ambassadeur, Président
- pour l’Observatoire européen du Plurilinguisme (OEP) : Christian TREMBLAY, Président
italiennes : pour l’Associazione radicale per la Democrazia linguistica  (ERA-onlus) : Giorgio PAGANO
québécoises : pour Impératif français : Jean-Paul PERREAULT, Président
- pour le Forum francophone international (FFI-Québec) : François GAUTHIER, Président
internationales : pour l’Association francophone d’Amitié et de Liaison (AFAL) : Boris ZINOVIEFF, Secrétaire Général
- pour l’association Athena : Anna-Maria CAMPOGRANDE, Présidente
- pour le Carrefour des Acteurs sociaux : Jacques BERGERON, Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal (Québec),
Joël BROQUET, Président pour la France
Mathias MORAWSKI (Pologne), Président du « pôle francophonie » et de l’Association d’amitié franco-polonaise

Pour la presse :
italienne : pour Ora Italia :  Salvatore ABELICE

Pour les Parlementaires :
- Nicolas DUPONT-AIGNAN, Député
- Maxime GREMETZ, Député
- Philippe MARINI, Sénateur
- Jacques MYARD, Député, Président du Cercle Nation et République

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