Sommet de la Francophonie de Villers-Cotterêts
Le compte-rendu d'Albert Salon
À Mesdames et Messieurs les responsables des 38 associations membres du Haut Conseil international de la Langue française et de la Francophonie (HCILFF)
Après l’envoi d’un compte rendu à usage interne, en voici un sur ce que nos diverses associations ont accompli à l’occasion du Sommet de la Francophonie des 4 et 5 octobre.
Je l’ai concentré sur notre conférence de presse du Haut Conseil et d’ALF, mais en le situant cette fois bien plus largement dans le contexte général, puisque nous étions loin d’être seuls à illustrer la société civile face au Sommet des États "francophones".
J’ai mis en PJ les notes de séance, très professionnelles et fidèles, de Mme Marie-Josée de Saint-Robert, interprète internationale (UNESCO) vaillante militante au sein de notre Académie de la Carpette anglaise et du Tapis rouge, dont le mari Philippe, de cœur avec nous, fut Haut-Commissaire de la Langue française sous feu François Mitterrand, le Président de la République qui convoqua le premier Sommet de la Francophonie, en février 1982, à Versailles et à Paris.
La Société civile française en contrepoint du 19e Sommet de la Francophonie d’octobre 2024, le 4 à Villers-Cotterêts et le 5 à Paris
Au printemps, nos diverses associations interreliées, du Haut Conseil-ALF comme de l’AFAL, se sont concertées et organisées pour marquer, à l’occasion du trentième anniversaire de la loi Toubon de 1994 sur le français, des JO de Paris en juillet-août, puis, surtout, de ce Sommet d’octobre en France, la présence et les activités importantes des associations pour le français et la Francophonie.
Cela pour tenter de retrouver ce qui existait depuis cinq siècles en France : une collaboration, mieux : une quasi-osmose entre l’État dans ses trois pouvoirs régaliens – exécutif, législatif et judiciaire – et la société civile, d’abord religieuse (missionnaires), puis laïque avec les coopérants et nos associations. Notamment dans la dernière grande "époque" (au sens de Péguy) de notre histoire : 1958 à 1974. Époque des grands militants pour le français et la Francophonie, en France : les Philippe Rossillon, Bernard Dorin, Xavier Deniau, Hubert Joly, Michel Guillou, le recteur Mallet, le couple Tétu... ; et ailleurs : les Roland Béguelin (Suisse), Lucien Outers et Paul-Henry Gendebien (Belgique), au Québec ; les deux Morin, Jean-Marc Léger, René et Gilbert Lévesque, Louise Beaudoin...
Aujourd’hui, dans les trois pouvoirs régaliens de l’État, nous entretenons encore un espoir dans le seul législatif...
Au prix d’un travail considérable, et en dépit de vents contraires, notamment l’impossibilité très tard révélée d’organiser cette conférence de presse le 4 dans la ville de Villers-Cotterêts, d’abord celle de notre projet associatif d’octobre 2001, le Haut Conseil a pu concrétiser notre projet le 5 à Paris avec l’aide déterminante de plusieurs de ses associations membres : ALF, Essonne-Québec, Les Clubs Penser la France, DLF-Savoie.
En outre, a été organisée par ALF et plusieurs associations membres du Haut Conseil, sous la responsabilité de MM. Kléber Rossillon et Patrick Lozès (président du CRAN, secrétaire général d’ALF), un "Grand Défilé de la Francophonie" de l’Institut du Monde arabe (IMA) (14 h 30) à Denfert-Rochereau (17h), faute d’avoir été autorisée à aller jusqu’au Village de la Francophonie, au "104". Les quelques dizaines de marcheurs, et nombre de spectateurs-auditeurs ont pu, au long de leur progression, bénéficier de la prestation d’Yvan Gradis, grand militant d’ALF. Il avait accepté la proposition du Haut Conseil de suivre la marche en donnant plusieurs parties de son récital de poésie et de grands textes de la littérature française.
À la conférence de presse du Haut Conseil, Kléber Rossillon et Mme Marie-Josée de Saint Robert, non intervenants mais puissants soutiens, avaient tenu à être présents dès 10h45, le premier jusqu’à l’heure de rejoindre les marcheurs, et la seconde jusqu’à la fin du déjeuner du Haut Conseil, de 15 personnes. Avec elle, les deux présidents québécois intervenants (de Québec-France et de France-Québec), ainsi qu’Alfred Mignot et moi, avons rejoint Kléber, Patrick Lozès, Jean-Paul Cossart, et deux autres organisateurs du Défilé dans un café près de la place Denfert, juste après la dispersion des marcheurs, pour une agréable conversation.
Le bilan de cette journée des deux actions entreprises par l’ensemble Haut-Conseil-ALF pour marquer la présence de la société civile en contrepoint de l’action de l’État français a une apparence peu glorieuse.
C’est un échec si l’on considère les résultats quantitatifs comparés aux objectifs fixés : pour ne parler que de la conférence de presse, trois journalistes seulement y sont venus, alors que nous en espérions une douzaine, et seuls deux journalistes absents, dont le correspondant permanent en France du Devoir de Montréal très proche de nous, nous ont demandé des documents pour relater l’évènement.
Ajoutons, cependant, que Jean-Luc Pujo et Serge Dubief, présidents respectivement des deux associations : Les Clubs Penser la France et Essonne-Québec, membres du Haut Conseil international LFF, ont permis, avec leurs aides et tout leur équipement, d’enregistrer en vidéo toutes les interventions, qui seront bientôt largement diffusées.
Les notes prises en séance par Mme Marie-Josée de Saint Robert, membre de notre Académie de la Carpette anglaise et du Tapis rouge, sont au bas du présent message et les textes complets des intervenants sont publiés sur ce site
De la moins attendue – mais non moins affligeante - a priori - de ces interventions : "De l’usage de l’anglo-américain dans les Armées", nous retenons qu’un gouvernement soucieux de garder une armée de métier parlant – et écrivant - français devrait, comme le fit en son temps le Général de Gaulle, retirer sans plus tarder notre pays du commandement intégré de l’OTAN.
Au moins, nous, au cœur de la Résistance linguistique et culturelle française à l’hégémonie connue et à ses partisans français, n’avons pas été simples spectateurs.
"La lutte continue !"
Je joins ci-dessous un article de Georges Gastaud endossé par plusieurs de nos associations sur une des raisons qui nous ont, malgré nos grands efforts, privés d’un nombre suffisant de journalistes et de marcheurs : "Langue française : scandaleuse omerta linguistique !"
Le président Serge Dubief m’a écrit : "L'avenir est devant nous... Je tire une grande espérance de ce que vous appelez un évènement "raté": les 2 associations de la société civile, fédération France-Québec/francophonie, et Réseau Québec-France/francophonie "embarquent"...ensemble...enfin !
Conséquences, en vrac, et entre autres choses :
- "serrage de boulons" avec ALF, et les associations de défense de la langue française.
- engagement à organiser ensemble une rencontre (à Montréal ?) avec l'Office Québécois de la Langue Française, selon nos potentialités d'engagement citoyens.
La lutte paie..."
L’association Paris-Québec, présidée par M. Bernard Émont,auteur du livre très documenté : "Le Québec à grands traits" (éd. L’Harmattan), a, de son côté, organisé le 8 octobre à La Crémaillère, place du Tertre à Montmartre, une soirée très conviviale autour de chansons de Félix Leclerc chantées à la guitare par son neveu. Les deux présidents québécois précités y ont participé.
Je n’oublie pas l’AFAL, non présente à notre conférence, sinon par moi qui en suis administrateur. Elle aussi, "bon usage" plus que "politique de la langue", a été active :
L’Association francophone d’Amitié et de Liaison (AFAL), regroupe une centaine d’associations dans le monde entier. Elles cultivent, aussi en français, leurs liens d’amitié avec elles. L’AFAL a cependant adressé une motion aux chefs d’État et de gouvernement que j’ai lue publiquement le 5 octobre. Elle a obtenu des organisateurs officiels d’être présente au Village de la Francophonie, au "104", 5 rue Curial, 75019, près de La Villette. Le 22 octobre, elle organise colloque et repas dans une journée de célébration de son cinquantenaire, à la Délégation générale de Wallonie-Bruxelles, 274 bd Saint-Germain, 75007.