Histoire de la langue française – 7 XIXe siècle

7) XIXe siècle

Histoire langue française XIXe siècle
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Le français officiel

Jules Ferry

L’enseignement primaire d’État se développe. La grammaire normative de Noël et Chapsal publiée en 1823 est rendue obligatoire. En 1832 Guizot organise les écoles primaires avec un enseignement de la lecture sur des livres français et non plus latins.

L’orthographe en 1832 devient obligatoire pour les examens, les actes administratifs et l’accession à tous les emplois de la fonction publique. Tout le monde se soumet aux règles, les écrivains, les journalistes, les personnages publics, le français prend une forme officielle.

Les lois Ferry 1881-1886 rendent l’enseignement primaire gratuit, laïc et obligatoire. Ce système se mettra en place petit à petit.

La mise en place de cet enseignement, liée au développement des journaux, La Presse en 1836 est le premier quotidien à bon marché et à l’instauration du service militaire obligatoire en 1872 contribuera à la diffusion du français dans les campagnes et au déclin des dialectes. Entre 1790 et 1910 la proportion des français connaissant le français passe de 50 % à 90 %, pour autant, plus de la moitié de la population continue à comprendre et à utiliser le patois local.

La langue

La prononciation parisienne bourgeoise tend à devenir la norme, la Comédie Française tend, par exemple, à devenir l’académie de la prononciation. La grammaire se fixe et se fige avec les règles et leurs exceptions.

Le L dit mouillé a fini de disparaître, sauf dans certaines régions, et est remplacé par Y, ainsi cailler est prononcé comme cahier au lieu de ca-liér. L’imparfait et le plus que parfait du subjonctif ont quasiment disparu y compris à l’écrit. La disparition complète du passé simple dans le langage parlé s’est achevée.

L’orthographe

L’orthographe a tendance à se figer à partir de Napoléon du fait de l’instauration de programmes scolaires nationaux, puis en 1832 quand elle devient obligatoire pour les examens, les actes administratifs et l’accession à tous les emplois de la fonction publique.

La 6ème édition du dictionnaire de l’Académie Française (1835) marque un retour à l’étymologie (amygdale revient, ainsi que asyle, rhythme, phtsysie), mais elle entérine la graphie AI pour OI pour laquelle Voltaire avait tant milité (je chantois devient je chantais et françois devient français) les singuliers et les pluriels sont unifiés (enfant et enfans deviennent enfant et enfants).

Une campagne d’opinion menée par A. Firmin-Didot, Littré, Sainte Beuve, Passy et Saussure pour la simplification de l’orthographe (1867) aboutit à la création d’une commission présidée par O. Gréard. La commission propose un projet limité concernant les doubles consonnes, les lettres grecques, l’alignement des mots proches, le passage de EN à AN à la fin des mots, le X final muet, les mots composés, les accents. La réforme échoue devant le parti des ducs et l’Académie recule.

La 7ème édition (1878) se limite à simplifier quelques mots : (rhythme devient rythme), à remplacer certains trémas par des è (poëte devient poète) et à tolérer plusieurs graphies à certains mots (gaiement ou gaîment).

Le vocabulaire

Le vocabulaire technique (électricité, chemins de fer...) continue à se répandre dans le langage courant. La grande source de mots nouveaux est toujours le vocabulaire grec.

Certains de ses termes deviennent des éléments de composition usuelle du français (auto : soi-même, graphe : écrire, hydro : eau, nome : loi...) et se marient avec d’autres racines grecques ou latines pour créer des mots (automobile, hydrologie...) Beaucoup de mots issus des techniques sont empruntés à l’anglais (tramway, wagon)

Marc-Antoine Renard

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