France, français et francophonie :
amputation-destruction ou survie ?

Albert Salon, sg du Haut conseil et Serge Dubief, pt d'Avenir de la langue française
tribune d'Albert Salon
I) 4 étapes, de la gloire à l’amputation-destruction
II) La résistance pour la survie de la France et de sa langue
I) 4 étapes, de la gloire à l’amputation-destruction
1) Français et francophonie ont été, depuis François 1er, parmi les principaux axes politiques (fondamentaux) de tous nos régimes de gouvernement. Encore, avec éclat, dans la dernière grande "époque" (au sens de Péguy) de l’histoire de France, 1958-1974, avec de belles créations en symbiose État-associations : ancêtres des Délégation générale à la Langue française (DGLFLF), Commissions de terminologie, Organisation internationale de la Francophonie (OIF)…
2) Depuis 1974 : signal de rupture donné par M. Giscard d’Estaing dès sa 1ère conférence de presse moitié en anglais. 43 ans de dégradation croissante, jusqu’à un presque désintérêt sous M. Hollande.
3) Dès 2017 ("Helpers" "French tech" "Choose France" "Start-up nation", discours de M. Macron en seul anglais à l’université Humboldt de Berlin…), l’action de l’État passe de la dégradation à la destruction de plus en plus ouverte de nos deux fondamentaux, pour imposer l’anglais, instrument de la soumission voulue à l’empire.
4) en 2022- 2024, la Cité internationale de Villers-Cotterêts, partie très positive de l'en même temps, dûment saluée par nos associations rédactrices de l’ambitieux projet en 2001. Mais, réduite aujourd’hui à un (très beau) musée du français plus local qu’international, elle est loin de compenser les grands coups de boutoir contre le français et la francophonie portés par Paris, dont voici les principaux :
a) D’abord l’absence de réaction du gouvernement, malgré les promesses écrites du ministre, au coup d’État post-Brexit d’Ursula von der Leyen : l’anglais seule "langue commune" dans les institutions de l’Union européenne (UE), contraire aux 3 textes fondateurs de l’Union. Cette décision arbitraire, qui relevait du seul Conseil européen, organe suprême, a nui fortement aux deux autres langues de travail : le français et l’allemand. Culpabilité de grave forfaiture.
b) Jeux olympiques de Paris 2024 : malgré les annonces officielles (DGLFLF) du printemps 2024 promettant l’affirmation en France du français langue olympique, et pays hôte de ces jeux, tout ce qui était écrit, y compris les résultats des épreuves, fut en anglais non traduit, seul vu par le milliard de téléspectateurs mondiaux, dont les francophones. Le français olympique éliminé de facto, en France, à Paris. Insultante trahison.
c) La Francophonie mondiale, notamment africaine, négligée. Indifférence du Paris officiel et médiatique lorsque des pays sahéliens, Mali, Burkina-Faso, Niger… le délaissent, pour d’autres allégeances.
d) Attitude ambiguë du gouvernement face aux problèmes de plusieurs régions, départements et territoires français d’Outre-mer, voire d’Europe (Corse).
II) La résistance pour la survie de la France et de sa langue
Nos associations, le Haut Conseil international pour le français et la francophonie (HCILFF) les regroupant presque toutes (31 en France) et comptant 201 personnalités membres, ont adressé au Président et aux médias des lettres ouvertes (2020, 2021, 2022, 2024, 2025), à la disposition de nos lecteurs invités à militer à nos côtés.
Les contextes politiques intérieur – et international à la faveur du découplage trumpien États Unis-Union européenne et de la résurgence des nations – ouvrent des perspectives à notre combat. Nous nous sommes donc tournés vers les médias, vers tous les candidats à la prochaine élection présidentielle, ainsi que vers les députés et sénateurs afin qu’ils se dotent des moyens organisationnels d’intervenir en faveur de nos fondamentaux et de voter, à l’image du Québec en 2022, une proposition de loi de protection renforcée du français en France.
Albert salon, ancien ambassadeur, secrétaire général du Haut conseil international de la Langue française et de la francophonie, président d'honneur d'Avenir de la langue française et défenseur infatigable de la langue française.