Lettre au Chef d’État-major de la Marine au sujet de la
revue "Cols bleus" et de son inutile anglomanie (3 décembre 2012)
"Cols bleus" anglomanie marine lettre protestation langue française
Objet : emploi de la langue anglaise.
Réf. : "Cols Bleus" n° 3003 du 1er décembre 2012.
Amiral,
Sans ignorer l’importance de vos responsabilités ni sous-estimer la difficulté de votre tâche, je ne vois pas à qui d’autre que vous m’adresser pour demander que le magazine de la Marine nationale témoigne de plus de respect pour notre langue.
C’est un sujet grave : "l’esclave parle la langue du maître", et vous êtes bien placé pour savoir combien nous sommes proches de l’esclavage.
Le numéro consacré à la dissuasion, matière "nationale" s’il en est, commence par un éditorial dont le titre est en anglais (et ne signifie rien, pas plus que sa mauvaise traduction en français, car "frontline" c’est "le front" tout simplement), qui comporte en milieu de texte un "job very well done" qui n’a aucune raison d’être formulé en anglais, et qui se termine enfin par un "dicton"( ?) "standard is excellence".
Cela fait beaucoup. Si le capitaine de vaisseau Ebanga agit en fonction d’instructions je vous demande instamment d’examiner avec soin la nature et le bien fondé de telles instructions, sachant que "le français est la langue de la République". S’il a agi de son propre chef, je vous demande de lui dire combien une telle servilité à l’égard de "la langue du maître" heurte le vieux serviteur de la France que je suis.
Désolé d’avoir pu distraire un instant votre attention de matières plus graves, je vous demande cependant d’accorder à cette question de l’emploi de notre langue par nos hommes l’intérêt qu’elle mérite.
Et je vous demande, Amiral, de bien vouloir agréer l’expression de mes sentiments respectueux
M. Debray