Affrontement à Bruxelles sur la langue française

Affrontement à Bruxelles sur la langue française

Hypothèse exquise et savoureuse pour notre langue française
à la Commission européenne !

par Guy Dalens

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La Délégation française composée de 12 personnes accompagnées de deux secrétaires dont l’un portait une mallette en cuir noir, pénétra dans la salle de réunion de la Commission. Il était 10 h 30, ce vendredi 13 septembre 20...

L’objet de l’entrevue était l’utilisation de la langue française à la Commission et, plus largement, dans les instances de l’Union européenne.
Le mandat, un blanc-seing, signé par le chef du gouvernement français était ainsi rédigé :
"C’est par mon ordre et pour le bien de l’État que le porteur du présent a fait ce qu’il a fait".

Les deux seules instructions verbales données à la délégation étaient claires.
Elle devait aller à l’affrontement et aller jusqu’au bout.
En cas d’échec, elle devait en tirer les conséquences immédiatement.
Les membres de la Délégation française avaient été choisis sur le volontariat. Leur engagement était simple : ils devaient aller jusqu’au bout en s’appuyant sur les débats préparatoires. Ils avaient été désignés par l’assemblée des citoyens réunis spontanément dans les salons de l’Élysée à la suite de la manifestation portant sur la langue française qui venait de se tenir.

Les membres de la Délégation étaient les suivants :

  • 3 compagnons du Devoir et du Tour de France ;
  • Un prêtre du diocèse de Nanterre ;
  • Un officier de la gendarmerie ;
  • 4 francophones : originaires du Liban, du Sénégal, du Maroc et de la Russie ;
  • Un ancien fonctionnaire de la Direction de la Concurrence ;
  • Un membre de la Maison de France.

La présidence de la Délégation était tournante.

Les 27 commissaires européens étaient présents. La présidence était assurée par l’allemande Ursula von der Leyen.

La délégation française constata que cette dernière ressemblait à Isabeau de Bavière, une allemande devenue reine de France, mariée à Charles VI, roi de France, en 1385. Les membres de la délégation se souvinrent que c’était elle qui s’était faite la complice du Traité de Troyes du 21 mai 1420 lequel vendait le Royaume de France à l’Angleterre. Un membre de la délégation fit remarquer qu’après avoir vendu le Royaume de France en 1420, une autre Allemande vendait, sept siècles plus tard, la langue française au même envahisseur.

La Présidente souhaita la bienvenue à la délégation, rappela l’ordre du jour donna la parole à la délégation.

La Délégation :
Nous ne sommes pas ici en quémandeurs.
Nous allons exposer ce que nous voulons.

Madame Ursula von der Leyen, Présidente de la commission, vous avez, de votre propre chef, promu l’anglo-américain comme unique langue de travail de la communauté violant, par-là, les textes de base de l’union : Traité de Rome de 1957, Chartes des droits fondamentaux ; Règlement n°1 de 1958 sur les langues officielles et de travail. La même politique est appliquée au Parquet et à la Cour des Comptes.

Madame Ursula von der Leyen, Présidente de la Commission, votre décision est illégale comme dit ci-dessus, mais aussi illégitime, car l’Europe est diversité politique, historique et dynastique, linguistique et culturelle.

Madame Ursula von der Layen, Présidente de la Commission, ce qui se passe à Bruxelles, vous le savez aussi, résulte d’un rapport de force qui nous est imposé par l’empire américain et son cheval de Troie, l’Angleterre, auxquels vous apportez votre contribution complaisante.

Madame Ursula von der Layen, Présidente de la Commission, vous le savez, les Anglais sont partis. Ils doivent partir avec l’ensemble de leur bagage. Nous ne devons pas accepter qu’ils laissent derrière eux le cadeau empoisonné de leur langue qui, si elle reste, s’avérera délétère et mortelle, pour nous et les autres. Elle restera délétère et mortelle si nous continuons de fonctionner comme le veulent, vous et les fonctionnaires communautaires qui vous assistent. Ce n’est pas à vous et à vos servants communautaires de se faire les chantres, les défenseurs de la langue anglaise. Se taire, garder le silence plus longtemps revient à capituler, à accepter une colonisation douce, insidieuse et insupportable, à accepter de devenir un protectorat anglo-américain.

Madame Ursula von der Layen, Présidente de la Commission, la contribution financière de la France au budget communautaire, l’une des plus importantes de la communauté, n’est pas faite pour financer la langue anglaise. Notre contribution financière n’est pas destinée à la propagande de la langue anglaise et de l’empire américain. Notre contribution financière n’est pas faite pour favoriser l’usurpation de l’espace linguistique européen par une politique du fait accompli, au seul profit des intérêts mercantiles américains et de leurs valets.

Madame Ursula von der Layen, Présidente de la Commission, vous savez qu’il y a suffisamment de langues dans la communauté pour discourir, échanger et pour vivre, sans passer par l’anglais. La Communauté a été fondée sans les Anglais et la langue anglaise.

Madame Ursula von der Layen, la délégation française vous dit que la langue anglaise est plus qu’une langue véhiculaire ; elle est devenue, avec le temps, une lèpre qui détruit le tissu de notre corps social, insidieusement, progressivement, rongeant les chairs jusqu’à l’os. À la fin ne resteront que lambeaux et moignons de ce que nous avons aimé. C’est probablement ce que cherche le monde anglo-saxon après son coup de force imposant la langue anglaise au mépris du droit existant. À ce stade avancé de délitement, il est urgent de réagir ; c’est ce que fait la délégation française.

La Présidente
Tout ce que dit la Délégation française est juste en droit.
Mais en tant que présidente de la Commission je dois tenir compte de la réalité.

Si l’usage de l’anglais a progressé à Bruxelles au cours des vingt dernières années, jusqu’à éliminer les langues de travail, les langues des pays fondateurs, c’est évidemment le reflet de la composition très différente de l’union européenne d’aujourd’hui, suite aux vagues successives d’élargissement. Il est indéniable que pour beaucoup d’États membres nouveaux, l’anglais est la langue d’échange commune, même si elle n’est pas leur langue officielle. Cette situation est restée inchangée après le départ des Britanniques.

La Délégation
Voilà un discours qui est devenu un vieux refrain et qui veut nous dire de garder les bras ballants. De baisser la tête et d’accepter d’être colonisés.
Nous préférons rester avec Jeanne d’Arc et Charles De Gaulle, ceux qui ont choisi de lever la tête et de ne pas renoncer devant l’anglais ou l’allemand.

Madame la Présidente, par votre intervention vous reprenez l’argumentation du journal britannique The Economist du 15 juin 2019 selon laquelle même si les Anglais partent, en raison du Brexit, la langue anglaise doit continuer à être la langue de la Communauté. Au lieu de mettre un terme à cette usurpation de l’espace linguistique européen par une politique du fait accompli, vous voulez raffermir la domination de la langue anglaise sur le continent, alors que l’Angleterre n’est même plus membre de la Communauté. L’anglais n’a plus sa place dans nos instances ni en droit ni en légitimité.

Nous ajoutons que la pratique de la "common law" n’est pas plus acceptable ; le fondement de notre droit continental est romano-germanique, que la formulation par l’écrit est primordiale, que la base de notre système juridique repose sur des règles écrites et, qu’en conséquence, la jurisprudence est seconde.
Nous savons depuis longtemps que l’Angleterre a toujours eu de l’estomac pour défendre ses propres intérêts ; ici, elle va plus loin encore dans la rouerie, puisqu’elle laisse tomber la communauté, tout en continuant à nous imposer sa propre langue sur le territoire qu’elle a quitté, avec l’aide de ses laquais.

Madame la Présidente, tout ceci est inacceptable, illicite et illégitime et ne subsiste qu’en raison de notre impéritie, de notre aveuglement.

Vous savez tout cela, Madame la Présidente, puisque vous êtes l’instigatrice et la responsable de cette situation.

La Délégation
Madame Ursula von der Leyen, dois-je vous laisser la parole avant de continuer pour vous présenter ainsi qu’aux 27 commissaires de l’assemblée, ici présents, les solutions de la Délégation française ?

La Présidente
Tout ce que vous dites était intéressant.

Mais je dirais, tout de suite, que la Commission n’a pas l’intention de modifier sa politique en matière de langue. La langue anglaise restera le véhicule de notre travail, même si l’Angleterre n’est plus chez nous. Derrière l’Angleterre, il y a les États-Unis et sa puissance économique et financière, on ne peut l’ignorer. Le temps de vos héros, tels que Jeanne d’Arc ou Charles De Gaulle, n’existe plus. Vous devez vous incliner.

La Délégation
Merci, Madame la Présidente, pour votre franchise.

Avant d’aborder nos propositions nous allons nous permettre de vous conter l’histoire de deux héroïnes de votre pays, pour vous distraire et réveiller les commissaires de cette noble assemblée qui commencent à s’assoupir.

Isabeau de Bavière, une aristocrate de Bavière, fille du duc Étienne de Bavière-Ingolstadt, est une Allemande devenue reine de France par son mariage en 1385 avec Charles VI, roi de France. C’était elle qui s’était faite la complice du Traité de Troyes du 21 mai 1420 lequel vendait le Royaume de France à l’Angleterre.

Sept siècles plus tard, une autre Allemande, Ursula von der Leyen, issue d’une famille patricienne avec des connexions aristocratiques (selon Internet) vendait la langue française au même envahisseur, sous les applaudissements des élites dévoyées de la France et de l’Allemagne.

Parmi les distinctions reçues par Ursula von der Leyen, signalons les deux prix de la carpette anglaise en 2019 et 2021, pour avoir décidé toute seule de promouvoir l’anglais au rang de langue unique de travail de la Commission, au détriment des autres langues européennes et, notamment de la langue française, en dépit du Brexit. L’académie de la carpette anglaise faisait remarquer au surplus qu’Ursula von der Layen avait aussi obtenu en Allemagne le Prix Sprachpanscher des Jahres ("naufrageur de la langue de l’année").

Nous allons maintenant aborder l’essentiel, les solutions que nous préconisons pour régler le problème des langues à Bruxelles. Si ces solutions ne sont pas adoptées nous en tirerons les conséquences.

Règles suivantes proposées :

1) La langue anglaise est supprimée des institutions de la communauté.

Elle est remplacée par la langue française comme langue pivot.

2) Les langues de travail de la communauté sont :

  • Le français ;
  • L’italien ;
  • L’espagnol ;
  • L’allemand.

3) Les documents transmis par la communauté aux États membres sont obligatoirement rédigés dans la langue du pays destinataire. Ce dernier répond en utilisant sa propre langue ou, s’il le souhaite, dans une des langues de travail ci-dessus.

4)  Les réunions de travail des représentants des États- membres, officielles ou informelles, sont faites dans les langues de travail ci-dessus. Ces dispositions couvrent les conférences ministérielles, les colloques, les réunions d’experts et réunions de fonctionnaires et toute autre réunion.

Dans tous les cas un service d’interprétation et de traduction est adjoint aux réunions de type 4.
Voilà les principales règles qui s’imposent.
Nous demandons un vote des commissaires sur cette proposition.

Nous précisons que la Délégation française dispose d’un blanc-seing signé par le chef du gouvernement français, qui lui donne toute latitude pour prendre position sur ce problème.

Il est ainsi rédigé : "C’est par mon ordre et pour le bien de l’État que le porteur du présent a fait ce qu’il a fait".
Suivaient la signature du chef du gouvernement et la date de l’ordre.

Dans l’hypothèse d’un vote négatif des commissaires européens, la délégation française se retirera immédiatement, ce qui signifiera :

  • L’arrêt de la contribution financière au budget communautaire, actuellement de 22 milliards d’euros.
  • La démission de la France des instances communautaires.

Compte rendu fait par Guy Dalens, membre de la Délégation.

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