Notre président de la République
par Guy Dalens
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Notre président mérite d’être mieux connu.
Dans le domaine particulier de la langue française et de sa vision de la France.
Nous partirons de quelques constatations que lui-même nous a offertes et en tirerons les conclusions qui s’imposent à tout esprit logique et raisonnable.
Constatations
1) Le 15 décembre 2022, il obtient le prix de la Carpette anglaise, prix d’indignité civique et linguistique, décerné chaque année, à une personnalité "qui s’est distinguée par son acharnement à promouvoir la domination de l’anglo-américain en France et dans les institutions européennes au détriment de la langue française".
Ce prix lui a été attribué pour ses nombreuses entorses à la Constitution, dont l’article 2 dispose que "la langue de la République est le français", qui est aussi une langue officielle de la plupart des institutions internationales.
Dans son communiqué, le jury de la Carpette anglaise a relevé l’acceptation par l’exécutif français de l’usage dominant de l’anglais dans le fonctionnement de l’Union européenne, alors que cette langue n’est la langue nationale d’aucun pays membre.
Le jury a également relevé que la direction de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a été confiée, à l’instigation de la France, à une ancienne ministre qui avait exclu le français comme seule langue d’enseignement public dans son propre pays1.
2) Effectivement, en octobre 2018, au sommet de la Francophonie d’Erevan en Arménie, notre Président soutint la nomination de Louise Mushikiwabo, ministre rwandaise, à la tête de l’OIF, dont le pays s’est distingué, en remplaçant largement le français par l’anglais dans l’enseignement et l’administration.
3) Pendant la campagne électorale de 2017, il déclare qu’il "n’existe pas de culture française", malgré les 16 prix Nobel de littérature décernés à notre pays ce qui classe la France au premier rang dans ce domaine2.
4) En août 2018, en déplacement au Danemark, en présence de la reine du Danemark, il traite ses compatriotes - les Français - de "Gaulois réfractaires au changement".
5) Anne-Sophie Chazaud dans un article de Causeur de décembre 2022 intitulé "Pour Macron, le français n’est pas vraiment français" nous parle du syndrome de Copenhague :
"Emmanuel Macron, quant à lui, souffre d’un mal particulier, inconnu des médecins jusqu’alors. Un mal qui le pousse à énoncer depuis l’étranger des propos dans lesquels il prend …ses distances avec le pays dont il est issu et dont il est le représentant. Il y eut les fainéants … depuis Athènes ; il y eut les Gaulois réfractaires au changement depuis le Danemark ; il y eut la France irréformable en Roumanie ; il y eut la mafia bretonne lors de l’entretien au Vatican avec le pape…"3.
6) Au 1er semestre 2022 alors qu’il assure la présidence de l’Union de la communauté, il se fait complice, par son silence, de la forfaiture d'Ursula von Leyen, présidente de la Commission européenne qui, de son propre chef, a promu l’anglo-américain comme unique langue de travail de la communauté, violant par-là les textes de base de l’Union : traité de Rome de 1957, Charte des droits fondamentaux ; règlement n°1 de 1958 sur les langues officielles et de travail.
Violation aussi de notre Constitution laquelle dans son article 5 dispose que le Président de la République est garant du respect des traités. La forfaiture est à deux niveaux.
Conclusions
Ces faits sont graves, précis et concordants.
Ils relèvent des dispositions des articles 2 et 5 de la Constitution de 1958.
Article 5 : "Il veille au respect de la Constitution. Il assure par son arbitrage le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l’État. Il est le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire, du respect des traités".
Ainsi, clé de voûte des institutions, le chef de l’État personnifie et représente la France4.
Il apparaît ainsi que cette fonction ne peut être confiée qu’à une personne fiable au regard des intérêts de la France, pas à un mondain.
Article 2 : "La langue de la République est le français".
Force est de constater que le président de la République n’a pas respecté ces dispositions au moins dans leur esprit.
Il est permis de dire que les comportements relevés visent à disloquer la France, à l’affaiblir, à la dissoudre dans le magma mondialiste.
Rappelons que l’article 68 de la Constitution permet de déclencher des poursuites devant la Haute Cour de justice contre le président de la République en cas de haute trahison.
Disons aussi que la forfaiture est une forme de trahison.
Il devrait s’effacer, la corde d’équilibriste sur laquelle il se moque de nous depuis des années ne le soutiendra pas toujours.
Guy Dalens, membre d’Avenir de la Langue Française et du Haut Conseil international de la Langue française et de la Francophonie.
1 Communiqué du jury de la Carpette anglaise du 15/12/2022
2 Causeur, 03/10/2021, article d'Yves Mamou "Le Président aimerait-il insulter les Français ?".
3 Causeur, 26/12/2022, article d'Anne-Sophie Chazaud
4 Lexique de droit constitutionnel de Pierre Avril et Jean Gicquel